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Etude comparée de la gestion de l'eau dans deux communes frontalières: Saint- Julien-en- Genevois( France ) et Bernex ( Suisse )

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par Marcellin FAGLA
Université de Lausanne  - Master de géographie orientation études urbaines 2011
  

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6.2. Evaluation du rôle de la frontière

Il s'agit dans cette rubrique de voir si les frontières et les lois qu'elles imposent dans chacun des Etats qu'elles circonscrivent en sont pour quelque chose dans les résultats observés précédemment concernant la gestion de l'eau dans les deux communes frontalières.

Dans le cadre de la présente étude force est de constater que pour nos différents indicateurs, la gestion de l'eau dans les communes de Saint-Julien et de Bernex est conforme à la législation en vigueur, les normes émises n'ayant pas été dépassées, les prescriptions et obligations ayant été respectées.

Malheureusement, il n'en est toujours pas ainsi car dans bien des cas les lois ne sont pas appliquées ou sont mal appliquées ou ne sont pas respectées. Il se dégage les principales questions suivantes : pourquoi les lois sont-elles difficiles à appliquer sur le terrain ? Sont-elles mal conçues ou bien s'agit-il d'un manque de volonté politique ?

En général ce ne sont pas les lois qui sont mal conçues ; il s'agit en fait d'un manque de volonté politique et très souvent, un poids prépondérant est accordé aux aspects sociaux et économiques au détriment des aspects environnementaux.

Pour preuve, il est évident qu'en matière de gestion de l'eau, un réseau séparatif est plus durable qu'un réseau unitaire. Il nous a été rapporté par les gestionnaires de l'eau du canton de Genève que nous avons interviewé, que presque toute la ville de Genève est en réseau

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unitaire, alors qu'étant le berceau du développement durable, elle devrait être la première à donner le bon exemple en mettant son réseau d'évacuation d'eaux usées en séparatif. Mais ce n'est pas le cas ; les intérêts économiques ont prévalu sur ceux écologiques.

« Au cours des dix dernières années, les débits résiduels minimaux (art. 31 LEaux) n'ont que rarement été augmentés après la pesée des intérêts car les intérêts économiques sont manifestement privilégiés par rapport aux intérêts écologiques. Les cantons profitent en général des dérogations prévues par les dispositions sur les débits résiduels minimaux » (Bigler et al. 2005 : 17).

Le développement durable, dans ses principes d'action, exige que le même poids soit accordé à ses trois piliers que sont l'environnement, la société et l'économie. Il urge alors qu'on en tienne compte dans la pesée des intérêts en jeu.

Aux termes de cette analyse, nous en revenons aux questions que nous nous étions posées au début. Les réponses que nous donnons sont étroitement liées aux neuf indicateurs que nous avons retenus pour l'étude ; nous ne voulons pas verser dans des généralisations car il se pourrait que pour l'un ou l'autre des douze indicateurs LEMANO restants, qu'on n'ait pas les mêmes résultats et donc pas les mêmes réponses.

- La gestion des ressources en eau dans nos deux communes frontalières est-elle durable ?

- Quels rôles joue la frontière dans la gestion des ressources en eau dans ces deux communes ?

- Puisque ces deux communes font partie d'un même projet d'agglomération, celui franco-valdo-genevois, ce dernier favorisera-t-il à terme, l'harmonisation des modes de gestion des ressources en eau dans ces communes ?

A la première question, nous pouvons répondre à l'affirmatif car dans la première commune, Saint-Julien, la gestion de l'eau est considérée comme durable pour six indicateurs sur les neuf retenus (dont 8 calculés), soit un degré de durabilité de 75%. De même pour la seconde commune, Bernex, la gestion est durable pour six des neuf indicateurs retenus soit un degré de durabilité de 67%.

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Ainsi, nous pouvons dire, toujours selon nos indicateurs retenus, que le degré de durabilité de la gestion de l'eau est plus grand à Saint-Julien qu'à Bernex quoique dans les deux cas, le capital environnemental présente les scores les plus faibles.

A la deuxième question, on peut dire que la frontière, sous-entendu les lois, régule la gestion de l'eau dans nos deux communes en les orientant vers un état considéré comme durable.

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