4.1.2. Inventaire des variables
Les procédures adoptées pour les notations de
différentes variables consistent à faire correspondre un chiffre
à chacune des céréales concernées par
l'étude (voir tableau ci-dessous). La série de prix moyen de
chaque céréale de la principale agglomération d'un pays
quelconque de l'UEMOA sera notée en faisant suivre les deux
premières lettres du nom du pays par le chiffre correspondant à
la céréale. Par exemple la série de prix moyen de sorgho
du Sénégal sera notée SE5, celle de prix moyen du mil de
la Côte d'Ivoire CO2 et celle du maïs du Bénin BE1. L' indice
des coûts de transport de chaque pays sera noté en faisant
précéder les deux premières lettres du nom du pays par un
T. Par exemple, la série des indices des coûts de transport du
Niger sera notée TNI. La série du prix international du riz sera
simplement notée COURS.
Céréale
|
Maïs
|
Mil
|
Riz importé
|
Riz local
|
Sorgho
|
Chiffe correspondant
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Par ailleurs, les variables binaires suivantes seront
utilisées:
- IVOIRIENNE pour capter l'incidence de la crise
ivoirienne
- CONVERGE et STABILITE pour évaluer respectivement
l'impact de la première phase (plan de convergence) et la seconde phase
(pacte de stabilité) du tarif extérieur commun (TEC).
- COMPENSE qui désigne le système de
compensations financières de moins-values mis en oeuvre par les
autorités de l'UEMOA pour aider les pays qui souffrent de leur
appartenance à l'union à développer leur industrie.
- SECTORIEL pour évaluer les politiques sectorielles
communes pour lesquelles ont opté les pays de la zone.
Chacune des indicatrices introduites pour une mesure à
caractère permanent prend la valeur 0 avant la mise en oeuvre de cette
politique et 1 à partir de la date de sa mise en oeuvre. (pour celles
qui sont permanentes)de sa mise en oeuvre à son achèvement
Chaque indicatrice correspondante à une mesure à caractère
temporaire prend la valeur 1 dans l'intervalle temporel couvrant qui
s'intercale entre le début de la mise en oeuvre et l'achèvement
de la mesure; et prend la valeur 0 partout ailleurs. Quant à la variable
IVOIRIENNE, elle vaut 0 avant le mois de décembre 2002 et 1 à
partir de ce mois.
4.2. Présentation et application de la
méthode d'estimation
Le choix de méthode d'estimation tient compte à
la fois de la nature de nos données et des éléments issus
de notre littérature empirique. Il sied d'exposer la procédure
avant de la mettre en oeuvre.
4.2.1. Présentation de la procédure
d'estimation
Notre démarche se fonde sur l'utilisation des
modèles linaires à correction d'erreur. Une attention
particulière sera portée à la question des coûts de
transaction.
Dans un premier temps, nous utiliserons l'approche
proposée par Gonzalez-Rivera et Helmand, (2001). Il s'agit d'une
approche basée sur des tests de co-intégration simples.
L'idée est de rechercher l'existence d'une évolution commune de
long terme des prix observés pour chacun des produits homogènes
échangeables entre les marchés. C'est une démarche
générale d'analyse de l'intégration de n marchés (n
= 2) d'un bien homogène dans un espace donné selon laquelle pour
que n marchés soient intégrés, il suffit d'avoir
exactement n-1 vecteurs de co-intégration. En effet, l'existence de n-1
vecteurs de co-intégration, disaient Gonzalez-Rivera et Helmand, assure
que les n marchés soient intégrés deux à deux et
que toutes les séries de prix aient une tendance stochastique
commune.
La démarche s'exécute en deux étapes. La
première étape consiste à étudier la
stationnarité des séries des prix. A la seconde étape, on
cherche d'abord à déterminer pour chacun des produits le nombre
des marchés intégrés. Ce nombre correspond au rang de la
matrice de co-intégration augmenté de 1. Ensuite, si les
marchés ne sont pas tous intégrés, on identifie un noyau
des marchés intégrés. Ce noyau définit un espace
économique intégré. On procède à des tests
d'ajout séquentiel d'autres marchés au noyau identifié
précédemment. A chaque fois qu'un marché est
ajouté, on vérifie, à travers un test multivarié de
Johansen, si son ajout augmente le nombre des vecteurs de co-intégration
ou non. Si l'ajout du marché concerné accroît le nombre
des vecteurs de co-intégration, alors ce marché appartient
à l'espace économique défini par ce noyau. Au cas
contraire, ce marché n'est pas de cet espace économique.
Au chapitre précédent, certaines limites de
cette approche ont été relevées notamment
l'hypothèse implicite de la stationnarité des coûts de
transaction. Pour au moins atténuer cette lacune, les coûts de
transactions seront approximés par les indices des coûts de
transport qui sont eux observables. La stationnarité des coûts de
transactions ne sera donc plus présumée mais plutôt
testée. Ces indices caperont les effets dus aux obstacles naturels et,
dans une certaine mesure, l'impact des investissements en infrastructures
routières (comme la réhabilitation de la route
Ouagadougou-Niamey) réalisés dans le cadre de rapprochement des
politiques des Etats membres de l'union. Les effets de la crise ivoirienne et
de différentes mesures commerciales intracommunautaires seront
évaluées à partir des variables dummies définies
plus haut. Les différences culturelles telles barrières
linguistiques ou religieuses seront négligées du fait que, pour
l'essentiel, les pays concernés partagent une même langue
officielle et, pour l'essentiel, les mêmes croyances (animisme,
christianisme, islam). Il faudrait tout de même reconnaître que
l'hypothèse est quelque peu critiquable dans la mesure où, par
exemple, la langue officielle est souvent différente des langues
commerciales.
Dans un second temps, des estimations seront faites. Pour une
présentation générale de celles-ci, il sera supposé
que chacune des variables endogènes est stationnaire ou
intégrée d'ordre 1. On peut donc regrouper les variables
endogènes en deux catégories. La première catégorie
contient toutes les variables co-intégrées et la seconde
catégorie inclut les variables stationnaires et les différences
premières des variables intégrées d'ordre 1 mais qui ne
sont pas co-intégrées. Dans ce cas, le vecteur des endogènes (différentes séries de prix
regroupées par céréale) peut s'écrire .
- est formé des variables intégrées d'ordre 1 et qui
sont co-intégrées.
- contient toutes les variables stationnaires à niveau et les
différences premières des variables intégrées
d'ordre 1 si celles-ci ne sont pas co-intégrées.
Cinq cas de figure sont envisageables :
- toutes les variables sont stationnaires. La composante est alors nulle et la méthode d'estimation appropriée est
un VAR (Vector AutoRegressive) ordinaire.
- Toutes les variables sont stationnaires sauf une seule.
Cette variable intégrée d'ordre 1 sera stationnarisée et
modélisée avec les autres selon une approche VAR
- Toutes les séries sont co-intégrées. La
composante est donc nulle et la méthode d'estimation appropriée est
un modèle à correction d'erreur (vectoriel ou non en fonction du
nombre de relations de co-intégration).
- Le sous-vecteur est réduit à une seule variable. Cette variable ne sera
omise pas considérée et les autres seront estimées suivant
un modèle à correction d'erreur.
- Chacune des deux composantes du vecteur contient au moins deux variables. Dans ce cas un modèle VAR et
modèle à correction d'erreur seront combinés.
De façon formelle, la spécification
générale est donc la suivante :
- et varient en fonction de la céréale
étudiée.
- est le vecteur des exogènes. Il est composé, dans tous
les cas, de différentes indicatrices, les séries des indices des
coûts de transport (des transformations les rendant stationnaires seront
utilisées au cas où elles ne le sont pas) et
éventuellement des termes déterministes.
