V.2. PREOCUPATIONS GENERALES
A l'issus de notre observation, nous comprenons que la gestion
de médicaments demande une surveillance régulière, car en
surveillant on contrôle aussi les outils et le met à jour. Ce pour
cela que même Pharmaciens Sans Frontières souligne que la mise en
place de procédures et outils de gestion est un gage de réussite
pour une bonne et rigoureuse organisation d'une unité de distribution de
produits pharmaceutiques63
Eboukel Akka recommande que pour sortir le médicament
du stock il faut viser ceux dont la date de péremption est
proche64.
Aussi alors, pour éviter tout risque dans la gestion de
médicaments ; Pharmaciens Sans Frontières insiste que
l'inventaire devrait se faire régulièrement pour avoir à
tout moment la situation de stock de médicaments et que pour bien suivre
les médicaments il faut connaitre en tout moment la quantité
qu'on dispose en stock65
V. 3. OBSERVATION DES RISQUES DE MEDICAMENTS DANS LE
STOCK DE MSF
HOLLAND - GOMA
Il est certains qu'il existe plusieurs risques auxquels est
exposée la gestion de médicaments. Au cours de notre observation
dans le stock de médicaments de MSF Holland, nous les avions
regroupés en deux grandes catégories à savoir ; les
risques sociaux sont ceux
63 Pharmaciens Sans Frontières, op. cit. p.1
64Eboukele AKA, op.cit. p. 19
65Pharmaciens Sans Frontières, op. cit. p.1
54
qui guettent directement les médicaments suite à
la latitude de l'homme et les risques économiques, on voit ici ceux qui
guettent la finance de l'organisation.
OMS, soutient que le manque de compétences et de
connaissances, l'incertitude du diagnostic, les connaissances insuffisantes du
prescripteur en matière de méthodes de diagnostic, le manque
d'informations indépendantes (comme des directives cliniques), l'absence
de possibilités de suivre le patient ou la crainte de procédures
judiciaires aboutissent à des prescriptions et à des
délivrances inadaptées des médicaments66
A l'issu de notre observation dans le stock de médicaments
de MSF Holland Goma du 15 au 17 Juillet 2013, nous avions constaté que
23 médicaments représentants 46,96% de l'échantillon
étaient des Antibactériens et constituaient la grande partie de
médicaments à risque majeur, soit 40,74%, 10 médicaments
soit 20,40% étaient constitués des immunoglobulines qui à
leur tour présentaient 22,22% de risques majeurs.
Bref, 27 médicaments observé, soit 55,10% sont
exposés au risque majeur, 3 autres soit 6,12% sont exposés au
risque mineur et seul 19 médicaments soit 38,77% ont une date de vie
plus longue donc sont sans risque.
Selon les propos de Michel Amsellem, pharmacien Giropharm,
à Villemandeur, La plupart des médicaments sont à classer
dans la catégorie «périmé» deux ans après
leur fabrication. Cette durée maximale d'utilisation s'exprime par une
date de péremption, qui figure sur les boîtes, plaquettes, tubes
et flacons. «Elle est déterminée à partir
d'études de dégradation accélérée et
d'études de stabilité en temps réel du produit». Il
poursuit disant que la date de péremption n'est valable que pour un
produit non ouvert. «Un produit entamé se conserve beaucoup moins
longtemps. Par exemple, il est recommandé de ne plus utiliser un flacon
de sirop ou un tube de pommade passé un délai de 30 jours
après son ouverture». De même, il faut
considérer une préparation magistrale comme inutilisable
dès la fin du traitement si sa durée figure sur l'ordonnance, ou
30 jours à compter de la date de fabrication si elle n'est pas
précisée. Au-delà, le risque est double :
efficacité moindre et contamination par des germes67.
66OMS, Médicaments: usage rationnel,
Aide-mémoire N°338, Juin 2010
67Michel Amsellem, Les
médicaments périmés... j'en fais quoi ?.Villemandeur
2011
55
« Un médicament devient périmé lorsque
la concentration initiale en principe actif a diminué de 10%, voire 5%
pour certains produits, voire encore moins lorsque l'altération avec le
temps du médicament aboutit à la formation de composés
toxiques comme c'est le cas, unique, d'une famille d'antibiotiques : les
tétracyclines ».68
Et bien, il sied de signaler que tous les médicaments ne
périment pas le même jour ; ainsi, une surveillance rigoureuse et
échelonnée est requise, la surveillance des médicaments
devrait alors se faire en classant les médicaments dans 3 classes ; ceux
qui périmes au de-là de 6 mois sont classés dans les
« sans risques », ceux qui périment
dans l'espace de 6 mois sont classés comme « avec
risque mineur » et ceux qui périment dans moins de 6
mois sont classé comme étant « en risque majeur
». Ceci devrait être le radar du magasinier pour
dénicher ces dates avant qu'elles soient atteintes, ainsi on pourra
esquiver de tomber dans les péremptions des médicaments. Si par
conséquent les péremptions s'accumulent chaque année ; il
faudra alors bien suivre la prestation et du magasinier et de son superviseur
et instaurer un système de renforcement de respect de
procédures.
68Michel Amsellem, idem
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