b/ Les facteurs de concentration urbaine dans un
district voulant répondre aux besoins des immigrés
La concentration urbaine d'une population en un lieu
dépend très souvent de facteurs identifiables tels le coût
des logements, la proximité de sa famille, de ses amis ou encore de
commerces. Elle peut également être la conséquence de
politiques publiques attractives. Tout ceci peut permettre de comprendre la
répartition ici des immigrés, dans les différents
quartiers de la Macarena.
Différents bâtiments et événements
se trouvent ou ont lieux dans le district de la Macarena, ce qui pourrait
correspondre à une volonté de la mairie de regrouper les
différents organismes qui se préoccupent de l'immigration dans
une même zone.
Suite à un entretien avec la professeure et chercheuse
Maria Angeles Huete, il apparaît que différents édifices
à destination des populations immigrées sont regroupés
dans le district de la Macarena tel que l'ODI, l'organisme qui lutte pour les
droits des immigrés.
De plus, le centre civique San Fernando a été
construit il y a plus d'un an dans le but de permettre aux associations
d'immigrants de pouvoir se regrouper en un même lieu. C'est
également dans ce district que se trouve la délégation du
ministère du travail et de l'immigration, rue Sánchez Perrier,
proche de l'hôtel Macarena. Elle travaille sur le respect et la
coordination des politiques migratoires sur le territoire. C'est pourquoi, elle
met en place chaque année, le forum Andalou de l'immigration qui permet
de réfléchir à l'élaboration de nouvelles
politiques sociales pour les immigrés. Ce forum a pour objet de
créer des débats et de faire participer le maximum d'agents
sociaux impliqués dans le phénomène de la migration. Il
met également en avant l'intégration sociale des immigrés
qui habitent en Andalousie. A titre d'exemple, les fonctions de ce forum sont
entre autres de faciliter le dialogue entre les collectifs d'immigrés et
la société d'accueil, de formuler des propositions et
recommandations pour l'intégration sociale des immigrés ou encore
d'agir activement pour lutter contre le racisme et la xénophobie et pour
la tolérance. Le CMPM avec l'appui de la délégation des
relations institutionnelles et de l'immigration organise lui aussi dans le Nord
de ce district12, un forum sur le thème de l'immigration avec
la participation d'immigrés, des autorités municipales et de
représentants de l'Etat espagnol. Les sujets concernent aussi bien le
respect des droits que la situation des immigrés en Espagne. De plus,
des journées interculturelles ont lieu au centre civique Hogar San
Fernando à la fin de l'automne (la
12 Dans les locaux du Centre Avancé de
Ressource d'Entreprise (CREA) avenue José Galán Merino.
seconde édition a eu lieu en 2010). Elles ont pour
objectif d'améliorer la cohabitation entre autochtones et
immigrés grâce à des débats et des tables rondes.
Ces différents lieux et moments d'interactions des
immigrants mis en place en grande partie par les politiques locales
créent, d'après Maria Angeles Huete, "une réalité
artificielle" puisqu'ils ne permettent pas aux populations immigrées de
ces quartiers de sortir du district de la Macarena. Le regroupement de ces
types de lieux est facteur de ségrégation puisque cela limite les
déplacements des populations concernées et donc la
possibilité de s'intégrer en rencontrant de nouvelles personnes
au cours d'activités diversifiées. Dans son travail collectif
cité précédemment, la chercheuse avec ses
différents collaborateurs tentent de "combattre les politiques
publiques visant à regrouper les bâtiments à destination
des immigrés dans le district de la Macarena" (M-A Huete). Leur
objectif est de disperser les bâtiments d'utilité publique pour
les immigrés, ce qui devrait les pousser à se déplacer
vers d'autres zones pour effectuer des activités ou démarches
administrative et ainsi leur permettre d'étendre leur réseau
social voire d'en créer de nouveaux. Ceci semble un point important de
lutte contre la ségrégation et d'amélioration du "vivre
ensemble" puisque cela pourrait permettre d'établir de nouvelles
rencontres aussi bien entre immigrés qu'entre immigrés et
autochtones.
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