Il faut noter que les indices de coûts de transport sont
des indices nationaux. En ce sens, ils ne reflètent pas des coûts
de transport entre les pays. Pour pallier à cette lacune, ces indices
sont considérés comme étant des coûts au
kilomètre. Ainsi, pour avoir une idée sur les coûts de
transport entre de la principale agglomération d'un pays i vers celle
d'un pays j, on multiplie l'indice de coûts du pays i par un indice de
distance qui sépare les deux agglomérations. Cet indice de
distance est construit en prenant deux villes de référence,
disons, Abidjan et Bamako. La distance entre ces deux villes est
d'environ 1250 kilomètres. L'indice de distance entre deux villes
V1 et V2 est égal à la distance qui
sépare ces deux villes divisée par 1250. Ainsi l'indice de
distance entre Bamako et Abidjan est 1. L'indice de distance entre Niamey et
Abidjan est de 1,12, la distance séparant ces deux villes étant
d'environ 1400 kilomètres.
Remarquons que cet indice est constant dans le temps. Ce qui
signifie qu'il ne peut jouer sur les indices de prix qu'un effet de dimension.
Or, une des propriétés des modèles linéaires est
que l'effet de dimension affecte la valeur des coefficients tout en laissant
invariante leur significativité. Ainsi, par la suite, ces indices
seront-ils abandonnés.
- le symbole est mis pour la différence première
- les matrices sont les matrices de coefficients de court terme.
- La matrice est la matrice des coefficients de long terme.
- Les matrices contiennent les coefficients associés aux différentes
variables exogènes.
- Les matrices Egalement aucun signe particulier n `est
attendu des coefficients de cette matrice.
- Les éléments des matrices sont les coefficients de liaison entre les variables endogènes
(de la seconde catégorie) et leurs valeurs retardées.
- et sont des vecteurs d'impulsions non corrélées.
- et sont des vecteurs de constantes.
Pour tous les coefficients des matrices et , aucun signe particulier n'est attendu, les prix de différents
pays pouvant s'influencer positivement ou négativement aussi bien
à court terme qu'à long terme.
En revanche, pour ce qui est des matrices, un signe positif est attendu de tous les coefficients associés
aux indicatrices introduites pour capter l'incidence de la crise ivoirienne et
l'impact des coûts de transactions (approchés ici par les indices
de coûts de transport). En effet, les coûts de transports
étant une composante de coûts de transactions, s'ils sont
très élevés, on attend à ce que certains
échanges n'aient pas lieu compte tenu de la règle d'arbitrage
spatial. De même, des évènements comme la crise ivoirienne
handicapent la libre circulation des personnes et des biens. Tous ces facteurs
peuvent créer des pénuries localisées et renchérir
les prix, faute de pouvoir s'approvisionner facilement dans d'autres
marchés.
On attend par contre un signe négatif de tous les
coefficients associés aux variables introduites pour capter les effets
de différentes mesures préférentielles puisque ces mesures
sont censées garantir des prix bas aux consommateurs et
compétitifs aux producteurs.
La constante figurera dans toutes les estimations, dès
lors qu'il existe au moins un coefficient associée à celle-ci qui
est significatif. Celle-ci jouera le rôle des distances qui sont des
constantes. On attend alors que ces constantes soient positives à cause
de la relation positive entre la distance et les coûts de transports qui
sont une composante des coûts de transactions.
4.2.2. Mise en oeuvre de la méthode
d'estimation
Comme indiqué plus haut, la démarche de
Gonzalez-Rivera consiste d'abord à étudier la
stationnarité des séries et appliquer de façon
séquentielle un test de co-intégration multivarié de
Johansen. Par ailleurs, pour évaluer l'impact de différentes
mesures de libéralisation, des modèles VAR ou à correction
d'erreur seront estimés. Une approche par céréale est
adoptée. Compte tenu du fait que de coûts de transaction ne seront
pas supposés stationnaires mais plutôt approchés à
partir des indices de coûts de transport utilisés comme proxies,
il est préalablement intéressant de tester la
stationnarité de ces indices. Ainsi, l'hypothèse très
critiquée de la stationnarité des coûts de transactions est
levée.
4.2.2.1. Etude de la stationnarité des
coûts de transport
Les coûts de transaction ont une place primordiale dans
l'analyse de l'intégration des marchés en ce sens où leur
non stationnarité implique que la co-intégration n'est ni une
condition nécessaire ni suffisante de l'intégration des
marchés. Compte tenu cette importance de coûts de transactions, il
sera procédé à l'étude de la stationnarité
des coûts de transports qui en sont les proxies.
Nous commençons par une analyse graphique, dans la
mesure où celle-ci peut déjà permettre d'en faire une
idée. Le graphique ci-dessous indique une tendance globale à la
hausse en même temps qu'une certaine similitude dans les mouvements de
différentes chroniques. Les indices du Togo et du Bénin se
démarquent par leurs niveaux qui sont en général les plus
élevés. Même si de comportements saisonniers ne se font pas
clairement remarquer, la tendance de ces variables laisse présager
qu'elles ne sont pas stationnaires.
Graphique n°2: Evolution des coûts de
transports mil dans les pays de l'UEMOA de janvier 1998 à
décembre 2005
Source: A partir des données brutes et
à l'aide du logiciel EXCEL
L'intuition précédente est soutenue par
l'analyse des fonctions d'autocorrélation. En effet, les
corrélélogrammes et corrélélogrammes partiels (cf.
annexes II) indiquent l'existence des coefficients qui sortent de leur bande de
nullité et ce, même à des ordres relativement grands. Ce
qui caractérise souvent des séries non stationnaires. Cependant,
les représentations graphiques des fonctions d'autocorrélation
des séries en différence première ne comportent plus ces
structures. Elles semblent indiquer que les séries sont
intégrées d'ordre 1.
Nous chercherons à vérifier ces conjectures aux
moyens de tests de stationnarité. Pour assurer la fiabilité des
résultats, il sera appliqué des tests de saisonnalité
(Analyse de la variance et CensusX12) et des tests de racine unitaire non
saisonnière de Dickey-Fuller Augmenté (ADF) et de Phillips-Perron
(PP).
Test de saisonnalité
Les résultats du test de l'analyse de la variance
(reportés en annexe III) indiquent que toutes les séries ont une
tendance, la statistique (définie dans l'encadré ci-dessous) étant
supérieure à sa valeur critique pour toutes les séries
étudiées. En plus, on relève une saisonnalité sur
certaines variables quoique celle-ci se trouve moins prononcée. Cette
présence des effets saisonniers a été confirmée et
corrigée par l'utilisation de la méthode CensusX12.
Tests de racine unitaire non
saisonnière
Les tests ADF et PP appliquées aux séries
corrigées des variations saisonnières (CVS) (cf. tableau n°3
ci-dessous). Dans ce tableau, chaque valeur qui se trouve entre
parenthèses désigne la valeur critique de Mckinnon au seuil de 5%
qu'on comparera à la statistique de test qui la précède
immédiatement. Ces valeurs théoriques varient selon le
modèle choisi. Le choix des modèles a été fait en
suivant la démarche séquentielle d'Engle et Granger et en se
servant des valeurs tabulées de Dickey-Fuller (les statistiques
classiques de Student n'étant pas opérationnelles dans le cas
précis). Certaines cases sont laissées vides pour indiquer que
les tests correspondants ne sont pas nécessaires. Les résultats
de ces tests indiquent unanimement qu'aucune de celles-ci n'est stationnaire
à niveau à 5% Cependant, les tests en différence
première permettent d'accepter que ces séries sont
intégrées d'ordre 1 à ce même seuil (voir tableau
n°3 également). Les séries CVS seront notées en
faisant suivre le non des variables par "_SA".
Encadré n°2 Table
de Buys-Ballot et test de l'analyse de la variance
La table de Buys-Ballot est un tableau à double
entrée dans lequel sont reportées les observations selon leurs
fréquences (mois, trimestres) et les années qu'elles couvrent.
