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Discrimination sur le marché du travail: les femmes.

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par Youssef FENNIRA
 -  2008
  

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I.1.2. Modèles de recherche d'emploi

Modèles appliqués aux employeurs

Selon Dan Black (1995), nous sommes dans un modèle où les hommes et les femmes ont les mêmes productivités mais il existe en même temps deux types d'employeurs sur le marché : ceux qui répugnent à embaucher des femmes et préfèrent avoir une main d'oeuvre exclusivement masculine et des employeurs qui n'ont pas de préférence et engagent des individus des deux sexes.

L'individu a le choix d'entrer sur le marché du travail ou de rester en dehors : pour y accéder, il doit rechercher un emploi, recherche qui a un coût mais pour laquelle il sera dédommagé à partir de l'instant où il trouve un emploi rémunéré (salaire ou utilité). Il choisira d'accepter un emploi s'il lui offre son utilité de réservation (utilité minimum l'intéressant).

Les entreprises non discriminatrices génèrent une hausse de l'utilité de réservation des femmes alors que celles qui ne le sont pas une baisse ainsi qu'une augmentation des coûts de recherche d'emploi pour les femmes. Ce dernier constat entraîne des salaires plus bas pour les femmes de la part des entreprises non discriminantes, car pour maximiser leurs profits, elles profitent du fait que les femmes soient refusées par des entreprises discriminantes,( ce qui augmente leurs coûts de recherche et baisse leurs utilités de réservation) pour leurs proposer des salaires plus bas qu'à leurs homologues masculins, de même productivité, qui eux non pas subi ce surcoût. Les femmes subissent alors des discriminations des deux types d'entreprises.

Ce modèle démontre aussi que les entreprises discriminantes dégagent de plus faibles profits en raison des coûts de leur politique discriminante, mais rien ne nous éclaire sur l'évolution des disparités salariales à long terme.

Il existe un autre modèle du même type, développé par Audra Bowlus et Zvi Eckstein (1998), mais qui présente les employeurs comme ceux qui font des recherches et non plus les employés. Les deux types embauchent des femmes, avec une proportion plus forte que celle de la population pour les non discriminatrices et plus importante pour le deuxième type. Malgré cette ségrégation partielle, les disparités salariales perdurent à cause des productivités qui sont plus faibles pour les femmes dans ce modèle.

Ce modèle est en accord avec les observations faîtes en réalité, car elle présente une ségrégation partielle et des inégalités de salaire entre les hommes et les femmes. Néanmoins, ce modèle n'explique toujours pas le fait que ces inégalités ne disparaissent pas avec le temps.

Asa Rosen (1998) va proposer un modèle qui va essayer d'y apporter une réponse en s'attaquant aux processus qui déterminent les salaires.

Recherche d'emploi et négociation de Nash des salaires

Le modèle d'Asa Rosen présente un marché où il existe un grand nombre d'entreprises différentes qui ont des goûts discriminatoires différents, modèle où existent des entreprises totalement discriminatoires et d'autres qui répugnent à embaucher des femmes mais le font tout de même car elles sont à la recherche d'employés en même temps que les individus sont à la recherche de travail. Les deux se mettent en relation et l'alliance se fait si les conditions conviennent aux deux parties.

Ici les salaires ne sont pas déterminés par les entreprises mais par un processus de négociation de Nash.

Les inégalités salariales sont présentes sur tous les types d'entreprises, y compris les moins discriminantes et cela est expliqué par le fait que les hommes ont un pouvoir de négociation plus fort que celui des femmes. Les salaires féminins sont donc fonction décroissante du degré de discrimination des entreprises.

La nouvelle vision apportée par Asa Rosen est que les salaires masculins sont fonction croissante du degré de discrimination. Cela est expliqué par le fait que les entreprises discriminatrices ont un pouvoir de négociation plus faible que les autres et doivent donc rémunérer ses salariés masculins.

L'étude d'Asa Rosen est pertinente dans la mesure où elle offre enfin une explication aux inégalités salariales persistantes sur le marché car elle est la seule à avancer l'idée que ce sont les entreprises discriminatrices qui font les plus gros profits. Théorie qui ne peut être résorbée par le marché dans le temps.

Recherche d'emploi et discrimination de la part des employés

Les théories de bases avancées pour la recherche d'emploi sont reprises ici par Michael Sattinger (1996) au niveau des salariés.

Il nous offre une vision assez chaotique du marché du travail, où les salariés répugneraient tellement à travailler en présence des femmes que cela conduirait à une ségrégation totale du marché, par le fait que de très fortes pertes de productivité seraient générées au contact des femmes, avec des entreprises totalement masculines et d'autres totalement féminines et des inégalités salariales persistantes.

Ce modèle étant totalement irréalisable en réalité, il fût remanié par Madaru Sasaki (1999) qui ajoute à ces deux modèles d'entreprises, un type d'entreprise à main d'oeuvre mixte. Modèle n'offrant toujours pas une explication possible à la persistance des écarts de salaires dans le temps.

Il apparaît alors que la discrimination par les employés n'apporte pas d'explication complète à ces disparités qui continuent à long terme, contrairement à la discrimination faîte par les employeurs.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille