CHAPITRE 2. L'HYPERTROPHIE BENIGNE DE LA
PROSTATE ET SES CONSEQUENCES
Les termes ci-après sont synonymes :
n Hypertrophie Bénigne de la Prostate
(HBP)=Adénome de la prostate.
n Adénomectomie transvésicale=
Adénomectomie sus-pubienne ou suprapubienne.
2.1. DEFINITION :
Nous pouvons définir avec Fourcade et Tahan (8)
l'Hypertrophie Bénigne de la Prostate comme étant :
· au plan histologique ; une prolifération
à la fois épithéliale et stromale du tissu de la zone
transitionnelle de la prostate,
· au plan clinique, l'ensemble des
symptômes de dysfonctionnement du bas appareil urinaire qui ne lui sont
ni spécifiques, ni directement reliés, dans la mesure où
la maladie de cette glande génitale donne lieu à des
symptômes urinaires ;
· au plan pronostique : une affection dont la
bénignité est uniquement histologique.
2.2. ANATOMIE PATHOLOGIOUE
Il existe cinq types d'Hypertrophie Bénigne de la
Prostate (19) : stromale, fibromusculaire, musculaire, fibroadénome et
fibro-myo-adénome.
2.3. EPIDEMIOLOGIE
L'HBP commence à apparaître microscopiquement
vers l'âge de 30 ans. Ses symptômes évoluent de façon
lente et insidieuse sur plusieurs années mais son mécanisme
initial est inconnu (8, 9, 17, 19, 25). L'incidence d'HBP diffère selon
les populations étudiées. Nous pouvons lire par exemple que l'HBP
est présente chez plus de la moitié des hommes de 50 ans (18) ;
chez 50% des hommes de plus de 50 ans et 80% des hommes de plus de 70ans (19),
chez un tiers des hommes à 65 ans (9), ...
Quant aux facteurs favorisants l'apparition de l'HBP, aucun
n'a pu être mis en évidence car il ne semble pas y avoir de
déterminant familial à la maladie. Aucun facteur externe,
alcoolisme, tabagisme, alimentation, vie sexuelle dissolue ou absente, maladies
vénériennes n'a pu être mis en évidence comme
favorisant ou protégeant de la maladie. Les recherches sont, de plus,
rendues difficiles par l'absence de modèle animal (7).
2.4. MANIFESTATIONS CLINIOUES
Il n'y a pas de parallélisme anatomoclinique
: certains gros adénomes prostatiques sont parfaitement
tolérés, certains petits adénomes prostatiques le sont
très mal (8,18). Selon Fourcade (7) : « bien que l'hypertrophie
prostatique soit quasi constante chez l'homme âgé, un grand nombre
d'hommes ne se plaignent d'aucun symptôme ».
Classiquement, la symptomatologie d'HBP se résume en 2
syndromes :
a) LE SYNDROME OBSTRUCTIF : qui comprend
:
· Diminution de la force du jet : surtout matinale
· Attente du jet urinaire : de durée variable
· Gouttes retardataires ou terminaison « baveuse
» de la miction
· Rétention d'urines : aiguë ou chronique
(associée à un globe vésical + incontinence)
b) LE SYNDROME IRRITATIF : qui comprend
:
· Nycturie (dès qu'elle dépasse 3
occurrences, elle constitue une gêne véritable au sommeil du
malade et de sa partenaire).
· Pollakiurie diurne : associe fréquence et miction
de petit volume.
· Miction impérieuse.
c) AUTRES SYMPTOMES
Ils sont en rapport soit avec des complications d'HBP (voir
plus bas), soit avec une autre maladie qu'il faudra explorer : douleurs
pelviennes, brûlures mictionnelles, hématurie.
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