ROUTES ET DEVELOPPEMENT DURABLE, RïLE
DES ETUDES D'IMPACT SUR L'ENVIRONNEMENT :
CAS DU PROGRAMME SECTORIEL DES
TRANSPORTS AU BURKINA FASO
Par
Emmanuel YONI
Pour l'obtention du Master en Développement de
l'Université Senghor Département
Environnement Spécialité Gestion de l'Environnement
le 30 mars 2009 Devant le jury composé de:
Dr. Thierry Verdel Directeur du Département
Environnement, Université Senghor d'Alexandrie Pr. Fouad
Khalaf Professeur, Faculté d'Ingénieur, Université
du Caire M. Beno»t Duret
Directeur, Mydiane, France
|
Président
Examinateur Examinateur
|
Université Senghor - Opérateur direct de la
Francophonie 1, Place Ahmed Orabi, BP 21111- 415 El Mancheya, Alexandrie,
Egypte
www.usenghor-francophonie.org
"Nous n'avons pas le droit de choisir le non-être
des generations futures à cause de l'être de la generation
actuelle" Hans Jonas
Dédicace
Ce mémoire est dédié à ma
chére épouse Mme YONI/OUOBA Salimata et à ma fille Nayina
Miyiéba Saturnine, qui, ont souffert de cet absence prolongée.
A mon frére Désiré qui nous a
malheureusement quitté quelques temps avant le début de
cette formation. Que par sa miséricorde, Dieu le reçoit dans
son paradis et qu'il occupe la place qui lui a
étépréparée.
Avant-propos
Après cinq ans de service à la Direction
Générale des Routes (DGR) du Ministère des Infrastructures
et du Désenclavement du Burkina Faso, oü j'ai travaillé en
qualité de superviseur des travaux de construction et d'entretien
routier et assumé des responsabilités en matière de suivi
et de gestion des contrats, sur la base de mes formations initiales
(génie civil, aménagement du territoire), j'ai opté pour
ces études en matière de gestion de l'environnement.
Il faut noter que, ces dernières décennies sont
marquées par une nouvelle philosophie du développement, qui met
l'intégration de l'environnement au centre de toutes les actions
d'investissements et de développement. Il est alors impératif que
tous les acteurs du développement se rapprochent davantage pour
concevoir des projets respectueux de cette nouvelle donne.
En effet, le ministère en charge des infrastructures et
du désenclavement assure au compte de l'Etat burkinabè la
ma»trise d'ouvrage en matière de mise en oeuvre de la politique de
désenclavement (définition des stratégies et programmes en
matière d'infrastructures de transport, suivi des études et
contrôle de réalisation des projets).
Dans le cadre des projets routiers, une Etude d'Impacts sur
l'Environnement (EIE) précède la réalisation physique du
projet. De même, aux termes du projet, un suivi environnemental est
prévu. La DGR a pour rôle de définir les termes de
références des études techniques, économiques,
sociales et environnementales, sélectionner des consultants pour
l'étude, suivre les études, examiner et adopter les rapports
faits par les consultants.
Le caractère transversal des problèmes
environnementaux fait appel à une multidisciplinarité des
acteurs. A cet effet, la DGR qui ne dispose pas à ce jour suffisamment
de compétences qualifiées spécifiques en la
matière, entend renforcer ses capacités, se doter de personnes
ressources internes capables de relever ce défi. J'ai donc
bénéficié des recommandations très motivées
des autorités du département en charge des infrastructures pour
suivre cette formation de Master en Développement,
spécialité Gestion de l'Environnement à
l'université Senghor d'Alexandrie (Egypte).
En effet, la spécialisation d'agents ayant
déjà une expérience dans le domaine de la construction
civile, est un atout pour assurer efficacement la volonté politique
d'intégrer l'environnement dans les paramètres de dimensionnement
et d'exploitation des infrastructures de transport et ce, suivant la politique
nationale pour un développement durable oü le transport occupe une
place prépondérante.
D'oü mon ambition à rechercher et approfondir mes
connaissances à travers ce thème ÇRoutes et
développement durable, rTMle de l'études d'impact sur
l'environnement : cas du Programme Sectoriel des Transport (PST) au Burkina
Faso È, qui, en plus des enseignements du programme de Master et au
regard de mon expérience précédente, me permettront : (i)
de ma»triser les méthodes et outils d'EIE applicables au cas
spécifiques des projets routiers pour mieux rédiger des termes de
références (TDR) clairs et précis qui intégrent
désormais les aspects du développement durable, au compte de
l'administration routière, (ii) de pouvoir identifier
les paramètres pertinents à prendre en compte dans le cadre d'une
EIE de projets routiers ou de tous autres infrastructures de transport au
Burkina Faso, afin d'améliorer la prévision des impacts et
l'efficacité des mesures d'atténuations, (iii) d'améliorer
mes capacités de conduite des études d'impacts et de mise en
Ïuvre de la surveillence et de suivi environnemental des projets dans une
perspective de développement durable, (iv) de contribuer à la
résolution du problème de manque de personnel qualifié
dans le domaine de gestion de l'environnement au sein du ministère en
charge des infrastructures et améliorer ainsi les méthodes de
gestion evironnementale et perfectionner les futures évaluations des
impacts des projets routiers au Burkina Faso.
Remerciements
Mes remerciements vont tout particulièrement au Pr.
Samuel YONKEU, Chef du Laboratoire de Recherche en Environnement et
Ecosanté, et enseignant à l'Unité Thématique
d'Enseignement et de Recherche en Sciences Managériales et
Développement Durable à l'Institut International
d'ingénierie de l'Eau et de l'Environnement de Ouagadougou qui,
malgré ses obligations et occupations académiques auprès
de cet institut a accepté de diriger les travaux de ce
mémoire.
Toutes mes sincères gratitudes:
> Aux autorités universitaires de
l'Université Senghor et en particulier au Directeur du
Département Environnement M. Thierry VERDEL pour les efforts consentis
pour nous encadrer et nous assurer une meilleure formation;
> Aux autorités administratives du Ministère
des Infrastructures et du Désenclavement en particulier, M. Stanislas
BERE, Secrétaire Général, M. Alfred I. ZAMPOU, Directeur
Général des Routes et tous ses collaborateurs, M. Seydou
MAìGA, ancien Directeur Général du Centre de Formation et
de Perfectionnement (CFP) et ses collaborateurs, M. Pascal YAMEOGO, Directeur
de l'Entretien Routier (DER) et ses collaborateurs, M. Ousmane YONLI, Directeur
Technique du Fonds d'Entretien Routier (FER-B), M. Julien MANE (SCT/DCR) et les
collègues des cellules I et II, chargés du contrôle des
travaux de construction et de bitumage de la RN22 (Ouaga-Kongoussi) et de la
RN27 (Yéguéresso-Diébougou), qui ont accepté de
nous encadrer durant le stage de mise en situation professionnelle ;
> A mes collègues de la Direction de l'Entretien
Routier et au de la Direction de la Planification des Etudes et du Suivi et
à tous mes amis qui, d'une manière ou d'une autre, m'ont soutenu
tout au long de cette formation;
> A mes parents et tout particulièrement Maman
Véronique et Papa Mo ·se pour leur assistance et leur soutien
fondamental et multiforme;
> A Mme Elisabeth REHAUL T à Hanvec (France), M.
Henri GIRARD et tous ses collaborateurs de l'AZN à Guiè (Burkina
Faso), M. Criss JULIARD (Maroc), M. Alain NDONA (RD-Congo), pour leurs
assistances de toute forme.
Je remercie également tout le corps professoral venu
d'Afrique, d'Europe et d'Amérique, pour nous donner les enseignements
contenus dans le programme de cette formation de Master en
Développement, en particulier M. Jean HEBERT à
Hydro-Québec (Canada), qui a accepté de relire ce mémoire
et apporter ses observations et remarques fortes bien utiles. Enfin, merci
à Monsieur le Président et aux Membres du Jury.
Résumé
Les menaces qui pèsent sur le devenir de
l'humanité ont conduit l'homme à prendre conscience que ses
actions anthropogéniques catalysent sa propre destruction. Il est alors
question de penser d'autres modèles de progrès économique
et social dans le respect des paramètres qui garantissent la
durabilité de la vie sur la planète terre, d'oü le concept
de développement du rable. Ce concept prône que les actions de
développement soient planifiées de façon
intégrée, c'est-à-dire associer le social,
l'économie, l'environnement et la technologie à la conception des
projets de développement.
Dans les différents secteurs et notamment en
construction routière, cette nécessité de gestion
intégrée des projets d'investissement rencontre une
adhésion politique et se manifeste par l'usage d'un outil tel que les
études d'impacts sur l'environnement (EIE). Toutefois, sa mise en
Ïuvre rest e encore mitigée. En effet, les recommandations issues
de ces études font face à des limites, d'ordre
organisationnelles, règlementaires, techniques et financières,
dans leur mise en Ïuvre pratique sur le terrain. D'oü la question,
Ç l'EIE est-elle, dans la pratique, l'outil de mise en oeuvre du
développement durable? È (André et al.,
2003).
A partir d'analyses documentaires, complétées
par des échanges avec les différents acteurs, des visites et
observations sur le terrain (études de cas) et d'études
expérimentales, l'utilité d'une étude d'impact sur
l'environnement dans la conception des projets routiers, dans une perspective
de développement durable, a été démontré et
les principales contraintes identifiées.
En effet, il ressort que pour parvenir à
intégrer ces principes, l'étude d'impact sur l'environnement
s'avère un outil pertinent. Cet outil permet de planifier efficace ment
les projets, assurer un meilleur contrôle en termes d'intégration
de l'environnement biophysique et humain. Et son application dès le
début du projet permet de l'améliorer et de résoudre les
conflits pouvant résulter de sa réalisation. En garantissant une
prise de décision efficiente, l'EIE s'impose de ce fait comme condition
d'un développement durable.
Mais, dans le contexte des pays en développement, cet
outil perd beaucoup de son efficacité. En effet, les analyses montrent
que les acteurs n'ont nile même niveau de compréhension de
l'outil, ni la même sensibilité face à l'enjeu. Le
politique prend des engagements mais les moyens pour y parvenir restent
insuffisants. Les entreprises sont, en général, peu sensibles et
ne cherchent qu'à maximiser leur profit. Quand aux populations, elles
s'intéressent peu ou méconnaissent la situation.
Afin d'y parvenir et pour le cas particulier de la
construction routière, dans le contexte d'un pays en
développement tel que le Burkina Faso, le politique a pour sa part de
mettre les moyens adéquats. Il faudra sensibiliser davantage les
principaux acteurs concernés, intégrer pleinement l'environnement
dans tout le processus de passation et de gestions des contrats
d'infrastructures. Les clauses contractuelles doivent comprendre entre autres
des mesures contraignantes, en matière de protection de l'environnement,
lors de la mise en Ïuvre des projets (avertissements, mises en
demeures,
penalites financières, resiliation de contrats, etc.).
Pour assurer une meilleure surveillance, il faudra nommer un coordonnateur
environnement au niveau des projets et enfin instituer une source de
financement viable pour la gestion et le suivi des preoccupations
environnementales post-projet.
Par ailleurs, il faudra encourager la recherche de solutions
adaptees et les promoteurs devraient privilegier des solutions techniquement
perennes, moins gourmandes en ressources non renouvelables et présentant
de faibles impacts negatifs sur les milieux biophysiques et humains. Aussi, ils
devront communiquer davantage et impliquer tous les acteurs à la
conception des projets et enfin veiller à mieux former leurs ressources
humaines.
Quand aux autres acteurs, entreprises et bureaux
dÕétudes notamment, ils doivent prendre conscience que leur
pérennité est en rapport avec celle de leur environnement et par
consequent, mettre de la rigueur dans lÕexécution des t%oches qui
leurs sont confides et assurer leurs responsabilités sociales et
environnementales.
Mot-clefs
Projet routier, Route, Developpement durable, Programme Sectoriel
des Transports, Environnement, Etude dÕimpact sur
lÕenvironnement, Entreprise, B%otiment Travaux Publics, Burkina Faso
Abstract
Threats that weigh on the humanity's future drove man into
consideration that his actions catalyse his own destruction. Then, it is
necessary to find some other models of economic and social progress and respect
the parameters which guarantee the sustainability of life on the earth. So,
appear the concepts of sustainable development. This concept extols that any
action of development must associate social, economical and environmental
aspects during the project conception.
In many sectors and particularly in road construction, this
necessity of integrated management of investment projects meets a political
adherence and appears by integration of environment impact assessment. However,
the using of this tool with efficiency is not always warranted. In fact, many
of recommendations of these studies weren't accompanied by some adequate means
(organizational, legal, technical and financial) in the work area. So, the
question to know if the environmental impact assessment can be, in practice,
the appropriate tool to assure sustainable development (André et
al., 2003).
In the case of road projects conception, in order to show the
utility of the environmental impact assessment, first we proceed by documentary
analysis, completed by exchanges with the different actors, followed by some
visits and observations on the field. Secondary, a few of case studies have
been lead , to observe in practice, the interactions between project management
and its environment.
Indeed, we notice that to integrate the principle of
sustainable development, the environmental impact assessment can be a
remarkable tool. It is very efficient to help the control of the project, in
view to better integrate it in the environment. Also, if it applied at the
beginning of the project, this tool can improve the project and can help to
solve conflicts before realization. In fact, it imposes itself as a condition
for a sustainable development.
But, in the context of developing countries, this tool loses
its efficiency. Indeed, the analyses show that, the actors don't have the same
level of understanding of the tool and don't have the same sensitivity about
the stakes. The politician implies himself, but uses some inefficient means.
The contractors are less sensible and try to maximize their profit. The
population show a little interest, or underestimate the problem.
As solutions and in the particular case of road construction
in developing countries, the politician must use the adequate means to improve
projects management. It is also necessary to increase sensitization actions for
all the actors and adopt some coercive measures during the implementation of
projects (warning, financial penalties, cancellation of contracts), and must
assure a better monitoring by the nomination of an environmental coordinator in
each project.
To solve the financial issue, the government must create a viable
financing source for the management of environmental preoccupation in the roads
construction projects.
On the technical plan, it will be necessary to encourage the
research for adapted solutions and each promoter must prefer durable solutions,
which are using less no-renewable resources and presenting few negative impacts
on the environment. Also, the promoters must communicate more and must involve
all actors during the conception and the management of the project.
Concerning the other actors (contractors, private offices),
they must consider that their lasting depends on their environment and
therefore, they must put rigor during their works execution and must fulfil
their social and enviro nment al responsibilities.
Key-words
Road Project, Road, Sustainable development, Sectorial Program of
Transports, Environment, Environmental impact assessment, Enterprise, Building
Public Works, Burkina Faso
Liste des acronymes et abréviations
AIPCR : Association mondiale de la route;
BTP : B%otiments et Travaux Publics;
CBR : Indice de portance californien;
CCTP : Cahier des Clauses Techniques Particuliéres; CDEAO
: Communauté Des Etats de l'Afrique de l'Ouest;
CIDSE : Coopération Internationale pour le
Développement Solidaire;
CITES : Convention sur le commerce international des
espéces de faune et de flore en voie d'extinction;
CSLP : Cadre Stratégique de Lutte conte la
Pauvreté; DAO : Dossier d'Appel d'Offres ;
DGR : Direction Générale des Routes;
EIE : Etude d'Impact sur l'Environnement;
ENPC: Ecole Nationale des Ponts et Chaussées; HIMO: Haute
Intensité de Main d'oeuvre;
GNT : Grave Non Traitée ;
IST : Infections Sexuellement Transmissibles; MCA : Millenium
Challenge Account;
MDC : Mission De Contrôle;
MID: Ministére des Infrastructures et du
Désenclavement ;
MITH : Ministére des Infrastructures des Transports et de
l'Habitat NIE : Notice d'Impact sur l'Environnement;
OCDE : Organisation de Coopération et de
Développement Economique ;
ONASER: Office National de Sécurité
Routiére; ONG : Organisation Non Gouvernementale;
PAS : Programme d'Ajustement Structurel ;
PK : Point Kilométrique;
PPES: Plan de Protection Environnementale et Sociale; PPTE : Pays
Pauvres Trés Endettés ;
PST: Programme Sectoriel des Transports ;
RDC : République Démocratique du Congo;
RN : Route Nationale;
UEMOA: Union Economique et Monétaire Ouest Africaine;
VIH/SIDA: Virus Immunodéficience Humaine/Syndrome de
l'Immunodéficience Acquise.
Sommaire
Dédicace i
Avant-propos ii
Remerciements iv
Résumé v
Mot-clefs vi
Abstract vii
Key-words viii
Liste des acronymes et abréviations ix
Sommaire x
Introduction 1
1 Problématique et méthodologie d'étude
3
1.1 Description générale 3
1.2 Le contexte burkinabè 4
1.3 Objectifs de l' étude 5
1.4 Résultats attendus 5
1.5 Methodologie générale 6
2 La route et le développement durable 9
2.1 Transport et indicateurs de développement durable 9
2.1.1 Le secteur transport un système complexe 9
2.1.2 Appui à l'atteinte des objectifs du
millénaire pour le développement (OMD) 10
2.1.3 Importance de la route dans le secteur des transports 12
2.2 La route et son impact socio-économique 12
2.2.1 Développement social 12
2.2.2 Développement économique 13
2.3 La route et l'environnement 13
2.3.1 Les menaces d'un outil indispensable 13
2.3.2 Les nouvelles technologies de construction durable 14
2.4 RTMle de l'étude d'impact sur l'environnement et
perspectives de développement durable 15
2.4.1 Genèse et objectif 15
2.4.2 Un baromètre de prise de décision efficiente
16
2.4.3 L'étude d'impact dans les projets routiers 16
2.4.4 Une approche interdisciplinaire 17
2.5 Le programme sectoriel des transport au Burkina Faso :
analyse d'une expérience et enjeux du
développement durable 18
2.5.1 La politique générale du secteur des
transports au Burkina Faso 19
2.5.2 Contexte géographique, géopolitique et
socio-économique 19
2.5.3 Importance du secteur du transport routier pour le Burkina
19
2.5.4 Le PST- 2, stratégie et cadre institutionnel de mise
en Ïuvre 20
2.5.5 Etat d'exécution du programme 23
2.5.6 Actions du programme en faveur du développement
durable 23
3 Etudes de cas sur la RN27 et la RN22 29
3.1 Analyse environnementale du projet de construction et de
bitumage de la RN27 29
3.1.1 Présentation du projet. 29
3.1.2 Activités et aspects environnementaux du projet
30
3.1.3 Pertinence des impacts retenus par l'EIE du projet 36
3.1.4 Politique environnementale des entreprises responsables des
travaux 37
3.2 Analyse des forces et faiblesses et discussions 38
3.2.1 Du cadre institutionnel et réglementaire 38
3.2.2 Prise en compte pratique des aspects sociaux,
environnementaux et de sécurité 39
3.3 Bio-ingénierie: renforcement structural et
intégration de la route au paysage naturel 39
3.3.1 Applications du vétiver en technique routière
39
3.3.2 Etude expérimentale d'application du vétiver
sur la RN22 (Ouagadougou-Kongoussi) 41
3.3.3 Avantages liés à l'emploi du vétiver
en technique routière 46
4 Contribution au renforcement de la politique de
développement durable dans le secteur des
transports au Burkina Faso 49
4.1 Au niveau du cadre institutionnel et réglementaire
49
4.1.1 Renforcement des structures de formation, de recherche et
d'études 49
4.1.2 Edition de manuels de procédure et guides 50
4.2 Au niveau de la gestion des projets routiers 50
4.2.1 RTMle des études d'impacts sur l'environnement 50
4.2.2 Attribution des contrats et clauses contractuelles 51
4.2.3 Gestion des chantiers et Suivi du PGES 51
4.3 Surveillance et appui à la politique environnementale
des entreprises 53
4.4 Prise en compte des aspects sociaux et de
sécurité 54
4.4.1 Aspects sociaux 54
4.4.2 Sécurité routière 54
4.5 Définition d'indicateurs de suivi du PST dans une
perspective de développement durable 55
CONCLUSION 59
Références bibliographiques 61
Sites web 63
Liste des illustrations 63
Liste des tableaux 64
ANNEXES 65
ANNEXE 1 : Tableau de caractérisation et
d'évaluation des impacts de projet routier (MID, 2006) 66
ANNEXE 2 : Cibles et indicateurs pour le secteur des transports
dans le cadre des objectifs de développement pour le
millénaire (ODM) (Ba, 2006) 70
Introduction
Ce mémoire est l'aboutissement de deux années de
réflexion et d'apprentissage sur le theme du développement
intégré, c'est-à-dire un développement dans lequel
la prise de décision tient compte des aspects sociaux,
économiques, environnementaux et des générations
présentes et futures.
En effet, depuis le rapport de la Commission Brundtland en
1987, suivi de la conférence de Rio en 1992 et tout récemment
à Johannesburg en 2002, la question du développement durable est
devenue une priorité et semble constituer un juste milieu ou un
compromis par rapport aux solutions proposées par le groupe du «
Club de Rome »1.
Le concept de développement durable que reprennent tous
les discours politiques, doit quitter ce cadre et se traduire désormais
par des actions concretes sur les chantiers du développement. C'est dans
cette optique que nous osons croire que le développement du continent
africain pourra se faire tout en se démarquant des schémas suivis
par nos prédécesseurs, c'est-à-dire par la voie de
« l'autre developpement » (Berr, 2004) et aussi
défendu par d'autres auteurs.
Il est réel aujourd'hui que la voie du progres
essentiellement "matérialiste", qui consistait à faire du profit
à partir de calculs uniquement économiques, n'est plus
rassurante. Les ressources, initialement vue comme infinies ne le sont pas en
réalité. Il faut alors refonder un nouvel ordre de
développement, sinon le systeme va s'arreter de tourner rond à
l'image de la crise financiere de 2008 issue du libéralisme à
outrance.
La prise de conscience, d'un naufrage écologique certain,
est à l'origine
du rapprochement interdisciplinaire entre aménagistes,
ingénieurs, sociologues, écologistes, investisseurs, bailleurs de
fonds, etc., pour des prises de décisions intégrées, dans
l'exécution des projets de développement.
Pour réussir cet "autre développement", qui
satisfait aux « besoins et aux aspirations de l'humanite actuelle sans
compromettre la capacite des genérations futures de repondre aux leurs
» (André et al., 2003), nous pouvons agir aux niveaux
sectoriels, ce qui nous conduira vers un global
ma»trisé. Un des outils créés, pour
permettre l'exécution efficace de ce principe, est l'évaluation
environnementale. Cette derniere a pour objectif d'améliorer la
qualité des investissements et des aménagements dans les actions
de développement et de prendre en comptes les aspects sociaux tels que
la pauvreté, le culturel, les droits des populations autochtones,
etc.
Partir du sectoriel vers le général, c'est la
démarche que soutient le theme, "routes et developpement durable,
rTMle des etudes d'impact sur l'environnement : cas du programme sectoriel des
transports (PST) au Burkina Faso", à travers l'expérience
d'un pays en voie de développement.
1 Partisans de la « croissance Zéro
», dans leur rapport intitulé Halte à la
croissance
Il s'agira de développer les avantages liés
à cette nouvelle vision de construction intégrée qui prend
en compte, économie, société et environnement. En clair,
nous tenterons d'analyser comment les études d'impacts environnementaux
participent-elles à cette mise en interaction des différents
piliers du développement durable et en particulier dans le domaine des
travaux routiers.
En effet, il s'agira de répondre principalement
à la question suivante: les études d'impact sur l'environnement
des projets routiers, peuvent-elles contribuer au renforcement d'une politique
de développement durable ?
