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hapitre 2 :Mécanique Statistique des
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Chapitre 4
Effet de Casimir dans les
biomembranes confinées.
Dans ce chapitre, qui consiste notre
première contribution originale, nous réexaminons le
calcul de la force de Casimir entre deux plaques interactives parallèles
délimitant un liquide comptant une biomembrane immergée. Nous
désignerons par D, la distance qui sépare les deux
plaques, et l'on suppose que cette dernière est beaucoup plus petite que
la rugosité en volume, afin d'assurer le confinement de cette membrane.
Cette force répulsive provient des ondulations thermiques de la
membrane. Nous avons traité aussi bien l'aspect statique que l'aspect
dynamique.
Pour plus de détails, le lecteur peut
être renvoyé à la Réf.
[1].
4.1 Introduction.
parent la cellule de son environnement, et agissent
alors comme une barrière sélective
66
Les membranes cellulaires ont une importance cruciale
dans la vie, car elles sé-
hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes
confinées. 67
de la matière. Les détails descriptifs
de l'organisation structurale et des fonctions de base des biomembranes peuvent
être trouvés dans Réfs. [2 -
8].
Les membranes cellulaires sont formées par une
bicouche de phospholipide combinée avec une variété de
protéines et de cholestérol. Particulièrement, ces
derniers assure la fluidité des bicouches. Un phospholipide est une
molécule amphiphile qui possède une tête polaire hydrophile
(qui aime le milieu aqueux) attachée à deux chaînes
carboniques hydrophobes (qui n'aiment pas le milieu aqueux).
Les phospholipides se déplacent librement dans
la bicouche membranaire, dont l'épaisseur est de l'ordre de 50
Angströms. En fait, ces deux propriétés permettent
de considérer la membrane comme une membrane fluide à deux
dimensions.
La membrane fluide, auto-s'assemblée de
solutions du surfactant, peut avoir une variété de formes et de
topologies [9], qui ont été expliquées en
terme de l'énergie de courbure [10,
11].
Dans de vraies situations, les biomembranes ne sont
pas confinées dans les liquides à extension infinie, mais elles
sont plutôt confinées par des frontières
géométriques, telles que les globules blancs et rouges ou des
liposomes, comme vecteurs de transport de médicaments dans les vaisseaux
sanguins [11 - 14]. Pour la
simplicité, nous considérons la situation où la
biomembrane est confinée dans un domaine liquide, qui est fini dans une
direction spatiale donnée. Nous désignons par D, la
taille géométrique de ce domaine. Pour un tube, D
étant le diamètre, et pour un domaine liquide
délimité par deux plaques parallèles, cette taille est
simplement la séparation entre les murs. Naturellement, la longueur
D doit être comparée à la rugosité en
volume, Li, qui est la taille typique des bosses
provoquées par les fluctuations thermiques de la membrane. Ces
fluctuations dépendent naturellement de la nature
hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes
confinées. 68
des molécules de lipide formant la bicouche. La
biomembrane est confinée seulement quand D est beaucoup plus
petite que la rugosité en volume
L~?. Cette
condition est semblable à celle habituellement rencontrée dans le
contexte des polymères confinés
[15].
Les ondulations de la membrane provoquent des
interactions effectives répulsives entre les frontières
géométriques confinantes.. La force induite ou encore force
du Casimir, qui est manifestement fonction de la taille D, doit
s'atténuer avec la distance. Dans ce chapitre, nous sommes
intéressés par la façon dont cette force diminue avec la
distance. Pour simplifier les calculs, nous supposons que la membrane est
confinée entre deux plaques parallèles, qui sont à une
distance finie l'une de l'autre, c'est-à-dire D <
Li.
Le mot "Casimir" est inspiré de l'effet Casimir
traditionnel. Un tel effet, prédit pour la première fois par
Hendrick Casimir, en 1948 [16], peut être
considéré comme l'une des découvertes fondamentales du
siècle dernier. Selon Casimir, les fluctuations quantiques du vide d'un
champ électromagnétique confiné produisent une force
attractive entre les deux plaques parallèles non chargées et
parfaitement conductrices. L'effet Casimir a été confirmé
dans des expériences plus récentes par Lamoreaux [17]
et par Mohideen et Roy [18]. Par la suite, Fisher et
de Gennes [19] remarquèrent que l'effet Casimir
apparaît aussi pour les systèmes critiques, tels que les fluides,
les mélanges de liquides simples ou de polymères, l'hélium
liquide 4He ou les liquide-cristaux, dans des
géométries restreintes ou en présence de particules
colloïdales immergées. Pour ces systèmes, les fluctuations
critiques du paramètre d'ordre jouent le rôle des fluctuations
quantiques du vide, et conduisent à des forces de longue portée
entre les plaques confinantes ou entre les colloïdes immergés
[20, 21].
hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes
confinées. 69
Pour calculer la force de Casimir entre les plaques
parallèles, nous élaborons d'abord une théorie des champ
générale, qui prend en considération les interactions
primitives senties par la membrane confinée. Comme nous verrons
ci-dessous, en régime de confinement, ce modèle de champ
dépend seulement de deux paramètres, qui sont la constante de
rigidité de courbure de la membrane et d'une constante de couplage
contenant toute les informations sur le potentiel d'interaction exercé
par les plaques. En outre, le dernier paramètre est une fonction connue
de la séparation D. A l'aide de l'énergie libre
construite, nous avons calculé, pour la première fois, la force
de Casimir statique (par unité d'aire), fJ. Les calculs
exacts montrent que cette dernière diminue avec la
séparation D, selon une loi de puissance, c'est-à-dire
f ~ ê-1
(kBT)2
D-3, avec une
amplitude connue. Ici, kBT désigne l'énergie thermique,
et ê est la constante de rigidité de courbure de la
membrane. Naturellement, cette force augmente avec la température, et a
des valeurs significatives seulement pour des biomembranes à faible
ê. Le deuxième problème que nous avons
examiné est le calcul de la force de Casimir dynamique,
n(t). Plus
précisément, nous avons considéré une biomembrane
à une température T, qui est au début dans un
état d'équilibre où elle est presque plate, et nous
étions intéressés par la façon dont la force
induite se développe dans le temps, avant que l'état final soit
atteint. En utilisant un argument d'échelle, nous avons montré
que la rugosité de membrane, L?
(t), augmente avec le temps, comme
L? (t) ~
t1/4
(t < ô), avec ô
~ D4, est le temps
final, durant lequel la membrane atteint son état d'équilibre
final. En plus, nous constatons que la force augmente avec le temps selon
n (t) ~
t1/2
(t < ô). La discussion est
étendue à la vraie situation où la biomembrane est en
présence d'interactions hydrodynamiques, provoquées par le
liquide ambiant. Dans ce cas,
hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes
confinées. 70
nous montrons que L?
(t) ~
t1/3
(t < Th) et FI
(t) ~
t2/3
(t < Th), avec le nouveau temps
final Th ~
D3.
En conséquence, les interactions
hydrodynamiques provoquent des changements drastiques des
propriétés dynamiques de la membrane confinée, puisque la
rugosité et la force induite se développent plus
rapidement.
Ce chapitre est organisé comme suit. En Sec.
II, nous présentons le modèle de champ permettant la
détermination de la force Casimir, du point de vue statique et
dynamique. Les Secs. III et IV sont consacréss au
calcul des forces induites statiques et dynamiques. Nous retraçons nos
conclusions dans la dernière section. Quelques détails techniques
sont présentés dans l'Appendice A.
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