De l'apport du dialogue intercongolais à la mise en place des institutions politiques actuelles en RDC( Télécharger le fichier original )par Junior Mwaka Makilita Université de Kinshasa - Licence 2008 |
Chapitre 3. ACTEURS EN CONFLIT AVANT LE DIALOGUE INTERCONGOLAISDans ce chapitre, nous allons aborder deux sections. La première décrit les acteurs nationaux en les classant sous les catégories suivantes : l'ex Gouvernement de Salut Public, l'opposition non armée, l'opposition armée, les autres acteurs locaux. La seconde décrit les acteurs extérieurs en les classant de la manière suivante : acteurs africains, acteurs extra-africains.28(*) 3.1. Les acteurs nationauxCette section reprend les acteurs suivants : l'ex Gouvernement de Salut Public, l'opposition non armée, l'opposition armée et les autres acteurs locaux comme les Maï-Maï, les Banyamulenge, et la Société Civile. 3.1.1. L'ex Gouvernement de Salut PublicDepuis l'auto-proclamation de Laurent-Désiré KABILA à la tête de la RDC, l'exercice et l'organisation du pouvoir sont régis par le Décret-Loi n° 003 du 28 mai 1997. Ce texte prévoit trois institutions à savoir : le Président de la République, le Gouvernement et les Cours des Tribunaux. Pratiquement, tout ce qui concerne la gestion du pays (les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire), relève du Président de la République. Le régime qu'il a installé depuis le 17 mai 1997 peut être qualifié de dictatorial dans la mesure où le Chef concentre entre ses mains les trois pouvoirs classiques à savoir : l'exécutif, le législatif et le judiciaire. Il est le chef de l'exécutif et des armées. Il a le droit de battre la monnaie et d'émettre du papier monnaie. C'est encore lui qui nomme et révoque les membres du Gouvernement. Ces derniers sont responsables de leurs Ministères devant le Chef de l'Etat et non devant la Nation Congolaise. Les Ambassadeurs et les Gouverneurs des Provinces sont nommées par lui. Les officiers supérieurs et généraux de l'Armée le sont aussi comme les cadres de commandement de l'Administration Publique, ainsi que les mandataires actifs et non actifs dans les entreprises et les organismes publics. Cette centralisation du pouvoir se manifeste également dans le domaine judiciaire car il a le droit de relever de leurs fonctions, de révoquer, les magistrats du siège et du parquet.29(*) 3.1.2. L'opposition non arméeCette concentration du pouvoir par le Président de la République a été contestée largement par l'opposition non armée. Cette opposition est constituée des anciens opposants au régime MOBUTU auquel se sont joints des nouveaux partis politiques créés après la chute de MOBUTU et la prise de pouvoir par KABILA. Au premier rang de cette opposition, il y a l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS d'Etienne TSHISEKEDI), le Parti Démocrate et Social Chrétien (PDSC d'André BOBOLIKO), le Parti d'Action Lumumbiste Unifié (PALU d'Antoine GIZENGA) A ce premier groupe des partis de l'opposition s'ajoute une nouvelle opposition constituée en réaction de la prise de pouvoir par Laurent-Désiré KABILA. Les partis les plus en vue sont : les Forces Novatrices de l'Union Sacrée (FONUS de Joseph OLENGANKOY), et les Forces du Futur d'Arthur Z'AHIDI NGOMA. Ajoutons à ces partis celui du Général LIKULIA BOLONGO dénommé le Front pour la Survie de la Démocratie (FSD), celui de Gérard KAMANDA WA KAMANDA, dénommé Rassemblement des Patriotes Congolais (RPC), l'Union pour le Retour (UPR de Léon KENGO WA DONDO).30(*) * 28 Lire avec intérêt, PAYANZO NTSOMO, Sociologie politique, Op. Cit. * 29 MATTHIEU, P. et WILLAME, J.C., (sous la direction de), Conflits et guerres au Kivu dans la région des Grands Lacs, L'Harmattan, Paris, 1999, p. 118. * 30 MATTHIEU, P. et WILLAME, J.C., (sous la direction de), Op. Cit., pp. 122- 123. |
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