II.1.2. Structure des recettes fiscales au Burundi
Les recettes fiscales peuvent être analysées
selon leur source. Pour le cas du Burundi, les principales sources sont
l'imposition sur revenu, l'imposition sur commerce tant intérieur
qu'extérieur. C'est ainsi que traduisons ces sources, leurs parts dans
les recettes fiscales globales et leurs tendances au cours de la période
d'étude par un graphique de manière suivante :
Graphique1 : Evolution par source des recettes fiscales
au Burundi (1990-2011)
![](Effets-de-l-inflation-sur-la-fiscalite-burundaise-valuation--l-aide-d-un-modele--correction5.png)
Montant en MBIF
300000
250000
200000
150000
100000
50000
0
1990
Années
Impôt sur le revenu Impôt sur le commerce
intérieur
Impôt sur le commerce extérieur
1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
99 99 99 99 99 99 99 99 99 99 00 00 00 00 00 00 00 00 00
00 01 01
Source : Etabli par l'auteur à
partir des données de la BRB (rapports annuels, 1990-2011)
36
Le graphique ci-contre met en évidence la structure des
recettes fiscales au Burundi avec l'évolution de ses différents
constituants sur la période de 1990 jusqu'en 2011.
Ainsi, les recettes fiscales au Burundi sont
constituées principalement par les ressources qui proviennent de
l'impôt sur le commerce intérieur, de l'impôt sur le
commerce extérieur et de l'impôt sur le revenu. Par simple
observation de ce graphique, nous remarquons une domination manifeste de
l'impôt sur le commerce intérieur par rapport aux autres types
d'impôt dans le total des recettes fiscales durant toute la
période considérée pour notre étude (1990-2011).
Quant à l'impôt sur le revenu, il occupe la
seconde place dans les composantes des recettes fiscales ce qui prouve aussi
son importance dans le financement du budget de l'Etat via sa contribution dans
les recettes publiques ; cependant l'impôt sur le revenu ne doit pas
être la cible principale pour se procurer des ressources car la lourde
imposition du revenu conduit, dans les pays sous-développés,
à une substitution du travail au loisir, avec une action négative
sur l'épargne des ménages comme l'exprime Mankiw (1998).
Le commerce extérieur occupe un niveau relativement
très bas par rapport aux autres composantes, cela est alors dû au
fait que les produits exportés sont moins diversifiés et que les
recettes d'exportation sont toujours tributaires des cours mondiaux du
café.
En effet, la quantité du café ou d'un autre
produit exporté du Burundi ne peut pas exercer une influence sur le prix
pratiqué sur le marché international, d'où les recettes
d'exportation ne peuvent pas être maitrisées avec un certain
degré de stabilité.
L'évolution des recettes sur le commerce
extérieur a été lente au cours de notre période
d'étude ; entre les années 1995 et 1997, il se manifeste une
diminution notoire des recettes qui est induite par l'embargo qui freina les
exportations et les importations.
Les recettes du commerce extérieur concernent aussi
bien les importations que les exportations ; or, nous constatons la faible part
du commerce extérieur dans les recettes fiscales comparativement aux
autres sources. Cela constitue donc une mise en cause des propos de Ndoreraha
(2003) qui dit que l'inflation peut générer des recettes fiscales
par la taxation des importations.
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