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L'impact des analyses génétiques sur la Justice congolaise

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par Josette Baongela Likila
Université de Kinshasa - Graduat 2009
  

Disponible en mode multipage

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DEDICACES

A notre très cher père EYENGA BANGANGU qui, grâce à ses conseils a fait de nous ce que nous sommes.

A notre mère chérie Thérèse KONSHI NYIME qui a inoculé en nous sons sens de l'humanisme, elle qui malgré vents et marées n'a cessé d'être là pour nous, et dont les sacrifices consentis à notre égard ne nous laisseront jamais indifférents.

A toute notre famille : famille BANGANGU

A nos soeurs et frères Handya IMPELI, Blaise BOYOO, Idjos BANGANGU, Mack BANGANGU, Mj' BAONGELA, Bijoux NGUWA, Laetitia BEKABU, El'chaddai BANGANGU.

A notre cadette Merveille KAPINGA, la bénie de DIEU

A notre grande mère KAPINGA Elisabeth qui nous chérit tant

A nos oncles, tantes, cousins, cousines, neveux et nièces.

A notre meilleure amie Patricia NZITA NDONGO qui nous a soutenue à chaque fois que le besoin se faisait ressentir.

A nos proches amis et amies Grhass KALENGA, Lisiènne INTUMU, Evelyne KAMUANYA, Grace MANAKA, Vanessa BATUAFE, Orly KALOMBO, Christelle MANYUKA, Jennyfer LIKINDA, Sharone MUKENDI, Aleck LOFO, Pacifique LUABEYA qui nous ont montré la valeur de l' amitié.

A celui qui malgré nos multiples erreurs ne nous a jamais abandonné et nous a montré que l'amour est le plus beau cadeau qu'on peut offrir à ses semblables Ghandi ILUNGA.

A nos amis de l'Université de Kinshasa

Nous dédions ce travail

AVANT-PROPOS

Réaliser u travail scientifique de cette envergure dans les conditions difficiles que traverse notre pays actuellement, exige la participation des uns et des autres et cela des différentes manières.

Nous tenons à exprimer nos vibrants hommages à l'endroit de notre doyen, le professeur MULUMBA KATSHI qui se bat contre vents et marées afin de redonner la vraie image de la faculté de droit.

Que Mme Angélique SITA MUILA, qui est à la fois notre directrice et notre modèle dans le domaine judiciaire, puisse t-elle trouver ici d'une manière très particulière, l'expression de notre gratitude pour sa sollicitude, sa disponibilité malgré ses nombreuses occupations et sa perspicacité avec laquelle elle a dirigé ce travail.

Nos remerciements sont également adressés à Mr Gaspard IBUMBU, qui a disposé de son temps et s'est investi par ses conseils et remarques pour la correction de ce travail.

Nous exprimons notre gratitude aux autorités académiques et au corps professoral de l'Université de Kinshasa qui se sont sacrifiés pour nous encadrer jusqu'à la fin de cette année académique.

Nos vifs et sincères sentiments de reconnaissance à Mr Jean Robert KAKIESE qui s'est montré particulièrement aimable à notre égard.

Que tous nos collègues qui ont partagé avec nous les difficultés et la joie de la vie estudiantine trouvent dans ce travail l'expression de notre sympathie insondable.

INTRODUCTION

I.PROBLEMATIQUE

Il ne relève l'ombre d'aucun doute que pour bâtir une société démocratique et pacifique, la République Démocratique du Congo devra relever d'immenses défis tant sur le plan politique, socio économique, culturel, que sur le plan judiciaire. A ce niveau l'un des plus cruciaux est la lutte contre la culture de l'impunité, qui a élu domicile au sein de la justice congolaise, et qui pour y arriver doit restaurer le bon fonctionnement de l'appareil judiciaire.

En effet, depuis plusieurs décennies l'appareil judiciaire congolais est dans une situation alarmante ; elle traverse une crise profonde dont les causes sont à la fois multiples et diverses. Cette crise l'empêche ainsi de lutter contre l'impunité des différentes violations des droits de l'homme.

En dépit de son appellation « Etat démocratique », l'appareil judiciaire de la République Démocratique du Congo fait montre d'une performance médiocre qui est la conséquence des mauvais choix opérés par la politique.

Nous sommes convaincus que ce qui freine le processus de l'instauration d'une société démocratique est la mauvaise qualité de l'appareil judiciaire.

La reconstruction d'un pays comme la République Démocratique du Congo passe avant tout par la restauration d'une justice équitable où tous sont soumis à la loi.

A ce sujet le magistrat Emmanuel SHAMAVU souligne : «  le bon fonctionnement de l'appareil judiciaire est d'une nécessité impérieuse car la défaillance de ce 3ème pouvoir exposerait la société à des situations critiques telles que les violations massives des droits de l'homme, l'impunité, la justice populaire »1(*)

Pour faire face à tous les défis que rencontre l'appareil judiciaire, la République Démocratique du Congo doit répondre à trois impératifs : le respect de la loi par tous, l'indépendance effective de la magistrature et la fonctionnalité de l'appareil judiciaire.

Pour bien faire fonctionner l'appareil judiciaire, elle doit régulariser les salaires des magistrats et des Officiers de Police Judiciaire. Elle devra, et c'est le point même de notre investigation, assurer le bon fonctionnement de la police scientifique pour la recherche de la vérité en y mettant des moyens matériels et techniques pouvant permettre la collecte des éléments de preuve pour garantir la véracité des faits.

