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Connaissances, attitudes et pratiques de la communauté sur la promotion des plantes médicinales dans les ménages de l'aire de santé Afia Keshero en RDC

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par Chadrak KAKULE THASI
Université libre des pays des grands lacs Goma - Licence en santé et développement communautaires 2009
  

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I.2 Problématique

Actuellement, le recours au savoir médical traditionnel est de plus en plus accru même chez les citadins qui autrefois recouraient les soins médicaux et pharmaceutiques modernes .Pour simple traitement pendant l'époque coloniale, le guérisseur pouvait être emprisonné. Ces circonstances sont à la base de la perte des connaissances traditionnelles, qui tombèrent dans l'oubli (HANS M ,2006).

La situation dans laquelle se trouvent beaucoup des pays en développement en matière de santé ne peut être autrement qualifié de désolante. Bien souvent, beaucoup des pharmacies et des cliniques ne disposent même pas des médicaments nécessaires et les familles ne sont pas en mesure de se payer les soins (HANS M ,2003).

Cette politique coloniale a donné la crainte aux communautés locales dans l'utilisation de leurs connaissances traditionnelles pour leurs soins de santé, et par conséquent valoriser la médicine importée dite «moderne » qui est restée accoutumée par nos communautés comme la seule médecine à soigner leur état morbide, pourtant chère! Cela étant la communauté cherche à recourir encore une fois à l'utilisation des plantes médicinales qui n'ont pas des prix accessibles à toutes les communautés riches et pauvres, pourtant leur connaissance, leur expérience est devenue arbitraire ,insignifiante à la suite de la perte des connaissances depuis l'époque coloniale d'une part et d'autre part au manque d'une information et d'une source d'Information sûre pour la meilleure utilisation des plantes médicinales.

En Inde, ANYINAM (1995), montre qu'environ 2500 plantes sont utilisées à des fins médicinales, et SHANKAR et MAJUMDAR (1997), ajoutent que pour 400 millions la médecine traditionnelle (MTR) est la seule option (FAO, 2006).

En Afrique, 70 à 80% des africains consultent des guérisseurs qui utilisent des plantes médicinales et qu'il y aurait par exemple en République de Tanzanie 30 à 40 milles de guérisseurs pour 600 médecins (CUNNINGHAM ,1993 cité par la FAO ,2006)

En RDC dans chaque village, il y a au moins un guérisseur et les meilleurs guérisseurs sont à la campagne, dans les centres ruraux, chaque famille voire chaque adulte a une expérience thérapeutique sur au moins une plante et en cas des maladies 80% de la population recourent avant à la Médecine traditionnelle, souvent la médicine moderne n'est que le second choix en cas d'échec du traitement traditionnel.

Au stade actuel, ni la Médecine traditionnelle, ni la médicine moderne ne constitue pas la solution approprié aux problèmes de santé de la population, et pourtant les pays tropicaux possèdent d'abondantes ressources médicinales et une expérience séculaire de leur utilisation. Alors il est difficile de comprendre pourquoi les pays tropicaux n'utilisent pas suffisamment leurs plantes médicinales, ce qui en principe devrait être en grande échelle (HANS M ,2006,p2) . 85% de la population africaine souffrent de l'état de pauvreté et sont incapables de se procurer les médicaments (BALAGIZI,2008).

La connaissance, l'expérience limitée sont à la base de la mauvaise utilisation ou à la non utilisation des plantes médicinales, pendant que la RDC a au moins 50 milles espèces végétales dont 10% ont la potentialité thérapeutique .Les plantes médicinales poussent généreusement dans la nature, ne coûtent rien et sont à la portée de tous, il suffit simplement de savoir s'en servir (HANS M, 2006).

Cependant, la communauté a perdu ses connaissances, ses expériences sur les soins par les plantes et cherche à s'informer par ci par là pour trouver une plante à utiliser en cas des maladies ; utiliser une plante sans information sûre, par tâtonnement, l'utiliser par ce que le voisin en avait utilisé, ou il avait attendu dire que la plante soigne telle maladie auprès de tradipraticiens ou auprès des guérisseurs.

Lors de la descente sur terrain dans le quartier KESHERO avec BALAGIZI à Mai 2008  dans le cadre du cours de culture et santé et médicine traditionnelle, nous avons été dans 6 parcelles dans lesquelles on plante entre 1à 4 plantes médicinales. Ce qui montre que la communauté avant d'aller aux structures de santé utilise d'abord les plantes médicinales récoltées dans sa parcelle ou dans le milieu environnant. La question c'est de savoir si la communauté connaît les risques auxquels elle est exposée si elles les utilisaient sans connaitre le mode d'emploi.

En 2007-2008, dans les descentes sur terrains nous sommes intéressés à demander à 20 personnes sur le recourt aux soins de santé sur 20 personnes sur le recours aux soins de santé. Sur 20 personnes, 16 personnes dont 7 hommes et 9 femmes disaient qu'ils recourent souvent à l'utilisation de la médecine moderne lorsque un membre de famille tombe malade et que 5 personnes dont 4 femmes et 1 homme recouraient à l'utilisation des plantes médicinales en utilisant leurs connaissances, en demandant des conseils aux voisins, amis ce qui joue fortement sur l'emploi des plantes médicinales. Pour payer la facture des soins modernes seulement 4 personnes disaient qu'ils payaient la facture des soins de santé et que 16 personnes s'endettent dont 5 étaient déjà resté à l'hôpital, ou au CS 2 à 3 jours après l'autorisation de sotie, parce que l'argent leur à fait défaut.

L'objectif de la santé pour tous défini pour l'an 2000 est de loin d'être atteint jusqu'aujourd'hui, voici 9 ans écoulés après l'échéance fixée, toutes les couches sociales n'ont pas encore accédé aux soins de santé de qualité au niveau du ménage, ce sont les riches qui en bénéficient alors que les pauvres meurent à domicile sans trouver les moyens financiers pour se payer les soins de santé moderne et les pauvres qui y vont, sont souvent emprisonné aux structures de santé modernes par manque de l'argent pour se faire payer la facture des soins souvent élevé et qui augmente du jour au jour ; ne sortirait que lorsque viendras un bienfaiteur pour leurs payer la facture des soins.

En 1978, l'OMS a opté pour les stratégies des SSP qui sont des soins de santé essentiels, accessibles, abordables, avec des moyens acceptables, avec la participation de la communauté et avec son autodétermination et de sa responsabilité, et cela pour arriver à la santé pour tous (BALAGIZI ,2008).

Notre inquiétude actuelle est que la santé pour tous et SSP ne deviennent du slogan comme jusqu'aujourd'hui les soins de santé essentiels, abordables, acceptables, ... ; ne sont pas arrivés dans les ménages pauvres. Cela étant même l'utilisation des plantes médicinales s'est faite dans une échelle trop réduite alors que généralement gratuite et pouvait permettre à tout le monde sans distinction d'accéder aux soins de santé. La promotion de l'utilisation des plantes médicinales dans les ménages qui est un premier centre des soins de santé peut être une des stratégies des SSP pour approcher les soins de santé à toute la population et une des voies pour arriver à la santé pour tous.

Le savoir sur les connaissances, attitudes et pratiques des communautés face à la promotion des plantes médicinales dans les ménages serait capital pour amener la communauté à l'accessibilité aux soins de santé à domicile.

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