Si, nous considérons des données mensuelles, ce tableau est
construit en mettant les années en lignes et les mois en colonnes. La
table de Buys-Ballot sert à détecter s'il existe des mois de
fortes activités quelque soit l'année. Dans l'affirmative, on
peut d'ores et déjà mettre en évidence la présence
des effets saisonniers. Mais tout comme l'analyse graphique (observation des
courbes et des corrélélogrammes et corrélélogrammes
partiels des séries), la table de Buys-Ballot a l'inconvénient de
ne pouvoir pas toujours détecter avec exactitude la présence des
effets saisonniers. En vue d'affiner l'analyse, on s'en sert pour
procéder au test de l'analyse de la variance.
Les différentes variances s'obtiennent
respectivement par les formules suivantes :
On calcule ainsi deux statistiques FA et
FM définies comme suit :
Ces deux statistiques suivent respectivement une loi de
Fisher à N-1 et (N-1) (p-1) degrés de liberté et une loi
de Fisher à p-1 et (N-1) (p-1) degrés de liberté. La
statistique FA (respectivement FM) permet de tester
l'existence d'une tendance (respectivement d'une saisonnalité). Pour
FA (respectivement FM), l'hypothèse nulle est
celle de l'absence de tendance (respectivement de saisonnalité). On
décide de l'existence d'une tendance (respectivement d'une
saisonnalité) si FA (respectivement FM) est
supérieure à la valeur critique de la loi de Fisher aux nombres
de degrés de liberté correspondants et à un seuil qu'on
s'est donné (généralement 5%).
Le test de l'analyse de la variance a
l'inconvénient majeur de ne pas être puissant en cas de forte
tendance ou saisonnalité.
Les séries de coûts de transports seront
introduites en différence première pour toute utilisation qu'on
en fera pour éviter les problèmes qui découlent de la non
stationnarité de coûts de transaction. La différence
première de chacune des séries de coûts de transport sera
notée en faisant précéder le nom de la série d'un
"D".
Tableau n°3 : Tests ADF et PP sur les
séries des indices de coûts de transports
Test de stationnarité
|
A niveau
|
En différence première
|
Variable
|
ADF
|
. PP
|
ADF
|
PP
|
TBE_SA
|
1,76(-1,94)
|
1,98 (-1,94)
|
-10,34(-1,94)
|
-10,35 (-1,94)
|
TBU_SA
|
-2,91(-3,46)
|
-2,95 (-3,46)
|
-9,38 (-1,94)
|
-9,39(-1,94)
|
TCO_SA
|
2,62 (-1,94)
|
2,76 (-1,94)
|
-7,93 (-1,94)
|
-7,95(-1,94)
|
TMA_SA
|
3,02 (-1,94)
|
2,75 (-1,94)
|
-6,98 (-1,94)
|
-6,94(-1,94)
|
TNI_SA
|
1,98(-1,94)
|
1,86 (-1,94)
|
-7,18(-1,94)
|
-7,13(-1,94)
|
TSE_SA
|
1,94(-1,94)
|
1,6 (-1,94)
|
-7,24(-1,94)
|
-7,23(-1,94)
|
TTO_SA
|
2,71 (-1,94)
|
2,73 (-1,94)
|
-8,24 (-1,94)
|
-8,24(-1,94)
|
Source: A partir des données brutes et
à l'aide du logiciel EVIEWS
4.2.2.2. Etude des marchés du mil
Les deux étapes de la méthodologie de
Gonzalez-Rivera et Helmand (2001) seront respectivement
exécutées.
ü Première étape: Etude de la
stationnarité des variables
Il peut être fructueux de procéder par une
analyse graphique avant de passer au test de stationnarité en temps que
tel dans la mesure où celle-ci peut en donner une première
idée. Ainsi, l'évolution des prix moyens du mil (cf. graphique
ci-dessous) laisse présumer l'existence d'une tendance commune entre les
pays sahéliens de la zone c'est-à-dire le Burkina, le Mali, le
Niger et le Sénégal. On observe par ailleurs une évolution
sporadique au Togo tandis que le Bénin se distingue, en
général, par les niveaux de prix les plus élevés.
Au vu de ce graphique, les différentes séries ne semblent
présenter aucun effet saisonnier. Cependant, les
corrélélogrammes et corrélélogrammes partiels
(Annexe II) aidant, d'autres paramètres de non stationnarité
semblent subsister. En effet, on remarque l'existence des
autocorrélations et autocorrélations partielles qui sortent de
leur bande de nullité. Toutefois, à travers leurs
corrélélogrammes et corrélélogrammes partiels
(Annexe II également), les séries différenciées une
seule fois semblent être stationnaires.
Graphique n°3: Evolution des prix moyens du mil
dans les pays de l'UEMOA de janvier 1998 à décembre
2005
Source: A partir des données brutes et
à l'aide du logiciel EXCEL
Mais, du fait que les graphiques ne se présentent pas
toujours sous une forme lisible, il convient de vérifier ces
présomptions à travers de test de stationnarité. Ainsi le
test de saisonnalité et les tests de racine unitaire non
saisonnière seront successivement abordés.
Test de saisonnalité
La saisonnalité est l'une de principales sources de la
non stationnarité. De plus, la présence des effets saisonniers
amoindrit la puissance des tests de racine unitaire non saisonnière. Il
convient dès lors de s'assurer que les séries sont
dépourvues des effets saisonniers ou, du moins, que ceux-ci sont
amoindris. Pour cela, un test d'analyse de la variance est effectué. Les
résultats de ce test (cf. annexes III) indiquent que toutes les
séries présentent une variation intra-annuelle significative au
seuil de 5%, la statistique FA (voir encadré n°2)
étant supérieure à la valeur théorique de la loi de
Fisher à 7 et 77 degrés de liberté au risque de 5% pour
toutes les séries. En plus, pour les séries des prix de la
Côte d'Ivoire, Niger, Sénégal et Togo ; une
variabilité intra-mensuelle a été détectée.
En effet, la valeur calculée de la statistique FM (voir
encadré ci-dessus également) est supérieure à la
valeur critique de la loi de Fisher à 11 et 77 degrés de
liberté au seuil de 5% pour ces séries indiquant ainsi la
présence des effets saisonniers à ce seuil.
Ces résultats nous obligent à recourir aux
techniques de désaisonnalisation. Pour toutes les séries, la
méthode censusX12 a été utilisée afin de se
débarrasser de ces effets perturbateurs. Ce test a également
détecté et corrigé la présence des effets
saisonniers. Un test de racine unitaire non saisonnière sera
appliqué aux séries corrigées des variations
saisonnières (CVS). Celles-ci seront nommées en faisant suivre
les séries initiales par "_SA".
Test de racine unitaire non
saisonnière
Il sera fait recours de façon complémentaire aux
tests ADF et PP. Les résultats obtenus en s'aidant de ces deux tests
sont résumés dans le tableau n°5. De façon unanime,
les deux tests permettent de conclure que, sauf les prix du Bénin,
toutes les séries ne sont pas stationnaires à niveau à 5%
mais que leurs différences premières sont stationnaires à
ce même seuil. On conclut donc que ces séries sont
intégrées d'ordre 1. Quant à la série des prix du
Bénin, le test ADF indique qu'elle est stationnaire à niveau
alors que le test de PP permet de conclure qu'elle est plutôt
intégrée d'ordre 1. Pour départager les deux, les
critères d'information d'Akaïke et de Schwartz ont
été utilisés (cf. tableau n°4 ci-dessous). Ces
critères sont tous plus petits pour les résultats obtenus avec le
test ADF comparativement à ceux obtenus avec le test PP. Ils plaident
ainsi en la faveur de la stationnarité de la variable.
