II.3. Spécification du modèle des
déterminants des investissements directs étrangers
Dans la recherche des facteurs explicatifs des IDE en zone
UEMOA, l'équation suivante a été spécifiée :
I DE = f(Cr,KH,O UV,I D,I DF,TCHANG). Les relations
théoriques entre chaque variable explicatives du modèle et la
variable expliquée peuvent titre justifiées de la manière
suivante :
· Cr : le taux de croissance du PIB.
Cette variable fait référence à la taille du marché
intérieur. En effet, un grand marché implique une forte demande
de biens et services et rend par conséquent le pays hôte plus
attractif aux IDE. Ce faisant, toutes choses égales par ailleurs, l'IDE
devrait etre positivement corrélé avec le revenu national du
pays
d'accueil, Asiedu (2003). Cette hypothèse est
particulièrement non rejetée pour les IDE horizontaux, où
les biens et services sont produits et vendus sur le marché local.
· TCHANG : le taux de change officiel
du dollar en FCFA comme proxy de l'instabilité macroéconomique.
En effet, des taux de change très volatiles réduisent les flux
d'IDE, tandis que des taux de change moins volatiles reflètent un
environnement macroéconomique stable, donc attractif. Le signe attendu
est de ce fait indéfini a priori.
· OUV : l'ouverture au commerce
international, défini comme la part du commerce dans le
revenu national mesuré par le ratio
~ . Dans la littérature sur les investissements
directs, à l'instar de Bouklia et Zalta (2001), Kinda
(2006) et Gje (2007) à partir d'études dans la zone UEMOA,
montrent que les pays qui sont plus ouverts au commerce extérieur
attirent davantage d'IDE. Le signe attendu est alors positif. En termes de
politique économique, cette corrélation positive signifie que les
pays qui souhaitent attirer davantage d'IDE devraient accroître le volume
de leurs échanges commerciaux, Asiedu (2002). Cependant, certains
auteurs trouvent que l'ouverture n'a pas d'effet significatif sur les
entrées de d'investissements directs. D'où le signe ambigu entre
le degré d'ouverture commerciale et les entrées d'IDE.
· KH : le capital humain mesuré
par le taux brut de scolarisation au primaire. Il traduit la qualification de
la main d'oeuvre et améliore la productivité de celle-ci. La
disponibilité d'un stock de capital humain dans le pays hôte
détermine à la fois la quantité et la qualité des
flux d'IDE entrants. Nous supposons a priori que les pays relativement bien
dotés en capital humain auraient plus de potentialité à
attirer sur leurs territoires les flux d'IDE intensifs en technologie. Ainsi,
le capital humain constitue un facteur d'attractivité des
investissements internationaux. Le signe attendu est positif. En effet, Dupuch
et Milan (2005) montrent que les IDE de l'UE à destination des PECO sont
expliqués par la qualification de la main d'oeuvre.
· ID : l'investissement domestique proxy
du taux d'investissement public mesuré par le ratio formation brut de
capital fixe rapporté au revenu national, ( ~ ~
~ ). Le lien entre
investissement domestique et investissement étranger,
renvoie à l'existence ou non
d'effet d'éviction ou « crowding out
>> ou d'effet d'entrainement ou « crowding in » entre
les deux types d'investissement. Ainsi, Bouklia et Zatla (op.cit) soutiennent
l'absence de complémentarité entre IDE et ID dans les Pays Sud et
Est de la Méditerrané (PSEM) sans pou autant exclurent
l'hypothèse que les investissements étrangers exercent, en
impact, un effet d'éviction du capital local qui réduit leur
contribution à la croissance des économies des PSEM.
· IDF : l'indice de
développement financier mesuré par le ratio masse
monétaire au sens large au revenu national, (
~ ). Levine et King (1993) indique qu'il renseigne sur la
profondeur du système financier et bancaire, et comme
proxy du développement bancaire et financier. Il reflète aussi la
structure financière du pays hôte et permet de réduire le
risque de liquidité des investisseurs lié à l'incertitude
concernant la conversion d'un actif financier en moyen de paiement. Par
conséquent un niveau de développement financier
élevé constitue un facteur d'attractivité des
investissements étrangers.
Le choix de ces différentes variables explicatives
découle des résultats de différentes études
réalisées aussi bien dans les pays en développement que
dans la zone UENOA. Toutefois les études économétriques
nous permettront d'identifier les déterminants les plus illustratifs des
entrées d'investissement direct en direction de la zone et proposer des
actions de politiques économiques afin d'améliorer son niveau
d'attractivité.
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