Pour se faire, nous avons tout d'abord effectué une
recherche bibliographique sur le rapprochement route, développement
durable, environnement, étude d'impact. Une expérience pratique
de trois mois sur des chantiers de construction et de bitumage de routes RN22
et RN27 au Burkina Faso, pendant la période de stage, nous a par
ailleurs permis d'effectuer une analyse environnementale de travaux routiers en
cours, afin de mieux appréhender leurs impacts sur l'environnement. Pour
expérimenter certaines solutions biologiques couramment
préconisées dans les rapports d'étude d'impact, nous avons
également mené une étude expérimentale de
protection de remblai routier en utilisant le vétiver (Vetiveria
zizanioides) en vue de soutenir ces solutions biologiques souvent
performantes sur le plan technique, durables, économiques et qui
permettent l'intégration de la route au paysage naturel.
Notre étude sera scindée en quatre chapitres. Le
premier chapitre pose la problématique et résume la
méthodologie suivie pour atteindre l'objectif visé. Le second
fait une synthèse de la revue documentaire sur la problématique
route et développement durable, décrit le cadre institutionnel,
la stratégie du deuxième programme sectoriel des transports au
Burkina Faso (PST-2), sous l'angle du développement durable. Le
troisième chapitre expose les études de cas
réalisées durant la période de stage de mise en situation
professionnelle, notamment l'analyse environnementale des travaux sur la RN27
(Yéguéresso- Diébougou) et une étude
expérimentale de bio-ingénierie routière sur le projet de
construction et de bitumage de la RN22 (Ouagadougou-Kongoussi) qui ont pour
objectifs, respectivement, de démontrer la pertinence et l'importance
d'une EIE dans la conception des projets routiers, d'apprécier le
respect des recommandations du rapport d'EIE par les différents acteurs
et de proposer l'intégration de solutions économiquement viables,
durables et qui permettent d'améliorer l'intégration de la route
au paysage naturel. Enfin, le quatrième chapitre présente notre
contribution, en termes de propositions d'ordre organisationnel et technique,
pour un renforcement de la politique du programme dans une perspective de
développement durable dans le secteur routier au Burkina Faso.
1 Problématique et méthodologie
d'étude
1.1 Description générale
Dans une perspective de développement durable, tout
programme/projet de développement doit intégrer les aspects
socio-économiques et environnementaux dans sa conception et sa mise en
Ïuvre.
La prise en compte des problèmes environnementaux dans
les projets de développement est énoncée dans les
différentes constitutions et lois fondamentales des pays en Afrique.
Au Burkina Faso, ces principes sont énoncés dans
la constitution en son article 29 qui stipule que Ç le droit
à un environnement sain est reconnu. La protection, la défense de
l'environnement et la protection de l'environnement sont un devoir de tous
È et sont renforcés par l'adoption de la loi
n°005/97/ADP du 30 janvier 1997 portant code de l'environnement et plus
particulièrement le décret N°2001- 342/PRES/PM/MEE du 17
juillet 2001 portant champs d'application, contenu et procédure de
l'étude d'impact sur l'environnement (EIE) et de la notice d'impact sur
l'environnement (NIE) au Burkina Faso. En plus de ces textes fondamentaux,
d'autres lois et décrets (Code Forestier, Code de santé publique,
Réorganisation Agraire et Foncière, Code minier, loi
d'orientation relative à la gestion de l'Eau, loi d'orientation relative
au pastoralisme, Code des investissements et des formalités, Code
générale des collectivités territoriales, décret
sur les normes de rejets dans l'air, l'eau et le sol, etc.) et conventions
internationales (biodiversité et patrimoine m ondial,
désertification, zones humides Ramsar, conservation de la nature et
ressources naturelles, changements climatiques, commerce mondial des
espèces menacées - CITES, etc.) régissent le cadre
légal des études d'impacts sur l'environnement des grands projets
au Burkina Faso.
Notons également que la prise en compte des questions
environnementales dans les projets de développement comme conditions de
certaines institutions financières et bailleurs de fonds pour leur
participation au financement des projets en Afrique, après
l'instauration du PAS, a été à la base de son application
courante et du progrès des réglementations nationales des pays
africains en matière de prise en compte de l'environnement dans la
gestion des projets.
Beaucoup de projets en Afrique bénéficient de ce
fait d'excellents rapports d'études d'impacts avec des propositions de
mesures d'atténuations efficaces à des coüts importants.
Ceux-ci sont le plus souvent "archivés", c'est-à-dire
ignorés, lors de l'exécution pratique du projet. Ce
problème est encore plus remarquable dans les projets dits urgents, dans
les situations d'instabilités politiques, dans les projets aux grands
enjeux économiques et politiques (exploitation minière,
pétrole, etc.). Est-ce une pure formalité de complément
des dossiers de financement et d'exécution?
Ce qui amène André et ses collaborateurs (2003)
à se poser la question à savoir si l'EIE, Ç dans la
pratique È, serait Ç l'outil de mise en oeuvre du
développement durable ? È.
Il faut alors aborder cette etape plus importante
quÕest la mise en Ïuvre pratique des propositions contenues dans
les rapports dÕetudes dÕimpacts et du suivi de ces impacts dans
le court, moyen et long terme (respects de mesures pratiques au cours des
travaux, remise en etat des sites dÕemprunts et bases vie,
reconstitutions des biotopes, ecosysteme et habitat perturbés,
plantation dÕarbres, mise en Ïuvre des mesures
dÕattenuations au profit des populations, etc.).
Quel est le bien fondé de ces etudes dans les projets
dÕinvestissements pour des pays en voie de developpement, et
particulièrement dans la phase de construction des infrastructures de
transport? Et quelles sont les voies et moyens pour satisfaire aux objectifs
qui ont prevalu à lÕintegration de la demarche ? Quelles sont les
conditions pour y remedier face aux nouveaux enjeux de developpement durable ?
Tels sont les principaux questionnements que nous nous sommes poses.
1.2 Le contexte burkinabe
Le Burkina Faso prTMne une politique nationale pour le
développement durable of., le transport occupe une place preponderante
à travers son Cadre Strategique de Lutte contre la Pauvreté
(CSLP).
La Direction Generale des Routes (DGR) assure, au compte de
l'Etat, la ma»trise d'ouvrage en matiere de politique de desenclavement
(definition des strategies et programmes en matiere d'infrastructures
routieres, suivi des etudes et contrTMle de la mise en Ïuvre des projets)
et entend accompagner efficacement cette volonte politique nationale en
intégr ant l'environnement dans les paramètres de dimensionnement
et d'exploitation des routes.
Dans le cadre du programme sectoriel des transports (PST),
outre une etude dÕevaluation environnementale et sociale
stratégique du programme realisee en 2002, tous les projets routiers
font systematiquement l'objet d'une etude d'impacts sur l'environnement (EIE)
qui precede la prise de decision pour la realisation physique du projet. De
meme, au cours et aux terme s du projet, la surveillance et le suivi
environnemental sont prevus.
La DGR a pour rTMle de definir les termes de references des
etudes, de participer à la selection des consultants pour l'etude, de
suivre les etudes et dÕexaminer et adopter les rapports etablis par les
consultants et bureaux d'études et enfin transmettre les conclusions des
etudes au ministre en charge de lÕenvironnement pour lÕobtention
dÕun avis de conformite environnementale du projet en etude.
Ces rapports comprennent lÕetude dÕimpact, les
mesures dÕattenuations et le plan de gestion environnementale et social
(PGES) de mise en Ïuvre du projet.
Toutefois, le suivi de la mise en Ïuvre pratique de ces
rapports sur le terrain rencontre dÕenormes difficultes dÕordre
reglementaire, technique, financier, logistique et organisationnel.
1.3 Objectifs de l' étude
Parti de l'hypothèse principale que la route est un
outil de développement socio-économique dont la prise en compte
des aspects environnementaux permettra d'atteindre les objectifs de
développement durable, notre étude a pour objectifs : (i) de
faire ressortir les principales difficultés qui entravent la mise en
Ïuvre efficace des politiques environnementale s dans les projets
routiers, (ii) d'insister sur l'importance des EIE dans le cadre d'une
politique de développement durable, (iii) d'identifier quelques
paramètres pertinents à prendre en compte dans le cadre des EIE
des projets routiers au Burkina Faso, afin d'améliorer la
précision dans la prévision des impacts et l'efficacité
des mesures d'atténuations, (iv) de mesurer la participation effective
des autres acteurs privés (consultants, entreprises de BTP, usagers,
etc.) et (v) de faire des propositions visant à améliorer
l'intégration des aspects du développement durable, à
assurer le suivi environnemental pendant et après l'exécution des
projets routiers, à améliorer ainsi les méthodes de
gestion environnementale et à perfectionner les futures
évaluations des impacts des projets routiers au Burkina afin d'inscrire
les routes sous l'angle de la durabilité et donner à la route une
meilleure image.
En effet nous tenterons de répondre aux questionnements
suivants:
Quelle relation existe-t-il entre routes et développement
durable?
Quelle est l'importance d'une étude d'impact
environnemental dans le cadre d'un projet routier ? Quelles sont les
difficultés liées à l'intégration des
problèmes environnementaux en général et en particulier au
suivi environnemental des projets routiers au Burkina Faso?
Quel est le niveau de participations des différents
acteurs à l'intégration des questions environnementales dans le
secteur routier (politique environnementale des entreprises de BTP, respect des
cahiers de charges et recommandations des rapports d' EIE) ?
Quelle stratégie globale pour une construction de routes
durables au Burkina Faso?
1.4 Résultats attendus
Aux termes de cette étude nous pensons pouvoir (i)
établir la relation route et le développement durable, (ii)
identifier les entraves à l'intégration efficace d'une politique
environnementale dans la gestion des projets routiers, (iii) établir une
analyse environnementale de projet routier en cours d'exécution et
identifier les paramètres pertinents à prendre en compte dans une
perspective de développement durable, (iv) situer les
responsabilités des différents acteurs et (v) faire des
propositions concrètes à partir de nos analyses de la situation
et d'une étude de faisabilité expérimentale, en vue de
renforcer la politique du secteur des transports au Burkina Faso en
matière d'intégration des critères de développement
durable aux paramètres de conception et de dimensionnement des
infrastructures.
1.5 Methodologie générale
Afin de répondre aux questions soulevées
ci-dessus et parvenir aux résultats attendus, nous avons
procédé à une étude bibliographique sur la route,
la question du développement durable (intégration
économie, société et environnement) et la fonction
principale de l'EIE dans un projet routier.
Ces aspects ont été développés
lors de séances de réflexion organisées par les organismes
tels que l'OCDE (1994) sur le thème intitulé Ç
évaluation de l'impact des routes sur l'environnementÈ,
d'importants congrès récents sur le thème du Ç
développement durableÈ (Congrès mondial de la
route, Paris, septembre 2007) organisé par l'AIPCR et aussi par des
études pertinentes menées par des organismes non
gouvernementaux, Çroute et développement durable : les
réponses de la filière aux questions environnementales et de
sécurité È (URF, 2004) ou des auteurs
individuels parmi lesquels nous citons entres autres André et ses
collaborateurs (2003) pour leur ouvrage Ç évaluation des
Impacts sur l'environnement: processus, acteurs et pratiques pour un
développement durable È, Hertig (1999), Ç
étude d'impact sur l'environnement È, traité de
génie civil.
Pour le cas particulier du programme sectoriel des transports
au Burkina Faso, à l'aide d'études documentaires et à
travers les échanges avec les principaux acteurs et de part notre propre
expérience sur ce programme, nous sommes parvenus à faire une
analyse de la politique actuelle du programme (cadre réglementaire,
institutionnel, procédures, actions menées, niveau de
participation des différents acteurs, etc.) en matière de prise
en compte des paramètres du développement durable.
Par ailleurs, pour mieux analyser la conception des
infrastructures routières et ses rapports avec l'environnement, nous
avons effectué un stage pratique auprès de la Direction
Générale des Routes (DGR) au Burkina Faso durant lequel nous
avons conduit des entretiens avec les principaux acteurs du secteur routier du
pays, participé à des réunions de comité de
validation de rapports d'études de faisabilité
socio-économique et environnementale de futurs projets routiers (exemple
de la RN17 Guiba- Garango) et effectué des missions de visite de
chantiers en cours d'exécution (construction et bitumage des routes RN22
Ouagadougou-Kongoussi et RN27 Yéguéresso-Diébougou).
Nous avons eu des entretiens avec les premiers responsables de
la DGR, les chefs de projets antérieurs ou en cours, des acteurs
extérieurs au ministère des infrastructures et qui participent
aux comités de prise de décision de projets routiers ainsi
qu'avec des responsables de bureaux d'études ayant conduit des EIE pour
le compte de la DGR, des responsables d'associations et d'ONG, des entreprises
de BTP, des bureaux de contrôle de travaux routiers, des usagers, etc.
Cela nous a permis de relever les difficultés majeures
rencontrées et prendre en compte leurs propositions.
Plusieurs missions sur chantiers, particulièrement
orientées sur les préoccupations environnementales sur les
projets de construction et de bitumage de la RN22 (Ouagadougou-Kongoussi, 110
Km) et de la RN27 (Yéguéresso - Diébougou, 120 Km), qui
ont consisté en des visites de terrain suivies de réunions de
chantier, nous ont permis de vivre les réalités du terrain et de
faire une analyse en rapport avec les vues d'esprit. Ceci nous a permis
d'apprécier la politique interne des entreprises de BTP opérant
sur ce
secteur, de vérifier le respect de leurs obligations
environnementales et des recommandations formulées lors des rapports
d'EIE et du contenu du plan de gestion environnementale et sociale (PGES).
Dans cette démarche, nous nous sommes inspiré
des expériences du ministère des transport du Québec (MTQ,
2006) en matière d'analyse environnementale pour des projets
d'infrastructures et de la Direction Départementale de l'Equipement
(DDE) de la Loire en France, qui a mené une politique environnementale
en vue de la mise en place d'un système de management environnemental
(SME) pour les projets routiers dans le département. Cette politique a
fait l'objet de plusieurs études conduit es par des étudiants de
l'ENSM-SE dans le cadre de mémoires de Master, de DEA ou de rapport de
stage (Cikankowitz, 2005a et 2005b). Une analyse environnementale a pu
être réalisée sur la RN27
(Yéguéresso-Diébougou) dont les travaux venaient de
démarrer. Ce qui nous a permis de comprendre les pratiques de gestion
environnementale assurée par l'administration, le bureau de
contrôle et la politique interne des entreprises responsables des
travaux, en matière d'environnement.
Pour parvenir aux résultats escomptés, nous
avons eu comme supports les rapports d'études antérieures (MITH,
février 2005), analysé les Cahiers des Clauses Techniques
Particulières (CCTP) du projet et les documents descriptifs des t%oches
programmées (DEP, 2005), afin d'étudier en détaille les
opérations associées aux différentes t%oches et leurs
impacts environnementaux potentiels.
Et quant à l'étude expérimentale de
l'emploi du vétiver en technique routière au Burkina Faso, qui a
pu être menée sur la RN22 (Ouagadougou-Kongoussi) oü les
travaux étaient en cours de finition, nous avons
bénéficié des conseils techniques par correspondance, de
M. Alain NDONA en République Démocratique de Congo (RDC) qui
füt responsable de la mise en Ïuvre du vétiver en technique
routière sur la RN01 avec comme responsable des travaux l'entreprise
SOGEA-SATOM.
Mme Elisabeth REHAULT, botaniste à la retraite à
Hanvec (Bretagne), responsable du "projet vétiver Burkina jardin
pédagogique" de Réo, M. Henri GIRARD responsable de l'ONG
terre verte Burkina et coordonnateur de la ferme pilote de Guiè au
Burkina Faso et M. Criss JULIARD du réseau "vétiver network
international", pour son expérience sur la promotion du
vétiver au Maroc, au Sénégal et au Mali, m'ont
également apporté leur appui et conseil.
En outre, notons que cette étude a été
dirigée par le Pr. Samuel YONKEU de l'Institut Internationale de
l'ingénierie de l'Eau et de l'Environnement à Ouagadougou (2IE),
un spécialiste des questions d'environnement et de développement
durable et qui a souvent participé en qualité de consultant
à la conduite d'EIE de certains projets routiers au Burkina Faso.
Durant cette période de stage, nous avons
contribué à conscientiser, à travers nos échanges,
le personnel des entreprises en charge des travaux routiers, sur l'importance
de la prise en compte des aspects sociaux, sécuritaires et
environnementaux.
De même, à travers des échanges avec les
autres techniciens de la Direction Générale des Routes, nous
avons montré l'intérêt des techniques biologiques, peu
coüteuses et durables, notamment l'emploi
du vétiver en technique routière, qui a
rencontré l'enthousiasme et l'admiration des autorités de
l'administration routière en raison de son faible coût, sa
facilité de mise en Ïuvre et ses performances techniques,
comparées aux techniques couramment utilisées, notamment le
perré maçonné.
Monsieur Julien MANE, Chef du Service Contrôle de
Travaux à la Direction de la Construction et de la Reconstruction a
donné son appréciation globale au projet de fin d'étude en
ces termes Ç le travail réalisé par l'étudiant
revêt une grande importance par ce qu'il permettra, s'il est bien
ma»trisé, de réduire de manière considérable
les coUts de construction et d'entretien des routes au Burkina Faso. En plus,
c'est un produit naturel qu'on pourrait facilement produire sur place
(É) È2.
A partir de ce stage des propositions concrètes visant
à améliorer la prise en compte des aspects environnementaux dans
la gestion des projets routiers sont faites dans le présent
mémoire.
Comme acquis, nous avons pris connaissance de la
procédure d'EIE dans les projets routiers au Burkina Faso et son
implication dans une vision de conception d'infrastructures routières
respectueuses des principes du développement durable. Ce stage
était aussi une occasion de faire une revue des différentes
t%oches qui composent la réalisation d'infrastructures routières
et les actions susceptibles d'impacter l'environnement du projet (milieu
humain, milieu physique et biophysique, flore et faune, air et eau, sol, etc.).
Durant ce stage nous avons profité de l'expérience de la ferme
pilote de Guiè de l'association Zoramb Nab-taaba au Burkina
Faso, en matière de meilleures techniques de mise en terre des jeunes
plants pour optimiser leurs chances de survie en fonction de la structure du
sol en place et cela va servir à faire des propositions pour limiter les
échecs lors de la plantation des arbustes en bordure des nouvelles
routes.
Fort de cette expérience, une attention
particulière dans ce mémoire est mise sur les mesures à
mettre en Ïuvre pour améliorer le suivi et la surveillance
environnementale des projets routiers en amont, pendant et en aval de leurs
exécutions. De même nous avons fait ressortir les meilleures
stratégies de responsabilisation des entreprises exécutant les
travaux, face aux questions sociales, environnementales et de
sécurité, qui sont aujourd'hui des priorités pour le
gouvernement, les bailleurs de fonds, les riverains, etc.
2 Commentaires, M. MANE, fiche d'évaluation de
l'étudiant en situation de stage
2 La route et le développement durable
Il s'agit dans ce chapitre, d'une analyse bibliographique, en
vue d'établir le lien qui existe entre la route et la notion du
développement durable.
En effet, le terme "développement durable"
(sustainable development ) appara»t pour la première fois
dans les années 1980 (André et al., 2003) et comme un
concept de révolution du progrès économique et social
admis internationalement à partir du rapport de la commission
itinérante, présidée par Gro Harlem Brundtland, en 1987
(Commission mondiale sur l'environnement et le développement - CMED), ou
il est défini comme Ç un développement qui
répond aux besoins du présent sans compromettre la
capacité des générations futures de répondre aux
leurs È (CMED, 1989).
Pour Barthélemy et ses collaborateurs (2004),
Ç le développement durable met en cohérence les politiques
sectoriell es et impose un traitement conjoint des effets économiques,
sociaux et environnementaux de toute politique ou action humaine. Son
succès repose sur le partenariat et la coopération entre acteurs
de disciplines différentes (économie, sociologie,
écologie, etc.) de secteurs différents (transport, eau,
déchet, milieu naturel, développement social, etc.) de milieu
différent (entrepreneurial, associatif, institutionnel, administratif,
commercial, syndical, etc.) agissant au niveau international et au niveau local
È.
La route a longtemps été vue comme un outil de
développement économique et social. Pour répondre aux
enjeux du développement durable, il faudra désormais concilier
cette vision économique et sociale avec l'écologie dans un
rapport d'équité. Cet object if ne peut être atteint que
par la participation de tous les acteurs intervenant dans sa conception, sa
mise en oeuvre et son exploitation. Depuis la conception, les projets de
construction font face à une complexité particulière en
termes d'acteurs. En fait, il s'agit d'une diversité d'acteurs qui se
réunissent aléatoirement pour une opération donnée
et le plus souvent avec des points de vue et/ou des intérêts
divergents.
2.1 Transport et indicateurs de développement
durable
2.1.1 Le secteur transport un système complexe
La route est un élément d'un système
très complexe que l'on appelle transport. Cette complexité
s'explique surtout par l'intégration de plusieurs acteurs et plusieurs
phases qui limitent sa compréhension aisée.
En effet le système routier comprend deux
sous-systèmes : un système immobile oü s'appliquent les
t%oches de la construction, de la gestion de l'infrastructure et de la gestion
des flux et un système mobile qui comprend la production et la
conception des véhicules légers et des poids lourds. Mais
l'opinion publique ne perçoit que la synthèse, qui ne
représente que la partie visible de l'iceberg dans le système
(conf. Figure 1). En effet, la mise en Ïuvre de ces t%oches fait appel
à des acteurs très indépendants
l'un de l'autre. Nous avons les administrations ou agences
routières, les entreprises de transport, les services de
sécurité, les autorités politiques locales, les
multinationales, etc., qui sont reparties dans l'espace mondiale et à
travers des continents, des pays aux contextes socio-économique et
politiques très diversifiés (pays pauvres et pays
développés, Etats démocratiques et autoritaires,
libéraux et socialistes, etc.).
Construire ce système dans la durabilité
(meilleur coüt économique et social, sécuritaire,
écologique) suppose la coopération et la coordination des actions
et de tous ces acteurs. C'est la que tient là difficulté
majeure.
Figure 1 Perception du système routier (Source: URF,
2004)
2.1.2 Appui à l'atteinte des objectifs du
millénaire pour le développement (OMD)
La route joue un rTMle essentiel dans l'atteinte des objectifs
du millénaire pour le développement (OMD) et en particulier dans
les pays en voie de développement oü la route constitue le
principal moyen de mobilité des biens et des personnes.
Il faut rappeler que ces objectifs qui sont au nombre de huit
(8) constituent la déclaration des Nations Unies lors du sommet du
millénaire tenu à New York en septembre 2000. Ils visent à
lutter contre la famine et la pauvreté, la promotion de
l'éducation pour tous, la prise en compte du genre dans les prises de
décisions et dans les actions de développement, la protection des
enfants et de la femme enceinte, la promotion de la santé, la protection
de l'environnement et prTMnent la solidarité internationale, dans un
délai bien déterminé (conf. Tableau 1).
Le rTMle de la route pour l'atteinte de ces objectifs s'explique
aisément car elle constitue le principal outil qui dynamise les
mécanismes d'échanges et de relations sociales.
Sur le plan santé, éducation et lutte contre la
pauvreté, elle est au centre de la problématique. Il faut des
routes praticables en toutes saisons pour acheminer le matériel
nécessaire à la construction et à l'équipement des
centres de soins et d'éducation et aux bénéficiaires pour
y accéder (malades, femme enceinte, évacuations d'urgence,
éducateurs, écoliers et élèves, etc.). Lutter
contre la pauvreté, qui sévit en ville mais
particulièrement en milieu rural, suppose que les populations de ce
milieu, qui constituent les principaux centres de production dans nos pays,
aient accès facile au reste du pays et en particulier aux marchés
locaux et aux villes, principaux centres de consommation, pour écouler
leurs productions et acheter des produits manufacturés dont elles ont
besoin.
A partir des villes des corridors praticables sont
indispensables pour l'exportation et l'importation des produits dont le pays a
besoin et surtout dans le cas de pays enclavés comme le Burkina Faso. La
lutte contre le VIH-SIDA, le paludisme, etc., ont besoin de routes et pistes
rurales pour le succès des campagnes de sensibilisation et d'actions
humanitaires.