Tableau n°4: Critères d'information pour
la série du mil du Bénin
|
Tests de racine unitaire sur la série BU2_SA
|
Critères d'information
|
ADF à niveau
|
PP en différence première
|
Akaïke
|
8,49
|
8,56
|
Schwartz
|
8,58
|
8,59
|
Source: A partir des données brutes et
à l'aide du logiciel EVIEWS
Tableau n°5 Tests ADF et PP sur les séries
du mil
Test de stationnarité
|
A niveau
|
En différence première
|
Variable
|
ADF
|
. PP
|
ADF
|
PP
|
BE2_SA
|
-3,28(-2,89)
|
-2,63 (-2,89)
|
|
-6,55 (-1,94)
|
BU2_SA
|
-0,22 (-1,94)
|
-0,25 (-1,94
|
-8,81 (-1,94)
|
-8,81(-1,94)
|
CO2_SA
|
-2,68 (-2,89)
|
0,1 (-1,94)
|
-6,91 (-1,94)
|
-6,5(-1,94)
|
MA2_SA
|
-0,39 (-1,94)
|
-0,43 (-1,94)
|
-8,46 (-1,94)
|
-8,46(-1,94)
|
NI2_SA
|
-0,45(-1,94)
|
-0,42 (-1,94)
|
-8,03(-1,94)
|
-8,01(-1,94)
|
SE2_SA
|
-0,19(-1,94)
|
-0,2 (-1,94)
|
-7,41(-1,94)
|
-7,41(-1,94)
|
TO2_SA
|
-0,29 (-1,94)
|
-0,26 (-1,94)
|
-10,64 (-1,94)
|
-10,6 (-1,94)
|
Source: A partir des données brutes et
à l'aide du logiciel EVIEWS
Au total, parmi les sept séries, six sont
intégrées d'ordre 1 et la seule série restante est
stationnaire à niveau. Celle-ci ne peut donc être
co-intégrée aux autres. Le test de co-intégration ne
concernera donc que les six séries intégrées en
différence première.
ü Deuxième étape: Test de
co-intégration
Le test de co-intégration est la seconde étape
de la démarche de Gonzalez-Rivera. Avant d'appliquer la démarche
séquentielle telle qu'elle a été décrite plus haut,
il est important, au préalable, d'appliquer le test sur l'ensemble des
séries pour chercher à savoir si toutes les séries sont
intégrées ou non. Du fait que le test de co-intégration
à la Johansen est fondé sur une estimation d'un modèle VAR
par la méthode de maximum de vraisemblance, un premier problème
crucial est alors la détermination du nombre de retards optimal à
y inclure. En effet, on sait que le nombre à inclure dans un
modèle VAR doit être suffisant pour éviter
l'autocorrélation et tous les problèmes qu'elle engendre. De
même, non seulement l'introduction d'un nombre élevé des
retards épuise le nombre de degrés de liberté mais aussi
renchérit le rang de la matrice de co-intégration en surestimant
des effets purement transitoires. Pour éviter ces deux problèmes
à la fois, les critères d'information d'Akaike (AIC), de Schwartz
(SC) et de Hannan-Quinn (HQ) ont été utilisés (cf. tableau
n°6). Le principe de tous ces critères est de choisir un nombre de
retards qui minimise une fonction dans l'expression de laquelle interviennent
le nombre de décalages temporels, la taille de l'échantillon, le
nombre de variables et le déterminant de la matrice de
variances-covariances.
Le tableau n°6 ci-dessus indique que ces critères
donnent des nombres de retards tous différents. Un critère
supplémentaire a été alors utilisé comme appoint:
le ratio de vraisemblance (LR). Ce dernier supporte le critère d'Akaike
qui sélectionne quatre retards.
Tableau n°6 Détermination du nombre
optimal des retards
retards
|
LR
|
AIC
|
SC
|
HQ
|
0
|
-
|
53,13
|
55,10
|
53,92
|
1
|
429,69
|
48,10
|
51,06*
|
49,30
|
2
|
93,55
|
47,51
|
51,46
|
49,10*
|
3
|
50,77
|
47,47
|
52,41
|
49,46
|
4
|
54,52*
|
47,28*
|
53,20
|
49.67
|
Source: A partir des données
brutes et à l'aide du logiciel EVIEWS
* indique le nombre de retards optimal
sélectionné par le critère.
Au vu des résultats ainsi obtenus, on peut inclure
quatre retards dans l'application du test de co-intégration de
Johansen.
Encadré n°3: Les
différentes spécifications dans l'approche
multivariéé de Johansen
Le logiciel EVIEWS en propose 5. Celles-ci
diffèrent en fonction des paramètres déterministes
(constante et trend). Pour le choix d'un type de spécification, on peut
recourir aux résultats de tests de stationnarité des
variables.
Modèle [1] Il n'existe ni constante ni trend dans
le modèle à correction d'erreur et dans l'espace
co-intégrant. Ce modèle convient au cas où toutes les
séries n'ont aucune tendance déterministes aussi bien à
niveau qu'en différence première.
Modèle [2] Le modèle à correction
d'erreur n'a aucun terme déterministe mais l'espace co-intégrant
comporte une constante. Ce modèle convient quand aucune série
n'est affectée d'un trend linéaire.
Modèle [3] Le modèle à correction
d'erreur et l'espace co-intégrant contiennent une tendance seulement. Ce
modèle correspond au cas où les différences de certaines
séries comportent une constante.
Modèle [4]Les deux composantes déterministes
apparaissent dans l'espace co-intégrant tandis que le modèle
à correction d'erreur ne comporte que la constante. Ce modèle
s'utilise quand certaines variables comportent un trend linéaire et que
la relation de long terme est stable autour d'une tendance.
Modèle [5] Les deux composantes
déterministes apparaissent aussi bien dans l'espace co-intégrant
que dans le modèle à correction d'erreur. On emploie ce type de
modèle dans le cas où les différences premières de
certaines variables comportent à la fois un trend linéaire et une
constante.
En utilisant la statistique de la trace dont une brève
description a été faite au point II-2 du chapitre 2 et en
utilisant la spécification [2] (voir encadré n°3) en
conformité avec les résultats des tests de racine unitaire, on
obtient 3 relations de co-intégration aux seuils de 5% et 1% (cf.
tableau n° ci-dessous). En effet, la première fois que
l'hypothèse nulle est acceptée correspond au cas ou le nombre de
relations de co-intégration (r) est inférieur ou égal
à trois. Comme l'hypothèse que est précédemment rejetée, on conclut à
l'existence d'exactement trois relations de co-intégration. Ce qui
signifie que, parmi les six marchés, quatre sont
intégrés.
Tableau n°7:Test de co-intégration sur les
séries du mil
Hypothèse nulle
|
Statistique de la trace
|
Valeur calculée
|
Valeur critique (5%)
|
Valeur critique (1%)
|
|
169,76
|
102,14
|
111,01
|
|
108,83
|
76,07
|
84,45
|
|
61,63
|
53,12
|
60,16
|
|
29,87
|
34,91
|
41,07
|
|
9,11
|
19,96
|
24,60
|
|
3,42
|
9,24
|
12.97
|
Source: A partir des données brutes et
à l'aide du logiciel EVIEWS
Ces quatre marchés constituent un espace
économique intégré que la démarche de
Gonzalez-Rivera et Helmand permettra d'expliciter. Concrètement, cette
méthode séquentielle s'applique sous forme d'une sorte de
diagramme arborescent Considérons à titre illustratif la
série BE2. On teste d'abord l'existence d'une relation de
co-intégration entre elle et la série BU2 par exemple (le
critère que nous utiliserons est celui de la statistique de la trace).
Deux cas sont envisageables. Soit les deux ne sont pas
co-intégrées auquel cas, on exclut la variable BU2 et on effectue
le test de co-intégration de BE2 avec une des séries restantes.
Ou bien les variables BE2 et BU2 sont co-intégrées auquel cas, on
teste l'ajout d'une troisième variable. Si cet ajout n'a pas
augmenté le nombre des vecteurs co-intégrants alors cette
troisième variable est exclue et on en cherche une autre. Au cas
où le nombre de vecteurs co-intégrants a augmenté, les
trois variables forment un noyau intégré on teste alors l'ajout
d'une quatrième variable. Cette procédure est
réitérée jusqu'à ce que le nombre total des
variables soit épuisé. On change la variable initiale et on
répète la démarche ainsi de suite. Lorsque tous les cas
possibles ont été examinés, plusieurs sous espaces seront
formés. Parmi eux, ceux qui sont redondants sont éliminés.
