L'impact des analyses génétiques sur la Justice congolaise( Télécharger le fichier original )par Josette Baongela Likila Université de Kinshasa - Graduat 2009 |
CHAPITRE 1er : ANALYSES GENETIQUESSECTION 1ère : GénéralitésA. NOTIONSTous les organismes vivants sont constitués de cellules qui sont les unités intégrées fondamentales de l'activité biologique. Chez les êtres humains, comme dans tous les autres organismes supérieurs, le matériel héréditaire, nommément l'acide désoxyribonucléique ou ADN, est contenu dans le noyau de la cellule, dans les assemblages microscopiques appelés chromosomes. 10(*) Les cellules humaines comportent 23 paires des chromosomes sexuels et 22 paires de chromosomes non sexuels, appelées autosomes. Les unités de transmission des caractères héréditaires sont appelés gènes : on croit que les êtres humains possèdent entre 50000 et 100 000 gènes qui sont situés dans l'ADN chromosomique, dans les noyaux des cellules. L'analyse de l'ADN à des fins criminelles, communément appelée analyses par des empreintes génétiques, remonte à au moins une vingtaine d'années grâce à Alec Jeffreys. Par conséquent avant d'entrer dans les détails de l'analyse génétique et de décrire son apport important à la criminalistique ; il faut avoir une certaine compréhension du fondement moléculaire de l'hérédité. En effet l'ADN est une molécule complexe à double brin selon une forme hélicoïdale : c'est la structure « en double hélice » qui est bien connue grâce aux articles de vulgarisation scientifique. La structure ADN ressemble à une échelle en spirale dont les « cotés » sont constitués de molécules de sucre phosphate et les « barreaux » formés de paires de composés chimiques que l'on appelle des bases azotées ou nucléotides. Il n'existe que quatre bases dans n'importe quel ADN, quelle que soit la source : l'adénine, la thymine, la guanine et la cytosine. La complémentarité des bases est spécifique : l'adénine est toujours jumelée à la thymine et la cytosine à la guanine. Dans le jargon biochimique, comme on peut le voir dans la figure 1, les paires de bases sont représentées par A-T (adénine thymine) et G-C (guanine cytosine). On estime qu'il y a environ trois milliards de paires de bases dans le génome humain, terme utilisé pour décrire la totalité du matériel héréditaire dans les 46 chromosomes. Ces quatre bases ou nucléotides représentent » l'alphabet génétique » et les séquences de paires de bases situées le long d'une molécule d'ADN constituent un vocabulaire biochimique qui codifie toute l'information génétique essentielle au processus de la vie. La spécificité absolue de la complémentarité des bases a permis l'apparition d'un mécanisme par lequel des molécules d'ADN « mères » peuvent être copiées pour constituer des molécules d'ADN « filles » identiques, dans le processus de reproduction. Ce mécanisme s'appelle réplication (par opposition à dédoublement) et il est rendu possible parce que les deux cotés de la molécule d'ADN mères sont complémentaires au lieu d'être identiques. Dans le processus de réplication, la molécule d'ADN mère se scinde dans le sens de la longueur, chacun des cotés servant de matrice à l'une des nouvelles molécules filles identiques. C'est cet ADN, ces véritables « épaves flottantes » qui sont d'un intérêt particulier pour le scientifique spécialiste de la criminalistique. * 10 Professeur Docteur PUNGA KUMANENGE, notes de biologie générale, Université protestante au Congo, 2009, P.28 |
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