Pour l'atteinte des objectifs de solidarité
internationale, la route favorise la fluidité des communications
inter-pays et dynamise les économies sous-régionales et
internationales. En outre la manifestation de cette solidarité par la
communauté internationale à travers le soutien aux projets de
développement locaux, la lutte contre la famine, le soutien des crises
humanitaires, suppose que l'Etat bénéficiaire peut au moins
assurer l'acheminement de ces aides aux populations
bénéficiaires.
Sur le plan environnemental, la route est vue aujourd'hui
comme l'un des principaux secteurs responsables des problèmes
environnementaux (changements climatiques, pollutions et nuisances, etc.). La
prise en compte de ces aspects dans sa conception, sa gestion et son
exploitation participe pour beaucoup à réduire cette pression.
Tableau 1 Les Objectifs de développement du
millénaire (
www.cidse.org, le
17 juillet 2008)
Les Objectifs de Développement du
Millénaire
Objectif 1 : Eradiquer l'extrême
pauvreté et la faim d'ici à 2015;
Objectif 2 : Mettre en Ïuvre une
éducation primaire universelle (éducation pour tous) d'ici
à 2015;
Objectif 3 : Promouvoir l'égalité
des sexes et l'émancipation féminine de préférence
avant 2005;
Objectif 4 : Réduire de 2/3 le taux de
mortalité infantile entre 1990 et 2015;
Objectif 5 : Améliorer la santé
maternelle en réduisant de 3/4 le taux de mortalité maternelle
entre 1990 et 2015;
Objectif 6 : Combattre le VIH, la malaria et
d'autres maladies d'ici à 2015;
Objectif 7 : S'assurer de la
soutenabilité environnementale en intégrant les principes de
développement durable dans les politiques et les programmes nationaux et
stopper la perte des ressources environnementales, échéance 2015
et 2020;
Objectif 8 : Développer un partenariat
mondial pour le développement.
Certains organismes tels que l'OCDE, la BAD, etc., ont
élaboré des indicateurs3 pour mesurer
l'efficacité des routes dans l'appui à l'atteinte de ces
objectifs. Nous pouvons noter entre autres les indicateurs suivants :
3 Voir annexe 2, cibles et indicateurs définis par la BAD
pour le secteur des transports dans le cadre des objectifs du millénaire
pour le développement (OMD)
proportion de la population rurale à moins de 2 km d'une
route praticable en toute saison ; % d'écoles d'accès fiable ;
existence de mécanismes de financement durables (fonds
routierÉ) ;
taux de réduction des tarifs de transport (passager
kilomètre);
% de centres médicaux biens desservis en milieu rural ;
% d'urgences oü les patients n'ont pas accès à
des soins à temps : mères enceintes ou venant d'accoucher,
enfants de moins de cinq ans;
prévalence du VIH/SIDA parmi les ouvriers employés
dans le secteur des transports (public et privé) ; taux d'accidents
mortels (par million de véhicules -km) ;
nombre de pays ayant adopté une stratégie de
sécurité de la route;
impact environnemental reconnu dans les audits menés sur
les programmes ;
réduction du nombre de liens manquants des routes
transafricaines et des corridors de transit ; taux de réduction des
coüts de transport dans les pays enclavés;
les personnes exposées à un bruit excessif à
leur domicile.
2.1.3 Importance de la route dans le secteur des
transports
Le transport routier occupe une place
prépondérante dans le secteur des transports de part le monde et
en particulier dans les pays en voie de développement. En Afrique, le
transport routier représente près de Ç 90% de la
demande de transport intérieur de voyageurs et de marchandises
È (Ba, 2006).
C'est le moyen le mieux adapté à des pays
pauvres en ce sens que ces infrastructures sont réalisables à
faibles coüts par rapport aux chemins de fer et d'autant plus que pour ce
dernier mode l'énergie adéquate, électricité, sur
lequel le train est désormais couramment basée en vue de la
réduction des émissions de gaz à effet de serre, leurs
font grandement défaut.
2.2 La route et son impact socio-économique
2.2.1 Développement social
Le développement d'une société suppose
une réelle fluidité et une facilité dans
l'établissement des rapports entre les membres qui la composent.
L'établissement de voies de communication entre deux ou plusieurs
communautés témoignent, de bonnes relations qui existent entre
ces communautés ou les renforcent ou les initialisent.
En effet, Ç la mobilité qui permet les
contacts entre les personnes et donne accès aux lieux, aux biens et aux
services est essentiel au bien-être de la société et
à la prospérité économique, d'oU l'importance
primordiale que revêtent les transports dans le développement
durableÈ (OCDE, 1997).
2.2.2 Développement économique
L'histoire nous enseigne que le développement des
infrastructures routières était d'abord lié aux politiques
d'expansion des nations, avec pour ambition première d'appuyer les
nécessités de déplacements militaires. Elles ont ensuite
permis le développement commercial. Ces relations d'échanges sont
à la base du développement économique des nations
aujourd'hui et des différentes civilisations passées.
En plus des activités économiques
générées lors de sa construction, la route à
travers la fonction transport participe pour beaucoup à
l'amélioration des indicateurs de développement économique
des pays.
Selon l'OCDE (1997), Ç le secteur des transports
fait partie intégrante de l'économie mondiale ; il agit sur les
conditions de développement économique en même temps qu'il
subit l'influence. Il contribue directement de façon notable au PIB,
crée d'importantes possibilités d'emplois et comporte des
avantages indirects considérables pour le développement
régional et la mondialisation. Les transports sont l'un des
éléments moteurs des échanges et de la mondialisation des
industries productrices du secteurs tertiaire È.
Brunel (2006), note qu' Ç en réduisant les
coUts de transports, les réseaux routiers facilitent la mobilité
des facteurs de production, diminuent les distances (en facteur temps) et leur
impact entre lieux de production et de consommation È.
2.3 La route et l'environnement
2.3.1 Les menaces d'un outil indispensable
Certes la route à travers sa fonction de transport
comporte des avantages incontestables. Il faut toutefois noter, toujours avec
l'OCDE (1997), qu'elle est aussi à l'origine de Ç coUts
considérables pour la société notamment en terme
d'accidents, de pollution, de détérioration des
écosystèmes et du cadre naturel È.
En effet, si nous considérons la contribution de la
route en tant que infrastructure dans les grands défis du
millénaire, parmi lesquels nous citons les problèmes de
santé publique, les changements climatiques, à coté
d'autres principaux responsables tels que l'industrie et l'agriculture, le
transport routier occupe une place importante, soit 27% pour les
émissions mondiales de CO2 (Dessus et Girard, 2008).
Sur le plan social la route, en plus d'occuper l'espace, a
pour inconvénient de constituer un système qui divise le plus
souvent des communautés locales (exemple des autoroutes), déplace
des populations (habitats, champs). Et pour le milieu biophysique, les
infrastructures routières séparent souvent des
écosystèmes homogènes (lacs, cours d'eau, paysage,
forêts, sol, etc.) et peuvent modifier leurs structures et leurs
fonctionnements originaux.
La phase construction constitue la plus importante en termes
d'impacts négatifs. C'est la phase pendant laquelle on note une
importante consommation de ressources naturelles ou dérivées
(pétrole et composés, ciment, latérite, gravier, sable,
acier, fer, eau, bois, etc.), liée aux activités industrielles
associées et aux t%oches directement nécessaires à la
réalisation du projet (débroussaillages, emprunts, terrassements,
revêtements, construction d'ouvrages hydrauliques, protections,
sécurisation, etc.).
Les déplacements d'importantes quantités de
terre et leurs mises en oeuvre sont responsables de soulevement de poussieres,
de bruits, des dégagements gazeux (NOx, CO2, COV), des rejets de
particules, de déversements de substances toxiques, des accidents, etc.,
qui peuvent avoirs de répercutions importantes sur la santé
humaine, la flore et la faune.
2.3.2 Les nouvelles technologies de construction
durable
Une meilleure politique environnementale dans le secteur
routier commence par une reforme des techniques de conception et de
construction des infrastructures routieres. Plusieurs techniques sont
utilisées aujourd'hui ou en cours d'expérimentation notamment
dans les pays de l'OCDE.
Face au danger que présente la route aujourd'hui et aux
nouvelles exigences du moment, les responsables de la filiere, chacun en ce qui
le concerne, adoptent des mesures d'atténuations.
En France des techniques de recyclage permettent de
réutiliser près de « 50 % de materiaux recycles dans la
composition des couches de base et de liaison » des chaussées
(Jaudon4, dans le MAGAZINE n°1 du 23è Congrès
Mondial de la route, 18 septembre 2007). Cela permet une économie
importante des ressources naturelles (énergie, agrégats, liants,
etc.) tout en conservant les performances techniques recherchées.
D'ou la mise au point du "bitume vert" ou
végétal qui est obtenu à partir du mélange de
bitume classique avec des fluxants5 d'origine végétale
(tournesol, colza, lin, etc.). Ce matériau est plus respectueux de
l'environnement, peu nuisible à la santé des travailleurs et
présente de bonnes performances techniques. Notons à cet effet,
la mise au point du "NANOSOFT" par le groupe COLAS, un enrobé
phonique6 et le "VEGEFLUX" qui est un fluxant basé sur des
produits d'origine végétale. Contrairement aux fluxants
classiques, d'origine carbochimique ou pétrochimique, ce type de fluxant
ne s'évapore pas (donc pas de COV), ne dégage pas trop de
fumés lors de la mise en oeuvre (peut être mise en oeuvre à
de basses températures).
D'autres acteurs du systeme routier ont développé
des actions tendant à inscrire la route sous l'angle du
développement durable par la diversification des sources
d'énergie (biocarburant, voiture électrique pure ou hybride),
l'élimination de certains composants nocifs de l'essence (essence sans
plomb), le
4 Guy Jaudon est expert Chaussées du groupe
COLAS, interviewé dans le MAGAZINE n°1 du 18 septembre, lors du
23è Congres Mondial de la route à Paris tenu du 17-21
septembre 2007 (
www.paris2007-route.fr),
consulté le 9/01/2008
5 Additif entrant dans la fabrication des bitumes
routiers et permet de modifier leurs qualités rhéologiques selon
leurs destinations (couches de liaison ou de revêtement) pour faciliter
la mise en oeuvre
6 Cet enrobé permet une réduction
significative de la pollution sonore des routes liée au contact
pneu-chaussée
renforcement des paramètres de sécurités
des véhicules de transport (forme, airbag gonflant, antichoc, etc.),
l'innovation technologique (pneu intelligent, introduction des pots
catalyseurs) et le recyclage des véhicules hors usagers. Chez RENAULT
par exemple, Ç les voitures bénéficiant de la
signature "RENAULT eco2" contiennent au moins 5 % de plastiques
recyclés, émettent moins de 140 g de CO2/Km et pour la nouvelle
Laguna III, commercialisé depuis octobre 2007, ce taux (de
matières recyclées) atteint le niveau record de 17%))
(http://www.renault.com/ consulté le 26 octobre 2008).
2.4 Rôle de l'étude d'impact sur
l'environnement et perspectives de développement durable
2.4.1 Genèse et objectif
La prise en compte réelle des préoccupations
environnementales dans les activités humaines fait suite à des
catastrophes écologiques auxquelles l'homme ne fut pas
épargné au cours du siècle dernier Ç
mentionnons les déversements accidentels de pétrole sur les
cTMtes de Californie et de Bretagne, (É) Minamata au Japon et
Séveso en Italie )) (Leduc et Raymond, 2000) mais également
suite à la pression exercée par la société civile,
notamment des écologistes.
C'est alors qu'en 1969 les Etats-Unis adoptent Çle
Notional Environnemental Policy Act (NEPA), en vigueur le premier janvier 1970
)) (Leduc et Raymond, 2000). Toutes les activités ayant un impact
direct ou indirect sur l'environnement doivent désormais faire l'objet
d'études préalables à leurs réalisations afin de
minimiser les impacts. La démarche fut généralisée
au regard des inquiétudes galopantes dans l'opinion internationale.
Ainsi, les organismes internationaux (PNUD, OCDE), partant de Rio 1992, vont
faire des EIE un outil de contrôle des projets et programmes de
développement. Les bailleurs de fonds affiliés à ces
organismes et certains groupes financiers, la Banque Mondiale notamment, vont
conditionner leurs participations aux investissements dans les pays en voies de
développement par la réalisation préalable d'EIE. Ces
derniers sont ainsi obligés à réagir par la mise en place
de cadres institutionnels et réglementaires nationaux instituant sa
pratique. D'oü sa généralisation aujourd'hui presque dans
tous les pays du monde.
Pour définir l'EIE, en tenant compte de son
évolution actuelle qui intègre le développement durable,
nous optons pour celle donnée par Sadler (1996), cité par Leduc
et Raymond (2000), qui la définit comme étant Ç un
processus systématique qui consiste à évaluer et à
documenter les possibilités, les capacités et les fonctions des
ressources des systèmes naturels et des systèmes humains afin de
faciliter la planification du développement durable et la prise de
décision en général, ainsi qu'à prévoir et
à gérer les impacts négatifs et les conséquences
des propositions d'aménagement en particulier È.
Il appara»t donc que l'objectif d'une étude
d'impact sur l'environnement d'une installation ou projet c'est de
protéger ou préserver les ressources de base naturelles pour la
vie à savoir l'eau, le sol, l'air, la forêt et le paysage,
optimiser l'occupation des sols, préserver le patrimoine et bien
sür pour le bien être de l'homme. Elle vise ainsi à minimiser
les impacts négatifs d'une activité humaine tout en optimisant
les impacts positifs de l'activité projetée. D'oü son
appropriation par tous les acteurs du développement
contemporain. < En effet, chacun des grands
engagements, depuis Rio, fait un appel explicite aux EIE È, car
< l'évaluation environnementale È qui permet la
<prise en compte de l'environnement dans les décisions
d'investissements'avère È un des outils qui favorise
l'accomplissement du développement durable (André et
al., 2003).
2.4.2 Un baromètre de prise de décision
efficiente
L'étude d'impact intervient désormais comme une
condition préalable à la prise de décision
définitive sur le projet de route. C'est une exigence soit des bailleurs
de fonds en termes de conditions à leur participation aux financement
(IDA, FED, BAD, Banque Mondiale) et/ou des décideurs politiques à
travers la réglementation nationale ou internationale, notamment le
décret N°2001-342/PRES/PM/MEE du 17 juillet 2001 portant champ
d'application, contenu et procédure de l'étude et de la notice
d'impact sur l'environnement pour le cas du Burkina Faso.
Aux termes de ce décret, par exemple, l'article 2
alinéa 3 stipule que < le rapport d'étude d'impact sur
l'environnement doit permettre au promoteur de planifier, concevoir et de
mettre en oeuvre un projet ou programme de développement qui minimise
les effets environnementaux négatifs et maximise les
bénéfices en terme de coUt-efficacité, à
l'autorité de prendre une décision d'autorisation en connaissance
de cause et au public de mieux comprendre le projet ou programme de
développement et ses impacts sur l'environnement et les populations
concernées È. Ce rapport doit également contenir un
plan de gestion environnementale et social. L'alinéa 5 du même
décret précise également que Ç le plan de
gestion environnementale est l'ensemble des mesures que le promoteur s'engage
à mettre en oeuvre pour supprimer, réduire et compenser les
impacts négatifs directs et indirects sur l'environnement et renforcer
ou améliorerles impacts positifs dus à l'activité
projetée È.
A partir de ces éléments il ressort que le rTMle
principal de l'EIE, en plus d'être un élément de
conformité juridique, vise également à donner des outils
à même d'éradiquer ou à défaut de
réduire l es impacts négatifs du projet en question sur le plan
social et environnemental et à créer des conditions
d'équité entre le social, l'économie et l'écologie
en optimisant les impacts positifs de l'investissement sur tous les domaines,
guider ainsi le décideur à faire le meilleur choix possible.
2.4.3 L'étude d'impact dans les projets routiers
La définition d'un projet routier débute par
l'expression du besoin en infrastructure, soit par les populations
bénéficiaires, soit par les autorités gouvernementales au
regard d'intérêts socio- économ iq ues (accés
à une zone de production, une ville, un marché, un port, un
aéroport, une gare ferroviaire, etc.), soit par des autorités
politiques locales (désenclavement d'une région ou d'une
localité quelconque, coopération internationale) ou pour des
raisons de sécurité (décongestion de trafic,
réhabilitation de points noirs). Donc son objectif principal est la
satisfaction d'un besoin de progres socio-économique.
Ce besoin est suivi d'une étude de faisabilité
(avant projet), qui permet d'étudier, sans rentrer dans les
détails, la faisabilité et le bien fondé du projet. Cette
phase précise les fonctions locales de l'aménagement,
définit et compare les différentes possibilités de
tracés (variantes) au regard des objectifs de l'aménagement et
des contraintes à prendre en compte, choisit enfin une variante et
définit son coüt d'objectif, etc. Les conclusions de cette
étape permettent de justifier le projet et ouvrent la voie à la
recherche des sources de financement nécessaires et à
l'approfondissement des études (études de faisabilité
détaillées).
L'étude d'impact sur l'environnement fait partie
intégrante de l'analyse de faisabilité du projet. En effet, les
travaux de construction routière font partie de la liste des
activités soumises à une étude d'impact complète
définie par certains bailleurs de fonds et les réglementations
nationales en la matière.
Selon le décret n°2001-342/PRES/PM/MEE du 17
juillet 2001 portant d'application de l'Étude d'Impact sur
l'Environnement (ÉIE) et de la Notice d'Impact sur l'Environnement (NIE)
au Burkina Faso, le promoteur est responsable de l'étude. Il
rédige les termes de référence (TDR) de l'étude
soumis à l'approbation du ministère en charge de l'environnement.
Il fait ensuite appel à une expertise pour sa réalisation.
Pour l'étude de faisabilité
technico-économique et environnementale du projet de construction et de
bitumage de la route Yéguéresso-Diébougou au Burkina,
réalisée par Arab Consulting Engineers (ACE), le consultant a
procédé à l'examen des TDR avec tous ces consultants,
mené des visites sur le terrain, effectuer des prospections pour
identifier les impacts potentiels du projet, analyser les propositions de
tracés et des ouvrages associés et rédiger un rapport.
Ce rapport comprenait principalement (i) la description du
projet, (ii) la description de l'environnement du projet, (iii) la description
des activités du projet, (iv) la détermination des impacts
éventuels, (v) l'analyse des impacts négatifs et des mesures
à prendre, (vi) le plan d'atténuations des impacts
négatifs et (vii) la déterminat ion des options
préférentielles de réduction des impacts sur
l'environnement et les avantages qu'elles apportent (MITH, 2005). Au regard de
cette étude le ministre en charge de l'environnement, par
arrêté n°2008/MECV/CAB du 30 janvier 2008, a émis un
avis de conformité de faisabilité environnementale au profit du
projet avant le démarrage effectif des travaux.
2.4.4 Une approche interdisciplinaire
L'EIE n'a pas pour objectif d'handicaper des projets, issus
d'un besoin créé par le progrès social, mais plutôt
d'intégrer le projet à son environnement global.
A priori, l'approche interdisciplinaire s'exprime dans une
étude d'impact sur l'environnement dans la mesure oü c'est le lieu
de rencontre de diverses disciplines (droit, économie, sciences de
l'ingénieur, sciences sociales, savoirs locaux, etc.).
En effet, le droit s'exprime par le fait que c'est une
démarche de conformité avec la réglementation
en vigueur dans la zone du projet. L'économie a d'abord
été au début de l'approbation des projets à
travers l'analyse cout-avantage. Les autres sciences
participent à la conception technique du projet, décrivent ses
caractéristiques techniques et identifient quelles peuvent être
ses impacts sur l'homme et son environnement. Les consultations publiques et
les enquêtes de terrain qui l'accompagnent sont des stratégies de
prise en compte des intérêts de toutes les parties prenantes qui,
en général, sont antagonistes ou de nature conflictuelle.
De plus en plus, les études d'impacts integrent les
études de dangers ou de risques, qui vont permettre de se
prémunir contre les accidents et les catastrophes.
En conclusion, la démarche de l'étude d'impact,
si elle est bien suivie, permet l'implication de tous les acteurs (techniciens,
politiques, usagers, bailleurs de fonds, société civile,
chercheurs, populations locales, etc.) à la prise de décision.
C'est alors un outil qui permet une prise de décision
efficiente et des mesures de prévention ou correctives et enfin permet
de parvenir à un compromis entre les parametres économiques,
sociaux et environnementaux.
A ce propos, Hertig (1999), soutien que « les etudes
dÕimpact sur lÕenvironnement sont des outils de planification
modernes et precieux pour contrTMler les projets et leurs integrations dans
lÕenvironnement. Si elles sont prises à temps, elles permettent
dÕameliorer et de regler les conflits avant la phase de realisation,
sÕimposant ainsi comme condition dÕun developpement durable et
harmonieux pour la conception des projets de développement
È.
A la question de savoir si la route peut s'intégrer
dans une démarche de développement durable, nous pensons que oui.
Car celle-ci répondant depuis lors aux préoccupations
économiques et sociales, si l'évaluation environnementale, qui
entre en ligne de compte dans sa conception et son exploitation d'aujourd'hui,
permet d'atteindre la cible7 du 7eme objectif du
millénaire pour le développement, elle aura couvert, les trois
piliers du principe de développement durable. Et nous pensons que l'EIE
en est un outil fiable.
Et dans le contexte particulier des pays du sud, of., les
projets d'investissements sont financés par des prêts payables en
moyenne sur une cinquantaine d'années, soit deux
générations, prendre en compte les besoins des
générations futures est un devoir absolue, en ce sens qu'il faut
au minimum assurer les conditions d'existence de ceux -là qui vont payer
ce que nous avions consommé. Ce qui justifie de plus
l'intérêt d'associer les EIE à la réalisation des
projets et de les conduire le mieux possible.
2.5 Le programme sectoriel des transport au Burkina
Faso : analyse d'une expérience et enjeux du développement
durable
Ce paragraphe analyse le contexte du programme sectoriel des
transports burkinabe et sa démarche en vue d'inscrire ses actions sous
l'angle du développement durable.
7 Intégrer les principes du
développement durable dans les politiques et les programmes nationaux et
inverser la tendance actuelle à la déperdition de ressources
environnementales
2.5.1 La politique générale du secteur des
transports au Burkina Faso
Suite à l'imposition du programme d'ajustement
structurel aux pays en développement (PAS) par les institutions de
Breton Wood, d'importants changements institutionnels et structurels se sont
opérés dans le secteur des transports. Le Burkina fait rupture
avec les "projets routiers" oü les travaux routiers étaient
exécutés en régie. Le secteur des transports fait l'objet
d'adoption de programmes stratégiques.
Dans la présente section, nous présentons de
façon générale cette nouvelle politique du secteur des
transports au Burkina Faso, en décrivant le contexte
géographique, géopolitique et socio-économique qui la
justifie, le cadre institutionnel de sa mise en Ïuvre, les programmes en
cours d'exécution et ses orientations futures dans le contexte du
développement durable.
2.5.2 Contexte géographique, géopolitique
et socio-économique
Le Burkina Faso est limité au Nord par le Mali et au Sud
par le Ghana, à l' Est par le Niger et à l'Ouest par la
Côte d'ivoire et au Sud-est par le Bénin et le Togo.
De ce fait il ne dispose d'aucun acces direct à la mer.
Un handicap majeur pour son commerce extérieur avec le reste du monde.
Toutefois, il constitue de ce fait la plaque tournante en termes de transit
pour certains pays comme le Mali, le Niger vers le Bénin, le Togo ou la
Côte-d'Ivoire, le Ghana et vis versa.
Sur le plan géographique il se positionne au centre de
l'Afrique de l'Ouest qui comprend entre autres le Mali, le Ghana, le
Bénin, le Togo, le Niger, le Nigeria, la Côte-d'Ivoire.
Parlant de contexte géopolitique, il est
également au centre et abrite le siège de l'Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Cette institution, qui a pour
objectif la promotion et l'harmonisation des politiques
socio-économiques de la sous région, a récemment
adopté une politique de libre circulation des biens et des personnes au
sein du dit espace.