L'application de cette méthode, en utilisant toujours
la statistique de la trace et en prenant soin à chaque fois de
sélectionner le nombre optimal de retards VAR à travers les
critères habituels de l'information, a conduit à l'obtention des
trois sous espaces suivants :
- 1er sous espace : Burkina, Côte
d'Ivoire, Mali et Niger
- 2ème sous espace : Côte
d'Ivoire, Mali, Niger et Togo.
- 3ème sous espace: Burkina,
Sénégal, Togo et Mali.
Comme il existe des relations de co-intégration entre
elles, ces six variables peuvent être modélisées sous forme
d'un modèle vectoriel à correction d'erreur
(théorème de représentation de Granger). Nous essaierons
d'utiliser cette forme de modélisation pour évaluer l'impact des
mesures de libéralisation entreprises par les pays membres de l'UEMOA
ainsi qu'une éventuelle incidence de la crise ivoirienne. Ainsi, nous
nous proposons d'estimer le modèle suivant:
(6)
Le vecteur des endogènes () et le vecteur des exogènes () sont tels que:
Le symbole est mis pour la différence première. c et désignent respectivement le vecteur des termes constants et le
vecteur d'impulsions non corrélées. Les matrices, et captent la dynamique de court terme tandis que la matrice capte la dynamique de long terme. Enfin, est introduit pour représenter la matrice des coefficients
associés aux variables exogènes.
Les résultats de l'estimation du modèle sont
reportés en annexe IV. Une normalisation par rapport aux prix du
Sénégal a été faite. Ces indiquent qu'à
long terme les prix du Sénégal dépendent positivement de
ceux de la Côte d'Ivoire et du Togo, et négativement de ceux des
autres pays. Cependant, les prix du Niger et de la Côte d'Ivoire n'ont
pas d'impact significatif.
Les coefficients de court terme indiquent que le coefficient
de la force de rappel associé à l'endogène est bien
négatif, inférieur à 1 en valeur absolue et significatif
au seuil de 5%., première condition de la validité du
modèle. Par ailleurs, les coefficients de rappel associés aux
prix de tous les autres pays ne sont pas significatifs indiquant l'absence de
possibilité d'ajustement de court terme en cas de déviation par
rapport à la relation d'équilibre. La plupart des variables
apparaissent avec leur signe attendu toutefois la non significativité de
plusieurs coefficients de court terme a été relevée. Ce
qui ne remet pas en cause la validité globale du modèle. Enfin
les résidus de toutes les équations du modèle ont les
propriétés d'un bruit blanc (non autocorrélation et
homoscédasticité) d'après le test de Ljung-Box et ceux de
White et de Breush-Godfrey.
4.2.2.3. Etude des marchés du riz
importé
Tout comme précédemment, les deux étapes
de la méthodologie de Gonzalez-Rivera et Helmand (2001) seront
successivement abordées.
ü Première étape : Etude de la
stationnarité des variables
Bien qu'il soit malaisé de mettre en évidence
l'existence des mouvements saisonniers à partir du graphique ci-dessous,
une tendance globale à la baisse s'y observe. Contrairement au cas du
marché du mil, cette tendance ne semble plus opposer les pays
côtiers aux pays sahéliens. Cependant, on peut distinguer des
séries qui présentent des fluctuations remarquables laissant
croire que des paramètres perturbateurs persistent (Togo,
Sénégal) opposées à celles qui semblent être
stationnaires (Côte d'Ivoire, Burkina). Ce même constat ressort des
corrélélogrammes et corrélélogrammes partiels de
différentes séries (Annexes II).
Cependant, les corrélélogrammes et
corrélélogrammes partiels des séries
différenciées une seule fois (annexe II) ne présentent
plus de structures particulières. Les séries sont
vraisemblablement au plus intégrées d'ordre 1.
Graphique n°4: Evolution des prix moyens du riz
importé dans les pays de l'UEMOA de janvier 1998 à
décembre 2005
Source: A partir des données brutes
et à l'aide du logiciel EVIEWS
Mais du fait qu'il faut souvent craindre de tirer une
conclusion définitive à partir de l'observation graphique, nous
procéderons respectivement au test de saisonnalité et au test de
racine unitaire non saisonnière.
Test de saisonnalité
Il a été effectué un test de l'analyse de
la variance dont les résultats sont consignés en annexe III. Ce
test confirme largement des intuitions données par les graphiques. En
effet, seules les données du Mali sont affectées des facteurs
saisonniers mais toutes les séries ont une tendance. Dans l'objectif de
retirer ce trend, une régression sur le temps a été faite.
Les séries ainsi désaisonnalisées sont soumises aux tests
de racine unitaire non saisonnière. Leurs notations conservent celles
des séries initiales suivies de "_SA".
Tests de racine unitaire non
saisonnière
Dans ce type de modélisation, une importance capitale
est accordée à l'ordre d'intégration des séries.
Afin d'assurer la fiabilité des résultats, les tests ADF et PP
sont combinés. Comme le rappelle le tableau ci-dessous, ces deux types
de tests ont conduit exactement aux mêmes conclusions: les séries
CVS des prix du riz importé du Bénin, Burkina et de la Côte
d'Ivoire sont stationnaires en différence première tandis que
celles du Mali, Niger, Sénégal et Togo le sont déjà
à niveau au seuil de 5%. Par ailleurs la série de cours
international du riz notée COURS est intégrée d'ordre
après être désaisonnalisée comme toutes les autres.
Sa différence première, DCOURS, sera par la suite
utilisée.
Tableau n°8; Tests ADF et PP sur les
séries du riz importé
Test de stationnarité
|
A niveau
|
En différence première
|
Variable
|
ADF
|
. PP
|
ADF
|
PP
|
BE3_SA
|
-0,42(-1,94)
|
-0,39 (-1,94)
|
-8,3 (-1,94)
|
-8,31(-1,94)
|
BU3_SA
|
0,34 (-1,94)
|
0,34 (-1,94
|
-10,53 (-1,94)
|
-10,49(-1,94)
|
CO3_SA
|
-0,33 (-1,94)
|
-0,35 (-1,94)
|
-10,81(-1,94)
|
-10,97(-1,94)
|
SE3_SA
|
-2,95(-2,89)
|
-2,96 (-2,89)
|
|
|
TO3_SA
|
-4,54(-3,46)
|
-4,41 (-3,46)
|
|
|
COURS_SA
|
-0,51 (-1,94)
|
-0,53 (-1,94)
|
-7,08 (-1,94)
|
-6,48 (-1,94)
|
Source: A partir des données brutes et
à l'aide du logiciel EVIEWS
Les séries stationnaires ne pouvant être
co-intégrées avec les séries intégrées
d'ordre 1, seules ces dernières seront étudiées au moyen
de la théorie de la co-intégration. Les autres seront
modélisées selon une approche VAR.
ü Deuxième étape: Test de
co-intégration
Pour des raisons déjà évoquées, la
recherche du nombre optimal des retards à introduire dans le
modèle VAR est le premier point auquel on doit accorder un
intérêt vital dans le test de co-intégration
multivarié de Johansen. Les critères traditionnels d'information
(cf. tableau ci-après) permettent de ne retenir qu'un seul retard.
Tableau n°9: Détermination du nombre
de retards optimal
Retard
|
LR
|
AIC
|
SC
|
HQ
|
0
|
-
|
32,53
|
33,74
|
33,02
|
1
|
74,76*
|
31,91*
|
33,56*
|
32,57*
|
2
|
12,78
|
32,08
|
34,17
|
32,92
|
3
|
15,10
|
32,21
|
34,73
|
33,23
|
4
|
18,66
|
32,27
|
35,23
|
33.47
|
Source: A partir des données brutes
et à l'aide du logiciel EVIEWS
Le nombre de retards étant ainsi choisi, le
problème est maintenant de choisir le type de spécification. En
invoquant les tests de l'ordre d'intégration des séries, le
modèle [1] est retenu. La statistique de la trace indique l'existence de
deux relations de co-intégration aux seuils de 5% et 1% entre les trois
variables.
