EPIGRAPHE
« La science instruit dans la mesure où,
le sociologue, c'est celui qui veut savoir. Il veut savoir parce qu'il est
convaincu que le savoir crée l'assurance. »
Prof. Kazadi Kimbu.
« Le sociologue est souvent contraint, au nom de
l'objectivité scientifique, de démystifier les croyances qui
fondent le pilier de certains ensembles dont le statu quo arrange aussi bien
les privilégiés que les exploités idéologiquement
dressés à la résignation. C'est pour cela que la
sociologie est souvent la mal aimée de la
société. »
Prof. Emile Bongeli.
« Avant de vouloir savoir coudre avec une
machine, il faut d'abord à tout prix chercher à apprendre
à coudre avec la main.»
Théodore Bahimba.
Théodore
BAHIMBA.
IN MEMORIAM
A toi mon regretté Feu-Père BAHIMBA
Bernard,
Qui sans pitié, la mort t'a emporté à
la veille de voir
Fleurir, l'arbre que tu as semé et entretenu
minutieusement comme le nard.
De ton départ a jailli le pleur, qui coulera tant
que nous n'aurons pas le pouvoir
De te rétablir sur la terre afin de te
percevoir.
A toi Père BAHIMBA Bernard,
Et Joséphine CHAKUPEWA, ma
Mère.
Envers moi, vous n'avez pas opté l'attitude de
canard
Mais vous m'avez protégé contre les ouragans
de la mer.
Oh ! Mes frères et Soeurs ! Je
reconnaîtrai même dans la vieillesse :
BAHIMBA Nicodème et
BAHIMBA Aubin pour votre souplesse ;
Je me souviens encore des conseils pleins de sagesse.
Soeur Inglène MADO et
BAHIMBA Solange qui, sans richesse ;
Nous ont soutenus par la main de princesse.
BAHIMBA Félicite et
BAHIMBA Perpétue, malgré votre petitesse
Vos aiguilles nous ont aidés à enlever de
grosses épines malgré leur sécheresse
Et tout le monde se tue de leur jeunesse.
Toi, cité d'Uvira, reste un lieu
d'adresse ;
Et toi, Etudiant d'Uvira, apprend malgré ta
noblesse.
A vous tous,
Nous dédions ce travail !
Théodore BAHIMBA
REMERCIEMENTS
« Le feu brûle, si chacun y
amène son morceau de bois », dit-on. C'est ainsi que pour
que ce travail puisse voir le jour, beaucoup de sacrifices ont être
consentis non seulement par nous, mais aussi par bien de gens de bonne
volonté. Permettez-nous de pouvoir les remercier !
En effet, un hommage particulier s'adresse au Prof.
Kazadi Kimbu et au Chef de Travaux Bakenga Shafali qui, malgré leurs
multiples occupations se sont consacré pour nous diriger et encadrer
depuis la conception et rédaction de ce présent travail. Leurs
remarques, conseils judicieux et suggestions nous ont été d'un
grand apport sans lesquels, nos intentions n'accoucheraient qu'un
sourit.
Nous adressons également nos remerciements
à tout le corps professoral de notre Université qui se sacrifie
pour nous nourrir de la science afin de ne pas souffrir de la malnutrition
scientifique. Aussi nous remercions vivement les personnels académiques,
professoraux et étudiants des Universités et Instituts
supérieur de la cité d'Uvira qui ont répondu avec esprit
de scientificité à nos préoccupations.
En outre, nos remerciements seront
adressés : aux familles de Mulinganya Lugelero Eugène, celle
de François Nkanire et celle de Papa Jean-Marie Mbaka pour leur
hébergement durant notre cursus de formation ;
A nos amis et frères: Docta Mushagalusa,
Katimbo Keba, Fandi Marcelin, Jolie Kiragiana, Dada Riziki, Dieu Merci Mbaka,
Sandra Mbaka, Patrick Bagisha, Pascal Mupenda, Ariane Musafiri, Bienfait
Muhigirhwa, Eugène Ruhunemungu, Da Zizina, pour leurs sages conseils
assez constructifs et leur soutien moral ;
Vous, nos compagnons, Mally Muhigirhwa, Dieu Merci
Cirhibuka, Idris Matumwabiri, Merci Aksanti, Didier Bahindwa, Nancy et Imani
Cizungu ; Yvedri Yvette, Lumière Machumu
« Dilum'or » et Annie Nabintu
« Théan'or » pour la connaissance et échange
durant le long moment tant de joie que de peine passé ensemble afin de
faire naître et soutenir « MATHEDIMANA. »
Nous serons ingrat de ne pas se souvenir de l'apport
morale et Matériel de la famille de Mama Nsimire, Mama Feza,
Valérie Mawazo, oncles : Anganga Kayeyin, Kubo Sheti, Baba
Jeannine Dobo; à toutes nos tantes paternelles et nos grands
parents Sheti Joseph et M'Bahandalika Lucie, pour leur affection.
A nos aînés et cadets scientifiques,
à tout celui qui a apporté une pierre pour la réalisation
de ce travail mais, même s'il n'était cité ; nous
disons à tout coeur ouvert : Merci et je vous porte dans mon coeur
et où j'y grave tous vos conseils et suggestions que vous me
fournissez !
Théodore BAHIMBA.
SIGLES ET ABREVIATIONS
% : Pourcentage ;
ACF : Action Contre Faim ;
BCC : Banque Centrale du Congo ;
BCZS : Bureau Central de Zone de Santé ;
BIU : Byankuba International University ;
CBCA : Communauté de Baptiste au Centre de
l'Afrique ;
CELPA : Communauté des Eglises Libres de
Pentecôte en Afrique ;
C.G : Comité de Gestion ;
CIUB : Conseil Interuniversitaire de Bukavu ;
COOPEC : Coopérative d'Epargne et de
Crédit ;
CT : Chef de Travaux ;
CTB : Coopération Technique Belge ;
CUB : Centre Universitaire de Bukavu ;
DES : Diplôme d'Etude Supérieur ;
Dvpt : Développement ;
EDP : Education pour Tous ;
ESU : Enseignement Supérieur et
Universitaire ;
F : Femme ;
Fem. : Féminin ;
G : Garçon ;
H : Homme ;
IG : Informatique et Gestion ;
ISAD : Institut Supérieur des sciences
Agronomiques et de Développement ;
ISC : Institut Supérieur de Commerce ;
ISDR : Institut Supérieur de Développement
Rural ;
ISGM : Institut Supérieur de Gestion et de
Management ;
ISP : Institut Supérieur Pédagogique ;
ISTM : Institut Supérieur des Techniques
Médicales ;
ISU : Institut Supérieur et
Université ;
Masc. : Masculin ;
MEPSP : Ministère d'Enseignement Primaire,
Secondaire et Professionnel ;
Mgr : Monseigneur ;
N° : Numéro ;
ONG : Organisation Non Gouvernementale ;
ONGD : Organisation Non Gouvernementale de
Développement ;
p. : Page ;
P.A : Professeur Associé ;
P.E : Professeur Emérite ;
P.O : Professeur Ordinaire ;
PAEM : Pacte de Modernisation comme
Stratégie pour un Développement Durable ;
Prof. : Professeur ;
PUL : Presse Universitaire de Lubumbashi ;
RDC : République Démocratique du
Congo ;
SCAI : Sciences Commerciales Administratives et
Informatiques ;
SIDA : Syndrome d'Immuno-Déficience Humaine ;
sl : Sans Lieu ;
Soc : Sociologie ;
TFC : Travail de Fin de Cycle ;
TSP : Théorie de la Sociologie
Praxéologique ;
UCB : Université Catholique de Bukavu ;
UE : Union Européenne ;
UEA : Université Evangélique en
Afrique ;
UNAZA : Université Nationale du Zaïre ;
UNIC : Université de CEPROMAD ;
UNIKIN : Université de Kinshasa ;
UNIKIS : Université de Kisangani ;
UNILU : Université de Lubumbashi ;
UOB : Université Officielle de Bukavu ;
UPROGEL : Université Progressiste des Pays des
Grands-Lacs ;
USA : United States of America ;
USK : Université Simon Kimbangu.
INTRODUCTION
1. CHOIX ET INTERET DU SUJET.
Cette étape étant une première pour celui
ou celle qui veut s'engager dans la recherche et surtout celle sociologique,
selon Roger Pinto et Madeleine Grawitz, doit s'inscrire dans la logique et le
respect des règles et exigences épistémologiques.
A travers cette étude, nous évaluons et
confrontons les apports et contributions des universités et instituts
supérieurs de la cité d'Uvira à partir de la mission et
des objectifs assignés en rapport avec les attentes et/ou les besoins
réels de la population.
A cet effet, cette étude se veut constructive et
positiviste renfermant un intérêt individuel ou personnel, social
ou pratique et théorique ou scientifique.
S'agissant de l'intérêt personnel ou individuel,
nous voulons étudier, comprendre et analyser afin de voir si la mission
ou les objectifs des universités et instituts supérieurs de la
cité d'Uvira, répondent aux attentes ou aux besoins réels
de la population. Mais aussi, dans le cas contraire, identifier les
différents obstacles ou problèmes à leur satisfaction ou
à leur résolution.
En ce qui concerne l'intérêt social ou pratique,
cette étude traduit notre ferme détermination d'inciter la
population d'Uvira et toutes les autorités tant administratives,
académiques que politiques à l'amélioration de la mission
universitaire à partir de quelques stratégies mises à leur
disposition dans cette étude.
Quant à son intérêt scientifique ou
théorique, cette étude s'inscrit dans la logique de la
construction de nouvelles connaissances par l'interdisciplinarité, de
l'épistémologie de la circularité, c'est-à-dire
produire les oeuvres scientifiques fondés sur la logique de convergence
et de compénétration (ou d'interpénétration)
disciplinaires, de la complémentarité
épistémologique, théoriques, méthodologiques, etc
et de la pluridisciplinarité c'est-à-dire système
consistant dans le fait qu'un même phénomène est
étudié par des chercheurs, des spécialistes des
disciplines scientifiques différentes, chacun utilisant, de
manière séparée, les concepts, les méthodes, les
techniques et les théories de sa discipline.
Etant donné que notre étude est complexe, nous
avions usé des couloirs d'échanges et non pas les coupures ni les
ruptures à travers les sciences, comme le prône le sociologue
congolais Gaspard Kambaji wa Kambaji pour comprendre, étudier et
analyser ce phénomène afin d'aboutir à la
vérité scientifique et demeurer dans l'optique de
neutralité axiologique prônée par Max Weber sous la
méthode fonctionnelle relativisée de Robert King Merton,
l'approche praxéo-configurationnelle de Mascotsh Nday wa Mande,
l'approche comparative et des techniques de collecte et de traitement des
données.
Dans cette optique, elle nous permet d'apporter notre
contribution à la production des connaissances en sciences de
l'éducation, en sociologie de développement, en prospective, en
sociologie de planification, en sociologie de l'éducation ; bref,
à l'ensemble des sciences humaines et sociales ; proposer les
pistes et stratégies de l'amélioration du milieu et cadre
universitaire ; mettre à la disposition des pédagogues,
chercheurs et scientifiques un instrument de travail permettant de comprendre
la problématique de la mission des universités et instituts
supérieur face aux attentes de la population d'Uvira pour
l'avancement et l'épanouissement des sciences humaines et sociales en
général et la sociologie en particulier.
2. ETAT DE LA QUESTION.
Amuri Mpala-Lutebele,1(*) dans le Pacte de Modernisation de l'Enseignement
Supérieur et Universitaire en République démocratique du
Congo : une stratégie de développement durable, montre que
face aux différents maux qui ont plongé le système
éducatif congolais en crise sans précédent en particulier
l'enseignement supérieur et universitaire et qui survit encore
grâce à la volonté conjuguée des parents,
étudiants et enseignants pareille à une sorte d'organisation non
gouvernementale (ONG), l'enseignement supérieur et universitaire en R.D.
Congo adopte le pacte de modernisation comme stratégie pour un
développement durable (PAEM). Ainsi, l'université congolaise est,
selon lui, à l'heure de sa renaissance (renaître suppose la mort
préalable et l'itinéraire de vie précédent qui a
conduit à la mort) car elle était née dans un contexte
colonial, elle n'a jamais connu une libération totale, un
épanouissement intégral. Elle a plutôt connu une croissance
perturbée par des sautes d'humeur socio-politiques alors que son enfance
sous des noms tels que « Lovanium » présageait un avenir
florissant.
Dans la revue Africain, Bulyalimwe Marero,2(*) dans son article « Quels
défis pour l'avenir de l'enseignement supérieur au
Congo » trace un tableau sombre de l'enseignement universitaire
en RDC dans son évolution qui a connu les trois étapes, à
savoir les débuts de 1954-1971 dont on voit la fondation de trois
universités et de plusieurs instituts supérieurs à
Kinshasa. Différentes des autres, cette étape, cependant, a connu
une excellente qualité de l'enseignement et un nombre limité
d'étudiants ; celle de dès 1971 caractérisé
par le regroupement de tout enseignement supérieur au sein de l'UNAZA
marqué par la politisation des institutions ainsi qu'un écart de
plus en plus croissant entre le nombre d'étudiants et les
possibilités d'accueil ; et enfin, les années 90 où
on assiste à la création d'une multitude d'universités
privées.
Kalumuna Ndagano3(*) dans son étude sur la problématique
de l'implantation du CUB: Analyse praxéologique, étant l'une
des institutions d'enseignement supérieur qu'abrite la ville de Bukavu,
il partage avec ses consoeurs institutions d'enseignement supérieur et
universitaire du pays par la contribution au développement de la
recherche et l'élévation du niveau scientifique, culturel et
professionnel en assurant une formation des cadres. Cependant, cette
institution est combattue par certains intellectuels, fils et filles de la
province.
C'est ainsi qu'il voulait connaitre les raisons profondes de
l'hostilité de cette catégorie d'intellectuels à
l'égard de l'implantation du CUB et aussi la quintessence de la
politique de gestion des ressources mises en oeuvre par le CUB pour atteindre
ses objectifs institutionnels et pour assurer sa survie face à la menace
que fait peser sur lui une telle hostilité.
Avec la méthode praxéologique, il arrive au
résultat selon lequel la décentralisation des institutions de
l'ESU a apporté un nouveau souffle aux parents dépourvus de
moyens de faire étudier leurs enfants loin d'eux.
Quant à l'analyse des opinions des intellectuels,
l'implantation du CUB serait qualifiée d'une « aventure
académique » même si la réalité
d'émergence s'impose déjà sur la scène
universitaire de Bukavu grâce à sa réputation quant
à la qualité des enseignements qui y sont dispensés,
à ses effectifs d'étudiants voire sa coopération
interuniversitaire.
Il serait critiqué de ne pas affirmer, infirmer ou
nuancer ses hypothèses qui consistaient en la crainte de la concurrence
déloyale et d'avoir au centre de ses préoccupations la
rationalité de ses ressources dans la conclusion.
Max Kupelesa,4(*) dans son étude sur le défi de la
qualité de l'éducation scolaire en RDC, montre que
malgré le désenchantement que suscitent bien la persistance des
maux qu'on doit s'efforcer d'éradiquer, l'école continue à
mobiliser les populations congolaises autour d'une espérance majeure,
celle de sortir de la pauvreté, de l'ignorance et du
sous-développement. Il reste que l'école congolaise va
très mal, et que la mise sur pied d'une école de qualité
est un impératif qui exige des évolutions majeures de la part de
tous les acteurs et consommateurs de l'école congolaise. Il enrichit ses
pensées en affirmant qu'il n'y a pas que le SIDA qui tue, une mauvaise
école est le virus le plus dommageable dans un contexte de
sous-développement chronique et que les moyens utilisés contre le
SIDA doivent être quadruplés pour réédifier
l'école efficace partout en RDC. Dans cette étude, il donne
quelques défis à relever.
Monnerat Claude,5(*) dans son article portant sur l'enseignement
supérieur, décrit les changements et les transformations
qu'a subit le milieu universitaire surtout à travers l'introduction de
communication de masse, l'enseignement programmé, le
développement des sciences et de la technologie accroissant le potentiel
économique, la découverte de l'énergie nucléaire,
usages des machines électroniques, l'accès du Tiers-Monde
à la vie ; ont changé et transformé la
mentalité de l'homme si bien que leur usage exige la formation de
spécialistes hautement qualifiés et prenant une nouvelle
expansion étant celle de la recherche. En fin, il insiste que toutes les
universités puissent se conformer et s'adapter à ce changement.
Nyembwe Tshikutambila,6(*) dans son article sur la crise de l'enseignement
supérieur au Congo/UNILU, décrit la situation
médiocre de l'étudiant congolais qui devrait incontestablement
vivre des subsides de l'Etat en espérant qu'au bout de ses cinq
années des études universitaires, obtenir un poste bien
rémunérer. Outre cet état psychologique dans le chef de
l'étudiant congolais, il déplore encore l'insuffisance et parfois
l'absence des écoles techniques et professionnelles au niveau du
secondaire en affirmant que la formation à large échelle de
manoeuvres, d'agents moyens qualifiés dans tous les secteurs de
l'activités nationale est tout aussi importante que celle des cadres
intellectuels en nombres forcément réduit.
Ntakwinja Kalangira,7(*) dans son étude sur la scolarisation des
filles dans le milieu en mutation socioculturelle : lecture des facteurs
favorisants et non favorisants, cas des écoles de Ciriri ; a
voulu interpeller les acteurs sociaux et le pouvoir public dont la mission
originelle est d'assurer le bien-être des citoyens dans tous les domaines
de la vie, afin de s'employer davantage à l'amélioration des
conditions de vie des filles dans le milieu scolaire. En outre, elle a voulu
comprendre les facteurs limitant et favorisant la scolarisation des filles,
afin de contribuer à leur épanouissement social.
Les quatre problèmes majeurs qui minent l'accès
et la qualité de l'enseignement en RDC selon le constat de la Banque
Mondiale auxquels elle veut faire face engendrèrent le retard de
scolarisation de plus de 16% pour les garçons contre 12% de filles en
2001, sont :
- Une couverture relativement faible au niveau primaire avec
de grandes inégalités dans l'accès et une extension
incontrôlée au niveau du secondaire ;
- Une grave détérioration de la qualité
de l'éducation à tous les niveaux ;
- Un système d'administration scolaire lourd et
désuet ;
- Un niveau très bas de dépenses et un
système de financement inefficace et inéquitable.
Elle part des hypothèses selon lesquelles le
chômage, certains usages et moeurs défavorables à la
scolarisation des filles, la taille de ménage, la méconnaissance
de droits à l'éducation,... constituent les facteurs de
motivation et de démotivation ; et le financement efficace par
l'Etat comme celui qui favoriserait l'accès égal des filles aux
institutions d'éducation à travers la sensibilisation par les
ONGD, la vulgarisation des textes, l'amélioration de la qualité
de l'éducation,... comme mécanismes d'intervention par le pouvoir
public pour encourager la scolarisation des filles.
Sous la méthode structuro-fonctionnalisme de Talcott
Parsons et les techniques d'observation, d'entretien semi-directif et
documentaire, elle arrive au résultat selon lequel le nombre
élevé d'enfants qui sont scolarisables dans la famille, la taille
de ménage, les activités exercées par les filles
après cours, les sections organisées dans les écoles, les
coûts élevés de l'éducation, le manque de frais, le
mariage, la grossesse sont autant des facteurs qui bloquent la scolarisation
des filles à Ciriri. L'ambition des filles ou motivations des filles, le
niveau d'étude des parents, les revenus des parents en constituent les
facteurs favorisant la scolarisation.
La présente étude se différencie de ces
précédentes par sa manière ou façon de mener une
étude analytico-dialectique des la mission sur des institutions
d'enseignement supérieur et universitaire implantées dans le
milieu rural par rapport aux attentes ou besoins de la population en terme
d'évaluation sur le soubassement du paradigme
praxéo-sociologique.
3. PROBLEMATIQUE.
La prolifération des instituts d'enseignement
supérieur et universitaire est un phénomène qui se
remarque à la fin du XX è et au début de ce XXI
è siècle et cela dans les milieux urbains comme ceux
ruraux, à l'ère de la course vers l'industrialisation et de
« la mondialisation » des pays n'ayant pas les mêmes
conditions et réalités historiques, économiques, sociales,
démographiques, culturelles,...
Malgré cette connaissance « Tout chemin
mène à Rome », il s'observe des obstacles dans le
cheminement vers cet idéal, parfois en ne sachant pas sous quelle
fondation commencer. Les modèles des pays actuellement qualifiés
des « développés »,
« évolués », nous renseignent que ces pays
avaient d'abord commencé à financer les sciences et les
recherches en les réservant des montants considérables dans leurs
budgets c'est-à-dire en investissant dans le savoir et l'intelligence de
l'homme (le secteur éducatif et de la formation en
général).
C'est ainsi qu'en Iran, le rapport relève qu'il y a un
médecin pour 6 personnes. Par contre, dans les grandes villes de Suisse,
il y a un médecin pour 674 habitants, tandis que dans les régions
de montagnes 1 490 habitants n'ont à leur disposition qu'un seul
médecin8(*).
Dans les pays du tiers monde, les centres urbains sont seuls
à profiter du progrès technique, médical,
économique et technologique.
Au Kenya, dans la capitale Nairobi, les statistiques
relèvent qu'il y a 1 médecin pour 672 habitants, mais dans les
régions rurales, 1 médecin pour 25 000 habitants. Le nombre de
médecins est ainsi 38 fois plus faible en brousse qu'en ville9(*). Cela s'explique par le fait que
c'est en ville où on reproduit le système de formation des pays
industrialisés et qu'ils trouveront une clientèle et
infrastructure nécessaire (électricité, pharmacie,
communication) pour leurs méthodes coûteuses (modernes) qu'ils ont
apprises.
Disons simplement que face à cette situation, les pays
industrialisés ont dépouillé le Tiers Monde de ses cadres.
Dans la seule année de 1970, 11 236 universitaires, ont
émigré vers les USA, parmi lesquels 2 211 médecins. Et
cela a représenté une « aide » de 3.6
milliards U.S de Tiers Monde aux USA, si l'on tenait compte du coût de la
formation de ces cadres10(*).
Malgré la politique de la planification familiale, la
population de l'Afrique en général et de la RDC en particulier
connait une explosion démographique considérable composée
essentiellement des jeunes (en RDC, plus de 68 008 922 habitants en
2008)11(*).
C'est ainsi que dans la croissance de la population,
les jeunes doivent être soumis à instruction sérieuse car
la population en tient compte et le développement national en
dépend.
Cependant, en RDC, ce système d'encadrement
éducationnel passe par trois étapes, à savoir :
l'école primaire, l'école secondaire et l'école
universitaire et supérieure est confronté à de multiples
problèmes et cela depuis l'indépendance entre autres, la baisse
du niveau de l'enseignement, les déperditions scolaires et de
l'encadrement, le chômage des cadres formés, l'épuration de
l'intelligentsia et par rapport au constat du sociologue Pilo Kamaragi,
l'inadéquation entre les études et le travail pour ne citer que
cela malgré lesquels les effectifs des élèves et
étudiants évoluent et l'octroi des diplômes s'accroît
résultant de l'absence d'éthique et de la déontologie
professionnelle conduisant à une crise intellectuelle.
L'effectifs des élèves varie de 2.137.104
élèves en 1966 - 1967 à 4.552.120 élèves en
1979 - 1980 ; de 292 196 élèves dans les écoles
publiques, de 606 081 élèves dans les écoles
conventionnées et de 24 987 élèves dans les
écoles privées de 1986 à 2002 pour le secondaire ; le
taux de scolarité est de 76% en milieu urbain et 48% en milieux rural,
et en 2001-2002, le taux de scolarisation brut au niveau primaire était
estimé à 64% et à environ 23% au secondaire. Ces taux sont
restés stables pendant une très longue durée et de
75% de taux de croissance de 1986 en 2002 ayant comme taux moyen de croissance
moyens des effectifs de 18,8 à l'école secondaire et de 24,3 au
supérieur de 1960 à 1977, de 4,4 au secondaire et de 6,0 au
supérieur de 1977 à 1987, de 5,7 au secondaire et de 7,1 au
supérieur de 1987 à 1996, de 0,9 au secondaire et de 11,3 au
supérieur ; de 4.718 étudiants en 1966 - 1967 à 29.395
étudiants en 1979 - 1980 pour le supérieur, 200 000
étudiants en 2001-2002. De 31 étudiants au 15 janvier 1954,
l'annuaire statistique/Unesco indique 379 867 étudiants dont 85 811
du secteur privé. Le nombre d'étudiants pour 100.000 habitants
n'a cessé d'augmenter depuis l'indépendance ; il est passé
de 5 en 1960 à 102 en 1980/81, 358 en 2001-2002. La proportion des
filles est de 30%, pour l'année académique 2008-2009. Taux
d'alphabétisation hommes : 95 % (2005), femmes : 84,9 % en
2005.12(*)
Le taux d'inscription brut passe de 60% en 1960 à 95%
en 1980 à l'école primaire, de 3% en 1960 à 24% en 1980
à l'école secondaire et de 0,04% en 1960 à 1,2 ou 1,5% en
1980 à l'université. Et le nombre des diplômes
délivrés varie de 13 diplômes en 1960 à 1.370
diplômes universitaires en 1979. Le nombre de diplômes d'Etat
délivrés à l'issue du secondaire varie de 2.777 en 1967
à 20.701 diplômes en 197913(*).