Le Burkina doit jouer un rôle important à travers
entre autres son ouverture à la sous région par le
développement d'un réseau de communication routier et ferroviaire
efficace et adapté aux besoins.
2.5.3 Importance du secteur du transport routier pour le
Burkina
La situation géographique du Burkina Faso, carrefour
commercial et pays de transit pour certains pays de l'Afrique de l'ouest, fait
du secteur routier un domaine stratégique pour son décollage
socio- économ iq ue . Selon le rapport de l'unité de coordination
du Millennium Challenge Accouant en 2006, le transport routier
représente plus de 80% des différents modes d'exportations et
d'importations au Burkina Faso.
Le développement des infrastructures à
l'intérieur permet la centralisation des productions
des différentes zones d'activités économiques
dispersées à travers les cantons du pays vers des
centres d'évacuations pour le marché sous régional et
international. Et n'ayant pas un accés direct à la mer, le
Burkina Faso doit s'ouvrir sur les pays côtiers pour
l'acheminement de ses produits d'importation et d'exportation par densification
de son réseau routier (conf. Figure 2).
En plus de cet intérêt lié aux
échanges commerc iaux avec l'extérieur, il faut ajouter les
facteurs liés à l'accroissement de sa population, les facteurs de
mobilités interne (migration vers les terres fertiles) et
extérieure (migrations dans la sous région).
Figure 2 Le réseau routier national du Burkina Faso
(source : DGR, 2006)
2.5.4 Le PST- 2, strategie et cadre institutionnel de mise
en oeuvre
Le deuxième programme sectoriel des transports (PST-2)
se fixe comme objectifs de réduire les coüts de transports,
d'assurer une meilleure qualité de service, de promouvoir la
sécurité, tant au niveau des transports nationaux
qu'internationaux, de renforcer les capacités de gestion, de
planification, de programmation, de contrôle et de régulation du
secteur des transports et de développer le réseau des
infrastructures de transport tertiaires.
Une strategie sectorielle en correlation avec une politique
globale
La stratégie du secteur des transports au Burkina
s'intègre dans un cadre stratégique global de lutte contre la
pauvreté (CSLP). En effet, afin de consolider les acquis du programme
d'ajustement du secteur des transports (PASEC-T), mené de 1993 à
2000, le gouvernement du burkinabè a élaboré et
adopté par Décret N°2000-235/PRES/PM/MIHU/MTT du 02 juin
2000, le document stratégique du
secteur des transports, qui s'inscrit dans le cadre de la
lutte contre la pauvreté et définit les orientations du
deuxième programme sectoriel des transports (PST -2). Afin d'atteindre
ses objectifs de développement du secteur des transports, un plan
d'action a été établi et des axes stratégiques
définis (conf. Tableau 2).
Suivant ce document stratégique, les actions suivantes
seront menées :
une réforme institutionnelle et réglementaire
à travers une mise à jour de la législation et de la
réglementation sur les transports routiers, un appui institutionnel
à l'administration routière, des actions de formation et de
recyclage, un appui à la promotion du secteur privé, la
création de bases de données, la promotion de structures de
concertation permanentes, etc.;
la sauvegarde du patrimoine routier existant à travers une
politique d'entretien efficace, la construction de nouvelles infrastructures et
la mise en place de source de financement sür;
une politique de dynamisation de l'industrie de transport
à travers le développement du transport urbain, la mise en
Ïuvre d'actions concrètes en matière de
sécurité routière;
des actions en faveur d'autres modes de transport (aérien,
ferroviaire, maritime à partir des corridors d'accès au pays
côtiers, etc.).
Tableau 2 Axes stratégiques du PST-2 (
http://www.mith.gov.bf/siteMith/projets/PST-2.html,
le 02 /07/08)
Axes strategiques du PST-2
- rationalisation des investissements publics, notamment dans le
secteur des infrastructures routières et la poursuite de la mise en
place d'une stratégie technique efficace d'entretien routier;
- amélioration de la productivité des transports
routiers par le développement des structures d'appui au secteur
privé et la création d'un esprit d'entreprise chez les artisans
transporteurs ;
- la promotion et le développement des transports
intermédiaires en milieu rural;
- amélioration de l'environnement technique et
opérationnel des transporteurs routiers par l'élimination
effective des tracasseries routières et la suppression des points de
contrôle non indispensables;
- amélioration des conditions de circulation des
personnes et des biens en zone urbaine à travers la réduction de
la fréquence et de la gravité des accidents de la circulation et
de la pollution atmosphérique générée par les
transports motorisés;
- renforcement de la capacité de planification, de
gestion et de suivi des administrations du secteur par le développement
des systèmes opérationnels de collecte, de traitement et de
diffusion régulières des données statistiques et des
indicateurs sectoriels de performance;
- la refonte complète des textes législatifs et
réglementaires sur les transports en réponse à la
politique de libéralisation de l'économie et de promotion du
secteur privé;
- la formalisation de la coordination des interventions des
bailleurs de fonds par le Gouvernement de manière à s'assurer de
leur ferme engagement et adhésion aux mesures de réformes
préconisées et au programme prioritaire glissant pluriannuel
d'investissements publics arrêtés au niveau du secteur des
transports;
- le renforcement de la coopération régionale et
sous-régionale.
Cadre institutionnel de mise en oeuvre du programme
La mise en Ïuvre de ce programme s'effectue sous la
direction des ministères en charge des infrastructures et des
transports.
Le volet transport est sous la responsabilité de
l'actuel Ministère des Transport s (MT) et le volet infrastructures
sous la responsabilité de celui des Infrastructures et du
Désenclavement (MID), deux
ministeres issus de l'éclatement en 2007 de l'ex
Ministère des Infrastructures, des Transports et de l'Habitat (MITH).
Le ministere s'entoure de structures techniques centrales
d'exécution dont la Direction Générale des Routes (DGR),
la Direction Générale des Pistes Rurales (DGPR), la Direction
Générale du Désenclavement (DGD), la Direction
Générale du ContrTMle Technique des Grandes Infrastructures
(DGCTI), une Direction Générale du Centre de Formation et de
Perfectionnement (DGCFP) devenu Ecole de Formation et de Perfectionnement des
Travaux Publics (EFP/TP) et de structures déconcentrées telles
que les Directions Régionales des Infrastructures et du
Désenclavement (DRID) installées dans les treize chefs -lieux de
région administrative.
Le PST-2 dispose d'une unité de coordination, qui a
pour mission de veiller à la bonne exécution du programme,
d'être à l'interface entre les agences d'exécution, les
bailleurs de fonds, le gouvernement et tous acteurs intervenant dans le
programme. Elle établit les rapports d'exécution financiere et
physique, définit, en collaboration avec les agences d'exécution,
de nouveaux projets, conduit les études nécessaires à la
réalisation des projets, négocie les financements et organise des
cadres de concertation.
Quant à la DGR, elle assure au compte du ministere la
ma»trise d'ouvrages ou délégué en matiere de routes
et d'ouvrages d'art et de mise en oeuvre de la politique routière
définie par le gouvernement. A cet effet, elle a pour mission, entres
autres, la gestion du réseau routier national, la gestion de la Banque
de Données Routieres (BDR), la planification, la programmation et le
suivi des opérations de constructions neuves et d'entretien sur
l'ensemble du réseau, l'élaboration des études en
régie et l'analyse des dossiers d'exécution des projets
réalisés par d'autres services techniques avant la production des
dossiers définitifs, la présentation des dossiers d'étude
s et de travaux , le contrTMle technique des travaux réalisés
à l'entreprise et la gestion administrative et financiere des projets y
afférents, la réception provisoire et définitive des dits
ouvrages pour le compte de l'administration, l'étude et le suivi de
l'évolution des prix dans le domaine des travaux publics.
Pour la réalisation de sa mission, la DGR s'appui sur
les directions techniques et administratives telles que la Direction de la
Planification des Etudes et du Suivi (DPES), la Direction de l'Entretien
Routier (DER), la Direction de la Construction et de la Reconstruction (DCR),
la Direction de la Gestion Financiere et Administrative (DGFA), la Direction du
ContrTMle Interne et de la Coordination (DCIC) et la Direction de la Gestion
des Contrats (DGC).
D'autres acteurs interviennent directement dans la mise en oeuvre
du PST -2. Il s'agit principalement des bailleurs de fonds, des entreprises,
PME, des bureaux d'études et les consultants.
En effet, en dehors de l'Etat burkinabe, plusieurs
institutions financieres participent à l'exécution du programme
sectoriel des transports au Burkina Faso. Il s'agit, tres régulierement,
de la Banque mondiale (FMI, IDA), de l'Union européenne à travers
le FED, la BOAD, la BAD, la BID, le Fonds Kowe ·tien pour le
Développement Economique Arabe (FKDEA), la BADEA.
Pour l'exécution des travaux, jadis
exécutés en régie, elle est passée aux entreprises
privées depuis l'avenement du PAS intervenu en 1992. Les appels d'offres
des grands travaux sont ouverts aux entreprises nationales et internationales
(européennes, africaines, etc.). Nous dénombrons aujourd'hui
plusieurs entreprises internationales dans les travaux routiers au Burkina
(COLAS, SOGEA-SATOM, CSE, KARA,) en dehors de l'entreprise burkinabe OK
(Oumarou KANAZOE) et quelques PME de droit burkinabe montantes (FADOUL, COGEB
Int., EBOMAF, etc.).
Pour les études de faisabilités et les
études détaillées ainsi que le contrTMle technique
d'exécution des projets routiers, elles sont aussi conduites soit par
des consultants et bureaux d'études locaux (Techconsult, AGEIM,
BICI-Ingénieur Conseils, etc.), soit par des internationaux (BCEOM,
Louis Bergers SA, ACE- Arab Consulting Engineers, TEAP, GAUFF Ingénieur,
etc.).
2.5.5 Etat d'exécution du programme
Apres huit ans d'activités le PST-2, qui comprend trois
composantes (A : renforcement institutionnel, B : travaux routiers et C :
unité de coordination du projet), présente un taux
d'exécution satisfaisante selon le rapport de la 8eme mission
de supervision de la Banque Mondiale en février 2008. Le taux
d'exécution du volet route à cette date était d'environ
40% et les 60% restant étaient en cours de lancement, à
l'exception des contrats résiliés pour incapacité
financiere ou technique. Toutefois, pour une réalisation complete de
toutes les activités du programme notamment la composante B, il est
nécessaire de proroger le projet.
Par contre, la mission note des manquements au niveau du
fonctionnement de la Cellule de Gestion Environnementale et Sociale (CGES) qui
n'a pu fonctionner correct ement depuis le début du projet, en raison
d'un manque de moyens financiers qui étaient à la charge du
gouvernement burkinabe.
Des mesures ont été prises par la mission pour
corriger ce manquement pour le reste des travaux du programme en attendant que
le gouvernement burkinabe trouve une solution pérenne permettant
d'assurer un meilleur suivi du volet environnemental et social.
2.5.6 Actions du programme en faveur du
développement durable
Orientation du programme en faveur du développement
rural et le désenclavement
Comme nous l'avions précédemment décrit,
l'économie burkinabe repose essentiellement sur ses activités
agricoles conduites par sa population rurale. Par conséquent le
désenclavement du milieu rural reste une priorité de sa politique
de développement.
Ce programme a permis la facilitation du transport entre les
principales villes du pays et entre les villages et les centres urbains les
plus proches.
Une stratégie spéciale dédiée au
développement des pistes rurales a été adoptée en
2003 et cette politique est conduite par une direction
générale autonome, la Direction Générale des Pistes
Rurales
(DGPR). Cette stratégie bénéficie
principalement du soutien financier des ressources
PPTE du pays.
Ce qui a permis de réduire la fraction de population
n'ayant pas acces facile à une voie principale.
Au plan intérieur et d'ouverture à d'autres pays
enclavés tel que le Mali, le gouvernement prévoit selon le plan
du ministere en charge des infrastructures, de bitumer progressivement à
court terme un réseau d'environ 10 000 km de routes en terre et de
renforcer 2 000 km de routes bitumées. A court terme par exemple le
programme prévoit aménager 1 380 km de routes bitumées
pour désenclaver l'intérieur du pays et surtout renforcer ses
l'acces au Mali (conf. Tableau 3).
Tableau 3 Programme du PST années 2008-2012 (MID/ DEP,
novembre 2007)
Route en projet de bitumage
|
Linéaire [km]
|
Période prévue
|
Etat d'avancement
|
Koudougou - Dédougou
|
130
|
2008 - 2010
|
En instance de démarrage travaux
|
Dédougou - Tougan
|
80
|
2008 - 2010
|
Etudes en cours
|
Dédougou - Nouna - Djibasso - Frt Mali
|
140
|
2008 - 2010
|
Etudes en cours
|
Kantchari - Diapaga - Frt Bénin
|
150
|
2008 - 2010
|
Etudes en cours
|
Kongoussi - Djibo - Baraboulé - Frt Mali
|
160
|
2008 - 2011
|
Etudes en cours
|
Rocade Nord et Sud Est à Ouagadougou
|
20
|
2008 - 2009
|
En instance de démarrage travaux
|
Ouahigouya - Thiou - Frt du Mali
|
60
|
2009 - 2010
|
Etudes en cours
|
Banfora - Sindou
|
50
|
2009 - 2010
|
Etudes en cours
|
Tougan - Ouahigouya
|
100
|
2009 - 2011
|
Etudes en cours
|
Banfora - Mangodara
|
100
|
2009 - 2011
|
Etudes en cours
|
Koudougou - Sabou - Léo
|
140
|
2009 - 2012
|
Etudes en cours
|
Koudougou - Réo - Tougan
|
140
|
2010 - 2012
|
Etudes en cours
|
Ouéssa - Léo
|
80
|
2010 - 2012
|
Etudes en cours
|
Autoroute Ouaga - Bobo, première tranche
|
30
|
2010 - 2012
|
Etudes en cours
|
TOTAL Général
|
1 380
|
|
Cooperation sous-regionale
Le PST s'integre parfaitement à celui du projet de
mobilité de l'UEMOA. Il faut rappeler que sous l'égide de la
CEDEAO un programme a été défini à Lomé en
1980 dans le double objectif « d'établir un reseau de transport
efficace entre les Etats membres en vue de faciliter les activités
economiques et sociales à l'interieur de la communaute et de veiller
à ce que les infrastructures de transport puissent veritablement
satisfaire les besoins de l'integration economique regionale »
(Karanga et al., 2002).
Pour se faire, «les Etats membres ont decide
d'elaborer progressivement une politique commune en matiere de transport par
l'amelioration des liaisons déjà existantes, la creation de
nouvelles liaisons pour renforcer leur integration physique et la promotion
d'une plus grande circulation des personnes, des biens et des services à
l'intérieur de la communaute È (Karanga et al.,
2002).
Dans le cadre de cette politique, le Burkina est appelé
à supporter le plus grand trafic interrégional, car situé
au coeur de l'union. Il s'investi de ce fait dans la construction et
l'entretien des routes principales et corridors qui l'ouvrent sur les autres
pays voisins de la sous région (CTMte-d'Ivoire, Ghana, Mali, Niger, Togo
et Bénin).
A titre d'exemple, la crise ivoirienne intervenue en septembre
2001, qui avait occasionné le ralentissement des activités du
port d'Abidjan, a eu pour conséquence le détournement d'une
importante partie du trafic malien et nigérien vers les ports du Togo,
du Ghana et celui du Bénin. Cette situation a créé des
conditions qui modifient significativement les paramètres initialement
utilisés dans le dimensionnement des travaux d'entretien
périodique de la route nationale n°1, d'oü sa
détérioration très précoce. Cela a obligé le
Burkina à recourir à de nouvelles techniques routières
pour faire face à la dégradation précoce de ses routes
occasionnées par ce trafic inattendu.
Des objectifs socio-économiques, lutte contre la
pauvreté, promotion sociale et santé
Le principe général qui permet la
réduction de la pauvreté consiste à la création
d'emplois productifs et durables, à l'intégration des femmes au
processus de production, à la protection de l'environnement dans une
dynamique de bonne gouvernance et une politique efficace de formation,
d'éducation, une responsabilisation de l'individu, et la mise en place
de facilités d'accès aux facteurs socio-économiques de
base (routes, eau, énergie, etc.).
En effet, outre les bénéfices
socio-économiques directement liés à la mise en place de
l'infrastructure, dans le cadre des projets routiers, des mesures
d'accompagnements visant à l'amélioration des conditions de vie
des populations riveraines sont mises en Ïuvre. Notons à titre
d'exemples, l'approvisionnement en eau potable par l'installation de forages,
la sensibilisation sur les IST et VIH- S I DA, la création d'emplois, la
création de réserves d'eaux profitables aux activités
agricoles et d'élevage (barrages routiers, aménagement de
carrières), l'indemnisation des populations touchés par le
tracé et ouvrages connexes, etc. Toutes ces actions contribuent
fortement à la lutte contre la pauvreté dans les zones
d'influence directe et indirecte des projets.
En plus, ces aménagements routiers améliorent
l'accès aux centres de soins (CSPS), dont l'accès pour les
évacuations sanitaires, la fourniture de matériels de soins,
etc., se passe très souvent dans des conditions difficiles et non
sécuritaires.
Des études de faisabilité
socio-économique et environnementale avantla prise de
décision
Les projets routiers au Burkina Faso, conformément
à la loi N°005/97/ADP, et au décret N°2001-
342/PRES/PM/MEE et/ou les directives des bailleurs de fonds (BM, BAD, UE,
etc.), font l'objet d'étude d'impact pour leurs réalisations. La
réglementation exige, en plus de l'EIE, l'établissement d'un plan
de gestion environnementale et sociale (PGES). Ce PGES fait partie
intégrante du rapport environnemental. Il définit les mesures
d'atténuation, de bonification, de suivi, de consultation et de
renforcement institutionnel que le promoteur entend mettre en Ïuvre durant
l'exécution du projet pour améliorer ses performances
environnementales et sociales.
Une particularité au Burkina, le bureau d'étude
sélectionné a en charge l'ensemble des études,
c'est-à- d i re la faisabilité technique, économique,
sociale et environnementale du projet. Ce qui lui permet d'analyser de
façon intégrée les paramètres d'optimisation du
projet. C'est au regard de ces études,
validées au fur et à mesure par un comité
interministériel, que la décision de réaliser le projet
est prise par les autorités compétentes.
La sécurité routière, une
priorité du programme
Sur le plan institutionnel, le gouvernement burkinabè a
adopté en sa séance de conseil des ministres du 13 février
2008 un projet de décret portant création de l'ONASER (Office
National de Sécurité Routière) qui a pour mission de
conduire la politique nationale en matière de sécurité
dans le transport des biens et des personnes au Burkina Faso.
Sur le terrain et pour assurer la sécurité des
ouvrages, le programme met l'accent sur un contrôle rigoureux lors de
l'exécution des travaux. En effet, un bureau d'étude (mission de
contrôle) et une cellule de projet composée du personnel
administratif assurent le contrôle des travaux neufs.
Pendant l'exploitation, un suivi réseau est mis en
place et permet d'identifier les dégradations et les risques de
détérioration des ouvrages à travers une auscultation
régulière des grands ouvrages, le renforcement de la
signalisation ou le réaménagement au niveau des points noirs,
l'entretien et réparation des ouvrages défectueux.
Sauvegarde du patrimoine routier, renforcement de
capacité et communication
Le PST s'investi dans la sauvegarde du patrimoine routier
national à travers l'entretien des routes et leurs dépendances.
Il faut noter que le Burkina dispose d'un réseau routier total de 61 367
Km (Cf. Tableau 4), le réseau classé concerne 15272 km. Avec un
financement global estimé à plus de 760 milliards de FCFA, le
PST-2 permet l'entretien courant du seul réseau classé. Les
travaux de renforcement concernent 1 674 km et l'entretien périodique
pour 950 km de routes bitumées. Pour routes en terre, il permet
d'entretenir périodiquement 4 013 km et de réhabiliter 3 644 km
(MITH, décembre 2005).
Tableau 4 Classification du réseau routier
burkinabè, données en kms (MITH, 2005)
Classification Technique
Classification administrative
|
Routes Bitumées
|
Routes en terre moderne
|
Routes en terre ordinaire
|
Pistes améliorées type A
|
Pistes améliorées type B
|
Pistes ordinaires
|
Total
|
Routes Nationales
|
2 377
|
278
|
2 738
|
468
|
269
|
567
|
6 697
|
Routes Régionales
|
33
|
0
|
173
|
1 747
|
472
|
1 156
|
3 581
|
Routes Départementales
|
6
|
0
|
108
|
1 690
|
2 486
|
704
|
4 994
|
Pistes Rurales
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
46 095
|
46 095
|
Total
|
2 416
|
278
|
2 919
|
3 905
|
3 227
|
48 522
|
61 367
|
L'entretien courant et périodique du réseau
classé et des pistes rurales, garantit la sécurité et le
confort des usagers, l'acheminement en toute sécurité des biens
de marchandises, du matériel et produits.
Ces opérations d'entretien sont assurées par la
direction de l'entretien routier (DER) en collaboration avec la Direction de
la Planification des Etudes et du Suivi (DPES), les directions
régionales et les PME.
L'année 2007 a vue la création d'un fonds
d'entretien routier (FER-B) destiné essentiellement à l'entretien
du réseau routier. Ce fonds est opérationnel depuis janvier
2008.
Le renforcement des capacités se manifeste par le
recrutement régulier de personnels techniques et d'appui, des actions de
formations de courtes durées (séminaires, stage de recyclage) des
agents d'appui et des techniciens à l'usage des NTIC, sur de nouvelles
techniques de conception et de contrôle de qualité, sur la
ma»trise de logiciels de conception. Et se traduit aussi par des
formations de longues durées (agents techniques, techniciens
supérieurs, cycles d'ingénieurs et de spécialisation,
etc.).
Le PST, entreprend des actions d'information et de
communication notamment en termes de sécurité routière,
d'information sur de nouveaux projets, à travers des enquetes publiques
organisées dans le cadre d'EIE de projets routiers. Une
conférence nationale sur le secteur des transports est organisée
chaque année et réunie tous les acteurs du secteur
(administration publique, entreprises, bureaux d'études, consultants,
associations professionnelles, services de presse, etc.), à travers des
thèmes abordant la sécurité routière, le
développement durable, le financement des infrastructures
routières, etc. Pour plus de transparence, la DGR a mis en place un
comité de rédaction en mai 2008 qui va tenir un bulletin
d'information sur les actions du PST, notamment sa composante infrastructures
routières.
Aux termes de ces analyses, qui décrivent les efforts
des acteurs du secteur routier pour intégrer l'environnement et les
principes du développement durable dans le domaine, il appara»t que
les études d'impacts reste l'outil, à l'état actuel de nos
connaissances, permettant d'y parvenir dès la conception de
l'infrastructure. Afin de traduire en cas concret la problématique
posée au chapitre 1, le chapitre 3 suivant concerne des études de
cas de travaux de construction et de bitumage des RN27 et RN22 au Burkina Faso,
qui présentent les interactions avec l'environnement au cours des
travaux et une étude expérimentale de solution biologique de
stabilisation de talus routiers et d'intégration de la route au
paysage.
3 Etudes de cas sur la RN27 et la RN22
Ce chapitre expose deux études réalisées
durant la période de stage de mise en situation professionnelle,
notamment l'analyse environnementale des travaux sur la RN27
(yéguéresso- Dièbougou) et une étude
expérimentale de bio-ingénierie routière sur le projet de
construction et de bitumage de la RN22 (Ouagadougou-Kongoussi). La
première a pour objectif d'une part de démontrer la pertinence et
l'importance d'une EIE dans la conception des projets routiers et d'autre part
d'apprécier le respect des recommandations du rapport d'EIE par les
différents acteurs. La seconde vise à analyser la
faisabilité de solutions biologiques jugées souvent
économiquement viables, durables et qui permettent d'améliorer
l'intégration de la route au paysage.
