CHAPITRE IV
EVALUATION EMPIRIQUE DE LA RELATION DEVELOPPEMENT
FINANCIER ET CROISSANCE ECONOMIQUE.
La présente étude couvre la période de
1960 à 2010 et porte sur un panel de 11 pays en voie de
développement membres de la zone franc à savoir les
pays4 de l'UEMOA et les pays de la CEMAC. Les données de
cette étude proviennent de la base de données de la Banque
mondiale « Africa Development Indicators » ADI
(2010) et « Penn World Table (2010) »
SECTION I : ANALYSE EMPIRIQUE DU LIEN DEVELOPPEMENT
FINANCIER ET CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LES PAYS DE LA ZONE FRANC.
Paragraphe 1 : Cadre théorique du modèle et
présentation des variables
A. cadre théorique et présentation du
modèle de croissance
La naissance de la théorie moderne de la croissance a
été inaugurée par les travaux de Harrod (1939-1948) et
Domar (1946-1947). Les deux auteurs ont visé une extension de l'analyse
keynesienne qui est de court terme où les implications du niveau
d'investissement et d'épargne sur le stock de capital peuvent être
ignorées en une analyse de long terme, qui ne peut négliger le
fait que les dépenses d'investissement augmentent le stock de capital.
Cette théorie d'Harrod-Domar approuve l'importance de l'accumulation du
capital comme source de croissance. Mais, l'introduction du modèle de
croissance néoclassique de croissance, spécialement avec la
contribution de Solow (1956) et Swan (1956), ont fourni l'antidote au droit
démesuré donné à l'accumulation du capital. Pour
cette théorie, il existe un troisième ingrédient de
croissance qui est le progrès technique. Solow (1956) distingue la
contribution du travail, capital et progrès technologique à la
croissance économique. Son étude forme en fait, la base de
l'explication de la croissance économique. Elle a été
utilisée comme tremplin
. 4 Seuls les pays africains membres de l'UEMOA et de
la CEMAC sont retenus dans cette étude. La Guinée-Bissau le
Tchad, la Guinée Equatoriale ne sont pas retenues dans cette
étude.
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DEVELOPPEMENT FINANCIER ET CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LES PAYS
DE LA ZONE FRANC.
par les spécialistes de la croissance, afin de montrer
les différentes implications des politiques de croissance et d'expliquer
les différences à l'échelle internationale des taux de
croissance enregistrés. Une version du modèle de croissance
endogène a été développée par Romer (1986)
et (1990). Contrairement aux modèles traditionnels de croissance
où le taux de rendement de l'investissement et le taux de croissance du
revenu par tête décroissent en fonction du niveau de capital par
tête, le modèle de Romer (1990) et Lucas (1988), montre que le
revenu par tête peut croitre sans limites. Afin d'évaluer l'impact
du développement financier sur la croissance économique de la
zone franc, nous présenterons un modèle dont les estimations
seront faites sur la période 1960-2010. En effet la littérature
suggère plusieurs méthodes d'estimation de la relation entre
développement financier et croissance économique. Le
modèle retenu pour les estimations économétriques
s'inspire des travaux de plusieurs économistes qui se sont
penchés sur cette thématique à l'instar de King et de
Levine (1993b). L'objectif de cette étude n'étant pas de
rechercher les déterminants de la croissance dans leur globalité,
on a retenu d'une part des variables financières pour capter l'impact du
développement financier sur la croissance et d'autre part des variables
de croissance que l'on retrouve généralement dans la
littérature sur les modèles de croissance endogène.
L'équation de la fonction de croissance du PIB de Kiran (2009) s'inspire
de celle de King et Levine et se présente comme suit :
Modèle 1 :
LYit = á0 + á1 LYi,t-1 +
á2L( M2/PIB)i,t + á3 L(CRD/PIB)i,t + á4
LGOVi,t+ á5L OUVi,t + á6LINVi,t + pi +
pi,t
Avec pi l'effet individuel spécifique et
pi,t le terme d'erreur et. i = 1, 2,..., N et t = 1, 2,...,
T.
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