BURKINA FASO
Unité-Progrès-Justice
--------------------
Ministère de l'Agriculture et de
l'Hydraulique
Secrétariat Général
Centre Agricole Polyvalent de Matourkou
Direction Générale des Productions
Végétales
Projet Riz Pluvial
Maîtrise d'Ouvrage de Bagré
1
Mémoire de fin de cycle
présenté en vue de
l'obtention du diplôme d'Ingénieur
d'Agriculture
Déterminants de l'amélioration de
l'étuvage du riz au niveau de la plaine rizicole de Bagré.
Thème:
Présenté et soutenu le 28/11/2011
par: GUENGANE Rigobert
Composition du Jury:
Dr Amadou SIDIBE, Economiste :
Président du Jury
M. Tasré BOUDA, Economiste : Vice
président, Représentant du MAH
Dr Zacharie SEGDA : Directeur de
mémoire
M. Youssouf OUATTARA : Maître de
stage
N° d'ordre : Octobre 2011
2
RESUME
Malgré ses faibles contributions de 3% dans la
production céréalière et de 0, 31 % au PIB, le riz occupe
une place importante dans l'économie, en raison de la forte demande sous
les effets conjugués de la croissance démographique et de
l'urbanisation du Burkina Faso. Cette demande entraîne des importations
qui ont atteint 40 milliards de francs CFA (ONAC, 2008).
Plus de 52% de la production nationale (FAO, 2010) de riz est
transformée par étuvage. Le rôle important de cette
technique dans la valorisation du riz produit au niveau national a
milité pour le choix du thème de cette étude dont
l'objectif principal est de contribuer à son amélioration.
L'étude a été conduite en trois phases:
(i) un diagnostic des contraintes du milieu d'étuvage à travers
des enquêtes, (ii) une évaluation de la contribution des
connaissances endogènes à l'amélioration de
l'activité d'étuvage du riz à travers un guide d'entretien
et (iii) la conduite de tests d'étuvage, de dégustation et de
conservation de trois variétés de riz les plus cultivées
à Bagré avec deux techniques d'étuvage (traditionnelle et
améliorée).
Les résultats obtenus ont confirmé les effets
négatifs des contraintes de la filière riz sur l'étuvage
du riz à Bagré d'une part et d'autre part l'importance des
savoirs locaux dans l'amélioration des techniques d'étuvage. Les
résultats des tests ont montré l'influence des
caractéristiques physico-chimiques et des techniques d'étuvage
sur la qualité du riz étuvé.
L'étude nous a révélé qu'une
meilleure organisation des acteurs directs, le renforcement de leurs
capacités et la vulgarisation de techniques performantes et
adaptées d'étuvage, est l'une des clés
d'amélioration de la qualité du riz étuvé à
Bagré.
Mots clés: Riz
étuvé-Amélioration-Technologie-Bagré.
3
ABSTRACT
In spite of his weak contribution of 3% to grains
production and 0.31% to gross domestic production (GDP), rice holds an
important place in Burkina Faso.
More than 52% of national rice production is process by
parboiling. The important role, of this technique for national rice production,
campaigned for this research theme choice, which has for main purpose to
contribute for his improvement.
The research has been executed in three phases. First, the
rice parboiling area diagnosis by inquiries has been done. Secondly, an
evaluation of background's knowledge's contribution to rice parboiling
improvement was executed with an interview guide. And the third done has been
the realization with the three varieties of rice parboiling test, tasting test
and meal conservation test, using two techniques (traditional and
improved).
The results we obtained, confirmed on the one hand, the
negative effects of rice development channel constraints on rice parboiling,
and on the other hand the importance of background knowledges for rice
parboiling improvement. The tests results have demonstrated that the physicals
and chemicals characteristics of those rice varieties influence the parboiled
rice qualities.
It's possible to improve the quality of parboiled rice in
Bagré and to deliver it market competition capacities. But it needs
necessarily the main actor's better organization, their capacities enhancing
and the vulgarization of highly efficient and adapted parboiling
techniques.
Keys words: Parboiled rice-Improvement- Technology-
Bagré.
4
TABLE DES MATIERES
1 CHAPITRE I : Introduction 14
1.1 Contexte 14
1.2 Problématique 17
1.2.1 Les contraintes de production du riz étuvé
17
1.3 Cadre conceptuel 22
1.3.1 Définition, principe et dispositifs
d'étuvage du riz 23
1.3.2 Le riz étuvé en Afrique 28
1.3.3 L'étuvage du riz au Burkina Faso 29
1.3.4 Amélioration de l'étuvage du riz 29
1.4 Objectifs de l'étude 30
1.5 Hypothèses 31
2 CHAPITRE II : APPROCHE Méthodologie
32
2.1 Milieu d'étude 32
2.2 Matériel et méthodes 33
2.2.1 Cadrage général de l'étude 33
2.2.2 Diagnostic du milieu de l'étuvage. 33
2.2.3 La recherche sur les savoir-faire et expériences
locaux. 36
2.2.4 La réalisation des tests 37
2.3 Traitement des données 43
2.3.1 Le dépouillement 43
2.3.2 L'analyse 44
2.4 Les limites et difficultés de l'étude 44
3 CHAPITRE III : Résultats et discussions
45
3.1 Résultats 45
3.1.1 De l'étude du milieu d'étuvage 45
3.1.2 De l'étude sur les savoirs locaux 53
3.1.3 Résultats des tests. 56
3.2 Discussions 60
4 Conclusion 69
5 Références bibliographiques
71
5
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Schémas descriptifs de l'étuvage
du riz 24
Figure 2: Diagramme d'étuvage du riz 25
Figure 3: Carte de situation géographique de
Bagré 32
Figure 4: Diagramme proposé et utilisé pour
les tests. 51
6
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Dispositif expérimental du test
d'étuvage 39
Tableau 2.Listes des paramètres du test
d'étuvage 41
Tableau 3 . Situation de l'équipement des
producteurs 45
Tableau 4. Modalités d'utilisation des
variétés par les producteurs (%) 46
Tableau 5. Contraintes de production 48
Tableau 6. Evolution de la production rizicole sur la
plaine de Bagré. 49
Tableau 7. Modes d'exécution des principales
opérations 49
Tableau 8. Les principales contraintes 50
Tableau 9. Besoins d'accompagnements des femmes 50
Tableau 10. Contraintes des unités de
transformation 52
Tableau 11 . Appréciations des appuis par les
unités de décorticages (proportions) 53
Tableau 12 . Liste du matériel jadis utilisé
53
Tableau 13. Liste des matériaux utilisés
autrefois 53
Tableau 14. Liste des opérations 54
Tableau 15. Dimensions du plateau (spécifications
techniques) 56
Tableau 16. Evaluation des impuretés du paddy (kg)
au niveau de la TA 57
Tableau 17. Résultats des opérations de
réhydratation et de la pré-cuisson TA 57
Tableau 18.Opération de séchage TA
(évaluation des durées) 57
Tableau 19.Aspects des riz étuvés à
l'oeil nu après décorticage, vannage et tamisage 58
Tableau 20. résultats statistiques de mensuration
des grains de TA. 58
Tableau 21. Classification des variétés en
fonction des paramètres par ordre décroissant 59
Tableau 22.Estimation des capacités de conservation
relative. 59
7
LISTE DES PHOTOGRAPHIES
Photo 1. Une étuveuse TOMODJEMA (1) et Photo 2 .
Etuvage traditionnel (2) 20
Photo 3. Système du Bac d'étuvage 20
Photo 4. Ensemble foyer à balle- marmite 21
Photo 6. Séance de nettoyage à l'eau du
paddy 26
Photo 5. Vannage du riz 26
Photo 7. Fin phase1 de réhydratation Photo 8.
Réhydratation (phase 2) 27
Photo 9. Séance de pré cuisson Photo 10.
Plateau d'étuvage et fin de pré-cuisson 28
Photo 11. Préparation des échantillons de
riz (1) Photo 12. Séance de dégustation (2) 41
Photo 13. Les échantillons de riz bouilli pour le
test de conservation 42
Photo 14. Penisetum pedicelatum en floraison (1 et 2)
54
Photo 15. Fond de marmite traditionnelle Photo 16 . une
couscoussière 55
Photo 17. vues (pile (1) et face (2) du plateau
d'étuvage 56
8
ANNEXES
Annexe 1.Liste des producteurs
échantillonnés 76
Annexe 2. Liste des femmes échantillonnées
78
Annexe 3. Liste des unités de décorticage
enquêtées 79
Annexe 4. Liste des villages explorés 80
Annexe 5. Guide d'entretien pour exploration 81
Annexe 6 Questionnaire Producteur de paddy 82
Annexe 7 Questionnaire des femmes transformatrices
85
Annexe 8. Questionnaire unités de
décorticage 88
Annexe 9 . Les fiches du test d'étuvage 90
Annexe 10. Les fiches du test de dégustation
92
Annexe 11. Fiche du test de conservation 94
Annexe 12. Autres résultats 95
Annexe 13. Photos annexes 99
A feu mon père et à ma
mère, que cette oeuvre soit un fruit de vos efforts et
bénédictions qui m'ont permis d'atteindre ce niveau
d'étude.
Que le Tout Puissant bénisse votre
descendance. Amen.
9
DEDICACE
10
SIGLES ET ABREVIATIONS
ADRAO : Association pour le Développement
de la Riziculture en Afrique de
l'Ouest (maintenant Centre du Riz pour l'Afrique « Africa
Rice).
APIPAC : Association de Promotion de
l'Irrigation Privée et Activités Connexes.
ATP : Agri business and Trade Promotion.
CAP/M : Centre Agricole Polyvalent de
Matourkou.
CIRAD : Centre de Coopération
Internationale en Recherche Agronomique pour le
Développement.
CIRB : Comité Interprofessionnel du Riz
du Burkina.
CNEARC : Centre National d'Etudes Agronomiques
des Régions Chaudes de
Montpelier (France).
CPF : Confédération Paysanne du
Faso (Burkina Faso).
DGPER : Direction Générale de la
Promotion de l'Economie Rurale.
DGPSA : Direction Générale des
Prévisions et des Statistiques Agricoles.
DTA : Département des Technologies
Alimentaires.
DOS : Document d'Orientation
Stratégique.
FAO : Organisation des Nations Unies pour
l'Alimentation et l'Agriculture.
GCIUS : Groupe de Collaboration Internationale
de l'Université de Sherbrooke de
Suisse.
GRET : Groupe de Recherche et d'Echanges
Techniques.
INERA : Institut de l'Environnement et de
Recherches Agricoles.
INSD : Institut National des Statistiques et de
la Démographie.
IRSAT : Institut de Recherche en Sciences
appliquées et Technologies.
INRAB : Institut National de Recherche agricole
du Bénin.
LMR : Limite Maximale de Résidus.
MAE : Ministère des Affaires
Etrangères Française.
11
MAHRH : Ministère de L'Agriculture, de
l'Hydraulique et des Ressources
Halieutiques (maintenant MAH).
MCPEA : Ministère du Commerce et de la
Promotion de l'Entreprise et de
l'Artisanat.
MOB : Maîtrise d'Ouvrage de
Bagré.
MTT : Mission Technique Taïwanaise.
NERICA : New Rice for Africa.
ONAC : Office National du Commerce
Extérieur (maintenant APEX/BF).
ONG : Organisme Non Gouvernemental
PAFR : Plan d'Actions pour la Filière
Riz.
PCD : Plan Communal de
Développement.
PNSR : Programme National du Secteur Rural
PSO : Plan Stratégique
Opérationnel
PTAA : Programme Technique Agricole et
Alimentaire.
SAA : Sassakawa Association for Africa.
SECAM : Société d'Etudes, de
Conseils et d'Assistance Multisectorielle.
SCADD : Stratégie de Croissance
Accélérée et de Développement Durable.
SDR : Stratégie de
Développement Rural.
SNDR : Stratégie Nationale de
Développement de la Riziculture;
SONAGESS : Société Nationale de
Gestion des Stocks de Sécurité.
UGER : Union des Groupements d'Etuveuses de
Riz.
UNERIZ : Union Nationale des Etuveuses de
Riz.
WARDA : West Africa Rice Development
Association.
12
REMERCIEMENTS
A la fin de cette phase de nos travaux combien fructueux, nous
nous sommes vus nourris par d'autres envies et ambitions d'investigation. Nous
avons été marqués par la chaleur des soutiens reçus
de part et d'autres et qui ont concouru à la réussite de nos
activités. C'est ici donc l'occasion pour nous de reconnaitre et
d'apprécier à leur juste valeur les apports et contributions des
uns et des autres.
Aussi, il nous parait juste et normal de témoigner
notre profonde reconnaissance et nos sincères remerciements à
l'endroit de :
Pr Georges Anicet OUEDRAOGO, Directeur
Général du Centre Agricole Polyvalent de Matourkou et à
l'ensemble de son personnel, qui pendant trois riches années
d'enseignement nous ont reçu dans leur école;
Dr Zacharie SEGDA, notre Directeur de
Mémoire et Directeur Général de la Maîtrise
d'Ouvrage de Bagré qui a bien voulu nous accueillir, encadrer et
conseiller au sein de la structure qu'il dirige pour nos travaux de
recherche;
Monsieur Youssouf OUATTARA, notre
Maître de Stage et Coordonateur National du Projet Riz Pluvial (PRP) pour
l'appui et le suivi constants tout au long de nos travaux;
Tout le personnel de la MOB pour leurs aides
et leur bonne humeur tout au long de notre séjour;
Monsieur SAVADOGO Amidou, Directeur
Régional de l'Agriculture et de l'Hydraulique de la Région du
Centre-Est (DRAFT-CE) et son personnel pour leur appui logistique;
Tous les acteurs (producteurs de paddy, femmes
transformatrices de riz, unités de décorticage) de
Bagré ayant contribué au bon déroulement de ce travail;
Madame ZAKANE/NANA Mariam, Présidente
de l'UGER (Union des Groupements d'Etuveuses de Riz) de Bagré et les
membres de son Union pour leur engagement et leur appui sans faille qui ont
permis le bon déroulement de nos travaux;
Monsieur ZAKANE Mahamoudou, responsable de la
rizerie Wend Konta de Bagré, pour son précieux appui combien
inestimable à nos travaux de recherche;
13
Monsieur SOUBEGA Francis, Inspecteur de
l'Enseignement du Premier Degré pour son appui à la
rédaction de notre mémoire;
Monsieur COULDIATY Théophile,
Coordonnateur Régional du Projet Riz Pluvial du Centre-Est pour son
appui à la rédaction de notre mémoire;
Mes grands frères Jérôme et
Pascal, pour leur accompagnement, leur soutien constant et leur
engagement permanent à mes côtés durant ces trois
années;
Mon épouse et mes enfants pour les
sacrifices consentis et leur patience pendant ces trois années
d'études;
Aux amis, collègues et toute autre personne
qui ont eu une pensée de réconfort pour nous ou ont
contribué de quelque façon que ce soit à la
réussite de nos travaux.
14
1 CHAPITRE I : INTRODUCTION
1.1 Contexte
Le riz joue un rôle privilégié dans la
satisfaction des besoins céréaliers, après le blé,
dans l'alimentation de la population humaine mondiale qui ne cesse de
croître (Encarta, 2009). Cette population atteindrait selon Mazoyer
(2009), 9 milliards à l'horizon 2050, toute chose qui
nécessiterait une augmentation impérative de la production
agricole de 70% (Diouf, 2011). Seulement, l'augmentation de sa production d'un
taux annuel de 4% est en deçà des attentes comparée
à celle de sa consommation de 4,5% l'an et ceci devant une baisse
progressive des surfaces allouées à la culture (notamment en
Chine) et des stocks mondiaux. Pendant ce temps, les pays africains avec leurs
potentialités avérées en terres et résultats de
recherches agronomiques restent dépendants d'importations du
complément de 42% de leurs besoins (WARDA, 2008). La cause fondamentale
est de fait l'incapacité de la production africaine à suivre le
rythme de l'accroissement de la demande, en riz de plus en plus grande, qui
pourrait porter atteinte aux fragiles équilibres sociaux des Etats
Africains. L'Afrique est alors victime aujourd'hui de manque réflexions,
par la mise en oeuvre de politiques agricoles efficaces, qui peuvent concourir
à un essor véritable de la filière riz (Seck, 2008).
C'est la crise mondiale du riz en 2008 qui a induit une prise
de conscience à ces pays qui ont réagi par la mise en place de
plateformes d'appuis divers à la riziculture, lesquelles ont
amélioré les indicateurs de productions qui restent toujours
déficitaires. De plus, le secteur de la transformation,
c'est-à-dire celui de la valorisation du riz, reste artisanal et semi
artisanal dans la plupart des pays africains, ne mettant pas à la
disposition des consommateurs des produits finis de qualité
souhaitée (MAHRH, 2008).
Cependant, la question du riz a pendant longtemps
été au centre des intérêts des différents
gouvernements, tels ceux du Burkina Faso, au regard de son incidence croissante
sur l'alimentation et l'économie. En effet, la consommation moyenne
annuelle de riz aujourd'hui est d'environ 70 kg/personne/an à
Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, pour une moyenne nationale comprise entre 15 et
18 kg/personne/an (ONAC, 2008). C'est à partir de 2002, que l'on observe
cet accroissement de la demande en riz qui a atteint un pic de plus de 350 000
tonnes en 2005, puis un fléchissement pour descendre à 271 000
tonnes en 2007 (ONAC, 2008).
Si la demande en riz au Burkina Faso garde les tendances
actuelles, l'on constatera que l'importation tendra à la baisse et
pourrait être maintenue avec les récents efforts du Gouvernement
pour accroître la production locale. Mais comme la production nationale
est
15
essentiellement liée aux rythmes des saisons pluvieuses
qui constituent une grande hypothèse de risque, une évolution
probable en dents de scie peut apparaître et la demande pourrait
atteindre les 500 000 tonnes à l'horizon 2015. Les sorties de devises
pour satisfaire cette demande seraient alors de l'ordre de 60 milliards de
francs CFA (ONAC, 2008).
Un aperçu sur l'évolution des superficies et la
production de riz paddy sur la période 2000 - 2008 indique des
variations de 23 000 ha (année 1960) à 58 000 ha (année
2001), puis une stabilisation autour de 50 000 ha en 2006 et 2007 (SECAM,
2011). La production totale du riz paddy sur la période 2000-2007 a
varié entre 70 000 et 110 000 t. C'est à partir de l'année
2008 et ce grâce aux efforts du Gouvernement à travers les
subventions des engrais et des semences que des productions record ont
été enregistrées. Ainsi, la production du riz a fait un
bond de plus de 200% de la campagne 2007-2008 à la campagne 2008-2009
avec une production record de riz de 195 103 tonnes. La production de paddy
pour la campagne rizicole 2009-2010 évaluée à 213 585
tonnes est en progression de 9% par rapport à la campagne 2008-2009
(DGPER, 2010).
Avec la nouvelle stratégie adoptée par le
Gouvernement du Burkina Faso, les superficies cultivées en riz sont
estimées de nos jours à plus de 90 000 ha. Ce progrès de
l'évolution de la production nationale de riz a été
possible grâce à la contribution d'un ensemble de politiques
à savoir des mesures spécifiques, des projets et programmes mises
en oeuvre par le pays pour l'augmentation de la production nationale du riz,
enjeu stratégique pour le Gouvernement. En effet, depuis 1992, plusieurs
politiques de soutien à la filière riz dans l'optique de la
réalisation de l'autosuffisance en riz ont été
élaborées par le gouvernement et des institutions. Sont de
celles-ci :
· le Document d'Orientation Stratégique (DOS) ;
· le Plan Stratégique Opérationnel (PSO) qui
définit six filières prioritaires dont le riz;
· la Stratégie de Développement Rural
(SDR) à l'horizon 2015, cadre de référence pour toutes les
interventions publiques dans le secteur rural;
· la Stratégie de Croissance
Accélérée et de Développement Durable (SCADD)
2011-2015 qui vise un développement économique et social
accéléré dans la perspective de la vision 2025 ;
· le Programme National du Secteur Rural (PNSR), cadre
de référence de planification et de mise en oeuvre de l'ensemble
de l'action publique en matière de développement rural dans les
domaines relevant de la compétence des ministères sectoriels,
à savoir l'agriculture, l'hydraulique, les ressources halieutiques, les
ressources animales, l'environnement et le cadre de vie;
·
16
la Stratégie Nationale de Développement de la
Riziculture (SNDR) dont l'objectif global est de contribuer à une
augmentation durable de la production de riz en quantité et en
qualité afin de satisfaire aux besoins et exigences des
consommateurs.