3.1 Analyse environnementale du projet de construction
et de bitumage de la RN27
3.1.1 Presentation du projet
Le projet se compose de deux tronçons à savoir
la bretelle Hamelé (frontière avec le Ghana) RD122 long de 6,346
km et le tronçon RN27 (Yéguéresso - Diébougou) long
de 118,673 km. Il concerne deux régions (les Hauts - Bassins et le Sud -
ouest). Yéguéresso embranchement RN01, début du projet, se
situe à 15 km de Bobo-Dioulasso (2 ème ville du pays),
soit à 370 km de Ouagadougou (conf. Figure 3).
Figure 3 Situation géographique du projet (source DGR,
juillet 2008)
Le tracé préexistant était une route en
terre, dont le bitumage permettra d'améliorer les conditions
d'échanges internationaux (Côte d'Ivoire, Ghana, Burkina Faso et
Mali en transit) et nationaux particulièrement entre Diébougou et
Bobo-Dioulasso, dont le trajet sera réduit de plus de 45% du parcours
bitumé préexistant.
Suivant le cahier des clauses techniques particulières
(CCTP), les caractéristiques essentielles du projet sont:
un domaine public de la route de 60 m, dont 30 m de part et
d'autre de l'axe;
une vitesse de référence de 100 km/h avec 80 km/h
en courbe, une déclivité max en rampe de 5% et une plate-forme de
9 m;
une chaussée revêtue de 7 m, déversée
à 3% dont l'épaisseur total est comprise entre 50 cm et 80 cm
suivant la classe de portance de la pl ate forme (S2-CBR8>7% : 80
cm, S4-CBR>15% : 50 cm);
des aires de stationnement au niveau de certains villages
(revêtement élargit à 7,5 m) et des aires de parkings en
hors agglomérations (élargissement du revêtement à
11,5 m);
une couche de roulement en enduit superficiel type tricouche et
couche de base en grave concassé.
3.1.2 Activités et aspects environnementaux du
projet
Activités du projet
Les travaux de bitumage de la RN27 comprennent les t%oches
suivantes:
la réalisation de terrassements pour
l'élargissement de la voie et pour les variantes plano
-altimétriques (purges 125 177 m3, déblai mise en
dépôt 17 000 m3, déblai à l'explosif 10 000 m3,
remblais d'emprunt 464 000 m3, remblais de déblais 153 000 m3) ;
l'exécution du corps de chaussée qui comprend : une
couche de forme 162 000 m3, une couche de fondation en graveleux
latéritique 388 000 m3, une couche de base en grave concassées
non traitées (GNT 0/20) 242 000 m3, l'imprégnation sur 1 176 000
m2, une revêtement en tricouche sur 7
m (901 000 m2), accotements en monocouche 274 496 m2);
la réalisation et remise en profil des talus en
déblai et l'aménagement de 64 embranchements;
la réalisation de l'assainissement hydraulique
longitudinal et transversal (180 dalots en béton armé, des
fossés trapézo ·dales ou triangulaires soit en terre, en
perré maçonné ou en béton);
la réalisation de protection en perré
maçonné (32 392 m2), en gabions (5 000 m3), en enrochement (700
m3), construction de bordures, etc.;
la démolition de buses et dalots existants
(défectueux ou hors gabarit);
l'exécution d'un pont long de 44,9 m sur la Bougouriba
entre le PK 71+538 et PK 71+554, fondé sur pieux de 24 m de profondeur
;
la réalisation de deux retenus d'eau avec
aménagement en digue routière (800 ml);
8 Indice californien de portance, qui caractérise la
portance ou la résistance du sol en place
la mise en place de signalisations et équipements
routiers. Les moyens de mise en oeuvre
Les travaux sont exécutés par un groupement
d'entreprises OUMAROU KANAZOE (OK) (Burkina Faso) et KARA (Arabie Saoudite). Ce
groupement d'entreprises dispose, selon le journal de chantier de juillet 2008,
des moyens suivants :
engins lourds (bulldozers (11) niveleuses (8), compacteurs (19),
pelles hydrauliques);
engins de transport de matériaux et du personnel
(malaxeurs, camions bennes (60), citernes à eau et carburant (33),
véhicules de liaison (22) ;
du matériel de concassage, criblage et malaxage centrales
de concassage (2), bétonniéres (30), vibreurs, motopompes,
groupes électrogénes, etc.9
Pour la mise en Ïuvre des travaux, le groupement
d'entreprise utilise des matériaux inertes et chimiques
(latérites, ciment, granulats, acier, bitume, bois, peinture, adjuvants,
etc.), des hydrocarbures et lubrifiants (gasoil, essence, huiles, graisses,
etc.) et de l'eau pour humidification des matériaux pour la mise en
Ïuvre (900 000 m3 en moyenne par jour).
Objets d'impact très sensibles du projet
Le tracé de la route (RN27) en construction aborde 23
villages et hameaux de cultures en plus des deux agglomérations de
départ et d'arrivée (Yéguéresso et
Diébougou). Outre les petits cours d'eaux, le projet traverse la
Bougouriba (PK 73,5), l'un des principaux affluents du Mouhoun (un des
principaux fleuves du Burkina Faso). Suivant la direction
Yéguéresso - Diébougou, le projet borde à sa droite
la forêt classée de Dan (s'étant du PK 59 à la
Bougouriba) et à sa gauche la réserve partielle de faune de
Nabéré (juste à la limite de la forêt
classée).
En plus de cette
situation préexistante avant le projet, il faut noter
l'implantation instantanée en février 2008 au PK 45, dans la zone
du village de Pankatioro, d'un site d'orpaillage de part et d'autre du
tracé de la route (conf. Figure 4). Ce qui a eu comme implications le
développement d'un village aux conditions de salubrité
trés précaires, la fouille de galeries susceptibles de passer en
dessous de la route, la manipulation et l'emploi artisanal de produits
chimiques tel que le mercure pour le lavage du métal (observations des
étangs d'eau rouge%otre témoins d'une pollution potentielle au
mercure), d'oü des problémes de santé, de pollution, de
banditisme, de prolifération et de vente de stupéfiants
(drogues), de propagation du VIH/SIDA et autres maladies sexuellement
transmissibles sur le site et ses environs, des risques d'éboulements,
etc.
9 Les chiffres entre parentheses représentent le nombre
pour le matériel cité
Figure 4 Site d'orpaillage au PK45 Figure 5 Centrale - concassage
de Yéguéresso
Selon le rapport d'étude environnementale (MITH, 2005),
les impacts potentiels du projet recensés sont les pertes d'habitats et
boutiques, terres agricoles, vergers, végétation (modification ou
élargissement de tracé, emprunts), l'incidence sur la faune
(bruit, braconnage, destruction de biotope), les risques d'inondations
(changement hydrologique), le développement de maladies hydriques, des
IST et SIDA, de maladies respiratoires et oculaires (poussières,
fumées), la création de flaques et retenues d'eau propices au
développement d'agents vecteurs de maladies (paludisme), la
présence du personnel de chantier, l'érosion des sols, la
pollution de l'air, de l'eau et du sol, l'inhibition de la photosynthèse
des plant es par les dépTMts de poussières et des risques divers
(accidents, banditisme, etc.).
Analyse des impacts des travaux en cours sur
l'environnement
Pour effectuer cette analyse environnementale (conf. Tableau
6), nous avions établi un tableau d'interaction, inspiré de la
matrice de Léopold faite par le bureau d'études GAUFF lors de
l'EIE des 572 km de routes en terre au Burkina Faso (conf. Tableau 5), afin
d'apprécier les impacts poten tiels des travaux en cours. C'est une
analyse globale à partir d'observations visuelles et
d'interprétations selon nos connaissances théoriques sur les
impacts potentiels de travaux routier sur l'environnement. Fautes de moyens
matériels adéquats, cette analyse n'a fait l'objet d'aucune
analyse chimique ou physique, ce qui n'était pas d'ailleurs le but de
l'exercice. Ces deux tableaux résument les interactions observées
entres les activités du chantier de la RN27 et les aspects
environnementaux associés et ressortent les actions
d'atténuations mises en oeuvre ou en cours. A partir de ce tableau 5
nous établissons une analyse comparative des impacts observés par
rapports à ceux prévus par le rapport d'étude d'impact du
projet (cf. paragraphe 3.1.3).
Emmanuel YONI - Université Senghor - 2009 Tableau 5
Matrice des interactions activités projet /composantes du milieu
(Adaptation MID, 2006)
LEGNDE:
N interaction négative
P interaction positive
O Interaction nulle ou non prévisible
|
COMPOSANTES DU MILIEU
|
Milieu biophysique
|
Milieu humain
|
air
|
sol
|
Eaux de surface
|
Eaux souterraines
|
Faune et Fiore aquatique
|
vegetation
|
Faune terrestre
|
Securite / sante
|
Habitat et voisinage
|
Emploi
|
Circulation et deplacement
|
Commerce et transport
|
Agriculture et elevage
|
Paysage
|
LES SOURCES D'IMPACTS
|
Phase Travaux
|
Installation de chantier
|
N
|
N
|
N
|
N
|
O
|
N
|
N
|
N
|
N
|
P
|
N
|
P
|
P
|
N
|
Débroussaillage abattage
|
N
|
N
|
N
|
N
|
O
|
N
|
N
|
N
|
N
|
P
|
N
|
O
|
N
|
N
|
Création de plateforme
|
N
|
N
|
N
|
N
|
O
|
N
|
N
|
N
|
N
|
P
|
N
|
P
|
N
|
N
|
Travaux d'assainissement
|
N
|
N
|
N
|
N
|
N
|
N
|
N
|
N
|
N
|
P
|
N
|
O
|
N/P
|
N
|
Transport
circulation liée aux activités du chantier
|
N
|
N
|
N
|
O
|
O
|
N
|
N
|
N
|
N
|
P
|
N
|
N
|
N
|
O
|
Création et exploitation des emprunts et
carrières
|
N
|
N
|
N
|
N
|
O
|
N
|
N
|
N
|
N
|
P
|
N
|
P
|
N
|
N
|
Prélèvement d'eauxpour terrassement
|
O
|
O
|
N
|
N
|
N
|
O
|
O
|
O
|
O
|
P
|
O
|
O
|
N
|
O
|
Présence de main d'Ïuvre
|
O
|
O
|
N
|
N
|
N
|
N
|
N
|
N
|
N/P
|
P
|
N
|
P
|
P
|
O
|
Recrutement de personnel temporaire
|
O
|
O
|
O
|
O
|
O
|
O
|
O
|
O
|
O
|
P
|
O
|
P
|
O
|
O
|
Travaux de béton pour construction d'ouvrages de
franchissement
|
N
|
N
|
N
|
O
|
N
|
N
|
N
|
N
|
N
|
P
|
O
|
P
|
O
|
N
|
Travaux de raccordements des ouvrages de franchissement
|
N
|
N
|
N
|
N
|
N
|
N
|
N
|
N
|
N
|
P
|
O
|
P
|
O
|
N
|
Digue routière
|
N
|
N
|
O
|
N
|
N
|
N
|
N
|
N
|
N
|
P
|
N
|
P
|
N/P
|
N
|
Imprégnation, stabilisation accotements, revêtement
en enduit superficiel, tricouche
|
N
|
N
|
N
|
N
|
N
|
N
|
N
|
N
|
N
|
P
|
N
|
P
|
N
|
N
|
Emmanuel YONI - Université Senghor - 2009 Tableau 6
Analyse environnementale du projet de bitumage de la RN27
(Yéguéresso-Diébougou)
Tâches
|
Activités sources d'impacts
|
Aspects environnementaux
|
Objets d'impact
|
Observations caractéristiques
d'interactions
|
Mesures d'atténuations entreprises
|
Installation de chantier
et Terrassements
|
Construction de base vie, bureaux, élargissement
d'emprise, dév iations, modification de tracé, purges,
décapage terre végétale et mise en dépôts,
déblais à l'explosif, préparation des emprunts
et gerbage, mise en Ïuvre de matériaux latéritiques
(épandage, malaxage, compactage, etc.)
|
Poussières, fumées, bruit, explosio ns, abat
tages d'arbres, circulation, peuplement des villes et campagnes
traversées par le personnel de chantiers, déversements
accidentels d'hydrocarbures, huiles de moteurs, etc.
|
Sol, Homme, Flore, Faune, ressources naturelles
(eau), aspects socioculturel
s, économie, hydrographie, paysage, relief
|
Réduction de visibilité, asphyxie, gène,
accidents de circulations et de travail, occupation de
l'espace, déplacement de populations, de commerces, destruction
d'arbres (Ca ·lcédrat, néré,
Karité, manguiers, etc.) , destruction de biodiversité,
de biotopes, inondations (habitations, champs, vergers, marchés)
liées à des modifications hydrologiques, consommation d'eau,
épuisement des sources d'eau
|
Arrosage, dédommagements, plantation d'arbres et
remise en état de sites (en fin de chantier), réalisation
de forages (12), modification de tracé, protection des lieux
sensibles à l'aide de clôtures (école, CSPS,
cultuels, etc.), signalisation, limitation de vitesse, aménagement
de lieux de loisirs pour les riverains et écol es,
sensibilisation aux IST&VIH -SIDA, gestion des déchets,
récupération du bois
|
Construction de barrages routiers
|
élargissement d'emprise, déviations, purges,
décapage terre végétale et mise en dépôts,
préparation des emprunts et gerbage, mise en Ïuvre d e
matériaux argileux (épandage, malaxage, compactage),
enrochements
|
Poussières, fumées, bruits, circulation,
déversements accidentels d'hydrocarbures, huiles de moteurs,
etc.
|
Sol, Homme, Flore, Faune, ressources naturelles
(eau), aspects socioculturels, économie, hydrographie, paysage,
relief
|
Réduction de visibilité, asphyxie, gène
pour les populations riveraines, accidents de circulations et de travail,
occupation de l'espace (terres agricoles, vergers, mara»chers),
déplacement de populations, de commerce s, noyade de plantes et
animaux terrestres, réduction de la biodiversité,
destruction de biotope, inondations (habitations, champs, vergers,
marchés) liées aux retenues d'eaux créées,
consommation d'eau
|
Arrosage, indemnisation, plantation d'arbres et remise en
état de sites (en fin de chantier), réalisation de forages
, aménagement de déviations, protection des lieux sensibles
à l'aide de clôtures (école, CSPS, cultuels,
etc.), signalisation, limitation de vitesse, aménagement de lieux
de loisirs pour les riverains et écoles, sensibilisation aux
IST&VIH-SIDA, récupération du bois
|
Tableau 5 (suite)
Tâches
|
Activités sources d'impacts
|
Aspects environnementaux
|
Objets d'impact
|
Observations caractéristiques
d'interactions
|
Mesures d'atténuations entreprises
|
Construction d'ouvrages hydrauliques
|
Démolition d'ancien OA, fouilles, lavage de
granulats, tamisage de granulats, gâchage, malaxage,
vibrations, ferraillage, coffrages, recalibrage de lit, enrochements
|
Poussières, fumées, bruits, explosions,
déversements
accidentels de ciment,
béton, eaux usées, etc.
|
Homme, Flore, Sol, Faune, ressources
naturelles (eau), paysage,
réseau hydrographique
|
Imperméabilisation de sol, pollution du sol et de cours
d'eau, réduction de visibilité, asphyxie pour
la
le personnel, gène, destruction du paysage (gravats
et dépôts de matériaux de fouilles), modification de
cours des eaux, abattages d'arbres et arbustes, accidents de circulations et
de travail, épuisement des sources en eau, érosions, etc.
|
remise en état de sites (en fin de chantier),
réalisation de forages (12), déviation, signalisation,
limitation de vitesse, aménagement et protections amont et aval
des ouvrages afin de réduire la vitesse des écoulements
à la sortie de l'ouvrage.
|
Impregnation et Revetement
|
Préparation et exploitation de
carrières granitique, Concassage de grave (granitique), criblage,
tamisage, humidification épandage, compactage, Imprégnation
au bitume fluidifié (120 -160 °C), mise en Ïuvre de
l'enduit (tricouche à l'aide de concassé; 10/14; 6/10 ;
4/6)10
|
Pouss ières, fumées, vapeurs, gaz, HAP,
bruits, explosions, circulation, déversements
accidentels d'hydrocarbures, huiles de moteurs, bitume, etc.
|
Sol, Homme, Flore, Faune, ressources naturelles (eau), relief
et paysage
|
Réduction de visibilité, asphyxie, gène,
destruction du paysage, accidents de circulations et de
travail, dégagement gazeux (CO2, COV, etc.), déversements
au sol, surnageants d'hydrocarbures dans les flaques d'eaux, etc.
|
Matériel de protection individuelle pour quelques
opérateurs (masques à gaz, gants, chaussures de
sécurité)
|
10 Classes granulaires des couches qui composent le
revêtement de la chaussée (diamètre du plus petit granulat
sur celui du plus gros granulat, d/D)
3.1.3 Pertinence des impacts retenus par l'EIE du
projet
Afin d'apprécier la pertinence des impacts
prévus par le rapport d'étude d'impact, nos nous servons des
éléments du Tableau 6.
En effet, malgré les pluies (la période
d'étude de terrain s'est déroulée durant la saison
pluvieuse) ajouter aux opérations d'arrosage de l'entreprise, l'aspect
poussiére et le bruit restent les principales nuisances pour les
populations riveraines. Les déviations sont de types pistes,
insuffisamment entretenues, ce qui provoque de soulévement de
poussières nuisibles à la circulation. Les activités de
terrassements étaient momentanément suspendues, pour reprendre
avec la saison pluvieuse, en raison de pénurie d'eau, témoins que
ces activités renforcent l'épuisement des ressources en eaux.
Le braconnage mis en exergue dans le rapport d'EIE n'est pas
directement mené par le personnel de chantier, car manque de temps
matériel pour s'y consacrer (travail de jours comme de nuit). Toutefois,
la présence du personnel de chantier, qui dispose un pouvoir d'achat,
encourage les braconniers préexistant à intensifier leurs
activités.
De façon globale nous notons que les impacts potentiels
prévus, surtout du fait de leurs généralités, sont
effectivement observés au cours des travaux, il s'agit d'abattage de
milliers d'arbres de diverses espéces, de déplacement de
populations à proximité de l'emprise ou susceptibles de
l'être, des inondations des périmétres agricoles ou
affectés à d'autres usages du fait du relévement de la
ligne rouge. Ce relévement a pour conséquences immédiates
des modifications hydrologiques, des impacts sur la flore et les habitats
fauniques et l'occupation des espaces agricoles (champs, vergers,
mara»chers, etc.). A titre d'exemple, en termes d'occupation de sol, si
nous considérons le tracé de la RN27 long de 120 Km et dont
l'emprise fait 60 m, cela équivaut à 720 hectares de terres
affectées directement par la route. Cette superficie peut
empiéter souvent sur des habitations des villages traversées, car
en général non lotis, sur des aires protégées,
notamment la réserve partielle de faune de Nabéré et la
forêt classée de Dan, détruit des arbres de plusieurs
dizaines d'années (Baobab, Ca ·lcédrat, etc.) et des
arbres d'importances socio-économiques pour les populations riveraines
(karités, nérés, raisins, etc.).
Par ailleurs, les sites d'emprunts ne sont pas tous
identifiés au préalable avant le début des travaux.
L'entreprise a la latitude de continuer à explorer d'éventuelles
carriéres sans pour autant se conformer aux exigences des prescriptions
techniques. Ces derniéres exigent que les carriéres fassent
l'objet d'études d'impact à ses frais. Ce qui occasionne des
perturbations de sites non prévus dans les études d'impacts
(flancs de collines, champs agricoles, proximité d'habitations,
etc.).
Il faut noter toutefois certaines insuffisances au niveau des
rapports d'études d'impacts. En effet, le plus souvent les propositions
contenues dans les rapports d'études d'impacts, manquent de
détails et de précisions (propositions standards et
génériques rencontrées dans tous les rapports de projets
routiers). Les consultants prennent peu la peine de conduire les études
et faire des propositions trés spécifiques à chaque
chantier. Les mêmes impacts potentiels sont reconduits et les mêmes
propositions en guise
d'atténuation d'impacts sont faites d'un chantier "X"
à un chantier "Y". Ces rapports suggérent par exemple que pour
atténuer les impacts liés à l'abattage des arbres de
l'emprise, l'entreprise doit procéder à la plantation d'arbres de
compensation, sans toutefois donner des prescriptions techniques sur le mode de
mise en Ïuvre de l'opération, ni donner des
références précises, à partir des profils du
tracé, de l'endroit oü elle sera faite. Ce qui laisse
l'entrepreneur le libre choix de la technique, des essences, etc. Ce qui
occasionne les échecs de végétalisation des emprises
trés couramment constater dans les projets.
Notre appréciation globale sur la pertinence des
impacts prévus par le rapport d'EIE présente tout de même
des limites, car certains de ces aspects ne peuvent être observés
à l'immédiat (tassement de sol, érosion, pertes de
biodiversité) ou nécessitent des moyens de mesures et d'analyses
physico- ch i m iq ues (pollution des eaux, air, altération
d'écosystéme, etc.), d'inventaires. Ces analyses
détaillées pourront se faire dans le cadre d'études plus
approfondies sur le suivi à long terme des impacts directs et indirects
des projets routiers sur leurs milieux biophysiques et humains au Burkina
Faso.
3.1.4 Politique environnementale des entreprises
responsables des travaux Dispositions règlementaires du
chantier en matière d'environnement
Le projet de construction et de bitumage de la RN27 a fait
l'objet d'une EIE, suivi d'une enquête publique sur le terrain. Ce
processus a conduit à l'obtention d'un avis de conformité
environnementale émis par le ministre en charge de l'environnement
(arrêté n°2008 -008/MECV/CAB ).
Le cahier des clauses techniques particuliéres (CCTP)
(DEP, juin 2005), en ce qui concerne les aspects environnementaux,
préconise que 30 jours aprés la notification de commencer les
travaux, l'entreprise doit fournir un plan de protection de l'environnement du
site (PPES) et remettre en état les sites perturbés 30 jours
aprés la réception provisoire ainsi que les carriéres
d'emprunt. Sont interdites les emprunts en zone forestiére, de
même pour les dépôts à moins de 500 m d'une
riviére. L'entreprise doit prendre des dispositions afin d'éviter
la pollution des eaux de surface et souterraines, arroser
réguliérement les déviations afin de limiter la
poussiére, surtout à proximité des villes et villages. Ce
document mentionne, au paragraphe A8-1, les obligations
environnementales générales de l'entreprise, sa responsabi
lité vis-à-vis des dommages liés par ses actions, les
moyens nécessaires et lui fait obligation de mettre en place une
stratégie environnementale interne dans ses services (embaucher un
responsable environnement chargé du suivi, établir des rapports,
informer et former le personnel, prévoir des sanctions contre le
personnel ne respectant pas les prescriptions relatives à
l'environnement, etc.).
Le paragraphe A8-2, fait cas des obligations
environnementales particuliéres de l'entreprise:
utilisation rationnelle et économique de l'eau, effectuer un constat
initial et final des sites avant et aprés leurs exploitations et
établir le rapport. Elle doit veiller au nettoyage, à la remise
en état des sites, à défendre
le braconnage et l'exploitation du bois, à
préserver les ressources naturelles, à planter et entretenir des
plants pour compenser les arbres déracinés, etc.
Enfin, les paragraphes A8-3 et A8-4
définissent les mesures à prendre pour respecter les zones,
lieux, éléments et périodes sensibles et pour la
circulation des véhicules. Le paragraphe B5 réglemente les
conditions de plantation et d'entretien des arbres d'alignement en bordure de
la route aux termes des travaux.
Politique environnementale interne des différents
acteurs
Le groupement d'entreprises responsable des travaux ne dispose
pas à proprement parler de politique interne en matière
d'environnement. Les obligations en matière d'environnement sont
assurées sous pression de l'administration et de la mission de
contrôle. Ce qui explique la lenteur ou la non satisfaction à
certaines obligations, telles que l'emploi d'un ingénieur
environnementaliste au compte de l'entreprise, l'absence de PPES,
l'établissement de l'état initial des sites avant leurs
exploitations et leurs situations après, la remise en état de ces
sites, exigés par les CCTP, qui font partie intégrante des
pièces contractuelles du marché.
