Chapitre III : le rapprochement Maroc /
Tunisie :
L'intérêt de ce rapprochement est de
dégager les écarts entre l'expérience marocaine et celle
de la Tunisie sur divers plans :
Section 1 : Sur le plan de contribution des PME
dans l'économie
Nous avons déjà signalé que les PME
marocaines représentent plus de 95% du tissu économique du Maroc
et ne participent qu'à raison de 10% dans la valeur ajoutée. Cela
reflète les échecs des stratégies adoptées par les
acteurs de développement ainsi que le manque de la synergie entre ces
derniers.
En juillet 2002, de par la loi n°53-00 formant Charte de
la PME, les PME se distinguent des Grandes Entreprises par des actions
spécifiques. La création des agences nationale, notamment
l'ANPME, permettent d'assurer l'accompagnement des petites structures et
d'améliorer leur contribution dans la création des richesses et
des emplois. La mise en place des programmes de soutien des PME tel que le
programme de mise à niveau, programmes d'accompagnement, le programme
d'émergence..., permettent d'améliorer la performance de ces
dernières dans le temps et dans l'espace.
Or, cela reste purement théorique. Ce regain
d'intérêt pour les PME par les acteurs publics et privés
(notamment les banques, la CGEM et les associations) est marqué par
l'absence d'une réflexion académique pour analyser et
étudier les principales problématiques économiques,
financières, stratégiques et entrepreneuriales.
On note que, jusqu'à aujourd'hui ils n'ont pas pu
sortir avec une définition claire et normalisé d'une PME qui est
la base de départ d'une stratégie sérieuse qui
amène cette famille d'entreprise vers la performance.
Par contre, en Tunisie, l'innovation dans les PME, L'esprit
entrepreneurial des dirigeants et leur profil, la création de la valeur
étaient les mots clés des acteurs de développement local
pour développer cette famille d'entreprise.
On note que les PME tunisiennes ont signalé une
participation de 19% dans le PIB en 2012 contre 5,5% en 2005 date de
début de la réforme. D'où la tendance de
l'industrialisation des entreprises. Cette tendance est jugée
d'après les avantages fiscaux et financiers accordés aux PME qui
investissent dans le domaine de l'industrie et de la technologie de pointe en
l'occurrence le prime d'étude et d'assistance technique à
hauteur de 70 % du coût avec un plafond de 20 md, prime au titre des
investissements immatériels à hauteur de 50 % du coût,
prime au titre des investissements technologiques prioritaires (ITP) à
hauteur de 50 % avec un plafond de 100 md, la prise en charge par l'Etat des
cotisations patronales au régime de sécurité
sociale (100 % durant les 5 premières années 80 % à
20 % durant les 5 années suivantes )...etc.
On remarque, jusqu'à aujourd'hui, que les PME
marocaines aient dominées par le secteur service qui compte 888000
emplois (hors informel). Ce choix d'investissement initie par les dirigeants
marocains entrave l'émergence des PME dans l'économie nationale.
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