De façon spécifique, la SNDR vise à i)
accroitre et intensifier la production rizicole, ii) améliorer la
quantité et la qualité du produit fini mis sur le marché
et iii) renforcer les capacités des acteurs de la filière riz.
Incontestablement, la mise en oeuvre de stratégies
d'augmentation de la production est juste pour un pays en quête de
sécurité alimentaire, mais intégrer des approches de
valorisation dans ces politiques créera une plus value pour le produit,
facteur de pérennisation de la production par une amélioration de
la demande, qui pourrait induire un regain de production. Le constat du secteur
privé, notamment les acteurs membres de la filière riz autres que
les producteurs, est que la subvention des intrants, les exonérations
douanières, la baisse de la taxe sur la valeur ajoutée ont
engendré la croissance de la production du riz. Seulement, il
dénonce l'absence d'une politique générale
intégrée en matière de production agricole, de
transformation agroindustrielle et d'incitation à consommer
burkinabè. Pour cette catégorie d'acteurs, cette situation a
rendu le riz local moins compétitif face au riz importé qui
reçoit des subventions à l'exportation et fait ressortir
l'incohérence du choix politique du pays sur cette filière. Ce
choix, qui a favorisé les importations, aurait été en
partie un facteur d'aggravation de la récente crise du riz (SCADD,
2010). Au Burkina Faso, le maillon de la transformation qui conditionne la
compétitivité a pendant longtemps bénéficié
de peu d'attentions dans la mise en oeuvre des politiques et ceci serait la
source de la faiblesse des technologies et de l'absence d'équipements;
ce qui induit une mauvaise qualité des opérations
post-récolte préjudiciable à la qualité du riz.
Cette réalité est aggravée par la non maîtrise des
technologies de transformation par les acteurs de ce maillon de la
filière qui impacte de façon négative sur la
qualité et la compétitivité du riz produit au Burkina Faso
par rapport au riz importé.
La nécessité de la conception et de la
vulgarisation des techniques performantes de transformation des produits
agricoles, restées artisanales ou semi industrielles, s'impose de
façon générale, mais celle du riz produit à
l'intérieur du pays doit requérir un traitement particulier pour
la satisfaction des exigences des consommateurs des villes qui sont de plus en
plus à la recherche de produits agro alimentaires de qualité
particulière (Seguin, 2002). Alors l'orientation des actions de
recherche vers l'élaboration de labels permettant de corriger certaines
défaillances du riz est devenue plus qu'un impératif car la
mauvaise qualité marchande de notre riz risque de
17
baisser la production nationale. Cette qualité
marchande, recherchée pour Louis Lagrange (1995), implique toute la
filière riz et tient à des aboutissants liés aux
consommateurs qui sont les utilisateurs finaux. Elle se définit comme
l'aptitude d'un produit à satisfaire les besoins de l'utilisateur et
englobe les qualités du produit au sens strict comme le respect des
normes, mais également tout ce qui concourt à son achat tels que
les notices d'utilisation, le conditionnement, le respect des délais de
livraison, le fonctionnement du service après vente, etc. La loi des 4S
(Santé, Sécurité, Service, Satisfaction) de P.
Mainguy1 (1987) synthétise bien cette approche. Mais, pour
atteindre cette qualité selon Lagrange (1988), l' « invention»
s'avère donc être une opération capitale et dans notre cas,
l'étuvage du riz et son amélioration méritent une
attention particulière car, le riz étuvé doit, par ses
qualités sanitaires, diététiques et nutritionnelles,
répondre aux attentes des consommateurs.
C'est le moment donc de profiter des atouts et
opportunités tels que:
· la pratique séculaire d'étuvage du riz
qui ne demande qu'une exploration pour améliorer la qualité du
riz et booster sa production;
· la disponibilité d'actrices organisées
(« femmes étuveuses» ou transformatrices) qui contribuent
à transformer actuellement plus de la moitié du riz produit au
plan national (FAO, 2011) ;
· l'existence de paquets technologiques en la
matière capables d'améliorer l'image marchande de notre riz
(Africa Rice, 2011).
C'est donc, dans un contexte de précarité future
d'une alimentation mondiale marqué par le riz pour son rôle
déterminant, que se mène notre étude dans le but de
contribuer au processus de sa valorisation au Burkina Faso par la technologie
d'étuvage.
1.2 Problématique
1.2.1 Les contraintes de production du riz
étuvé
Ces dernières années, la production rizicole de
notre pays connait une amélioration positive de ses indicateurs, fruit
des différents efforts et appuis consentis pour l'augmentation de la
production. Mais malgré cette avancée, la demande nationale est
couverte à 70% par les importations, soit environ 2/3 des besoins
nationaux correspondant à 270 000 tonnes de riz décortiqué
qui coûte environ 40 milliards de F.CFA par an au Burkina (ONAC, 2008).
Pourtant, des atouts et des opportunités avérés permettant
le développement de la culture sur le plan
1 « La qualité dans le domaine agro-alimentaire
», rapport de P.Mainguy, 1989.
18
national existent: i) la disponibilité d'importantes
superficies aménageables et irrigables, ii) l'existence de
variétés améliorées et de paquets technologiques,
iii) l'existence d'une part de marché sûr et durable et iv)
l'évolution positive d'autre part de l'engouement des consommateurs pour
le riz local (FAO, 2011). Seulement, des contraintes réelles de la
filière situées en amont, au niveau de la production et en aval
étouffent ces faveurs et entravent son développement
(Kaboré et al, 2007) et notamment celles liées
à la transformation qui rendent fragile notre produit dans un contexte
mondial de compétition. Et, en dépit des efforts fournis depuis
des décennies pour le développement de la filière, cette
situation expose notre riz à la concurrence déloyale qu'il
mène face au riz importé des pays asiatiques surtout.
Malgré donc les apports appréciables des innovations
technologiques, l'on constate la persistance des contraintes techniques et
socio économiques dont les plus importantes sont:
· l'irrégularité de l'approvisionnement
des acteurs de la filière, liée à la saisonnalité
de l'offre de produits frais et la qualité relative du riz paddy;
· l'insuffisance de maîtrise des techniques de
transformation par les actrices qui reste préoccupante (MAHRH, 2008);
· les qualités diverses du riz
étuvé sur le marché, notamment la disparité de
couleur et l'hétérogénéité qui ne lui
permettent pas de concurrencer les riz importés par le manque de
stabilité de ses caractéristiques marchandes et culinaires;
· les difficultés pour les transformatrices
à s'approprier les innovations technologiques à cause de leurs
coûts élevés, du manque d'infrastructures et d'appuis
divers;
· la faible performance des nouvelles technologies en
cours de vulgarisation;
· la faible mise en oeuvre d'actions pour une meilleure
visibilité du riz local à l'intention des consommateurs.
La recherche de l'amélioration de la qualité du
riz étuvé est une urgence pour les pays africains dont le Burkina
Faso, pour prémunir leurs économies fragiles et sauvegarder leur
souveraineté alimentaire. Pour ce qui est des innovations
technologiques, elles se sont traduites à travers des programmes de
recherches entreprises dont les principaux résultats sont
constitués d'avancées technologiques faites par anticipation et
ce par les institutions de recherche et mises en oeuvre dans notre pays par
l'IRSAT (Institut de Recherche en Sciences Appliquées et Technologies)
et l'APIPAC (Association des Professionnels de l'Irrigation Privée et
Activités Connexes). Mais, celles-ci sont restées insuffisantes
(MAHRH, 2008) et leur état dans le domaine de l'étuvage du riz
pourrait se résumer de la façon suivante: d'abord l'introduction
en 2001/2002, par un atelier
19
de mécanique burkinabè (TOMODJEMA) à
l'image d'un dispositif similaire d'autres pays de la sous région (Ghana
et Guinée) du fût d'étuvage. Il
est constitué d'un fût de 200 litres auquel est fixé en
dessous un foyer amélioré, le tout solidaire d'un battis qui
permet de faire basculer le fût. Une grille qui sert de tamis est
fixée à l'intérieur pour retenir le riz à
étuver. Le fond du fût est le réservoir d'eau dont la
vapeur à l'ébullition monte dans la masse de riz placé du
au-dessus. Un couvercle muni d'un voyant permet le contrôle du niveau de
vapeur au niveau du riz et un robinet fixé à la base du fût
permet les vidanges d'eau (ABC Burkina, 2010). Certes le fût
possède des avantages comme la séparation du paddy avec l'eau, la
cuisson à la vapeur, l'étuvage de grandes quantités de
paddy par rapport aux marmites, une économie de temps et
d'énergie par la réduction de la quantité de bois mais il
n'a pas bénéficié d'un engouement fort de la part des
femmes à cause de son coût élevé (175 000 francs CFA
l'unité). De plus, son exigence en main d'oeuvre, son entretien
difficile à cause d'attaques de la rouille, sa relative courte
durée de `'vie`' par rapport aux marmites et la persistance de la
question énergétique ont été des motifs de son
rejet (Guenguéré, 2009). Ensuite, devant la non adoption du
fût par les femmes et conscient du fait que l'étuvage du riz en
contact avec l'eau ne permet pas d'obtenir du riz de bonne qualité, un
nouveau dispositif fut mis au point par le Programme de Technologie Agricole et
Alimentaire (PTAA) de l'Institut National des Recherches Agricoles du Benin
(INRAB), appelé `' dispositif amélioré». C'est
un bac du type couscoussier composé de deux
parties essentielles:
· un bac d'étuvage de forme tronconique dont le
tiers (1/3) inférieur et la petite base circulaire (fermée) sont
minutieusement perforés;
· une marmite en alliage aluminium dans laquelle
s'insère la partie inférieure perforée du
bac lors de l'étuvage.
Ce dispositif existe en deux modèles et qui peuvent
étuver respectivement 25 kg et 45 kg. Il comporte des avantages certains
tels la résistance à la rouille, la diminution de pertes à
l'étuvage, le séchage rapide, le bon rendement au
décorticage, l'économie d'énergie et de temps, la bonne
qualité du riz étuvé, la montée uniforme de la
vapeur et enfin l'usage multiple. Mais des fuites de vapeurs, qui peuvent
porter atteinte à ses performances, sont signalées au niveau de
son couvercle et au point de jonction entre la marmite et le bac (Lawing, 2006)
et (Zoundji, 2008).
Photo 1: Une étuveuse TOMODJEMA (1) et Photo 2 :
Etuvage traditionnel (2)
20
Photo ABC Burkina (1) Photo ABC Burkina
(2)
Photo 3: Système du Bac
d'étuvage
Photo Zoundji (2005)
Enfin, en réponse à la question
énergétique, très importante pour un pays sahélien
comme le nôtre, la conception et la mise en oeuvre par les techniciens du
Groupe de Coopération de l'Université de Sherbrooke de Suisse
(GCIUS) d'un foyer à balles de riz, résidus de transformation du
riz, dernière innovation dans le domaine fut salutaire. Son coût
à l'achat (35 000 FCFA l'unité) est vite amorti en 24 jours
d'activités par une économie journalière en bois de 1500
FCFA, équivalent de 0,11m3 de bois. Il contribue ainsi
à la lutte contre la déforestation, la désertification et
la préservation de l'environnement.
Photo 4: Ensemble foyer à balle- marmite
= 1,20m
Photo Guengané (2011)
21
Si l'introduction du bac est appréciée pour la
qualité du produit fini et celle du foyer à balles salutaire pour
la question énergétique, la question de compatibilité des
deux innovations laisse entrevoir à l'orée des contraintes
probables. En effet, l'ensemble du dispositif constitué du foyer
à balles, de la marmite et du bac d'étuvage a une hauteur de 1,70
mètres, ce qui rend difficile le maniement au cours de
l'opération d'étuvage par les transformatrices, à cause de
sa taille.
De notre constat, tous ces efforts et innovations semblent
avoir eu peu d'impacts positifs sur l'activité d'étuvage du riz
à Bagré et ce malgré l'existence d'énormes
potentiels favorables à Bagré :
· existence du potentiel de production de plus de 3.500
ha d'aménagés pour la riziculture pour les prochaines
années;
· existence d'un centre d'étuvage
équipé qui constitue un épicentre de diffusion des
technologies;
· volonté manifeste des acteurs et
particulièrement des femmes pour le développement de
l'activité d'étuvage du riz.
La conséquence de cette situation, nonobstant les
efforts consentis tant au niveau institutionnel qu'organisationnel, est que la
plaine de Bagré connait la persistance des contraintes citées
plus haut. En effet, en dépit de l'introduction des innovations
techniques en matière d'étuvage de riz depuis 2002
(étuveuse TOMODJEMA) et la vulgarisation récente du bac
d'étuvage, les pratiques des transformatrices dans l'activité
d'étuvage du riz ont très peu changé:
·
22
elles restent artisanales avec seulement l'introduction de
quelques matériels nouveaux comme le foyer à balles de riz, les
marmites en aluminium, les décortiqueuses mécaniques;
· il n'existe pas de diagramme unique adopté par
les transformatrices:
- elles continuent, au sein de leur unité
individuelle, à mener l'activité avec le bois comme source
d'énergie;
- la pré-cuisson du paddy se fait toujours en contact de
l'eau;
- la réception du paddy, qui est la
vérification de la qualité avant la transformation, n'est pas
d'actualité;
- les temps des opérations importantes comme la
pré-cuisson et la réhydratation ne sont pas harmonisés et
vont de 12 à 24 heures pour la réhydratation, selon les
transformatrices;
- le conditionnement du riz est fait en fonction du client, soit
en sac ou soit en vrac.
La résultante constatée de ces actes est que
les commandes des institutions telles la SONAGESS et les ONG, honorées
par la mise en commun des différentes productions issues de processus
divers de transformations, se trouvent entachées par le manque
d'homogénéité se traduisant par les conséquences
évidentes qui sont les diverses plaintes des consommateurs.
Primo, c'est ici donc pour nous l'utilité
d'élaborer des outils d'aide à l'application et l'adoption des
innovations technologiques en matière d'étuvage du riz pour la
plaine de Bagré. Ils pourraient constituer un concours à la
résolution des contraintes de valorisation du riz paddy par
l'amélioration de la qualité du riz étuvé. Et
secundo, la nécessité de contribuer à l'élaboration
d'ébauches de labels pour le riz étuvé. Il y a
également lieu de noter ici, que notre étude est en parfaite
symbiose avec les politiques nationales en matière de
développement de l'agriculture au Burkina Faso et spécifiquement
la Stratégie Nationale de Développement de la Riziculture (SNDR).
Elle s'accorde avec son objectif spécifique n° 2 ayant trait
à la fourniture du marché en riz de façon qualitative et
quantitative et s'intègre dans l'axe 3 de la valorisation de la
production rizicole, où elle pourrait contribuer à la mise en
oeuvre de cette stratégie. Ce sont donc ces raisons qui nous ont
guidés dans le choix du présent thème.
1.3 Cadre conceptuel
Le choix de la technologie de l'étuvage du riz a
été motivé par les avantages multiples que cette pratique
procure. Economiquement et diététiquement, l'étuvage du
riz est une technologie
23
valorisante à plus d'un titre. Nous définirons
ici la technologie, son amélioration et nous ferons l'état de ses
apports à la valorisation du riz paddy.
1.3.1 Définition, principe et dispositifs
d'étuvage du riz
Le riz paddy n'est consommable que s'il est
débarrassé de ses glumes et glumelles par le décorticage.
Avant le décorticage, l'étuvage peut être fait ou non.
Cependant, il est nécessaire que le riz soit étuvé afin
d'avoir un riz de bonne qualité sur les plans physique, chimique et
organoleptique. L'étuvage apparaît donc comme une activité
de transformation primordiale et se définit comme une opération
de traitement du paddy qui atténue les effets d'un mauvais
séchage (fissures) et améliore quantitativement et
qualitativement le rendement car le taux de brisure des grains est
diminué. Il permet de présenter un produit consommable de
qualité aux clients, créant ainsi une valeur ajoutée au
riz paddy. L'opération consiste à ré-humidifier, chauffer
et sécher les grains paddy avant leur décorticage et polissage
(Zossou et Wanvoeke, 2010).
L'étuvage est décrit ci-dessous de
manière très simplifiée, quelques croquis à l'appui
(figure 1). Le riz blanc étuvé a subi un
traitement à la vapeur avant d'être décortiqué; il
est préalablement mis à tremper avant d'être exposé
à la vapeur. Ce traitement à l'étouffée permet aux
éléments nutritifs hydrosolubles contenus dans le germe et les
deux enveloppes (minéraux et vitamines) de s'infiltrer à
l'intérieur du grain, ainsi la valeur nutritive n'est pas autant
affectée par le polissage. Le riz étuvé est
légèrement translucide et jaunâtre, mais il blanchit
à la cuisson, conserve son apparence et ne colle pas. Il est plus
léger et de saveur plus délicate que le riz brun ou «riz
complet» ou «riz cargo». C'est le riz le plus
nourrissant après le riz brun; par contre, il ne contient pas autant de
fibres que ce dernier, ayant perdu le son. À quantité
égale, il donne le même rendement après la cuisson que le
riz brun. Le riz étuvé se conserve facilement puisque le
rancissement est retardé grâce à l'étuvage. A noter
que ce procédé de pré-cuisson du paddy donne un riz
savoureux et qui « gonfle » mieux à la cuisson.
Figure 1 : Schémas descriptifs de l'étuvage du
riz
L'agrandissement montre de façon symbolique
les vitamines et sels minéraux
contenus dans le péricarpe.
Voilà comment fonctionne
l'étuvage : l'air contenu dans le riz brut est
retiré à l'aide de vide. En faisant tremper le riz dans de l'eau
tiède, les vitamines et sels minéraux contenus dans le germe et
le péricarpe se détachent.
Puis, les matières solubles à l'eau sont
pressées de nouveau à l'intérieur du grain de riz à
l'aide de vapeur d'eau et d'une pression très forte.
L'amidon à la surface du grain de riz est de nouveau
exposé à la vapeur chaude pour durcir le grain. C'est grâce
à ce scellage que les matières nutritives restent
enfermées dans le grain. Ensuite, le riz est séché.
24
Source : wikipedia/oryza, 2011
1.3.1.1 Le Principe et les avantages de
l'étuvage
Les deux éléments importants qui interviennent
dans le processus d'étuvage sont l'eau et la chaleur. Les avantages de
l'étuvage du riz peuvent être résumés en trois
points essentiels:
· réduction du taux de brisures au
décorticage;
· amélioration du rendement;
· réduction des pertes en éléments
nutritifs au cours du décorticage et de la cuisson du riz.
Les principales modifications chimiques, physiques et
organoleptiques produites par l'étuvage sur le riz sont:
Modifications chimiques:
F les substances hydrosolubles constituées de vitamines
et de sels minéraux se
dissolvent et se diffusent dans tout le grain;
F les globules lipoïdes de l'albumen se dissolvent
également dans le grain;
F l'amidon gélatinisé se présente comme une
masse compacte et homogène ;
F les lipides sont séparés et s'enfoncent dans la
masse compacte d'amidon gélatinisé ;
ils sont donc moins sujets à l'extraction ; et
F les substances liposolubles du germe et de la couche
extérieure de l'albumen sont
dissoutes et diffusées dans le grain.