Ces obligations (environnementales et sociales) quand elles
sont respectées, sont conduites par le chef de chantier, le plus souvent
technicien peu sensibilisé aux questions environnementales et
sociales.
De l'analyse des documents du projet, l'administration a
assuré ses responsabilités en intégrant les obligations
environnementales et sociales dans les documents contractuels du projet et en
mettant en place une cellule de projet chargé de la surveillance.
La mission de contrôle dispose d'un consultant
chargé des questions environnementales, qui produit un rapport mensuel
sur l'état de l'environnement du projet, suivi de recommandations
à l'endroit de l'entreprise responsable des travaux.
3.2 Analyse des forces et faiblesses et discussions
Le constat établi par le rapport d'EIE a permis au
maître d'ouvrage de prendre en compte les aspects environnementaux et
sociaux du projet depuis ses débuts et d'adopter des mesures
d'atténuation. Toutefois, des insuffisances subsistent dans leur mise en
Ïuvre pratique sur le terrain.
3.2.1 Du cadre institutionnel et réglementaire
Il faut noter que les obligations environnementales de
l'entreprise responsable des travaux sont inclues dans les documents du dossier
d'appel d'offre (DAO). En effet l'entreprise soumissionnaire prend
déjà connaissance de ces exigences durant cette phase
d'attribution des contrats. Ces aspects ont été recensés
au paragraphe 3.1.4 du présent chapitre.
De même, le bureau responsable du contrôle, doit
produire des rapports sur l'environnement au début du chantier, au cours
des travaux et en fin de travaux. Pour le présent chantier la mission de
contrôle (MDC) produit des rapports tous les mois.
En revanche, les entreprises sont peu sensibles aux
préoccupations environnementales posées par l'administration et
la mission de contrôle. Pour preuve, nile PPES, ni les rapports
exigés par le CCTP ne sont produits par l'entreprise. Le contrôle
et l'administration rencontrent des difficultés pour faire remettre en
état les sites (emprunts, base vie, garages d'engins, etc.).
Un autre point faible est l'absence de sanctions
expressément notées en cas de manquement aux prescriptions
liées à la protection de l'environnement.
3.2.2 Prise en compte pratique des aspects sociaux,
environnementaux et de sécurité Suite à
des visites de chantier pendant les travaux, nous avons observé ce qui
suit:
absence de responsable environnement au niveau de
l'entreprise;
manque de matériel de sécurité individuel
pour le personnel ouvrier;
manque de stratégies de gestion des eaux usées
issues du lavage de granulats et d'autres usages (bassins de
rétention);
les gravats, les morceaux d'acier et de bois sont disposés
sans respect d'aucune règle de sécurité, alors que les
CCTP précisent qu'ils doivent être déposés suivant
les instructions de l'ingénieur en charge des travaux (MDC ou le chef de
la cellule du projet).
3.3 Bio-ingénierie: renforcement structural et
intégration de la route au paysage naturel
Les cahiers de clauses techniques particulières
prévoient la végétalisation des talus ou de terre-pleins
destinée à leurs protections et embellissements. Et cela peut se
faire à l'aide de plantes sélectionnées adaptées au
milieu, aux emplacements définis par l'ingénieur11.
Cette clause du CCTP nous a inspiré à expérimenter le
vétiver (Vetiveria zizanioides) comme plante
sélectionnée, qui a fait son expérience en terme de
performance, de faible coüt de réalisation et d'utilité
environnementale dans plusieurs pays d'Asie, d'Afrique, d'Amérique, et
d'Europe, pour la protection des infrastructures (talus de remblais de
chaussée et d'ouvrages hydrauliques, barrages, stabilisation de pentes,
etc.).
3.3.1 Applications du vétiver en technique
routière
En fin de travaux, les talus routiers résistent peu aux
intempéries du fait du faible compactage à ces endroits, ce qui
conduit à leurs dégradations précoces qui peuvent
entra»ner une coupure de la route si aucune intervention urgente n'est
réalisée.
11 Fonctionnaire désigné pour le contrôle des
travaux
La technique couramment utilisée pour la protection
contre les éventuelles dégradations des remblais des talus
routiers, consiste en l'apport de terre arable ou végétale, ce
qui permet la repousse d'herbacées naturellement présentes dans
le milieu. Mais ces plantes ont l'inconvénient de ne pas
développer un système racinaire capable de résister
à l'érosion hydrique.
A l'endroit des ouvrages de franchissement et des zones
d'érosions potentielles, un tapis de moellons maçonnés ou
secs est appliqué pour contrer ces éventuelles
dégradations. Les affouillements amont et aval des ouvrages sont
renforcés à la limite des parafouilles par un enrochement simple
ou à l'aide de gabions. Cette technique nécessite un entretien
régulier et coüteux (main d'oeuvre qualifiée, nombre
important de manoeuvres, cède régulièrement, etc.).
En lieu et place, nous préconisons l'utilisation du
vétiver qui, a l'avantage de développer un système
racinaire très important (2 à 4 m de profondeur au cours de la
première année) capable de constituer un système de
cha»nage du remblai en place et d'améliorer ainsi sa
compacité.
Cette technologie, utilisée dans l'aménagement
amont et aval des ouvrages d'arts, permet de contrer les déplacements du
lit du cours d'eau en amont et permet la stabilisation des parafouilles ou des
gabions à l'aval.
Elle peut être également employée sur les
talus de haut remblai des chaussées (zone inondables, autoroutes) ou sur
les parois de sites de ravinements potentiels (flancs de collines et montagnes
en bordure des routes ou reliefs accidentés), situations
rencontrées surtout dans les régions du Sud-ouest et des Cascades
au Burkina Faso. L'ensablement des routes et ouvrages hydrauliques, couramment
constaté dans la région du Sahel (Dori) au Burkina, peut
être contré à l'aide du vétiver (exemple de
l'expérience malienne).
De même dans le cadre des pistes rurales (construction
et entretien), le vétiver peut servir à la fixation des
matériaux latéritiques mis en place en lieu et place des moellons
qui ont l'inconvénient d'être désorganisés plus
rapidement.
Le Tableau 7 présente quelques caractéristiques
techniques du vétiver qui justifient son emploi dans les techniques de
stabilisation, notamment dans les techniques de lutte antiérosives en
agriculture. Il faut noter particulièrement d'une part la profondeur de
son système racinaire qui permet à la plante de puiser ses
ressources en eau d'oü sa forte résilience et sa tenue sur de
fortes pentes. Et d'autre part la résistance caractéristique de
ses racines (40 à 180 Mpa) que le compare à celle d'un
sixième de fer normal (acier doux) (
www.vetiver.org, le 26 avril
2008).
Emmanuel YONI - Université Senghor - 2009 Tableau 7
Quelques caractéristiques techniques du vétiver (
www.vetiver.org, le 26 avril
2008)12
Désignation
|
Caractéristiques techniques
|
Observations
|
Espèces : (de type herbacé,
famille des graminées)
|
Vetiveria Zizanioides
|
originaire de l'Inde
|
Vetiveria Nigritana
|
originaire de l'Afrique Australe e t de l'Ouest
|
Système racinaire
|
Profondeur 6 m dont 2 a 4 men 1ère
année
|
massif et bien structuré (renforce la
résistance a la sécheresse et la tenue sur de forte
pente)
|
Capacité de résistance
(diamètres de racines de 0,2 a 2,2 mm)
|
40et 180Mpa
|
équivalent approximatif d'un sixième (1/6) de fer
normal (acier doux)
|
Force de rupture moyenne (diamètre de
racine de 0,7 a 0,8 mm)
|
75 Mpa
|
Capacité de résistance par unité de
concentration de fibres
|
6 a 10 Kpa/kg de racines par mètre cube de terre
|
contre 3,2 a 3,7Kpa/kg pour les racines des arbres
|
Tige (hauteur)
|
1 a 2 m
|
Rigide, droite, résistant a des niveaux d'eaux courantes
de 0,60 a 0,80 m.
|
Durée de vie
|
60 a 100 ans
|
Moins de 10 ans pour les perrés maçonnés
|
Tolérance aux facteurs climatiques
|
Température (-10 a +50
°C), Pluviométrie ( ~ 250 mm)
|
Capable de tenirdans les zones les plus arides voire au sahel
(Mali, Australie, Dori/Burkina Faso
|
3.3.2 Etude expérimentale d'application du
vétiver sur la RN22 (Ouagadougou-Kongoussi).
L'expérience s'est réalisée au mois de
juillet qui correspond a la période d'installation de la saison
pluvieuse au Burkina sur toute l'étendue du territoire.
Une visite sur le terrain nous a permis de recenser les
profils du projet dont les talus peuvent faire l'objet de forte érosion.
Une digue routière située au PK 8+200 (Kamboinsé) est
retenue après consensus avec la cellule du projet et la mission de
contrôle.
La zone d'expérience est située en zone soudano
sahélienne, 11°3 et 13°5 de latitude nord, une
pluviométrie comprise entre les isohyètes 600 et 900 mm de pluie
par an avec des plages de température de 16°C en janvier
(mois le plus froid) a 40°C en avril (mois le plus
chaud).
La chaussée a ce niveau comprend, une couche de forme
et de fondation en argile compactée a l'OPM13
supérieur a 95%, une couche de base en graveleux latéritique de
30 cm et enfin un enduit superficiel en grave concassé (2 a 3 cm). Le
talus est de 4,50 m, sur une pente de 2/3 (H/V).
Mode opératoire et outils
Pour obtenir les plants nécessaires a la mise en
Ïuvre de l'expérience, nous avions établi contact avec la
ferme de Guiè gérée par une association inter Villageoises
dénommée AZN, qui fait la promotion du vétiver et diverses
plantes au Burkina. Sur la section de talus identifiée (4,5 m x 20 m)
préréglée a la pente définie par les CCTP du
projet, des sillons parallèles, de section 15cmx10cm, sont
implantés et
12 Tableau établi a partir de données recueillies
sur le site du réseau vétiver international article de
Hengchaovanich
www.vetiver.org/_VTN_slope.fr,
26 avril 2008
13 Optimum Proctor Modifié (densité de
compactage)
fouillés tout au long du talus avec une interligne de
5O cm suivant le croquis de la Figure 6 à l'aide de petits
outils (pelles, pioches, broutes, metre, etc.). Un camion benne fut
nécessaire à l'approvisionnement du site en terre
végétale en vue de combler les sillons établis pour
stimuler la repousse rapide des jeunes plants et le transport des plants sur le
site depuis la pépiniere.
Figure 6 Technique de protection des talus routier par le
vétiver (Source :ND)14
Les plants initialement taillés et
séparés en boutures depuis la ferme (20 cm partie feuillée
et 10 cm au niveau des racines, 3 cm de diamétre en moyenne) sont
repiqués à l'intérieur des sillons avec un espacement de
15 cm entre les plants et comblés à l'aide de la terre
végétale sans aucun traitement particulier. On procéde,
juste apres la plantation, à un arrosage abondant des plants
nouvellement repiqués.
14 Schéma proposé par Criss J. du réseau
vétiver network international, juillet 2008
Figure 7 Exécution des sillons Figure 8 Mise en plants sur
talus préparé
Résultats obtenus
Une surface de 78 m2 est entièrement couverte.
Sur un plan linéaire, cela équivaut à 140 ml de haie de
vétiver mise en Ïuvre (conf. Figure 8 - Figure 9).
Figure 9 Plants de vétiver RN22 juste après
repiquage
|
Figure 10 Opération d'arrosage juste après
repiquage
|
Suivi de l'étude expérimentale
Des visites régulières sont effectuées
toutes les deux semaines en vue d'observer l'évolution des jeunes
plants. Après deux semaines, les plants ont déjà repris
leurs processus de croissance et d'enracinement à part quelques plants
arrachés. Le taux de succès à cette date est
supérieur à 98% (conf. Figure 11- Figure 12).
Figure 11 Reprise à 14 jours d'âge Figure 12 Vue
rapprochée
Deux mois après la mise en Ïuvre on
dénombre une quarantaine de plants échoués sur les 1000
plants mise en Ïuvres (conf. Figure 13). Les raisons sont essentiellement
: arrachement, plants mal divisés pendant la mise en oeuvre, etc. Soit
un taux de succès de près
de 96%.
Après plus de quatre mois d'observation (juillet -
novembre 2008), avec l'arrêt des pluies, nous constatons un dé but
de jaunissement au niveau des feuilles et plus on monte la pente ce
jaunissement se fait plus sentir et la croissance (hauteur et ramification)
atteinte par les plants va décroissant (conf. Figure
14). Cela peut s'expliquer par le faible temps de contact de ces
plants avec l'humidité même durant la période favorable. Le
pente du talus étant forte, les goutes d'eaux qui y tombent
s'écoulement très rapidement vers le bas du talus. En outre, avec
l'arrêt des pluies, plus on s'élève en pente, moins les
racines ont accès à l'humidité du sol. Autres
hypothèses, les bordures préexistants limitent les
écoulements d'eau dans les plants et l'interligne minimale
utilisée, accro»t la compétition entres les plants, eu
égar d à la pauvreté des remblais en nutriments.
A l'étape actuelle de l'expérience, nous ne pouvons
tirer une conclusion définitive sur la faisabilité de la
technologie. Toutefois, il faut noter que le taux de réussite à
ce jour est
satisfaisant et il semble q ue le jaunissement des feuilles
suite à l'arrêt des pluies n'est pas préoccupant, car ils
repousseront à la saison de pluie prochaine. D'autre part, la fonction
principale recherchée dans cette technologie, c'est la tenue du
système racinaire. Et, du fait de la bonne résilience de la
plante de vétiver (Vetiveria
zizanioides), l'assèchement de la tige et des
feuillages, n'entra»neront pas forcement la crevaison des plantes, par
conséquence, l'espoir demeure.
En effet, nous envisageons poursuivre ce suivi au cours des
années à venir, tout en diversifiant les sites et le mode
opératoire, notamment les interlignes et les espacements entre les
plants, la préparation du site, etc., afin d'aboutir, d'ici les trois
prochaines années, à des conclusions pertinentes dans le contexte
burkinabè.
Figure 13 Etat d'évolution des plants à 65 jours
d'âge Figure 14 Etat des plants après arrêt des pluies
· CoOt de l'étude
expérimentale
Le coüt de l'expérience est estimé à
partir des coüts unitaires couramment pratiqués au Burkina Faso
(coüts main d'oeuvre, transport au kilomètre, prix des plants en
pépinière, etc.).
Tableau 8 Estimation du coOt d'application du vétiver en
technique routière sur la RN22
Désignation
|
Quantités
|
Unité
|
Prix Unit (F CFA)15
|
Montant
|
Plants vétiver
|
930
|
U
|
50
|
46 500
|
Manoeuvres
|
Y2 x 2
|
H*jr
|
2 000
|
2 000
|
Technicien encadreur
|
Y2 x1
|
H*jr
|
10 000
|
5 000
|
Transport
|
90
|
km
|
150
|
13 500
|
Terre végétale
|
2,1
|
m3
|
3 500
|
7 350
|
TOTAL F-CFA - HT
|
74 350
|
Cette estimation permet de faire le constat suivant. Pour
couvrir un mètre carré (1 m2) de talus pour
la protection du remblais de chaussée ou d'ouvrage, le coüt
moyen de l'emploi du vétiver revient à 953 F
15 Ces prix unitaires sont ceux obtenus après entretien
avec des jardiniers et responsables de PME au Burkina Faso
CFA HT contre 22 400 F CFA HT16 pour le perré
maçonné. Soit en termes de pourcentage, moins de 5% du coüt
de la solution perré maçonné.
Inconvénients et limites
La période de la saison pluvieuse est propice à
la mise en Ïuvre facile des plants et favorable à leur reprise
normale. Toutefois, en technique routière, pour des zones soumises
à des pluies diluviennes et de fortes intensités, la protection
de l'infrastructure n'étant pas immédiatement
opérationnelle, comme le perré juste après prise, il y a
risque. Le vétiver peut être opérationnel à partir
de deux à trois mois, ce qui ne garantit pas la sécurité
des ouvrages pendant cette période.
Par ailleurs, si l'opération a lieu en période
sèche, il faut maintenir l'arrosage au moins une fois par semaine,
jusqu'à la saison pluvieuse pour s'assurer de la réussite des
plants, ce qui n'est pas pratique dans le cadre de travaux routiers. Et son
emploi en grande échelle nécessitera d'importantes
quantités de plants qui ne sont pas disponibles pour l'instant.
D'oü la nécessité de sensibiliser les fermiers, les
jardiniers et paysans à promouvoir la culture cette plante à
travers le pays, d'autant plus que sa reproduction reste très simple et
à bénéfices multiples (emploi en parfumerie, arome
alimentaire, artisanat, habitats traditionnel, etc.).
3.3.3 Avantages liés à l'emploi du
vétiver en technique routière
Selon Alain NDONA, en réponse à mon courriel de
juillet 2008, de part son expérience sur la RN1 en RDC pour la
stabilisation de pentes et talus routiers avec l'entreprise SOGEA-SATOM, la
mise en Ïuvre du vétiver (Vetiveria zizanioides) n'exige
pas de soin rigoureux si l'opération se déroule par temps
pluvieux (un arrosage abondant juste après la plantation lui suffit et
il se développe bien si on a en moyenne une pluie par semaine). Ce qui a
motivé le choix du mois de juillet pour cette expérience pour
éviter d'avoir recours à des opérations d'arrosage
régulières.
En outre il a l'avantage de pouvoir se développer dans
des zones à faible pluviométrie, à forte chaleur et de
soleil et sans contrainte particulière de reproduction et de
vulgarisation. La technologie pourra aussi se développer dans le cadre
d'une coopération sud-sud (RDC, Sénégal, Mali, Madagascar,
Maroc), pays pionniers en la matière en Afrique.
Son coüt de réalisation analysé plus haut,
sa durée de vie, son utilité environnementale et sociale
comparé aux perrés maçonnés sont plus
intéressants pour des pays en développement. Et en termes de
durée de vie, le perré maçonné peut atteindre une
dizaine d'années, contre Ç 60 ans et plusÈ pour
le vétiver (
www.vetiver.org, consulté le
26 avril 2008).
16 Prix du mètre carré (m2) de
perré maçonné suivant l'offre financière de
l'entreprise responsable des travaux
A ce coüt, il peut être employé sur de
grandes superficies assujetties à des risques d'éboulements
(flancs de montagnes, de collines, dunes de sable, vallées très
érosives, etc.), susceptibles de menacer la sécurité,
l'état et le bon fonctionnement des chaussées à
proximité.
Du point de vue environnemental et paysager, le vétiver
permet l'intégration de la route au paysage naturel et sur le plan
socio-économique, dès que le vétiver est implanté,
il exige un faible besoin d'entretien. Une taille en fin de chaque saison
pluvieuse permet d'améliorer la visibilité le cas
échéant et assurer une meilleure reprise pendant l'hivernage. Il
peut faire l'objet de diverses autres utilités (feuilles et tiges
pouvant servir aux paillages des cases, fabrication de produits artisanaux au
profit des populations riveraines, utilisation en parfumerie, aromatisation des
jus et boissons, etc.).
Dans le cadre de l'entretien routier, les difficultés
observées, au niveau des PME relatives au respect des dosages dans le
cas des perrés maçonnés, car peu qualifiées ou
volonté manifeste de tricher, sont éliminées en cas
d'emploi du vétiver. En effet, cette tâche peut être
confiée aux PME de catégorie Ç T1 »17 dans
le cadre de l'entretien routier ou en sous -traitance dans le cas des travaux
neufs.
Dans la constructi on des pistes rurales, notamment suivant la
méthode HIMO, cette technologie est très bien adaptée et
facile à mettre en Ïuvre par les populations locales.
Ces deux études de cas font ressortir les
difficultés et les insuffisances qui limitent la prise en c ompte
efficace des préoccupations environnementales, en pratique, sur le
terrain malgré la réalisation des études préalables
et quelques solutions techniques pertinentes et réalisables. Le chapitre
suivant apporte quelques pistes pouvant permettre de prendre en compte
l'environnement à travers tout le processus de gestion des projets
routiers (planification, études, attribution des contrats,
contrôle et suivi des travaux, etc.). Et dans sa démarche vers le
développement durable, des indicateurs de suivi évaluation sont
proposés.
17 Codification, des entreprises de BTP agréées par
le ministère en charge des infrastructures au Burkina Faso. Cette
catégorie est qualifiée pour l'exécution de tâches
manuelles
4 Contribution au renforcement de la politique de
développement durable dans le secteur des transports au Burkina Faso
Ce chapitre recense nos propositions d'ordre organisationnel,
réglementaire et technique, en vue de perfectionner les pratiques de
gestion des infrastructures routières au Burkina Faso, dans les
perspectives de développement durable. En plus des propositions visant
à intégrer efficacement l'environnement dans la gestion des
projets routiers, il propose une ébauche de définition
d'indicateurs qui permettront d'évaluer les actions du PST, en
particulier en sa composante B, dans une approche respectueuse des principes de
développement durable.
4.1 Au niveau du cadre institutionnel et
réglementaire
4.1.1 Renforcement des structures de formation, de
recherche et d'études
Du point de vue institutionnel, au sein de la DGR, nous
suggérons que le bureau des EIE, logé à la Direction de la
Planification, des Etudes et du Suivi, soit érigé en service
environnement et développement durable. Cela permettra au
ministère de répondre efficacement aux dispositions du
décret N°2008 -125/PRES/PM/MACV du 7 mars 2008, portant
création, attributions, organisation et fonctionnement des cellules
environnementales dans les différents départements
ministér iels, régions administratives et les entreprises
publiques et privées. Et qu'elle puisse disposer d'une équipe
pluridisciplinaire capable de conduire en régie des évaluations
environnementales au compte du ministère et appuyer la mise en
Ïuvre d'une politique de développement durable.
En outre, il est impératif de mettre en place des
centres recherches scientifiques et techniques dans le domaine du BTP, afin de
proposer des solutions techniques adaptées aux conditions socio-
économ iq ues et technique de l'espace UEMOA. Au Burkina Faso, le
renforcement des compétences et la modernisation du matériel
technique du Laboratoire National de B%otiment et Travaux Publics (LNBTP), avec
une section dirigée vers la recherche technique, peuvent être une
solution.
En vue de renforcer les initiatives privées qui
s'installent présentement, il est souhaitable que l'Etat
burkinabè ouvre un cycle d'ingénieur en construction civile au
niveau de l'école de formation et de perfectionnement ou un
troisième cycle dans les universités de Bobo - Dioulasso et
Ouagadougou dans le domaine de la construction civile.
Afin de constituer un réseau interdisciplinaire de
concertation pour les grands projets d'infrastructures, témoins d'une
démarche de conception d'infrastructures routières respectueuses
des principes du développement durable, il faudrait élargir les
cadres de concertation existants dans le domaine routier (AGPAR,
conférence nationale, etc.) aux autres spécialistes (sociologues,
juristes, environnementalistes, aménagistes, archéologues,
etc.).
4.1.2 Edition de manuels de procedure et guides
Pour une politique cohérente de gestion, le manuel
reste un outil efficace qui garantit la transparence et la cohérence des
actions menées. Il est donc impératif d'éditer des manuels
et des guides qui définissent toute la procédure de gestion des
projets routiers au Burkina et qui integrent les principes de
développement durable, notamment un guide pour la définition, la
planification et la surveillance des projets, des manuels de procédure
pour les études de faisabilités (technique, économique,
environnementale, sociale) et les études détaillées
spécifiques aux projets d'infrastructures.
En général, les propositions contenues dans les
rapports d'études d'impacts, manquent de détails et de
précision (propositions standards et génériques). Ces
guides permettront de contraindre les consultants à approfondir les
études, prospecter les sites, afin de faire ressortir des observations
réalistes et proposer des solutions tres précises en des endroits
bien identifiés sur le tracé du projet (profil, PK,
agglomérations). Ce qui facilitera la surveillance pendant les travaux
et le suivi post-chantier.