En comparaison avec de nombreux autres pays africains, le
nombre d'étudiants pour une population de 100 000 habitants est
relativement élevé.
Le même annuaire donne le ratio d'encadrement pour les
établissements publics d'un professeur pour 88 étudiants dans les
universités, 187 dans les Instituts Supérieurs
Pédagogiques et 479 dans les Instituts Supérieurs Techniques. La
part des dépenses de l'ESU dans le budget du secteur de l'Education
était de 25% en moyenne entre 1980 et 1989 et actuellement la part du
budget de l'Etat consacrée à l'ESU ne dépasse pas 2%
depuis près de trois décennies.
De ces trois étapes du système
éducationnel en RDC, le système universitaire demande un accent
particulier car il intervient directement dans l'humanisation de l'homme et
dans la formation des élites et cadres.
Avec trois universités en 1959, dont UNIKIN, UNIKIS et
UNILU qui, actuellement ne répondaient plus aux besoins des finalistes
de l'école secondaire du pays, la RDC en comptait, en 2002, 326
établissements, en 2003, 1 107 établissements d'enseignement
supérieur et universitaire dans lesquels on trouvait 488
établissements publics et 619 établissements privés ;
et 50 ans après (en 2009), plus de 800 universités et plus de
1.000 instituts supérieurs sous prétexte de désenclaver le
milieu académique dans le fin fond de la province et territoire et de
contribuer au développement de la RDC occupant une place
déplorable et minimale dans les classements internationaux des
universités dans le monde; dans lesquels le Ministère de l'ESU en
avait fermé 126 privés, dont 05 au Sud-Kivu ne remplissant pas
les conditions de viabilité sur toute l'étendue de la
RDC.14(*)
La cité d'Uvira qui constitue le champ d'investigation
se trouve avec plus de 5 universités et plus de dizaine d'instituts
supérieurs.
Bien que fermé, les milieux ruraux connaissent une
autre forme de prolifération de ces instituts supérieur et
universitaire. Les universités et instituts supérieurs
« considérés de remplir les conditions de
viabilité », y érigent leurs extension.
Le sociologue belge Benoît Verhaegen a écrit ceci
en rapport avec les universités et instituts supérieurs en
RDC : « L'enseignement supérieur et universitaire
(ESU) au Zaïre n'est pas en crise. Il est en voie de disparition. La
formation dispensée, dans ses instituts et dans ses facultés, est
tombée en-dessous du seuil qui permet de prétendre à une
qualification professionnelle de niveau supérieur. Il y a
déjà quelques années que l'ESU ne produit plus de nouveaux
savants, de nouveaux professeurs ou de nouveaux chercheurs ;
bientôt, il ne produira plus de nouveaux
universitaires»15(*), car certaines d'entre elles n'agissent plus
conformément à leurs missions, leurs objectifs ou encore ne
répondent pas aux attentes ou aux besoins de la population.
En définitive, deux questions guideront notre analyse
à savoir :
- Pour quoi les universités et instituts
supérieurs d'Uvira n'agissent pas efficacement par rapport à leur
mission et par rapport aux attentes de la population ?
- Comment faire face aux problèmes d'enseignement
supérieur et universitaire en RDC au regard de la situation observable
à Uvira ?
4. HYPOTHESES.
Pour Mascotsh Nday wa Mande, l'hypothèse
« est un préjugé, un présupposé ou
une formulation préalable de la réalité fondée sur
une intuition scientifique qui implique une arrière plan culturel et
scientifique, une expérience suffisante ».
En outre, poursuit-il, l'hypothèse « est
une proposition des réponses aux questions que l'on pose à propos
de l'objet d'étude et qui peut être soit confirmé,
infirmée ou nuancée conformément aux
réalités trouvées16(*) ».
Ce qui fait que les universités et instituts
supérieurs d'Uvira n'agissent pas efficacement par rapport à leur
mission et par rapport aux attentes de la population serait l'envie de
s'enrichir, d'avoir l'argent de la part des populations et du gouvernement
congolais et autres bailleurs des fonds (nationaux et étrangers) et le
moyen de faire face aux problèmes d'enseignement supérieur et
universitaire serait de les démocratiser en collaborant avec
d'autres universités à renommée internationale.
5. DELIMITATION DU SUJET.
Nous avons délimité ce sujet sur le plan
typologique, spatial et temporel.
Sur le plan typologique, notre étude se situe dans le
domaine de la sociologie de l'éducation du fait qu'elle veut expliquer
des faits sociaux dans le domaine de l'éducation.
Spatialement, la cité d'Uvira a été le
champ de nos recherches, car avons constaté que ce sujet n'y attirait
presque pas la curiosité de population en général et
celle des chercheurs en particulier, et cela pour la période allant de
2005 à 2010 car c'est une période pendant laquelle la cité
d'Uvira a assisté à une prolifération des instituts
supérieurs et universités.
7. DIFFICULTES
RENCONTREES.
« Il n'y a pas de rose sans
épines » dit-on et surtout que ce travail n'est pas un
noix épluché.
Pour sa réalisation, cette étude est le fruit
de plusieurs sacrifices et surtout parce qu'il était question de
récolter les données des opinions mais aussi des données
très sensibles.
En effet, au cours de nos recherches sur le terrain, nous
avons eu des difficultés de différentes sortes entre
autre :
- La désirabilité sociale ;
- L'indisponibilité de certains
enquêtés ;
- Le refus aux diverses autorités académiques
à répondre à certaines de nos questions.
Cependant, pour contourner ces difficultés, nous nous
sommes outillé du principe Mascotsh du cours d'eau qui consiste à
aller (avancer) sans reculer en nous déguisant parfois en journaliste,
en nous ressourçant auprès des chefs des promotions et de
prorogeant le temps pour cette recherche.
8. SUBDIVISION DU MEMOIRE.
La présente étude est subdivisée en
quatre chapitres divisés à leur tour en sections hormis le
résumé, l'introduction et la conclusion dont :
- Le premier chapitre est consacré au cadre
théorique, méthodologique et conceptuel;
- Le deuxième chapitre présente le cadre
d'étude ;
- Le troisième chapitre porte sur l'enseignement
supérieur et universitaire en RDC ;
- Le quatrième chapitre affiche les attentes de la
population à Uvira.
Chapitre premier
CADRE THEORIQUE, METHODOLOGIQUE ET CONCEPTUEL
Dans ce premier chapitre de notre travail, il nous sera
question de présenter la théorie étant soubassement de
notre réflexion cadrant analyse, mais aussi la méthode et les
techniques auxquelles nous avons recouru dans notre recherche.
1. CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL.
Pour notre sujet qui s'inscrit dans une dialectique qui
s'inspire de la fonction face à une réalité et
réaction, pour mieux orienter nos analyses, nous avons utilisé
La Théorie de Sociologie Praxéologique (TSP),
théorie mise au point par le sociologue congolais Gaspard Kambaji wa
Kambaji dans la praxéologie sociologique ou le kambajisme, se
rapportant aux rôles et responsabilités du chercheur et s'inscrit
de ce fait dans le fonctionnalisme, ce qui explique ici son couplage avec la
méthode fonctionnelle, l'approche praxéo-configurationnelle et
l'approche comparative.
La sociologie praxéologique se veut un modèle
théorique général d'intervention dans des situations des
crises, des ruptures ou des mutations que traversent la société
humaine en général, celle du Tiers-Monde en particulier pour leur
démocratisation, leur libération et leur développement.
C'est un savoir à quatre (4) paliers dialectiquement liés,
c'est-à-dire une connaissance :
a. Existentielle.
Celle qui va à la rencontre de l'homme dans son milieu
d'existence avec ses problèmes et ses aspirations ou besoins
réels ainsi que les différents obstacles qui empêchent leur
résolution ou satisfaction. Ici, les rôles prédominants du
sociologue sont ceux de clinicien, chercheur et
critique.
b. Contigente.
Une contigence relative qui implique l'insertion des faits
microsociologiques dans des ensembles sociaux plus vastes où il faut
définir de manière significative conditions (économiques,
psychologiques, politiques,...) et moyens (humains, matériels,
financiers, techniques, symboliques,...) à combiner. Les rôles
prédominants du sociologue sont ceux de chercheur et
critique.
c. Interventionniste.
L'identification des besoins, aspirations et problèmes
réels des populations ainsi que de différents obstacles à
leur satisfaction ou résolution (opération de premier
palier) ; la définition des conditions, le choix et la combinaison
rationnels des moyens appropriés (opération du deuxième
palier) (ces opérations) doivent déboucher sur une action de
libération et/ou du développement ; elles doivent permettre
au sociologue d'intervenir ensemble avec les acteurs sociaux concernés
sur le milieu en question pour leur transformation dialectique
réciproque , c'est-à-dire pour la promotion de leur condition
existentielles.
A ce stade, les rôles prédominant du sociologue
sont ceux d'acteur, conseiller, critique, éveilleur de conscience,
agitateur, animateur et socioanalyste.
Comme outils ou techniques d'intervention praxéologique
dans les milieux de travail et autres, le sociologue praxéologue utilise
entre autres : les questionnaires, les entretiens libres, les interviews,
les animations non-directives, les causeries morales, les
causeries-débats, les affiches, les déclarations, les lettres,
les tracts, la presse, les séminaires, les divers enseignements et
publications scientifiques, les prédications religieuses, les
pièces de théâtre, la formation et collaboration
étroite avec certains « individus ou
groupes-relais », les négociations, l'analyse
praxéo-interdiscursive à pratiques langagières
individuelles, organisationnelles et étatiques, les marches, les
grèves, la révolte, la rébellion, les soulèvements,
etc.
d. Prospective.
Une connaissance qui, à partir de ce qui est, des
expériences socio-historiques de libération, de
démocratie, de développement,... tentées, permet de
gérer les imprévus sociaux ainsi que les données sociales
futures « devant être » (choix des devenirs sociaux
possibles et souhaitables) pour l'amélioration sans cesse croissante de
politique et actions dans la gestion de l'ordre du changement social en vue du
mieux-être, du mieux-vivre des populations.
A ce stade, les rôles prédominants du sociologue
sont ceux de critique, chercheur, conseiller, moralisateur,
prévisionniste ou prospectiviste (sondeur des devenirs
possibles, souhaitables des sociétés) et planificateur
(élaboration et proposition de nouveaux plan de gestion, d'action et de
développement).
Nous entendons par université, mot
venant du latin universitas magistrorum et scholarium et
désignant à l'origine la corporation des enseignants et des
étudiants d'une même ville, un établissement qui
fédère en son sein la production (
recherche),
la conservation (publications et bibliothèques) et la transmission (
études
supérieures) des différents domaines de la
connaissance.
Le terme
« université » est issu des
civilisations occidentales qui le créèrent à partir du
XIe siècle pour désigner une organisation regroupant
l'universalité des collèges d'étudiants.
Cependant, ces différentes organisations ne
revendiquaient pas la compilation et l'élaboration de l'ensemble des
savoirs, mais seulement leur enseignement, ce qui les distinguait alors de
l'université.
Elle se distingue en cela des écoles et de grandes
écoles, qui sont centrées sur la seule transmission d'un domaine
bien défini de la connaissance. Un philosophe américain, a
défini en 1891 l'université comme « une association
d'hommes [...] dotée et privilégiée par l'État, en
sorte que le peuple puisse recevoir une formation (guidance) intellectuelle et
que les problèmes théoriques qui surgissent au cours du
développement de la civilisation puissent être
résolus »17(*).
La définition de Pierce renvoie au latin classique
où l'expression universitas hominorum (« association
d'hommes ») désigne ce que nous nommons aujourd'hui une
personne morale ou une personne juridique. Elle rappelle aussi le latin
médiéval, celui de l'époque où l'université
occidentale est apparue, dans lequel le mot universitas désigne
une communauté ou une corporation.18(*)
Kambaji wa Kambaji comprend par université
démocratique comme une institution de pensées
scientifiques de haute portée épistémologique,
théorique et pratique ; protectrice d'énergies
intellectuelles, critiques de libération et de développement
fondées sur des valeurs républicaines dont essentiellement :
- Une certaine autonomie structurelle et fonctionnelle
impliquant une indépendance dialectique vis-à-vis du pouvoir
politique ;
- Les élections libres, transparentes et
démocratiques de grands responsables (autorités
académiques et administratives, doyens des facultés,...), en lieu
et place des nominations politico-idéologique ou
tribalo-provincialistes ;
- Le respect des droits et libertés fondamentaux de
tous les agents opérateurs de l'institution ;
- L'indépendance de l'esprit et la liberté
académique impliquant le droit et le devoir de produire des
enseignements et des oeuvres scientifiques de qualité en dehors de toute
forme de contrainte ;
- Le sens de responsabilité scientifique, sociale,
politique et morale impliquant l'engagement conscient à l'idéal
de développement de l'homme et de la société ;
- La culture de l'excellence en luttant contre la
médiocrité et ses supports ;
- La critique et l'autocritique permanente, gages de tout
débat scientifique ;
- La culture des textes qui signifie le sens du respect et de
l'application rationnelle des règlements en vigueur ;
- La rationalité socio-économique ou
politique ;
- La technologie discursive de développement.19(*)
L'université multiculturelle, pour lui
encore, est une université où doivent coexister pacifiquement et
de manière égalitaire, dans la tolérance ou l'acceptation
mutuelle, différents groupes tribaux, ethniques et raciaux sur base des
principes de « solidarité » et de
« communication interculturelle » par
référence à l'universalisme de
« sujet »20(*).
Par contre, la désuniversitisation,
est un processus consistant à enlever le caractère ou le contenu
universitaire à une institution d'enseignement supérieur,
à une ville, à un homme,... ; ou à freiner
l'expansion du système universitaire dans une
société ; ou à combattre la liberté
académique (étouffement de l'esprit critique) et à violer
les droits fondamentaux du corps académique et scientifique ; ou
à décourager, à limiter ou à ne pas financer, )
limiter ou à ne pas financer les recherches ; à marginaliser
ou à isoler l'université de la société (de son
environnement) ; ou à ne pas équiper conséquemment
l'université,... ; bref, à torpiller la culture, la une et
l'action universitaire.21(*)
Yves Alpes entend par la démocratisation de
l'enseignement22(*), la réduction de l'effet de l'origine sociale
sur la réussite scolaire. Dans un système d'enseignement
démocratique, l'accès aux niveaux les plus élevés
ou aux filières les plus prestigieuses ne devait dépendre que du
talent ou de performance individuelle selon le principe méritocratique.
Madeleine Grawitz attend par attente23(*), concept
psychosociologique, un d'état d'esprit subjectif
influencé par la capacité de l'individu à une situation
à venir qu'il anticipe, souvent en fonction de son expérience
passée.
Poursuit-elle, l'enseignement vient du latin
insignire c'est-à-dire marquer d'un signe. Dans son sens
sociologique ce mot signifie la transmission des connaissances
théoriques et culturelles en liaison étroite avec le type de
culture d'une société.
L'institution, quant à elle, est une
notion ambiguë, polysémique dont la signification a varié et
varie encore.
Selon Maurice Hauriou, une institution est une idée
d'oeuvre ou d'entreprise réalisant dans un milieu social et par la
réalisation de laquelle un pouvoir muni prérogative juridique
s'avère nécessaire24(*).
Dans l'usage classique, elle était utilisée
sous deux emplois principaux. D'abord, elle désignait
l'ensemble des lois qui régissent une cité et ensuite les
ressorts qui mettent en oeuvre leur exercice régulier25(*).
Dans la sociologie française, retenons la
définition de Fauconnet et Mauss, disciples de Durkheim, qui pour eux,
les institutions sont l'ensemble des actes et des idées toutes
instituées que les individus trouvent devant eux et qui s'imposent plus
ou moins à eux ; et Durkheim enchaine, on peut appeler
institutions, toutes les croyances et tous les modes de conduite
institués par la collectivité. Dans cette optique, l'institution
est synonyme de régulation sociale et constitue l'objet même de la
sociologie.26(*)
Typologie des institutions.
De manière générale, la pensée
classique s'est orientée dans deux voies l'une que l'on peut appeler
politique et l'autre pédagogique.
- Dans l'acception politique : les institutions sont
dominées par le personnage du législateur qui est au centre. Ce
dernier donne des lois au peuple, fixe des manières qui deviennent
obligatoires pour chaque citoyen, à sa place et à son rang.
- Dans l'acception pédagogique : elles consacrent
à l'apprentissage de la discipline dans les organisations
administratives, industrielles et scolaires. Elles permettent ensuite au sujet
de développer son sens des initiatives, de ne s'enfermer dans ce qui lui
est expressément prescrit par son rôle.
2. CADRE METHODOLOGIQUE.
Dans cette seconde section de ce deuxième chapitre,
nous allons épistémologiquement décrire les
différentes techniques et la méthode utilisées et
justifier ou montrer pour quoi nous les avons choisies et en quoi elles nous
ont été utiles.
a. Les techniques.
Les techniques, pour Mascotsh Nday wa Mande
« sont des instruments de mesure et de repérage des
phénomènes sociaux ; elles servent donc à la
récolte des données et à leur
dépouillement27(*) ».
Dans cette optique, pour mieux saisir et analyser la mission
des instituts supérieurs et universités et les attentes de la
population de la cité d'Uvira, l'usage des techniques de récolte
et de traitement des données nous a été indispensable.
En effet, dans la collecte des données, nous avons
usé la technique d'échantillonnage, la technique d'observation,
l'interview, l'enquête par questionnaire, le témoignage et la
technique documentaire afin de ne pas tomber dans la
bibliothécophobie.
Lors du traitement des données, nous avons
utilisé la technique d'analyse statistique.
1°. Les techniques de collecte des
données.
- La technique d'observation participative:
est une technique consistant à porter une attention de façon
systématique à une personne, à un groupe, à une
activité, un événement, une situation. Elle nous a permis
de vérifier les effectifs dans les auditoires, le climat et l'ambiance
dans lesquels les enseignements sont dispensés.
- La technique d'interview : est un
procédé d'investigation utilisant un processus de communication
verbale entre deux personnes dans le but de recueillir les informations
concernant un objet fixé. Elle a été utilisée lors
des échanges avec les étudiants, les autorités
académiques, les chefs des entreprises publiques et privées, la
communauté,...
- Enquête par questionnaire : est
une technique qui consiste à poser à un ensemble défini
des personnes, une série des questions concernant le problème sur
lequel des informations sont attendues. De part leur formes, nos questions
étaient des questions ouvertes et selon leur contenu, elles
étaient des questions de fait visant à recueillir des
informations sur les faits objectifs et des questions d'opinion visant à
recueillir un avis personnel ou un jugement.
- Le témoignage : dans son sens
épistémologique, est une technique
épistémologique qui permet au chercheur de vérifier les
informations sur le sujet porteur d'objet de connaissance à la
lumière des sujets vécus de la réalité afin d'en
rendre publique. Elle nous a permis d'être en contact avec les anciens
des universités et instituts supérieurs d'Uvira.
- La technique documentaire : est une
technique consistant à faire des recherches dans les ouvrages. Elle nous
a été utile dans la réalisation de l'état de la
question, des statistiques, dans l'explication de la théorie, de la
méthode, des approches et les techniques, et enrichir en nous
fournissant d'autres éléments qui ont consolidé les
données récoltées sur le terrain.
2°. Les techniques de traitement des
données.
- La technique d'analyse statistique :
est une technique qui nous a permis de quantifier nos données afin de
les utiliser dans les tableaux, les graphiques, les diagrammes et dans les
schémas.
b. La méthode.
Avant de parler sur la méthode utilisée, nous
allons d'abord attribuer et déterminer le champ sémantique du mot
« méthode » selon les entendements de quelques
sociologues congolais, malgré son caractère
polysémique.
Pour Kambaji wa Kambaji Gaspard, la méthode
« est une démarche de l'esprit, un mode de raisonnement et
de combinaison d'un ensemble cohérent d'opérations, de principes
et de stratégies ; ensemble logistique qu'un chercheur doit adopter
en fonction de la nature de son fait d'analyse, de ses objectifs, et appliquer
tout au long de sa recherche pour la compréhension et l'explication du
phénomène étudié.»28(*)
Aussi, pour Mascotsh Nday wa Mande, « est un
chemin intellectuel qui nous permet de relier l'objet d'étude aux
objectifs tout en démontrant les fondements de cette liaison. Elle est
une démarche à la fois théorique et appliquée au
moyen de laquelle l'esprit déploie par le biais des outils de collecte
et de sélection pour atteindre un ou des objectifs qu'on s'assigne au
départ de la recherche29(*) ».
Eu égard, pour appréhender ces
différentes logiques et mieux atteindre la nature de la
réalité sociale, nous avons opté d'utiliser la
méthode fonctionnelle relativisée de Robert King Merton.
La méthode fonctionnelle est une méthode qui
s'articule autour du concept de « fonction » tirant son
origine de l'école anthologique anglaise, plus précisément
dans les recherches de Radcliffe-Brown exprimant à la fois les relations
d'interdépendance entre les institutions et la relation et la relation
que les institutions entretiennent, les modes d'activité et de
pensée entretiennent avec la structure sociale au maintien de laquelle
elles concurrent. Pour Radcliffe-Brown, la fonction sociale d'un particulier
c'est la contribution qu'il apporte à la vie sociale
considérée comme ensemble du fonctionnement du système
social.30(*)
Au départ appelé fonctionnalisme absolu
reposant sur les trois postulats suivants :
- Le postulat de l'unité fonctionnelle de la
société selon lequel tous les éléments culturels et
les activités sociales sont fonctionnels pour le système social
ou culturel tout entier ;
- Le postulat du fonctionnalisme universel selon lequel tout
élément culturel ou social remplit une fonction ;
- Et enfin, le postulat de nécessité selon
lequel chaque élément culturel ou social est indispensable ;
par sa critique, Merton le relative.
En le relativisant, il arrive à introduire quatre
nouveaux concepts fonctionnels, à savoir :
- En remplacement du postulat de nécessite, il
définit la notion d'équivalent fonctionnel et de substitut
fonctionnel, de même qu'un seul élément peut avoir
plusieurs fonctions, de même une seule fonction peut être remplie
par des éléments interchangeables.
- La notion de « dysfonction » :
alors que la fonction est, parmi les conséquences observées,
celles qui gênent à l'adaptation ou à l'ajustement du
système. Cette notion assouplit le postulat d'une unité
fonctionnelle de la société et révèle que la
société ne peut pas réaliser qu'une intégration.
- La notion de « fonctions manifestes »
et
- « fonctions latentes » : les
fonctions manifestes sont conséquences objectives qui, contribuant
à l'ajustement ou à l'adaptation du système ; les
fonctions latentes sont, corrélativement, celles qui ne sont ni
comprises ni voulues.
A travers cette méthode, nous avons voulu comprendre,
analyser la mission et démasquer les réalités
cachées (derrières) des universités et instituts
supérieurs en cité d'Uvira.
c. L'approche praxéo-configurationnelle et
l'approche comparative.
Création savante du sociologue et
épistémologue congolais Mascotsh Nday wa Mande, cette approche
est définie comme une démarche théorique et pratique qui
vise la mise au point des facteurs conditions et agents propice à la
production des idées neuves susceptibles de servir le vecteur du
développement, de réalisation humaine dans une contrée
urbaine et/ou rurale à partir de l'action, la pensée de ses
propres habitants secondés par l'action, la pensée des animateurs
et organismes extérieurs grâce à l'accord du pouvoir
public.
Elle nous a été utile dans
l'opérationnalisation afin de faire face aux problèmes de
l'enseignement supérieur et universitaire. L'approche comparative nous a
été utile dans l'étude et l'analyse interuniversitaire ou
interinstitutionnelle.
Chapitre second
CADRE D'ETUDE
Ce chapitre présente globalement le cadre de
notre étude qui s'inscrit fondamentalement dans la connaissance du
fonctionnement de l'enseignement supérieur et universitaire en RDC, une
étude appliquée à la cité d'Uvira. Ainsi, ce
chapitre comprend deux points importants : les aspects morphologiques de
la cité d'Uvira et un aperçu sur l'enseignement supérieur
et universitaire en RDC.
I. ASPECTS MORPHOLOGIQUES DE LA CITE D'UVIRA.
Dans ce point, il s'agit de faire une étude
monographique de la cité d'Uvira en commençant par son historique
et puis sa situation géographique, politico-administrative,
socioculturelle, démographique et économique.