Modifications physiques :
F le séchage ramène la teneur en eau du grain au
niveau optimal pour l'usinage ;
F tous les processus biologiques latents ou actifs à
savoir la germination, la prolifération des spores de champignon, le
développement d'insectes à différents stades sont
définitivement stoppés ;
F le rendement à l'usinage est meilleur et la
qualité est améliorée parce qu'il y a moins de grains
brisés ;
F le riz étuvé, usiné ou non, se
conserve mieux et plus longtemps car la germination n'est plus possible et la
texture compacte de l'albumen lui permet de mieux résister aux attaques
des insectes et de ne pas absorber l'humidité du milieu ambiant ; et
F le riz étuvé ranci moins.
Modifications organoleptiques les plus importantes :
F le riz étuvé cuit est plus digeste, du fait de
sa texture et de sa consistance ferme ; et F après cuisson, les grains
sont plus fermes et ont moins tendance à coller.
Figure 2: Diagramme d'étuvage du riz
Riz Paddy
|
|
Triage- lavage
|
Riz Paddy lavé
|
Trempage (1)
|
|
Séchage au soleil
|
|
Egouttage Pré-cuisson
Egouttage
|
|
Séchage à l'ombre pendant au
moins 24
|
Riz étuvé
|
Décorticage
|
Riz cargo
|
|
(1) Dans l'eau chaude
Source: Houssou (2002) repris par Zoundji (2008).
1.3.1.2 Le dispositif traditionnel
d'étuvage
Si le dispositif traditionnel d'étuvage du riz suit le
même diagramme ci-dessus, il se démarque du dispositif
amélioré par le matériel utilisé et par des
pratiques inappropriées qui ne garantissent pas la qualité du riz
étuvé:
25
s le nettoyage insuffisant du paddy avant le début des
opérations;
·
26
le trempage excessif ou trop long qui ternit la couleur du riz
étuvé ou lui attribue une mauvaise odeur à la
préparation;
· le trempage insuffisant donnant un amidon
partiellement gélatinisé dit `'ventre blanc»;
· le trempage à l'eau froide nécessitant
une longue durée et dépréciant le riz
étuvé;
· la pré-cuisson du paddy directement en contact
avec l'eau entrainant une cuisson hétérogène (une
brûlure du riz se trouvant au fond du récipient).
1.3.1.3 Dispositif amélioré
d'étuvage
Une version améliorée du dispositif
d'étuvage à la vapeur est composée d'une marmite en fonte
d'aluminium et du bac d'étuvage. Il a été mis au point en
2005 par le Centre du Riz pour l'Afrique (ADRAO) en collaboration avec
Sassakawa Global 2000 et le Programme Technologie Alimentaire Agricole (PTAA)
de l'Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB). Le
principe moteur de ce dispositif est la cuisson à la vapeur. Le
processus de l'étuvage amélioré du riz paddy se
résume de façon suivante:
A. Le nettoyage du paddy
Il consiste au vannage qui se fait manuellement ou
mécaniquement, suivi d'un lavage à l'eau. L'objectif
recherché par cette opération est de débarrasser le riz
des impuretés physiques telles que les balles vides, les cailloux et
autres corps étrangers.
Photo 6: Vannage du riz
|
Photo 5: Séance de nettoyage à l'eau du paddy
|
|
|
Photos Guengané (2011)
|
|
|
B. L'égouttage du riz paddy
Cette opération permet de débarrasser le riz
paddy de l'eau du lavage. Elle s'effectue à l'aide de paniers et a lieu
avant les étapes de trempage et de pré cuisson.
C. La réhydratation ou le trempage du
paddy.
Cette opération comporte deux sous opérations.
La première consiste à verser le riz paddy nettoyé dans de
l'eau chaude sur le foyer et de continuer le chauffage tout en remuant le riz
paddy. Cette phase s'achève au bout d'une quinzaine de minutes et au
moment où des bulles apparaissent de l'eau qui submerge le riz paddy.
Cette opération est précurseur et accélératrice du
phénomène de réhydratation. La seconde phase consiste
à vider le riz paddy et à le garder dans un récipient
pendant une durée comprise entre 12 et 14 heures. Le constat de la fin
de cette deuxième phase peut se faire par un test qui consiste à
mettre un grain sous la dent et à le croquer. La sensation «
molle» indique la fin de cette opération. Le décollement des
éléments chimiques du péricarpe a lieu au cours de cette
phase.
Photo 7: Fin phase1 de réhydratation Photo 8:
Réhydratation (phase 2)
27
Photos: Guengané (2011)
D. La pré-cuisson (étuvage)
C'est la phase de gélatinisation de l'amidon. Le riz
paddy égoutté à l'aide d'un panier est transvasé
dans le dispositif au moment où l'eau entre en ébullition. Le
couvercle est refermé pour éviter l'échappement de la
vapeur. L'éclatement du paddy informe de la fin de l'opération au
bout de 25 à 30 minutes. Le bruit sec que produit la masse de paddy,
lorsqu'on tape avec la paume de la main au début, devient alors lourd
à la fin. Le recouvrement du paddy à l'aide d'un
sac en jute mouillé atténue les pertes de
vapeur et accentue la pression pour une bonne migration des
éléments nutritifs décollés vers l'amidon en
gélatinisation.
Photo 9: Séance de pré cuisson Photo 10: Plateau
d'étuvage2 et fin de pré-cuisson
28
Photos: Guengané (2011)
E. Le séchage
Cette opération comporte également deux phases.
La première phase se passe au soleil sur une terrasse ou sur une
bâche. Le riz paddy étuvé est régulièrement
remué pour homogénéiser le séchage. Elle dure
environ une (01) heure. La seconde phase a lieu à l'ombre où le
riz paddy étuvé est fréquemment remué. Elle dure
environ 8 à 9 heures et ramène le taux d'humidité à
14% pour le décorticage.
1.3.2 Le riz étuvé en Afrique
En Afrique et au sud du Sahara, les activités de
transformation du riz comme l'étuvage restent artisanales ou semi
industrielles réduisant ainsi la qualité du produit. Il est
beaucoup pratiqué dans les pays de la sous région comme le
Bénin, la Guinée, le Mali, le Ghana,
etc. et est accompagné par les
institutions telles que Africa Rice, Oxfam Intermon, etc. Et selon Camara
(2009), l'étuvage permettrait de réduire les pertes dans les
stocks non seulement pour les grandes industries de riz, mais aussi pour les
productions traditionnelles. L'étuvage serait ainsi une pratique qui
pourrait conduire à l'amélioration de la sécurité
alimentaire dans les pays en développement, mais le défi est
d'améliorer et de vulgariser cette technique traditionnelle et de
façon durable.
2 Le plateau d'étuvage a été
conçu sur la base des résultats de notre recherche (voir
résultats).
29
1.3.3 L'étuvage du riz au Burkina Faso
Cette pratique est séculaire et endogène dans
notre pays. Elle était la principale technologie pour transformer les
premières variétés de riz introduites en Afrique (O.
glaberrima dans les ménages. Elle a cours au Burkina Faso depuis la
pratique de la culture du riz. Elle utilisait et utilise encore des ustensiles
et moyens traditionnels qui ont des inconvénients majeurs sur la
qualité du riz étuvé:
· l'hétérogénéité du
riz étuvé qui a une faible valeur marchande dans les grands
centres urbains;
· la vétusté du matériel
utilisé avec une manutention difficile;
· l'utilisation excessive du bois comme source
d'énergie dans un pays sahélien en quête de
préservation de son environnement.
L'étuvage du riz prend de jour en jour une ampleur
notable dans notre pays avec la naissance de l'Union Nationale des Etuveuses de
Riz du Burkina (UNERiz/B) et l'érection des centres d'étuvage de
Bama, de Bagré, de Mogtédo, du Sourou et de Niassan. Mais il
reste, comme souligné plus haut, artisanal par les techniques
utilisées, ne donnant pas encore de résultats satisfaisants
(MAHRH, 2008). Malgré tout, l'étuvage du riz est d'une grande
contribution dans la transformation et l'écoulement de plus de la
moitié du riz produit au Burkina (MAHRH, 2006).
1.3.4 Amélioration de l'étuvage du riz
L'orientation des actions de recherches vers des horizons
d'élaboration de labels permettant de corriger certaines
défaillances du riz est devenue plus qu'un impératif. En effet,
les conséquences de la relative mauvaise qualité de notre riz
empêchent sa conquête de marchés et laissent perdurer le
poids des importations sur notre économie.
Selon le Petit Larousse (2010), l'amélioration est
l'action d'améliorer qui signifie rendre meilleur, changer en mieux.
Dans notre contexte, l'amélioration de l'étuvage consiste en
l'élaboration et la mise en oeuvre d'actions, de dispositions et/ou
d'innovations dont les objectifs sont de rendre meilleur le riz
étuvé de façon qualitative et quantitative et rendre
aisée la conduite de l'activité d'étuvage du riz. Ce
changement de modalités de mise en oeuvre doit générer
économiquement des avantages sur les plans quantitatif et qualitatif.
30
Sur le plan quantitatif, ces avantages peuvent être
directs comme l'augmentation du rendement du riz au décorticage, ou
indirects tels que la réduction de l'utilisation des matériaux
sources d'énergie, la réduction de la durée des
séances de transformation pour une augmentation des capacités de
production.
Sur le plan qualitatif, les avantages directs peuvent
être l'amélioration des caractéristiques physiques,
chimiques, organoleptiques, sanitaires du riz étuvé et/ou de sa
qualité marchande. De façon indirecte, la réduction du
labeur des acteurs par la mise à disposition de conditions pratiques et
faciles d'appropriation dans l'exécution de l'activité, est
importante comme changement.
Pour finir, de notre approche conceptuelle sur
l'étuvage du riz, il faut noter que les déterminants de son
amélioration ne sont rien d'autres que les facteurs auxquels sont
liées les qualités du riz étuvé ou qui
conditionnent son atteinte. Ces facteurs sont:
F technologiques ou techniques tels que la performance des
diagrammes de production, le degré de leur maîtrise et de leur
mise en application par les acteurs du secteur de la transformation et la
capacité de fourniture de riz paddy de qualité par les
producteurs;
F génétiques comme les propriétés
physicochimiques des grains de riz qui auront une influence sur les
caractéristiques physiques, chimiques, organoleptiques, culinaires et
diététiques du riz étuvé;
F marchands c'est-à-dire l'ensemble des critères
qui conditionnent les préférences des consommateurs pour le riz
étuvé.
1.4 Objectifs de l'étude
Notre étude a pour objectif global de
contribuer à l'amélioration de l'étuvage du
riz à travers la caractérisation de la matière
première et celle d'approches d'amélioration aux acteurs de la
plaine de Bagré.
Et de façon spécifique, il s'agit:
1. de déterminer les contraintes qui influent sur l'essor
de l'activité d'étuvage du riz à Bagré ;
2. d'apprécier la contribution des connaissances
endogènes à l'amélioration de l'activité
d'étuvage du riz à Bagré ;
31
3. de caractériser le comportement des
variétés produites à Bagré vis-à-vis de deux
techniques d'étuvage du riz.
1.5 Hypothèses
Trois hypothèses ont été formulées
:
H 1 : les contraintes de production et de
transformation du riz entravent le développement de l'étuvage du
riz sur la plaine de Bagré.
H 2 : les connaissances endogènes ont une
forte contribution dans l'amélioration de l'étuvage du riz.
H3 : les grains des variétés de
riz produites dans la plaine de Bagré sont en partie responsables, de
par leur composition physicochimique, des défaillances de
qualité, objets de reproches des consommateurs au riz
étuvé.
2 CHAPITRE II : APPROCHE METHODOLOGIE
2.1 Milieu d'étude
La zone du projet Bagré est située
essentiellement dans la province du Boulgou. Elle est comprise entre les
méridiens 0°14 et 0°50 nord et les parallèles
11°12 et 11°53 Ouest. Sa superficie est de 493 000 ha et se
répartit entre les provinces du Boulgou (406 000 ha) soit 82,4%, du
Zoundwéogo (75 700 ha) soit 15,4%), du Kouritenga (10 000 ha), soit
2,0%) et du Ganzourgou (1 200 ha), soit 0,2%. Le projet siège dans la
commune de Bagré situé à environ 230 km de Ouagadougou au
Centre-Est du pays et à 45 km de Tenkodogo. Sa superficie totale est de
430 km 2.
Quatre raisons essentielles nous ont amené à faire
le choix de la plaine de Bagré :
· c'est une grande zone de production rizicole;
· l'étuvage du riz y est organisé par des
femmes avec un centre d'étuvage fonctionnel;
· le choix de Bagré pour abriter le premier
pôle de croissance du Burkina Faso;
· notre volonté de contribuer à
l'amélioration de la pratique d'étuvage du riz sur le site de
Bagré.
Figure 3: Carte de situation géographique de
Bagré
Source : Rapport PCD de Bagré (2006)
32
33
2.2 Matériel et méthodes
2.2.1 Cadrage général de l'étude
Notre étude a commencé par une
préparation qui a débuté en février 2011 et a
consisté en la réalisation d'un certain nombre
d'activités.
2.2.1.1 . La revue documentaire
Cette étape théorique de notre étude a
commencé à Bobo-Dioulasso et au CAP/M (Centre Agricole Polyvalent
de Matourkou) en février 2011, par la capitalisation de données
dans le domaine et le sujet de recherche à la bibliothèque,
à partir de documents divers comme des rapports, des périodiques,
des livres, des articles et des communications scientifiques. Ensuite, les
sites internet d'institutions comme la FAO, Africa Rice, INSD, CIRAD, Inter
réseaux, ABC Burkina,... ont été visités.
2.2.1.2 . L'exploration sur le sujet
d'étude
L'objectif de cette exploration a été
d'actualiser nos connaissances scientifiques sur le sujet. Nous avons
consulté plusieurs institutions comme la CPF
(Confédération Paysanne du Faso), le Laboratoire du DTA
(Département des technologies Alimentaires) du Ministère de la
Recherche Scientifique et de l'innovation et l'INERA (Institut de
l'Environnement et de Recherches Agricoles).
Cette étape a permis de faire un choix des
méthodes d'approches et de nous imprégner des innovations en
cours sur le sujet.
2.2.1.3 . Exécution calendaire de la recherche
terrain. Elle s'est déroulée du 15 mai au 30 juillet 2011
avec:
· le diagnostic du milieu d'étude auprès
des femmes transformatrices, des unités de décorticage, des
producteurs de paddy et la réalisation des tests;
· la collecte des données de terrain à
travers les entretiens et l'administration des questionnaires aux
échantillons d'acteurs ciblés du 15 mai au 24 juin 2011 ;
· la collecte de données à partir des
tests du 26 juin au 30 juillet 2011.
2.2.2 Diagnostic du milieu de l'étuvage.
La connaissance du milieu de l'étuvage par un
diagnostic des contraintes sous lesquelles évolue l'activité a
été la clé d'accès pour cerner les
paramètres de dépréciation du riz étuvé.
Une
34
enquête à l'aide d'un questionnaire comme outil
principal a alors été conduite au niveau de chaque acteur direct
à savoir les producteurs de paddy, les femmes transformatrices et les
unités de décorticage.
2.2.2.1 Les producteurs de paddy.
La qualité du riz paddy dépend en premier lieu
de cette catégorie d'acteurs à travers les activités de
production par le respect des normes de production dont le renouvellement des
semences, le respect des doses d'engrais, l'exécution parfaite des
opérations post récolte, etc., en somme, toute action qui permet
à la plante d'exprimer son potentiel végétatif et d'avoir
une récolte propre, saine et physiologiquement apte au processus
d'étuvage. Un échantillon de soixante (60) producteurs a
été retenu aléatoirement à partir de la base de
données et de façon stratifiée avec allocations
proportionnelles sur le critère du sexe avec la méthode de
Sondage Aléatoire Simple. La base de données contenant la liste
des producteurs, leur adresse et superficies des parcelles, a été
fournie par la Maîtrise d'Ouvrage de Bagré (MOB). La
préparation de l'enquête a consisté en l'élaboration
d'un questionnaire (annexe N° 6) constitué de questions dont les
réponses sont des modalités pour permettre une exploitation
facile et adressé à l'échantillon de producteurs (annexe
N° 1). On y retrouve, l'identification, les données de
l'exploitation, les pratiques culturales et les contraintes de production.
Ce questionnaire est appuyé par d'autres outils
comme:
Les interviews non structurées
(INS). Sans questionnaire ni guide d'entretien mais ayant trait
au sujet de l'étude. Elles sont intervenues de façon fortuite
à des occasions qui nous ont semblé propices comme les repas, les
rencontres, les discussions fortuites et ce avec des acteurs directs ou
indirects tels les services techniques, les producteurs, les femmes, les
consommateurs. Elles ont permis de tenir compte de certaines questions comme
l'organisation des acteurs, les raisons de la défaillance qualitative du
paddy, lors de notre étude.
Les interviews semi structurées
(ISS). Elles consistent en la réalisation d'entretiens
avec des groupes de femmes. Elles ont servi dans la réalisation des
entretiens pour le recueil des informations. Leur mise en oeuvre a
impliqué la détermination des grandes lignes du domaine à
aborder au cours des discussions. Les informations recueillies auprès
des organisations des producteurs, des services techniques ont eu cet outil
comme support.
35
Les interviews structurées (IS). Elles
se sont déroulées à travers l'administration de
questionnaires au niveau des producteurs.
L'observation participante.
L'observation participante est une technique d'étude
des acteurs sociaux et de leur interaction dans leur contexte réel par
un chercheur qui est intégré dans le milieu. Cet outil nous a
permis de constater certaines pratiques des producteurs pendant la
récolte et la manutention du riz paddy. Son utilisation a montré
le fossé qui existe entre les déclarations des acteurs lors de
l'administration du questionnaire et leurs comportements à l'action. De
plus, la période de collecte des données ayant
coïncidé avec celle des récoltes, l'outil a permis, par la
réalisation de sorties dans la plaine, non seulement de faire des
observations sur les techniques de récolte, de battage, de
séchage, de vannage, et de manutention, mais aussi de
matérialiser certaines pratiques dommageables à la qualité
du paddy par des prises de vues. Enfin, il nous a servi dans les analyses de
triangulation.
La répartition des producteurs enquêtés
(échantillon) se présente comme suit:
· nombre total de producteurs: 1 665 (1 603 hommes et 62
femmes).
· nombre de producteurs échantillonnés: 60
(58 hommes et 2 femmes).
· mode d'échantillonnage: sondage
aléatoire simple et stratifié avec allocation proportionnelle.
· critère de stratification : le sexe (masculin
ou féminin).
2.2.2.2 . Les femmes transformatrices.
De leur maîtrise technique du processus
d'étuvage dépend la qualité du produit fini. Ainsi, les
contraintes qu'elles vivent et leur degré d'application dans la mise en
oeuvre du diagramme technique d'étuvage sont nécessaires à
connaitre, car jouant un rôle important dans l'amélioration de la
qualité du riz étuvé.
Un échantillon de trente six (36) transformatrices
(annexe N°2) a été retenu de façon aléatoire
avec allocation proportionnelle. Le critère d'appartenance à une
organisation était, pour nous, le paramètre de stratification
c'est-à-dire les transformatrices organisées ou transformatrices
non organisées. Les bases de sondage proviennent de l'UGER, de la MOB et
de notre recensement. Par la même procédure, les outils comme
l'INS, l'ISS, l'IS, l'observation participante ont été mis
à profit. Un questionnaire (voir annexe N°7), du même
modèle que celui utilisé chez les
36
producteurs a été utilisé avec les
compartiments comme l'identification, les contraintes, les techniques, et les
attentes.
Echantillonnage des transformatrices
Le procédé d'échantillonnage est identique
à celui des producteurs:
· base de données des transformatrices
organisées : 288 femmes;
· base de données des transformatrices non
organisées: 51femmes;
· nombre de transformatrices échantillonnées:
36 (organisées = 30, non organisées = 6) ;
· mode d'échantillonnage: sondage
aléatoire simple stratifié avec allocation proportionnelle;
· critères de stratification : transformatrices
organisées et transformatrices non organisées.
2.2.2.3 . Les unités de décorticage.