4.2 Au niveau de la gestion des projets routiers
Les procédures de gestion des projets routiers au Burkina
laissent voir des insuffisances du point de vue de la conception de projets
respectueux des principes du développement durable.
En effet, pour le principe de participation, les études
de faisabilités sont en général approuvées par les
services techniques concernés du ministere en charge des
infrastructures. Il faudra alors élargir le cadre de concertation depuis
la définition des projets avant même le choix du tracé en
associant les communes rurales et urbaines, les ONG, tous les acteurs de
développement susceptibles d'être impliqués dans le projet,
afin de prendre en compte leurs politiques de développement local. Et
à défaut du schéma national d'aménagement du
territoire (SNAT) et de ses sous -ensembles en cours d'élaborations, ces
différents cadres de concertations permettront d'intégrer
efficacement l'urbanisation aux politiques de développement du secteur
des transports et faciliter la mise en place prochaine des schémas
locaux de développement.
En s'inspirant du guide établi par l'ADEME et ses
associés (Février 2007 ) intitulé «
recommandations pour la prise en compte de l'environnement par l'introduction
de prescriptions et criteres environnementaux dans les marches publics de
travaux », nous proposons dans les paragraphes qui suivent quelques
pistes possibles de prise en compte des aspects environnementaux dans les
travaux routiers au Burkina faso.
4.2.1 RTMle des etudes dÕimpacts sur
lÕenvironnement
Pour mieux intégrer les aspects environnementaux et
garantir un meilleur suivi à long terme des impacts, il faut
nécessairement ma»triser en détail les enjeux
environnementaux du chantier.
En effet, les études d'impacts, qui interviennent avant
l'appel d'offre, vont servir à établir le diagnostic du milieu en
rapport avec le projet.
Ces données (situation de référence,
cibles sensibles, recommandations, plan de gestion environnementale et social -
PGES -, etc.) sont intégrées au dossier d'appel d'offres pour
permettre aux soumissionnaires de prendre connaissance de tous les enjeux
sociaux et environnementaux et proposer leurs plans de protection de
l'environnement du site. Cet outil va permettre de lever un des
préalables à une intégration efficace des critéres
environnementaux au processus de gestion des projets routiers au Burkina Faso
(cf. Tableau 9).
4.2.2 Attribution des contrats et clauses
contractuelles
Les critéres d'attribution des contrats et les clauses
contractuelles sont des éléments importants pour contraindre les
entreprises aux respects des principes que le maître d'ouvrage du projet
se fixe. En effet, depuis les DAO, l'intégration de critéres de
sélection qui prennent en compte les principes du développement
durable, permettent d'éliminer les soumissionnaires dont les offres ne
prennent pas en compte ces critéres. Par conséquent, en vue d'inc
iter les entreprises à intégrer une culture de
développement durable, en particulier écologique, elles devront
prouver dans leur offre technique, qu'elles connaissent et comprennent les
impacts possibles de leurs activités sur l'environnement et proposer
leur méthodologie de prise en compte global de ces aspects. A cet effet,
l'instauration d'un certificat de qualité environnementale (CQE) ou
l'inscription du plan de protection de l'environnement du site (PPES) (dans
l'étude de cas, il ressort que l'entreprise n'a pas fourni ce plan apres
30% d'exécution de son contrat) comme partie de l'offre technique et
d'autres documents de critéres environnementaux sont des moyens pour
agir à ce stade du projet (conf. Tableau 9).
Ces engagements doivent faire partie intégrante des
clauses contractuelles, dont le non respect entraînera les mêmes
sanctions prévues par les documents contractuels pour les manquements de
conformité technique (avertissements, mise en demeure,
pénalités financières, résiliation de contrats)
(conf. Tableau 9 ). Ces sanctions (pénalités) devront être
implicitement mentionnées et sont directement exécutables par le
maître d'ouvrage du projet et permettront d'alimenter un compte
spécial pour le suivi environnemental.
4.2.3 Gestion des chantiers et Suivi du PGES
Au début du projet le maître d'ouvrage pourra
nommer un coordonnateur environnement pour chaque chantier de travaux. Il aura
pour t%oches de veiller au respect des recommandations issues du rapport d'EIE
et des cahiers de charges relatives aux impacts sociaux et environnementaux, au
respect des obligations environnementales par l'entreprise et assurer l'appui
conseils aux entreprises pour la mise en place et la conduite de leur politique
environnementale interne, compte tenu de la part importante d'opérateurs
non instruits (manoeuvres, ouvriers, conducteurs d'engins, chauffeurs, etc.)
sur les chantiers.
Pendant les travaux, un organisme extérieur est
responsabilisé pour assurer ponctuellement l'inspection environnementale
des chantiers suivant leurs conformités en rapport avec le PGES.
Pour les mesures de compensation, elles doivent chercher
à reconstituer autant que possible les especes de grandes utilites
locales deracinees, notamment le karite, le nerd, le Ca ·lcedrat, dont
les semences peuvent etre obtenues sur place au Burkina Faso.
A ce jour il serait pertinent dÕauditer les EIE des
projets antérieurs afin de verifier leur impact reel et evaluer la
pertinence des plans de gestion environnemental e et sociale mends dans le
cadre de ces projets, depuis lÕintégration de cette mesure dans
la mise en Ïuvre des projets routiers au Burkina Faso.
Pour faire face aux difficultés financieres, qui
limitent lÕopérationnalisation du suivi environnemental
(post-projet), le ministere en charge des infrastructures, à
lÕinstar de celui de mines, des carrières et de
lÕénergie, peut instaurer un fonds, dédie au suivi
environnemental des projets routiers, alimenté par les attributaires
pour un versement dÕenviron 1% du montant de leurs contrats, et qui va
servir au suivi regulier des impacts et permettre dÕentreprendre toutes
les mesures nécessaires pour restaurer ou compenser des dommages
constatés ultérieurement. Sa gestion pourra etre confiée
au fonds dÕentretien routier du Burkina (FER-B).
Tableau 9 Quelques criteres de prise en compte de
lÕenvironnement dans lÕevaluation des offres et
lÕetablissement des
contrats de travaux et de contrTMle de projets
dÕinfrastructures (source : lÕauteur)
Critère
|
Description
|
Observation
|
Phase procedure de passation de contrats de travaux
publics, "qualite environnementale des offres"
|
Certificat de Qualité Environnementale (CQE)
|
Délivré lors de travaux similaires par le
ma»tre dÕouvrage ou le ma»tre dÕÏuvre, il
certifie que le contractant a satisfait à ses
obligations environnementales
|
A lÕinstar du « certificat de bonne fin
» qui temoigne de la capacité technique
du soumissionnaire
|
Première page dÕun rapport
dÕactivité environnementale certifié
|
Ce document prouve les capacités de soumissionnaire
à integrer lÕenvironnement dans la gestion de son contrat. Il
comprend les références du contrat auquel il renvoi , le lieu
dÕexécution et le visa du ma»tre dÕÏuvre du
projet
|
A lÕinstar de la première page de contrat
passé qui témoigne de lÕexpérience technique
du soumissionnaire
|
Plan de protection de lÕenvironnement du site (PPES)
ou un engagement au respect de ses obligations environnementales,
daté et signé du soumissionnaire
|
Document décrivant en fonction
des caractéristiques du site et de lÕenvironnement
local les dispositions dÕorganisation et de contrTMle que propose
lÕentreprise pour satisfaire à la
qualité environnementale exigée par le ma»tre
dÕouvrage
|
Le PPES est actuellement exigé en début de
chantier
|
Recenser propositions dÕordre techniques,
organisationnelles de gestion ou de variantes respectueuses de
lÕenvironnement
|
La commission récence dans lÕoffre soumise
à lÕanalyse, toutes les options, variantes (au cas
ou cÕest autorisé), techniques de mise en Ïuvre ,
etc., visant à protéger lÕenvironnement
|
A voir dans la section Ç méthodologie
et organisation du chantierÈ du soumissionnaire
|
Poids (aspects environnementaux) important sur la note
technique globale
|
Accorder aux critères environnementaux un pourcentage
qui va influencer la note de lÕoffre technique
|
Exemple 20% de note totale NTo=(Nex20 + Ntx80)/100
18
|
18 NTo : Note technique totale de
lÕoffre ; Ne : Note obtenue suivant les criteres
environnementaux ; Nt : note technique obtenue pour la
logistique, la qualite du personnel, lÕexperience, etc.
(Suite Tableau 9)
Phase rédaction des contrats de travaux ou de
service
|
Inclure des clauses environnementales dans le cahier des clauses
techniques particulières (CCTP) et le cahier des clauses administratives
particulières (CCAP) qui, sont des documents spécifiques à
chaque chantier
|
Définir des sanctions en cas de manquement aux obligations
environnementales (avertissements, mise en demeure, résiliation,
pénalités financières, etc.)
|
Faire référence à l'ensemble des textes
législatifs et réglementaires environnementaux en vigueur au
Burkina à la date de signature du contrat (normes de rejets, loi sur
l'eau, code forestier, etc.)
|
Le PPES fournit par le contractant dans son offre est
référencé comme engagement contractuel dans le
marchés signés
|
Intégrer des postes de prix environnementaux en lieu et
place des spécifications du genre Ç toute suggestion comprise
È
|
Une caution ou retenue de garantie environnementale : le contrat
peut prévoir une retenue de garantie à effectuer sur chaque
acompte partiel (exemple 1%) à conserver jusqu'à
l'établissement du certificat de qualité environnementale ou une
caution bancaire fournit par l'attributaire équivalent par exemple
à 1% du montant global du contrat
|
Des préalables
|
Intégrer la prise en compte de l'environnement dans la
RGAP (réglementation générale des achats publics) et
revoir le principal critère d'attribution globale de contrat de services
et de travaux publics actuellement en vigueur au Burkina Faso : «
la mieux disante » (rapport qualité/prix) en lieu
et place de « la moins disante »
|
Ma»trise parfaite des enjeux environnementaux liés
aux travaux projetés, se servir des données et recommandations de
l'EIE
|
Garantir la transparence et l'équité des
soumissionnaires (effets discriminatoires à l'égard des
soumissionnaires) en faisant part de ses exigences de qualité
environnementale depuis la publication de l'avis d'appel d'offre
|
4.3 Surveillance et appui à la politique
environnementale des entreprises
Au regard de l'influence que l'entreprise a aujourd'hui sur la
gouvernance de l'humanité, pour réussir la politique de
développement durable, elle est la principale actrice qui doit jouer le
jeu et assumer sa responsabilité sociale et environnementale.
En effet, « lÕentreprise (É) reste
lÕoutil principal de creation de valeur economique et financiere, est
source dÕimpacts directs et indirects (gestion des produits en fin de
vie, travail des enfants, consommation des ressources non renouvelables),
dÕimpacts culturels (changement de comportement par la publicite) et
dÕimpacts politiques (lobbying) et que tout cela conduit à des
problemes sociaux et environnementaux qui sont difficiles à mesurer et
à ma»triser » (Laville, 2007).
C'est pourquoi, nous pensons qu'il faudrait investir davantage
d'efforts pour amener l'entreprise à prendre conscience de ses actes,
s'auto-réformer, s'auto-discipliner, autant pour son propre devenir que
pour celui de l'humanité toute entière.
Autres raisons qui justifient cette thèse, c'est que
faire na»tre la culture de développement durable au niveau de
l'entreprise dispense les Etats d'un système de contrTMle dispendieux,
fait gagner à l'entreprise plus de profits dans l'économie des
facteurs de production, la promotion de son image de marque et contribue au
bien etre social. C'est désormais un impératif pour une
entreprise qui se veut pérenne de s'investir dans la santé et le
bien etre des ses employés et se soucier de l'avenir de son
environnement social et physique.
Pour ce qui est des travaux routiers, le suivi de ces
entreprises doit permettre d'amorcer leur formation et instaurer cette prise de
conscience. A l'instar des débuts du programme d'ajustement du secteur
des transports au Burkina Faso (PASEC-T), oil les contrTMleurs du
Ministère ont eu pour mission, lors des opérations de contrTMle
et de supervision des chantiers, d'assurer la formation et l'accompagnement
du
personnel des PME en matière d'entretien routier afin de
promouvoir l'initiative privée, nous pensons que cette expérience
peut être renouvelée dans le cadre de la gestion environnementale
des chantiers.
Il faudrait alors nommer un coordonnateur environnement au
démarrage de tous les projets d'infrastructures et de chantiers
routiers. Ce dernier, outre sa mission d'assurer le contrôle du plan de
gestion environnementale et social, assurera également la formation du
personnel des entreprises engagées dans les travaux. Et les entreprises
de BTP, de leur part, devraient désigner un responsable environnement
pour le chantier auquel elles ont mission d'exécuter. Ce dernier sera
l'interlocuteur direct du coordonnateur environnement. Plus tard elles devront
chercher à évoluer vers la mise en place de système de
management environnemental autour de leurs activités.
4.4 Prise en compte des aspects sociaux et de
sécurité
4.4.1 Aspects sociaux
Afin d'optimiser la prise en compte des aspects sociaux et de
sécurité pour des infrastructures respectueuses des principes du
développement durable, il convient de :
impliquer les populations affectées par les projets dans
la prise des décisions de conception afin d'optimiser l'appropriation
des infrastructures par ces dernières;
promouvoir la culture d'une bonne gestion et bon usage du bien
public;
instaurer dans l'accompagnement des projets routiers une
politique d'éducation environnementale aux employés des chantiers
et aux populations riveraines, afin de leur inculquer une meilleure gestion de
leur cadre de vie en général;
renforcer les actions de lutte contre la pauvreté par la
conclusion de contrats de sous-traitance entre l'entreprise attributaire et les
populations locales notamment pour le reboisement des emprises à
proximité de leurs lieux d'habitations, cela favorise un sentiment
d'appropriation des plantes et de fierté qui garantissent un bon suivi
et entretien des plantes d'alignement jusqu'à leurs maturations.
4.4.2 Sécurité routière
En vue d'améliorer la sécurité
routière, il faudra réduire autant que possible les points de
conflits et prendre des mesures limitant la pression sur les infrastructures
routières en:
établissant un programme de remplacement progressif de
la plupart des carrefours routiers en "croix" par des carrefours giratoires ou
dénivelés dans les grandes agglomérations et sur les axes
à fort trafic du réseau national;
concevant les nouvelles routes suivant des normes techniques
régulièrement actualisées avec une prise en compte de la
typologie du trafic national (prédominance des engins à deux
roues, trafic automobile en croissance) et surtout en rapport avec son
intégration au réseau communautaire de l'UEMOA, afin de garantir
leurs durabilités ;
instaurant un mécanisme de contrôle de
sécurité des projets neufs avant leur mis en service officiel.
L'ONASER qui vient d'être créé pourra assurer cette
t%oche;
réalisant un audit de sécurité pour les
anciens projets par un inventaire exhaustif des points noirs accompagnés
de mesures correctives;
poursuivant des aménagements pour le contournement des
grandes villes par les poids lourds et la modernisation du réseau
routier national à travers le renforcement technique et
sécuritaire des principaux corridors routiers;
et enfin, en implantant des portiques aux postes de
frontières pour contraindre les usagers à limiter les
surcharges.
4.5 Définition d'indicateurs de suivi du PST
dans une perspective de développement durable
Dans une démarche de développement durable, il
important de définir des paramètres pertinents qui permettront de
suivre l'efficacité des actions menées. En effet, au regard des
propositions ci-dessus, nous proposons quelques indicateurs, dans le Tableau
10, qui permettront de mesurer les performances du PST du Burkina Faso,
notamment en sa "composante B"19, sous l'angle du
développement durable.
Cette ébauche s'inspire des objectifs, cibles et
indicateurs établis par la BAD (annexe 2) pour mesurer l'appui du
secteur des transports à l'atteinte des objectifs de
développement pour le millénaire (ODM). L'an 2000 (début
du programme) est choisi comme point de repère et l'an 2020 est la date
d'échéance, soit deux décennies après le
début du programme.
Les objectifs principaux fixés, pour ce cas du PST du
Burkina Faso, sont (i) l'appui à la politique nationale de
progrès économique et d'éradication de l'extrême
pauvreté et de la faim, (ii) l'assurance de la sécurité
des biens et des personnes à l'intérieur du territoire
burkinabè, (iii) l'appui à la politique nationale de
l'éducation pour tous et l'égalité des sexes, (iv) l'appui
au secteur de la santé (VIH/SIDA et autres maladies) et à la
promotion sociale, (v) la promotion d'un environnement durable et (vi) la
coopération sous-régionale pour le développement.
A l'échéance (2020), le programme devrait permettre
de réduire entres autres le taux des populations rurales n'ayant pas
accès facile à une route praticable en toute
saison (supérieur à 80% en 2000) et de
rendre accessible tous les centres d'éducation, de
formation et de soins, les zones de production, etc.
Il devrait par ailleurs permettre de réduire
l'écart des coüts moyens de transport pratiqués au Burkina
Faso et la moyenne de l'espace UEMOA. En 2001, la contribution du secteur des
transports à l'inflation au Burkina était de 1,8 % contre une
moyenne de 0,7 % pour la zone UEMOA (BCEAO, 2002).
Sur le plan environnemental, d'une part une meilleure
qualité de service, au niveau des infrastructures routières,
devrait permettre d'assurer le fonctionnement normal des véhicules avec
effet immédiat la
19 Volet infrastructures routières
réduction des émissions de polluants (CO2, COV, HC)
et d'autre part le programme devrait tendre vers l'utilisation de technologies
plus respectueuses de l'environnement.
Et enfin, pour appuyer le Burkina à honorer ses
engagements de coopération internationale, le PST devrait garantir le
bon état de service de tous les corridors qui donnent accés
à tous les pays voisins.
Emmanuel YONI - Université Senghor - 2009 Tableau 10
Ebauche de définition d'indicateurs de suivi de la Ç composante B
È du PST dans une perspective de développement durable
Objectif
|
Cible
|
Indicateurs
|
i Appui à la politique nationale, de
progrès économique, d'éradication de l'extrême
pauvreté et de la faim
|
Améliorer l'accès aux intrants, aux
marchés et à l'emploi en réduisant de moitié la
proportion de la population rurale à plus de 2 km d'une
route praticable en toute saison, d'ici 2020
|
Taux d'accroissement des investissements dans les infrastructures
routières
Existence de mécanisme de financement durable (fonds
routierÉ)
Proportion de la population rurale à moins de 2 km d'une
route praticable en toute saison Taux d'accroissement du réseau routier
bitumé
Densité du réseau au 100km2
(km/100km2)
Taux de couverture en construction et en entretien de pistes
rurales
Proportion de pistes rurales en bon état de
praticabilité à compter du moi de janvier
Taux d'augmentation de la productivité agricole et des
activités économiques
Taux d'augmentation de l'accès à l'emploi et
génération de revenus liés aux travaux de construction,
d'entretien et d'exploitation des routes et pistes rurales
|
Réduire de 50 % l'écart des coUts moyens
de transport pratiqués au Burkina Faso et la moyenne de l'espace
UEMOA
|
Taux de réduction des tarifs de transport interurbain
(passager kilomètre)
Densité du réseau routier pour 1000 habitants
(km/1000 hbts)
Taux de réduction des coUts unitaires de transport de
marchandises et autres biens (tonne kilométrique) % de routes en terre
et bitumées en bon état
Taux de réduction du temps moyen de parcourt
interurbain
Taux d'exécution des programmes et budgets annuels des
travaux d'infrastructures routières
|
ii Assurer la sécurité des biens et
des personnes à l'intérieur du
territoire burkinabè
|
Réduire de moitié l'insécurité sur
les axes routiers
|
Nombre de points noirs sur le réseau routier national
(nombre/100 km)
% du réseau bénéficiant des travaux
d'amélioration de la visibilité (débroussaillage des
emprises) Proportion du réseau dont la signalisation est jugé
satisfaisante par les usagers
% du réseau dont l'état de praticabilité
estjugé satisfaisant ou bon
Taux de réduction des ouvrages d'arts cédant tous
les cinq (5) ans à compter de l'an 2000
Taux de réduction du nombre de routes coupées par
les eaux liées à des défaillances de chaussée Taux
de réduction des accidents de la route à partir de l'an 2000
Temps moyen de réaction des services d'entretien en cas de
situation d'urgence (route coupée)
|
Diminuer de moitié le taux d'accidents mortels de
la route d'ici à 2020
|
Taux d'accidents mortels liés à l'état du
réseau routier (par million de véhicules - km)
|
iii Appui à la politique nationale
d'éducation pour tous et égalité des sexes
|
Améliorer les conditions d'accès (temps, confort
de voyage) au centres de d'éducation et de
formation (écoles en milieu rural, centres
d'enseignement supérieur, etc.) au profit du
personnel d'encadrement et des apprenants et permettre de suivre des
enseignements et des formations de qualité en toute
sécurité
|
% d'écoles et de centre de formation d'accès facile
aux ruraux et aux habitants des centres urbains % des personnes pour qui les
aspects suivants constituent une contrainte éducative:
- coOt d'accès
- temps de parcourt
- mauvaise qualité des services éducatifs
- problème de sécurité
- manque de possibilités d'accès aux
véhicules affectés aux transports en commun
|
Tableau 9 (suite)
Objectif
|
Cible
|
Indicateurs
|
iv Appui au secteur de la sante (VIH/SIDA et
autres maladies) et à la promotion sociale
|
Améliorer la desserte rurale et la
mobilité interurbaine pour assurer une meilleure communication et
le bon fonctionnement des centres de santé et de promotion sociale
(CSPS) en milieu rural et leurs accès aux grands
centres médicaux urbains (CHR) d'ici 2020
|
% de centres de santé et promotion sociale biens desservis
en milieu rural
% des personnes pour qui les aspects suivants constituent une
contrainte sanitaire : - distance
- coût d'accès au centre de soins
- temps de parcourt
- mauvaise qualité des services de santé
- problème de sécurité
- difficultés d'accès pour les ambulances et les
véhicules de secours
- manque de possibilités d'accès aux
véhicules affectés aux transports en commun % d'urgences ou les
patients n'ont pas accès à des soins à temps :
- femmes enceintes ou venant d'accoucher
- enfants de moins de cinq ans
|
Réduire les risques de contamination et
de propagation du VIH/SIDA pendant l'exécution des projets
routiers
|
Prévalence du VIH/SIDA parmi le personnel employé
dans les chantiers (public et privé) % des chantiers ou des actions de
sensibilisation sur les IST-VIH/SIDA sont menées
|
v Environnement durable
|
Préconiser la viabilité environnementale de
toutes les opérations de construction, d'entretien
des infrastructures routières
|
% des projets d'infrastructures faisant l'objet d'étude
d'impact environnemental et bénéficiant d'un avis de
conformité environnementale avant leurs exécutions
Existence de mécanismes institutionnels et
réglementaires fonctionnels de suivi des impacts environnementaux
% des projets ou les plans de gestion environnementale et sociale
ont été exécutés à 100%
|
Adopter des technologies propres d'ici 2020
|
Existence de mécanismes d'innovations technologiques
respectueuses de l'environnement Nombre de projets ayant fait appel à
des technologies propres (bitumes vert)
|
vi Cooperation sous-regionale pour le
developpement
|
Réduire de moitié le coot des transports vers
les autres pays voisins et combler les liens manquants des routes
s'ouvrant sur les frontières d'ici à 2020
|
Taux de couverture en routes bitumées des
différents axes d'entrée dans les autres pays voisins Temps moyen
de rétablissement de la circulation en cas de coupure d'une route de
transit international Taux de réduction des coûts de transport
vers les autres pays voisins
% des villes burkinabè ayant un accès facile
à la ville la plus proche du pays voisin
|
Harmoniser la politique du transport routier avec celle de
l'UEMOA
|
Existence d'une stratégie de promotion des infrastructures
routières en concordance avec celle de l'UEMOA
|
CONCLUSION
A l'aube du 21ème siècle, la question
du développement durable s'accouple à tous les domaines
d'activités humaines et bien sür celui du secteur des
transports.
