I.2.2. Typologie de l'inflation
Les différents types d'inflation se distinguent selon
leur degré de hausse. Le taux de croissance annuel du niveau
général des prix sert de cette distinction.
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Ainsi, lorsque ce taux est positif mais réduit, on est en
présence d'une inflation rampante. Cette inflation peut se transformer
en une hausse de deux chiffres (à partir de 10% par an) et on la
qualifie d'inflation galopante. C'est celle qui a frappé les pays
industrialisés dans les années 1970. Par la suite, si cette
hausse devient très spectaculaire, on parle d'hyperinflation.
I.2.3. Conséquence de l'inflation
L'inflation entraîne une perte du pouvoir d'achat de la
monnaie (on peut parler, dans une certaine mesure de dépréciation
de la monnaie au niveau interne).Comme le pouvoir d'achat représente la
quantité de biens et services qu'un certain revenu permet d'obtenir, la
hausse des prix conduit à une chute de la quantité des biens que
permet d'acheter une certaine somme.
Nous venons de montrer les causes, la typologie et les
conséquences de l'inflation. Mais il est aussi important de savoir
comment mesurer le degré de l'inflation. Ce qui permet alors de mesurer
l'ampleur d'une hausse des prix est l'indice des prix à la consommation.
Mesurer l'inflation consiste alors à mesurer l'évolution, la
variation de cet indice. On s'intéresse d'abord aux prix des produits
qui sont consommés par les ménages. Les prix à la
production et les prix de gros ne sont tenus en compte.
I.2.4. Effets de l'impôt dans le niveau des prix
Lorsqu'un contribuable frappé par l'impôt
effectue une transaction sur les biens et services, il essaie de faire ce qui
lui est possible pour répercuter la charge fiscale sur une autre
personne et cette dernière essayera de la transférer à une
autre et ainsi de suite.
En effet, le contribuable est préoccupé de ne
pas perdre son bien-être suite à l'introduction d'un impôt
et fait répercuter cette charge aux autres individus via
l'échange et cet individu qui supporte l'impôt va l'incorporer
dans les prix de vente. Donc, le niveau des prix monte chaque fois que la
charge fiscale pèse sur les contribuables.
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I.2.5. Distorsions fiscales consécutives à
l'inflation
Parmi les éléments qui affectent les incitations
pour le comportement des gens à la consommation, les impôts jouent
également un rôle important et conduisent les gens à la
modification et faire une allocation suboptimale des ressources comme le
déclare Mankiw (1998, p.778). Etant donné alors ces modifications
de comportement, on peut s'interroger sur ce que peut influencer l'inflation
dans ce même moment.
Mankiw (1998, p.778) nous fournit des éclaircissements
: « le problème est accru en période inflationniste, car
le code des impôts tient rarement compte de l'inflation ».
Cet auteur précise aussi que les économistes qui se
sont penché à cette question ont abouti à la conclusion
que l'inflation alourdit le fardeau fiscal qui pèse sur les revenus de
l'épargne. En nous inspirant de l'exemple proposé par cet auteur,
nous avons mis en évidence un exemple pouvant servir d'éclaircir
ce phénomène :
Supposons que vous avez acheté des actions à la
SOCABU en 2000 pour une valeur de 20 millions. En 2013, vous les revendez
à 90 millions ; c'est-à-dire que vous avez réalisé
un profit de 70 millions de BIF qui doit être à vos revenus et
devra supporter l'impôt. Supposons ensuite que le niveau
général de prix ait doublé entre 2000 et 2008. Cela
revient à dire que les 20 millions investis en 2000 sont
équivalents (en termes de pouvoir d'achat) à 40 millions
d'aujourd'hui (2013).
En revendant le titre à 90 millions, le gain
réel, c'est-à-dire l'accroissement du pouvoir d'achat) n'est en
fait que 50 millions. En vous imposant sur la base de 70 millions, le code des
impôts surestime l'ampleur des gains en capital et surimpose en ce type
de revenu. Pour corriger ce problème, il s'avère
nécessaire de mettre une politique fiscale indexée à
l'inflation.
Pour Mankiw (1998, p.778) : « l'impôt pourrait
ne s'appliquer qu'à la plus-value réellement
réalisée, après prise en compte de l'inflation. De
même, dans le cas des intérêts
perçus, l'impôt pourrait ne s'appliquer
qu'à l'intérêt réellement perçu .
».
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Cet auteur poursuit en disant que, dans un monde idéal,
la fiscalité devrait être telle que l'inflation n'aurait pas
d'impact sur le montant d'impôts dus.
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