1. Historique de la cité
d'Uvira.
La cité d'Uvira se trouve dans le territoire d'Uvira
officiellement découpé en 6 cités dont : la
cité d'Uvira, la cité de Kagando, la cité de Runingu, la
cité de Sange, la cité de Luberizi et enfin la cité de
Lemera.
Ces cités ont été créées
le 29 juin 1987 à Gbadolite par le président du Zaïre
(MOBUTU) par l'ordonnance-loi n° 87238 du 29 juin 1987, portant
création et délimitation des cités de l'ancienne
région du Kivu.
Cependant, suite aux contestations et aux refus des chefs
coutumiers, 3 cités seulement sont opérationnelles à
savoir la cité d'Uvira, la cité de Kagando et celle de Sange.
2. Situation
géographique.
La cité d'Uvira est située dans le territoire
d'Uvira, province du Sud - Kivu, en RDC. Elle est comprise entre le lac
Tanganyika et la chaîne des montagnes de Mitumba. Elle a une superficie
estimée à 16 km2. Elle se trouve à 13°15'
de latitude Nord et 29° 8' 45'' de longitude Est et à plus ou moins
750 m d'altitude.
Elle est limitée :
- Au Nord : par la cité de
Kagando-Kiliba ;
- Au Sud : par la rivière Ruzizi ;
- A l'Est : par le lac Tanganyika ;
- A l'Ouest : par la chaîne des montagnes de
Munanira.
De sa géographie, la cité d'Uvira est un
carrefour sur lequel passent ceux qui vont et reviennent du Burundi, de la
Tanzanie, de la Zambie et du Katanga. Elle est voisine à la capitale
burundaise et fréquemment visitée par les habitants de cette
capitale.
a. Relief et climat.
La cité d'Uvira est constituée en grande partie
par la plaine où est concentrée sa population. La petite partie
restante est constituée des collines élevées et est
presque inhabitée par la population. Son relief est dominé par
une plaine variant entre 780 m et 900 m au-dessus du niveau du lac.
Son climat est du type sub-tropical à basse altitude.
Elle connaît deux saisons dont la saison de pluie qui dure environ huit
moins allant d'octobre à mai dans les moyens et hauts plateaux et moins
de sept moins dans la plaine. La saison sèche, quant à elle, est
longue dans la plaine par rapport à la partie montagneuse de la
cité et dure environ deux à trois mois.
Les températures varient suivant les saisons et
relief. Elles sont minima pendant la saison sèche et sont de l'ordre de
20° à 30° dans la plaine et de 15° à 25° dans
les hauts plateaux.
b. Les sols, la végétation et
l'hydrographie.
Dans cette cité, on y rencontre une diversité
des sols. C'est le cas notamment des sols argileux abondants dans la partie
montagneuse et les sols alluvionnaires très abondants dans les bas
fonds. Les alluvions lacustres sont de deux types : il y a celles qui
forment les terrasses et celles qui couvrent les fonds du lac Tanganyika. Ces
sols étant sableux, sa valeur agricole est fortement réduite.
La végétation qui y est, est du type d'altitude
et est essentiellement dominée par les savanes herbeuses à
faibles couvertes végétales. Dans les bas fonds, on trouve les
terrains marécageux tandis que sur les montagnes, on trouve des
arbustes.
De l'Ouest à l'Est, la cité d'Uvira est
traversée par plusieurs cours d'eau comme : Kambekulu, Kabimba,
Kalungu, Zengeza, Ruzizi, Kamongola, Kalimabenge, Mulongwe, Kavimvira. A part
ces cours d'eau, il y a bien d'autres ayant un débit insignifiant et
occasionnel pendant la saison de pluie et causant même des pertes en vies
humaines voire matérielles, comme Kagembe, Kibondwe et Kabindula.
Nous ne manquerons pas de citer le lac Tanganyika
situé à l'Est de la cité, important de ses richesses et
dans lequel se déversent tous ces cours d'eau. Signalons d'outre cela,
il y a encore un aspect hydrographique non négligeable, à savoir
l'étang de Nyangara situé au Nord de la cité et qui, lui,
n'a pas réussi à se déverser complètement dans le
lac Tanganyika.
3. Situation
politico-administrative.
La cité d'Uvira était le chef lieu de la
sous-région du Sud-Kivu avant la création de la province du
Sud-Kivu en 1989. Actuellement, Uvira est une cité et en même
temps chef-lieu du territoire d'Uvira.
Elle est dirigée par un chef de cité, celui-ci
reçoit les rapports des quartiers donnés par les chefs des
quartiers et les joint à son tour à l'administrateur du
territoire.
Elle compte 14 quartiers et à la tête de chaque
quartier, il y a un chef de quartier titulaire et son adjoint. Encore, elle a
182 avenues et 1269 cellules des bases chapeautées toutes par un chef
d'avenue et son adjoint et un chef de cellule au niveau de la cellule avec un
personnel permanent.
4. Situation
socio-culturelle.
a. Education.
La scolarisation des enfants demeure un investissement social
à Uvira car même les familles économiquement faibles se
forcent d'envoyer leurs enfants à l'école malgré leurs
conditions vitales qui sont très précaires.
La cité d'Uvira regorge d'énormes
infrastructures scolaires non négligeables pour la formation de la
jeunesse congolaise.
Ces infrastructures scolaires se situent à quatre
niveaux dont : le niveau maternel, primaire, secondaire et
supérieur/universitaire et sont groupés en six réseaux
à savoir : les écoles conventionnées catholiques
(ECC), les écoles conventionnées protestantes (ECP), les
écoles conventionnées kimbanguistes (ECK), les écoles
islamiques (EI), les écoles non conventionnées (ENC) ou les
écoles officielles gérées par l'Etat congolais et les
écoles privées (EP).
L'enseignement supérieur et universitaire n'y est pas
négligeable car il y a bien des instituts supérieurs et
universitaires comme l'UCB, l'ISDR, l'ISTM, l'ISC, l'UNIC, l'ISP, l'USK. Il est
important de signaler que certaines de ces institutions fonctionnent à
titre privé et d'autres à titre public.
b. La santé.
Dans la cité d'Uvira, la santé est beaucoup
menacée par des diverses maladies surtout les maladies tropicales telles
que le paludisme, le typhoïde et la diarrhée. Ils y existent sous
forme endémique et pandémique.
Cependant, actuellement, elle comprend un hôpital
général de référence appartenant à l'Etat,
quatre polycliniques privées et confessionnelles, 17 centres de
santé appartenant à l'Eglise catholique, protestante,
kimbanguiste et aux privés, 26 dispensaires et centaine de pharmacies
privées.
A part cet hôpital général et les
centres de santé, elle héberge encore 4 centres nutritionnels
thérapeutiques financés par l'UE et d'autres ONG internationales
supervisées par le Caritas, la BCZS et l'ACF.
c. Confession religieuse.
La majorité de la population de la cité d'Uvira
est de la religion chrétienne dans laquelle on trouve l'Eglise
catholique avec le siège de diocèse, la cathédrale et
3 paroisses, l'Eglise protestante avec différentes communautés
dont les pentecôtistes, les méthodistes libres et unis, CBCA,
CELPA et MWEVAM, multiples églises de réveil et enfin l'Eglise
kimbanguiste.
A part ces églises chrétiennes, il existe des
confessions non chrétiennes occupant une minorité de la
population parmi lesquelles nous citons : la confession musulmane,
l'église de « Dieu poisson » (Mayebo),
l'église des domineurs, l'église du 7ème jour,
les témoins de Jéhovah,...
d. Sport et loisirs.
Actuellement, la cité d'Uvira compte deux terrains de
basketball et plusieurs terrains de football parmi lesquels on trouve deux
terrains officiels dont un de football et l'autre de basketball. Ces derniers
demandent une réhabilitation à cause de leur mauvais état.
En dépit de ceci, la cité d'Uvira compte plusieurs équipes
de football dans lesquelles on trouve seulement trois équipes des femmes
(dames).
Elle compte également des maisons
récréatives telles que les salles des spectacles : Baraza la
parokya, la chapelle-école, la grande salle de la paroisse de Mulongwe
et des bars, des boîtes, des dancings clubs, des cabarets, des bistrots
éparpillés dans plusieurs habitations de la cité et les
plages comme celui de Saga I et Saga II.
5. Situation
démographique.
A l'heure qu'il est, cette cité connaît une
démographie assez importante. La grande portion des habitants de la
cité d'Uvira est composée des autochtones et des autres tribus de
la RDC et des étrangers.
Tableau n°1 : La population de la cité
d'Uvira par quartier en septembre 2010.
N°
|
QUARTIERS
|
POPULATION CONGOLAISE
|
POPULATION ETRANGERE
|
TOTAUX
|
H
|
F
|
G
|
Filles
|
TOTAL
|
H
|
F
|
G
|
Filles
|
TOTAL
|
01
|
KABINDULA
|
2232
|
2668
|
3419
|
3760
|
12 079
|
03
|
03
|
07
|
04
|
17
|
12096
|
02
|
KAKOMBE
|
4799
|
4842
|
7399
|
7561
|
24 401
|
01
|
02
|
02
|
01
|
06
|
24407
|
03
|
KALUNDU
|
3429
|
3945
|
6358
|
6072
|
19 804
|
-
|
01
|
-
|
-
|
01
|
19805
|
04
|
KASENGA
|
2832
|
3220
|
5597
|
4174
|
15 825
|
16
|
21
|
25
|
31
|
97
|
15918
|
05
|
KANVIMVIRA
|
2803
|
4245
|
4751
|
4921
|
15 304
|
07
|
15
|
06
|
06
|
34
|
15338
|
06
|
KIBONDWE
|
505
|
644
|
1201
|
1278
|
3 628
|
10
|
06
|
20
|
23
|
59
|
3687
|
07
|
KILIBULA
|
2081
|
1990
|
2098
|
2337
|
8 506
|
11
|
19
|
42
|
39
|
111
|
8617
|
08
|
KIMANGA
|
2100
|
2262
|
3975
|
4179
|
12 516
|
05
|
04
|
07
|
02
|
18
|
12534
|
09
|
MULONGWE
|
4221
|
3594
|
6682
|
6037
|
20 531
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
20531
|
10
|
NYAMIANDA
|
1691
|
2122
|
3541
|
4130
|
11 484
|
02
|
03
|
-
|
02
|
07
|
11491
|
11
|
ROMBE I
|
2393
|
2557
|
5718
|
5797
|
16 465
|
05
|
08
|
01
|
03
|
17
|
16482
|
12
|
ROMBE II
|
3015
|
3420
|
3625
|
3949
|
14 009
|
01
|
-
|
09
|
09
|
19
|
14028
|
13
|
RUGENGE
|
1000
|
1516
|
1799
|
1541
|
5 856
|
06
|
11
|
04
|
06
|
27
|
5883
|
14
|
SONGO
|
3515
|
4402
|
5137
|
4939
|
17 993
|
01
|
-
|
-
|
-
|
01
|
17994
|
TOTAUX GEN.
|
36616
|
41427
|
59884
|
56 742
|
194 669
|
69
|
93
|
127
|
128
|
417
|
195 086
|
Source : Rapport 3è trimestre
2010, Bureau de la cité d'Uvira, Etat civil.
Commentaire : il ressort de ce tableau que la
cité d'Uvira compte 14 quartiers et que le quartier Kakombe est le
quartier le plus peuplé de la cité ayant un effectif de
24 407 habitants représentant à lui seul 12,5%, suivi du
quartier Mulongwe avec 20 531 habitants soit 10,5% et en dernier lieu le
quartier Kibondwe avec 3 687 habitants soit 1,9%. La population de cette
cité est généralement composée des nationaux avec
un effectif de 194 669 habitants soit 99,8%. Les étrangers
représentent un pourcentage de 0,2%, regroupés dans le quartier
Kilibula avec un effectif de 111 étrangers soit 26,7%. Le quartier
Mulongwe n'a aucun étranger. Dans son ensemble, la population
féminine représente un effectif de 98 390 habitants, soit
50,4% et celle masculine 96 696 habitants soit 49,6%.
Dans l'année 2009, cette population était
estimée à 171.409 habitants dont 170.925 nationaux et 484
étrangers.
Le mouvement migratoire y est fortement appliqué
à cause de sa localisation géographique et surtout à
cheval des guerres d'octobre 1996 et d'août 1998 semant
l'insécurité tant politique, sociale qu'économique dans le
chef de la population de la cité.
Tableau n°2 : La population d'Uvira par groupe
d'âges.
GROUPES D'AGE/ans
|
POPULATION CONGOLAISE
|
POPULATION ETRANGERE
|
TOTAUX
|
Masc.
|
Fem.
|
Total
|
Masc.
|
Fem.
|
Total
|
00-04
|
16 519
|
14 550
|
31 069
|
20
|
91
|
111
|
31 180
|
05-09
|
15 579
|
10 729
|
26 308
|
32
|
58
|
90
|
26 398
|
10-14
|
10 660
|
9 516
|
20 176
|
17
|
30
|
47
|
20 223
|
15-19
|
10 290
|
10 545
|
20 835
|
11
|
30
|
41
|
20 876
|
20-24
|
8 393
|
8 504
|
16 897
|
11
|
32
|
43
|
16 940
|
25-29
|
5 576
|
7 690
|
13 266
|
11
|
34
|
45
|
13 311
|
30-34
|
4 371
|
5 730
|
10 101
|
13
|
13
|
26
|
10 129
|
35-39
|
4 129
|
4 343
|
8 472
|
13
|
14
|
27
|
8 499
|
40-44
|
3 770
|
4 374
|
8 144
|
10
|
15
|
25
|
8 169
|
45-49
|
3 241
|
4 241
|
7 482
|
14
|
14
|
28
|
7 510
|
50-54
|
2 666
|
4 341
|
7 074
|
10
|
13
|
23
|
7 070
|
55-59
|
2 595
|
3 309
|
5 904
|
14
|
15
|
29
|
5 933
|
60-64
|
3 006
|
2 056
|
5 061
|
13
|
02
|
15
|
5 076
|
65-69
|
2 522
|
3 610
|
6 132
|
02
|
02
|
04
|
6 136
|
70-74
|
2 598
|
3 251
|
5 849
|
03
|
03
|
06
|
5 855
|
75-79
|
462
|
875
|
1 337
|
02
|
01
|
03
|
1 340
|
80-84
|
452
|
382
|
834
|
01
|
01
|
02
|
836
|
85-89
|
595
|
302
|
897
|
-
|
-
|
-
|
897
|
90-94
|
78
|
157
|
235
|
-
|
01
|
01
|
236
|
95 et plus
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
TOTAL GEN.
|
96 500
|
98 169
|
194 669
|
196
|
221
|
417
|
195 086
|
Source : Rapport 3è
trimestre 2010, Bureau de la cité d'Uvira, Etat civil.
Commentaire : il ressort de ce tableau que les
habitants de la tranche d'âge de 00-04 ans sont plus nombreux que
d'autres et que la population d'Uvira est jeune. La population active est de 82
637 représentants 42,4%. Cette population est comprise entre les
tranches d'âges de 20 - 64ans.
Tableau n° 3 : Répartition des
étrangers selon leur nationalité.
N°
|
Nationalité
|
Effectifs des étrangers
|
Total
|
%
|
H
|
F
|
G
|
Fll
|
01
|
ARABES
|
02
|
01
|
01
|
01
|
05
|
1,2
|
02
|
BELGES
|
01
|
-
|
-
|
-
|
01
|
0,2
|
03
|
BURUNDAISE
|
22
|
16
|
80
|
50
|
230
|
55,2
|
04
|
MALIENNE
|
1
|
-
|
-
|
-
|
01
|
0,2
|
05
|
INDIENNE
|
02
|
-
|
-
|
-
|
02
|
0,5
|
06
|
ITALIENNE
|
04
|
01
|
-
|
-
|
05
|
1,2
|
07
|
KENYANNE
|
01
|
-
|
-
|
-
|
01
|
0,2
|
08
|
LIBANAISE
|
02
|
-
|
-
|
-
|
02
|
0,5
|
09
|
RWANDAISE
|
24
|
42
|
46
|
37
|
149
|
35,7
|
10
|
TANZANIENNE
|
10
|
03
|
-
|
-
|
13
|
3,1
|
TOTAL GEN.
|
69
|
93
|
127
|
128
|
417
|
|
Source : Rapport
3è trimestre 2010, Bureau de la cité d'Uvira, Etat
civil.
Commentaire : Il ressort de ce tableau que parmi
les étrangers se trouvant dans la cité d'Uvira, les burundais
sont plus nombreux (230) représentent 55, 2%, suivi des rwandais (149)
environ 37,5% des étrangers en général. Cela est dû
au fait que le Rwanda et les Burundi sont plus proches de la cité que
d'autres pays et les trafics se font quotidiennement avec un moyen peu couteux.
a. Les populations autochtones.
- Les Bavira : les Bavira sont la population
occupant la chefferie de Bavira qui part de Makobola jusqu'à Kawizi.
Cette collectivité couvre entièrement la cité d'Uvira et
les Bavira parlent le Kivira. Actuellement, les Bavira sont envoie de
disparition dans le métissage culturel car en rendant la chefferie des
Bavira en cité d'Uvira, il y a eu immense acculturation.
- Les Bafuliru : ils vivent
généralement dans les régions montagneuses sur la bande de
l'axe routier Uvira-Bukavu et dans les quartiers Kasenga, Kanvimvira et parlent
le Kifuliru. En résumé, ils occupent la partie Nord de la
cité et y sont quasi-majoritaires.
- Les Babembe : ils vivent dans la partie Sud de
la cité et occupent les quartiers Kakungwe, Kimanga, Kalundu,...
b. Les autres tribus congolaises.
En dehors de ces tribus précitées, dans cette
cité il y a d'autres tribus qui ne sont pas même originaires du
territoire mais qui contribuent à son explosion démographique.
C'est notamment les Baluba, Bakongo, les Balega, les Bazimba, les Bashi, les
Bangubangu,...
C. Les populations étrangères.
Se situant au transit des biens d'endroits (pays), la
cité d'Uvira héberge des étrangers de différents
pays et continent. C'est ainsi que nous pouvons citer les burundais, les
tanzaniens, les zambiens, les européens, les chinois, les
rwandais,...
6. Situation
économique.
Les activités économiques de la cité
d'Uvira sont nombreuses. Elles peuvent être regroupées dans le
secteur primaire, le secteur secondaire, le secteur tertiaire et le secteur
quaternaire.
a. Le secteur primaire.
Ce secteur comprend l'agriculture, l'élevage et la
pêche.
- L'agriculture :
L'agriculture est l'une des activités
économiques que la population de la cité pratique. Elle pratique
l'agriculture traditionnelle reposant sur les méthodes et les techniques
culturales traditionnelles en milieux coutumiers. Les outils de travail restent
rudimentaires : houe et la machette. Souvent, elle se pratique à
Kala, Kagando,...
Les produits de ces champs sont pour la consommation
c'est-à-dire subvenir aux besoins alimentaires de la famille et non pas
épargner. Elle est pratiquée en majorité par les Bafuliru
et en minorité par les Bavira.
- La pêche :
Cette activité est pratiquée par les Bavira
mais aussi les Babembe sur le lac Tanganyika. Elle joue le rôle capital
par son importance appréciable dans l'alimentation de la population.
Dans le lac Tanganyika et l'étang de Kanyara, on y
pêche les divers poissons comme les stolothrissa tanganika
communément appelés « ndakala », les
limnothrissa miodom connus sous le nom de « lumbu,
mbiya », les later stopp-juvenilles ou les
« nyamu-nyamu », les later stappers I ou les
« mikeke », les laters oustopion ou les
« capitaines », les Baulengerocharnis ou les
« kuhe », les lates microlepis communément
« nonei », les protopterius ou les
« njombo », les Hapchromis Bultone ou les
« kijoli », les clarias ou les
« kamabale », les chenoglaris ou les
« kafyene ».
- L'élevage :
Les peuples autochtones de la cité d'Uvira ne sont pas
d'éleveurs traditionnels mais par l'influence des Banyarwanda et
Banyamulenge des hauts plateaux, sont arrivés à pratiquer
l'élevage de petits bétails et l'élevage de grands
bétails.
En ce qui concerne l'élevage de basse cour, il est
pratiqué presque partout dans chaque famille de la cité.
b. Le secteur secondaire.
- Artisanat :
La cité d'Uvira regorge des forgerons, des tisseurs,
des cordonniers, des tailleurs,... sans différence de sexe.
Disons cependant que, il nous était difficile
d'inventorier la production dans ce secteur parce que ces activités
restent dans leur quasi-totalité informelle.
- Industries, petites et moyennes
entreprises :
La cité d'Uvira n'égorge pas d'industries
utilisant une main d'oeuvre d'au moins dix unités stables. Nous trouvons
seulement des entreprises étatiques comme SNCC, SNEL, REGIDESO, les
moulins à farine de manioc, maïs, sombe,... les usines artisanales
de transformation de noix palmiste. Ces derniers servent aussi dans la
fabrication des savons.
c. Le secteur tertiaire.
Ce secteur comprend les services des administrations
publiques, les services marchands aux entreprises et aux particuliers, le
commerce, le transport et communication, et les banques.
Cette cité jouit d'une bonne situation
géographique qui le permet d'exercer le commerce interne et externe avec
le Burundi, la Tanzanie, la Zambie, le Rwanda, la ville de Bukavu, Kalemie et
le territoire de Fizi.
Le commerce ambulant, navetteur et le transitaire sont en
grande partie effectuée par la population de la cité d'Uvira. Les
principaux marchés publics de la cité et de ses environs dans
lesquels les commerçants, les marchands et les vendeurs écoulent
leurs produits sont : Kalundu, Maendeleo, Kalimabenge, soko congolais
« Zaïrois », Kasenga, Kanvimvira et Kilomoni.
Les principales voies de communication qui facilitent le
trafic avec le monde extérieur sont :
- La voie lacustre qui assure le transport des personnes et
des biens sur le lac Tanganyika en les conduisant dans les contrées
limitrophes et étrangères comme Katanga, Burundi, Tanzanie,
Zambie, territoire de Fizi et se fait au moyen des bateaux et navires.
- La voie terrestre relie Uvira-Bukavu, et un autre
tronçon relie Uvira à Bujumbura et Uvira-Kalemie via le
territoire de Fizi.
d. Le secteur quaternaire.
Le secteur quaternaire regroupe toutes les activités
liées à l'information et à la communication. C'est ainsi
que pour la communication cellulaire nous retrouvons dans la cité
d'Uvira, des réseaux nationaux et étrangers entre autre :
Vodacom, Zain, CCT, U-Com, Télécel,...avec des pilonnes (antenne)
de Tigo tandis que dans le secteur d'information, nous avons la radio RTNC
station d'Uvira, la radio télévision Mitumba, la radio
« Tuungane », la radio télévision Lukula et
la radio Le Messager du peuple.
En dehors de ces moyens, signalons qu'à
présent, suite à l'évolution technologique et à la
mondialisation, la cité d'Uvira est munie des réseaux Internet
qui le permettent de s'informer et communiquer avec le reste du monde mais sans
bibliothèque en dehors celle dans laquelle on trouve quelques romans
littéraire, bandes dessinées, des revues « Jeunes
Afriques », etc.
En outre, dans le cadre d'auto développement, bon
nombre de population de la cité s'organise en association sans but
lucratif. Cependant, leurs actions n'aboutissent pas souvent aux buts ou
résultats attendus.
Les mouvements coopératifs destinés à
relancer les activités commerciales des paysans restent encore de plus
en plus réduit et en plus, avec une unique banque de l'Etat
appelée BCC. Il existe quelques coopératives d'épargne et
de crédit comme celle situé à Kalundu communément
connu sous COOPEC - Kalundu et les agences de transfert d'argent comme Wester
Union, BIAC, etc.
Son économie se trouve également
alimentée par les hôtelleries dont les principales sont :
hôtels Mangwa, de la Côté, Munaniva, Mwamu, Lumamba Sud, du
Lac, Sukisa hôtel, Loge hôtel récemment installé.
En définitive, son économie dépend aussi
du port Kalundu par où passent assez de marchandises provenant dans
différents endroits tels que Kalemie, Zambie, Tanzanie, Burundi.
Après cette brève présentation de notre
univers, qui regorge de beaucoup d'institution d'enseignement supérieur
et universitaire, nous allons jeter un regard sur le secteur éducatif
universitaire en RDC.
II. L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE EN
RDC.
Dans ce point, nous ferons un bref aperçu historique de
l'évolution de l'ESU en RDC, de ses différentes reformes et de la
politique de l'essaimage des ISU.
1. BREF APERCU HISTORIQUE DE L'EVOLUTION DE L'ESU EN
RDC
L'Enseignement Supérieur et Universitaire de la RDC a
commémoré en 2004 son cinquantième anniversaire et
à ce jour, il est entré dans sa 57ème
année d'existence.
