La problématique de l'intégration de l'Afrique face à la multiplicité des organisations sous- régionales africaines( Télécharger le fichier original )par Timothée MBOMBO KASANKIDI Université de Kinshasa - Licence 2011 |
SECTION III. LES PERSPECTIVES D'AVENIRIl nous arrive de penser que dans cette époque de la mondialisation et de la globalisation des échanges comme facteurs de développement de toute entité, il est impérieux pour l'Afrique de comprendre que son intégration est la seule voie pour faire valoir ce qu'elle vaut et devenir un interlocuteur qui peut faire face aux autres puissances et aux effets de la mondialisation. Par ailleurs, l'une des difficultés insurmontables de l'intégration régionale et même internationale réside dans l'incertitude objective de mesurer et de quantifier l'existence de la volonté politique des acteurs et décideurs nationaux en faveur de l'intégration régionale, en partie à cause de la complexité des intérêts des Etats, de la dynamique du changement de ces intérêts selon les circonstances et surtout du fait que le paramètre diplomatique se prête mal à la mesurabilité.139(*) Notons qu'en Afrique, il existe des difficultés de plusieurs ordres ; lesquelles ne lui facilitent guère la tâche d'unification. Parmi ces difficultés on peut citer les liens coloniaux que les colonisateurs ont entretenus avec leurs ex-colonies, ces liens se transforment en terme de coopération multiple, l'objectif restant le même : « l'occupation politique, économique et socio-culturelle de l'Afrique » ; il ya aussi la nouveauté du système diplomatique africain.140(*) Il est capitale pour les Chefs d'Etats africains d'avoir une volonté politique de réaliser l'intégration régionale, car sans celle-là, il sera difficile d'atteindre ce rêve dans n'importe quel domaine. En Afrique donc, il faut une forte dose d'amour dans le Chef des décideurs politiques pour qu'ils comprennent que le concept d'intégration régionale renvoie à la réalisation d'un projet politique, car dans toute entreprise d'intégration, la volonté politique des Etats est un élément déterminant de son avenir, c'est son moteur.141(*) Ceci est appuyer par le professeur NTUAREMBA qui dit : « la volonté politique est un facteur majeur dans toute entreprise communautaire, un élément décisif dans tout programme économique interétatique, son absence implique le blocage de toute la démarche.142(*) Une fois cette volonté politique est effective, les suggestions ci-après peuvent aider l'Afrique à atteindre l'intégration, considérée comme le socle de son développement, donc son épanouissement. §.1. SUR LE PLAN POLITIQUESur le plan politique, il faut d'abord que les dirigeants ou décideurs politiques africains recherchent à trouver la légitimité de leur pouvoir auprès de leur peuple, c'est ce qui fera qu'ils seront indépendants dans la prise de leurs décisions. Mais de nos jours, la majorité des dirigeants africains leur légitimité du pouvoir vient de l'extérieur d'auprès des puissances occidentales. - Les dirigeants africains doivent prendre des mesures ou décisions courageuses de supprimer les Organisations sous-régionales qui sont multiples en Afrique et parfois qui engendrent les divisions parmi les Africains, pour s'intégrer toutes dans l'Union Africaine ; afin d'arriver à la formation d'une fédération africaine des Etats. Mais, ce processus ne doit pas se faire d'une manière brusque, sinon ça risque de compromettre tous les efforts déjà entrepris dans les différentes organisations sous-régionales existantes ; - Si la possibilité de supprimer toutes les Organisations sous-régionales au compte de l'Union Africaine n'est pas possible du coup, il faut maintenir une Organisation sous-régionale dans chacune de cinq zones géographiques qui constituent l'Afrique à savoir : l'Afrique Centrale avec la CEEAC, l'Afrique du Nord avec l'UMA, l'Afrique de l'Ouest avec la CEDEAO, l'Afrique Australe avec la SADC et l'Afrique de l'Est avec la CEA ou le COMESA ; chacune de ces cinq Organisations retenues aura la mission d'intégrer tous les Etats de sa sous-région afin de les conduire à l'intégration générale au sein de l'Union Africaine ; - Les dirigeants africains doivent relativiser la notion de la souveraineté de leurs Etats au profit de l'Organisation supranationale et aussi relativiser la notion de la nationalité une et exclusive, car nous vivons dans une période où le monde est considéré comme un village planétaire, où on exige à chaque Etat d'ouvrir ses frontières aux autres.143(*) * 139NDESHYO, R., le système d'intégration africaine, éd. PUZ, Kinshasa, 1984, p.7 * 140Idem. * 141NDESHYO, R., op-cit, p.8 * 142NTUAREMBA ONFRE, L., Economie de développement, Notes de Cours G3 RI, UNIKIN, 2008-2009, inédit * 143DEFARGES, P.M., La mondialisation, éd. PUF, coll. Que sais-je ? 4è édition, Paris, 2002, p.21 |
|