I.2
Problématique
Actuellement, le recours au savoir médical
traditionnel est de plus en plus accru même chez les citadins qui
autrefois recouraient les soins médicaux et pharmaceutiques modernes
.Pour simple traitement pendant l'époque coloniale, le
guérisseur pouvait être emprisonné. Ces circonstances sont
à la base de la perte des connaissances traditionnelles, qui
tombèrent dans l'oubli (HANS M ,2006).
La situation dans laquelle se trouvent beaucoup des pays
en développement en matière de santé ne peut être
autrement qualifié de désolante. Bien souvent, beaucoup des
pharmacies et des cliniques ne disposent même pas des médicaments
nécessaires et les familles ne sont pas en mesure de se payer les soins
(HANS M ,2003).
Cette politique coloniale a donné la crainte aux
communautés locales dans l'utilisation de leurs connaissances
traditionnelles pour leurs soins de santé, et par conséquent
valoriser la médicine importée dite
«moderne » qui est restée accoutumée par nos
communautés comme la seule médecine à soigner leur
état morbide, pourtant chère! Cela étant la
communauté cherche à recourir encore une fois à
l'utilisation des plantes médicinales qui n'ont pas des prix accessibles
à toutes les communautés riches et pauvres, pourtant leur
connaissance, leur expérience est devenue arbitraire ,insignifiante
à la suite de la perte des connaissances depuis l'époque
coloniale d'une part et d'autre part au manque d'une information et d'une
source d'Information sûre pour la meilleure utilisation des plantes
médicinales.
En Inde, ANYINAM (1995), montre qu'environ 2500 plantes
sont utilisées à des fins médicinales, et SHANKAR et
MAJUMDAR (1997), ajoutent que pour 400 millions la médecine
traditionnelle (MTR) est la seule option (FAO, 2006).
En Afrique, 70 à 80% des africains consultent des
guérisseurs qui utilisent des plantes médicinales et qu'il y
aurait par exemple en République de Tanzanie 30 à 40 milles de
guérisseurs pour 600 médecins (CUNNINGHAM ,1993 cité
par la FAO ,2006)
En RDC dans chaque village, il y a au moins un
guérisseur et les meilleurs guérisseurs sont à la
campagne, dans les centres ruraux, chaque famille voire chaque adulte a une
expérience thérapeutique sur au moins une plante et en cas des
maladies 80% de la population recourent avant à la Médecine
traditionnelle, souvent la médicine moderne n'est que le second choix en
cas d'échec du traitement traditionnel.
Au stade actuel, ni la Médecine traditionnelle, ni
la médicine moderne ne constitue pas la solution approprié aux
problèmes de santé de la population, et pourtant les pays
tropicaux possèdent d'abondantes ressources médicinales et une
expérience séculaire de leur utilisation. Alors il est difficile
de comprendre pourquoi les pays tropicaux n'utilisent pas suffisamment leurs
plantes médicinales, ce qui en principe devrait être en grande
échelle (HANS M ,2006,p2) . 85% de la population africaine
souffrent de l'état de pauvreté et sont incapables de se procurer
les médicaments (BALAGIZI,2008).
La connaissance, l'expérience limitée sont
à la base de la mauvaise utilisation ou à la non utilisation des
plantes médicinales, pendant que la RDC a au moins 50 milles
espèces végétales dont 10% ont la potentialité
thérapeutique .Les plantes médicinales poussent
généreusement dans la nature, ne coûtent rien et sont
à la portée de tous, il suffit simplement de savoir s'en servir
(HANS M, 2006).
Cependant, la communauté a perdu ses connaissances,
ses expériences sur les soins par les plantes et cherche à
s'informer par ci par là pour trouver une plante à utiliser en
cas des maladies ; utiliser une plante sans information sûre, par
tâtonnement, l'utiliser par ce que le voisin en avait utilisé, ou
il avait attendu dire que la plante soigne telle maladie auprès de
tradipraticiens ou auprès des guérisseurs.
Lors de la descente sur terrain dans le quartier KESHERO
avec BALAGIZI à Mai 2008 dans le cadre du cours de culture et
santé et médicine traditionnelle, nous avons été
dans 6 parcelles dans lesquelles on plante entre 1à 4 plantes
médicinales. Ce qui montre que la communauté avant d'aller aux
structures de santé utilise d'abord les plantes médicinales
récoltées dans sa parcelle ou dans le milieu environnant. La
question c'est de savoir si la communauté connaît les risques
auxquels elle est exposée si elles les utilisaient sans connaitre le
mode d'emploi.
En 2007-2008, dans les descentes sur terrains nous sommes
intéressés à demander à 20 personnes sur le recourt
aux soins de santé sur 20 personnes sur le recours aux soins de
santé. Sur 20 personnes, 16 personnes dont 7 hommes et 9 femmes disaient
qu'ils recourent souvent à l'utilisation de la médecine moderne
lorsque un membre de famille tombe malade et que 5 personnes dont 4 femmes et 1
homme recouraient à l'utilisation des plantes médicinales en
utilisant leurs connaissances, en demandant des conseils aux voisins, amis ce
qui joue fortement sur l'emploi des plantes médicinales. Pour payer la
facture des soins modernes seulement 4 personnes disaient qu'ils payaient la
facture des soins de santé et que 16 personnes s'endettent dont 5
étaient déjà resté à l'hôpital, ou au
CS 2 à 3 jours après l'autorisation de sotie, parce que l'argent
leur à fait défaut.
L'objectif de la santé pour tous défini pour
l'an 2000 est de loin d'être atteint jusqu'aujourd'hui, voici 9 ans
écoulés après l'échéance fixée,
toutes les couches sociales n'ont pas encore accédé aux soins de
santé de qualité au niveau du ménage, ce sont les riches
qui en bénéficient alors que les pauvres meurent à
domicile sans trouver les moyens financiers pour se payer les soins de
santé moderne et les pauvres qui y vont, sont souvent
emprisonné aux structures de santé modernes par manque de
l'argent pour se faire payer la facture des soins souvent élevé
et qui augmente du jour au jour ; ne sortirait que lorsque viendras un
bienfaiteur pour leurs payer la facture des soins.
En 1978, l'OMS a opté pour les stratégies
des SSP qui sont des soins de santé essentiels, accessibles, abordables,
avec des moyens acceptables, avec la participation de la communauté et
avec son autodétermination et de sa responsabilité, et cela pour
arriver à la santé pour tous (BALAGIZI ,2008).
Notre inquiétude actuelle est que la santé
pour tous et SSP ne deviennent du slogan comme jusqu'aujourd'hui les soins de
santé essentiels, abordables, acceptables, ... ; ne sont pas
arrivés dans les ménages pauvres. Cela étant même
l'utilisation des plantes médicinales s'est faite dans une
échelle trop réduite alors que généralement
gratuite et pouvait permettre à tout le monde sans distinction
d'accéder aux soins de santé. La promotion de l'utilisation des
plantes médicinales dans les ménages qui est un premier centre
des soins de santé peut être une des stratégies des SSP
pour approcher les soins de santé à toute la population et une
des voies pour arriver à la santé pour tous.
Le savoir sur les connaissances, attitudes et pratiques
des communautés face à la promotion des plantes
médicinales dans les ménages serait capital pour amener la
communauté à l'accessibilité aux soins de santé
à domicile.
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