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Les modèles de gravité en économie sont
inspirés des principes de gravité en économie spatiale
appliqués pour l'étude des aires d'influence des économies
modernes. En économie internationale, les modèles de
gravité ont été introduits pour analyser les flux
d'échange bilatéraux entre pays. On considère que les flux
d'échanges sont une fonction linéaire de la puissance
économique des pays, la richesse et la proximité
géographique. Elle peut être exprimée de la façon
suivante : nii = f(Yi, Y , Eii). Avec nii : les flux des
échanges entre les pays i et j ;
Yi et Yi : les PIB respectifs des pays i et j ; ELI : un
vecteur de facteurs de résistance des échanges entre les deux
pays comme la distance (proxy des coûts de transport), les conflits. Par
exemple, la population, l'existence de facteurs historiques et culturels
constituent des facteurs d'attraction tandis que les couts de transport, les
barrières tarifaires et non tarifaires sont des facteurs de
résistance.
Les fondements théoriques du modèle
gravitationnel depuis les travaux précurseurs réalisés
simultanément par Tinbergen (1962) et Pöyhönen (1963) et
prolongés par Linnemann (1966), se sont progressivement
développés dans le cadre des travaux d'Anderson (1979),
Bergstrand (1985 et 1989), Deardorff (1995), et Evenett et Keller (1998). Ces
modèles se situent dans le cadre de la concurrence imparfaite et
suggèrent que les échanges commerciaux et les IDE sont
substituables. Anderson (1979) a donné une généralisation
de l'équation de gravité en s'appuyant sur la théorie du
commerce international d'Hecksher-Ohlin. Il postule que chaque pays se
spécialise dans la production d'un seul bien pour lequel il est mieux
doté par rapport aux autres pays et que les préférences
des consommateurs sont identiques entre les pays. Anderson déduit ainsi,
une équation de gravité à partir d'un système
linéaire de dépenses.
Récemment, Josselin et Nicot (2003)13
s'appuyant sur les travaux de Bergstrand (1985, 1989) et Festoc (1996) et de
l'hypothèse d'une fonction de production identique entre les deux pays,
fournit une équation généralisée du modèle
gravitaire intégrant les IDE :
PXi · = a°. Y a1. Y.a2. y
a3. y a4. a5.D a6.P G a7.P G
a8. DE a9. DE a1°. DE a11. Avec
:
13 Josselin et Nicot (2003) : un modèle
gravitaire géoéconomique des échanges commerciaux entre
les pays de l'UE, les PECO et les PTM, P11.
- P : la valeur des échanges du pays importateur i vers le
pays exportateur j
- Y t Y : les PIB respectifs de i et de j
- t : PIB/ habitant respectif de i et de j
- IP t IP : indice de prix de gros respectif de i et de j
- I t I : les investissements directs étrangers respectifs
de i et de j
- : la distance selon le degré de contiguïté
entre i et j
- : la distance entre les centres de i et de j
- : le taux de change réel entre les pays i et j
- ......... : des paramètres
L'introduction des IDE dans le modèle gravitaire
répond à un double objectif. Premièrement, comme variable
explicative des flux commerciaux, et deuxièmement, identifier les
secteurs industriels de concentration de ces IDE et analyser leurs impacts sur
les deux économies.
D'autres auteurs ont également utilisé les
modèles de gravité pour expliquer les flux d'IDE internationaux.
Eaton et Tarnura (1994), et Kumar (2000) ont explicitement fait
référence aux modèles de gravité dans leurs
études sur la géographie des IDE. Les fondements des
modèles de gravité dans l'explication du flux d'IDE se traduisent
de la façon suivante. Pour le pays d'origine, plus sa taille
économique est grande, plus il a la capacité d'investir à
l'étranger. Quant au pays d'accueil, plus sa taille économique
est grande, plus il est susceptible de recevoir un montant plus important
d'IDE. Par ailleurs, la distance devrait avoir un impact négatif sur les
flux d'IDE, car la distance engendre des coûts et des barrières
à l'IDE:
- la distance entraîne d'abord un coût de
déplacement de personnels et de biens. Ce facteur est
particulièrement important pour les IDE de type vertical ou de type
exportateur, c'està-dire des implantations d'usines à
l'étranger qui importent des produits intermédiaires et exportent
des produits finis.
- d'une manière générale, la
proximité facilite l'obtention des informations, tandis que
l'éloignement implique souvent une barrière culturelle (y compris
linguistique) et un coût psychologique pour les investisseurs
étrangers.
Bien que les progrès récents dans le domaine des
transports et des télécommunications aient contribué
à réduire sensiblement les coüts de transport, force est de
reconnaître qu'ils ont un impact non négligeable dans certains
domaines.
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