Les transformatrices ont recours à cette
catégorie d'acteurs pour le décorticage du paddy
étuvé. Leurs performances pourraient avoir des
répercussions sur la qualité du riz étuvé, si elles
sont défaillantes. La constitution de la base de sondage à ce
niveau a révélé que leur nombre, une trentaine, ne
nécessitait pas un échantillonnage. Un recensement des
unités fonctionnelles (annexe N°3) a été
effectué au niveau de ce groupe. La préparation étant
similaire aux deux premiers groupes, avec le questionnaire comme outil
principal. Les autres outils étaient l'INS, l'ISS et l'observation
participante. Le questionnaire (voir annexe N° 8), du même
modèle que le précédent, s'est intéressé
aussi à l'identification, l'équipement, les aspects
économiques, les contraintes, etc.
2.2.3 La recherche sur les savoir-faire et
expériences locaux.
C'est une exploration des connaissances endogènes et
des technologies jadis ou encore utilisées dans le milieu en vue d'une
exploitation éventuelle. Elle a été menée
auprès de quarante trois (43) femmes recensées des villages
aléatoirement retenus de Niambo, de Bagré-cité, de
Bagré V1A/RG, de Bagré-village et de Bagré V1RD (annexe
N° 4).
Elle a permis de reconstituer les étapes de la
technique traditionnelle de l'étuvage du riz dans ses grandes lignes,
puis de faire connaissance avec les moyens et matériel utilisés.
La méthode d'entretiens de groupe (focus group) à
été retenue pour ce volet de l'étude avec comme outil de
collecte, de guide d'entretien (voir annexe N°5), appuyé par l'INS,
l'ISS et l'observation participante. Sa préparation a consisté en
:
·
37
la collecte d'informations sur les villages et les femmes qui y
pratiquent l'étuvage du riz de manière organisées ou non,
puis leur dénombrement;
· la préparation du guide d'entretien qui a servi
à la collecte des informations.
2.2.4 La réalisation des tests
Dans l'optique de caractériser les
variétés de riz produites sur la plaine après la
transformation par étuvage, trois tests ont été
réalisés:
1. un test de transformation par étuvage des trois
variétés utilisées avec deux techniques, l'une
améliorée et l'autre traditionnelle;
2. un test de dégustation des trois
variétés de riz étuvé et bouilli;
3. un test de conservation de repas des trois
variétés de riz étuvé et bouilli.
La préparation des tests a consisté en :
· la conception des tests par l'élaboration des
protocoles au regard des objectifs recherchés;
· l'élaboration des outils de collecte et de
synthèse des données (fiches) (annexes N° 9, 10 et 11) ;
· l'acquisition du matériel et moyens
indispensables pour leur mise en oeuvre.
2.2.4.1 . Le test d'étuvage.
Contexte et justification du test.
Malgré ses multiples qualités, le riz
étuvé local a du mal à prendre une place importante au
niveau des consommateurs. Parmi les reproches qui lui sont faits, la
présence d'impuretés,
l'hétérogénéité et le manque de
stabilité culinaire et gustative figurent en bonne place. La recherche
d'alternatives d'amélioration des paramètres impliqués est
un souci important pour les transformatrices qui mènent
l'activité. Avec l'introduction de la nouvelle technique
améliorée et vulgarisée par ATP/USAID, sa comparaison avec
celle traditionnelle qui a cours dans le milieu à l'aide des
variétés de riz produites, nous a paru utile pour mesurer sa
contribution à l'amélioration de l'activité
d'étuvage.
Hypothèse du test.
Nous sommes partis de l'hypothèse que les
variétés produites sur la plaine s'expriment mieux à
travers la nouvelle technique dans leur transformation par étuvage.
38
Objectifs du test. Il s'agissait :
· de vérifier la performance de la nouvelle
technique à travers l'amélioration des caractéristiques du
riz étuvé produit à partir des trois
variétés (FKR 56 N, FKR 19, TS2) produites sur la plaine;
· d'apprécier l'adaptation relative des trois
variétés à l'étuvage par la comparaison de leurs
caractéristiques.
Les unités expérimentales du
test
Deux unités expérimentales ont été
utilisées pour la réalisation du test à cause du premier
objectif qui est de comparer deux technologies, utilisant des supports et
matériels différents et des diagrammes techniques
différents:
1. le centre d'étuvage pour la technique
améliorée (TA) avec un échantillon de transformatrices
désignées par le bureau de l'UGER. Le
matériel utilisé, en plus des équipements du centre, est
composé d'une balance, d'un humidimètre, d'un chronomètre,
du plateau d'étuvage et de balles de riz;
2. le domicile de Monsieur SORGHO Antoine de
Bagré-village où trois transformatrices non formées ont
été choisies pour conduire le traitement traditionnel (TT). Le
riz paddy issu du même lot que dans TA a été fourni aux
dites transformatrices. A la fin du séchage le riz paddy
étuvé est récupéré pour le
décorticage. Le riz étuvé obtenu a été alors
comparé à celui obtenu au niveau du centre d'étuvage.
Le choix de deux unités s'explique par le fait qu'il
n'était pas réaliste pour nous d'effectuer de façon
objective la technique traditionnelle au niveau du centre d'étuvage car
les connaissances acquises par les transformatrices lors des formations
influeraient sur leur conduite. Ainsi, avons nous réalisé cette
technique avec des transformatrices qui n'ont pas reçu de formation sur
l'étuvage amélioré et cela sans surveillance ni suivi des
opérations de notre part. Seuls les résultats constitués
des riz paddy étuvés étaient importants.
Le dispositif expérimental.
Deux traitements constitués des techniques
d'étuvage ont été utilisés avec les
variétés comme unités expérimentales ou objets:
39
Tableau 1: Dispositif expérimental du test
d'étuvage
Répétitions
|
|
TA (Centre d'étuvage)
|
|
TT (Bagré-village)
|
R1
R2
|
V1
|
V3 V2 V2
|
V3 V1
|
V2
|
V1 V3 V3
|
V1 V2
|
Source : Protocole du test d'étuvage
réalisé à Bagré (2011)
TA= technique améliorée; TT= technique
traditionnelle; variétés utilisées (V1 = FKR 56 N, V2 =
TS2, V3 = FKR 19) ; nombre de répétitions= deux (02).
Quantité de riz paddy par variété
/répétition/technique = 25 kg, soit un total de 100 kg par
variété pour les deux répétitions.
NB : les quantités utilisées
proviennent du stock de paddy effectué par les femmes au niveau du
centre d'étuvage.
Le test a été conduit du 26 juin au 30 juin 2011.
Les paramètres d'évaluation du test.
Des critères qualitatifs et quantitatifs ont permis
d'établir les comparaisons : Paramètres
quantitatifs:
1. taux d'impuretés dans le riz paddy fourni par les
producteurs;
2. temps des opérations principales
(réhydratation, pré-cuisson, séchage);
3. taux de rendement au décorticage;
4. taux de brisures et d'impuretés;
5. longueur, épaisseur et section des grains.
Paramètres qualitatifs :
1. couleur et éclat des grains par l'observation à
l'oeil nu;
2. dureté des grains de façon indirecte à
l'aide du taux de brisures;
3. comparaison de l'état vitreux des grains à
l'aide d'un banc lumineux d'observation qui est une ampoule sous un verre.
40
Outils de collecte des données du test.
Les outils de collecte de données sont
constitués de fiches qui sont la fiche de nettoyage physique, la fiche
de réhydratation, la fiche de pré cuisson, la fiche de
séchage et la fiche de décorticage.
2.2.4.2 . Le test d'appréciations sensorielles
ou de dégustation.
Il a été réalisé le 07 juillet
2011 au niveau du centre d'étuvage. Sa mise en oeuvre a
été motivée par le contexte de concurrence subi par le riz
étuvé produit au niveau national.
Contexte et justification du test.
L'absence d'étiquette pour le riz étuvé,
c'est-à-dire de label pour l'information des consommateurs est l'une des
défaillances de production du riz étuvé. Elle est à
l'origine du reproche d'instabilité de caractéristiques qui
pourtant se justifie par le fait que les variétés
possèdent des caractéristiques physico chimiques
différentes. Ce test a semblé utile pour apporter une
réponse en spécifiant les caractéristiques du riz
étuvé issu des différentes variétés.
Objectif du test.
Il s'agissait de comparer les caractéristiques
relatives des trois variétés par un test sensoriel
(dégustation) sur le riz étuvé bouilli à travers
l'appréciation des paramètres comme la couleur, la consistance,
l'odeur et le goût.
Unité expérimentale et dispositif.
L'unité expérimentale a été le
centre d'étuvage de riz de Bagré et le matériel a
été constitué par les variétés de riz
étuvé préparé c'est-à-dire bouilli. Le riz
est bouilli à l'eau par une seule femme, sans directives
particulières.
Le dispositif expérimental a été
constitué par les variétés de riz
échantillonnées, étuvées préparées et
disposées sur une table où les goûteurs passent à
tour de rôle, dégustent et apprécient les
caractéristiques des variétés de riz: couleur, odeur,
consistance et goût.
Echantillonnage des dégustateurs.
L'échantillon était composé de 23 femmes
et 20 hommes pris parmi les présents à la séance et de
passants qui ont été interpellés pour la cause.
Les paramètres à mesurer.
Ils sont tous qualitatifs et ont été saisis
à l'aide d'étalons affectés de valeurs nominales (INERA,
2005), que nous avons préétablis et parmi lesquels choisissent
les goûteurs. Un comptage effectué a permis de classer les
variétés par paramètre.
Tableau 2:Listes des paramètres du test
d'étuvage
Paramètres Couleur
|
Odeur
|
Consistance
|
Goût
|
|
1.
|
Blanc
|
1.
|
Sent bon
|
1.
|
Consistant
|
1.
|
Excellent
|
Etalons
d'appréciation
|
2.
3.
|
Blanc sale Peu blanc
|
2.
3.
|
Passable
Ne sent pas bon
|
2.
3.
|
Peu consistant Non consistant
|
2.
3.
|
Bon
Assez bon
|
|
|
|
4.
|
Sens mauvais
|
|
|
4.
|
Passable
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5.
|
Mauvais
|
Source : INERA (2005)
Photo 11: Préparation des échantillons de riz (1)
Photo 12: Séance de dégustation (2)
41
Photos Guengané (2011).
Les outils de collecte.
Ils sont constitués de la fiche d'élection et la
fiche de calcul des scores (voir annexe-autres résultats N°3-).
2.2.4.3 . Le test de conservation de repas
Contexte et justification du test.
Dans les ménages, la tendance actuelle pour des raisons
d'économie de temps et d'énergie, est de faire la
préparation du repas en une séance unique pour toute la
journée. La durée de conservation relative du repas des trois
variétés trouve son importance, en particulier quand le repas
doit être consommé le lendemain.
Objectif du test.
L'objectif du test est de comparer les capacités
relatives de résistance à la décomposition,
c'est-à-dire la prédisposition des repas des trois
variétés à rancir, c'est-à-dire l'aptitude à
être impropre à la consommation humaine. Il ne s'agit pas
d'analyses de laboratoire, aspect important, mais plutôt d'une
appréciation sensorielle humaine.
Traitement et dispositif expérimental du test.
Un seul traitement constitué de trois
échantillons de quantités identiques des trois
variétés étuvées et bouillies en deux
répétitions. Les repas, après s'être refroidis
à la température ambiante, sont gardés dans des pots
fermés (voir photo ci-dessous).
Photo 13: Les échantillons de riz bouilli pour le test de
conservation
Photo: Guengané (2011)
42
Déroulement du test
43
Les observations ont commencé à partir de douze
(12) heures après le dépôt des échantillons et ce
toutes les trois heures après la première observation.
Les appréciations se font au toucher par le
pétrissage avec les doigts et au goûter par l'aigreur et la
saveur. Les modalités d'appréciations constituées de croix
(voir fiche en annexe N°11 ) ont permis de faire les annotations.
Les observations
Les observations ont été faites par nos propres
soins.
Les outils de collecte
L'outil de collecte utilisé est une fiche de
consignation des observations (voir fiche en annexe N°10).
2.3 Traitement des données
2.3.1 Le dépouillement
Cette phase est consécutive aux différentes
opérations de collecte d'informations sur le terrain et à partir
des tests. Seul le dépouillement des informations recueillies des
explorations sur les pratiques et connaissances endogènes sur
l'étuvage, a été effectué avant la
réalisation des tests, pour le besoin d'utilisation des résultats
obtenus.
Le matériel utilisé était constitué
de :
· un micro ordinateur portatif pour les saisies, les
calculs, etc. ;
· un banc lumineux pour l'appréciation de la
translucidité des grains de riz étuvé;
· une caméra numérique pour les prises de
vues;
· une balance pour les pesées;
· un pied à coulisse pour les mensurations des
graines (précision #177; 0,05 mm) ;
· une décortiqueuse de riz (marque MASATOYO) ;
· une trieuse/tamiseuse de grains (marque MASATOYO) ;
· deux logiciels : SPSS Statistics 17.0 (version anglaise)
et Microsoft office Excel 2007.
Du dépouillement, la synthèse des
données a permis la constitution de bases de données et de
tableaux synthèses qui sont:
·
44
une base de données sur la production et les aspects post
productions;
· une base de données sur l'activité
d'étuvage du riz au niveau des femmes;
· une base de données sur les unités de
décorticage fonctionnelles au moment de l'étude;
· une base de données sur la mensuration de la
longueur, l'épaisseur et la section des graines;
· des tableaux de synthèse des données
recueillies à partir des tests.
2.3.2 L'analyse
Elle a été faite à l'aide du
matériel et outils qui étaient à notre disposition. Ainsi,
le logiciel SPSS statistics 17.0 a servi d'abord à l'élaboration
des bases de données des enquêtes auprès des producteurs de
paddy, des transformatrices et des unités de décorticage, puis
aux analyses des données. Le logiciel Excel 2007 a, quant à lui,
servi à la saisie et /ou l'analyse des données, résultats
et aux calculs synthèse divers comme les scores, les proportions, etc.
Les matériels tels le pied à coulisse, le banc lumineux, la
balance, l'ordinateur ont été utilisés respectivement pour
la mensuration des grains, l'appréciation de l'état vitreux des
grains, les différentes pesées et la saisie de l'ensemble des
données et textes.
2.4 Les limites et difficultés de
l'étude
La limite principale de notre étude a
été l'insuffisance du temps imparti aux travaux qui nous a
contraints à occulter certains aspects de notre étude en
l'occurrence l'évaluation de Pennisetum Pedicelatum. Des
analyses de laboratoire auraient permis de mieux caractériser les
variétés de riz après l'étuvage et pendant la
conservation de repas mais la difficulté principale de ce stage a
été l'absence de bases de données fiables sur les
acteurs.
45
3 CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSIONS
3.1 Résultats
3.1.1 De l'étude du milieu d'étuvage
3.1.1.1 Les producteurs de paddy
Les informations recueillies ont permis de faire le point sur
les caractéristiques qualifiant les exploitants, les situations des
équipements, les pratiques des producteurs pendant la production, les
opérations de post récolte, les contraintes, les attentes et
leurs rapports avec l'activité d'étuvage. Ces informations ont
permis d'apprécier la situation de la production du riz paddy.
Situation d'équipement des producteurs
Les équipements importants permettant une
exécution prompte des activités sont insuffisants à
Bagré (tableau 3) et les dispositions de restauration du capital sol
semblent peu intéressées les producteurs.
Tableau 3 : Situation de l'équipement des producteurs
N°
|
Types équipements
|
Possession (%)
|
1
|
Tracteurs
|
1,7
|
2
|
Motoculteurs
|
3,3
|
3
|
Charrues bovines
|
73,3
|
4
|
Charrettes asines
|
85
|
5
|
Herses bovines
|
46,7
|
6
|
Triangles sarcleurs
|
12,3
|
7
|
Batteuses
|
0,0
|
8
|
Anes
|
78,3
|
9
|
Boeufs de traits
|
56,7
|
10
|
Fosses fumières
|
41,7
|
11
|
Etables fumières
|
46,7
|
12
|
Parcs à fumier
|
0,0
|
|
Source : Etude du milieu d'étuvage de Bagré
par Guengané(2011).
Cet état de sous équipement ne permet pas aux
producteurs d'exécuter promptement les opérations culturales et
de respecter le calendrier cultural préétabli par la MOB
(Maitrise d'Ouvrage de Bagré). Les exploitants ont donc recours aux
prestataires de services qui réalisent souvent les opérations
à la sauvette, mettant en péril les conditions d'un bon
développement physiologique de la culture. Les principales et
importantes opérations effectuées sous cette forme sont le
labour, le repiquage, le désherbage, la récolte et le battage qui
par leurs importances
46
agronomiques influent donc négativement sur le bon
développement du riz et la qualité du paddy.
Modalités d'utilisation des
variétés.
Le choix des variétés de riz par les producteurs,
est fonction des réalités qu'ils vivent comme le difficile
accès aux intrants, la demande du marché, mais pas au regard du
potentiel de production (tableau 4).
Tableau 4: Modalités d'utilisation des
variétés par les producteurs (%)
Variétés
|
FKR 56 N
|
TS2
|
FKR 19
|
Choix
|
|
|
|
Oui
|
21,7
|
70
|
56,7
|
Non
|
78,3
|
30
|
43, 3
|
Raisons du choix
ou refus
|
Exigences en fumure. Longueur du cycle.
Bon rendement.
|
Rusticité. Tolérance aux retards de fumure.
Consommation.
Marché.
|
Cycle réduit. Marché.
|
|
Source : Etude du milieu d'étuvage de Bagré
par Guengané (2011).
Le choix des variétés est plutôt
basé sur des raisons comme la rusticité, le marché et la
consommation et non sur la productivité. Les déterminants de
choix sont donc basés sur le vécu des producteurs.
L'utilisation des intrants par les producteurs
En matière d'utilisation des intrants par les
producteurs et sur la base de leurs déclarations, le respect des
consignes de l'encadrement en matière des doses d'engrais est
acceptable. Mais en matière de pesticides (herbicides et insecticides),
si l'on constate une utilisation abusive du premier groupe, des
défaillances sont observées par rapport au second et
précisément sur le traitement des semences:
- 78,3 % des producteurs respectent le renouvèlement des
semences;
- 98,3 % font une bonne application des engrais;
- 33% respectent les doses d'herbicides;
- et 45% suivent les normes d'utilisation des insecticides.
Du respect des consignes techniques de l'encadrement en
matière de semences, on peut retenir
que le choix et le renouvellement des semences, pratiques
primordiales pour assurer une
production homogène et physiologiquement bonne,
connaissent des insuffisances. Le
47
renouvellement régulier qui est de trois campagnes au
maximum, constitue un acquis dans les habitudes de producteurs (78,3%) et les
raisons du choix des variétés sont basées sur des
critères justifiées et logiques par les producteurs à
savoir:
· la consommation, le marché et la rusticité
pour la variété TS2 (70%),
· le marché et la durée courte du cycle pour
la variété FKR 19 (56,7%),
· et le rendement pour la variété FKR 56 N
(21,7%).
De la conduite culturale (bonnes pratiques), l'application
correcte des intrants (doses et natures) constitue une question délicate
à Bagré, pour garantir les normes de production:
· si 98,3% des producteurs affirment appliquer les
bonnes doses d'engrais en matière de riziculture conventionnelle, il y a
lieu d'attirer l'attention que parmi eux, 90% éprouvent des
difficultés d'accessibilité physique et financière par
rapport aux engrais. De plus, les investigations menées par observation
ont permis également de faire un constat de l'état physiologique
de la culture dans les parcelles. Nous diagnostiquions souvent une insuffisante
alimentation minérale du riz de certaines parcelles qui est
confirmée par le rendement moyen déclaré par les
producteurs (3 930 kg/ha), dans ce type de riziculture (irrigation). Enfin, la
gestion de la fertilité des sols reste une préoccupation
également car plus de 50% des exploitations ne disposent d'aucune
infrastructure de production de fumure organique;
· en matière d'emploi des pesticides, il faut
noter qu'une bonne maitrise des techniques d'irrigation permet d'éviter
l'utilisation abusive des herbicides. Sur la plaine, 66,7% des producteurs
emploient de façon abusive les herbicides (trois types d'herbicides
à la fois par campagne) et seulement 45% suivent les consignes en
matière de traitement des semences à la pépinière.
