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Routes et développement durable, rôle des études d'impact sur l'environnement. Cas du programme sectoriel des transport PST- 2 du Burkina Faso( Télécharger le fichier original )par Emmanuel YONI Université Senghor d'Alexandrie (Egypte ) - Master en développement: spécialité gestion de l'environnement 2009 |
3.3 Bio-ingénierie: renforcement structural et intégration de la route au paysage naturelLes cahiers de clauses techniques particulières prévoient la végétalisation des talus ou de terre-pleins destinée à leurs protections et embellissements. Et cela peut se faire à l'aide de plantes sélectionnées adaptées au milieu, aux emplacements définis par l'ingénieur11. Cette clause du CCTP nous a inspiré à expérimenter le vétiver (Vetiveria zizanioides) comme plante sélectionnée, qui a fait son expérience en terme de performance, de faible coüt de réalisation et d'utilité environnementale dans plusieurs pays d'Asie, d'Afrique, d'Amérique, et d'Europe, pour la protection des infrastructures (talus de remblais de chaussée et d'ouvrages hydrauliques, barrages, stabilisation de pentes, etc.). 3.3.1 Applications du vétiver en technique routièreEn fin de travaux, les talus routiers résistent peu aux intempéries du fait du faible compactage à ces endroits, ce qui conduit à leurs dégradations précoces qui peuvent entra»ner une coupure de la route si aucune intervention urgente n'est réalisée. 11 Fonctionnaire désigné pour le contrôle des travaux La technique couramment utilisée pour la protection contre les éventuelles dégradations des remblais des talus routiers, consiste en l'apport de terre arable ou végétale, ce qui permet la repousse d'herbacées naturellement présentes dans le milieu. Mais ces plantes ont l'inconvénient de ne pas développer un système racinaire capable de résister à l'érosion hydrique. A l'endroit des ouvrages de franchissement et des zones d'érosions potentielles, un tapis de moellons maçonnés ou secs est appliqué pour contrer ces éventuelles dégradations. Les affouillements amont et aval des ouvrages sont renforcés à la limite des parafouilles par un enrochement simple ou à l'aide de gabions. Cette technique nécessite un entretien régulier et coüteux (main d'oeuvre qualifiée, nombre important de manoeuvres, cède régulièrement, etc.). En lieu et place, nous préconisons l'utilisation du vétiver qui, a l'avantage de développer un système racinaire très important (2 à 4 m de profondeur au cours de la première année) capable de constituer un système de cha»nage du remblai en place et d'améliorer ainsi sa compacité. Cette technologie, utilisée dans l'aménagement amont et aval des ouvrages d'arts, permet de contrer les déplacements du lit du cours d'eau en amont et permet la stabilisation des parafouilles ou des gabions à l'aval. Elle peut être également employée sur les talus de haut remblai des chaussées (zone inondables, autoroutes) ou sur les parois de sites de ravinements potentiels (flancs de collines et montagnes en bordure des routes ou reliefs accidentés), situations rencontrées surtout dans les régions du Sud-ouest et des Cascades au Burkina Faso. L'ensablement des routes et ouvrages hydrauliques, couramment constaté dans la région du Sahel (Dori) au Burkina, peut être contré à l'aide du vétiver (exemple de l'expérience malienne). De même dans le cadre des pistes rurales (construction et entretien), le vétiver peut servir à la fixation des matériaux latéritiques mis en place en lieu et place des moellons qui ont l'inconvénient d'être désorganisés plus rapidement. Le Tableau 7 présente quelques caractéristiques techniques du vétiver qui justifient son emploi dans les techniques de stabilisation, notamment dans les techniques de lutte antiérosives en agriculture. Il faut noter particulièrement d'une part la profondeur de son système racinaire qui permet à la plante de puiser ses ressources en eau d'oü sa forte résilience et sa tenue sur de fortes pentes. Et d'autre part la résistance caractéristique de ses racines (40 à 180 Mpa) que le compare à celle d'un sixième de fer normal (acier doux) ( www.vetiver.org, le 26 avril 2008). Emmanuel YONI - Université Senghor - 2009
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