Il sied de rappeler que la création de la
première université congolaise sous initiative des Pères
Jésuites, spécialement les Révérends Pères
Schumans et Smet ainsi que le Professeur Malengreau, l'Université
Lovanium et puis développée par Mgr Gillon et Mgr Plevoets.
De part ses imposantes infrastructures, l'excellence de ses
programmes, le niveau ainsi que l'envergure de ses activités de
recherche, elle fut la plus importante et la plus célèbre
institution d'enseignement universitaire en Afrique centrale voire dans toute
l'Afrique au Sud du Sahara.
La RDC s'est illustrée par une activité
scientifique intense menée par les Centres et Instituts de recherche
notamment l'Institut National pour l'Etude et la Recherche Agronomiques au
Congo (INEAC), l'Institut de Médecine Tropicale (IMT), l'Institut de
Recherche en Afrique Centrale (IRSAC).
Les résultats des recherches sur le palmier
élaïs menés à l'INERA (ex INEAC) ont contribué
sans nul doute à l'essor de l'agriculture des pays comme le
Nigéria, la Malaisie et la Cote d'Ivoire. Plusieurs recherches dont les
résultats ont impacté sur la vie nationale ont été
menés dans divers secteurs notamment en Médecine, en
Anthropologie...
A son accession à l'indépendance en 1960, la RDC
comptait une seule université complète, à savoir le
Lovanium, d'obédience catholique, qui avait été
fondée en 1954, avec le concours technique de l'Université
catholique de Louvain. Il s'agissait donc d'une université privée
et confessionnelle, subsidiée par l'Etat et dont la finalité
s'inscrivait dans la perspective de l'oeuvre évangélisatrice de
l'Eglise catholique.
Jouissant d'une large autonomie interne, son Conseil
d'administration fonctionnait sous l'autorité directe de l'Eglise, avec
une simple participation du ministère de l'Education qui y
déléguait un représentant. L'université pouvait
ainsi s'organiser comme une institution scientifique et académique
intégrée dans un milieu éducatif chrétien.
La seconde institution d'enseignement supérieur du
pays, l'Université Officielle du Congo, créée en 1956
à Lubumbashi, en tant qu'université d'Etat. Quoique relevant
directement de l'Etat comme pouvoir organisateur, l'Université
Officielle du Congo jouissait d'une certaine autonomie interne dans sa gestion
académique quotidienne.
La troisième université à voir le jour
dans le pays fut l'Université Libre du Congo, créée
à Kisangani en 1963. Elle fut organisée et fonctionna sur le
modèle de Lovanium. C'est l'actuel Université de Kisangani.
Calquées sur le modèle occidental, ces trois
universités firent, dans leurs premières années, appel
à la collaboration des professeurs européens compétents et
reconnus et ces trois premières créations constituent encore
aujourd'hui le socle du système universitaire national.
a. Poursuite de la création des instituts
supérieurs.
Cela permit, certes, de sauvegarder, jusqu'en 1971, un niveau
scientifique et académique correspondant, mutatis mutandis, aux
standards universitaires internationaux.
Dans ses efforts pour relever le défi de la
pénurie autant que du besoin urgent des cadres supérieurs
compétents, le Congo connut une période de grande
créativité en matière d'enseignement de 1960 à
1970, grâce à une large concertation entre ministères,
représentants des Eglises, professeurs et experts internationaux.
Entre 1960 et 1970, l'Eglise catholique, qui
bénéficiait de l'aide étrangère grâce
à la présence, encore significative, des missionnaires
européens, créa, pour chacune de ses six provinces
ecclésiastiques, un institut supérieur pédagogique pour
pouvoir doter les écoles secondaires du personnel enseignant
qualifié dont il avait besoin dans le cadre de l'option pour un
enseignement promotionnel plutôt que sélectif. L'Institut
supérieur pédagogique de Kinshasa-Gombe vit le jour en 1961,
tandis que ceux de Bunia et de Mbujimayi furent créés en 1968.
Le processus de création des instituts
supérieurs se poursuivit de sorte qu'en 1971, lors de la réforme
qui a regroupé tout l'enseignement supérieur sous le label UNAZA
(Université Nationale du Zaïre), on pouvait compter 37
établissements d'enseignement supérieur identifiés, selon
leurs affinités et leurs filières de formation en
université, et des instituts pédagogiques et instituts
techniques, inégalement répartis sur le territoire national avec
une forte concentration à Kinshasa où l'on pouvait compter
jusqu'à 12 établissements d'enseignement supérieur au
moment du regroupement.
Au cours de ces premières années de
l'indépendance, la RDC essaya de revoir et de réorienter
l'idéologie qui avait présidé à la conception et
à l'organisation de l'enseignement dans le pays. Elle visa à
réviser, d'une part, l'extraversion qui affectait, comme une tare de
fabrication, le type d'homme que formaient l'enseignement congolais, en
général, et l'enseignement universitaire, en particulier, et
d'autre part, le caractère fort sélectif du système
éducatif.
L'université congolaise d'alors était tributaire
de la vision léopoldienne de l'oeuvre coloniale ayant comme objectif la
civilisation, le salut des indigènes et l'implantation de l'Eglise en
Afrique. Les étudiants de Lovanium furent les premiers à
dénoncer cet état de fait, lié à l'idéologie
même de la création de l'Université au Congo en 1963.
b. L'africanisation de l'enseignement.
En juillet 1963, un groupe d'étudiants de
l'Université Lovanium qui prétendaient représenter
l'ensemble des facultés, remettaient au Conseil d'administration un
mémorandum dénonçant le caractère à la fois
colonialiste et belge de l'Université, un simple dédoublement de
Louvain, absolument indépendante des autorités congolaises aussi
bien civiles qu'ecclésiastiques. Les étudiants réclamaient
l'africanisation des programmes d'enseignement et la promotion
accélérée des Congolais parmi les membres du corps
professoral.
Mais la pression populaire et l'urgence de mettre en place des
cadres politico-administratifs congolais firent que l'on confondit vitesse et
précipitation. Par ailleurs, l'africanisation de l'enseignement fut
principalement l'oeuvre des experts étrangers parmi lesquels figuraient
des anciens coloniaux. La quasi-totalité des premiers instituts
supérieurs et des universités furent dirigés jusque vers
les années 1970 par des Européens.
Enfin, l'incapacité des dirigeants congolais qui
n'avaient pas été préparés à gérer un
Etat moderne, produisit, dès les premières années de
l'indépendance, l'instabilité politique, la guerre civile (la
rébellion muléliste) et la dégradation ainsi que le
dysfonctionnement de l'appareil administratif de l'Etat dans son ensemble. Tous
ces facteurs combinés affectèrent négativement tous les
secteurs sociaux de la vie nationale, y compris l'éducation nationale
dont le budget commença à subir des restrictions dommageables sur
le plan social et académique.
c. Vers la création de l'UNAZA.
Les revendications des étudiants vers la fin de la
décennie 1960-1970 étaient surdéterminées par la
dégradation de leurs conditions de vie et de travail sur le site
universitaire. Le mouvement de l'africanisation entrepris au cours de la
décennie commença à sortir ses effets négatifs
visibles à la fin de celle-ci. Il se caractérisa par une
dégradation progressive du système éducatif.
Au coeur de cette dérive, se trouvait
l'idéologie de l'organisation de l'enseignement supérieur et
universitaire en RDC. Cela débordait le cadre restreint de la seule
université Lovanium. Mgr Gillon, qui fut le recteur fondateur de
Lovanium de 1954 à 1967, essaya d'y apporter une solution, en proposant,
en 1967, la création d'une Université Nationale, qui serait un
établissement chargé de la programmation générale,
de la coordination, du développement et de la haute gestion de
l'enseignement supérieur, dans le respect de la légitime
autonomie de gestion quotidienne de chacune des universités.
Le processus de l'africanisation de l'université
faisait craindre que le remplacement des cadres universitaires européens
par les Africains ne sonne le glas de l'excellence et de la rigueur
administrative, académique et scientifique qui doivent
caractériser toute institution de ce genre et de ce niveau.
En effet, à l'instar de la politique et de
l'économie, la gestion moderne et rationnelle suppose et requiert une
culture et une mentalité ne correspondant pas à la tradition et
aux moeurs jusque-là alors en vigueur en Afrique. N'ayant jamais
conçu une quelconque politique d'émancipation et d'autogestion
des Congolais, les Belges n'avaient pas préparé la relève
des agents de cadre de l'administration et des services publics, si bien
qu'à l'indépendance tout se fit dans la précipitation, le
tâtonnement, à coup d'essais et d'erreurs.
Le secteur de l'Enseignement Supérieur et Universitaire
présente aujourd'hui le tableau d'une croissance quantitative
incontrôlée et déséquilibrée s'accompagnant
d'une détérioration rapide de la qualité. Il est
passé d'un système privé très fortement aidé
par des fonds publics à l'époque de l'indépendance
à un système mixte, public et privé, qui est presque
entièrement financé sur fonds privés.
2. REFORMES DE L'ESU EN RDC
L'histoire de l'enseignement supérieur et universitaire
en République Démocratique du Congo est jalonnée par une
série de réformes, dont la dernière en date est celle de
2003. Celle-ci a été initiée au sortir d'une des crises
les plus graves de l'histoire du pays, « crise de
légitimité, crise de souveraineté, crise identitaire,
crise de gouvernance dont les effets dévastateurs se passent de tout
commentaire (plus de trois millions de morts, destruction des infrastructures,
criminalisation de l'armée, pillage des ressources nationales, faiblesse
institutionnelle de l'État, paupérisation de la
population...)31(*) ».
La situation de l'enseignement supérieur et
universitaire en République Démocratique du Congo avant la
réforme de 2003 peut être examinée par rapport à
trois moments de réformes ci-après :
- La reforme de 1971 ;
- La reforme de 1981et 1986 ;
- Les Etats Généraux de l'Education (1996).
a. La réforme de 1971
De l'indépendance de la RDC jusqu'en 1971,
l'enseignement supérieur fonctionnait selon un schéma qui n'avait
pas été repensé par et pour le pays32(*) . Des critiques fusaient alors
de partout pour déplorer l'inadaptation des méthodes
d'enseignement, des programmes, des structures d'enseignement et des contenus
des cours par rapport aux étudiants et l'inadéquation de la
formation donnée par rapport aux besoins de la société.
En 1971, une réforme est intervenue, laquelle a
consisté essentiellement en l'unification de l'enseignement
supérieur dans une seule université (Université Nationale
du Zaïre) supervisée par un seul recteur. Cette unification s'est
accompagnée de l'élaboration des nouveaux programmes
d'études et de l'organisation des études en trois cycles
d'enseignement, à savoir le graduat en trois ans, la licence en deux ans
et le doctorat.
Si la réforme de 1971 a entraîné
l'augmentation sensible des effectifs des étudiants, elle n'a cependant
pas été appuyée sur l'élaboration d'un plan
prévisionnel des domaines dans lesquels la formation des cadres
était la plus urgente et n'a pas ainsi permis de former des agents de
développement dont le pays avait besoin. La singularité de cette
réforme a plutôt été la forte politisation de
l'appareil universitaire qui, à l'instar des autres secteurs de la vie
nationale, devrait être un instrument de consolidation de
l'idéologie mobutiste.
Au fur et à mesure de la croissance
démographique du pays et de ses besoins en cadres administratifs et
techniques, la demande de la création de nouvelles institutions
d'enseignement à tous les niveaux se fera de plus en plus pressante de
la part de la population. Mais, très vite, des problèmes
financiers, administratifs et académiques se posèrent, auxquels
l'Etat ne fut pas capable de faire face.
Sur le plan financier, l'Etat totalitaire, privatisé
par une néobourgeoisie compradore et de plus en plus corrompue, ne put
continuer à allouer au secteur de l'éducation nationale un budget
suffisant et conséquent. En ce qui concerne l'enseignement
supérieur et universitaire, les budgets accordés et effectivement
exécutés, tant celui du fonctionnement (l'ordinaire) que celui
d'expansion et d'investissement s'avérèrent de plus en plus
modiques et en deçà des besoins réels.
Le Conseil d'Administration de l'UNAZA constata avec
acuité, à partir de 1977 la grave déficience des moyens
d'entretien, et davantage encore, ceux nécessaires à l'extension
de l'infrastructure des universités.
En 1978, une sérieuse crise se déclara chez les
enseignants dont le niveau barémique s'affaiblissait d'année en
année, et devenait insignifiant en regard du coût
général de la vie et des besoins impérieux du minimum,
à eux requis, d'équipements pour leurs recherches et pour leur
enseignement. Il fut réclamé une revalorisation salariale
très importante. Dans l'immédiat, une solution
momentanément satisfaisante fut trouvée mais le problème
ne fut pas définitivement résolu.
Sur le plan administratif, l'enseignement supérieur et
universitaire connut une lente et progressive
dégénérescence. Selon R.R.Cizungu citant l'intervention de
Mgr Tshibangu à la Conférence nationale souveraine qui se tint du
7 août 1991 au 5 décembre 1992, cette
dégénérescence se caractérisa par «la
confusion, les empiétements d'autorité et conflit
périodique dans la haute direction centrale de l'université
manifestés par des interventions nombreuses non statutaires du
Ministère de tutelle ou Président du Conseil d'Administration
dans la gestion courante ; la lourdeur (aspect structurel) et lenteur (aspect
organique) administrative, au fur et à mesure de la complexification des
tâches et compte tenu de l'éloignement des nombreux
établissements disséminés à travers le pays ; la
déficience dans la gestion : le Conseil d'Administration appelé
`Conseil Révolutionnaire' a fonctionné sans jouir dans les
délibérations d'une marge convenable de neutralité... le
Budget insuffisant et déséquilibré, toujours
inférieur aux prévisions soumises au Législateur,
irrégulièrement octroyé, rendant impossible une gestion
rigoureuse, 80% de ce budget allait à la rémunération et
à la restauration... ; l'absence d'autonomie de gestion, dans ce sens
que plus de 80% du budget sont gérés par le Département
des finances... ; la subventions scientifiques insuffisantes ; l'impasse et le
blocage du développement de l'université33(*).
A partir de 1978, les infrastructures ne pouvaient plus
accueillir plus de 30.000 étudiants ; le manque d'équipements
scientifiques, de produits de laboratoire ; les laboratoires et les
bibliothèques fonctionnent et les bibliothèques sont
approvisionnées en livres grâce à l'apport de la
coopération ; l'insuffisance du budget d'investissement ; le non
établissement d'un grand projet d'ensemble planifié d'extension
et de développement de l'université... ».
Toutes ces déficiences administratives
influèrent négativement sur la qualité pédagogique
de l'enseignement universitaire et supérieur dont on commença
à dénoncer la baisse de niveau. Mgr Tshibangu, pourtant peu
enclin à dénigrer une oeuvre à laquelle il aura
consacré le meilleur de sa vie active, écrit en 1998 :
«Depuis une dizaine d'années maintenant, presque unanimement le
constat a été fait d'une baisse du niveau moyen de formation. La
moyenne des étudiants inscrits à l'université est plus
basse et médiocre qu'autrefois, ceci étant dû pour une part
au niveau souvent insuffisant de préparation dans l'enseignement
secondaire pour l'enseignement supérieur, et à l'enseignement
supérieur, au manque de bibliothèques à jour, des
équipements de laboratoire inadéquats et défectueux,
d'autre part»34(*).
Il renchérit en écrivant que
l'enrôlement des étudiants dans l'armée en 1971 et les
multiples fermetures des établissements d'enseignement supérieur
témoignent du profond malaise des relations entre l'Etat et les milieux
estudiantins à cette période: « De 1967 à
1981, plusieurs revendications d'ordre social exposées souvent avec
impatience et violence par les étudiants visant l'amélioration de
leurs conditions de vie et de travail, notamment en souhaitant des
augmentations sensibles de taux des bourses d'études qui étaient
alors encore allouées à chacun des étudiants. La forme
d'expression de ces revendications provoque une réplique ferme et dure
des autorités universitaires, puis du pouvoir politique. Depuis ce
moment, `une véritable crise disciplinaire' s'installa parmi les
étudiants des Universités et Instituts universitaires dans leur
ensemble. Les actions de revendication des étudiants de Lovanium,
suivies spécialement par celles de ceux de l'Université de
Lubumbashi, amenèrent les autorités politiques à fermer
les Universités pendant quelques mois, avant de procéder à
la réforme créant l'Université du Zaïre en
1971»
Cette réforme visait un quadruple objectif:
- L'affirmation de la souveraineté nationale ;
- Le renforcement de l'intégration nationale aux plans
de la formation et de la recherche scientifique ;
- Une meilleure rationalisation et planification de la
politique de formation : faire la politique de ses moyens et l'assurance d'une
plus grande efficacité par le principe de l'unité de
commandement, de l'uniformisation des programmes et des règles de
gestion.
Il s'agissait, en fait, d'une tentative de nivellement par le
haut de toutes les institutions d'enseignement supérieur et
universitaire du pays, à partir d'une approche politique, autoritaire et
centralisatrice, correspondant à l'idéologie et à l'option
totalitaires du moment. Le Mouvement Populaire de la Révolution (MPR),
instituée en Parti-Etat, se devait de tout régenter,
contrôler, centraliser et orienter pour consolider l'autorité de
l'Etat et le pouvoir d'un seul homme, le président de la
République, régnant en maître incontesté et
incontestable sur l'ensemble des institutions publiques vouées à
son culte. On assista alors à une série de décisions
politiques de nationalisation des entreprises économiques dans le pays,
de l'enseignement, etc.
b. La réforme de 1981 et 1986.
Une seconde réforme intervint en 1981. Instaurée
par les Décisions d'Etat n°08/CC/81 et O9/CC/81 du 5 juin 1981,
cette réforme concernait l'ensemble de l'enseignement du pays, du niveau
primaire au supérieur et universitaire. Pour ce dernier niveau,
l'université devait viser à former des cadres capables de
concevoir des idées neuves et de promouvoir le développement du
pays.
Les instituts supérieurs pédagogiques devaient,
quant à eux, viser à assurer «une formation ordonnée
à fournir au pays, en fonction de ses besoins, des enseignants de
très haut niveau de formation générale et
spécialisée. Le type d'homme à former dans ce secteur
devait avoir des qualités morales et pédagogiques
éprouvées. Cet enseignement devra non seulement préparer
les futurs formateurs aux tâches traditionnelles d'enseignement, mais
aussi et surtout à une prise de conscience de leur rôle
d'encadreur politique, de la noblesse de leur mission, de l'honneur de leur
profession et de la dignité de leur personne».
La réforme de 1981 n'avait aucun caractère
innovateur : elle se situait dans le prolongement de celle de 1971, toute
centrée sur une idéologie politique totalitaire dont les
insuffisances et l'essoufflement commençaient déjà
à produire leurs effets néfastes et pernicieux non seulement pour
le système éducatif, mais également pour l'ensemble du
pays.
En 1981, la vie et le développement de
l'université congolaise ont été marqués par les
mêmes maux que ceux décriés avant la réforme de 1971
notamment :
- L'inadéquation entre la formation universitaire et le
monde d'emplois ;
- L'incapacité de former des agents de
développement national épris d'un sens aiguisé de
nationalisme, de conscience professionnelle, de respect des biens
communs ;
- La difficulté d'entreprendre des recherches
axées sur des solutions des problèmes de la
société...
Conscient des échecs de la réforme de 1971, le
pouvoir a dû procéder à une réforme administrative.
En effet, au cours de cette réforme, on a cherché à
instaurer l'autonomie de gestion au sein de chaque établissement
d'enseignement supérieur et universitaire. Malheureusement, comme lors
de la précédente réforme, on a été loin du
compte.
Une autre réforme interviendra en 1986, par la
promulgation de la loi-cadre n° 86-005 du 22 septembre 1986.
Cette loi avait pour objet de définir les
finalités de l'Enseignement national, d'en déterminer les
structures et d'indiquer les droits et les devoirs de l'Etat, des parents, des
élèves, des étudiants et du personnel de l'enseignement ;
de fixer les compétences en matière de création et
d'agrément des établissements d'enseignement ainsi que les
modalités de leur fonctionnement, de leur organisation et de leur
gestion ; d'organiser les conditions de gestion du personnel de l'enseignement
; d'arrêter quelques dispositions spéciales sur la gestion de
l'enseignement par des personnes privées, morales ou physiques, telles
que les Eglises ou les représentations diplomatiques, et de
déterminer les infractions et les sanctions en matière
d'enseignement.
Cette loi-cadre, en dépit de quelques lacunes,
correspond aux standards internationaux. Elle n'innovait pas et s'inscrivait
dans le prolongement de la politisation du système éducatif, sous
l'autorité du Mouvement Populaire de la Révolution, Parti-Etat,
qui régentait tout, sans en avoir les moyens ni la compétence
technique.
Cependant, elle eut le mérite d'exister et de clarifier
l'organisation de l'enseignement national. Il n'était cependant pas
possible de concevoir et de réaliser la rationalisation et le
renouvellement du système éducatif, dans le contexte d'un Etat
sans administration rigoureuse et respectueuse des textes
réglementaires, qui n'était en mesure de fonctionner normalement
et dont le totalitarisme commençait à s'essouffler et à
accuser des failles. Aussi la nouvelle loi-cadre souffrit du dysfonctionnement
de l'ensemble de l'appareil administratif du pays et ne sortit que des effets
forts mitigés qui n'entravèrent pas la descente aux enfers et la
dégradation du système éducatif.
c. Les États Généraux de
l'Éducation (EGE).
S'il est indéniable que les spécialistes et
praticiens de l'enseignement supérieur ainsi que les autres partenaires
éducatifs ont unanimement reconnu et décrié la faillite de
notre université après la réforme de 1981, il a fallu
attendre les États Généraux de l'Éducation (1996)
consécutifs à la Conférence Nationale Souveraine (1992),
pour que l'on procède à l'élaboration d'un nouveau
système éducatif. Aussi, les EGE ont-ils opté pour un
système de gestion participatif au sein du système
éducatif national. Cependant, ce projet est resté lettre morte
à cause des soubresauts politiques qui ont plongé la RDC dans le
chaos de 1997 à l'an 2002.
d. La réforme de 2003.
Si les résolutions des États
Généraux de l'Éducation sont restées en veilleuse,
la lanterne de la réforme ne s'est pas pour autant éteinte.
Déjà au lendemain de ce forum national, certaines idées
ont été récupérées par le dernier
gouvernement du régime du président Mobutu en vue de faire
progresser, tant soit peu, certains aspects du système
éducatif.
De même, à l'issue de la guerre de l'AFDL
(Alliance des Forces Démocratiques de Libération)
déclenchée en 1996, le gouvernement mis en place en 1997 a
cherché à son tour à tirer son épingle du jeu en
prenant par-ci par-là des idées novatrices sans jamais
réformer le système éducatif dans sa globalité.
Ces timides élans ont été brisés
par la seconde guerre dite de « libération »
déclenchée en août 1998. Il a fallu attendre la fin de
cette guerre en 2002 et la formation du gouvernement d'union nationale en juin
2003 pour que la question de la réforme refasse surface.
Deux types de facteurs ont milité en faveur de la
nouvelle réforme :
- les facteurs externes ;
- les facteurs internes à l'université.
- Les facteurs externes.
Les facteurs externes se rapportent à la
nécessité de se mettre au pas avec les pairs africains, à
la mondialisation et à la nouvelle donne politique. La RDC devrait
notamment se mettre au pas avec ses pairs africains, question d'être
conséquent avec elle-même en honorant les engagements pris
vis-à-vis de l'Organisation de l'Unité Africaine au cours de ses
diverses rencontres.
En effet, la réforme de 1971 n'a pas su répondre
avec efficacité aux préoccupations exprimées par l'Afrique
sur la nécessité d'élaborer un plan prévisionnel
dans la formation des cadres selon les domaines. La léthargie qui s'en
est suivie n'a pas permis à l'université congolaise de basculer
pour devenir un instrument de développement tant pour le Congo que pour
l'Afrique tel que prôné à Lagos en 1980.
Ensuite, sous la poussée de la mondialisation qui
s'accompagne de nouveaux champs de connaissances, d'un accroissement rapide du
volume de l'information scientifique et technologique, l'université
congolaise n'avait pas de choix, elle disparaîtrait sans la
réforme.
Enfin, la nouvelle politique consécutive à la
formation d'un nouveau gouvernement de transition consacrant la fin de la
guerre de plus de cinq ans a donné lieu à des mutations dans tous
les secteurs de la vie nationale, notamment dans le secteur de l'enseignement
supérieur et universitaire. Le point négatif de cette
dernière est que l'enseignement supérieur et universitaire ou la
gestion des universités était mêlé dans la politique
et que les dirigeants (le comité de gestion) des universités
étaient constitués sur base des partis ou tendances politiques et
suivant les facteurs géo-politiques.