Tableau n°10: Test de co-intégration des
séries du riz importé
|
Statistique de la trace
|
Hypothèse nulle
|
Valeur calculée
|
Valeur critique (5%)
|
Valeur critique (1%)
|
|
56,87
|
34,91
|
41,07
|
|
25,29
|
19.96
|
24,6
|
|
8,04
|
9.24
|
12,97
|
Source: A partir des données brutes et
à l'aide du logiciel EVIEWS
Il en résulte que les marchés du riz
importé du Bénin, Burkina et Côte d'Ivoire sont tous
intégrés conformément à la démarche de
Gonzalez-Rivera et Helmand. Ces trois pays constituent donc un espace
économique intégré.
Toutefois, avec l'introduction de la différence
première du cours international du riz comme variable exogène
supplémentaire, ces trois marchés se trouvent plutôt
fragmentés. En effet, le tableau suivant, dans lequel sont
résumés les résultats de test de la trace, indique
l'existence de trois relations de co-intégration entre les trois
variables. Ce qui signifie que l'hypothèse de co-intégration est
rejetée.
Tableau n°11: Tests de co-intégration
entre les séries du riz importé en tenant compte du cours
international du riz.
|
Statistique de la trace
|
Hypothèse nulle
|
Valeur calculée
|
Valeur critique (5%)
|
Valeur critique (1%)
|
|
71,71
|
34,91
|
41,07
|
|
33,24
|
19,96
|
24,6
|
|
14,15
|
9,24
|
12,97
|
Source: A partir des données brutes et
à l'aide du logiciel EVIEWS
Le cours international du riz apparaît donc comme
étant le facteur de désintégration des marchés.
Pour évaluer l'impact de différentes politiques
économiques ainsi que l'incidence de la crise ivoirienne, le
modèle vectoriel à correction d'erreur suivant sera estimé
ou la variable cours international du riz (facteur de
désintégration) sera omise.
. (7)
Le vecteur des endogènes () et le vecteur des exogènes () sont tels que:
Le symbole est mis pour la différence première. c et désignent respectivement le vecteur des termes constants et le
vecteur d'impulsions non corrélées. La matrice des coefficients
de court terme et celle des coefficients de long terme sont respectivement
symbolisées paret tandis que est introduit pour représenter la matrice des coefficients
associés aux variables exogènes.
Les résultats de l'estimation sont reportés en
annexes IV. Le terme de rappel associé à la variable
endogène est bien négatif, inférieur à
l'unité en valeur absolue et significativement différent de 0 au
seuil de 5%. La condition première de validité du modèle
est donc satisfaite. Le coefficient d'ajustement de court terme des prix du
Burkina admet certes le signe théorique attendu mais n'est pas
statistiquement significatif. Ce qui indique l'absence d'une dynamique
d'ajustement de courte période. Quant à la composante de la force
de rappel associée aux prix du riz importé de la Côte
d'Ivoire, elle est affectée du mauvais signe et est statistiquement non
nulle. Les tests de Ljung-Box, White et Breush-Godfrey appliqués aux
résidus de différentes équations du système
indiquent que ceux-ci sont non autocorrélés et
homocédastiques.
L'analyse des séries du Sénégal est du
Togo sera menée au moyen d'un VAR dont le tableau suivant donne les
critères de détermination du nombre optimal de retards. On y
observe que tous les critères utilisés sélectionnent un
seul retard. En conséquence, on peut supposer que ce nombre est
représentatif.
Tableau n°12: Détermination du nombre de
retards optimal
Retard
|
LR
|
AIC
|
SC
|
HQ
|
0
|
-
|
17,58
|
18,07
|
17,78
|
1
|
50,93*
|
17,04*
|
17,64*
|
17,28*
|
2
|
3,21
|
17,09
|
17,8
|
17,37
|
3
|
4,13
|
17,12
|
17,94
|
17,45
|
4
|
5,1
|
17,14
|
18,07
|
17,51
|
Source: A partir des données brutes et
à l'aide du logiciel EVIEWS
Le modèle spécifié est donc le
suivant:
Où
-
-
- c et représentent respectivement le vecteur de termes constants et le
vecteur d'impulsions non corrélées.
Les résultats de l'estimation de ce modèle sont
présentés en annexes IV.
4.2.2.4. Etude des marchés du
maïs
Nous examinerons tour à tour les deux étapes
définies dans l'approche de Gonzalez-Rivera et Helmand.
ü Première étape: Etude de la
stationnarité des variables
Examinons les séries d'abord graphiquement. Au vu du
graphique n°5 ci-dessous, toutes les séries semblent avoir une
tendance commune en dépit de quelques déviations
constatées par rapport à celle-ci. Le Sénégal se
démarque de cette évolution globale par une plus grande
stabilité. Il faut en plus remarquer qu'au cours de la période
allant de mai à août 2005 caractérisée par une grave
crise alimentaire au Niger, les prix ont soudainement grimpé sur tous
les sept marchés matérialisant ainsi leur niveau
'interdépendance. Les seuils planchers s'observent, pour l'essentiel, au
Togo. Globalement, il est difficile de se prononcer sur l'existence des effets
saisonniers ou leur inexistence à partir de cette lecture graphique.
Graphique n°5: Evolution des prix moyens du
maïs dans les pays de l'UEMOA de janvier 1998 à décembre
2005
Source: A partir des données brutes et
à l'aide du logiciel EXCEL
En se servant des représentations graphiques de leurs
fonctions d'autocorrélation et autocorrélation partielle (cf.
annexes II), les séries brutes paraissent cependant être
affectées par des effets perturbateurs insinuant qu'elles ne sont pas
stationnaires. Toutefois, l'application du filtre de différence
première a vraisemblablement éliminé ces paramètres
parasites, les corrélélogrammes et corrélélogrammes
partiels des séries en différence première (annexe II) ne
présentant plus de structure particulière.
Si l'analyse graphique est une étape souvent
indispensable, elle reste néanmoins limitée à
écarter complètement le doute sur les caractéristiques
réelles des chroniques. C'est pourquoi, les différentes
appréhensions qu'elle suggère seront vérifiées par
des tests de saisonnalité et de racine unitaire non saisonnière.
Test de saisonnalité
Afin de s'assurer que les séries ne sont
affectées par des structures saisonnières ou, au cas contraire de
corriger celles-ci, le test de l'analyse de la variance et la technique
CensusX12 ont été utilisées. Seuls les résultats de
l'analyse de la variance sont reportés en annexes III. Ils
détectent la présence des effets saisonniers confirmée et
corrigée par la technique CensusX12. Les séries CVS feront
l'objet du test de racine unitaire.
Tests de racine unitaire non
saisonnière
Les résultats du test ADF et du test PP
appliqués aux séries désaisonnalisées sont
résumés dans le tableau ci-dessous. Ils indiquent que, en dehors
des prix de la Côte d'Ivoire qui sont stationnaires à niveau,
toutes les séries sont intégrées d'ordre 1.
