2.2. LE CADRE THEORIQUE
Deux grandes approches seront ici abordees : les theories de
croissance economique et de la normalisation et les theories de fabrication des
normes.
2.2.1. La normalisation et la croissance économique
: les théories
La theorie economique classique sur la croissance economique
stipule que la croissance economique est fonction des facteurs de production
que sont la terre, le travail/la main -d'oeuvre et le capital (DTI, 2005).
C'est l'approche « ricardienne » resumee par la fonction de
production. Selon ce postulat, on ne peut accroître l'economie que
lorsque l'on accroît les inputs (terre, main-d'oeuvre, capital). De plus
en plus, elle s'est montree moins realiste puisqu'on ne peut indefiniment
accroître les inputs dans un contexte de rarete des ressources, laquelle
rarete definit d'ailleurs l'Economie elle- même (DTI, 2005).
Le modèle neo-classique decrit de façon plus
formelle par la fonction de production COBBDOUGLASS associe la croissance
à des facteurs de production pour une technologie donnee. Mais, c'est
Meade (1962) qui introduit une nouvelle donnee importante de nos jours,
à savoir le temps ou plus explicit ement le progrès technique.
Non seulement, cette approche corrige les lacunes des approches precedentes,
mais elle rapporte que l'efficience ou la productivite de l'utilisation des
facteurs de production est un element determinant dans la croissance. C'est ce
que constate Centre for International Economics (avril 2007) : la
production s'accroît si la productivite et l'efficience avec laquelle les
divers facteurs de production sont utilises augmentent. La productivite totale
des facteurs (total factor productivity : TFP) mesure le produit pour un niveau
d'utilisation d'un facteur donne. (Voir aussi Hayami et Ruttan, 1997). Au titre
des facteurs qui ameliorent le PTF, on note l'education, la recherche et
developpement (R&D), et les normes. Une etude de NSB reportee dans l'etude
de DTI, souligne que les normes ne sont pas une « baguette magique »
pour la croissance economique. Selon cette etude, sans l'innovation ou la
creation de nouveaux produits, processus de changements organisationnels,
l'expansion des normes pourrait conduire à la diminution de leur
contribution au bien-être. Ainsi, elle conclut que dans la plupart des
conditions d'entreprises, la relation entre les normes et l'innovation est
complementaire- tous sont necessaires au succès des innovations. Ainsi
donc, il ne suffit pas d'avoir un stock eleve de normes pour avoir une
croissance
élevée. Une récente étude conduite
en Grande Bretagne étaye cette réalité et établit
une relation entre la croissance économique et les normes (DTI, 2005).
Cette étude a soulevé des controverses au niveau d'autres
analystes qui pensent que ce résultat pourrait être lié aux
données disponibles et à la spécification du
modèle. Mais, ils reconnaissent par la même occasion la relation
entre les R & D et la croissance économique. Shanks et Zheng (2006)
ont montré combien l'établissement de cette convention pourrait
être étendu à d'autres aspects.
Deux approches fondamentales sont utilisées pour
inclure le stock des normes dans les modèles de croissance. L'une
considère les normes comme une croissance du niveau de connaissances et
l'autre les intègre comme inducteur de croissance de niveau de
connaissances. Une équation de croissance utilisée en Australie
se présente comme suit: ln (TFP) = a + b.ln(R&D Stock5) +
c. ln(Stan dards stock6). Ce modèle s'est
révélé significatif. Cette étude conclut qu'il
existe une relation entre la croissance, les normes et les connaissances. Elles
donneraient corps ou aideraient à diffuser les connaissances.
Qu'elles établissent formellement une relation directe
entre les normes et la croissance économique ou non, ces études
rejoignent le modèle de Meade (1962) et suggèrent une relation
entre les normes et la croissance économique.
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