- Les facteurs internes.
Les facteurs internes à l'université, quant
à eux, relèvent essentiellement des acteurs principaux de
l'enseignement supérieur et universitaire que sont les enseignants, les
administratifs et les étudiants.
Pour les enseignants, les avancées dans le domaine des
sciences et technologie ouvraient de nouveaux champs et offraient de nouveaux
moyens technologiques pour la formation et la recherche. Cela appelait donc une
réforme de l'université dont les programmes étaient
devenus désuets et les structures asphyxiantes.
Quant aux administratifs, la restructuration de la gigantesque
machine administrative s'imposait pour qu'une gestion autonome s'instaure pour
le bien des bénéficiaires des services de l'université.
Enfin, les étudiants ont, depuis fort longtemps,
fustigé le cloisonnement de chaque spécialiste dans son propre
domaine, l'absence de composantes telles que l'informatique, l'anglais dans
leur formation, l'absence du caractère utilitaire de certaines
disciplines de formation, le caractère désuet des programmes de
formation, etc.
Bref, tous les acteurs de l'université ont, chacun en
ce qui le concerne, plaidé en faveur d'une nouvelle réforme.
Celle-ci est intervenue au cours de l'année académique 2003-2004
et a essentiellement concerné le statut de certaines institutions, les
programmes de formation et l'organisation des études.
Certaines institutions ont ainsi vu leur statut
modifié, tels sont les cas de l'Institut Pédagogique National
(IPN) de Kinshasa, l'Institut Supérieur Pédagogique (ISP) de
Bukavu, appelés à devenir des universités dans un avenir
relativement proche.
Néanmoins, cette transformation, qui permettrait aux
nouvelles universités d'organiser des études en trois cycles
(Graduat, licence et doctorat), n'aurait lieu qu'à la suite d'une
étude de faisabilité. Outre la modification du statut de
certaines institutions, la réforme de 2003 a également
consisté en l'élaboration de nouveaux programmes.
A ce sujet, il convient de faire remarquer que des disciplines
telles que l'informatique et l'éducation à la citoyenneté
ont été introduites dans toutes les facultés et instituts
supérieurs. La réforme a, par ailleurs, institué certaines
filières de formation dans la plupart des institutions.
e. Procédure de la réforme.
L'initiative de la réforme revient au ministère
de l'enseignement supérieur et universitaire. Au terme d'un long
périple effectué auprès de quelques universités
occidentales, le ministre a réuni à Kinshasa les
secrétaires généraux académiques des
universités et instituts supérieurs du pays en vue de soumettre
à leur appréciation le projet de la réforme des programmes
d'études.
Un atelier regroupant ces secrétaires
généraux a ensuite été organisé à
Lubumbashi du 1er au 13 septembre 2003 dans le but d'élaborer
la première mouture des programmes, laquelle a été ensuite
soumise pour analyse aux différentes institutions universitaires de la
RDC. Au niveau de chaque faculté et institut, des commissions ont
été instituées pour examiner et donner des avis sur les
programmes proposés. A l'issue du recueil des avis émis par la
base, un second atelier des secrétaires généraux a eu lieu
à Lubumbashi pour finaliser les nouveaux programmes d'études.
Cependant, avant cette finalisation, l'application de nouveaux
programmes, qui n'étaient jusqu'alors qu'un projet, a été
amorcé dans les auditoires de première année
universitaire. Selon l'esprit de la nouvelle réforme, cette application
se ferait graduellement de sorte que cinq ans après la réforme
soit de mise à tous les échelons des cycles de graduat et de
licence.
f. Faiblesses de la réforme.
Au niveau de la conception, il faut noter l'absence des
enquêtes préalables qui devraient recueillir les avis des
spécialistes et praticiens de l'enseignement universitaire, des
bénéficiaires directs de la formation que sont les
étudiants, voire des bénéficiaires indirects que sont les
administrations locales, le patronat.
Ensuite, les secrétaires généraux
académiques qui ont été les artisans principaux de la
réforme de 2003 en se réunissant deux fois seulement, ne
représentent pas valablement toutes les spécialités
couvertes par la formation universitaire en République
Démocratique du Congo. Ceci a entraîné une certaine
fébrilité dans l'examen de propositions des programmes sinon de
toutes, du moins de plusieurs filières de formation.
De même, les préalables pédagogiques,
financiers, et matériels n'ont pas été respectés au
niveau de la conception de la réforme.
Au niveau de l'exécution de la réforme, on peut
déplorer le fait que les nouveaux programmes d'études soient
introduits en première année avant la mise au point de la forme
finale. Pire encore, des ateliers de formation et d'information des
différents corps des milieux universitaires n'ont pas été
organisés et la motivation de ceux-ci n'a pas été
placée en ordre utile dans les priorités de la réforme.
En outre, la coordination entre les objectifs de la
réforme et les ressources matérielles et financières n'a
pas été assurée, à telle enseigne que les
bibliothèques et les laboratoires n'ont pas été
équipés en conséquence.
Enfin, peut-on réformer l'enseignement supérieur
et universitaire sans, en amont, réformer l'enseignement primaire et
secondaire et sans, en aval, créer des structures d'emplois susceptibles
de résorber le produit de l'université ? L'on ne devrait pas
en fait oublier que l'enseignement supérieur et universitaire n'est
qu'un sous-système du grand système éducatif du pays et
doit tenir compte des réalités de la société
globale.
Etant donné les lacunes relevées ci-haut, on
peut se demander quelles sont les chances de réussite de la
réforme de 2003. En effet, une réforme qui n'a pas
été précédée par des enquêtes pour
cerner les attentes de la société, qui n'a pas cherché
à obtenir une forte implication des formateurs, qui a été
la propre affaire du Ministère de l'enseignement supérieur et
universitaire...amenuise fortement ses chances de réussite.
g. Pour la réussite de la
réforme.
La réussite de la réforme dépend
largement de la volonté politique, car, « les
universités ne sont pas les seules responsables de leur propre
évolution. La politique est partenaire à part entière,
sinon majoritaire, lorsqu'il s'agit de traiter de tout développement
pouvant être souhaité par les universités35(*) ».
Par-delà la volonté politique, des mesures doivent être
prises pour assurer la réussite de la réforme de 2003.
A ce propos, il conviendrait :
- d'instaurer un organe consultatif à caractère
permanent qui jouerait le rôle de l'observatoire ;
- de promouvoir les principes de démocratie,
d'efficacité, de participation dans la direction des institutions
universitaires ;
- de veiller à ce que la participation de
différents corps de l'université ainsi que des autres partenaires
éducatifs se fasse sans préjugés, mais dans le dialogue
franc et constructif ;
- de remplir les conditions pédagogiques,
psychologiques, socio-économiques, etc d'implantation de la
réforme ;
- de mettre un accent particulier sur la réforme
des niveaux primaire et secondaire ;
- de coordonner les efforts en matière de formation
universitaire avec ceux de la création des structures d'emplois.
Du reste, il serait illusoire de prétendre disposer des
recettes à toutes les questions pendantes et à celles qui
pourraient l'être demain. Mais si l'on met sur pied un organe
consultatif, les ajustements, voire les réajustements s'opéreront
à temps utile après un diagnostic et une analyse des solutions et
des choix à opérer.
Par ailleurs, le temps n'est plus aux demi-mesures, aux
compromis, aux replâtrages. La solution devra être globale, elle
devra prendre en considération tous les aspects de la
réalité éducative : pédagogiques autant que
financiers, psychologiques aussi bien qu'économiques36(*).
3. POLITIQUE D'ESSAIMAGE DES INSTITUTS SUPERIEURS ET
UNIVERSITES EN RDC
L'on se demande s'il est réaliste que, dans un tel
contexte, naissent d'autres universités et instituts supérieurs
au pays étant donné les difficultés de tout genre dans
lesquelles fonctionnent les premières et les plus traditionnelles.
Quant à toutes ces interrogations, le gouvernement
avait précisé qu'il connaissait et connait mieux que quiconque
les difficultés sans nombre du secteur d'enseignement supérieur
et universitaire et spécialement celles dans lesquelles la nation laisse
se débattre : le personnel académique, scientifique,
administratif et technique. Il souhaite que ce n'est nullement par
méconnaissance des problèmes ni par sadisme, mais c'est par
nécessité qu'en ce moment est né l'idée de
l'essaimage ; l'initiateur de ce projet prétend question
étant d'esprit était comme celui d'un médecin
appelé au chevet d'un malade dont l'état critique et
préoccupant pousse à agir vite parce que c'est une question de
vie ou de mort.
Du point de vue juridique, la politique d'essaimage a
nécessité une étude approfondie des textes de
législation, à la disposition du ministère de l'ESU,
notamment l'ordonnance-loi n° 81-025 du 03 octobre 1981, la loi-cadre
n° 86/005 du 22 septembre ainsi que les actes de la Conférence
Nationale Souveraine.
Les actes de la CNS et la loi-cadre constituèrent pour
le ministre de l'ESU une véritable mine d'informations riches et utiles
pour la promotion de l'ESU au Zaïre, actuel RDC.
La loi-cadre, en tant que texte promulgué sur
l'ensemble de la question de l'éducation, a constitué la base la
plus sûre de l'implantation des établissements de l'ESU
nouvellement créés par l'Etat.
Les articles de référence de la loi-cadre pour
les questions préoccupaient le ministère de l'ESU et recherche
scientifique sont l'art. 46, l'art. 67, l'art. 80 et l'art. 81.
L'art. 46 : la création des établissements
de l'ESU est compétence exclusive de l'Etat. Elle est sanctionnée
par une ordonnance présidentielle.
L'art. 67 : le conseil exécutif (Gouvernement) est
l'organe central de l'enseignement national. Il exécute la politique de
l'enseignement défini par l'Etat, notamment lors qu'il :
- Propose l'ouverture des établissements au
Président de la République et y procède ;
- Crée ou autorise la création, au sein des
établissements, de nouvelles classes, sections, options et
facultés ;
- Veille au respect des normes générales
applicables à l'ensemble des établissements
d'enseignement ;
- Fixe la forme et les conditions d'obtention des titres
sanctionnant la fin des études.
L'art. 80 : les organes d'administration de l'ESU
sont :
- Le département du Conseil Exécutif
(ministère ayant lesdits enseignements dans ses attributions) ;
- Le Conseil d'administration des universités et
Institut Supérieur Techniques ;
- Le Conseil de l'Université et de l'Institut ;
- Le comité de gestion ;
- Le DG ou le recteur ;
- Le conseil de faculté ou de section ;
- Le conseil de département.
La composition et l'organisation de ces organes sont
déterminées par la voie réglementaire.
L'art. 81 : l'organisation générale de
l'ESU est réglée par une loi particulière.
Celle-ci :
- Fixe les structures et le cadre organique des
établissements dispensant lesdits enseignements ;
- Détermine la composition et les attributions des
organes d'administration ;
- Enonce les règles relatives à la collation des
grades académiques ;
- Réglemente les rapports avec le département
(ministère) de tutelle ;
- Traite du personnel et des étudiants ;
- Définit l'organisation budgétaire et
financière.
Il en ressort de la lecture de l'art. 46 que la
création des établissements de l'ESU est le seul domaine de
l'Etat. Or le ministère de l'ESU à cette époque,
constatant que le problème d'actualité dans le domaine de l'ESU
était celui des établissements privés dont le nombre
était devenu pléthorique. C'est pour quoi, en 1985, le monopole
de l'Etat quant à la création des établissements de l'ESU
au Zaïre venait d'être prononcé. Cela veut dire que l'option
venait d'être prise pour fermer tous les établissements
privés d'enseignement supérieur et universitaire d'alors et de ne
plus tolérer l'ouverture d'autres.
C'est ainsi que la loi cadre jugea utile dans le même
sens. Elle le fit donc clairement voir cette clause dont le ministère de
l'ESU en 1993 a apporté de précision : « cela
veut dire que la création est légale tant qu'elle est
réalisée par un organe officiel compétent. Toute fois,
ajoute la loi, cette création doit recevoir la sanction
présidentielle pour être définitive. 37(*)»
a. Les principes d'essaimage.
- Le principe fondamental gouvernant l'essaimage consiste
à conjuguer les efforts de l'Etat avec ceux des communautés de
base. Le ministère s'est fondé sur ce principe, notamment lors du
choix des lieux d'implantation des établissements comme lors du choix
des autorités académiques. En retour, la population devait se
mobiliser pour apporter aux établissements ouverts toute l'aide qu'elle
serait capable de fournir. Notamment, les bâtiments pour le
fonctionnement provisoire et le terrain devant recevoir les constructions
récemment ouverts.
- Le deuxième consiste en l'existence d'une
période probatoire pour les établissements ouverts comme cela est
de coutume pour les établissements privés de l'ESU. Cette
période probatoire est de quatre ans pour les Instituts
supérieurs et cinq ans pour les centres universitaires et
universités.
- Le troisième est celui de la mobilité du corps
enseignant que le ministère avait déjà eu l'occasion
d'aborder. La philosophie nouvelle consiste à partager le plus
équitablement possible la capacité nationale en matière
d'enseignement supérieur et universitaire. Ainsi, le ministère de
l'ESU avait pensé qu'il n'y avait pas d'autre issue que la
dissémination des établissements à travers l'ensemble du
territoire national, quitte à faire déplacer les enseignants vers
les étudiants et non les étudiants vers les enseignants.
Chapitre troisième
MISSION DES ISU EN RDC
0. INTRODUCTION
Il est à souligner dans ce chapitre que la mission se
diffère d'une université à une autre, d'un institut
supérieur à un autre voire la politique d'un pays à un
autre. Cependant, quel que soit le type d'université, d'institut
supérieur ou de pays, elles ont en compénétration certains
traits apparus universels.
Pour Laurence38(*), en vue d'une réforme sereine, réaliste
et réfléchie de l'université, l'université
répond à une mission de formation générale
dispensant savoirs et savoir-faire nécessaires à l'insertion dans
la société actuelle. Les outils de décryptage des
discours, l'esprit critique, les capacités d'analyse sont ainsi autant
de moyens dispensés par la formation universitaire et indispensables
à l'éducation du citoyen responsable. En ce sens, les
étudiants participent pleinement du bagage de compétences
nécessaire pour mener une vie professionnelle longue, faite de
mobilité et de reconversions programmées.
Pour J.B. Piobetta39(*), l'enseignement supérieur englobe l'ensemble
de toutes les sciences théoriques et appliquées faisant son
domaine et tout ce qui peut être sujet d'études, de recherche de
l'enseignement, et aboutit à un système cohérent
intégré dans l'unité des sciences.
En RDC, cet enseignement est dispensé dans les
universités et les instituts supérieurs et est
désigné par l'Enseignement Supérieur et Universitaire, ESU
en sigle ; sous deux formes, à savoir l'enseignement
universitaire et l'enseignement supérieur40(*).
Ces deux formes se distinguent en :
- L'enseignement universitaire assure la formation des cadres
supérieurs chargés de la formation, de la conception et de
l'application des connaissances scientifiques nouvelles. Il attache une grande
importance à l'abstraction et à la formation théorique.
- L'enseignement supérieur est subdivisé
à son tour en deux dont :
· l'enseignement supérieur long qui se propose
d'atteindre l'abstraction par l'aspect concret des choses et donne une
formation scientifique et technologique axée plus directement sur les
applications pratiques en assurant la formation des cadres de haute
technicité par des taches transposition, des réalisations et la
recherche appliquée à court terme ;
· l'enseignement supérieur court qui se propose
de former des cadres moyens chargés d'assurer et de diriger des taches
d'exécution à fort contenu scientifique et technique et est
destiné à ceux qui, dans ces tâches désirent
dépasser la formation acquise dans l'enseignement secondaire. C'est dans
cette derrière sous-forme que la formation doit être en contact
étroit avec le concret immédiatement centrée sur la
profession.
Outre cette acception, ils se distinguent encore à
partir de l'ordonnance n°160 du 17 octobre 1981 ayant trait au statut du
personnel de l'ESU, à son article 11 qui prévoit la composition
des autorités académiques :
- Deux conseils d'administration, dont :
· Conseil d'administration des
universités ;
· Conseil d'administration des instituts
supérieurs, composé d'un conseil d'administration des instituts
supérieurs pédagogique et d'un conseil d'administration des
instituts supérieurs technique.
- L'organe au niveau des universités est composé
de :
· Conseil de l'université communément
appelé conseil d'administration de l'université au niveau local,
celui-ci est chapeauté par le Recteur de l'université et qui en
est le président ;
· Comité de gestion qui comprend : le
Recteur, le Secrétaire Général Académique, le
Secrétaire Général Administratif et l'Administrateur de
Budget. Notons que chacune des autorités académiques ci-haut
citées, est secondée par un Directeur de cabinet ;
· Conseil de la faculté, composé
d'un :
· Doyen de la faculté,
· Vice doyen chargé de l'enseignement,
· Vice doyen chargé de la recherche,
· Secrétaire facultaire ;
· Conseil de département, géré par
un chef de département et un secrétaire de département.
Notons cependant qu'au niveau des instituts supérieurs,
ce sont seulement les appellations qui changent. Et l'organe en leur sein est
organisé de la manière suivante :
- Le conseil de l'institut ou conseil d'administration de
l'institut chapeauté au niveau local par le Directeur
Général de l'institut qui est ipso facto le
président ;
- Le comité de gestion garde la même structure
que l'université, à la seule différence qu'on parle
maintenant du Directeur Général que de Recteur ;
- Le conseil de la section comprend :
· Le chef de section ;
· Le chef de section adjoint chargé de
l'enseignement ;
· Le chef de section adjoint chargé de la
recherche ;
· Le secrétaire académique de la
section.
Compte tenu de la spécificité de chaque type ou
forme d'enseignement, à son époque, le comité central, par
sa décision d'Etat n°09/06/81 du 08 juin 1981, avait
distingué trois types d'enseignements au sein d'enseignement
supérieur et universitaire, à savoir : l'Enseignement
Supérieur Technique, l'Enseignement Supérieur pédagogique
et l'Enseignement Universitaire.
A cela, l'enseignement supérieur comprend les instituts
techniques et pédagogiques, et l'enseignement universitaire comprend les
universités.
La mission de l'enseignement supérieur est de
contribuer au développement de la recherche et de
l'élévation du niveau scientifique, culturel et professionnel,
à l'essor économique par une meilleure adaptation des
études supérieures au marché de l'emploi.
Cependant, la loi-cadre n°86/005 du 22 septembre 1986 de
l'enseignement national par les dispositions de ses articles 28, 29 et 31
définit les buts des instituts supérieurs techniques,
pédagogiques ainsi que ceux dévolus aux universités de la
manière suivante :
· Les Instituts Supérieurs
Techniques, ont pour mission de, d' :
- Former des cadres spécialisés dans le domaine
des sciences, des techniques appliquées, des arts et
métiers ;
- Organiser la recherche scientifique en vue d'adaptation des
techniques et technologie naturelle aux conditions spécifiques de la
RDC.
· Les Instituts Supérieurs
Pédagogiques, ont pour mission de, d' :
- Promouvoir le pays, en fonction de ses besoins, de ses
problèmes, en personnel enseignement de formation supérieure,
générale ou spécialisée ;
- Promouvoir chez le cadre enseignant une prise de conscience
de son rôle d'encadreur et de la noblesse de sa mission ;
- Organiser la recherche dans le domaine de la
pédagogie en vue de découvrir les meilleures méthodes
susceptibles d'améliorer la qualité de l'enseignement primaire et
secondaire ;
- Vulgariser les résultats de ces recherches, notamment
par la rédaction et la diffusion des manuels scolaires adaptés
à ces milieux d'enseignement.
· Les Universités, ont pour
mission d' :
- Assurer la formation des cadres de conception dans les
secteurs de la vie nationale ;
- Organiser la recherche scientifique fondamentale et la
recherche appliquée orientées vers la solution des
problèmes de la science, des techniques et technologies dans le monde
contemporain.
Confier à l'université un objectif d'insertion
professionnelle, c'est favoriser le court terme au détriment de cette
formation véritablement « professionnalisante »,
c'est également faire reposer sur les épaules des universitaires
une responsabilité qu'ils ne peuvent assumer, à savoir imaginer
les emplois de demain en phase avec un tissu économique local dont ils
seraient capables de prévoir l'évolution, alors que les
économistes comme les responsables de la prospective des grands secteurs
d'activité en sont souvent eux-mêmes incapables ; c'est,
enfin, faire porter aux enseignants du supérieur la mission
d'orientation des étudiants.
L'Université ne doit pas, pour autant, diaboliser
certaines facultés. Il convient, cependant, de rester vigilant sur un
point essentiel qui ne garantit pas la loi en l'état actuel :
l'indépendance de la recherche et de l'enseignement. La
communauté universitaire doit impérativement conserver la
maîtrise du contenu des enseignements et de l'habilitation des
diplômes. Le maintien du statut de fonctionnaire des
enseignants-chercheurs participe également de cette indépendance
de l'université.
La
« défonctionnarisation » progressive du
personnel universitaire, inscrite dans la loi par la multiplication des voies
de recours aux emplois contractuels, est un deuxième réel danger.
A terme, elle risque de faire coexister statuts et intérêts
divergents au sein de l'université et de dissocier enseignement et
recherche. S'il semble légitime d'encourager la recherche, il est
indispensable, en revanche, que celle-ci conserve son caractère public
lorsqu'elle se pratique dans le cadre de l'université.
Comme sus-définit, de manière
générale, une université est un établissement qui
fédère en son sein la production (
recherche),
la conservation (publications et bibliothèques) et la transmission (
études
supérieures) des différents domaines de la
connaissance afin
d'humaniser l'homme (former les élites et les cadres).
1. ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE A UVIRA.
Dans cette section, il sera question de présenter les
principaux établissements d'enseignement supérieur et
universitaire en les catégorisant. La cité d'Uvira, à
l'instar de certaines villes de la RDC comme Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani,
Bukavu,... est une cité universitaire. Elle se diffère du fait
qu'elle n'a pas d'université officielle.
Elle regorge à la fois d'universités
privées confessionnelles organisées par les Eglises,
d'universités privées non confessionnelles organisées par
les tiers ; ainsi que d'instituts supérieurs publics
organisés par l'Etat et ceux privés organisés par les
tiers.
Parmi les instituts d'enseignement supérieur technique
et pédagogique, nous trouvons :
a. Les instituts supérieurs publics.
1. Institut Supérieur de Commerce (ISC) ;
2. Institut Supérieur de Développement Rural
(ISDR) ;
3. Institut Supérieur de Technique Médical
(ISTM).
b. Les instituts supérieurs privés.
1. Institut Supérieur Pédagogique
(ISP) ;
2. Institut Supérieur de Gestion et du
Management (ISGM) ;
3. Institut Supérieur des Sciences Agronomiques et de
Développement (ISAD) ;
Parmi les universités, nos trouvons :
a. Les universités privées confessionnelles.
1. Université Catholique de Bukavu (UCB) ;
2. Université Simon Kimbangu (USK).
b. Les universités privées d'initiative de
tiers.
1. Université de CEPROMAD, UNIC/ISGEA ;
2. Université Progressiste des Pays des Grand-Lacs
(UPROGL) ;
3. Byankuba International University (BIU).
N.B : UCB/Uvira, USK, UNIC/ISGEA et BIU sont des
extensions de Bukavu.
