Problématique des investissements directs étrangers( Télécharger le fichier original )par Jean Louis MAVUNGU MASINGA Institut supérieur de commerce (ISC ) / Matadi - Licence en sciences commerciales et financières 2011 |
2.6.3.3. Secteur de l'industrie manufacturièreDu fait de sa position centrale par rapport à certains pays limitrophes (Angola, Congo Brazzaville, Gabon, Guinée Equatoriale et Cameroun) et de sa position de porte d'entrée et de sortie du pays ouverte sur l'Océan Atlantique, la Province du Bas-Congo dispose d'un marché potentiel très important. Ainsi, elle pourrait accueillir sur son territoire un certain nombre d'industries pouvant aisément atteindre le seuil de rentabilité en visant les 4 marchés ci-après : le marché domestique, le marché des pays environnants (Angola, Congo Brazzaville, Gabon, Guinée Equatoriale et Cameroun), le marché des autres pays africains situés sur la côte Atlantique et le marché international. La conquête de ces marchés serait d'autant facilitée si la Province du Bas-Congo décidait d'adopter une politique visant à exploiter systématiquement les très nombreux accords bilatéraux, sous-régionaux et internationaux dont la République Démocratique du Congo tire rarement profit. Il s'agit notamment des industries ci-après qui correspondent à une très forte demande potentielle dans les pays et régions ci-dessus cités : · les industries de montage délocalisables, telles que les industries de montage de tracteurs (besoins importants en mécanisation agricole) ou d'automobiles (demande élevée en véhicules neufs, très bon marché à la place des véhicules d'occasion) ; · les industries de fabrication du matériel électrique (transformateurs, isolants, coffrets, câbles,...) pour tirer profit de la proximité du Barrage d'Inga et d'une forte demande en desserte en électricité tant pour les entreprises que pour les ménages ; · les industries de montage du matériel électroménager, notamment les cuisinières et plaques chauffantes pour limiter l'utilisation des matières ligneuses à des fins de cuisson (bois et charbon de bois) et lutter ainsi contre la déforestation avancée de nos pays ; · l'agro-industrie, notamment l'industrie de la conserverie (fruits et légumes) et de la transformation du bois (parqueterie, lambris, portes, meubles,...) ; · l'industrie pétrochimique, au cas où la Province se dotait d'une raffinerie de grande capacité munie d'une unité de thermo-cracking. 2.6.3.4. SECTEUR DE L'ENERGIEComme dit plus haut, la Province dispose d'un énorme potentiel de production hydro-électrique. Cependant sa desserte actuelle n'atteint que 6,2% de l'ensemble de sa population. Ceci offre donc de nombreuses opportunités d'investissement dans les trois domaines de la production, du transport et de la commercialisation de l'électricité. Il s'agira donc essentiellement des Partenariats Public-Privé (PPP) que les investisseurs pourraient conclure avec la Société Nationale d'Electricité (SNEL) qui est totalement ouverte à cet effet. 1° Réhabilitation et construction des barrages a) Réhabilitation des barrages Inga I et Inga II Il y a 14 turbines à réhabiliter dont 12 ont déjà fait l'objet d'une manifestation d'intérêt de la part soit des bailleurs de fonds multilatéraux, soit des investisseurs privés. Il reste encore deux turbines pour lesquelles il n'a été enregistré aucune manifestation d'intérêt et dont le coût de réhabilitation est de l'ordre de 60.000.000 $ (estimation 2006).34(*) b) Construction et équipement du barrage Inga III Les études sont en cours et seront bientôt terminées. Sitôt après, les appels d'offre seront lancés pour la réalisation. c) Réhabilitation du barrage de Sanga Les études concernant les travaux ont déjà été finalisées (génie civil et équipement électromécanique), mais l'évaluation des coûts n'a pas encore été faite. Ici aussi, la SNEL est à la recherche du financement pour réhabiliter ce barrage qui est pour le moment pratiquement à l'arrêt. d) Construction d'autres barrages La SNEL a des projets d'exploitation de nombreuses chutes d'eau dont 7 sont situées dans le Bas-Congo. La SNEL cherche les partenaires capables d'assurer le financement des études, des travaux de génie civil et de l'achat de l'équipement électromécanique nécessaires à l'exploitation de ces chutes. Il s'agit des chutes ci-après dont les études et le coût restent encore à déterminer : · Zongo 2 (100 MW) ; · Kilemfu (3,0 MW) ; · Gombe Matadi (0,18 MW) ; · Sundi Lutete (3,106 MW) ; · Kwilu (7,503 MW) ; · Nsangi ; · Yalala. En dehors de ces chutes recensées par la SNEL, il en existe d'autres encore qui pourraient faire l'objet d'une exploitation, telle que les chutes de Londo (Territoire de Tshela). 2° RAFFINERIE DE PETROLE, PETROCHIMIE ET PIPELINE La République Démocratique du Congo ne dispose que d'une seule raffinerie de pétrole qui appartient à une entreprise d'économie mixte, la Société Congolaise des Industries de Raffinage « SOCIR », et dont les parts sociales sont détenues à égalité par l'Etat congolais et l'entreprise privée « X-OIL ». Cependant, cette raffinerie est actuellement à l'arrêt faute de fonds de roulement pour s'approvisionner en brut. De plus, elle se caractérise par sa vétusté, sa faible capacité au regard des besoins du pays et l'absence d'une unité de thermo-cracking. Ainsi, pour satisfaire sa demande actuellement, le pays n'importe que des produits raffinés ou blancs (essence, gasoil, jet et pétrole lampant). De même, il ne dispose d'aucune industrie pétrochimique malgré une forte demande de produits dérivés.
Il y a donc là une opportunité en termes de construction d'une raffinerie moderne d'une capacité suffisante pour satisfaire l'ensemble des besoins du pays et dotée d'une unité de thermo-cracking pour permettre au pays de disposer d'une industrie pétrochimique. Cette raffinerie pourrait même utiliser le brut local comme intrant. Une autre opportunité serait la construction d'un pipeline qui permettrait d'approvisionner la province en particulier, et le pays en général, à partir de cette raffinerie, en prolongeant le pipeline de Muanda à Kinshasa pour constituer un maillage de tout le territoire national. En dehors de la rentabilité d'un tel investissement, ce pipeline permettrait, d'une part, de mieux asseoir la rentabilité de la raffinerie, et, d'autre part, d'assurer un approvisionnement régulier et à moindre coût de l'ensemble du territoire national. 3° ENERGIES NOUVELLES ET RENOUVELABLES a) Exploitation des éoliennes, des panneaux solaires et des hydroliennes La Province dispose de nombreux sites de vent et de grandes rivières, de même qu'elle jouit d'un taux d'ensoleillement suffisant. Ce sont donc là des facteurs très propices à exploiter pour produire des énergies nouvelles et renouvelables en partenariat ave la SNEL (vente d'électricité au réseau interconnecté de la SNEL). b) Production des biogaz L'abondance de la végétation et des déchets ménagers dans les villes et les grandes agglomérations permet l'installation des usines de production des biogaz. c) Production de l'hydrogène liquide La disponibilité permanente et en grande quantité de l'eau douce (débit moyen de 40.000 m/seconde à Matadi) et la disponibilité future des grandes quantités d'électricité (Inga I et Inga II, puis Inga III et Inga IV) constituent deux facteurs importants pour entrevoir la possibilité de l'installation d'unités de production de l'hydrogène liquide, énergie de demain par excellence, aux environs de Matadi ou de Boma. * 34 Opportunités d'investissement dans le Bas-Congo, juin 2008, p.7 |
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