2.6.3.2. Secteur de l'agro-industrie
1° AGRICULTURE
L'humanité est menacée aujourd'hui par une
pénurie mondiale des denrées alimentaires suite à la
baisse de la production agricole mondiale combinée à une
très forte hausse de la demande de ces mêmes denrées. La
conséquence en est une explosion des cours mondiaux des produits
agricoles. Ce double phénomène constitue donc une
opportunité pour la RDC qui dispose d'immenses étendues de
terres arables inexploitées à plus de 90%, de redevenir, comme ce
fut le cas à l'époque coloniale, l'un des principaux greniers du
monde et l'un des plus grands exportateurs des produits agricoles du monde. La
Province du Bas-Congo se doit donc de profiter de cette opportunité,
à l'instar des autres provinces du pays.
En effet, quoiqu'étant la plus petite province du pays,
la province du Bas-Congo dispose de 500.000 ha mécanisables, soit
100.000 ha/an si on respecte la période normale de 5 années de
jachère. Ce chiffre monte à environ 250.000 ha/an si on amende le
sol avec une jachère améliorante, telle que la culture des
légumineuses.
Aujourd'hui, moins de 1% seulement de ces terres
mécanisables sont exploitées.
De plus, ces terres sont caractérisées par de
très bons facteurs de fertilité : sols argilo-sablonneux et
argileux, pluviométrie suffisante (900 à 1.500 mm/an) et bon
ensoleillement. Ces terres sont donc particulièrement propices, non
seulement aux cultures destinées à la seule alimentation humaine
(cultures vivrières, fruitières et maraichères), mais
aussi aux cultures pérennes et industrielles.
Parmi les cultures que l'on peut facilement développer
et dont on peut assurer la transformation locale pour accroître leur
valeur ajoutée (pour la consommation locale et pour l'exportation), nous
pouvons citer tout particulièrement :
· les cultures pérennes et industrielles :
l'hévéa, la canne à sucre, le palmier à huile, le
café, le cacao, les fibres textiles (coton, sisal et urena lubata) et le
jatropha ;
· les cultures vivrières : le manioc, le
maïs, le riz paddy, la banane plantain, l'arachide, le haricot, le pois
cajun, la patate douce, le sésame, le niébé, le soja, le
tournesol et le colza ;
· les cultures fruitières : les agrumes, la
banane Gros Michel (banane fruit), l'ananas, la papaye, l'avocat, le mangoustan
ou « fruit de la passion », l'avocat et le maracuja ;
· les cultures maraîchères : la tomate,
l'oignon, l'aubergine et la ciboule.
Comme on le voit, beaucoup de ces cultures ont aussi des
multiples usages industriels et pourraient donc servir comme intrants
industriels. De plus, certaines cultures peuvent servir pour la production des
biocarburants destinés principalement à l'exportation
(bioéthanol, biométhanol et biodiesel).
En effet, les biocarburants constituent un marché
à la fois très lucratif au regard de l'explosion des cours du
pétrole et une filière dont la demande (domestique et à
l'exportation) est quasi illimitée suite à son faible coût
relatif, à l'épuisement des réserves de pétrole et
à la nécessité de lutter contre le
dérèglement climatique.
Rappelons à cet effet que la Province du Bas-Congo
dispose d'un avantage comparatif exceptionnel en matière d'exportation
du fait de ses 3 ports maritimes de Matadi, Boma et Banana (futur port en eaux
profonde), offrant ainsi des perspectives particulièrement
intéressantes à son agro-industrie.
2° PECHE ET ELEVAGE
a) Elevage
La Province du Bas-Congo dispose de vastes étendues de
terres propices à l'élevage du gros bétail et de
très nombreux kraals abandonnés dont les activités
pourraient aisément être relancées. Les terres les plus
propices à l'élevage du gros bétail se trouvent sur la
côte Atlantique (Secteur de Kakongo) et dans le District des Cataractes
(Territoires de Mbanza-Ngungu et de Songololo). De même, l'élevage
porcin et avicole pourrait être développé autour des villes
et grandes agglomérations où la demande est très forte
(Matadi, Boma, Mbanza-Ngungu, Kimpese, Kwilu-Ngongo, Inkisi, Kasangulu, Tshela,
Lukula,...).
b) Production industrielle du poisson
Dans ce domaine, il s'agit notamment :
· de la pêche maritime dans les eaux territoriales
(côte océanique de Muanda) et fluviales (Boma, Inga, Luozi et
Mpioka) qui sont très poissonneuses, mais aujourd'hui très peu
exploitées ;
· du rempoissonnement de nombreux étangs naturels
que regorge la Province (particulièrement dans le Territoire de
Songololo) pour une exploitation industrielle et intensive ;
· de l'aquaculture pour la production industrielle et
intensive du poisson.
c) Apiculture
La demande de miel est très forte tant sur le plan
domestique qu'à l'exportation. En effet, on enregistre une baisse de la
production du miel dans les pays développés à cause
notamment de l'hyper-urbanisation et des pesticides. L'apiculture constitue
donc une bonne opportunité d'investissement d'autant plus qu'elle
augmente le rendement des cultures fruitières.
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