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La réforme des entreprises publiques congolaises: reengineering ou simple mutation juridique. Cas de la Société Congolaise des Postes et Télécommunications (SCPT )

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par Walter- Wally NKUY KIMBUNGU
Université de Kinshasa - Licence 2011
  

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III.2. Méthode graduelle de réforme

« La réforme d'une entreprise est une opération complexe, même dans les pays technologiquement très poussés. Cette tâche exige beaucoup de sérieux dans sa mise en oeuvre. Et cela se fait de façon graduelle. Pour bien la mener, la transparence est le principe directeur, la publicité et l'équité lors du déroulement de chaque opération » (Entretien n°1). Le processus de réforme des entreprises publiques est long et difficile car derrière une entreprise publique en faillite comme d'ailleurs derrière une tracasserie administrative, il y a toujours un groupe d'intérêts à bousculer. Et, « les résultats de la réforme ne sont pas toujours perceptibles à court terme mais il faut viser l'essentiel afin que le seuil d'irréversibilité soit atteint ».25(*)

Le drame est que dans une économie qui a fonctionné durant des décennies dans la marginalité, la majorité d'acteurs n'est pas toujours dans le champ de la réforme, car la déliquescence de l'Etat n'a pas seulement profité à la bureaucratie étatique.

« La difficulté retrouvée dans la réforme est due à la douleur ressentie par les agents des entreprises touchées à ingurgiter la pilule combien amer qui impose un revirement à 180° »26(*), ce qui a contraint le Gouvernement congolais à opter, depuis le début de l'année 2004, pour ce qu'il a appelé ``méthode graduelle de réforme'', souvent opposée, par certains dirigeants congolais, à la ``méthode du big bang'' adoptée par l'ex-Union soviétique et par l'Europe de l'Est. Ce choix explique que les réformes et les changements concernant les pratiques de gestion de l'entreprise ont été beaucoup plus nombreux et importants que ceux touchant à l'organisation même de l'entreprise et de la société dans son ensemble.

L'orientation prise par les réformes, pour ce cas est de transformer cette entreprise de l'Etat, dans un premier temps en une société par action ; l'ancienne autorité de tutelle reste l'actionnaire majoritaire. Cette société sera gérée essentiellement dans une logique d'économie de marché et cessera d'être un ``atelier de l'Etat''. Le conseil d'administration et la direction devraient devenir souverains en matière de gestion.

En sus, les directeurs d'entreprises devraient apprendre à vendre et à acheter, à gérer leur entreprise en effectuant des calculs économiques ; Ceci explique en grande partie les limites rencontrées dans les précédentes réformes. Par ailleurs, « le retrait formel, depuis le début des années 90, de l'économie planifiée a créé l'illusion (...) dans un mélange d'économie de marché et d'économie planifiée ».27(*)

Cela dit, quand on voit la complétude du système organisationnel de type colonial ainsi que toutes les activités menées par les bureaux industriels et par différents organismes gouvernementaux, on comprend mieux la désorganisation, le désordre et la confusion qu'engendrerait leur suppression brutale. Mais, opter pour une réforme graduelle du système peut produire un autre type de phénomène : la traduction des réformes par les acteurs sociaux dans le mode de rationalité et d'organisation de l'économie planifiée, et qui peut même venir le renforcer.

* 25 Idem., p.3

* 26 KIM BETTCHER, E. et MIKRA KRASNIKI, Op.cit., p.27.

* 27 CHEVRIER, Y., ``Micropolitique et le facteur directeur du système de responsabilité, 1984-1987'' (traduit de l'anglais) in D. DAVIS et VOGEL, E. (Eds), Chinese society on the eve of Tiananmen, Cambridge, Harvard University Press, 1990, p. 130.

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