De manière générale, la micro entreprise
sénégalaise est faiblement capitalisée. Compte tenu de
l'intérêt que les structures de financement attachent au niveau
des fonds propres ; leur faiblesse limite leur volonté d'apporter
leurs concours.
Face à l'insuffisance de fonds propres et au manque de
transparence financière, certaines structures de financement «
ferment les yeux », mais exigent d'importantes garanties, notamment
physiques, dont la plupart des micros entreprises ne disposent pas.
Grâce à son niveau de capitalisation
élevé, l'ACEP peut intervenir de façon efficace dans le
financement des micros entreprises ; comme l'indique aisément le
tableau ci- dessous :
Tableau 3 : l'ACEP Sénégal en
chiffre selon les indicateurs de 2007
INDICATEURS ACEP SENEGAL
Nombre de clients fin 2007
61 878
Nombre d'agences régionales
12
Nombre de bureaux satellites
23
Crédits octroyés 1992 à 2007 en
Milliards de FCFA
197,202
Nombre de crédits octroyés 1992 à
2007
109 415
Encours de crédits en fin 2007 en Milliards de
FCFA
24
Encours épargne en fin 2007 en Milliards de
FCFA
5,398
total des employés
185
Total agents de crédit
45
Total actif en fin 2006 en milliards de FCFA
25,327
Fonds propres fin 2006 en milliards de FCFA
15,590
Taux de capitalisation fin 2006
61,55%
*source : donnée de l'ACEP SENEGAL en 2007
L'impact de son financement est porté aussi bien sur
le plan économique, que social.
Sur le plan économique, notre étude a
porté sur les indicateurs suivants : revenu, niveau de vie et
niveau de l'épargne.
On a pu constater, qu'après l'octroi de prêt par
L'ACEP à certaines micros entreprises, un important changement a pu
être enregistré sur le revenu de leurs activités suite
à l'évolution de leur chiffre d'affaire. le développement
de leurs activités témoigne de l'importance de l'ACEP dans la
promotion des micros entreprises. Ainsi :
-55% de clients ayant contracté des prêts
à l'ACEP ont vu la valeur de leur revenu croître suite à
une augmentation significative du montant de leur chiffre d'affaire. Cette
augmentation significative est due au fait que l'activité qu'ils
exercent génère un revenu important et donc par conséquent
est rentable pour le gérant de la micro entreprise.
C'est le cas par exemple de madame FATOU GUEYE qui a
débuté ses activités en tenant une petite mercerie dans la
banlieue Dakaroise. Elle n'a ni fréquenté l'école
française ni subi une formation professionnelle et est devenue une
cliente de ACEP en 1993 avec un premier crédit de 300 000 FCFA. Ce
prêt fut bien géré et avait permis à Mme F.G.
d'accroître son chiffre d'affaire. Depuis lors, l'ACEP n'a
cessé de lui faire confiance en lui prêtant des montants de plus
en plus importants pour lui permettre de développer ses affaires. Son
actif est passé de moins de 1 000 000 en 93 à
5 000 000 FCFA en 2008.
-26% d'entre eux ont vu la valeur de leur revenu
régressé suite à une diminution du chiffre d'affaire.
Cette diminution est due soit à la rareté de leurs marchandises,
soit à la mévente de celle ci.
C'est le cas par exemple de Monsieur ASSANE DIALLO qui tient
une alimentation à la périphérie de Dakar, il a
contracté un crédit de 500 000 FCFA auprès de l'ACEP
en 2004. Cependant malgré la bonne gestion de son prêt, il a vu
son chiffre d'affaire diminué à cause de la mévente de ses
marchandises due à la flambée des prix sur le marché
entrainant une baisse du pouvoir d'achat des consommateurs. Son revenu a
considérablement régressé ; d'environ 200 000
FCFA par mois en 2004, il est passé à 100 000 FCFA voir
80 000 FCFA en 2008.
-18% des clients on vu leur revenu se stagner suite à
la stabilité de leur chiffre d'affaire ce qui signifie qu'il ya
maintient de l'équilibre du revenu qui n'a pas été
amélioré.