Or, pour TOE, (2005), «les produits phytosanitaires appliqués
sur les parties aériennes des végétaux ou en traitement de
sol évoluent et peuvent persister et se retrouver dans ou sur les
parties consommables du végétal à la
récolte». Il y a donc une nécessité
impérieuse de formation et de sensibilisation des riziculteurs de
Bagré, en vue du respect des bonnes pratiques agricoles, par un
programme de communication pour le changement de comportement car la
qualité du riz passe également par là, par le respect des
Limites Maximales de Résidus (LMR) dans les récoltes.
Les contraintes des producteurs
Mis à part la transformation et dans une moindre
mesure l'encadrement technique, les producteurs de paddy de Bagré
connaissent principalement des contraintes d'équipement
48
(tableau 5), d'approvisionnement en intrants et de
commercialisation (les prix insatisfaisants et fluctuants).
Tableau 5: Contraintes de production
Types de contraintes
|
Existence
|
Non
|
Raisons
|
|
(%)
|
Existence (%)
|
|
Equipement
|
80
|
20
|
Accessibilité physique et financière
|
|
|
|
Absence d'appui
|
Approvisionnement en intrants
|
90
|
10
|
Accessibilité physique et financière
|
Commercialisation
|
83,3
|
16,7
|
Fluctuation des prix
|
|
|
|
Prix insatisfaisant
|
Transformation
|
5
|
95
|
RAS
|
Techniques
|
40
|
60
|
Insuffisance de suivi
|
|
Source : Etude du milieu d'étuvage de Bagré
par Guengané (2011).
F Du traitement post récolte du riz, la manutention du
paddy après la récolte est défaillante:
· le dépôt de gerbes de riz dans l'eau ou
à la merci des intempéries (pluies) avant le battage est
courant;
· le vannage manuel n'est pas performant et laisse
beaucoup d'impuretés dans le paddy;
· le séchage hâtif ou fait dans des
conditions difficiles (présence de pluie) expose le riz aux moisissures
;
· le retard de battage pour faute de main d'oeuvre et de
batteuses occasionne la germination du paddy au champ (voir photo N°3/
annexe N°13) ;
· le conditionnement dans les sacs en
polyéthylène qui ne permettent pas l'évaporation du
surplus d'eau présent dans le paddy mal séché, cause des
dépréciations.
L'évolution de la production de paddy à
Bagré
L'évolution de la production de riz paddy est stagnante
(tableau 6). Les augmentations de production sont liées principalement
aux augmentations des superficies
49
Tableau 6: Evolution de la production rizicole sur la plaine de
Bagré.
Années
|
Superficies exploitées (ha)
|
Taux
d'accroissement des superficies
|
Productions annuelles
|
Taux
d'accroissement des productions
|
Rendements moyens en (t/ha)
|
1997
|
648
|
-
|
3013
|
-
|
4,7
|
1998
|
1248
|
92,6
|
3682
|
22,2
|
3,0
|
1999
|
1548
|
24,0
|
6439
|
74,9
|
4,2
|
2000
|
1998
|
29 ,1
|
9021
|
40,1
|
4,5
|
2001
|
2294
|
14,8
|
12341
|
40,1
|
4,4
|
2002
|
3060
|
33,4
|
14838
|
19,4
|
4,8
|
2003
|
2836
|
-7,3
|
11515
|
-22,4
|
4,1
|
2004
|
2798
|
-1,4
|
13116
|
13,9
|
4,7
|
2005
|
2409
|
-13,8
|
9965
|
-24,0
|
4,1
|
2006
|
2673
|
11,0
|
0739
|
7,8
|
4,0
|
2007
|
2773
|
3,7
|
12788
|
19,1
|
4,6
|
2008
|
3700
|
33,4
|
18952
|
48,2
|
5,1
|
2009
|
3732
|
0,86
|
17297
|
-0, 087
|
4,636
|
2010
|
5678
|
65,7
|
26284
|
66
|
4,630
|
Source : Rapport annuel d'activités de la MOB
(2011)
3.1.1.2 Les femmes transformatrices de riz
L'enquête au niveau de l'activité d'étuvage a
donné les résultats suivants en termes d'atouts, de contraintes
et de potentialités. La situation des applications technologiques a
permis d'élaborer un diagramme consensuel en faisant
référence à la littérature et aux pratiques.
Les pratiques d'étuvage des transformatrices
Les diagrammes varient en fonctions des transformatrices et les
durées des opérations primordiales comme la réhydratation
non harmonisées pour des variétés de riz identiques.
Tableau 7: Modes d'exécution des principales
opérations
Opérations Mode d'exécution
0bservations
Réception du riz Aucun Sans contrôle de
qualité
Trempage et étuvage A l'eau chaude (C90°C)
Durée variant de 12 à 24 h.
Vannage Manuel Au début et à la fin
généralement
Tamisage et tri Mécanique et manuelle En fonction des
unités de décorticage
Conditionnement En vrac ou en sac Fonction du client
Source : Etude du milieu d'étuvage de Bagré par
Guengané (2011).
Les contraintes des transformatrices
Les transformatrices de riz par étuvage, devant une
demande appréciable du marché, sont confrontées aux
difficultés de non disponibilité permanente de paddy,
d'inaccessibilité financière
50
au paddy et au matériel d'étuvage, de la
régularité de qualité du paddy, toute chose les
empêchant de mener de manière continue leur activité
(tableau 8).
Tableau 8: Les principales contraintes
|
|
|
|
Aspects
|
Etat de la situation selon les actrices(%)
|
|
Bonne Passable Mauvaise
|
Disponibilité permanente de paddy
|
11,1
|
61,1
|
27,8
|
Qualité du paddy
|
27,8
|
69,4
|
2,8
|
Disponibilité de matériel d'étuvage
|
8,3
|
38,9
|
52,8
|
Disponibilité en énergie
|
5,6
|
5,6
|
88,9
|
Disponibilité en eau
|
97,2
|
0
|
2,8
|
Demande locale en riz étuvé
|
8,3
|
11,1
|
80,6
|
Demande extérieure en riz étuvé
|
80,6
|
16,7
|
2,8
|
Source : Etude du milieu d'étuvage de Bagré par
Guengané (2011).
Cet état de fait est à l'origine de la baisse des
capacités de production du riz étuvé, de
l'irrégularité d'approvisionnement du marché, de la
livraison de riz de mauvaise qualité et de l'orientation de la
clientèle vers le riz importé, tout en réduisant ainsi les
revenus des transformatrices.
Les besoins des transformatrices
Les transformatrices de Bagré sont en attente d'appuis
divers pour mieux rentabiliser leur activité. Si les institutions
oeuvrent sur le plan technique, le manque d'accompagnements matériels et
financiers contribue à réduire les effets de leurs appuis
(tableau 9).
Tableau 9: Besoins d'accompagnements des femmes
N°
|
Types d'appui
|
Existence(%)
|
1
|
Appui technique
|
58,3
|
2
|
Appui financier
|
16,7
|
3
|
Appui matériel
|
19,4
|
4
|
Appui organisationnel
|
44,4
|
Source : Etude du milieu d'étuvage de Bagré par
Guengané (2011).
Adaptation d'un diagramme
Faisant références à des travaux
antérieurs, ce diagramme a été élaboré et
peut être utilisé pour les tests et les opérations
d'étuvage à grande échelle.
51
Figure 4: Diagramme proposé et utilisé pour les
tests.
Essorage 1
Essorage 2
CCP
CCP
CCP
CCP
Conditionnement
Décorticage
Vannage 1
Pré cuisson
Vannage 3
Vannage 4
Réception
Trempage
Lavage 1
Lavage 2
Séchage
Triage
· En sac
· 8 à 9 heures à
l'ombre
· Avant décorticage
· 25 mn par marmite N°25
· 1 heure au soleil
· Phase 2=12 à 14
heures
· Phase 1=15mn
Source : Adaptation du diagramme Lawing (2006)
NB : CCP3 (Critical
control points) requiert une application stricte lors de la transformation pour
la recherche de la qualité. Ils demandent alors une
fédération des transformatrices.
3 En français points de contrôle critiques.
52
3.1.1.3 Enquête unités de
décorticage.
Pour les unités de décorticage le recensement de
celles qui sont fonctionnelles au moment de l'étude a donné les
informations suivantes, qui serviront à apprécier l'environnement
du décorticage pour les transformatrices.
Les contraintes des unités de transformations.
Même si les unités de décorticage ne
disposent d'une organisation fonctionnelle à Bagré, leurs
difficultés individuelles restent la non-disponibilité permanente
du paddy et les fluctuations de son prix qui varient de 135 FCFA/kg en
période de récolte à 175 FCFA/kg, tout juste avant la
prochaine récolte.
Tableau 10: Contraintes des unités de transformation
Aspects Appréciations ( proportions)
- Bonne. = 0,6
Qualité du paddy - Passable =0,35
- Mauvaise =0,05
Disponibilité du paddy - Permanente
=0,05
- Temporaire =0,95
- Sans objet= 0,95
Coût du paddy - Elevé = 0,4
- Acceptable =0,3 - Pas élevé= 0,15
- Sans objet=0,05
Commercialisation du riz transformé -
Bonne =0,25
- Faible =0,4
- Pas de demande=0,2
Source : Etude du milieu d'étuvage de Bagré par
Guengané(2011).
Les besoins en appui des unités de
décorticage
La question d'un financement adapté de collecte de
paddy reste la principale préoccupation de ce groupe qui souhaite un
accompagnement technique pour le respect des normes de qualité.
53
Tableau 11 : Appréciations des appuis par les
unités de décorticages (proportions)
Type d'appui
|
|
Appréciations
|
|
|
Bon
|
Faible
|
Inexistant
|
Technique
|
0
|
0,2
|
0,8
|
Financière
|
0,1
|
0,05
|
0,85
|
Organisationnelle
|
0
|
0,1
|
0,9
|
Source : Etude du milieu d'étuvage de Bagré par
Guengané (2011).
3.1.2 De l'étude sur les savoirs locaux
Au terme des explorations à Bagré et dans les
villages environnants, la pratique séculaire d'étuvage du riz
utilisait des matériaux qui n'ont plus cours aujourd'hui ou ont
été substitués. Leur situation est exposée ainsi
qu'il suit:
Les matériaux d'usage.
Certains ne sont plus d'actualité car ils ont
été substitués par des fonctions au niveau des
unités de décorticage. Comme le caractère abrasif du sable
ou des balles de riz remplacé, par le système de vis sans fin de
friction de blanchiment du riz dans les décortiqueuses modernes. Mais
d'autres peuvent se révéler utiles.
Tableau 12 : Liste du matériel jadis
utilisé
Matériels Usages Matériels de
substitution
Mortier et pilon Décorticage et polissage
Décortiqueur moderne
Jarre Trempage et étuvage Marmite et fût
Panier Egouttage Aucun
Source : Etude sur les connaissances endogènes sur
l'étuvage du riz à Bagré (Guengané, 2011).
Tableau 13: Liste des matériaux utilisés autrefois
Matériaux
|
Etape d'utilisation
|
Propriétés exploitées
|
Buts recherchés
|
Balles de riz
|
Décorticage
|
Abrasion
|
Extraction du péricarpe
|
Sable fin
|
Décorticage
|
Abrasion
|
Extraction du péricarpe
|
Epillets de Penisetum.p.
|
Décorticage
|
Polissage
|
Polissage
|
Source : Etude sur les connaissances endogènes sur
l'étuvage du riz à Bagré (Guengané, 2011).
Photo 14: Penisetum pedicelatum en floraison (1 et 2)
54
Photos Guengané (2011) : (1) (2)
Cette exploration a également permis de faire une
synthèse des diagrammes techniques utilisés par les femmes. Les
pratiques courantes constatées sont consignées dans le tableau
14.
Tableau 14: Liste des opérations
Opérations Existence Mode
opératoire
Réception Non -
Vannage Oui Deux vannages l'un en
début et l'autre à la fin
Lavage à l'eau Optionnel Selon le
besoin par appréciation de la propreté du paddy
Réhydratation Oui A l'eau chaude pour
une durée de 18 à 24 heures
Egouttage Oui Sans nettoyage du paddy
réhydraté
Pré cuisson Oui Le paddy en contact
avec l'eau
Séchage Oui Le plus souvent au
soleil
Décorticage Oui Décortiqueur
moderne
Triage Optionnel A la main
Conditionnement Non En vrac
Source : Etude sur les connaissances endogènes sur
l'étuvage du riz à Bagré (Guengané, 2011).
Les utilités acquises de la recherche sur les savoirs
locaux
Le principe directeur de la pré-cuisson utilisé
dans la conception et la mise en oeuvre des innovations technologiques en
matière d'étuvage du riz est la cuisson à la vapeur d'eau.
Les difficultés inhérentes à l'utilisation combinée
des technologies en cours (foyer à balles de riz et bac
d'étuvage), ont conduit à réaliser l'inventaire des
pratiques du milieu en matière de cuisson à la vapeur. Il ressort
de cette exploration deux principales pratiques:
1.
55
la technique de la jarre couscoussière pour la
préparation du couscous ou la pré-cuisson de grumeaux
alimentaires (niébé, petit mil,...) ;
2. la technique de séparation de l'aliment de l'eau
à l'aide de branchettes et de pailles pendant la préparation de
certains mets (gaonré4).
Photo 15: Fond de marmite traditionnelle Photo 16 : une
couscoussière
|
|
Photos : Guengané (2011):
|
|
L'exploitation de la deuxième technique nous a permis
de concevoir une pièce, alternative aux contraintes de l'utilisation
simultanée du bac d'étuvage et du foyer à balles de riz,
que nous avons dénommé « plateau
d'étuvage », substituable au bac d'étuvage.
Le plateau d'étuvage
C'est un cerceau métallique sur lequel est
soudée une feuille métallique circulaire perforée de
petits trous. C'est un fond de marmite que l'on installe avant le chargement du
riz paddy réhydraté. Un espace résiduel situé entre
le fond de la marmite et la plaque pouvant contenir entre 5 et 6 litres d'eau
constitue le réservoir d'eau pour la pré-cuisson du riz paddy par
vaporisation.
4 Beignets à base de niébé,
Gaonré en mooré ou Gnongon en Dioula)
Photo 17: vues (pile (1) et face (2) du plateau
d'étuvage
56
Photos Guengané(2011) 1 2
NB : Nous l'avons conçu en
deux modèles (pour les besoins de l'étude), pour les marmites
N°25 et N°30.
Le choix de matériaux et la finition seront importants
pour une bonne adaptation du plateau. Tableau 15: Dimensions du plateau
(spécifications techniques)
N° Marmite Matériaux utilisés (D du
plateau (D des trous Nombre de trous
Tôle métallique de 0,8mm
d'épaisseur
30 0,48 m = 2mm
25 { Fer à béton de 8mm de
diamètre
0,45 m = 2mm
118
150
Source : Etude sur les connaissances endogènes sur
l'étuvage du riz à Bagré (Guengané, 2011).
3.1.3 Résultats des tests.
3.1.3.1 Résultats du test d'étuvage.
Le test d'étuvage réalisé pour
caractériser les apparences physiques, les qualités d'usage et
organoleptiques des variétés à travers les deux techniques
d'étuvage a donné les résultats suivants.
Evaluation des impuretés
La mauvaise pratique des technologies post récolte cause
un supplément de travail pour les utilisateurs de paddy et une perte de
matière première (tableau 16).
57
Tableau 16: Evaluation des impuretés du paddy (kg) au
niveau de la TA
Variétés
|
Quantité
|
Quantité après
|
Quantité
|
Taux
|
|
initiale
|
nettoyage
|
impureté
|
d'impureté
|
|
(kg)
|
(kg)
|
(kg)
|
(%)
|
FKR 56 N (V1)
|
50,26
|
48
|
2,26
|
4,50
|
TS2 (V2)
|
51,60
|
48
|
3,60
|
6,98
|
FKR 19 (V3)
|
51,70
|
49
|
2,70
|
5,22
|
Source: Test d'étuvage du riz à Bagré
(Guengané, 2011). Les durées des opérations
Les durées des opérations consignées
ci-dessous ne notent pas de différences notables dans le processus
d'étuvage.
Tableau 17: Résultats des opérations de
réhydratation et de la pré-cuisson TA
Variétés
|
|
Temps de réhydratation
|
Temps pré
|
|
Durée
|
Durée
|
Durée
|
cuisson
|
|
phase 1
|
phase 2
|
Totale
|
|
FKR 56 N (V1)
|
15 mn
|
14 heures
|
14 heures et 15mn
|
25mn
|
TS2 (V2)
|
13mn
|
14 heures
|
14 heures et 13mn
|
26mn
|
FKR 19 (V3)
|
16mn
|
14 heures
|
14 heures et 16mn
|
22mn
|
Source: Test d'étuvage du riz à Bagré
(Guengané, 2011).
Les temps de séchage
Le constat de rapidité de séchage relative est
à noter pour cette opération. Tableau 18:Opération de
séchage TA (évaluation des durées)
Variétés
|
|
Temps de séchage
|
|
Taux humidité
|
|
A l'ombre
|
Au soleil
|
Durée totale
|
finale
|
FKR 56 N (V1)
|
1 heure
|
8 heures
|
9 heures
|
14 %
|
TS2 (V2)
|
1 heure
|
8 heures
|
9 heures
|
12,6%
|
FKR 19 (V3)
|
1 heure
|
8 heures
|
9 heures
|
14,5%
|
Source: Test d'étuvage du riz à Bagré
(Guengané, 2011). La présentation physique des riz
étuvés
Les différences dans les observations à l'oeil nu
des aspects des riz étuvé présage un lien avec les
variétés.
Tableau 19:Aspects des riz étuvés à l'oeil
nu après décorticage, vannage et tamisage
N°
|
Variétés/technique
|
Eclat
|
Couleur
|
Grains rancis
|
1
|
V1TA
|
Bien vitreux
|
Blanche
|
Rare
|
2
|
V2TA
|
Peu vitreux
|
Peu sombre
|
Peu
|
3
|
V3TA
|
Vitreux
|
Peu blanche
|
Rare
|
4
|
V1TT
|
Bien vitreux
|
Blanche
|
Peu
|
5
|
V2TT
|
Peu vitreux
|
Sombre
|
Beaucoup
|
6
|
V3TT
|
Vitreux
|
Peu blanche
|
Peu
|
Source: Test d'étuvage du riz à Bagré
(Guengané, 2011).
La mensuration des grains
Les résultats consignés dans le tableau ci-dessous
montrent que du point vue de la longueur et de
l'homogénéité des grains (caractérisée ici
par l'écart type) et selon le dispositif amélioré (TA) les
variétés peuvent se classer par ordre décroissant de
façon suivante: 1ere V1, 2e V3, et 3e
V2.
Tableau 20: résultats statistiques de mensuration des
grains de TA.
Longueur /Variété/Technique Nombre
de
grains
|
Minimum Maximum Moyenne
(mm) (mm) (mm)
|
Ecart type (mm)
|
LV1TA
|
100
|
5,75
|
7,65
|
6,53
|
,330
|
LV1TT
|
100
|
5,65
|
7,35
|
6,52
|
,318
|
LV3TA
|
100
|
5,10
|
7,45
|
6,25
|
,393
|
LV2TA
|
100
|
5,50
|
7,55
|
6,25
|
,419
|
LV3TT
|
100
|
5,20
|
7,60
|
6,24
|
,452
|
LV2TT
|
100
|
5,30
|
7,80
|
6,12
|
,448
|
Source: Test d'étuvage du riz à Bagré
(Guengané, 2011).
NB : L=longueur, V=variété, TA= Tech.
Améliorée et TT=Tech. Traditionnelle
3.1.3.2 Le test de dégustation.
Les résultats du test d'appréciation sensoriel
qui ont contribué à apprécier les critères d'usage
de consommation sont consignés dans le tableau 21. Les résultats
montrent que si la variété V1 pèche par son manque de
consistance, elle s'affirme bien quant aux autres critères.