En se souscrivant à cette noble mission de l'ESU en
RDC, les établissements d'enseignement supérieur et universitaire
en cité d'Uvira ont comme objectifs institutionnels de
(d') :
- Organiser l'enseignement supérieur et universitaire
de la science sous toutes ses formes en vue de promouvoir les cadres
intellectuels congolais et contribuer au développement
socio-économique du pays en général et de la province en
particulier ;
- Effectuer la recherche scientifique et la publication des
oeuvres scientifiques en toutes matières ;
- Instaurer la coopération scientifique nationale et
internationale dans l'optique d'assurer le développement scientifique
adapté aux besoins et à la culture du peuple congolais ;
- Amener les jeunes étudiants à comprendre les
problèmes de la société, à contribuer à le
résoudre et à apporter activement leur concourt à
l'intégrité harmonieuse de la culture congolaise de la
civilisation universelle ;
- Organiser l'enseignement supérieur et universitaire
de la science et de la technologie et effectuer la recherche scientifique et la
publication des études scientifiques en collaboration avec d'autres
institution d'enseignement et de la recherche au niveau local et
international ;
- Contribuer au développement de la province et du pays
par la disponibilité de leur expertise ;
- Former les créateurs d'emplois et non les
quémandeurs d'emploi dans ce pays plein de
potentialités ;
- Alléger les charges financières des parents
qui ont éprouvé des difficultés de faire étudier
leurs enfants à de longues distances ;
- Offrir une diversité des choix en matière de
formation universitaire aux finalistes du secondaire ;
- Rentabiliser le potentiel enseignant présent dans la
région ou ailleurs, en l'intégrant dans les structures
facultaires correspondant à leur spécialités
respectives ;
- Améliorer la qualité de l'enseignement
à l'école secondaire ;
- Former des spécialistes en gestion des ressources
humaines, en comptabilité, en ingénierie, conseiller en
marketing ;
- Apporter des réponses nouvelles et
diversifiées aux problèmes de développement de la
cité, de la province et du pays par la formation des cadres de
conception et d'une élite familiarisée avec la recherche
scientifique ;
- Organiser un enseignement de haut niveau s'inspirant des
découvertes scientifiques et technologiques récentes en vue de
s'adapter au rythme de développement mondial ;
- Organiser les enseignements en gestion en vue de promouvoir
les cadres intellectuels congolais utiles à la classe de petites et
moyennes entreprises congolaises et contribuer au développement
socio-économique du pays, plus particulièrement de la province du
Sud-Kivu ;
- Rendre services aux entreprises locales pour la formation de
l'homme en cours d'emploi, en vue de permettre d'une part à celle-ci de
disposer d'une main d'oeuvre qualifiée capable de s'adapter à la
poussée technologique dans un monde qui change et où la science
évolue, d'autre part à donner aux employés l'occasion de
parfaire et de mettre à jour leur connaissance tout au long de leurs
carrières en vue de se tenir à la pointe du progrès dans
leurs spécialités et de reconvertir le cas
échéant ;
- Contribuer pour l'ensemble à la formation d'hommes et
de femmes aptes à promouvoir des actions concrètent, à
prouver leur motivation à assurer leur engagement personnel et leur
intérêt pour des sociétés qui fonctionnent
bien ; les préparer à créer eux-mêmes une
petite entreprise agricole, sociales, commerciales et éducative ;
à être créateur d'emploi plutôt que demandeur
d'emploi, une fois diplômé ;
- Offrir des moyens d'éducation permanente et d'autres
services éducatifs à la connaissance plus large
spécialement aux employés adultes engagés dans la vie aux
ONG et à ses anciens étudiants ;
- Encadrer le personnel scientifique dans le cadre d'une
formation postuniversitaire (D.E.S et Doctorat).
Les objectifs institutionnels ci-haut cités sont les
objectifs manifestes des instituts supérieurs et universités de
la cité d'Uvira. Cependant, à part ces objectifs, d'autres
objectifs latents en découlent que nous développerons et
analyserons antérieurement.
1. DE L'ORGANISATION DES ENSEIGNEMENTS UNIVERSITAIRES A
UVIRA.
A l'instar d'autres institutions d'enseignement
supérieur et universitaire de la RDC, les instituts supérieurs et
universités sont sous le programme national. Certaines de ces
institutions organisent leurs études jusqu'au niveau de premier cycle,
dont UCB, ISTM, ISP, ISAD et BIU ; d'autres au niveau de
deuxième cycle à savoir ISDR, ISC, USK, UNIC et ISGM et une
seulement organise jusqu'au niveau de troisième cycle, l'UPROGEL.
A. Les facultés organisées.
Tableau n°4 : Répartition des
facultés/sections et départements selon les Universités et
Instituts supérieurs.
Facultés/ Sections
|
Département
|
Etablissements
|
Sciences de l'éducation
|
Psychologie
|
USK, BIU
|
Médecine
|
Sciences Infirmières
|
USK, BIU
|
Santé publique
|
BIU
|
Nutrition et Diététique
|
BIU
|
Langues et cultures africaines
|
Français, Anglais
|
ISP
|
Sciences exactes
|
Chimie-Physique, Biochimie
|
ISP
|
SCAI
|
SCA
|
ISP, BIU
|
IG
|
ISC
|
Histoire et Sciences Sociales
|
Histoire
|
ISP
|
Sciences de l'environnement et Développement
communautaire
|
Environnement
|
ISDR, BIU, UPROGEL
|
Gestion et administration des projets
|
BIU
|
Développement communautaire
|
ISAD, UPROGEL
|
Planification régionale
|
ISDR
|
Administration rurale
|
ISDR
|
Sc. Commerciales et Financières
|
Comptabilité et Expertise comptable
|
ISC
|
Marketing
|
ISC, UNIC
|
Management, Sciences économiques et de Gestion
|
Sciences économiques
|
UCB, BIU
|
Gestion des Ressources Humaines
|
UNIC
|
Gestion Financière et comptable
|
UNIC, ISGM
|
Esprit d'entreprise
|
UPROGEL
|
Entrepreneuriat et gestion des projets
|
ISGM
|
Gestion des entreprises
|
ISDR
|
Droit
|
-
|
UCB, UPROGEL,
|
Administration judiciaire
|
ISGM
|
Sciences Informatiques
|
Réseaux informatiques et
Télécommunication
|
BIU
|
Gestion informatique
|
BIU, UPROGEL
|
Sciences Agronomiques
|
-
|
ISAD
|
Sciences Vétérinaires
|
-
|
ISAD
|
Sciences de Paix
|
-
|
ISAD
|
Philosophie et Lettre
|
-
|
UPROGEL
|
Bâtiment
|
-
|
UPROGEL
|
Source : Interview avec les Secrétaires
Généraux Académiques.
Commentaire : Il ressort de ce tableau que dans
l'ensemble, les Instituts supérieur et Universités
implantés dans la cité d'Uvira organisent 17 facultés
(sections) dans lesquelles nous dénombrons 33 départements
(options). Parmi ces 33 départements (options), 23 soit 69,9% ne sont
trouvés qu'à un et un seul établissement, 09 ou soit 27,3%
sont trouvés à deux institutions, 1 département ou soit 3%
se retrouve à trois institutions, à savoir le département
de l'environnement et la faculté de management , sciences de
l'économie et de gestion est la seule faculté organisée
par 6 établissements.
B. La population estudiantine.
Avant de donner les effectif des étudiants des
instituts supérieurs et universités d'Uvira, donnons a priori les
conditions d'admission trouvées au sein dans certains
établissements d'enseignement supérieur et universitaire
auxquelles est soumis chaque postulat, à savoir :
- Ecrire une lettre de demande d'inscription qui indiquera
l'année et la faculté pour laquelle est demandée ainsi que
la motivation du candidat.
- Remplir un formulaire d'inscription dûment
complété, daté et signé ;
- Présenter une photocopie du diplôme d'Etat et
de certificat des études faites après l'obtention du
diplôme d'Etat ;
- Présenter une photocopie des bulletins
5ème et de 6ème secondaire et des
résultats des études faites après l'obtention du
diplôme d'Etat ;
- Deux photos passeport ;
- Une attestation de naissance ;
- Un certificat de bonne conduite, vie et moeurs ;
- Un certificat d'aptitude physique ;
- Une farde à triangle.
Tableau n°5 : Répartition des effectifs
des étudiants par année académique et par sexe.
N°
|
Inst. Sup. et Univer.
|
Effectifs des étudiants
|
Total
|
2005-2006
|
2006-2007
|
2007-2008
|
2008-2009
|
2009-2010
|
G
|
F
|
Tot
|
G
|
F
|
Tot
|
G
|
F
|
Tot
|
G
|
F
|
Tot
|
G
|
F
|
Tot
|
1
|
UCB
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
34
|
21
|
55
|
54
|
15
|
69
|
94
|
41
|
135
|
259
|
2
|
ISTM
|
09
|
11
|
20
|
|
|
*
|
|
|
*
|
67
|
91
|
158
|
92
|
151
|
243
|
421
|
3
|
UPROGEL
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
11
|
112
|
123
|
566
|
52
|
618
|
741
|
4
|
ISDR
|
39
|
21
|
60
|
69
|
32
|
101
|
100
|
43
|
143
|
145
|
57
|
202
|
256
|
103
|
359
|
865
|
5
|
ISC
|
-
|
-
|
-
|
`
|
`
|
65
|
`
|
`
|
105
|
`
|
`
|
152
|
`
|
`
|
172
|
494
|
6
|
ISGM
|
|
|
*
|
|
|
*
|
`
|
`
|
63
|
`
|
`
|
79
|
`
|
`
|
92
|
234
|
7
|
ISP
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
116
|
34
|
150
|
179
|
62
|
237
|
387
|
8
|
ISAD
|
`
|
`
|
49
|
`
|
`
|
55
|
`
|
`
|
63
|
`
|
`
|
76
|
`
|
`
|
83
|
326
|
9
|
UNIC
|
`
|
`
|
40
|
`
|
`
|
52
|
13
|
43
|
56
|
48
|
17
|
65
|
58
|
31
|
89
|
302
|
10
|
USK
|
`
|
`
|
43
|
`
|
`
|
54
|
`
|
`
|
63
|
`
|
`
|
79
|
`
|
`
|
94
|
333
|
11
|
BIU
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
`
|
`
|
23
|
`
|
`
|
31
|
`
|
`
|
35
|
89
|
TOTAL GEN.
|
4 241
|
Sources : Rapports annuels académiques
2006, 2007, 2008, 2009, 2010.
Légende : - : L'université
ou l'institut supérieur n'avait pas encore eu lieu ;
` : Donnée non disponible ;
* : Donnée non disponible, problème
d'archive, manque de rapport.
Graphique n°1 : Répartition des
étudiants selon les établissements.
![](Mission-des-institutions-d-enseignement-superieur-et-universitaire-et-les-attentes-de-la-population1.png)
Commentaire :
ressort de ce tableau et de cette graphique que 4 241
étudiants des institutions de la cité d'Uvira, l'ISDR en ont 865,
soit 20,4% ; suivi de l'UPROGEL avec un effectif de 741 étudiants
représentants 17,5% ; suivi en suite de ISC avec 494 soit 11,6%, de
ISTM avec 421 étudiants soit 9,9% ; de ISP avec 387
étudiants soit 9,1% ; suivi de l'USK avec 333 étudiants soit
7,9% ; suivi de ISAD avec un effectif de 326 étudiants soit
7,7% ; suivi de UNIC avec un effectif de 302 étudiants soit
7,1% ; suivi de l'UCB avec 259 étudiants soit 6,1% ; suivi de
l'ISGM avec 234 étudiants soit 5,5% et enfin de BIU avec 89
étudiants soit 2,1%.
L'ISDR a plus d'étudiants que d'autres institutions
car il semble être admiré, connu et parce qu'il organise le
deuxième cycle, l'UPROGEL quant à elle, c'est parce qu'elle a
troisième cycle. Le BIU a peu d'étudiants car elle est peu connue
de population de la cité.
C. Corps enseignant.
Tableau n°6 : Répartition des enseignants
selon leurs grades et titres académiques de l'année
académique 2005-2006 jusqu'à celle 2009-2010.
N°
|
Etablissements
|
P.O
|
Prof
|
P.A
|
Docteur
|
CT
|
Assistant
|
1
|
2
|
1
|
UCB
|
-
|
08
|
02
|
07
|
24
|
21
|
15
|
2
|
ISTM
|
-
|
03
|
-
|
04
|
13
|
14
|
08
|
3
|
UPROGEL
|
-
|
07
|
-
|
-
|
-
|
37
|
-
|
4
|
ISDR
|
-
|
06
|
|
04
|
19
|
13
|
24
|
5
|
ISC
|
-
|
04
|
-
|
03
|
09
|
12
|
07
|
6
|
ISGM
|
-
|
02
|
-
|
03
|
29
|
14
|
11
|
7
|
ISP
|
-
|
-
|
-
|
03
|
07
|
16
|
12
|
8
|
ISAD
|
-
|
-
|
-
|
04
|
06
|
14
|
10
|
9
|
UNIC
|
-
|
-
|
02
|
-
|
35
|
20
|
16
|
10
|
USK
|
-
|
01
|
-
|
05
|
12
|
11
|
13
|
11
|
BIU
|
-
|
-
|
-
|
04
|
11
|
13
|
09
|
TOTAL
|
-
|
31
|
04
|
37
|
159
|
185
|
109
|
Source : Rapports annuels
académiques 2006, 2007, 2008, 2009, 2010
Graphique n°2 : Représentation graphique
des enseignants selon leurs grades et titres académiques de
l'année académique 2005-2006 jusqu'à celle
2009-2010.
![](Mission-des-institutions-d-enseignement-superieur-et-universitaire-et-les-attentes-de-la-population2.png)
Commentaire :
Il résulte de ce tableau et de cette graphique que les
institutions d'enseignement supérieur et universitaire ont
utilisé plus les assistants de premier mandat avec un effectif de 185
assistants, cela serait à leur moindre exigence, suivi de des chefs de
travaux avec un effectif de 159 CT, de 109 assistants de deuxième
mandat, de 37 docteurs, de 31 professeurs et 02 professeurs associés. Il
sied d'observer qu'aucun P.O n'a été utilisé. Cela serait
dû à leur lourde exigence. L'institution qui utilise des
enseignants qualifiés est l'UCB avec ses 08 professeurs, 02 professeurs
associés et 07 docteurs.
Chapitre quatrième
LES ATTENTES DE LA POPULATION A UVIRA
1. ANALYSE DE LA POPULATION D'ENQUETE
A. Echantillon
a. Technique de l'échantillonnage.
Estimée à 195 086
habitants41(*),
la population est nombreuse de telle sorte que, du point de vue
économique, temporelle et scientifique, nous ne serions pas à
mesure de les enquêter tous.
C'est ainsi que durant notre enquête, nous avons
usé l'échantillon par quota qui consiste à appliquer
à chaque sous-groupe de la population un taux de sondage choisi selon la
variable.
Lors de notre enquête, les lauréats du
secondaire, les étudiants, les enseignants et les autorités
académiques de toutes les universités et tous les instituts
supérieurs, les responsables de centre des recherches, les responsables
et les membres des clubs et les associations des intellectuels, les agents et
fonctionnaires des entreprises publiques et privées, ont
été notre cible (nos enquêtés).
b. Taille de l'échantillon.
La taille de notre échantillon est constituée de
135 enquêtés. Cet échantillon nous a permis de confirmer,
infirmer ou nuancer nos hypothèses. Cet échantillon
n'émane pas de notre propre volonté mais de la technique de
l'échantillonnage utilisée.
B. Caractéristiques des
enquêtes.
a. Répartition de l'échantillon selon
l'âge.
Tableau n° 07 : Répartition des
enquêtes selon l'âge.
Tranche d'âge
|
Effectif
|
Pourcentage
|
18 - 23 ans
|
15
|
11,1
|
24 - 29 ans
|
30
|
22,2
|
30 - 35 ans
|
27
|
20
|
36 - 41 ans
|
19
|
14
|
42 - 47 ans
|
20
|
14,9
|
48 - 53 ans
|
13
|
09,7
|
54 - 59 ans
|
08
|
05,9
|
60 - 65 ans
|
03
|
02,2
|
Total
|
135
|
100
|
Source : Résultat de nos enquêtes
2011.
Commentaire : il ressort de ce qui
précède que sur 135 personnes enquêtées, 30 soit
22,2% ont l'âge variant entre 24 - 29 ans, suivi de 27 personnes soit 20%
dont l'âge est entre 30 et 35 ans ; suivi de 20
enquêtés de 42 - 47 ans de tranche d'âge représentant
14,9% ; de 19 enquêtés de tranche d'âge comprise entre
36 - 41 ans soit 14% ; 15 enquêtés de tranche d'âge de
18 - 23 ans représentant 11,1% ; 13 enquêtés de
tranche d'âge variant entre 48 - 53 ans représentant soit
09,7% ; 8 enquêtés soit 05,9% dont l'âge varie entre 54
- 59 ans et enfin 03 personnes soit 02,2% dont l'âge varie entre 60 et 63
ans.
b. Répartition de l'échantillon selon le
sexe.
Tableau n°8 : Répartition des
enquêtes selon le sexe.
Sexe
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Masculin
|
98
|
72,6
|
Féminin
|
37
|
27,4
|
Total
|
135
|
100
|
.
Source : Résultat de nos enquêtes
2011
Commentaire : il résulte de ce tableau
que sur 135 personnes enquêtées, 88 personnes ou soit 65,2%
étaient de sexe masculin et 47 personnes ou soit 34,8% étaient
celles du sexe féminin.
c. Répartition de l'échantillon selon le
niveau d'étude.
Tableau n°9 : Répartition des
enquêtés selon le niveau d'instruction.
Niveau d'étude
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Doctorat
|
03
|
02,2
|
Etudes en maîtrise
|
05
|
3,7
|
Etudes universitaires 2e cycle
|
55
|
40,7
|
Etudes universitaires 1e cycle
|
43
|
31,9
|
Etudes secondaires
|
29
|
21,9
|
Etudes primaires
|
0
|
0
|
Total
|
135
|
100
|
Source : Résultat de nos enquêtes
2009.
Commentaire : il résulte de ce tableau
que parmi les 135 enquêtés, 61 personnes soit 45,2% ont un
diplôme de licencié étaient universitaires avec un niveau
de A1 c'est-à-dire qu'elles s'étaient limitées au niveau
de graduat ou de 1e cycle, suivi de 32 personnes soit 34,8% ayant un
diplôme de licence. Mais aussi, il se fait voir que les personnes avec un
diplôme secondaire ont un effectif de 17 soit 18,5% et que personne
d'entre, nos enquêtés n'a un niveau d'étude primaire.
d. Répartition de l'échantillon selon la
profession.
Tableau n°10 : Répartition des
enquêtés selon leurs professions.
Profession
|
Sexe
|
Pourcentage
|
H
|
F
|
Total
|
%
|
H
|
F
|
Etudiants
|
15
|
08
|
23
|
17
|
15,2
|
21,7
|
Enseignants (Université)
|
17
|
00
|
17
|
12,6
|
17,3
|
00
|
Entrepreneurs publics/Agents
|
18
|
09
|
27
|
20
|
18,4
|
24,4
|
Entrepreneurs privés
|
17
|
07
|
24
|
17,8
|
17,3
|
18,9
|
Elèves
|
05
|
03
|
08
|
6,9
|
05,1
|
8,1
|
Agriculteurs
|
03
|
01
|
04
|
2,9
|
03,1
|
2,7
|
Pêcheurs
|
03
|
00
|
03
|
2,2
|
03,1
|
00
|
Commerçants/Vendeurs
|
05
|
02
|
07
|
5,2
|
05,1
|
5,4
|
Ouvriers
|
02
|
00
|
02
|
1,5
|
02
|
00
|
Sans emploi
|
13
|
07
|
20
|
14,8
|
13,3
|
18,9
|
TOTAL GENERAL
|
98
|
37
|
135
|
100
|
100
|
100
|
Source : Résultat de nos enquêtes
2011.
Graphique n°3 : Représentation graphique
des enquêtés selon leur profession.
![](Mission-des-institutions-d-enseignement-superieur-et-universitaire-et-les-attentes-de-la-population3.png)
Source : Enquête 2011.
Commentaire : il ressort de ce tableau et de
cette graphique que 27 personnes, soit 20% de nos enquêteurs sont des
fonctionnaires/entrepreneurs publics, cela car c'est un secteur renfermant bien
des services, suivi des employeurs/employés/entrepreneurs privés
avec un effectif de 24 représentant 17,8%, suivi de 23 étudiants
soit 17%, puis de « sans emplois » avec un effectif de 20
soit 14,8%, de 17 enseignants d'universités soit 12,6% ; de 08
élèves soit 06,9%, de 07 ou 05,2% des commerçants/vendeurs
et 04 ou 2,9% des agriculteurs et enfin 03 ou 2,2% des pêcheurs, secteur
ayant moins des professionnels ou travailleurs.
En outre, il ressort que les hommes sont plus travailleurs que
les femmes et certaines professions ont un effectif de 00 pour les femmes. Cela
serait dû par le fait certaines professions sont réservées
comme domaine des hommes et par conséquent les femmes ne s'y
professionnalisent pas encore.
2. ANALYSE DES POINTS DE VUE DES ENQUETES EN RAPPORT
AVEC LA MISSION DES INSTITUTS SUPERIEURS ET UNIVERSITES D'UVIRA.
a. Points de vue des étudiants.
Tableau n°11 : Répartition des points de
vue des étudiants
Questions
|
Réponses
|
%
|
Oui
|
Non
|
Néant
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Néant
|
Total
|
Connaissez-vous la mission (les objectifs) de votre Institut
supérieur/Université ?
|
17
|
06
|
00
|
23
|
73,9
|
26,1
|
00
|
100
|
Pensez-vous que votre Institut
supérieur/Université fonctionne toujours selon cette mission
(les objectifs) de départ ?
|
10
|
13
|
00
|
23
|
43,5
|
56,5
|
00
|
100
|
En dehors de sa mission (ses objectifs), poursuit-il/elle une
autre mission (objectifs) ?
|
05
|
02
|
16
|
23
|
21,7
|
8,7
|
69,6
|
100
|
Commentaire :
Il résulte de ce résulta que sur 23
étudiants qui ont constitué notre échantillon, 17 d'entre
eux, soit 73,9% connaissent la mission ou certains objectifs de leurs
institutions d'enseignement, 6 seulement parmi eux, soit 26,1% n'en connaissent
pas, pas de néant. Quant à ce qui est de savoir si leur
institution d'enseignement suit toujours ou fonctionne suivant leur mission
(objectifs), 13 soit 56,5% ont répondu Non et 10 soit 43,5 ont
répondu par Oui, pas de néant. Ces institutions ne fonctionnent
pas selon leur mission parce qu'elles ne mettent pas à la disposition
des étudiants (apprenants) toutes les dispositions (les
matériels) permettant de bien apprendre les matières. Quand
à la question de savoir si qu'en dehors de la mission (les objectifs),
l'institution ne poursuit pas une mission (objectifs), 16 en
quêtés, soit 69,6% se sont réservés de
répondre à cette question ; 05 soit 21,7% ont
affirmé, 02 soit 8,7% ont rejeté. La mission/objectif des chefs
de ces institutions, outre celle noble, cherchent à s'enrichir
matériellement de la part des « pauvre » parents
dans toutes les conditions possibles.
b. Points de vue des enseignants.
Tableau n°12 : Répartition des points de
vue des enseignants.
Questions
|
Réponses
|
%
|
Oui
|
Non
|
Néant
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Néant
|
Total
|
Pensez-vous que votre Institut
supérieur/Université fonctionne toujours selon la mission (les
objectifs) de départ ?
|
17
|
00
|
00
|
17
|
100
|
00
|
00
|
100
|
En dehors de sa mission (ses objectifs), poursuit-il/elle une
autre mission (objectifs) ?
|
15
|
02
|
00
|
17
|
88,2
|
11,8
|
00
|
100
|
Commentaire :
Il résulte de ce tableau que sur 17 enseignants
d'universités qui ont constitué notre échantillon, 17 soit
100% affirment que leur institution agissent conformément à leur
mission (objectifs) car 80% de leur produit se sont créé des
emplois et s'ils ne créent pas, ils sont utilisé dans d'autres
entreprises.
Quant à question de savoir si en dehors de cette
mission/objectifs, si l'institution poursuit une autre mission/objectif, 15
d'entre eux soit 88,2% ont affirmé qu'il existe d'autres objectifs qui
peuvent être circonstanciels ou occasionnels, 02 soit 11,8% ont
rejeté qu'il n'y a pas une mission ou objectifs
supplémentaires.
Néanmoins, les enseignants restent convaincus qu'il y a
beaucoup à fustiger sur tout à la maîtrise (écrire
correctement et parler convenablement) de la langue français,
étant la langue officielle de l'administration publique et de
l'enseignement en RDC.
c. Points de vue de la population.
Dans cette couche, nous y trouvons les agriculteurs, les
pêcheurs, les commerçants/vendeurs, les ouvriers, les
élèves et les sans emplois.
Tableau n°13 : Répartition des points de
vue de la population.
Questions
|
Réponses
|
%
|
Oui
|
Non
|
Néant
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Néant
|
Total
|
Souhaiterez-vous que votre enfant puisse faire ses
études universitaires à Uvira ?
|
27
|
17
|
00
|
44
|
63,4
|
38,6
|
00
|
100
|
Peut-on dire que ces instituts supérieurs et
universités accomplissement loyalement leur mission ?
|
15
|
28
|
01
|
44
|
34,1
|
63,6
|
2,3
|
100
|
Pensez-vous que ces instituts
supérieurs/universités peuvent contribuer au développement
de la cité d'Uvira ?
|
35
|
09
|
00
|
44
|
79,5
|
20,5
|
00
|
100
|
Commentaire :
Il ressort de ce tableau que 27 enquêtés soit
63,4% affirment qu'ils peuvent faire ou étudier leurs enfants dans des
instituts supérieurs et universités d'Uvira car se sont des
universités comme tant d'autres leur permettant de diminuer au
coût économique et financier élevé de l'enfant mais
aussi permettre de suivre à la loupe leurs comportements surtout ceux
des filles. Par contre, 17 soit 38,6% restent persuadés qu'ils ne
peuvent pas car les conditions de travail ne peuvent permettre aux
étudiants d'étudier et d'apprendre convenablement.