C'est le cas par exemple de Monsieur SEMOU FAYE qui est un
artisan tenant un atelier de fabrication et de transformation artisanale au
niveau de la corniche de Dakar, il est devenu membre de l'ACEP en 2003 et a pu
ainsi obtenir un prêt de 200 000 FCFA afin d'ouvrir son atelier. Il
a pu rembourser son premier crédit et s'est vu octroyer par la suite
d'autres prêts en vue d'améliorer son activité. Cependant
depuis 2007, le revenu de monsieur S.F. n'a pas été
amélioré car les produits finis ou semis fini qu'il propose
s'écoulent de plus en plus difficilement.
-1% des clients on vu leur revenu disparaître suite
à la disparition de leur chiffre d'affaire dû au vol de leurs
marchandises, ou d'autres catastrophes pouvant survenir.
C'est le cas par exemple de Madame ROCKAYA TRAORE qui tenait
une parfumerie dans une banlieue Dakaroise. Devenue membre, elle avait
contracté un prêt de 200 000 FCFA en 2006, après
être, auprès de l'ACEP. Elle avait bien géré son
prêt et respectait toujours les délais de remboursement. Au
courant du mois d'Août 2007, un incendie se déclara dans
l'arrière boutique de sa parfumerie. Madame R.T. perdu, cette nuit
là, toute sa marchandise, ainsi que son revenu, ce qui entraina par la
suite la disparition de son chiffre d'affaire
Un changement du niveau de vie à pu être
observé, il s'est exprimé par l'augmentation des biens
d'équipements, l'investissement ainsi que le niveau de l'épargne
chez les membres ayant contractés des prêts auprès de
l'ACEP.
En ce qui concerne les biens d'équipement ;
- 53% de membres, ayant bénéficiés de
crédit octroyés par l'ACEP ont connu une amélioration dans
leurs conditions de vie, par l'acquisition de bien d'équipement, qui
peuvent être de plusieurs types selon l'activité.
C'est le cas par exemple de monsieur MADY CISSE, qui est
menuisier ébéniste. Il à adhère à l'ACEP en
1996 et pu accéder à un premier crédit de 600 000 F
CFA pour acheter du matériel. Actuellement il a intégré le
guichet PME de l'ACEP. Il est l'un des meilleurs spécialistes du bois de
la place, comme le témoigne la qualité de ses oeuvres.
- 47% des membres, malgré le crédit
octroyé par l'ACEP, n'ont pas connu une amélioration de leurs
conditions de vie.
C'est le cas de monsieur Abdoulaye DIOUF, qui à
accéder à crédit de 200 000 F CFA auprès de l'ACEP
en 1999. Son crédit lui a permis d'acquérir des biens
d'équipement pour le remplacement des machines amorties de son atelier
de transformation alimentaire.
20% ont augmenté leurs niveaux de vie par la
réalisation d'un investissement car le bénéfice
réalisé à été investi dans l'acquisition
d'un terrain ou la construction d'une maison (achat du ciment, sable)
Pour les investissements ;
- 20% de membres ont augmenté leurs niveaux de vie par
la réalisation d'un investissement. Le bénéfice qu'ils ont
pu réaliser a été investi dans l'acquisition d'un terrain
ou dans la construction d'un logement (achat de matériaux etc.)
On peut citer par exemple le cas de madame Yacine SAMBA, qui a
adhérer à l'ACEP en 1995 et avec son premier crédit de
500 000 FCFA, elle a pu développement une activité rentable.
Ayant bien gérer son prêt, l'ACEP lui a permis d'améliorer
son chiffre d'affaire en lui octroyant d'avantage de crédit. De
500 000 F CFA en 1995 elle est passée à 8 000 000
F CFA en 2004. En 2005 avec la création du guichet PME destiné
aux clients de très grande envergure, elle a
bénéficié d'un prêt de 2 500 000CFA qui lui a
permis d'acquérir un terrain à la périphérie de
Dakar.
