2.
LE CHAPITRE VIII ET LES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX.
Les opérations de paix sont le résultat d'un
pragmatisme nécessaire de l'ONU qui se devait de réagir face
à certaines crises, alors qu'aucune force armée ou autre
facilité n'avait été mise à sa disposition au titre
de l'article 43 de la Charte. Cette dernière ne donne pas donc
d'indication quant au rôle que pourraient jouer les organisations
régionales dans les opérations de maintien de la paix.
Les organisations régionales ont la possibilité
d'intervenir sous forme d'une opération de paix si une situation
constitue une menace contre la paix et la sécurité
internationales. Il faut déjà que le conseil de
sécurité reconnaisse l'existence d'une telle situation puisqu'en
vertu de l'article 39, il est l'organe habilité à le faire.
Certaines opérations d'organismes régionaux ont
été déployées sous le mandat du Conseil de
Sécurité (KFOR au Kosovo). Mais il est possible d'imaginer que
les organisations régionales tentent de s'élever au dessus de la
simple fonction de bras armés du Conseil de Sécurité, si
aucun texte ne précise quel est leur rôle en ce qui concerne les
opérations de paix. Le développement des capacités
d'intervention des organisations régionales pourrait justifier une
plus grande autonomie à leur niveau en matière de maintien de la
paix. Une autorisation préalable du Conseil de Sécurité ne
serait plus indispensable pour agir.
La primauté de l'ONU est véritablement remise en
question. Il semble difficile d'admettre que la décentralisation du
maintien de la paix aille aussi loin. Les puissances régionales
pourraient utiliser les organisations au sein desquelles elles sont en position
de force pour faire valoir leurs intérêts dans leur environnement
géographique proche.
L'ordre du jour actuel reste pourtant le développement
des capacités de maintien de la paix des organisations
régionales. A l'heure où les besoins en matière de la paix
sont toujours plus importants, l'ONU ne peut plus répondre seule aux
demandes. Les opérations de paix actuelles sont d'ailleurs de plus en
plus couramment menées par les organisations régionales, surtout
Africaines. Quant à l'Union Européenne, ses capacités ont
été particulièrement appréciées lors de son
intervention en 2003 avec la force multinationale intérimaire d'urgence
(opération Artémis).
|