Les avis se divers aussi quant à la question de savoir
s'ils accomplissent loyalement leur mission étant celle d'octroyer la
formation générale dispensant savoirs et savoir-faire
nécessaires à l'insertion dans la société
actuelle., 28 enquêtés soit 63,6% restent catégoriques et
soutenant que les conditions dans lesquelles ils fonctionnent, sont
précaire et défavorable quant à l'atteinte de cette
mission et restent par ailleurs convaincus qu'aussi tôt les conditions
réunies, ils peuvent contribuer. Pour 35 enquêtés soit
79,5%, ils contribuent au développement du fait qu'ils participent
à la formation de l'élite congolaise dans plusieurs domaines,
contribuent au désenclavement du milieu universitaire, octroient des
diplômes, contribuent à la diminution des dépenses quant il
s'agirait d'aller loin, des emplois pour ses différents travaux,
à la réduction du taux de chômage et de la fuite de
cerveau.
d. Points de vue des professionnels (agents et
fonctionnaires).
Dans ce point, sont consacrées les opinions des
fonctionnaires et agents des services étatiques et du secteur
privé et celles des clubs des intellectuels de cité d'Uvira
constituées d'un échantillon de 51 enquêtés.
A peine terminée leurs études universitaires
dans l'insuffisance, les étudiants sont contraintes d'aller se former
pour avoir plus de chance de trouver un emploi plus particulier en informatique
et en anglais.
Souvent, l'idée de création ou d'implantation
de l'extension d'une université vient de l'initiative des
autorités religieuses pour celles religieuses, et de promoteurs pour
celles privées et en général des autorités
politiques pour les publiques sans étude/enquêtes au
préalable. L'UEA y avait offrit une extension qu'elle avait
fermée dans moins de 2ans par manque d'effectif.
Avoir un diplôme ou titre universitaire est l'objectif
d'un nombre croissant jeunes/étudiants de la cité, à
n'importe quel prix. Pour les uns, avoir des études universitaires
supérieures est nécessaire pour avoir un bon travail (emploi) qui
a à sa suite, lui remerciera par l'octroi d'un salaire de prestige ou
décent ; mais pour d'autres, c'est essentiellement pour le
prestige. Péniblement terminer le cycle si pas par cotisation ou
contribution de toute la famille restreinte, cette dernière tendra main
forte sur ce chômeur « chikiza » et/ou
« chikson42(*) » confondus, chacun à la chasse
de l'emploi, et qui, à force de chercher l'emploi, sont appelés
communément les « j'ai l'honneur ».
Une fois le travail ou l'emploi trouvé, quelques
connaissances et pratiques anti éthiques et déontologiques se
développent, à savoir : « tuko
mucongo » pour justifier que tous les coûts sont permis
(le vol, détournement,...) ; « Bunzi inakuliaka
kwenye banaifungia » pour dire que c'est sur le poste sur lequel
on est affecté, qu'on cherchera à manger et non de la
hiérarchie, « celui qui travail à l'hôtel
mange à l'hôtel ».
Les « chikiza » ont en leur
tête quelques connaissances phénoménologiques les
empêchant même à d'énormes efforts pour les
études entre autre : « wasoma wafwa, waleka
wafwa », c'est-à-dire même si vous étudiez,
vous allez mourir ; « oza na mbongo, oza na nyoso ;
français ao licence haiuzake pombe », c'est-à-dire
que quand on a de l'argent, on a tout et pour acheter la boisson (le loisir),
on pandit pas la licence ni suffit de parler le français. Ces
connaissances font et poussent que les étudiants cherchent d'abord
l'argent.
. Avec un diplôme homologué ou pas, trouver un
emploi correspondant à sa formation académique relève de
la chance. A la sortie de l'université, très peu d'emplois sont
à pourvoir et sans aide d'une personne influente, le travail est bien
plus difficile à trouver.
Le C.V et les lettres de motivation dans leurs mains, ils se
rendent où ils ont vu une offre d'emploi et sont parfois 50 à se
présenter pour une seule et même place.
C'est ainsi par manque de choix et en fuyant le
chômage, les jeunes diplômés finissent ainsi par accepter
des postes sans rapport avec leur formation ou à leur
spécialité. Où on forme les managers, certains d'entre
eux, ont jugé bon de se lancer dans l'enseignement, d'autres comme
opérateurs de saisie dans les secrétariats publics, dans les
petits commerces dans les kiosques, d'autres encore dans l'agriculture,
comme sentinelle à des ONGs, d'autres encore sont devenus des Kaka
security,...
Signalons qu'il y a ceux préférant travailler
dans des ONGs ou dans les entreprises où ils auront un salaire
décent, ont préféré ne pas travailler dans de
telles conditions c'est-à-dire ont jugé bon de rester d'abord
dans le statut de chômeur en espérant un sourire aux lèvres
(occuper des fonctions bureaucratiques, ONG onusienne,...).
Ces difficultés, surtout de dépendance et de
soumission poussent certains diplômés à créer leurs
propres emplois que d'exercer un métier qui n'est pas de leur ressort.
Etant créateur d'emploi, certains s'étaient lancés dans
les activités d'élevage des poules, d'autres l'ouverture des
ateliers de menuiserie, d'autres encore des ateliers de coupe couture, mais
sont confrontés à beaucoup de difficultés et beaucoup,
d'entre eux, sont tombé en faillite.
Cette situation de chômage qu'il soit structurel ou
déguisé, pousse ou favorise l'exode rural et l'exode de cerveau
vers les pays limitrophes, car de sa vue extérieur, il était
incontestablement celui qui devrait vivre grâce aux subsides de l'Etat et
qui a espéré au bout de 5 années de scolarité,
obtenir un poste bien rémunéré.
Les professionnels (travailleurs) estiment qu'ils ne peuvent
en rien redoutés les diplômes des fruits ou produits de ces
universités et instituts supérieurs.
e. Politique du Gouvernement en matière de
l'ESU.
Lors du cadre d'action de Dakar en avril 2000, le gouvernement
s'était assigné aux objectifs ci-dessous dans l'optique de
l'EPT :
- Développer et améliorer sous tous leurs
aspects la protection et l'éducation de la petite enfance, notamment des
enfants les plus vulnérables et défavorisés ;
- Faire en sorte que d'ici 2015 tous les enfants, notamment
les filles et les enfants en difficulté ou issus de minorités
ethniques, aient la possibilité d'accéder à un
enseignement primaire obligatoire et gratuit de qualité et de le suivre
jusqu'à son terme ;
- Répondre aux besoins éducatifs de tous les
jeunes en leur assurant un accès équitable à des
programmes adéquats ayant pour objet l'acquisition des connaissances
ainsi que des compétences liées à la vie courante ;
- Améliorer de 50 % le niveau d'alphabétisation
des adultes, notamment des femmes, d'ici 2015, et assurer à tous les
adultes un accès équitable aux programmes d'éducation de
base et d'éducation permanente ;
- Eliminer les disparités entre les sexes dans
l'enseignement primaire et secondaire d'ici 2005 et instaurer
l'égalité dans ce domaine d'ici 2015 en veillant notamment
à assurer aux filles l'accès équitable et sans restriction
à une éducation de base de qualité avec les mêmes
chances de réussite ;
- Améliorer sous tous ses aspects la qualité de
l'éducation et garantir son excellence de façon à obtenir
pour tous des résultats d'apprentissage reconnus et quantifiables -
notamment en ce qui concerne la lecture, l'écriture, le calcul et les
compétences indispensables dans la vie courante.
Au regard du diagnostic du Secteur éducatif et plus
spécialement celui de l'enseignement supérieur et universitaire,
en 2010, selon le ministre, 30% d'institution d'enseignement supérieur
et universitaire en RDC sont non viables et condamnées à
être fermé, et fut ainsi.
De manière générale, le Gouvernement de
la République, se trouve être confronté par six
défis majeurs à relever ; il s'agit de :
1. Assainir les secteurs Public et Privé de
l'ESU ;
2. Améliorer l'offre éducative existante et
réaliser la nouvelle carte universitaire ;
3. Se conformer aux standards internationaux en ce qui
concerne l'encadrement académique ;
4. Désenclaver numériquement les Etablissements
de l'ESU ;
5. Promouvoir la Recherche Universitaire ;
6. Jouer pleinement le rôle de charnière en
impactant sur le développement des communautés rurales.
En effet, la nouvelle Politique de l'Enseignement
Supérieur et Universitaire en RDC se fonde sur la
nécessité de faire jouer à l'éducation un
rôle capital dans le développement économique et social du
pays en ayant soin de former des hommes et des femmes imprégnés
de valeurs humaines, morales, spirituelles, culturelles et civiques pour
l'éclosion d'une nouvelle société congolaise plus
prospère et davantage solidaire ainsi qu'éprise de paix.
Cinq principes sous tendent cette vision :
1. La promotion de l'excellence dans tous les domaines
d'intervention de l'ESU ;
2. Le renforcement des capacités de pilotage du
système;
3. Le recours au partenariat impliquant l'Etat central, les
entités administratives décentralisées, le secteur
privé et les partenaires au développement ;
4. L'ouverture au monde et aux technologies modernes ;
5. L'adhésion et la participation des
bénéficiaires et des acteurs du changement.
Face aux enjeux de la reconstruction du pays et aux
défis de l'économie mondialisée du
21ième siècle basée sur l'information, la
communication, la science et la technologie, la RDC s'engage résolument
sur la voie de la refondation de son système éducatif afin de
produire des compétences de plus haut niveau compétitives et
maîtrisant les fondamentaux de l'information, de la communication, de la
science et de la technologie, qui conditionnent désormais la croissance
et le développement économique d'un pays.
C'est dans cette optique que le Gouvernement de la RDC tient
à doter le pays d'un système éducatif du supérieur
dynamique et compétitif fondé autour d'une vision claire
fédérant toutes les énergies et inoxydable aux changements
politiques ayant pour fondement l'Excellence dans les Universités,
Instituts Supérieurs et Centres de Recherche. Afin d'arriver à
réaliser cette Politique, le Gouvernement s'est assigné les
Objectifs généraux et Spécifiques.
0. En ce qui concerne les Objectifs
Généraux :
- Redresser le Secteur de l'Enseignement Supérieur et
Universitaire ;
- Rendre adéquate la Formation et l'Emploi ;
- Fournir à l'ensemble des Secteurs de la vie
nationale, en amont, les cadres compétents pour participer au
Développement stable et durable du pays ;
- Revitaliser la Recherche Fondamentale, Appliquée et
Opérationnelle ;
- Contribuer à l'amélioration des conditions de
vie des communautés rurales.
1. S'agissant des Objectifs
Spécifiques :
- Valoriser les Ressources Naturelles et
l'Environnement ;
- Améliorer la Gouvernance des Universités et
Instituts Supérieurs ;
- Arrimer le secteur aux standards internationaux par
l'adhésion au Processus de Bologne;
- Mettre en place les mécanismes
d'Assurance-Qualité ;
- Promouvoir les langues nationales et l'apprentissage des
langues étrangères avec en tête la langue
anglaises ;
- Promouvoir l'accès des filles à l'ESU et
surtout dans les Filières Techniques et Technologiques.
Ce système éducatif devra intégrer les
besoins réels du marché de l'emploi et de la reconstruction du
pays fondé sur une nouvelle carte universitaire priorisant les
filières Techniques, Professionnelles et de Métiers selon les
spécificités de chaque province.
Compte tenu des urgences qu'impose le redressement de
l'Enseignement Supérieur et Universitaire, les actions suivantes ont
été entreprises depuis 2009 ; il s'agit de :
- La Reconnaissance de la Spécificité du Statut
du personnel de l'Enseignement Supérieur et Universitaire ;
- Le plaidoyer auprès du Gouvernement pour l'octroi
d'une bourse doctorale aux chefs de travaux afin d'assurer la relève
académique ;
- La suspension d'ouverture de nouveaux établissements,
des extensions et de nouvelles filières ;
- Le renforcement des conditions d'admission à
l'ESU fixant à au moins 60% des points aux diplômés des
humanités ;
- La réalisation des audits financiers et de
scolarité dans les Universités et Instituts
Supérieurs ;
- La réglementation des divers frais connexes
institués dans les établissements ;
- La décision gouvernementale autorisant le
Ministère à organiser l'enquête nationale sur le
Fonctionnement (Audit Organisationnel) des Institutions et la Viabilité
des Etablissements de l'ESU sur toute l'étendue du pays ;
- La fermeture des 51 Etablissements de la Ville Province de
Kinshasa jugés non viables à l'issue de l'Enquête ;
- L'audit de viabilité de tous les Etablissements de
l'ESU organisant les filières d'Etudes médicales ;
- La fermeture de 88 Etablissements organisant les
filières d'Etudes Médicales jugés non viables ;
- L'implantation des cellules locales
d'Assurance-Qualité dans chaque Etablissement ;
- L'organisation de la 1ère conférence des Chefs
d'Etablissements et de la 1ère Edition de l'Exposition des OEuvres de
l'esprit ;
- L'homologation des grades du Personnel Académique et
Scientifique des Etablissements de l'ESU privés
agréés ;
- L'exonération des droits de douane et avantages des
tarifs sociaux de consommations d'eau et d'électricité au profit
des Etablissements privés agrées ;
- La lutte contre les antivaleurs dans le Secteur.
Enfin, le Gouvernement vise la valorisation du diplôme
de l'ESU et ainsi garantir la qualité des autres ordres d'enseignement.
Cette nouvelle politique nécessite un engagement conséquent du
Gouvernement et aussi un accompagnement des partenaires bi et
multilatéraux43(*).
3. LES CONTRAINTES DES ISU D'UVIRA.
Dans ce paragraphe, nous ne traiteront pas des contraintes des
établissements d'enseignements supérieur et universitaire de
manière exhaustive, mais nous traiterons de celles majeures. Ces
contraintes sont d'ordre socio-économique, d'ordre institutionnel et
d'ordre pédagogique et il a été établi que
l'Enseignement Supérieur et Universitaire dans les pays francophones
d'Afrique est confronté à une crise profonde dont l'origine se
situe principalement dans le déséquilibre croissant entre les
besoins nécessaires pour assurer un enseignement de qualité et
les ressources disponibles.
Les contraintes des Instituts supérieurs et
Universités de la cité d'Uvira, sont :
- Education et monde du travail.
Actuellement il est difficile, en RDC en général
et à Uvira en particulier, de préciser la relation entre
l'éducation et le monde du travail d'autant plus que chaque secteur
évolue presque indépendamment de l'autre.
Dans l'ensemble, les deux secteurs sont en régression
et présentent des caractéristiques déplorables :
· Un fort taux de la population active
(âgée de 15 à 64 ans représentant 53%) ;
· L'inadéquation entre la formation et
l'emploi : en parlant de l'inadéquation entre l'éducation
donnée dans les écoles et la vie dans le milieu social concret,
Mr Abbé M. Ekwa signale une situation réelle que vit la jeunesse
congolaise
scolarisée : « ... Des centaines de
milliers de jeunes, garçons et filles, qui ont étudié
pendant quatre ou six ans et qui, pour de multiples raisons, ne peuvent
poursuivre leurs études, ne parviennent pas à s'intégrer
dans la société rurale traditionnelle : ils sont des
déracinés sociaux et culturels ; ils ont appris à lire et
à calculer, ils se sont intéressé à de larges
horizons, ils ont assimilé des idées de progrès, de
transformation technique, d'organisation administrative ; et ils ne peuvent se
résoudre à travailler de leurs mains dans une économie de
substance sans horizon, sans progrès et liée à des
traditions particularistes. Le conflit des générations se fait
aigu ; le désoeuvrement est partout inquiétant ; l'exode vers les
centres urbanisés est une plaie. ... »44(*) ;
· Le recul de l'emploi dans le secteur formel au profit
du secteur informel ;
· L'enseignement technique et professionnel en
régression mais coûtant trop cher par rapport au pouvoir d'achat
des parents ;
· L'insuffisance des ressources humaines,
matérielles et financières pour ce type d'enseignement ;
· Implantation des facultés sans tenir compte de
l'environnement et les besoins de la population : la population a
émis l'envie des facultés comme l'agronomie, la géologie
et mine, la sociologie, l'anthropologie, pêche, hydrobiologie,
communication, météorologie et l'organisation sociale.
La société et le monde du travail
bénéficiaires des produits de l'ESU reprochent au secteur de
produire de façon quasi mécanique les diplômes et les
diplômés sans tenir compte du profil requis car l'ESU fonctionne
presque en vase clos. A ce moment là, les travailleurs (surtout les
nouveaux) sont soumis à des séances, des formations de
renforcement de capacités.
- Prolifération et émiettement des
Universités et Instituts Supérieurs.
Les Etablissements de l'Enseignement Supérieur et
Universitaire ont connu depuis 2008 une croissance de 06 nouvelles institutions
sur 11 qu'elle compte aujourd'hui.
- Problèmes aigus d'infrastructures,
d'équipements et de matériels didactiques.
Ces établissements sont abrités dans des locaux
dégradés, débordés, et inadéquats pour
certains. Les capacités sont physiquement débordées et les
infrastructures délabrées. La dégradation résulte
de cette pression continue et de l'absence de moyens financiers
conséquents pour de véritables stratégies de maintenance
et de réhabilitation. 100% des institutions en sont concernées,
c'est-à-dire n'ont pas leur propre infrastructure. Certains ont de
terrain (espace) où peuvent être les bâtiments mais n'ont
pas de moyens.
Enfin, l'inadéquation vient de ce que la plupart des
établissements créés dernièrement l'ont
été en muant simplement une école secondaire ou primaire
en institution d'enseignement supérieur. Parfois les deux structures
cohabitent dans les mêmes locaux, en un voisinage qui peut
dégénérer à tout moment. 72,7% en sont
concernés, à l'exception de l'UCB qui est dans l'enclot de
diocèse, l'ISTM qui est logé dans les bâtiments de
8è CEPAC et de l'UPROGEL logée dans un bâtiment
privée, maison construite pour habitation et où les chambres
à coucher font d'office des auditoires.
Les équipements et matériels didactiques ne sont
pas logés à meilleure enseigne. La quasi absence de l'outil
informatique dans la grande majorité des établissements est
emblématique de cette carence (sauf l'UCB qui compte 13 ordinateurs et
l'ISP qui en a quatre mais souvent ne fonctionne pas par manque de courant
électrique).
Les laboratoires et les bibliothèques n'existent pas ou
ne sont pas fonctionnels dans la majorité des structures, sauf l'UCB,
qui compte 265 ouvrages d'économie et de 143 ouvrages de droit dans leur
bibliothèque, et la bibliothèques interuniversitaire de l'ISTM,
ISDR et ISP dans laquelle le taux de fréquentation de mars en mai est de
83,6% des étudiants de G3 ; 04,5% des étudiants en G2 ;
10,3% pour ceux de G1 ; de 0,6 de ceux de L1 et enfin de 1% des
enseignants. L'UNIC quant à elle, avant qu'il ne soit pillé, sa
bibliothèque était constituée de 75 livres. La
productivité globale du système en prend un rude coup. Pour les
recherches de mémoire en licence, les étudiants-chercheurs se
voient obligés de supplier les frères et amis de Bukavu de leurs
mener ces recherches et de monter pour le faire eux-mêmes et les
étudiants développent rapidement des syndromes d'inculture
lecturale (SIL)45(*) et la
textophobie lecturale.
- Problèmes du personnel
enseignant.
En RDC, le nombre d'enseignants détenteurs d'un
doctorat s'élève à 1 713, soit 14% des enseignants
de l'ESU et l'âge moyen est de 65 ans. Ces enseignants se repartissent
essentiellement à Kinshasa 62%, Katanga 19% et Province Orientale 7%
oeuvrant principalement dans les Universités de Kinshasa (40%), de
Lubumbashi (18%) et de Kisangani (6%). Jusqu'en 2011, la RDC ne compte que
mille huit cents professeurs pour un effectif total de six cent mille
étudiants, soit un professeur pour trois cent cinquante
étudiants or les normes internationales exigent un professeur pour
cinquante étudiants46(*).
Ainsi pour compenser cette carence d'enseignants
qualifiés plusieurs établissements utilisent massivement des
assistants et autres chargés de pratique professionnelle pour dispenser
les cours.
Les enseignants sont majoritairement des assistants (294
assistants y compris même ceux ayant le titre de gradué soit 55,6%
du corps enseignants), des chefs de travaux dont la majorité proviennent
de Bukavu (159 soit 30%), 37 docteurs, de 31 professeurs et 02 professeurs
associés parfois promoteur des ces institutions et quelques visiteurs du
Burundi, de Bukavu,... voués dans le cumul de fonction (souvent des
enseignants du secondaire) à cause de l'inexistence de salaire,
appelé par les humoristes « SIDA »
c'est-à-dire Salaire Insuffisant et Difficilement Acquis. Ils
papillonnent les différentes institutions de la place comme visiteur et
gagnent un peu d'argent en vendant les syllabus des cours.
Cette faible fréquentation des enseignants
qualifiés serait due au climat malsain de travail (auditoires sans
ciment, les étudiants assis sur les pupitres, logement, transport,...),
au manque de moyen financier,...
- Inexistence de financements
étatiques.
Jusqu' au début des années quatre vingt,
l'Enseignement Supérieur avec tout juste 0,6% de l'ensemble des
effectifs scolarisés bénéficiait de 30% du Budget de
l'Education.
Le coût unitaire par étudiant était
d'environ 2500$us avec un ratio de 1 professeur pour 8 enseignants. Depuis plus
de trois décennies, la part des ménages dans le fonctionnement
des Etablissements représente plus de 80% des dépenses courantes.
En 2009, le coût unitaire par étudiant est d'environ 400$us
(financement public et privé)47(*).
- La fausse autonomie des établissements
d'enseignement supérieur.
Les établissements d'enseignement supérieur de
la cité d'Uvira, ne disposent pas d'une réelle autonomie
financière, parmi 03 soit 27,3% dépendent à plus de 90%
des ressources publiques et donc d'une allocation de ressources provenant de la
tutelle administrative ; 54,5% dépendent de leurs sièges
à Bukavu. Cette contrainte les a rendus fortement tributaires des
décisions politiques, notamment en ce qui concerne l'accueil de nouveaux
étudiants, le recrutement de nouveaux enseignants, les budgets de
fonctionnement et d'investissement. Les marges de manoeuvre se sont donc
avérées étroites pour les établissements qui bien
qu'autonomes en théorie, n'ont pu définir leur politique de
développement que dans les limites des moyens accordés par
l'Etat.
- Une demande éducative au Supérieur qui
s'accroit chaque année.
Comme vue au tableau n°05, chaque année, les
effectifs des étudiants ne font que s'accroître dus à
l'insuffisance des écoles techniques et professionnels au secondaire et
la refuge pour nouveaux diplômés du secondaire qui n'ont pas
d'occupation (travail) mais aussi la recherche de promotion des emplois pour
les travailleurs. La structure des inscriptions de ces étudiants dans
les universités et instituts montre un décalage par rapport aux
compétences les plus demandées dans ce qui subsiste du
marché du travail.
- Un marché d'emploi dominé par
l'informel.
Le marché de l'emploi n'a pas cessé de
s'atrophier tout au long des crises vécues par le pays et des
dégradations subséquentes du capital fixe. a contribué
à l'accroissement du secteur informel de.
La régression des emplois dans le secteur
structuré et la crise multiforme qu'a connue le pays pendant plus de
trois décennies sont allées de pair avec une expansion
conséquente du secteur informel de l'économie qui est devenu le
secteur dominant dans lequel la population active développe toutes
sortes de stratégies de survie. A cela, les facultés/ les
départements dans les universités doivent tenir compte de
l'environnement physique et du type d'homme à produire (former),
c'est-à-dire organiser les facultés selon les besoins et les
attentes de la population.
- Interface pauvre entre l'appareil productif et le
système de formation.
La principale relation identifiée entre les deux
entités consiste en l'accueil parcimonieux d'étudiants stagiaires
dans certaines entreprises, sans que cela s'accompagne toujours d'un projet
d'encadrement de ces jeunes au niveau des sites de stage. En fait, il s'agit
souvent de positions formelles qui ne permettent pas de donner des contenus
pratiques à une formation intra muros encore substantiellement
théorique et coupée des réalités. Les
professionnels de l'entreprise indiquent volontiers n'être pas
associés à la vie des institutions universitaires.
- Non structuration de la Recherche Scientifique
Universitaire
Les fonctions de recherche et de production scientifique sont
fortement inhibées dans le secteur du fait d'une part de carence
d'équipements adéquats, de manque de motivation des chercheurs et
d'autre part de rupture de lien entre les universités et les
institutions chargées de piloter et de réaliser la recherche. En
90,1%, les cours sont dispensés dans les après midi souvent de 16
à 18h.