Tableau n°13: Tests de racine unitaire non
saisonnière sur les séries du maïs
Test de stationnarité
|
A niveau
|
En différence première
|
Variable
|
ADF
|
. PP
|
ADF
|
PP
|
BE1_SA
|
0,09(-1,94)
|
0,14 (-1,94)
|
-8,89 (-1,94)
|
-9,91(-1,94)
|
BU1_SA
|
-0,49 (-1,94)
|
-0,48 (-1,94)
|
-10,54 (-1,94)
|
-10,54(-1,94)
|
CO1_SA
|
-3,33 (-2,89)
|
-3,18 (-2,89)
|
|
|
MA1_SA
|
-0,29 (-1,94)
|
-0,33 (-1,94)
|
-8,41 (-1,94)
|
-8,42(-1,94)
|
NI1_SA
|
-0,5(-1,94)
|
-0,47 (-1,94)
|
-8,81(-1,94)
|
-9,85(-1,94)
|
SE1_SA
|
-2,64(-1,94)
|
-2,46 (-2,89)
|
-11,82(-1,94)
|
-11,62(-1,94)
|
TO1_SA
|
-0,46 (-1,94)
|
-2,56 (-2,89)
|
-10,06(-1,94)
|
-10,09 (-1,94)
|
Source: A partir des données brutes
et à l'aide du logiciel EVIEWS
ü Deuxième étape: Test de
co-intégration
Le test de co-intégration de Johansen étant
fondé sur l'estimation d'un modèle VAR, il est nécessaire
de s'interroger préalablement sur le nombre optimal de retards à
y inclure. Pour se faire, un recours a été fait aux
critères d'information (voir tableau ci-après). SC et HQ sont
sélectionnent un seul retard et AIC en sélectionne quatre. Mais,
compte tenu des résultats donnés par le LR et le FPE soutenant le
AIC, il paraît plus vraisemblable d'introduire jusqu'à quatre
retards.
Tableau n°14 Détermination du nombre de
retards VAR optimal
Retard
|
LR
|
FPE
|
AIC
|
SC
|
HQ
|
0
|
-
|
7,60E+12
|
46,68
|
48,65
|
47,47
|
1
|
264,05
|
4,79E+11
|
43,89
|
46,85*
|
45,09*
|
2
|
69,95
|
3,91E+11
|
43,65
|
47,59
|
45,24
|
3
|
63,2
|
3,32E+11
|
43,41
|
48,34
|
45,4
|
4
|
59,6*
|
2,82E+11*
|
43,13*
|
49,05
|
45,52
|
Source: A partir des données brutes
et à l'aide du logiciel EVIEWS
Pour réaliser le test, les règles de
décisions basées sur la statistique de la trace servent de
référence. Le test a été effectué dans le
modèle [2]. Consignés dans le tableau suivant, les
résultats du test indiquent l'existence de cinq relations de
co-intégration entre les six variables au seuil de 5%. Le nombre de ces
relations se limite à quatre au seuil de 1%. Avec une marge d'erreur de
5%, on conclut donc que tous les six marchés sont intégrés
et forment un espace économique commun.
Tableau n°15: Test de co-intégration sur
les séries du maïs
Hypothèse nulle
|
Statistique de la trace
|
Valeur calculée
|
Valeur critique (5%)
|
Valeur critique (1%)
|
|
232,72
|
94,15
|
103,18
|
|
161,8
|
68,52
|
76,07
|
|
101,23
|
47,21
|
54,46
|
|
51,1
|
29,68
|
35,65
|
|
18,96
|
15,41
|
20,04
|
|
3,06
|
3,76
|
6.65
|
Source: A partir des données brutes
et à l'aide du logiciel EVIEWS
Il reste à aborder la question relative à
l'évaluation de l'impact des mesures de libéralisation et de
l'incidence de la crise ivoirienne. Le modèle en servira de base:
(8)
Avec, ,
La signification de tous les autres facteurs reste identique
que dans (6).
Les résultats de l'estimation du modèle sont
reportés en annexes IV. On remarque que le coefficient de rappel
associé à l'endogène a satisfait à toutes les
propriétés requises (il est appartient à l'intervalle ]0,
-1] et est statistiquement différent de 0). Ensuite, les coefficients de
rappel des prix du Niger, Mali et Togo remplissent ces mêmes conditions.
Il existe donc pour ces séries des mécanismes régulateurs
qui assurent le retour à l'équilibre en cas de choc affectant la
relation de long terme. Pour le Bénin (respectivement le Burkina), le
coefficient de rappel est positif (respectivement négatif) mais non
significatif. Enfin, les tests d'autocorrélation de Ljung-Box et
d'homoscédasticité de White assurent que les résidus sont
blancs.
4.2.2.5. Etude des marchés du
sorgho
Conformément à la démarche de
Gonzalez-Rivera et Helmand, la stationnarité des variables sera
étudiée avant de procéder à un test
séquentiel de co-intégration.
ü Première étape: Etude de la
stationnarité des variables
Un survol du graphique ci-dessous, décrivant
l'évolution des différentes chroniques, permet de remarquer que
les prix du Burkina, Mali et Niger ont une évolution très
semblable caractérisée notamment par une plus grande
stabilité et des niveaux planchers comparativement aux autres
séries bien que leur tendance soit plutôt à la hausse. En
revanche, les prix pratiqués au Togo et au Bénin se
démarquent leur niveau relativement élevé avec des
fluctuations d'intensité certes variable.
Graphique n°6: Evolution des prix moyens du
sorgho dans les pays de l'UEMOA de janvier 1998 à décembre
2005
Source: A partir des données brutes et
à l'aide du logiciel EVIEWS
L'analyse des fonctions d'autocorrélation (dont les
représentations graphiques sont reportées en annexe II) indique
l'existence des coefficients de corrélations significatifs même
à des ordres relativement grands. Toutefois, on remarque que ces
coefficients d'autocorrélation (respectivement d'autocorrélation
partielle) significatifs s'accompagnent d'une décroissance exponentielle
ou sinusoïdale de la fonction d'autocorrélation partielle
(respectivement d'autocorrélation). Ce qui est souvent indicatif des
processus de type SARIMA. Enfin, l'application du filtre de différence
première semble avoir éliminé tout effet perturbateur.
Les tests de racine unitaire (ADF et PP, cf. tableau
ci-après) corroborent largement les idées qui découlent de
l'observation graphique.
Tableau n°16 Test de racine unitaire sur les
séries du sorgho
Test de stationnarité
|
A niveau
|
En différence première
|
Variable
|
ADF
|
. PP
|
ADF
|
PP
|
BE5_SA
|
-3,57(-2,89)
|
0,43 (-1,94)
|
|
-5,63 (-1,94)
|
BU5_SA
|
-0,34 (-1,94)
|
-0,34 (-1,94)
|
-9,14(-1,94)
|
-9,14(-1,94)
|
MA5_SA
|
-0,11 (-1,94)
|
-0,21 (-1,94)
|
-7,88 (-1,94)
|
-7,88 (-1,94)
|
NI5_SA
|
-0,21(-1,94)
|
-0,29 (-1,94)
|
-9,08 (-1,94)
|
-9,15 (-1,94)
|
TO5_SA
|
-0,63 (-1,94)
|
-0,65(-1,94)
|
-9,68 (-1,94)
|
-9,72 (-1,94)
|
Source: A partir des données brutes et
à l'aide du logiciel EVIEWS
Mis à part les prix du Bénin, ces tests
indiquent unanimement que toutes les séries sont stationnaires en
différence première. Quant à la série du
Bénin, les conclusions de ces deux tests ont été
divergentes. ADF conclut qu'elle est stationnaire à niveau tandis que PP
exige qu'elle soit différenciée une seule fois pour être
stationnaire. Cette seconde option a été rejetée par les
critères d'information d'Akaike et de Schwartz qui sont minimums pour
les résultats obtenus avec le test ADF comme l'indique le tableau
suivant.
Tableau n°17: Critères d'information pour
la série du sorgho du Bénin
|
Tests de racine unitaire sur la série BE5_SA
|
Critères d'information
|
ADF à niveau
|
PP en différence première
|
Akaïke
|
8,21
|
8,3
|
Schwartz
|
8,29
|
8,33
|
Source: A partir des données brutes
et à l'aide du logiciel EVIEWS
Finalement, nous acceptons que cette série soit
stationnaire à niveau. Le test de co-intégration ne se portera
donc que sur les quatre autres chroniques
ü Deuxième étape: Test de
co-intégration
Pour le besoin de réaliser ce test, on peut introduire
deux retards comme l'indiquent les critères d'information d'Akaike (AIC)
et de Hannan-Quinn (HQ) bien que le critère de Schwartz (SC) opte
plutôt pour l'introduction d'un seul retard.
