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Ségrégation et dynamiques multiculturelles à  Séville:le cas du quartier "El Cerezo"

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par Matthieu Bouchet-Wacogne
Université de Poitiers - Master 1 migrations internationales 2010
  

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B/ L'importance des acteurs associatifs locaux

Plusieurs associations participent à la mise en avant du quartier El Cerezo en proposant des projets de coopération multiethnique. Les différents organismes travaillent dans l'objectif de faciliter l'intégration des immigrés au sein de leur quartier mais aussi dans la société espagnole. Ils tentent également de contribuer au "vivre ensemble" entre immigrés et autochtones en mettant en avant dans certains cas, les immigrés dans d'autres, les autochtones.

1/ Les projets associatifs : enjeux de cohabitation

Il existe de nombreuses associations d'aide aux migrants et notamment des associations de soutien juridique (O.D.S, Acoge, A.C.C.E.M, C.E.A.R, etc.) qui informent les immigrés et les étrangers sur les papiers à fournir pour accéder à un logement, un emploi, etc. Ils leur expliquent les lois sur l'immigration et assistent les personnes dans leurs démarches. Par ailleurs, différentes associations s'occupent également de la traduction des documents (ACOGE, ACCEM, etc.), (Transfronterizo, 2006).

Nous allons essentiellement nous intéresser aux acteurs associatifs intervenant dans El Cerezo. Deux locaux des fondations Acoge Sevilla, Cepaim et ACCEM se trouvent dans les quartiers d'El Cerezo et Las Avenidas. Le local situé dans le quartier El Cerezo est partagé par les associations Acoge et Cepaim qui agissent dans trois domaines : la médiation (de voisinage, interculturelle), l'éducation (activités extrascolaires, aide aux devoirs, colonies de vacances, etc.) et les échanges interculturels (ateliers, débats, événements culturels, sportifs, etc.). Par ailleurs, l'ACCEM, dont le local se trouve dans le quartier las Avenidas intervient également dans ce type de domaine. De plus, elle propose une assistance juridique grâce à la permanence d'un avocat tous les jeudis. A cela s'ajoute l'association de voisins d'El Cerezo ainsi que l'Office des Droits Sociaux ayant tous deux des impacts pour ce quartier.

Nous tâcherons de comprendre quels sont les conséquences des projets de ces associations.

a/ Les associations humanitaires en lutte contre les discriminations et les conflits multiculturels

Ces associations sont nécessaires pour répondre aux besoins des nouveaux arrivants et d'une certaine manière pour lutter contre la discrimination et la ségrégation. Nous nous intéresserons principalement à celles qui interviennent dans le quartier El Cerezo ou du moins pour le district de la Macarena. Nous allons devoir passer par une phase très descriptive pour bien cerner les associations que nous allons citer à plusieurs reprises dans notre étude.

Tout d'abord, la fondation Consortium des Agences de l'Action Globale Pour les Migrants (CEPAIM) est une organisation indépendante espagnole qui répond aux dynamiques sociales en relation avec les migrations. Leur politique traite de l'inter-culturalité, de la gestion de la diversité et du co-développement avec pour base le territoire espagnol. Leur mission est de promouvoir un modèle de société interculturelle qui facilite principalement l'accès aux droits des citoyens immigrés, notamment en développant des politiques de lutte

contre toutes formes d'exclusion sociale en lien avec les pays d'origines des immigrants. Leurs valeurs sont l'égalité des chances entre femmes et hommes, la solidarité, la justice, la lutte contre les discriminations et la promotion de l'inter-culturalité et de la diversité. Tout cela, est mis en place pour que les minorités ethniques aient les mêmes chances et les mêmes droits en Espagne que les autochtones. Cette association gère, depuis octobre 2010, le programme de retour volontaire financé par le Ministère du travail et de l'immigration.

Ensuite, la fondation Acoge Sevilla est une association qui existe depuis plus de vingt ans et qui aide les immigrés. Elle dirige ces personnes dans leurs démarches à l'obtention de documents (permis de travail, permis de résidence, etc.) ainsi que dans l'accès à l'emploi et la recherche d'un logement. Cet organisme aide les immigrés à faire un Curriculum Vitae, à apprendre l'espagnol, leur propose des formations, etc. En lien avec la mairie, des particuliers peuvent téléphoner à cette association, devenue une fondation, pour des gardes de personnes âgées/d'enfants ou pour des services domestiques.

Par ailleurs, cette fondation travaille avec des associations de voisinage, des centres éducatifs et participe entre autres à des festivals.

Enfin, l'Association Commission Espagnole Catholique sur la Migration (ACCEM) est une Organisation Non-Gouvernementale (ONG) à but non lucratif tout comme les précédentes. Elle travaille sur l'accueil et l'intégration des réfugiés et des immigrés en Espagne dans le respect des droits et devoirs espagnols. Son objectif est d'obtenir une société juste et égalitaire en mettant en avant la richesse culturelle d'une société plurielle. Cette fondation propose des formations professionnelles et une aide à l'insertion au travail. En outre, ils permettent l'accueil dans des centres spécialisés, mettent en avant la participation à la vie locale (manifestation contre le racisme et la xénophobie,...) ou encore proposent des cours de langue. En effet, "le dialecte andalou n'est pas toujours simple à comprendre même pour des populations hispanophones" (Tania, volontaire Acoge). Il est vrai que connaître la langue locale apparaît comme un moyen d'intégration, ici l'andalou, qui est un dialecte du castillan où certaines consonnes ne sont pas prononcées.

Les trois fondations ACCEM, Cepaim et Acoge ont toutes les trois des locaux dans le district de la Macarena19 dans lesquels sont organisés différents projets de cohabitation, comme des débats (droits du travail, racisme, etc.), des ateliers ludiques pour les enfants, des cours de langues, de la médiation auprès des habitants pour essayer de résoudre tous types de

19 Les fondations Cepaim et Acoge partagent le même local dans le quartier El Cerezo plaza Punta Umbria tandis que l'ACCEM a son propre espace de travail, rue Galena dans le quartier Las Avenidas.

conflits. Elles participent à certaines fêtes culturelles (Aïd el-Kebir, Inti Raymi, journées de l'immigration, etc.), dirigent les immigrés dans leurs démarches administratives ou encore prônent le "vivre ensemble" dont il est essentiel de savoir comment pour notre recherche.

Le fait d'être présent dans ce district permet à ces ONG d'améliorer leurs actions auprès d'une population principalement immigrée et de les rendre plus visibles pour les habitants de ces quartiers. Nous verrons par la suite les projets locaux de ces associations, particulièrement ceux auprès des jeunes du district de la Macarena.

De plus à ces associations très présentes dans le domaine de la multiculturalité, intervient l'association des voisins. "Les associations de voisins doivent aller dans la même direction que les associations humanitaires, avec d'autres acteurs, elles peuvent garantir la pluralité et les interactions sociales"(VECINA MERCHANTE, 2010, p.242).

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