- 80% de membres n'ont pas réalisé
d'investissement et par conséquent n'ont pas amélioré leur
niveau de vie. Pour le cas de ces membres, les crédits ont surtout
permis pour solder leurs dettes au niveau de leur créanciers, ou pour
relancer leur activités qui étaient au plus bas.
Pour le développement des activités, les
changements se sont surtout manifestés par l'évolution du fond de
roulement au sein des micros entreprises.
- 87% de membres, ont pu développés ou
diversifiés leurs activités par l'augmentation de leur fond de
roulement.
C'est le cas par exemple de monsieur Ferdinand NIANG qui est
gérant d'une micro entreprise à Dakar exerçant dans le
secteur de la vente des fournitures informatiques. Monsieur A.N. à
adhérer à l'ACEP en 2001 et grâce au prêt de
2 200 000 F CFA octroyé par l'ACEP, il a pu diversifier ses
activités par l'ouverture d'un cyber café. Il a ainsi
enregistré, en 2006 un fond de roulement de 233 000 F CFA et en
2007 un fond de roulement de 300 000 F CFA, soit une variation positive
d'environ 30%.
- 2% des membres n'ont pas développés leurs
activités, car ils ont connu une réduction de leur fond de
roulement dû à une mauvaise gestion de ce dernier.
C'est le cas de Mansour DIEYE, qui est membre de l'ACEP depuis
1995 et qui a connu une régression de son chiffre par qu'il l'a
utilisé pour financer le voyage de ses 3 enfants à
l'étranger.
- 3% des membres n'ont pas développés leur
activités car ils ont connu une disparition du fond de roulement suite
aux vols ou à des troubles socio politiques.
C'est le cas Monsieur Abass DIONE, a adhérer a l'ACEP
depuis 2002, il a obtenu premier un prêt de 300 000 F CFA, et a pu
développer une activité dans la banlieue dakaroise. Monsieur A.D.
a connu une disparition de son fond roulement suite à un braquage dont
il a été victime.
Concernant le niveau de l'épargne, on a pu constater
que les bénéficiaires de crédits ont une motivation
prononcée pour l'épargne, en effet :
- 5% des membres bénéficiaires de
crédits ACEP ont constitué, après leurs prêts une
épargne d'au moins 200 000 F CFA
- 27% des membres ont constitué une épargne
comprise entre 100 000 F CFA et 150 000 F CFA.
- 36% des membres ont constitué une épargne
comprise entre 20 000 F CFA et 50 000 F CFA.
Cela montre clairement qu'une partie des surplus de revenu
réalisé par les bénéficiaires a été
orientée vers l'épargne. Mise à part de la pratique de
l'épargne obligatoire constituée au cours des remboursements,
certains bénéficiaires on eu une vive intention de
constitué une épargne, qui s'est manifestée par
l'ouverture de compte individuel. Cependant, 32% de membres n'ont pas
constitué une épargne afin de thésauriser leurs
revenus.
Sur la plan économique, le financement des micros
entreprises par l'ACEP a eu un réel impact sur les diverses
activités exercées par les bénéficiaires, car il a
permis pour la plupart leur autonomie économique.
Tableau 4 : récapitulatif de l'impact
économique selon les différents indicateurs
IndicateursRevenu par rapport au chiffre
d'affaire
Niveau de vie
Niveau de l'épargne
Pourcentage selon les situations
55%
Augmentation du revenu
Acquisition de biens d'équipement53%Augmentation du niveau
de vie
5%
Constitution d'épargne d'au moins
2 00 000 FCFA
47%Stagnation du niveau de vie
26%
Régression du revenu
Investissements
20%Augmentation du niveau de vie.
27%Constitution d'épargne entre
1 00 000 -1 50 000 FCFA80%Stagnation du niveau de vie
18%
Stagnation du revenu
Développement des activités
87%
Augmentation du fond de roulement
36%Constitution d'épargne entre 20 000 - 50 000 FCFA
1%
Disparition du revenu 2%Diminution du fond de roulement
32%
Aucune constitution d'épargne8%Stabilisation du fond de
roulement3%Disparition du fond de roulement*source : nous même selon
l'étude réalisée à l'aide des rapports des
membres
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