58
s Nombres d'électeurs = 43 : (Hommes =20 et Femmes =23)
59
Tableau 21: Classification des variétés en fonction
des paramètres par ordre décroissant
Paramètres
|
Couleur
|
Odeur
|
Consistance
|
Goût
|
Variétés et Rang
|
|
|
|
|
V1 1er 1er 3e 1er
V2 3e 3e 1er 3e
V3 2e 2e 2e 2e
Source: Test de dégustation du riz étuvé
à Bagré (Guengané, 2011).
3.1.3.3 Le test de conservation.
Le test de conservation du repas des trois variétés
montre ici le relatif bon comportement (2e) de la V1.
Tableau 22:Estimation des capacités de conservation
relative.
Variétés Durée de conservation
estimée Appréciations
V1 19 heures Se conserve bien
V2 16 heures Ne se conserve pas bien
V3 21heures Se conserve mieux
Source: Test de conservation de repas de riz à
Bagré (Guengané, 2011). Synthèse des résultats des
tests
Après la synthèse des résultats des
tests, les caractéristiques générales des trois
variétés peuvent être résumées comme suit
après étuvage:
1. V1 (FKR 56 N) : grain plus long, bien vitreux de couleur
blanche et un repas peu consistant, d'un goût excellent, une bonne odeur
et d'une bonne durée de conservation.
2. V3 (FKR 19) : grain moins long, vitreux de couleur peu
blanche et un repas consistant, d'un bon goût, une bonne odeur et d'une
longue durée de conservation.
3. V2 (TS2) : grain court, peu vitreux de couleur blanc sale
et un repas très consistant, d'un bon goût, une bonne odeur et de
faible durée de conservation.
60
3.2 Discussions
L'assurance de mettre sur le marché un produit
compétitif et de qualité provenant des produits agricoles impose
une matière première de qualité irréprochable et
implique donc tous les acteurs d'une filière et plus
particulièrement des producteurs de riz pour le cas spécifique de
l'étuvage du riz. L'amélioration de l'étuvage du riz sur
la plaine de Bagré passe donc d'abord par la fourniture par les
producteurs de riz paddy de qualité. Or, de notre diagnostic à
Bagré, si les producteurs semblent pétris d'expériences
(13 ans en moyenne), sur un site de production possédant de grandes
potentialités (plus de 3 000 hectares d'aménagement et la
présence d'eau du lac de 1,7 milliard de mètres cube), la
réalité se révèle être tout autre chose par
rapport aux rendements et à la production de riz paddy.
Au niveau des producteurs de paddy, le constat relève
les contraintes suivantes relatives au sous équipement des producteurs,
au non respect des bonnes pratiques agricoles, au dysfonctionnement du
système de production, à la difficile accessibilité
physique et financière des producteurs aux intrants et à
l'absence d'un circuit adapté d'approvisionnement en intrants et
à des défaillances dans le suivi des activités des
producteurs.
Si l'indisponibilité permanente du riz paddy peut
être imputée partiellement à l'intervention des collecteurs
en provenance des autres régions du pays et l'incapacité des
acteurs locaux à constituer des stocks par manque de capacités
financières, les qualités médiocres du riz paddy sont
attribuables surtout aux producteurs. Les facteurs de
dépréciation sont principalement la présence
d'impuretés physiques (cailloux, mottes de terre, paille et balles vides
de riz). Ils sont dus à la mauvaise exécution du battage et du
vannage, les détériorations du paddy après la
récolte causées par le retard de battage entrainant l'amorce de
germination et les attaques cryptogamiques (présence de moisissures).
Par contre, le mauvais séchage des grains (le taux d'humidité
constaté atteint souvent 27%) et
l'hétérogénéité de la production pour
certaines variétés en dégénérescence (la TS2
particulièrement) (voir Photos en annexe) sont attribuables aux
producteurs.
Après ce constat, notre premier réflexe a
été de rechercher les causes profondes qui engendrent cette
situation de dépréciation du riz paddy. Plusieurs raisons allant
de l'organisation des acteurs, de leurs équipements, de leurs
dispositions à respecter les consignes techniques de l'encadrement, nous
reviennent comme principaux socles du problème.
L'on constate ainsi donc que les comportements et pratiques
qui nuisent à la disponibilité qualitative et quantitative du riz
paddy sur la plaine de Bagré sont inhérents aux contraintes
que
61
vivent les producteurs de riz de Bagré, donc celles de
la filière riz du Burkina. Cette situation est confirmée par
Kaboré et al. (2007) qui énuméraient
déjà ces contraintes principales.
Au niveau des femmes transformatrices, la synthèse des
données révèle l'irrégularité dans la
disponibilité de la matière première (riz paddy), la
mauvaise qualité du paddy (impuretés physiques, moisissures,...),
la faible capacité financière des femmes, l'absence d'un
accompagnement (matériel, financier et technique) adapté, la
faible capacité technique des femmes, l'inadaptabilité de
certaines innovations technologiques proposées (futs) et le manque de
matériel de transformation pour les femmes (individuellement). Nos
résultats sont en harmonie avec ceux de SECAM (2011) pour qui les
difficultés rencontrées par les étuveuses de Bagré
dans leur activité sont principalement (i) le manque de matériel
d'étuvage, (ii) le manque de moyens financiers, (iii) le prix peu
rémunérateur du riz étuvé, (iv)
l'instabilité du prix du riz paddy, (v) le manque de moyens de stockage
pour certains groupements féminins.
Les principales mesures préconisées par les
femmes étuveuses pour appuyer leur activité sont : (i)
l'acquisition du matériel d'étuvage notamment le four pour
l'utilisation des balles de riz à la place du bois, des bâches
pour le séchage, (ii) l'acquisition d'instruments de mesure et de pesage
pour ne pas être victimes des instruments des acheteurs, (iii)
l'ouverture d'autres débouchés pour la commercialisation, (iv) la
formation des femmes sur les techniques d'étuvage, (v) l'acquisition de
magasins de stockage et (vi) l'amélioration de l'accès des femmes
au financement (SECAM, 2011).
L'étude sur l'amélioration de l'étuvage
du riz sur la plaine de Bagré se voulait aussi être une
contribution pour l'harmonisation du processus de production du riz
étuvé à travers la proposition d'un diagramme s'inspirant
fortement de celui vulgarisé (Africa rice, 2010). Ce diagramme
utilisé pour la réalisation du test d'étuvage, tient
compte des réalités qui entourent l'activité à
Bagré. Il met l'accent sur l'introduction de l'opération de
réception de la matière première et insiste sur les
opérations diverses de tris densimétriques pour plus de
propreté et d'homogénéité. Son utilisation
associée au plateau d'étuvage nous a convaincu par l'apport
d'amélioration de la qualité du riz étuvé.
Au niveau des unités de décorticage, les
contraintes enregistrées sont principalement l'absence d'appuis
(institutionnels, financiers, organisationnels et techniques), l'absence
d'organisation réelle du maillon de la transformation à
Bagré, la mauvaise qualité temporelle du paddy, la fluctuation
permanente du prix du paddy.
62
Ces résultats sont en deçà de ceux
déjà annoncés par l'INERA (2006) qui énumère
les contraintes suivantes dans le maillon de la transformation:
· l'insuffisance d'aires de séchage et de battage
dans les sites de production avec pour conséquence le mauvais
séchage du riz; le faible niveau d'équipement en matériel
post-récolte, tel que les batteuses et les décortiqueuses
permettant d'obtenir un produit fini de qualité à même de
concurrencer le riz importé;
· la faiblesse des capacités financières
des opérateurs économiques entraînant des
difficultés de collecte du paddy auprès des producteurs;
· les difficultés de transformation liées
à l'inorganisation des circuits de transformation du riz, et à la
faiblesse des quantités commercialisables, à la qualité
souvent médiocre des produits livrés (taux d'humidité
inadéquat, présence d'impuretés, mélanges
variétaux, etc.) et au non-respect des engagements par les producteurs
pour la livraison de quantités de paddy;
· le faible niveau d'organisation du réseau de
distribution et des circuits de commercialisation du riz local et à un
manque d'informations suffisantes sur le marché du riz;
· les difficultés d'ordre institutionnel
liées à l'absence de cahiers de charge pour la commercialisation,
le contrôle de conformité de la qualité et des
quantités des produits vendus, l'importation massive du riz asiatique
qui influence les prix du riz local;
· l'absence d'une campagne publicitaire de promotion du
riz local (basée sur sa valeur nutritive, qualité culinaire et
nutritionnelle, etc.).
L'amélioration de l'étuvage du riz à
Bagré passe inévitablement par l'amélioration des
conditions de production du riz paddy. Cette amélioration est l'une des
conditions pour un approvisionnement sûr et durable des acteurs en paddy
en quantité et en qualité. Aussi, la question de l'organisation
des acteurs sur la plaine constitue le maillon le plus important de la
chaîne.
Améliorer l'étuvage du riz, est gage
d'amélioration de la compétitivité du riz local
vis-à-vis du riz importé. Il est en ce moment indispensable non
seulement d'améliorer les conditions de production et de post
production, mais aussi de caractériser les produits, afin de fournir aux
consommateurs les informations utiles sur leurs caractéristiques et la
traçabilité de leur production.
63
A Bagré, le maillon de la transformation du paddy
bénéficie d'atouts appréciables pour une
rentabilité des activités à travers une production
potentielle de paddy de plus 17 000 tonnes par année, l'existence
d'équipements performants de décorticage de paddy
disséminés dans les villages qui exploitent la plaine et une
volonté manifeste des acteurs de la transformation à mieux
s'investir dans le développement de leurs activités.
Cependant, l'activité rencontre de sérieuses
difficultés d'ordre matériel, technique et financier qui
entravent son expansion, outre les contraintes liées à
l'accès au paddy de qualité évoquées plus haut. Sur
le plan matériel, les femmes ne disposent pas toutes des outils
améliorés pour leur unité individuelle. La seule
innovation mise en oeuvre sur ce plan et au centre d'étuvage reste
visiblement l'emploi du foyer à balles de riz. Sur le plan technique,
les applications des acquis reçus lors des formations et
restitués aux membres des groupements sont difficiles à mettre en
oeuvre par les transformatrices, car corrélées au matériel
dont elles ne disposent pas. Sur le plan financier, l'absence d'appuis
adaptés à l'activité ne permet pas aux transformatrices de
constituer des stocks conséquents pour une régularité de
l'activité; elle qui est liée au caractère saisonnier de
la production rizicole. La conséquence de cette contrainte est
l'exécution sporadique de l'étuvage du riz, en défaveur de
l'assise d'une autonomie financière réelle des transformatrices,
condition de pérennisation de l'activité.
Ainsi l'absence d'appuis financiers adaptés, au
même titre que la production, constitue une contrainte majeure
(Kaboré et al, 2007) à l'essor de l'activité qui
entrave la satisfaction régulière de la demande de plus en plus
croissante en riz étuvé du marché. En sus, et face aux
contraintes technologiques que connait l'activité d'étuvage du
riz à savoir le caractère artisanal ou semi artisanal de
l'activité, l'irrégularité et la qualité
défaillante de la matière première (MAHRH, 2008) et ce
malgré l'introduction d'innovations techniques majeures, la situation
tarde à s'améliorer. Les conséquences finales comme la
médiocrité, la non stabilité et la non
compétitivité du riz produit au niveau du pays sont toujours
persistantes (FAO, 2011).
L'introduction de l'étuveuse TOMODJEMA en 2002, a
certes contribué à réduire la question
énergétique, à améliorer les qualités du riz
étuvé et à augmenter de façon substantielle les
quantités transformées. Cependant, elle a rencontré des
difficultés d'adoption chez les transformatrices du fait de son
coût élevé (175 000 FCFA l'unité), de son exigence
en main d'oeuvre et de sa durée de vie relativement courte
comparée à celle des marmites (FAO, 2011). C'est sans surprise
que son utilisation n'a pas trouvé d'engouement auprès des
transformatrices
64
par étuvage du riz. A Bagré, les deux
exemplaires du fut d'étuvage rencontrés ne sont pas
utilisés par les transformatrices, qui continuent l'activité avec
leurs anciennes pratiques.
De même, le bac d'étuvage, récemment
introduit par l'INRAB et qui fait actuellement l'objet de vulgarisation, n'est
pas encore disponible au niveau de Bagré. S'il constitue une
amélioration technologique certaine pour l'opération de
pré cuisson du paddy, il n'en demeure pas moins que des remarques sur
ses insuffisances ont déjà été relevées: le
manque d'étanchéité au point de jonction avec la marmite
qui occasionne des pertes de vapeurs (des pertes de temps et de pression), le
manque d'étanchéité du couvercle du bac qui induit
également des pertes de vapeur; ont été notifiés
(Zoundji, 2008) et (Lawing, 2006). De plus, son coût encore
élevé pour les femmes (70 000 FCFA l'unité) et son
inaccessibilité physique constituent des contraintes. Si l'on s'adjuge
le fait que l'amélioration de l'étuvage du riz au Burkina ne doit
pas être circonscrite aux seuls centres d'étuvage, mais doit
être une approche qui devrait intéresser tous les sites de
production de riz du pays, cette technologie risque d'être difficile
d'accès aux transformatrices.
En plus de notre avis, l'utilisation combinée du bac et
du foyer à balles de riz posera des problèmes pratiques de
maniement de l'ensemble du dispositif, par sa taille relativement grande
( 1,70 mètres) qui rendra difficile son maniement par les
transformatrices.
L'adaptabilité de la combinaison des technologies
disponibles laisse entrevoir des freins quant à leur adoption. C'est
ainsi qu'en partant des principes régissant les différentes
opérations de l'étuvage du riz, nous avons été
amenés à explorer le milieu d'étude à la recherche
de technologies endogènes pour l'élaboration d'actions
d'amélioration de l'activité d'étuvage du riz. Mais comme
le dit Philippe Jouve (1997) : «faire des pratiques paysannes un objet
central de recherche nécessite de préciser la démarche
à suivre pour les étudier et les comprendre. Cette
démarche peut se décomposer en trois phases: la description des
pratiques, leur analyse interne permettant la mise en évidence de la
rationalité des acteurs, enfin leur analyse externe correspondant
à l'évaluation de leurs effets et de leurs performances».
Fort donc de cela, nous nous sommes proposés,
après l'exploration du milieu, de répertorier les pratiques
anciennes et actuelles, d'analyser ces pratiques avec les acteurs et de tester
leurs performances. L'analyse des résultats d'exploration a
révélé que si certaines pratiques endogènes
n'avaient plus cours à cause de l'introduction de nouveaux moyens de
travail adaptés, d'autres méritaient d'être
testées.
65
Ainsi donc, l'utilisation des balles de riz ou du sable fin au
niveau du décorticage se justifiait par le fait que les
variétés traditionnelles (Oryza glaberrima) dont les
grains possèdent un péricarpe rouge nécessitaient
l'adjonction de substances abrasives pour son extraction. Par contre l'emploi
d'épillets de Pennistum pedicelatum pour l'amélioration
de l'éclat du riz étuvé méritait d'être
testé, si seulement l'indisponibilité physique de ceux-ci au
moment de nos travaux de recherche n'avait pas fait défaut.
Néanmoins, l'analyse et le test des pratiques de cuisson à la
vapeur - principe fondamental de l'opération de pré cuisson
améliorée du riz paddy - ont permis de comparer la technologie
qui utilise des outils de type couscoussier (s'apparentant à la
technique de conception du bac d'étuvage), à celle qui consiste
en une séparation de l'eau du produit à cuire. Cette
dernière pratique est couramment utilisée dans les ménages
pour la cuisson de certains mets comme le «Gaonré» ou «le
Gnongon» (pour ne citer que ceux-là). Elle consiste à
séparer l'eau à vaporiser du produit à cuire à
l'aide de morceaux de branchages et de paille. La cuisson est
réalisée par la vaporisation de l'eau située au fond de la
jarre ou de la marmite. C'est de cette pratique surtout que vient l'inspiration
pour la conception du plateau d'étuvage utilisé pour le test
d'étuvage de notre étude. Le plateau d'étuvage, qui se
substitue au bac d'étuvage, présente véritablement des
atouts comme:
1. sa facilité d'utilisation (maniement) par une seule
transformatrice;
2. sa facilité de reproduction par les artisans locaux
exerçant dans nos contrées;
3. son coût relativement faible, puisque le
spécimen conçu pour l'étude à coûté 2
000 FCFA l'unité;
4. sa compatibilité parfaite avec le foyer à
balles de riz et les marmites pour le maniement, car la taille de l'ensemble se
situe autour de 1,20 mètres;
5. et la rapidité de la pré-cuisson du riz
paddy réhydraté par l'absence de fuite de vapeur qui est en
moyenne de 15 minutes/25 kg/marmite avec la marmite N°25.
Ainsi donc pour cette contribution des connaissances
endogènes à l'amélioration de l'étuvage du riz,
nous convenons que l'accent est à mettre sur la réplication des
tests sur l'outil que constitue le plateau d'étuvage et des actions de
sa pré vulgarisation.
Pour la caractérisation des variétés
produites sur la plaine, notre contribution a été surtout de
mettre en exergue leurs comportements après étuvage et leurs
aptitudes sur le plan culinaire à travers les tests de
dégustation et de conservation de repas réalisés, et ce
par des comparaisons relatives. Si certaines caractéristiques comme la
longueur, l'épaisseur, la section, la couleur, la consistance, l'odeur,
le goût et le rendement au décorticage des grains dépendent
des
66
caractéristiques intrinsèques de la
variété de riz, d'autres par contre comme l'éclat, le taux
de brisures, la couleur et la présence d'impuretés sont
attribuables aux acteurs du maillon de la transformation que sont les
producteurs et les transformateurs principalement.
Sans équivoque, la présence de grains moisis
et/ou rancis sont imputables aux producteurs par leur mauvaise exécution
des opérations post récolte, la mauvaise gestion des semences et
une conduite culturale imparfaite. Mais, la couleur sombre du riz
c'est-à-dire l'absence du caractère vitreux, la présence
des grains insuffisamment réhydratés dits `'ventre blanc»et
des impuretés physiques comme le sable, sont surtout imputables aux
transformatrices par la non application des consignes de production du riz
étuvé. De même la présence de grains de paddy non
décortiqué et de brisures fines est inhérente aux
unités de décorticage.
Si de façon incontestable les caractéristiques
physico-chimiques des variétés déterminent principalement
les qualités du riz étuvé, il y a lieu de reconnaitre que
la mise en application de la nouvelle technique d'étuvage intervient
grandement pour les parfaire. Elle confère d'abord une acquisition de
propreté au riz étuvé par l'absence d'impuretés
physiques et de grains rancis, ensuite affine l'uniformité de la
coloration des grains et enfin améliore leur éclat et leur
caractère vitreux. Notre analyse est confirmée par Favier (1989)
qui dit que les connaissances sur la structure et la composition biochimique
des céréales permettent de mieux comprendre leur comportement
à l'égard des traitements technologiques et l'influence de ces
derniers sur la composition et la valeur nutritionnelle des
dérivés céréaliers. Et Colona (2007) d'ajouter que:
« chaque aliment à base céréalière doit
être vu comme le produit d'un itinéraire technologique qui combine
différents procédés mis en oeuvre à partir d'une ou
plusieurs matières premières que sont les composantes du grain.
Le choix de pondération de ces différentes étapes conduit
donc à des produits objectivement différents selon lui. Nous
avons besoin de développer de nouveaux outils qui permettent d'aborder
globalement un itinéraire technologique, autrement que par la simple
addition des actions des différents acteurs, jusqu'au consommateur,
insistera-t-il, avant d'attirer notre attention que le souci de certains
consommateurs de maintenir intacts leurs aliments n'est pas contradictoire avec
la recherche d'innovations et l'évolution technologique des
métiers et des produits ». Et enfin, Leverve (2007) de conclure que
si l'usage des céréales est très ancien, les défis
technologiques très actuels demeurent la sélection
génétique, les conditions de culture, de récolte, de
transformation et de consommation.
