B- LES MESURES DE SECURISATION DE CREDITS
Les expériences des chercheurs en médecine
montre toujours qu'après avoir détecté une maladie, il
faudra trouver des actions curatives d'où l'importance de cette
portion.
1)- les signaux classiques d'alerte
Ce sont généralement les signaux de structure.
lors d'une relation de prêt, l'observation des signaux doit permettre au
prêteur d'en savoir plus sur les opérations
réalisées, des financements déjà obtenus, des
résultats précédemment dégagés, et la
description des moyens d'exploitation mis en oeuvre. L'observation de la
structure doit être envisagée sur plusieurs plans à
savoir :
· l'analyse du bilan ou de la structure
financière
Il permet de comparer les investissements au sens large
(immobilisations, variation du fonds de roulement d'exploitation, et des
ressources qui les financent : ressources durables, autofinancement,
dettes financières, concours bancaires courants). Ils sont
généralement analysés sous forme de ratios.
· l'apport personnel en capital dans
l'affaire : lorsque l'emprunteur évolue dans le secteur
informel, une observation doit être faite sur son apport personnel dans
l'affaire (autofinancement), afin de voir le degré d'engagement du
promoteur. Par ailleurs le financement des projets de bonne qualité est
possible si le transfert des informations a lieu entre les parties
contractantes de la relation de crédit. les préférences
des emprunteurs n'étant pas spécifiés, les prêteurs
devraient retenir une incertitude sur la valeur des projets.
· Le calcul de certains ratios :
à l'instar du ratio d'autonomie financière de l'affaire qui
permet de mesurer la capacité de l'entreprise à s'endetter, il
s'exprime par le niveau des cash flows actualisés, il est le solde des
flux de trésorerie entrées et sorties. Ce ratio est à
suivre régulièrement afin à mesurer la dépendance
financière extérieure. Plus ce ratio est élevé,
plus faible est l'endettement total relatif et donc meilleure est la
possibilité de recours à des dettes extérieures. le
prêteur observera que ce ratio est en permanence supérieur
à 1
Fonds propres/ DLMT supérieur à 1
· L'analyse de l'environnement conjoncturel de
l'affaire : dans chaque environnement où évolue une
entreprise ou un particulier engagé dans une affaire, la moindre
fluctuation est susceptible d'influencer cette dernière. il est donc
important de déceler l'impact de l'environnement sur l'affaire. ce
signal généralement perçu de l'environnement dans lequel
évolue l'emprunteur est très significatif pour le prêteur
dans une relation de prêt. L'insolvabilité de l'emprunteur peut
découler des facteurs issus de la situation politique et
économique du pays où celui-ci exerce. outre des
événements catastrophiques de type d'inondations ou tremblements
de terre. La conjoncture d'un secteur d'activité économique peut
être liée à l'insolvabilité d'emprunteur.
· L'analyse de la position de l'entreprise dans
le secteur : nous savons bien que la position d'une unité
économique a un impact sur ses richesses, pour cela doit chercher
à savoir si elle est leader, challenger ou suiveur.
· L'analyse du secteur
d'activité : nous savons bien que même en
période de crise, tous les secteurs de l'économie ne sont pas
frappés de la même façon. il faut analyser le comportement
des principaux secteurs économiques afin d'identifier ceux qui
présentent le moins de risque. le prêteur doit se prémunir,
en observant de façon sérieuse l'environnement sectoriel de
l'emprunteur en mettant en place un fichier de l'état de santé de
chaque secteur, le rang de chaque entreprise, les forces et faiblesses du
secteur
· L'analyse de l'utilisation du
crédit : les établissements de crédits
financent des projets ayant des objets précis. Ils doivent
déterminer les cycles de financement et des programmes de
décaissement en conséquence. Suite à de nombreux
détournement d'objet de financement par les prêteurs, les
établissements de crédits doivent vérifier le niveau des
travaux financiers, la qualité du bien (périssable ou non), payer
directement le prestataire ou le fournisseur de leurs clients, définir
les conditions de poursuite du financement
· L'analyse de la qualité du
client : elle se fait par le regard sur les mouvements en compte
(si la grande partie de son chiffre d'affaire est versée dans
l'établissement), la qualité de la signature
· L'analyse de tous les documents financiers
entrant dans son business plan à l'instar de : le bilan,
le compte de résultat, le plan de financement, le plan de
trésorerie, le plan d'investissement, le plan d'amortissement, etc.
· L'analyse détaillée de
l'entreprise : une fois les particularités
détectées, elles doivent être expliquées par
l'analyste. C'est ainsi que ces explications vont au delà de l'aspect
financier pour toucher l'aspect économique. Elles devront montrer que le
premier jugement est partiellement erroné et mérite d'être
nuancé sur tel aspect ou tel autre. ce sont en effet des détails
qui comptent beaucoup dans la décision finale.
· La ventilation entre
« exploitation »
et « exceptionnel » : on appelle
éléments exceptionnels ou extraordinaires, ceux ne provenant pas
de la gestion courante (dotations ou reprises d'amortissements
dérogatoires et autres provisions réglementées, plus ou
moins value de cessions d'immobilisations). Mais, les éléments
extraordinaires nés de l'exploitation courante (pertes sur
créances clients, indemnités de licenciement, provisions sur
créances clients, charges de restructuration) peuvent selon les
entreprises être classés parmi les comptes d'exploitation et les
comptes de résultat exceptionnel
· La valorisation des stocks et
encours : sans rentrer dans les détails de la
comptabilité, nous noterons que les méthodes de valorisation des
stocks et encours peuvent influencer le résultat final (le minorer ou le
surévaluer) et tout dépend du choix du chef d'entreprise à
chaque étape de la procédure comptable.
· L'activation des charges : elle
consiste à transférer des charges du compte de résultat
à l'actif du bilan. Elle a pour effet de majorer du même montant
le résultat
· Un contrôle de vraisemblable (l'examen du
compte de résultat) : lorsque les renseignements sur
l'entreprise ne sont pas suffisamment détaillés, l'examen du
résultat fiscal permet, dans une certaine mesure de se faire une
idée sur les distorsions qui peuvent exister entre le résultat
comptable et la réalité économique et
financière.
· Le regard des comptes de
régularisation : il permet de rattacher à
l'exercice les produits et les charges courus mais non comptabilisés, et
à l'inverse de corriger le résultat des produits et charges
comptabilisés, mais imputables en fait à d'autres exercices.
· L'analyse du couple produit
marché : chaque entreprise propose à son
marché des produits ou des services, qu'elle soit industrielle ou
commerciale. Ses performances dépendent de la qualité ou la
quantité des produits ou prestations offerts d'une part et de la demande
effective qui existe sur le marché d'autre part. Analyser le couple
produit marché revient globalement à examiner les points
suivants : positionnement du produit ou service sur le marché par
rapport aux produits des concurrents, le processus de fabrication, les sources
d'approvisionnement et le degré de dépendance vis-à-vis
des fournisseurs, le circuit de distribution et la dépendance
vis-à-vis de certains clients.
· La mesure de l'activité :
le chiffre d'affaires hors taxes HT en unités monétaires,
c'est-à-dire le résultat du produit entre les quantités
vendues et le prix unitaire. une analyse dynamique de son évolution sur
la période doit se conjuguer à celle de sa ventilation entre sa
nature (production et /ou négoce) et la zone de commercialisation
(vente locale ou à l'exportation). Son évolution dans le temps
correspond -elle à un effet prix ou quantité ?
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