- La concurrence dans la recherche des
étudiants.
Par la survie des institutions à Uvira, l'on constate
que l'étudiant devient un produit rare. C'est ainsi que par ici, par
là, on a multiplié les stratégies managériales pour
s'en procurer tant tôt en ne pas tenir rigueur sur les conditions
d'admission soit en atténuant les méfaits ou interdisant la
pratique d'initiative académique appelée dans le langage
académique « la bleusaille ». L'étudiant est
considéré come une marchandise.
Cela fait que les conditions d'admission ne soient
respectés et qu'au lieu de chasser `étudiants, on
préfère chasser l'enseignant car en chassant l'étudiant,
on n'a pas l'assurance et la certitude d'avoir un autre, mais en chassant
l'enseignant, on aura d'autre car ils ont un principe selon lequel «
plus on a un effectif élevé, plus on a gagne une prime
constante ».
- Réduction des effectifs dans certaines
facultés.
Certaines facultés ou départements/ section ou
option ont un effectif réduit des étudiants, c'est le cas par de
la faculté de bâtiment, la faculté de médecine.
Cette situation avait fait que le département des relations
internationales puisse fermer par manque d'étudiants (il n'en avait que
05).
Cependant, malgré ces contraintes, il est à
signaler que ces établissements ont quelques points forts, à
savoir :
- Ces institutions supérieures et universitaires ont
continué à fonctionner grâce au dévouement des
enseignants et aux ressources financières payées par les parents
comme frais ponctuelle ;
- La volonté des institutions de l'enseignement
supérieur et universitaire de travailler ensemble et de se renforcer
mutuellement pour résoudre les problèmes communs et sans tenir
compte des « micro-idéologies »;
- La présence des professeurs attitrés et
dévoués (72 au total) qui garantissent encore la confiance et qui
peuvent encadrer le personnel scientifique (Assistants et Chefs de
Travaux) ;
- La prédisposition des parents à soutenir le
système d'enseignement supérieur malgré leur
pauvreté ;
- La volonté commune de consentir des sacrifices pour
faire venir des professeurs de l'étranger dans le but de maintenir la
qualité, malgré le coût de l'opération;
- En réponse à la hausse de la demande sociale,
il y a expansion et diversification des institutions et des filières de
formation ;
- La volonté des institutions d'améliorer la
qualité de la formation universitaire dans un contexte de turbulences et
d'incertitudes ;
- Le poids du fonctionnement des institutions d'enseignement
supérieur et Universitaire laissé aux seuls parents ;
4. STRATEGIES DE DEMOCRATISATION DES ISU EN RDC.
Bien d'études et de reformes ont été
menées et orientées en cette fin, mais la situation reste
inchangée. Dans son ouvrage Gérer les
services-conseils : une démarche, Pierrette Massi écrit
« la mise en marche des activités est l'une des conditions
préalables de bien gérer le déroulement 48(*)» et en Axelle Kabou
renchérit : « les stratégies qui sont
harmonieusement envisagées et assumées par une classe sociale qui
perçoit l'intérêt de provoquer un ensemble lié des
facteurs, peuvent amener la société à bouger et contribuer
à améliorer les conditions de vie.49(*) »
Dans son mot d'introduction, Pierre ERNY, interpelle la
conscience de chacun acteur : « tant que les
intéressés eux-mêmes ne se sentiront pas concernés
par leur formation et celle de leurs enfants, tant qu'ils n'auront pas pris
conscience des moyens dont ils disposent dès maintenant pour
améliorer leur sort, on ne peut s'atteindre à un progrès
véritable, l'importation des budgets, l'accumulation des
réalités de façade coûteuses n'y changent
rigoureusement rien, bien plus, elles enfoncent les pays soi disant
aidés un peu plus dans leur misère »50(*).
La République Démocratique du Congo a un
système d'enseignement supérieur diversifié, relativement
varié et en croissance appelé à être le moteur du
développement socio-économique du pays au travers le
développement et la diffusion de l'innovation technologique.
En outre, l'enseignement supérieur et universitaire
doit jouer un rôle important dans l'amélioration de la
qualité de l'éducation primaire, secondaire et professionnel au
travers la formation des enseignants, le développement de nouveaux
curricula et d'instruments pédagogiques. A ce fait, l'implication du
gouvernement les autorités académiques et l'appui de la
population, s'avère important.
Etudiants
Population
Etat
C.G
Enseignants
Université/ Institut Supérieur
Schémas d'intervention des acteurs dans
l'ESU.
Légende :
: Point d'interaction ;
: Soutien et intervention de la population ;
: Contrôle.
Schéma n°1 : Modèle
d'intervention des acteurs dans l'ESU.
Ce schémas que nous venons de mettre à jour
reprend les quatre principaux intervenants du secteur de l'enseignement
supérieur et universitaire : l'Etat, la Population, le
Comité de Gestion/ Promoteur (corps académique, corps
administratif, le corps enseignant) et l'étudiant.
L'Etat et le Comité de Gestion ont pour mission
d'investir et financer en mettant à la disposition de
l'université/étudiant, tout le matériel nécessaire
pour sa formation. La population ne fera qu'accompagner, soutenir, appuyer les
bonnes actions (les projets) de l'Etat et du Comité de Gestion. A cela,
il y doit exister une indépendance entre le système politique et
le système éducatif.
Cependant, vu que la puissance de l'Etat se présente
à travers son pouvoir de coercition en norme juridique et le monopole de
contrainte, l'Etat a pour rôle de contrôler et encourager les
initiatives privées, mais pas de gérer le Comité de
Gestion.
La population agit transitivement sur
l'Université/Etudiants en passant soit par l'Etat ou le Comité de
Gestion. La réalité (la situation) de
l'Université/Etudiant va enfin peser et changer la situation
(positivement ou négativement) sur la population, c'est-à-dire,
le savoir (la connaissance, l'information), le Prévoir (la
présentation à l'avance, envisager) et l'Agir (passation à
l'action, faire quelque) qu'il aura réussi, se verront au service de la
population car il aura appris le savoir-être et le savoir-faire. Entre
ces trois acteurs, il doit y avoir un couloir d'échange ou de
communication (conduisant à la transparence et à la bonne
collaboration) car pour Mwabila : « aucun progrès
à venir ne peut passer de la science, mais d'une science qui dialogue
avec la société pour donner un sens à la formulation des
besoins. »
A. Pour le Gouvernement congolais.
Etant donné les besoins énormes du
système d'enseignement supérieur, le gouvernement congolais
devrait, soit avec l'appui de ses partenaires, s'investir pour à
relever les défis ci-après :
- S'arrimer aux standards internationaux en ce qui concerne
l'encadrement académique ;
- Désenclaver numériquement les Etablissements
de l'ESU ;
- Promouvoir la Recherche Universitaire ;
- Jouer pleinement le rôle de charnière en
impactant sur le développement des communautés rurales
- Affecter un budget considérable et décent au
ministère de l'ESU, de l'EPSP et celui de la recherche et leur
permettre la collaboration.
5. Se conformer aux standards internationaux en ce qui
concerne l'encadrement académique.
Comme signalé ci-haut, le nombre d'enseignants
détenteurs d'un doctorat est très faible (1713) pour une
population étudiante, tenant compte de la prolifération
enregistrée ces deux dernières années, estimée,
pour l'année académique 2010-2011 à 508 958
étudiants pour toute l'étendue de la RD Congo.
Les projections faites indiquent que pour arriver à un
taux d'encadrement de 1 professeur pour 10 étudiants, d'ici 2015-2016,
il faudrait diplômer en moyenne annuelle 18 321 docteurs ;
3 434 pour 1/50 et 1 575 pour 1/100 avec comme effectif/Etudiants qui sera
estimé à 1 115 847.
Tous les trois scénarii demandent un investissement
important. Cela ne consiste en rien d'anglophoniser l'enseignement
supérieur et universitaire mais de mettre à la disposition des
étudiants des équipements nécessaires pour leur formation
et accroitre le nombre des bourses d'études aux excellents
étudiants et des bourses doctorales aux assistants et chefs de
travaux.
6. Désenclaver numériquement les
Etablissements de l'ESU.
Il est mondialement admis que l'intégration de
l'Informatique, des télécommunications, des systèmes de
communication multimédia ainsi que des médias d'information
générale offre à l'homme des possibilités nouvelles
des changements aussi importants que ceux que l'humanité a connus
jusqu'à ce jour.
C'est dans ce but que la RDC doit matérialiser la
politique nationale de promotion des Technologies de l'Information et de la
Communication en Education. En effet, l'utilisation des Techniques de
l'Information et de la Communication (TIC) dans l'Education
est une alternative de formation pour améliorer l'accès et la
qualité.
7. Promouvoir la Recherche Universitaire
Comme vue, la recherche est l'activité fondamentale de
l'enseignement supérieur et universitaire. Le gouvernement congolais
devrait s'engage à encourager, à financer, à revitaliser
la recherche fondamentale, appliquée et opérationnelle afin
d'optimiser son potentiel à accélérer la croissance
économique et à réduire la pauvreté.
Pour y arriver, le Gouvernement devrait créer une
synergie entre les Universités et les Centres de recherche afin de faire
des Universités le point focal de l'ensemble « Enseignement
supérieur/Recherche », d'immerger les impétrants
docteurs dans un environnement favorable à la réalisation de leur
thèse, de permettre un meilleur taux d'utilisation des couteux
équipements nécessaires à la recherche contemporaine pour
ainsi faciliter le travail multidisciplinaire et des programmes de recherche
structurés.
8. Jouer pleinement le rôle de charnière
en impactant sur le développement des communautés rurales.
Prés de 80% de la population congolaise vivent en
milieu rural avec comme activités principales : l'agriculture, la
pêche et l'élevage. Le Document de la Stratégie de
Croissance et de Réduction de la Pauvreté (DSCRP I) indique que
l`incidence de pauvreté est plus élevée en milieu rural
(75,72%) qu'en milieu urbain (61,49%).
Cette situation procède entre autre du non encadrement
des paysans qui continuent à pratiquer des méthodes culturales
traditionnelles car non initiées aux techniques modernes à
même d'accroitre leur productivité.
Ainsi, l'Enseignement Supérieur et Universitaire, par
ses Facultés de Médecine Vétérinaire, d'Agronomie
et par ses Instituts Supérieurs Agro-vétérinaires et de
Développement Rural, implantés dans les milieux ruraux, entend
encadrer les paysans dans tous les aspects de la vie rurale se rapportant
à l'agriculture, à l'agro-pastorale, à la pisciculture,
à la santé publique et animale, à l'environnement, au
droit, à la gestion des entreprises agricoles ainsi que servir de trait
d'union entre l'univers de la science et de la technologie et celui des
traditions. Ainsi fait, il valorisera les professions ou la consommation des
professions. Dans cette optique, Karl Mannheim
écrit : « aucune connaissance ne peut être
produite en dehors de son environnement physique ».
B. Pour les ISU d'Uvira.
Le diagramme SWOT, du sociologue congolais Mascotsh Nday wa
Mande nous aidera à déterminer les forces, les faiblesses, les
opportunités et les menaces des universités et instituts
supérieurs.
ENVIRONNEMENT INTERNE
|
ENVIRONNEMENT EXTERNE
|
FORCES
- Production des diplômés ;
- Réduction de taux d'analphabétisme ;
- Amélioration de la qualité de la formation
supérieure ;
- Diminution du coût économique.
|
OPPORTUNITES
- Construire et équiper les universités ;
- Payer décemment et régulièrement le
personnel ;
- Gestion rationnelle ;
- Justice équitable (rationnelle).
|
FAIBLESSES
- Sous-qualification et insuffisance du personnel
enseignant ;
- Megestion ;
- Absence de matériels didactiques ;
- Manque ou délabrement des infrastructures ;
- Corruption et fraude ;
- Tribalisme ;
- Provinciocentrisme.
|
MENACES
- Baisse du niveau d'éducation ;
- Marchandisation des services d'éducation ;
- Conflit social et haine ;
- Non avancement des universités.
|
Les universités et instituts supérieurs
peuvent appliquer ou utiliser les stratégies suivantes mais qui sont
interdépendantes :
- La collaboration interinstitutionnelle.
- La stratégie d'autopromotion et
d'autofinancement ;
- Organisation des journées de
réflexion ;
1°. La collaboration interinstitutionnelle
(interuniversitaire).
Par collaboration, nous sous-entendons l'ouverture de
l'université (institut supérieur) vers l'extérieur,
c'est-à-dire nouer des relations de collaboration avec une ou plusieurs
universitaires.
Cette démarche a pour objectifs d'échanger les
expériences, assistance en document et ressources humaines et faciliter
les contacts avec l'extérieur. Cependant, il se pose à ce niveau
des problèmes car s'inscrivant dans le langage de mathématique
appliquée en sciences sociales et particulièrement dans la
grammaire phylogico-malexemique, ce genre de relation est d'ordre
d'équivalence.
Ainsi, la réflexivité consiste à ce que
chaque institution doit d'abord et à priori s'organiser pour chercher
quoi à donner ; la symétrie consiste à ce quand on
donne, que l'on reçoit aussi. Cette coopération peut être
soit bilatérale ou soit multilatérale. La transitivité
s'effectue au niveau de la coopération multilatérale consistant
le partenaire du partenaire est d'office partenaire.
2°. La stratégie d'autopromotion et
d'autofinancement.
L'autopromotion est un processus qui consiste, pour des
initiatives individuelles, familiales ou collectives (communautaires), à
mettre en oeuvre elle-même des actions d'amélioration de leurs
conditions de vie et satisfaire à leurs besoins en se basant sur leurs
ressources propres et dans certains cas sur des ressources extérieures
complémentaire adaptées et maîtrisables. Il s'agit de
choisir les actions qui présentent des chances les plus favorables
à produire des résultats ayant un impact sur l'autofinancement et
qui aboutirait à son autopromotion.
Pour parvenir à l'autofinancement, Ferdinand
Vincent51(*) propose
quatre stratégies :
- Valoriser les ressources disponibles ;
- Trouver de nouveaux moyens de couverture de risque ;
- Rassembler/unir et réunir les groupes locaux en
fédération et réseau pour leur permettre d'agir
ensemble ;
- Développer des activités rentables.
Or, parmi les ressources, nous avons :
- Les ressources financières payées par les
parents comme intervention ponctuelle ;
- La possibilité d'accès aux matières
locales jugées rentables à l'activité
d'autofinancement ;
- La possibilité des ressources humaines capables de se
mobiliser pour entreprendre des activités génératrices des
revenus.
3°. Organisation des journées de
réflexion.
Ceci aura pour mission de communiquer (échanger
idéologiquement), d'informer la population sur les activités qui
se font sur ces institutions, sur les objectifs des institutions, et ainsi la
sensibiliser et la conscientiser sur des thèmes par exemple :
* Bilan de l'UCB depuis sa création jusqu'à ce
jour : Echec ou Réussite ;
* Conséquence de non implication de l'élite
intellectuelle dans la formation de l'étudiant congolais ;
* Que veut tuer l'USK ?
A l'issue de la journée, un document sera mis à
jour. Celui-ci traitera les voies et moyens que peuvent emprunter pour se
maintenir (les remarques, les observations de la population.
CONCLUSION
A travers cette étude, il s'avère que les
années académiques 2006-2007 à celle 2009-2010, dans les
Universités et Instituts supérieur de la cité et de
l'ensemble de la RDC, connaissent des problèmes. Les questions de
départ dans cette étude étaient celle de savoir pourquoi
ces Universités et Instituts supérieurs d'Uvira n'agissent pas
efficacement par rapport à leur mission et par rapport aux attentes
de la population et de comment faire face aux problèmes d'enseignement
supérieur et universitaire en RDC au regard de la situation observable
à Uvira.
En terme d'hypothèse, ce qui fait que ces institutions
n'agissent pas efficacement par rapport à leur mission et par
rapport aux attentes de la population serait l'envie de s'enrichir, d'avoir
l'argent de la part des populations et du gouvernement congolais et autres
bailleurs des fonds (nationaux et étrangers) et le moyen de faire face
aux problèmes d'enseignement supérieur et universitaire
serait de les démocratiser en collaborant avec d'autres
universités à renommée internationale.
Au cours de nos recherches, pendant le traitement et
l'interprétation des données à travers la méthode
fonctionnelle relativisée de Robert King Merton, l'approche
praxéo-configurationnelle de Mascotsh Nday wa Mande, l'approche
comparative et des techniques de collecte et de traitement des données,
nous sommes arrivés aux résultats selon lesquels, les
contraintes/les problèmes d'ordre socio-économique, d'ordre
institutionnel et d'ordre pédagogique que subissent ces institutions,
constituent un frein/obstacle à la concrétisation de leur mission
connue à 73,9% des étudiants et de la population.
Cependant, face à ces problèmes, les
autorités académiques procède par la marchandisation des
services afin de s'enrichir, d'avoir l'argent de la part des étudiants
et du gouvernement congolais et autres bailleurs des fonds (nationaux et
étrangers) étant leurs objectifs latents et qui
dégénèrent en dysfonction plus tard, bien que 63,4% de
population d'Uvira peuvent souhaiter que leurs enfants puissent y
étudier.
79,5% de population restent convaincus que ces institutions
peuvent contribuer au développement de la cité du fait qu'ils
participent à la formation de l'élite congolaise dans plusieurs
domaines, contribuent au désenclavement du milieu universitaire,
octroient des diplômes, contribuent à la diminution des
dépenses (frais de logement, nourriture,...) aux étudiants, des
emplois pour ses différents travaux, à la réduction du
taux de chômage et de la fuite de cerveau à travers les emplois
qu'elles offrent (par exemple enseignants, ouvriers, huissiers,
jardiniers,...).
Par contre, 63,6% restent catégoriques et soutiennent
que les conditions dans lesquelles ils fonctionnent, sont précaires et
défavorables quant à l'atteinte de cette mission et restent par
ailleurs convaincus qu'aussi tôt les conditions réunies, ils
peuvent contribuer au développement de la cité.
Pour que ces conditions soient réunies et leur
permettent de maximiser les attentes de la population, nous avons mis sur pied
un modèle d'intervention des acteurs dans le secteur d'ESU en
prescrivant au Gouvernement, les recommandations ci-après :
- Se conformer aux standards internationaux en ce qui concerne
l'encadrement académique ;
- Désenclaver numériquement les Etablissements
de l'ESU ;
- Promouvoir la Recherche Universitaire ;
- Jouer pleinement le rôle de charnière en
impactant sur le développement des communautés rurales
- Affecter un budget considérable et décent au
ministère de l'ESU, de l'EPSP et celui de la recherche et leur
permettre la collaboration.
Quant aux Universités et Instituts supérieurs,
trois stratégies ont été identifiées pour
l'atteinte de leur mission (objectif), à savoir :
- La collaboration interinstitutionnelle ;
- La stratégie d'autopromotion et
d'autofinancement ;
- Organisation des journées de réflexion.
Néanmoins, nous restons convaincus de n'avoir pas
exploité tous les aspects liés à la problématique
sous examen. Il s'agirait notamment de l'effectif des produits lancés
sur le marché de l'emploi (anciens étudiants), mais aussi le
devenir de ces produits dans leur vécu quotidien entant que cadres
formés.
En définitive, nous ouvrons le biais à tout
chercheur qui veut nous emboîter les pas.
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* 1 AMURI MPALA-LUTEBELE M.,
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l'ESU/RDC,
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* 3 KALUMUNA
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* 4MAX KUPELESA, Le
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* 5 MONNERAT
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* 6 NYEMBWE
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* 7 NTAKWINJA
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(cas des écoles de Ciriri), Mémoire, Sociologie, UOB,
2008-2009, Inédit.
* 8 STRAHM
RUDOLF, Pourquoi sont-ils si pauvres ?, Neuchâtes,
éd. de la Baconière, 1978, p. 35.
* 9 STRAHM
RUDOLF, op. cit., p. 35
* 10 ONU,
Le transfert inverse des techniques, F.I.P, 1951, p.3.
* 11 Microsoft
encarta 2009.
* 12 STRAHM
RUDOLF, op. cit., p. 35 et Plan d'action National de l'Education
Pour Tous, Vol. I : Cadre stratégique, Kinshasa, MEPSP,
Janvier 2002, pp.17-21.
* 13 TSHISANDA
NTABALA - MWENY, « L'enseignement scolaire en RDC (1960 -
2000) » in Questions sociales, T.II, PUL, Lubumbashi, 2004,
p. 342.
* 14 www.
congo (RDC)/
Education :
APEMA asbl, liste des
universités fermées en RDC par le Ministre de l'ESU.
* 15 VERHAEGEN B.,
Propositions sur l'Université de demain, Revue de l'IRSA, 1986,
p.54.
* 16 NDAY WA
MANDE M., Mémento des méthodes en sciences sociales et
humaines, 1e partie, éd. du CRESA/ISES, Lubumbashi,
2006, p.35.
* 17 FISCH M.,
Classic American Philosophers Fordham University Press, sl, 2004,
p.31.
* 18 SMITH W., A
Dictionary of Greek and Roman Antiquities, Boston: Little, Brown, and
Company: 1959, p. 1215.
* 19 KAMBAJI WA
KAMBAJI G., Op. Cit, pp. 137-138.
* 20
Idem, p. 139.
* 21 KAMBAJI WA
KAMBAJI G., Op. Cit, p. 19
* 22 ALPES Y.,
Lexique de Sociologie, éd. Dalloz, Paris, 2005, p. 57
* 23 GRAWITZ M., Lexique
des sciences sociales, 8e éd. Dalloz, 2004, p. 30.
* 24
ECITAUPEMAISON CP., Dictionnaire d'économie et sciences
sociales, Paris, Nathan, 1989, p. 141.
* 25 Grand
dictionnaire encyclique Larousse, Paris, éd. Librairie Larousse,
1984, p. 616.
* 26 NDAY WA
MANDE M., Syllabus du cours de Sociologie générale, G1
Soc, UOB, 2007, p.34.
* 27 NDAY wa
MANDE M., Op. cit, p.32.
* 28 KAMBAJI wa
KAMBAJI G., Op. cit, p.66.
* 29. NDAY wa
MANDE, Op. cit., p. 32.
* 30
Idem, p. 68.
* 31 MUHOLANGU, M. A.,
Comprendre la transition ou La constitution de la transition
expliquée, Kinshasa, Fored, 2004, p.2.
* 32 VERHEUST T.,
L'enseignement en République du Zaïre. Cahiers du CEDAF,
1, 1-47., 1974, p.13.
* 33 KAMBA
EYANGANUNGA A.,
www.KongoTimes.info.
* 34 RDC : Mgr Tshibangu plaide pour les
réformes dans l'enseignement supérieur et universitaire
www.KongoTimes.info.
* 35 DEJEAN C. et BINNEMANS,
C. L., L'Université Belge : Du pari au défi,
Bruxelles, ULB, 1971, p.307.
* 36 DEJEAN C.
et BINNEMANS, Op. Cit., p.561.
* 37 ESU du
zaïre, Essaimage, p.61.
* 38 Enseignant de Lettres et
Sciences humaines de l'université d'Aix-Marseille I.
* 39 PIOBETTA
J.B, Les Institutions Universitaires, Paris, PUF, 1961,
p.8.
* 40 BORA D.,
Etudes Universitaires, Bruxelles, CEDIEF, 1989, p.12.
* 41 Rapport
3è trimestre 2010, Bureau de la cité d'Uvira, Etat
civil.
* 42 Les
«Chikiza» sont les étudiants dont les études ne sont
qu'un passe temps et qui étudient pour avoir les points (passer des
promotions), et les « chikson » sont ceux qui s'adonnent
aux études.
* 43
NEDERLANDSE
VERSIE, Politique du Gouvernement Congolais en
matière d'Enseignement Universitaire et attentes vis-à-vis des
Universités et des Autorités Belges, sur
www.kuleuven/congo2010/speeches/Mashako_nl.html.
* 44 EKWA
M., « L'Education chrétienne au service de la
Nation Congolaise », in Revue du Clergé Africain ,
Kinshasa, 1967, pp.169-170.
* 45 Ensemble
des signes du déficit ou d'absence de la culture de lecture chez une
personne.
* 46 MOPONDI
BENDEKO MBUMBU, Des objectifs de l'enseignement à la formation des
enseignants en RDC, Kinshasa, sur
www.KongoTimes.info.
* 47 MOPONDI
BENDEKO MBUMBU, art. cit.
* 48 MASSI P.,
Gérer les services-conseils : une démarche,
Télé Universitaire Sainte Fey, Canada, 1994, p.364
* 49 KABOU A.,
Un autre regard sur le développement en Afrique, Ichec du
Tiers-Monde, Bruxelles, 1992, p.45
* 50 ERNY
P., Op. cit, p. 6.
* 51 FERDINAND
V., Financer autrement les associations et les ONGD du Tiers-Monde,
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