3.5. La disponibilité du préservatif
Il faut retenir que les possibilités d'obtenir un
préservatif soit masculin ou féminin dans cette zone se limitent
probablement à celles que nous citerons ci-dessous :
- pharmacie
- point de vente
- centres d'informations (SOS pair éducateurs)
- cercle des amis
Le préservatif pose de sérieux problèmes
car comme nous l'avons pu constater ci-dessus .non seulement peu utilisé
; le préservatif pose aussi des difficultés d'obtention car parmi
les enquêtés 67% éprouvent un manque considérable de
cet instrument et pourtant quand on leur rappelle qu'il y a des centres
d'information dans la zone, spécialisés sur la dotation des
préservatifs et l'invitation au test de dépistage d'Elmina. Ils
affirment les méconnaître et ceci avec une grande
sincérité pour certains. D'autres connaissent bien ces
institutions mais affirment aussi ressentir de la honte pour s'y rendre et
demander des préservatifs.
Quand à la question des pharmacies il est aussi
problème de maturité car parmi les rares pharmacies qui le
vendent, imposent des conditions administratives sérieuses :
présentation de la pièce d'identité et autres etc.
Donc le seul milieu qui ne pose pas de difficultés reste
le cercle des amis.
Chapitre IV. La perception du sida par les populations
d'Elmina
Comme nous l'avons pu constater et à la lumière
des investigations que nous avons menées. La perception du sida par ces
populations issues d'une zone périphérique urbaine est fortement
caractérisée par la puissance du mot « sida »
et de ce qui s'en suit.
On éprouve une grande difficulté à parler
même ouvertement souvent du sida. Car au tout début de
l'investigation nous avons quand même pu recueillir un pourcentage
important qui affirme ne pas connaître la maladie.
De l'autre coté les fausses connaissances et croyances
ont une place considérable dans l'imaginaire de cette population et
contribuent d'une manière ou d'une autre à amplifier et aggraver
le problème de la stigmatisation car il est intéressent de noter
que jusque là il y a des gens qui ignorent que le contact avec des
objets souillés est source de contagion.
Cette perception reste toutefois diabolique et ceci
malgré les travaux de sensibilisation menés dans cette zone il
s'avère que l'idéal de vouloir parvenir à une
reconnaissance médicale est très difficile.
Car la question du sida est intimement liée aux
considérations traditionnelles et au manque de la préservation du
code de l'honneur chez ces communautés. Toute la question est
gérée par des analyses socioculturelles qui recentrent finalement
la question du sida dans le seul contexte de la sexualité et du
vagabondage. Comme nous l'a confère un vieux auquel nous avons
assuré l'anonymat affirme ceci « ces types de maladie ne
surviennent qu'aux infidèles qui n'ont pas de respect pour leur
partenaires ». Cette perception est aussi large et constitue
toujours une atteinte à la réussite pour le combat contre le
VIH/sida tant en milieu urbain que rural.
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