67
Au terme de l'étude les résultats auxquels nous
sommes parvenus confirment nos hypothèses de départ:
« Les contraintes de production et de transformation
du riz entravent le développement de l'étuvage du riz sur la
plaine de Bagré». Le dysfonctionnement des organisations des
acteurs de la filière et la non mise à profit des outils de
gestion administratives et comptables, l'absence d'un circuit régulier
et adapté pour leurs accompagnements à l'approvisionnement en
intrants et leurs financements, l'irrégularité de leur
approvisionnement en matière première, leur non respect des
paquets technologiques en matière de riziculture c'est-à-dire les
bonnes pratiques agricoles), la faiblesse des technologies de transformations
qui restent artisanales ou semi industrielles et l'incapacité de la
filière à satisfaire la demande plus en plus croissante et
exigeante constituent un frein à l'essor de l'activité
d'étuvage du riz sur la plaine de Bagré.
«Les connaissances endogènes ont une forte
contribution dans l'amélioration de l'étuvage du riz».
Si, l'utilisation des épillets du Pennisetum pedicelatum
n'a pas été évaluée dans l'étude, la
faisabilité ouvre cependant un chemin pour des investigations futures.
Sur la base des pratiques actuelles des étuveuses, nous avons mis au
point le plateau d'étuvage qui améliore sensiblement
l'activité d'étuvage du riz sur la plaine de Bagré. Le
plateau d'étuvage que nous avons conçu, testé et
utilisé pour les besoins de l'étude présente
véritablement des atouts du fait de sa facilité d'utilisation et
de reproduction par les artisans locaux, son coût relativement faible, sa
compatibilité avec le foyer à balles de riz et les marmites, la
rapidité de pré-cuisson. Cependant, il reste brut et
nécessite un affinage par le choix de matériaux adaptés
pour le rendre moins altérable (rouille) et éviter des atteintes
probables à la qualité sanitaire du riz étuvé.
Les résultats des différents tests
réalisés pour l'évaluation des caractéristiques des
variétés telles la longueur des grains, leur dureté, leur
éclat, leur couleur, leurs caractéristiques culinaires et d'usage
(conservation) ont mis en évidence leurs différences, confirmant
ainsi la troisième hypothèse qui stipule que «les grains
variétés de riz produites dans la plaine de Bagré, de par
leur composition, sont en partie responsables des reproches sur la
qualité faits par les consommateurs au riz
étuvé».
L'amélioration de la qualité du riz
étuvé en sus des considérations déjà
énumérées, intègre la qualité de
marché et/ou la qualité commerciale qui ne peuvent
s'apprécier qu'à travers les attentes des distributeurs, des
restaurateurs et des consommateurs, c'est-à-dire les normes de
production, l'attrait du produit et sa facilité de manipulation
(LAGRANGE, 1995). Son aboutissement nécessite de façon
impérative l'instauration d'une discipline de transformation
68
pour l'atteinte des objectifs en la matière. Il
faudrait pour ce faire harmoniser le processus d'étuvage par
l'utilisation d'un diagramme consensuel de production du riz
étuvé, déterminer des points critiques de contrôle
à l'intention des transformatrices lors de la mise en oeuvre du
processus, caractériser les riz étuvés mis sur le
marché (ébauche de conception de labels) et instaurer un
système de traçabilité du riz étuvé, pour
les besoins d'information des consommateurs.
69
4 CONCLUSION
Au terme de nos travaux sur l'étuvage du riz sur la
plaine rizicole de Bagré, qui avaient pour objectif de faire une
contribution à son amélioration par l'étude des ses
principaux déterminants et ce pour l'attrait d'attention des acteurs
impliqués dans cette technologie de transformation, nous pouvons dire
que nos résultats ont été fructueux.
Notre étude, à travers la confirmation de nos
hypothèses, a montré que d'abord:
- les expériences et acquis des acteurs sont des axes
d'amélioration des technologies d'étuvage de riz;
- la non application des bonnes pratiques par les acteurs et
les contraintes diverses que vivent ceux-ci en amont, pendant et en aval de
l'activité d'étuvage du nuisent aux caractéristiques
recherchées sur le produit par les consommateurs;
- également les variétés de riz par leurs
propriétés physicochimiques influent sur les
caractéristiques du produit fini.
Puis, elle a confirmé que l'approche filière de
façon globale est primordiale pour aboutir à cette
amélioration de façon harmonieuse. Et enfin elle a rappelé
la nécessité d'appuyer diversement les acteurs afin d'attribuer
des armes de compétition au riz étuvé sur la plaine et
aussi sur le plan national.
La contribution apportée, nous espérons,
constituera un certain apport à l'essor de la filière riz. Cette
étude peut constituer un outil d'aide pour les actions de promotion de
l'étuvage du riz qui transforme plus de la moitié de la
production nationale.
Cependant, un complément d'investigations sur les
aspects socioéconomiques, une caractérisation singulière
de chaque variété et une évaluation des
propriétés des épillets du Pennisetum pedicelatum
pour apprécier sa possible contribution, sont
nécessaires.
Il faut souligner ici que l'amélioration de
l'étuvage du riz dans un contexte agricole basé sur les
exploitations familiales, n'aura des chances de donner des résultats
satisfaisants que si une organisation performante des acteurs de la
filière est entreprise.
Nous finirons notre propos avec la conviction que
malgré les contraintes liées à l'étuvage du riz sur
la plaine de Bagré, des possibilités d'amélioration
existent. Une meilleure organisation des
70
femmes étuveuses et une utilisation rationnelle des
équipements et outils performants sont indispensables.
71
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75
76
Annexe 1.Liste des producteurs échantillonnés
N°
|
Noms et Prénoms
|
Sexe
|
Village
|
Rive
|
1
|
MOULANE Lebendé
|
M
|
V1
|
RD
|
2
|
ZEBA Boukaré
|
M
|
V1
|
RD
|
3
|
SARE Issouf
|
M
|
V1
|
RD
|
4
|
LINGANI Souleymane
|
M
|
V1
|
RD
|
5
|
BAGA Raphaèl
|
M
|
V1
|
RD
|
6
|
SARE Mahamoudou
|
M
|
V2
|
RD
|
7
|
SAWADOGO Tiougou
|
M
|
V2
|
RD
|
8
|
BANCE Kibsa Idrissa
|
M
|
V2
|
RD
|
9
|
DABRE Amidou
|
M
|
V2
|
RD
|
10
|
DABRE Boukaré
|
M
|
V2
|
RD
|
11
|
NANA N. Saïdou
|
M
|
V3
|
RD
|
12
|
KIDBANE Lébéndé
|
M
|
V3
|
RD
|
13
|
YABRE Salif
|
M
|
V3
|
RD
|
14
|
DABONE Lassane
|
M
|
V4
|
RD
|
15
|
LENGANI Daogo Mahamadou
|
M
|
V4
|
RD
|
16
|
GUENGANE Seydou
|
M
|
V4
|
RD
|
17
|
ZEBA D. Rasmané
|
M
|
V4
|
RD
|
18
|
SANGO Kourguim
|
M
|
V5
|
RD
|
19
|
SARE Tindaogo
|
M
|
V5
|
RD
|
20
|
YABRE Mahamoudou
|
M
|
V5
|
RD
|
21
|
SARE Issa
|
M
|
V6
|
RD
|
22
|
YIGO Dasmané
|
M
|
V6
|
RD
|
23
|
BANCE Abdoulaye
|
M
|
V6
|
RD
|
24
|
MARE Tognita
|
M
|
V7
|
RD
|
25
|
GUEBRE Soumaïla
|
M
|
V7
|
RD
|
26
|
BIDIGA Drissa
|
M
|
V7
|
RD
|
26
|
ZOUNGRANA Philippe
|
M
|
V7
|
RD
|
27
|
BANCE Sifom
|
M
|
V8
|
RD
|
28
|
OUEDRAOGO Oumarou
|
M
|
V8
|
RD
|
29
|
NANA Issaka
|
M
|
V8
|
RD
|
30
|
SARE Mahama
|
M
|
V8
|
RD
|
31
|
YELBI Souleymane
|
M
|
V9
|
RD
|
32
|
DABRE Assan de Gounabouré
|
M
|
V9
|
RD
|
33
|
ZAMPOU Toba
|
M
|
V9
|
RD
|
34
|
OUEDRAOGO Boukary
|
M
|
V9
|
RD
|
35
|
YABRE Boureima
|
M
|
V10
|
RD
|
36
|
KOMBONE Emmanuel
|
M
|
V1A
|
RD
|
37
|
GUIATIN Bila
|
M
|
V1A
|
RD
|
38
|
DOULOUGOU I. Samandé
|
M
|
V1A
|
RD
|
39
|
ZAMPOU Tankougnan
|
M
|
V1A
|
RD
|
40
|
SORGHO B. Albert
|
M
|
V1B
|
RD
|
41
|
KANTAGBA Tilado
|
M
|
V1B
|
RD
|
77
42
|
KABORE Moussa
|
M
|
V1B
|
RD
|
43
|
KINDA Ambroise
|
M
|
V1B
|
RD
|
44
|
SORGHO Sibiri
|
M
|
V2
|
RD
|
45
|
BOUNDAOGO Adama
|
M
|
V2
|
RD
|
46
|
YODA Issaka
|
M
|
V2
|
RD
|
47
|
KIETEGA S. Pascal
|
M
|
V3
|
RD
|
48
|
OUELGO Harouna
|
M
|
V3
|
RD
|
49
|
DINDANE Alaye
|
M
|
V3
|
RD
|
50
|
COMBARY D. Lebdin
|
M
|
V4
|
RD
|
51
|
YABRE Bouffo
|
M
|
V4
|
RD
|
52
|
ZAMPALEGUERE Moumine
|
M
|
V4
|
RD
|
53
|
KAMBONE Salam
|
M
|
V5
|
RD
|
54
|
KERE N. Baga
|
M
|
V5
|
RD
|
55
|
KANFO Lassané
|
M
|
V5
|
RD
|
56
|
TARPILGA Baoré
|
M
|
V5
|
RD
|
57
|
Moulané Lébendé
|
M
|
V8
|
RD
|
58
|
Bagagnan séni
|
M
|
V8
|
RD
|
59
|
ZAMPOU Assétou
|
F
|
V3
|
RG
|
60
|
SAWADOGO Fatimata
|
F
|
|
|
78
Annexe 2. Liste des femmes échantillonnées
N°
|
Villages
|
Noms et Prénoms
|
Statuts
|
1
|
Bagré village
|
Soulgane mariam
|
Non organisée
|
2
|
Bagré village
|
Sorgho Noaga
|
Non organisée
|
3
|
V1RD
|
Daboné Azara
|
Non organisée
|
4
|
V1RD
|
Kere Ramata
|
Non organisée
|
5
|
V1RD
|
sorgho Habibou
|
Non organisée
|
6
|
V1RD
|
ilboudo azara
|
Non organisée
|
7
|
RG
|
Sare habibou
|
Organisée
|
8
|
RG
|
Yemboni Sadia
|
Organisée
|
9
|
RG
|
Sorgho Mariam
|
Organisée
|
10
|
RG
|
Zimbare Kadiato
|
Organisée
|
11
|
RG
|
Nikiema Alice
|
Organisée
|
12
|
RG
|
Yelbi Aminata
|
Organisée
|
13
|
RG
|
Dabone Bintou
|
Organisée
|
14
|
RG
|
Yelbi Mariam
|
Organisée
|
15
|
RG
|
Nombré Zénabou
|
Organisée
|
16
|
RG
|
Nombre Assana
|
Organisée
|
17
|
RD
|
Wandoago Adissa
|
Organisée
|
18
|
RD
|
Guebre awa
|
Organisée
|
19
|
RD
|
Yabre Safoura
|
Organisée
|
20
|
RD
|
Sawadogo Djingr
|
Organisée
|
21
|
RD
|
Yigo Matiam
|
Organisée
|
22
|
RD
|
Sare Bimata
|
Organisée
|
23
|
RD
|
Gampine Damata
|
Organisée
|
24
|
RD
|
Yigo Mariam
|
Organisée
|
25
|
RD
|
Ouedrag Lamousa
|
Organisée
|
26
|
RD
|
Yemboni Sadia
|
Organisée
|
27
|
RD
|
Modre Adjaratou
|
Organisée
|
28
|
RD
|
Sare Napoko
|
Organisée
|
29
|
RD
|
Dabre Habibou
|
Organisée
|
30
|
RD
|
Guene Fatimat
|
Organisée
|
31
|
RD
|
Sare habibou
|
Organisée
|
32
|
RD
|
Sorgho Noaga
|
Organisée
|
33
|
RD
|
Daboné Azara
|
Organisée
|
34
|
RD
|
Kere Ramata
|
Organisée
|
35
|
RD
|
sorgho Habibou
|
Organisée
|
36
|
RD
|
ilboudo azara
|
Organisée
|
79
Annexe 3. Liste des unités de décorticage
enquêtées
N°
|
Responsables
|
Lieu
d'implantation
|
Nombre unités
|
Marque
|
Capacité:T/j
|
Etat
|
1
|
GV du Village
|
V1B RG
|
1
|
SV30
|
3 à 4
|
Bon
|
2
|
GV du Village
|
V2 RG
|
1
|
SV30
|
3 à 4
|
Bon
|
3
|
GV du Village
|
V3RG
|
1
|
SV30
|
3 à 4
|
Bon
|
4
|
GV du Village
|
V4RG
|
1
|
SV30
|
3 à 4
|
Bon
|
5
|
GV du Village
|
V5RG
|
1
|
SV30
|
3 à 4
|
Bon
|
6
|
GV du Village
|
V1RD
|
1
|
SV30
|
3 à 4
|
Bon
|
7
|
GV du Village
|
V2RD
|
1
|
SV30
|
3 à 4
|
Bon
|
8
|
GV du Village
|
V3RD
|
1
|
SV30
|
3 à 4
|
Bon
|
9
|
GV du Village
|
V4RD
|
1
|
SV30
|
3 à 4
|
Bon
|
10
|
GV du Village
|
V8RD
|
1
|
SV30
|
3 à 4
|
Bon
|
11
|
GV du Village
|
V10RD
|
1
|
SV30
|
3 à 4
|
Bon
|
|
Sawadogo
|
|
|
|
|
|
12
|
Abdoulaye
|
Cité Ouvrière
|
1
|
SV30
|
3 à 4
|
Bon
|
13
|
Kaboré Olivier
|
Cité Ouvrière
|
1
|
SV30
|
3 à 4
|
Bon
|
14
|
Kéré Moussa
|
V1BRG
|
1
|
SV30
|
3 à 4
|
Bon
|
15
|
Zabsonré Saïdou
|
V1BRG
|
1
|
SV30
|
3 à 4
|
Bon
|
16
|
Boundaogo saïdou
|
V3RG
|
1
|
SV30
|
3 à 4
|
Bon
|
17
|
Salbré Séni
|
V1ARG
|
1
|
SV30
|
3 à 4
|
Bon
|
|
Zakané
|
|
|
|
|
|
18
|
Mahamoudou
|
V1ARG
|
2
|
SV30
|
3 à 4
|
Bon
|
19
|
OCADES
|
OCADES
|
1
|
MPCJ-12
|
10
|
Bon
|
20
|
Grenier du Faso
|
Z. commerciale
|
1
|
?
|
25
|
Bon
|
Total
|
|
|
28
|
|
|
|
Annexe 4. Liste des villages explorés
|
|
N°1
|
Villages
|
Nombre de femmes
|
1
|
Bagré Village
|
6
|
2
|
Niambo
|
4
|
3
|
Bagré cité
|
7
|
4
|
V1A /RG
|
14
|
5
|
V1/RD
|
13
|
|
Total
|
43
|
80
Annexe 5. Guide d'entretien pour exploration
G1 : Historique étuvage (histoire de vie sur
l'étuvage).
Auditoire: femmes ayant des connaissances historiques
(expériences) de l'activité par site.
Site : Age moyen:
Nombre : Expérience :
A : connaissances historiques sur l'étuvage
1) Spécifications Techniques 2) Provenance de la technique
3) Objectifs de l'étuvage a)Techniques de conduite des
opérations
N°
|
Opérations
|
Conduite
|
1
|
|
|
2
|
|
|
3
|
|
|
....
|
|
|
...
|
|
|
Autres informations : b) Matériels et
matériaux utilisés
Matériel et matériaux Utilisation
B. 81
Mutations constatées
1) par rapport à la technique 2) Par rapport au
matériel 3) Par rapport au produit (riz)
C. Appréciations du riz étuvé aujourd'hui
(Goût, Consistance, Odeur, Conservation du repas) Conseils de sage pour
une bonne exécution/l'étuvage
D. techniques de cuisson des aliments
- Descriptions - Avantages
- inconvénients
Annexe 6 Questionnaire Producteur de paddy
A : Identification du producteur Nom du site :
Nom : Prénom(s) : Sexe:
GV : Expérience : Ans
Niveau d'instruction:
|
Age : Ans
|
Nature. · 1=irrigué; 2=pluvial.
Sexe. · 1=homme; 2=femme.
Type d'exploitant. · 1=exploitant pur ;
2=métayer (partage produit) ; 3=fermage (loyer)
Niveau d'instruction. · 1=primaire, 2=secondaire,
3=alphabétisé en langue nationale, 4=autres.
B : Données de l'exploitation
Superficie : ha Nbre Camp. /an : Rendement: Kg/ha
Effectif exploitation : Nbre actifs : Production :
tonnes/an Equipements :
Types /nombre
|
Tracteur
|
Motoculteur
|
Charrue
|
Charrette
|
Herse
|
Triangle
|
Possession/Etat
|
|
|
|
|
|
|
Etable
Parc à fumier
Faucille
Semoir
Batteuse
Types /nombre
Coupe -coupe
Possession/Etat
Types /nombre
Fosse Fumière
Possession/Etat
82
Possession. · 0=ne possède pas ; 1=
possède Etat. · 1=bon ; 2=passable ; 3=mauvais
C : opérations culturales et opérations post
récoltes
N°
|
Opérations
|
Exécution*
|
Mode d'exécution**
|
1
|
Labour
|
|
|
2
|
Hersage
|
|
|
3
|
Mise en boue
|
|
|
4
|
Planage
|
|
|
5
|
Repiquage
|
|
|
6
|
Resemis
|
|
|
7
|
Désherbage
|
|
|
8
|
Irrigation
|
|
|
9
|
Récolte / fauche
|
|
|
*0= non ; 1=oui
** 1=sans prestation de service ; 2= avec prestation de
service Contraintes rencontrées. · 0= néant; 1= oui
(citer)
Post récolte
Opérations
|
Exécution*
|
Mode d'exécution**
|
Qualité ***
|
Arrêt irrigation
|
|
|
|
Fauche
|
|
|
|
Séchage des bottes
|
|
|
|
Battage
|
|
|
|
Séchage
|
|
|
|
Vannage
|
|
|
|
Conditionnement
|
|
|
|
83
*0= non ; 1=oui
** 1=sans prestation de service; 2= avec prestation de
service *** 1=bon; 2=passable ; 3= mauvais
D. Utilisations des intrants Semences
Variétés : V1 :
|
V2 :
|
V3 :
|
V4 :
|
V5 :
|
V6 :
|
Provenance: Renouvellement
|
Raisons du choix:
|
1
|
|
2
|
Variétés: écrire les noms
|
|
3
|
|
|
|
Provenance: 1=recherche ; 2=semencier ; 3=autres
Raisons du choix de la variété:
1=consommation; 2=marché ; 3=rendement; 4=autre Renouvellement =
fréquence par nombre de campagne.