Tableau n°18: Détermination du nombre de
retards optimal
Retard
|
LR
|
AIC
|
SC
|
HQ
|
0
|
-
|
36,34
|
37,44
|
36,78
|
1
|
290,39
|
32,97
|
34,5*
|
33,59
|
2
|
45,4
|
32,7*
|
34,67
|
33,5*
|
3
|
9,66
|
32,91
|
35,32
|
33,88
|
4
|
27,1*
|
32,85
|
35,7
|
34
|
Source: A partir des données brutes et
à l'aide du logiciel EVIEWS
Nous retenons le modèle [2] également. Les
résultats de ce test indiquent l'existence de trois relations de
co-intégration entre les quatre séries intégrées
d'ordre 1 au seuil de 5% contre deux au seuil de 1%. Par conséquent,
avec un risque d'erreur de 5%, tous les quatre marchés ainsi
étudiés sont intégrés et forment un espace
économique commun.
Tableau n°19: Test de co-intégration sur
les séries du sorgho
Hypothèse nulle
|
Statistique de la trace
|
Valeur calculée
|
Valeur critique (5%)
|
Valeur critique (1%)
|
|
65,33
|
39,89
|
45,58
|
|
30,37
|
24,31
|
29,75
|
|
15,51
|
12,53
|
16,31
|
|
3,26
|
3,84
|
6.51
|
Source: A partir des données brutes
et à l'aide du logiciel EVIEWS
Etant donné qu'il existe de relation de
co-intégration entre ces quatre variables, il est possible de les
modéliser sous une forme VECM. Nous proposons le modèle suivant
aux fins d'évaluation des effets des mesures
préférentielles et l'incidence de la crise ivoirienne.
(9)
Avec, ,
.
Les différents paramètres gardent la
signification qui leur est donnée dans (7).
Les résultats de l'estimation sont
présentés en annexes IV. La relation de long terme a
été normalisée par rapport aux prix du Niger. Elle indique
qu'à long terme, les prix du Niger dépendent négativement
de ceux du Niger, l'influence des autres séries étant
négligeable. Les conditions requises sur le coefficient de la force de
rappel de la variable endogène remplit sont toutes
vérifiées. Mais, ce coefficient est le seul à les remplir,
les autres étant non significatifs. L'hypothèse de la blancheur
des résidus est confirmée par le test de Ljung-Box ,
Breush-Godfrey et White. Le test de Jarque-Béra indique quant à
lui que les résidus sont normaux autorisant ainsi tout test fondé
sur cette hypothèse.
4.2.2.6. Marchés du riz local
Comme tous les marchés étudiés
précédemment, l'analyse en deux étapes de Gonzalez-Rivera
et Helmand sera menée.
ü Première étape: Test de
stationnarité
Il sera préalablement procéder à un
examen visuel des séries. Quand, on se réfère à
la
Graphique n°7: Evolution des prix moyens du riz
local dans les pays de l'UEMOA de janvier 1998 à décembre
2005
Source: A partir des données brutes et
à l'aide du logiciel EVIEWS
figure ci-dessus, on observe que les prix du riz local ont une
évolution globale à la baisse comparable à celle du riz
importé. Toutefois, suivant les pays, on note des variations parfois
importantes que divers facteurs peuvent expliquer (choc d'offre,
décision politique, etc.). Ainsi, des hausses notoires sont observables
pendant le premier semestre de l'année 2000 au Togo. Plus remarquables
sont l'ampleur et le maintien de l'envolée des prix de cette
céréale à la Côte d'Ivoire durant l'année
2003 et le premier trimestre de l'année 2004. Il convient
également de souligner, à l'instar des séries de toutes
les autres céréales, l'augmentation quasi-simultanée des
prix pendant la période allant de mai à octobre 2005
correspondant la période de soudure accompagnée d'une
insécurité alimentaire manifeste au Niger. Cette flambée
des prix apparaît comme un phénomène purement
spéculatif en principe conjoncturel. En effet, la production
céréalière était globalement moins bonne au Sahel
en 2005. Les commerçants, fidèles à leur objectif de
réalisation des profits, achètent et stockent des
céréales en anticipant des hausses conséquentes des prix.
Il se crée ainsi un choc d'offre traduit par la rareté de
certaines denrées courantes. En ce qui concerne le sorgho, les prix
observés à Cotonou sont plus élevés que ceux
pratiqués dans le groupe sahélien et ce, même pendant la
période de soudure de 2005 où les prix plafonds sont
observés au Niger pour toutes les autres céréales. Le
Niger, Burkina et Mali se caractérisent par une évolution
similaire de leurs prix du sorgho. L'évolution de prix au Togo suit une
dynamique singulière par son extrême variabilité
relativement aux autres.
Les présomptions précédentes peuvent
paraître non plausibles. En effet, dans le fait, les prix des
céréales augmentent assez régulièrement entre la
période de récolte et la période de soudure avant de
revenir à un bas niveau avec l'arrivée sur les marchés
d'une nouvelle récolte. Il est donc nécessaire de procéder
aux tests afin de confirmer ou d'infirmer les différentes intuitions.
Tests de saisonnalité
Tout comme le test de l'analyse de la variance, la
méthode CensusX12 indique que ces séries sont
saisonnières. Cette dernière méthode (CensusX12) a
été utilisée pour corriger ces variations
saisonnières. Les séries CVS seront notées en faisant
suivre les séries initiales de "_SA". Nous procédons ensuite
à un test de racine unitaire sur celles-ci.
Tests de racine unitaire non
saisonnière
Les résultats des tests ADF et PP résumés
dans le tableau ci-après indiquent que, exceptée la série
de la Côte d'Ivoire qui est intégrée d'ordre 1, toutes les
autres sont stationnaires à niveau.
Tableau n°20: Résultats des tests ADF et
PP sur les séries du riz local.
Test de stationnarité
|
A niveau
|
En différence première
|
Variable
|
ADF
|
. PP
|
ADF
|
PP
|
BE4_SA
|
-3,75(-3,46)
|
-3,54 (-3,46)
|
|
|
CO4_SA
|
-0,55 (-1,94)
|
-0,55 (-1,94)
|
-9,48(-1,94)
|
-9,48(-1,94)
|
SE4_SA
|
-2,95 (-2,89)
|
-2,96 (-2,89)
|
|
|
TO4_SA
|
-3,51 (-2,89)
|
-3,41(-2,89)
|
|
|
Source: A partir des données brutes et
à l'aide du logiciel EVIEWS
Ainsi, la série de la Côte d'Ivoire est
stationnarisée et utilisée avec les autres variables pour
procéder à l'estimation d'un modèle VAR dont le tableau
suivant synthétise les résultats relatifs à la
détermination du nombre optimal des retards.
Tableau n°21: Détermination du nombre
optimal de retards VAR
Retard
|
LR
|
AIC
|
SC
|
HQ
|
0
|
-
|
36,64
|
37,85
|
37,13
|
1
|
147
|
35,06*
|
36,71*
|
35,72*
|
2
|
19,95
|
35,13
|
37,23
|
35,98
|
3
|
16,22
|
35,24
|
37,78
|
36,27
|
4
|
30,35*
|
35,12
|
38,1
|
36.32
|
Source: A partir des données brutes et
à l'aide du logiciel EVIEWS
Les trois critères d'information utilisés (AIC,
SC et HQ) sont tous favorables à l'introduction d'un seul retard. Bien
que le LR sélectionne plutôt quatre retards, on peut
considérer qu'un seul retard est représentatif.
Le modèle à estimé est donc de la forme
suivante:
où
et désignent respectivement la matrice des coefficients
associés aux valeurs retardées des endogènes et la matrice
des coefficients associés aux exogènes. et désignent respectivement le vecteur des constantes et le vecteur
d'impulsions non corrélées.
Les résultats de l'estimation du modèle sont
reportés en annexes IV. Les tests de Breush-Godfrey et de Ljung-Box
montrent que les résidus ne sont pas autocorrélés tandis
que le test de White indique l'absence d'autocorrélation de
résidus.
|
|