Parmi les outils nécessaires à la prise en
compte des principes du développement durable, l'étude d'impact
sur l'environnement, qui intervient dans la conception des programmes et
projets de transport, peut jouer un rôle capital.
En effet, par quelles stratégies parviendrons-nous
à la construction de routes respectueuses de ces principes et en quoi
cet outil peut être utile à ce sujet dans les pays en voie de
développement de façon général et
particulièrement au Burkina Faso?
La démarche développement durable dans la
construction routière repose essentiellement sur la prise en compte des
aspects environnementaux. En effet, construire une route durable doit se baser
sur une technologie viable à laquelle on associe l'équité
sociale, la rentabilité économique et enfin
l'intégrité écologique au profit des
générations futures. Dans le contexte des pays du sud surtout, il
est impératif de prendre en compte cette solidarité
intergénérationnelle. Dans la mesure oü le financement des
projets de développement est assuré par des prêts payables
en moyenne sur plusieurs années, il faut donc au minimum assurer les
conditions d'existence de ces générations qui vont payer nos
dettes.
Pour se faire, les mesures d'ordre techniques et
règlementaires doivent être renforcées en matière de
gestion des projets et d'exploitation des infrastructures routières.
Notamment dans tout le processus de planification, d'attribution des contrats
et de contrôle des travaux.
Par ailleurs, les études qui consacrent les projets
doivent être assurées de leur crédibilité avant la
prise de décision. Il est souvent nécessaire de limiter les
linéaires des projets aux ressources budgétaires permettant ainsi
de réaliser des produits performants et durables par le respect des
règles modernes de construction routières et de
sécurité, l'utilisation de matériaux de qualité et
l'assurance d'un contrôle de qualité. Les biotechnologies,
actuellement en développement, méritent d'ores et
déjà de faire l'objet d'expérimentions et de vulgarisation
pour celles déjà concluantes.
De façon générale, des efforts doivent
être entrepris dans le cadre global de l'espace UEMOA pour la mise en
place de centres de formation d'excellence et de recherches scientifiques et
technique en BTP en vue de concevoir des règles de construction
adaptées aux conditions techniques et socio- économ iq ues de la
zone.
Il y a aussi lieu de sensibiliser les entreprises sur leur
responsabilité sociale et environnementale pendant les travaux et les
ma»tres d'ouvrage devraient davantage mettre en oeuvre des moyens pour
faire respecter toutes les mesures d'atténuations
préconisées par les rapports d'études d'impact
environnemental et social. C'est une condition sine qua non à l'atteinte
des objectifs de construction de routes respectueuses des principes du
développement durable. Car il faut impliquer fortement ces
principaux acteurs du terrain qui, le plus souvent, sont mal
informés notamment sur les questions environnementales. A cela, il faut
ajouter la nécessiter d'impliquer les populations riveraines, avant,
pendant et après les travaux, les sensibiliser sur leur rôle dans
le contrôle et le suivi à long termes des impacts du projet.
Comme limites à cette étude, notre analyse
environnementale des travaux de la RN27 manque de données
chiffrées (données physico-chimiques, inventaires, etc.) dont la
disponibilité permettrait de faire une analyse plus réaliste des
changements intervenus. En perspectives, dans un cadre plus formel, la mise en
place d'un programme de suivi environnemental, au niveau du département
en charge des infrastructures, permettrait de relever ce handicap et faire un
état plus objectif et exhaustif de la situation. Pour notre étude
expérimentale sur le vétiver, qui n'a pas permis de tirer des
conclusions finales pour le moment sur la faisabilité de la technologie,
elle fera l'objet d'un suivi et d'implantation en divers sites
expérimentaux (autres régions du pays, autres types de
protections, changement de mode opératoire, etc.) sur une période
d'au moins trois ans et si les résultats s'avèrent concluants
pour le Burkina Faso, la technologie pourra être enseignée et
intégrée aux techniques de construction et d'entretien routiers
dans tout le pays.
Quand aux études d'impacts sur l'environnement (EIE),
leur forme actuelle répond à un simple principe de
conformité réglementaire dont l'efficacité reste
lacunaire. Il y a toutefois lieu de se réjouir du fait qu'elle tend
à se généraliser à tous les secteurs
d'investissements, mais il convient qu'il reste des efforts à consentir
en Afrique pour Ç faire des évaluations environnementales un
véritable outil technique, social et économique d'analyse et de
suivi des impacts et des risques. Suivi technique pour fournir au
décideur la connaissance des mécanismes d'impact et des
ressources à protéger en priorité. Suivi social pour mieux
conna»tre le futur impact local et établir un consensus des parties
prenantes. Et enfin suivi économique pour réaliser l'optimum
entre bénéfices et coUts du projet È (Mercier et
Bekhechi, 2003).
En outre, l'EIE devrait évoluer vers une harmonisation
générale à travers les différents pays et bailleurs
de fonds, ce qui faciliterait son appropriation par les usagers (consultants et
ma»tres d'ouvrages), par les exécutants (entreprises) et ferait
gagner en efficacité. Enfin, du fait de ses limites dans le temps et
dans l'espace, il faudra donner davantage priorité aux
évaluations environnementales stratégiques des programmes et
plans qui, eux, peuvent aller plus loin dans le temps et dans l'espace
territoriale et couvrir également plusieurs domaines
d'investissements.
Références bibliographiques
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www.vetiver.org/_TVN_slope.fr
consulté le 26 avril 2008.
Vetiver network international.
http://www.vetiver.org,
consulté le 26 avril 2008.
Liste des illustrations
Figure 1 Perception du système routier (Source : URF,
2004) 10
Figure 2 Le réseau routier national du Burkina Faso
(source : DGR, 2006) 20
Figure 3 Situation géographique du projet (source : DGR,
juillet 2008) 29
Figure 4 Site d'orpaillage au PK45 32
Figure 5 Centrale - concassage de Yéguéresso 32
Figure 6 Technique de protection des talus routier par le
vétiver 42
Figure 7 Exécution des sillons 43
Figure 8 Mise en plants sur talus préparé 43
Figure 9 Plants de vétiver RN22 juste après
repiquage 43
Figure 10 Opération d'arrosage juste après
repiquage 43
Figure 11 Reprise à 14 jours d'âge 44
Figure 12 Vue rapprochée 44
Figure 13 Etat dÕevolution des plants à 65 jours
dÕ%oge 45
Figure 14 Etat des plants apres arrot des pluies 45
Liste des tableaux
Tableau 1 Les Objectifs de développement du
millénaire (
www.cidse.org, le 17 juillet 2008)
11
Tableau 2 Axes strategiques du PST -2 (
http://www.mith.gov.bf/siteMith/projets/PST
-2.html , le 02 /07/08) 21
Tableau 3 Programme du PST années 2008-2012 (MID/ DEP,
novembre 2007) 24
Tableau 4 Classification du réseau routier burkinaba
(MITH, 2005) 26
Tableau 5 Matrice des interactions activités projet
/composantes du milieu (Adaptation MID, 2006) 33
Tableau 6 Analyse environn ementale du projet de bitumage de la
RN27 (Yéguéresso -Diébougou) 34-35
Tableau 7 Quelques caracteristiques techniques du vétiver (
www.vetiver.org , le 26 avril 2008)
41
Tableau 8 Estimation du coût dÕapplication du
vétiver en technique routière sur la RN22 45
Tableau 9 Quelques critares de prise en compte de
lÕenvironn ement dans lÕévaluation des offres et
lÕétablissement des contrats de travaux et de contrTMle de
projets dÕinfrastructures (source : lÕauteur) 52-53
Tableau 10 Ebauche de definition dÕindicateu rs de suivi
de la « composante B » du PST dans une perspective de
développement durable 57-58
ANNEXES
ANNEXE 1 : Tableau de caractérisation et
d'évaluation des impacts de projet routier (MID, 2006)
Composante du milieu
|
Activités sources d'impact
|
Impact
|
Période
|
Paramètre de caractérisation
|
Impact absolu
|
ponderation
|
Importance relative
|
Nature
|
interaction
|
portee
|
duree
|
intensite
|
occurrence
|
reversibilite
|
Sols
|
Installation du chantier
|
Occupation du sol par les installations
|
Travaux et exploitation
|
N
|
D
|
Po
|
Ct
|
M
|
Ce
|
Re
|
Mo
|
-
|
Mo
|
Débroussaillage abattage
|
Erosion du sol
|
Travaux
|
N
|
I
|
Po
|
Mt
|
M
|
Ce
|
Ir
|
Mo
|
-
|
Mo
|
Exploitation des emprunts existants et nouveaux /pistes de
servitude
|
Erosion du sol
|
Travaux
|
N
|
D
|
Po
|
Mt
|
M
|
Ce
|
Ir
|
Mo
|
-
|
Mo
|
Création de fossés de drainage
|
Erosion des fossés
|
Travaux et exploitation
|
N
|
I
|
Po
|
Mt
|
M
|
Ce
|
Ir
|
Mo
|
-
|
Mo
|
Entretien du matériel, vidange, approvisionnement
|
Pollution du sol par les hydrocarbures et huiles
usagées
|
Travaux et exploitation
|
N
|
D
|
Po
|
Ct
|
F
|
Pr
|
Re
|
Mi
|
-
|
Mi
|
Circulation des engins de TP et camions de ravitaillement
|
Tassement du sol dans les
emprunts, déviation et pistes de servitude
|
Travaux
|
N
|
D
|
Po Lo
|
Ct
|
M
|
Ce
|
Re
|
Mi
|
-
|
Mi
|
Air
|
Travaux pour compactage sur tronçons et des
déviations
|
Envols de poussière
|
Travaux
|
P
|
I
|
Po
|
Ct
|
M
|
Ce
|
Re
|
Mi
|
-
|
Mi
|
Transport de matériel et d'engins
|
Pollution de l'air (poussière et CO2) nuisance sonore
|
Travaux et exploitation
|
N
|
I
|
Lo
|
Mt
|
M
|
Ce
|
Re
|
Mo
|
-
|
Mo
|
Utilisation eau pour compactage
|
Diminution de la quantité des ressources en eau
|
Travaux
|
N
|
D
|
Lo
|
Mt
|
Mo
|
Pr
|
Re
|
Mo
|
ins
|
Mo
|
Travaux de bétonnières
|
Envols de poussière et bruit
|
Travaux
|
N
|
D
|
Lo
|
Ct
|
F
|
Ce
|
Re
|
Mi
|
ins
|
Mi
|
Entretien de matériel, vidange, approvisionnement en
carburant
|
Envols de particules volatiles et d'aérosols et odeurs
|
Travaux
|
M
|
I
|
Lo
|
Ct
|
F
|
Pr
|
Re
|
MI
|
ins
|
Mo
|
Présence des tronçons chaussée et
présence des infrastructures
|
Envols de poussière pollution de l'air (SOx et CO2)
nuisance sonore
|
Après Travaux
|
P
|
D
|
Lo
|
Ct
|
M
|
Ce
|
Re
|
Mo
|
ips
|
Ma
|
Annexe 1 (suite 1)
Eau
|
Installation chantier
|
Diminution de l'eau et /ou d'altération de la
qualité de l'eau
|
Pendant l'installation et les travaux
|
N
|
D
|
Po
|
Ct
|
F
|
Ce
|
Re
|
Mo
|
ins
|
Ma
|
Débroussaillage et abattage des arbres (surtout pour les
tronçons neufs)
|
Risques d'altération de la qualité de l'eau de
surface et érosion
|
travaux
|
N
|
D
|
Po
|
Ct
|
M
|
Ce
|
Ir
|
Ma
|
ins
|
Ma
|
Utilisation eau pour compactage et arrosage des pistes
|
Diminution de l'eau et/ou d'altération de la
qualité de l'eau des cours d'eau
|
travaux
|
N
|
I
|
Po
|
Ct
|
F
|
Ce
|
Ir
|
Mi
|
-
|
Mi
|
Exploitation des emprunts existants et nouveaux /voies
d'accès
|
Risques d'altération de la qualité de l'eau de
surface
|
travaux
|
N
|
D
|
Po
|
Mt
|
M
|
Ce
|
Ir
|
Mo
|
-
|
Mo
|
Création de fossés de drainage
|
Risques d'altération de la qualité de l'eau de
surface
|
Travaux et exploitation
|
N
|
I
|
Po
|
Mt
|
M
|
Ce
|
Ir
|
Mo
|
-
|
Mo
|
Entretien du matériel, vidange, approvisionnement en
carburant
|
Risque de pollution des eaux de surface par les hydrocarbures et
huiles usagées qui seront entra»nés par ruissellement
|
Travaux
|
N
|
D
|
Po
|
Ct
|
F
|
Pr
|
Re
|
Mi
|
-
|
Mi
|
Circulation des engins de TP et des camions de ravitaillement
|
Tassement du sol dans les
emprunts, déviations et des pistes de servitudes
|
Travaux
|
N
|
D
|
Po Lo
|
Ct
|
M
|
Ce
|
Re
|
Mi
|
-
|
Mi
|
Vegetation
|
Présence d'eau de drainage dans les micros
dépressions
|
Favorise la restauration du couvert végétal
|
Exploitation
|
P
|
I
|
Lo
|
Mt
|
M
|
Ce
|
Ir
|
Mo
|
Va
|
Mo
|
Défrichage/abatage ouverture d'emprunts déviation,
installation de chantier
|
Destruction de la végétation
|
Travaux
|
N
|
D
|
Po
|
Mt
|
M
|
Ce
|
Ir
|
Mo
|
ins
|
Ma
|
Annexe 1 (suite 2)
Faune
|
Fonctionnement des engins, présence de main
d'Ïuvre
|
Pression sur la faune
|
Travaux et entretien
|
N
|
I
|
Lo
|
Ct
|
F
|
Ce
|
Re
|
MI
|
Loi
|
MI
|
Sélection des espèces végétales
|
La présence de l'eau dans les dépressions, au droit
des ouvrages entra»ne une sélection des espèces
végétales aquatiques
|
Présence des
ouvrages de franchissement et d'assainissement
|
N
|
I
|
Po
|
M
|
F
|
Ce
|
Ir
|
Mi
|
|
Mi
|
Culture et elevage
|
Défrichage
|
Fragmentation et modification des habitats
|
Travaux
Présence des infrastructures
|
N
|
I
|
Po
|
M
|
F
|
Ce
|
Ir
|
Mi
|
|
Mi
|
Utilisation des tronçons de routes et des pistes
|
Risque d'accidents (animaux, hommes)
|
Travaux et exploitation
|
N
|
D
|
Po
|
Mt
|
M
|
Pr
|
Ir
|
Mo
|
|
MO
|
Exploitation des emprunts, accès Installation des
chantiers
|
Perte de terres cultivables, Difficulté d'accès
|
Travaux
|
N
|
I
|
Po
|
Mt
|
F
|
Ce
|
Re
|
Mi
|
|
Mi
|
Présence des tronçons de routes et des pistes
|
Amélioration de l'écoulement des produits
|
Travaux et exploitation
|
P
|
D
|
Lo
|
Mt
|
M
|
Ce
|
Ir
|
Ma
|
Va
|
Ma
|
Annexe 1 (suite et fin)
Population et mode de vie
|
Abattages d'arbres, dépôts de matériaux sur
la chaussée, transport de matériaux et
mouvement des engins
|
Risque d'accidents
Emplois générés et amélioration de
revenus
|
Travaux
|
N
|
D
|
Po
|
Ct
|
M
|
Pr
|
Ir
|
Mo
|
|
Mo
|
Exploitation des emprunts, pistes de servitude et
déviations
|
Modification du paysage des zones d'emprunts et des zones de
pistes
|
Travaux
|
N
|
D
|
Po
|
Mt
|
F
|
Ce
|
Re
|
Mi
|
|
Mi
|
Recrutement des ouvriers locaux
|
Création d'emplois locaux
|
Travaux
|
P
|
D
|
Lo
|
Ct
|
M
|
Ce
|
Re
|
Mi
|
ips
|
Lo
|
Création plate forme de route et déviation
|
Conflits sociaux: destruction des habitats
|
Travaux
|
N
|
D/I
|
Po/Lo
|
Mt
|
F
|
Ce
|
Re
|
Mi
|
|
Mi
|
Présence de la main d'Ïuvre / usagers
|
Amélioration des revenus des usagers et de populations
riveraines
|
Travaux et exploitation
|
P
|
I
|
Lo
|
Mt
|
H
|
Ce
|
Re
|
Mo
|
ips
|
Ma
|
Présence de la main d'Ïuvre / usagers
|
Propagation des IST et SIDA et autres épidémies
|
|
N
|
I
|
Rg
|
Mt
|
F
|
Pr
|
Ir
|
Mo
|
ins
|
Mo
|
Travaux et exploitation des tronçons
|
Accidents
|
Travaux et exploitation
|
N
|
D
|
Lo
|
Mt
|
M
|
Pr
|
Ir
|
Mo
|
-
|
Mo
|
Amélioration de la chaussée sur les
tronçons
|
Facilité d'accès
des échanges, aux infrastructures sociales, etc.
|
Après travaux
|
P
|
D
|
Rg
|
Mt
|
M
|
Ce
|
Ir
|
Mo
|
ips
|
Ma
|
Légende:
Nature de l'impact
|
Interaction
|
Portée
|
Durée
|
Intensité
|
Importance absolue
|
Eléments de pondération
|
Importance relative
|
Réversibilité
|
Occurrence
|
Négatif= N Positif= P
|
Direct= D Indirect= I
|
Ponctuel=Po Local=Lo
Régional=Rg
|
Court terme=Ct Moyen
terme=Mt Long terme=Lt
|
Faible=F Moyenne=M
Haute=H
|
Majeur=Ma Moyenne=Mo
Mineure=Mi
|
Valorisé par les populations= Va
Protégé par la loi=Loi
Impact très négatif sur les valeurs
sociales=ins Impact très positif sur les valeurs
sociales=ips
|
Majeur=Ma Moyenne=Mo
Mineure=Mi
|
Réversible= Re Irréversible=
Ir
|
Probable= Pr Certaine=
Ce
|
ANNEXE 2 : Cibles et indicateurs pour le secteur des
transports dans le cadre des objectifs de développement pour le
millénaire (ODM) (Ba, 2006)
Objectifs
|
Cibles
|
Indicateurs
|
ODM 1 Éradication
de l'extrême pauvreté et de la faim
|
Améliorer l'accès aux intrants, aux
marchés età l'emploi en réduisant de moitié la
proportion de la population rurale à plus de 2 km d'une route
praticable en toute saison
|
Proportion de la population rurale à moins de 2 km d'une
route praticable en toute saison Taux de réduction du temps passé
aux déplacements et du temps de rotation des véhicules Taux
d'augmentation de la productivité agricole et des activités
économiques
Taux d'augmentation de l'accès à l'emploi et
générat ion de revenus des activités liées au
transport
|
Réduire de 50 % l'écart des coUts moyens de
transport entre l'Asie et l'Afrique
|
Taux de réduction des tarifs de transport (passager
kilomètre)
Taux de réduction des coUts unitaires de transport de fret
(t onne kilométrique)
Niveau de dépense dans les transports
considéré comme acceptable par les pauvres vivants en milieu
urbain ou rural
Taux de croissance des moyens intermédiaires de transport
(MIT)
Existence de mécanismes de financement durables (fonds
routierÉ)
Nombre de routes en bon état et en état
satisfaisant
Taux de croissance de l'emploi et des revenus
générés par le transport
|
ODM 2 + 3 Éducation pour tous et
égalité des sexes
|
Amélioration de la desserte rurale et de la
mobilité urbaine pour que le temps imparti au transport soit moins un
obstacle à l'éducation des enfants et leur permette de suivre
un enseignement de qualité et en toute sécurité
|
% d'écoles d'accès fiable
% de ménages pour qui les aspects suivants constituent une
contrainte éducative: Manque de temps consacré à
l'éducation des filles
Problème (coOt) d'accès
Mauvaise qualité des services éducatifs
Problème de sécurité
|
ODM 4 + 5 Moralité infantile et
santé maternelle
|
Amélioration de la desserte rurale et de la
mobilité urbaine pour assurer un approvisionnement fiable des centres
médicaux et des tarifs de transport abordables à tous les
ménages et enfin, pour permettre des dispensaires mobiles d'un bon
rapport qualité prix
|
% de centres médicaux biens desservis en milieu rural
% de ménages pour qui les aspects suivants créent
des problèmes d'accès aux services de santé Distance
CoOt / difficulté de déplacement
Mauvaise qualité des services de santé
Prix unitaire d'immunisation / habitant
Prix unitaire / couverture des services ambulants / habitant
|
Amélioration des services d'urgence dans les
communautés rurales gr%oce à des équipements de
communication au sein des communautés reliées à des
services de transport de meilleure qualité
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% d'urgences oü les patients n'ont pas accès à
des soins à temps : Mères enceintes ou venant d'accoucher
Enfants de moins de cinq ans
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Annexe 2 (suite)
Objectifs
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Cibles
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Indicateurs
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ODM 6 VIH/SIDA, paludisme et autres
maladies
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Assurer que le secteur des transports ne soit plus un agent
de transmission du VIH/SIDA
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Prévalence du VIH/SIDA parmi les ouvriers employés
dans le secteur des transports (public et privé) Taux de
prévalence du VIH dans les communautés affectées par le
transport
Coordination des actions menées entre les pays pour lutter
contre la transmission du VIH dans le secteur des transports
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Diminuer de moitié le taux d'accidents mortels de la
route d'ici à 2015
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Taux d'accidents mortels (par million de véhicules -
km)
Nombre de pays ayantadopté une stratégie de
sécurité de la route
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ODM 7 Environnement durable
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Réduire de moitié le nombre de résidents
urbains pour qui la mobilité devient un problème
d'accès à l'emploi et aux services
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% de ménages (dans les diverses conditions urbaines de
vie) pour qui les coUts et la durée de transport créent de graves
problèmes d'emploi
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% de ménages pour qui le manque de desserte empêche
l'accès aux services de base
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Préconiser la viabilité environnementale de
toutes les opérations de transport et les programmes de
développement
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Impact environnemental reconnu dans les audits menés sur
les programmes
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Éliminer l'essence au plomb d'ici à 2010
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Nombre de pays oü la vente de l'essence au plomb est
interdite
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ODM 8 Partenariat mondial pour
le développement
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Réduire de moitié le coOt des transports dans les
pays enclavés et améliorer leur accès aux
marchés mondiaux, combler les liens manquants des routes
transafricaines et assurer l'entretien des corridors régionaux
existants d'ici à 2015
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Réduction du nombre de liens manquants des routes
transafricaines et des corridors de transit Taux de réduction des coOts
de transport dans les pays enclavés
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Éliminer toutes les barrières de transport non
physiques qui allongent la durée des voyages, les délais de
dédouanement et de passage à la frontière d'ici
à 2015
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Proportion de pays oü le nombre de points de contrôle
le long des principaux corridors de transit est inférieur à 3
(entre le port et la frontière du pays enclavé)
Proportion de pays qui ont ramené le temps de passage
à la frontière à la durée moyenne de l'OCDE
Proportion de pays qui ont ramené les délais de
dédouanement portuaire à la durée moyenne de l'OCDE
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Harmoniser les limites de la charge à l'essieu et des
normes techniques routières d'ici à 2015 dans les CER
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Proportion de CER oü les limites de charge à l'essieu
sont harmonisées Proportion de CER oü les normes techniques pour
les véhicules sont harmonisées Proportion de CER oü les
normes de construction routière sont harmonisées
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Améliorer les services de transport aérien,
réduire les tarifs et faciliter le flux des marchandises et la
prestation des services dans tous les pays africains d'ici à 2015
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Augmentation du nombre de nouvelles connexions interafricaines
Augmentation du nombre de produits et de leur volume
acheminé par voie aérienne Taux de réduction des tarifs
aériens
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