Engrais et pesticides
Produits
|
Application*
|
Doses
|
NPK
|
|
KG/ha
|
Urée
|
|
KG/ha
|
Burkina phosphate
|
|
KG/ha
|
Herbicide post levée
|
|
Type et dose/ha
|
Herbicide pré levée
|
|
Type et dose/ha
|
Herbicide total
|
|
Type et dose/ha
|
Insecticide
|
|
Type et dose/ha
|
Traitement des semences
|
|
Type et dose
|
Conservation
|
|
Type et dose
|
Autres
|
|
Type et dose
|
|
(Application: *0= non; 1=oui)
E. contraintes majeures
Types de contraintes
|
Existence
|
Précisions
|
Modalités
|
Equipement
|
|
|
1=accès financier; 2=accès physique,
3=autre
|
Appro. en intrants
|
|
|
1=accès financier; 2=accès physique,
3=autre
|
Commercialisation
|
|
|
1=prix non rémunérant, 2=demande faible,
3=autre
|
Transformation
|
|
|
1=méconnaissance, 2=accès (toute sorte)
3=autre
|
Techniques
|
|
|
1=manque de formation
2=insuffisance de Main-d'oeuvre, 3=autre
|
Autres
|
|
|
Préciser
|
(Existence: 0=non et 1=oui) F : Rapports avec
l'étuvage
84
Type de rapport
|
Existence
|
Préciser
|
Approvisionnement en paddy
|
|
|
Transformation de paddy
|
|
|
Achat de riz étuvé
|
|
|
(Existence: 1=oui et 0=non)
85
Annexe 7 Questionnaire des femmes transformatrices
Questionnaire des femmes transformatrices
A : Identification
Nom du site : Membre GV* : GV :
Nom : Prénom(s) : Age :
Expérience : Ans Niveau d'instruction:
(*1= oui et 0=non)
Niveau d'instruction: 1=primaire, 2=secondaire,
3=alphabétisé en langue nationale, 4=autres
(préciser).
B : Equipement et technique utilisée
Technique d'étuvage utilisée:
(1=traditionnel ; 2=amélioré avec fût ;
3=amélioré avec bac ; 4= autres techniques
(préciser) Diagramme utilisé
N°
|
Opérations
|
Période de la journée*
|
Durée (h et mn)
|
1
|
|
|
|
2
|
|
|
|
3
|
|
|
|
4
|
|
|
|
5
|
|
|
|
6
|
|
|
|
7
|
|
|
|
*Période: 1= matinée; 2=journée ;
3=soirée; 4=nuit Précision sur le processus technique
(explications):
Matériels et moyens utilisé
Opérations /énergie
|
Energie
|
Séchage
|
Etuvage
|
Coloration/éclat
|
Essorage
|
Moyens
|
|
|
|
|
|
Opérations /énergie
|
Décorticage
|
Vannage
|
Epierrage /triage
|
Polissage
|
Conditionnement
|
Moyens
|
|
|
|
|
|
Autres opérations (préciser)
1
2 .
Energie : bois de chauffe=1 ; tige de
céréales=2 ; balle de riz= 3 ; autre=4 Séchage: terrasse
=1 ; natte ou plastique=2 ; à même le sol=3 ; autres=4 Etuvage :
marmite=1 ; Jarre=2 ;3=étuveuse améliorée; autres=4
Essorage : bac=1 ; panier=2 ; autres=3
Décorticage : mortier=1 ; décortiqueuse
moderne=2 ; autres=3
Vannage: manuel=1 ;2= Vanneuse mécanique;
autres=3
Epierrage : Manuelle=1 ; mécanique=2 ;
autres=3
Conditionnement: sac=1 ; vrac=2 ; autres =3
Coloration : processus technique =1 ; adjonction de produit
:2 (préciser en bas) Polissage: processus technique =1 ; adjonction de
produit :2 (préciser en bas)
Informations complémentaires sur le matériel et
techniques
C. Contraintes majeures Approvisionnement /énergie
N°
|
Nature
|
Paramètres *
|
Quantité
|
Coût
|
Régularité
|
1
|
Disponibilité paddy
|
|
|
|
2
|
Qualité du paddy
|
|
|
|
3
|
Matériel
|
|
|
|
4
|
Energie
|
|
|
|
5
|
Eau
|
|
|
|
6
|
Autres (préciser)
|
|
|
|
*Appréciations paramètres: 1= bonne; 2=
passable; 3=pas bonne
D. Commercialisation
N°
|
Nature
|
Paramètres *
|
Quantité
|
Demande
|
Régularité
|
1
|
Demande en riz globale
|
|
|
|
2
|
Marché local
|
|
|
|
3
|
Marché extérieur
|
|
|
|
6
|
Appui à la commercialisation
|
|
|
|
*Appréciations paramètres : 1= bonne; 2=
passable; 3=pas bonne
E. Appui
N°
|
Nature
|
Paramètres *
|
Existence
|
Convenance
|
Continuité
|
1
|
Technique
|
|
|
|
2
|
Financier
|
|
|
|
3
|
Matériel
|
|
|
|
6
|
Organisationnel
|
|
|
|
(*1= oui et 0=non)
F. listes des partenaires
Partenaires
|
Activités ou à mener
|
Coût
|
Durée du partenariat
|
86
G : Attentes
87
Types
|
Valeur
|
Modalités
|
Techniques
|
|
1=appui, 2=recherche partenaire 3= autres
(préciser)
|
Financières
|
|
1=appui, 2=recherche financement 3= autres
(préciser)
|
Matérielles
|
|
1=appui, 2=recherche financement 3= autres
(préciser)
|
Organisationnelles
|
|
1=appui, 2=recherche partenaire 3= autres
(préciser)
|
H : Rapports avec les producteurs
Type de rapport
|
Existence*
|
Qualité *
|
Préciser
|
Contrat de décorticage
|
|
|
|
Prestation de service
|
|
|
|
Achat de paddy
|
|
|
|
Autres
|
|
|
|
(*1= oui et 0=non)
88
Annexe 8. Questionnaire unités de décorticage
Questionnaire des unités de
décorticage
A : Identification
Nom du site : Année d'implantation :
Nom : Prénom(s) ou raison sociale:
Niveau d'instruction du responsable:
Niveau d'instruction: 1=primaire, 2=secondaire,
3=alphabétisé en langue nationale, 4=autres
(préciser).
B : Equipement
Spécifications Techniques
Type d'unité: Origine:
Capacité : tonnes/heure Performance atteinte : tonne/J
Rendement riz blanchi : % Rendement riz étuvé :
%
(Type: 1=uniquement riz ; 2=mixte (Origine: 1=Europe ; 2=
Asie; 3=Autres) Eléments économiques
Productions des trois 2008
dernières années(T) :
|
2009
|
2010
|
Coût prestations ou de revient: FCFA/KG
Contraintes rencontrées
N°
|
Opérations
|
Existence
|
Modalités
|
1
|
Disponibilité de paddy
|
|
1=permanant ; 2=périodique
|
2
|
Coût du paddy
|
|
1= élevé; 2=acceptable ; 3= pas
élevé
|
3
|
Qualité du paddy
|
|
1=bon ; 2=Passable ; 3=mauvaise
|
4
|
Commercialisation
|
|
1=Marché propice ; 2=passable ; 3= pas demande
|
5
|
Appui technique
|
|
1=bon ; 2=faible ; 3=inexistant
|
6
|
Appui financier
|
|
1=bon ; 2=faible ; 3=inexistant
|
7
|
Performance de l'unité
|
|
1=bon ; 2=Passable ; 3=mauvaise
|
Autres:
préciser.............................................................................................
C : rapport avec les femmes et leur organisation
Type de rapport
|
Existence*
|
Préciser
|
Contrat de décorticage
|
|
|
Prestation de service
|
|
|
Achat de riz étuvé
|
|
|
Autres
|
|
|
(*1= oui et 0=non)
D : Perspectives /souhaits
Types
|
Valeur
|
Modalités
|
Techniques
|
|
1=appui, 2=recherche partenaire 3= autres
|
Financières
|
|
1=appui, 2=recherche financement 3= autres
|
Matérielles
|
|
1=appui, 2=recherche financement 3= autres
|
Organisationnelles
|
|
1=appui, 2=recherche partenaire 3= autres
|
89
G : Rapports avec les femmes qui pratiquent l'étuvage
Type de rapport
|
Existence*
|
Préciser
|
Contrat de décorticage
|
|
|
Prestation de service
|
|
|
Achat de paddy
|
|
|
Autres
|
|
|
(*1= oui et 0=non)
90
Annexe 9 . Les fiches du test d'étuvage
A, FICHE de nettoyage physique Date : /
/2011
Répétition N° :
|
|
Technique:
|
Variétés
|
Quantité initiale (kg)
|
Impureté physique (kg)
|
Graines immatures
|
Quantité finale
|
Taux
d'impureté
|
V1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
V3
|
|
|
|
|
|
Répétition : =1 ou 2 et Technique := TT
(traditionnelle) et TA (améliorée)
B, FICHE Réhydratation Date : / /2011
Répétition N° : Technique :
Variétés
|
Quantité paddy
|
Température eau
|
Temps de réhydratation
|
Temps essorage
|
Début
|
Fin
|
Début
|
Fin
|
Durée
|
Début
|
Fin
|
Durée
|
V1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
V2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
V3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Répétition : =1 ou 2 et Technique := TT
(traditionnelle) et TA (améliorée)
Date : / /2011
C, FICHE de pré cuisson
Répétition N° : Technique :
Variétés
|
Temps de pré cuisson
|
Température
|
Quantité d'énergie
|
Début
|
Fin
|
Durée
|
Début
|
Fin
|
|
Début
|
Fin
|
Durée
|
V1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
V2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
V3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Répétition : =1 ou 2 et Technique := TT
(traditionnelle) et TA (améliorée)
D, FICHE de séchage Date : / /2011
Répétition N° : Technique :
Variétés
|
Temps séchage au soleil
|
Temps séchage l'ombre
|
Durée totale
|
Début
|
Fin
|
Durée
|
Début
|
Fin
|
Durée
|
|
V1
|
|
|
|
|
|
|
|
V2
|
|
|
|
|
|
|
|
V3
|
|
|
|
|
|
|
|
Répétition : =1 ou 2 et Technique := TT
(traditionnelle), TA (améliorée)
N° graine
|
Longueur
|
Sections
|
1
|
|
|
2
|
|
|
3
|
|
|
4
|
|
|
5
|
|
|
6
|
|
|
7
|
|
|
8
|
|
|
9
|
|
|
10
|
|
|
Moyenne
|
|
|
N° graine
|
Longueur
|
Section
|
1
|
|
|
2
|
|
|
3
|
|
|
4
|
|
|
5
|
|
|
6
|
|
|
7
|
|
|
8
|
|
|
9
|
|
|
10
|
|
|
Moyenne
|
|
|
91
E, FICHE de décorticage Date : /
/2011
Répétition N° : Technique:
Variétés
|
Paddy étuvé (kg)
|
Impureté (kg)
|
Quantité finale (kg)
|
Grain entier (kg)
|
Brisure (kg)
|
Son kg
|
Balles (kg)
|
Rende ment
|
V1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
V2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
V3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Répétition : =1 ou 2 et Technique := TT
(traditionnelle) et TA (améliorée)
F, FICHE DE MENSURATION Date : /
/2011
Technique d'étuvage: Répétition:
Echantillon : 10 lot de graines =100
Lot N° :
Variété:
Lot N° :
92
Annexe 10. Les fiches du test de dégustation
A, FICHE COLLECTE DEGUSTATION : Homme /Femme*
Numéro de la fiche : Date: ./ /2011
N°
|
Nom et prénoms
Modalités de choix
|
Variété
|
Couleur
|
Odeur
|
Consistance
|
Goût
|
Mod.
|
1
|
2
|
3
|
1
|
2
|
3
|
4
|
1
|
2
|
3
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
|
|
V1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
V2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
V3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
B, Fiche récapitulative des scores par
variétés (dégustation)
Paramètres
|
Variétés
|
V1
|
V2
|
V 3
|
V4
|
V5
|
V6
|
Critères (Variables)
|
H
|
F
|
T
|
H
|
F
|
T
|
H
|
F
|
T
|
H
|
F
|
T
|
H
|
F
|
T
|
H
|
F
|
T
|
Couleur
|
Blanc
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Blanc sale
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Peu blanc
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Odeur
|
Sent bon
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Passable
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ne sent pas bon
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sent mauvais
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Consistance
|
Consistant
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Peu consistant
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Non consistant
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Goût
|
Excellent
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Bon
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Assez bon
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Passable
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Mauvais
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
NB :
? les variétés seront classées par
ordre en fonction de chaque variable avec des modalités ordinales
;
? Les tris, filtrage et croisements se feront
également des mêmes variables ;
93
C, Fiche de classification des variétés par
critère ou variable (rang)
Paramètres
|
Couleur
|
Odeur
|
Consistance
|
Goût
|
Critères*et rang
Variétés
|
Blanc
|
Blanc sale
|
Peu blanc
|
Sent bon
|
Passable
|
Ne sent pas bon
|
Sens mauvais
|
Consistant
|
Peu consistant
|
Non consistant
|
Excellent
|
Bon
|
Assez bon
|
Passable
|
Mauvais
|
V1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
V2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
V3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Nb : les critères constitueront les variables
de la base de données pour permettre une large analyse des
données qui peuvent être redondantes au niveau des scores par
l'apparition d'exeaquo
94
Annexe 11. Fiche du test de conservation
|
TEST DE CONSERVATION
|
de
|
REPAS Date : / /2011
|
Répétition N° :
|
|
Technique:
|
|
|
|
FICHE de suivi conservation
|
|
repas Nom script :
|
|
. Nom observateur:
|
|
Variétés
|
Quantité repas
|
Début
|
Observations à intervalles réguliers (heures)
|
Fin
|
1ere
|
2e
|
3e
|
4e
|
5e
|
6e
|
V1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
V2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
V3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Modalités: 0= pas encore
décomposé,+= début de décomposition,++=presque
décomposé,+++= décomposé, ++++= très
décomposé
95
Annexe 12. Autres résultats
Mode d'exécution des opérations
N°
|
Opérations
|
Sans prestation (%)
|
Avec prestation (%)
|
1
|
Labour
|
45,0
|
55,0
|
2
|
Hersage
|
73,3
|
26,7
|
3
|
Mise en boue
|
71,7
|
28,3
|
4
|
Planage
|
68,3
|
31,7
|
5
|
Repiquage
|
18,3
|
81,7
|
6
|
Désherbage
|
48,3
|
51,7
|
7
|
Récolte
|
28,3
|
71,7
|
8
|
Battage
|
18,3
|
81,7
|
9
|
Séchage
|
100,0
|
0,0
|
10
|
Vannage
|
85,0
|
15 ,0
|
Situation de la provenance des semences
utilisées
Variétés
|
FKR56N
|
TS2
|
FKR19
|
Provenance
|
|
|
|
Recherche et semenciers
|
78,3
|
70?
|
56,7
|
(%)
|
|
|
|
Autres sources (%)
|
21,7
|
30
|
43, 3
|
NB : (gras)= en provenance de la MTT.
Les rapports des producteurs avec les femmes
étuveuses
Types de rapport Existence(%) Non
existence(%)
Approvisionnement en paddy 71,7 28 ,3
Contrat d'étuvage 6,7 93,3
Achat de riz étuvé 13,3 86,7
96
Situations des attentes des femmes (%)
N°
|
Types d'appui
|
Aucun
|
Appui
|
Partenariat
|
Autres
|
1
|
Attentes techniques
|
25
|
69,4
|
2,8
|
2,8
|
2
|
Attentes financières
|
2,8
|
97,2
|
0
|
0
|
3
|
Attentes matérielles
|
0
|
97,2
|
0
|
2,8
|
4
|
Attentes organisationnelles
|
8, 3
|
88,9
|
2,8
|
0
|
NB : autres = alphabétisation, gestion... Liste du
matériel jadis utilisé
Matériels Usages Matériels de
substitution
Mortier et pilon Décorticage et polissage
Décortiqueur moderne
Jarre Trempage et étuvage Marmite et fût
Panier Egouttage Aucun
Capacités des unités et coûts des
prestations
Désignations
|
Nombre d'unités
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
·
|
Capacité journalière (tonne de paddy /jour)
|
20
|
4
|
25
|
6,25
|
·
|
Capacité annuelle atteinte
|
20
|
0
|
1600
|
339,30
|
|
(tonne de paddy /an)
|
|
|
|
|
s
|
Coût décorticage (F.cfa/Kg)
|
20
|
15
|
30
|
23,75
|
Coefficients de corrélation de L/ E et L/ S
Techni que
|
Corrélation Variétés (L/E et L/S)
|
V1
(valeur et appréciation)
|
V2
(valeur et appréciation)
|
V3
(valeur et appréciation)
|
TT
|
Coef. Corrélation L/E
|
0,165
|
Négligeable
|
0,139
|
Négligeable
|
0,178
|
Négligeable
|
Coef. Coorélaion L/S
|
-0,092
|
Négligeable
|
-0,138
|
Négligeable
|
-0,068
|
Négligeable
|
TA
|
Coef. Coorélaion L/E
|
0,202
|
Faible
|
0,289
|
Faible
|
0,259
|
Faible
|
Coef.Coorélation L/S
|
-0,009
|
Pas
association
|
-0,381
|
Faible
|
0,251
|
Faible
|
97
Diagramme de la filière riz à Bagré
(flux de riz entre acteurs)
Marchés locaux
Collecteurs locaux
Commerçants urbains
Marchés urbains
Détaillants
Producteurs
Transformateurs locaux et urbains
Femmes étuveuses
Institution de gestions de stocks
Consommateurs
|
Vers les consommateurs
Vers les intermédiaires
Rapport de services avec étuvage
|
Tableau récapitulatif des scores (test de
dégustation)
Paramètres
|
Variétés et scores
Variables
|
V1 H
|
F
|
T
|
V2 H
|
F
|
T
|
V 3 H
|
F
|
T
|
Couleur
|
Blanc
|
20
|
23
|
43
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
|
Blanc sale
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
2
|
20
|
21
|
41
|
|
Peu blanc
|
0
|
0
|
0
|
20
|
22
|
42
|
0
|
1
|
1
|
Odeur
|
Sent bon
|
19
|
14
|
33
|
1
|
2
|
3
|
0
|
7
|
7
|
|
Passable
|
0
|
5
|
5
|
3
|
5
|
8
|
17
|
13
|
30
|
|
Ne sent pas bon
|
1
|
4
|
5
|
15
|
16
|
31
|
4
|
2
|
6
|
|
Sent mauvais
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Consistance
|
Consistant
|
2
|
0
|
2
|
17
|
18
|
35
|
1
|
5
|
6
|
|
Peu consistant
|
2
|
8
|
10
|
3
|
2
|
5
|
15
|
13
|
28
|
|
Non consistant
|
15
|
12
|
27
|
2
|
7
|
9
|
3
|
4
|
7
|
Goût
|
Excellent
|
9
|
10
|
19
|
4
|
6
|
10
|
5
|
7
|
12
|
|
Bon
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9
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5
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14
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4
|
6
|
10
|
4
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12
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16
|
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Assez bon
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0
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6
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6
|
0
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11
|
11
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1
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5
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6
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Passable
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0
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0
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0
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0
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0
|
0
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0
|
0
|
0
|
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Mauvais
|
0
|
0
|
0
|
0
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0
|
0
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0
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0
|
0
|
Evolution productions des céréales du Burkina
(place du riz)
Cultures
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Sorgho
|
Mil
|
Maïs
|
Riz
|
Superficies (ha)
|
1 653 115,27
|
585 230,04
|
1 255 085,35
|
92 243,31
|
Productions (tonnes)
|
1 521 468
|
894 558
|
970 927
|
213 584
|
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|
98
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Annexe 13. Photos annexes
1. Collecte de riz étuvé au marché de
Bagré 2. Vannage du paddy sur la plaine de Bagré
3. Paddy en germination au battage 4. Battage de Paddy
(flaque d'eau à l'arrière)
99
5. riz paddy humide pendant le battage 6. Séance de
production d'un plateau d'étuvage
7. Vue des participantes aux tests devant l'aire de 8.
Séance de dégustation du test d'appréciation
9. Séance de décorticage des tests 10. Une vue
des participantes pendant le test d'étuvage
100
11. Séance de pré cuisson du test
d'étuvage 12. Echantillons de Riz étuvé pour les
mensurations
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