Les tribunaux pénaux accordent une attention particulière aux méthodes d'identification, et cette attention ne tient pas seulement aux débats actuels suscités par la question. Depuis quelque temps en effet, le débat est ouvert sur l'admissibilité et la fiabilité des différentes méthodes mises en oeuvre.

Depuis peu, les enquêtes criminelles et les tribunaux de justice pénale accordent une attention accrue à une amélioration de la qualité des méthodes d'identification

Il s'agit de celle des empreintes génétiques : patrimoines génétiques inscrites dans l'ADN.

L'histoire de la justice est émaillée des découvertes scientifiques qui ont permis de faire progresser la recherche criminelle.

En effet, la justice, comme les autres secteurs de la société, a progressivement intégré, à divers niveaux de son fonctionnement, les techniques les plus variées issues des importants progrès de la physique, de la chimie et de la biologie.

Cela a donné naissance à des applications multiples dans le système pénal (polygraphe, bracelet électronique, vidéosurveillance) et beaucoup se sont inscrits dans la forme juridique de l'expertise (analyses toxicologiques, analyses des matériaux, balistique, analyses génétiques etc.).

La découverte de l'identification par analyses génétiques par Alec Jeffreys est considérée par beaucoup comme la plus extraordinaire du vingtième siècle.

La présente investigation s'attellera un peu plus sur les analyses génétiques afin de savoir l'impact qu'elles ont sur la justice congolaise.

Ces nouvelles techniques ont entraîné dans le processus judiciaire pénal des nouveautés et changement au niveau de la collecte des éléments de preuve, ensuite dans la relation que ces éléments de preuve entretiennent avec la décision judiciaire dans sa construction et enfin sur les effets de la décision de condamnation pénale.

L'objectif du procès pénal étant la recherche de la pure vérité, les autorités judiciaires sont chargées de constater les infractions, d'en rechercher les auteurs et de les traduire devant les juridictions compétentes. Cela suppose donc une preuve conforme aux règles du droit de la procédure pénale.

Les analyses génétiques ont très vite été perçues comme un merveilleux outil d'investigation, pour identifier l'infracteur, au service des autorités judiciaires.

Jusqu'au milieu des années 80, la criminalistique avait essentiellement recours à l'analyse de substances faisant partie des groupes sanguins et des polymorphismes enzymatiques et protéiques. Les performances étaient médiocres du fait, notamment de la nature des échantillons biologiques à analyser et ne permettaient pas d'identifier une personne avec certitude.

Cela va s'améliorer et ce, grâce aux découvertes d'Alec JEFFREYS en 1985 de l'université d'oxford : l'identification par analyses génétiques.2(*)

Cette technique se verra être utilisée pour la première fois dans une enquête criminelle.

Cela se passa en Belgique où un juge d'instruction de l'arrondissement judiciaire de Lieuven, après avoir lu les récentes découvertes de JEFFEYS, demandera aux membres de laboratoires génétiques universitaires tout proche de bien vouloir aider la justice en trouvant l'ADN sur des échantillons découverts sur les lieux d'une infraction.

Cependant il faut signaler que bien avant la découverte de JEFFREYS, lors de la guerre du Vietnam en 1944, l'armée américaine utilisait l'ADN pour identifier les corps des soldats inconnus.3(*)

Perfectionné au fil des années, ce moyen d'investigation et de preuve est devenu incontournable, non seulement pour les recherches civiles en paternité mais aussi, et surtout, pour les enquêtes criminelles

De ce constat est née la notion d'identification des individus par ADN.

Cette technologie permet d'identifier et individualiser les habitants de la planète et s'est avéré très utile au cours de la résolution d'affaires criminelles et judiciaires.

A l'origine les analyses génétiques étaient restreintes principalement aux crimes tels que les homicides ou les viols. Mais actuellement, elles sont utilisées dans la recherche de paternités et dans les enquêtes criminelles (homicides, viol), aussi pour des éventuelles comparaisons et en médecine pour déterminer le profil génétique afin de savoir s'il n'y aurait pas de maladies héréditaires.

En effet, il a été démontré grâce à Edmond LOCARD que « tout individu, à l'occasion de ses actions criminelles en un lieu donné, dépose et emporte à son insu des traces et des indices : sueur, sang, poussière, fibres, sperme, salive, poils, squames, terre, etc. Qu'ils soient de nature physique, chimique ou biologique, ces indices, une fois passés au crible d'examens de plus en plus sophistiqués, parlent et livrent le récit du crime avant de permettre au lecteur enquêteur de déchiffrer la signature de l'auteur coupable »4(*)

Lors d'une affaire criminelle, tel qu'un homicide, le magistrat porte un grand intérêt aux techniques, qui permettent d'identifier les indices matériels relevés sur une scène de crime, comme des tâches de sang, de salive ou de sperme, des cheveux, des ongles etc.

Signalons qu'en matière judiciaire, les analyses génétiques peuvent être réalisées en exécution d'une mesure d'enquête ou d'instruction lors d'une procédure judiciaire (droit pénal) et d'une mesure d'instruction ordonnée par le juge dans le cadre d'une action relative à l'établissement ou la contestation d'un lien de filiation ou l'obtention ou la suppression de subsides (droit civil).

Le consentement préalable de la personne est requis dans le second cas et toute identification posthume (lien de filiation), sauf accord exprès de son vivant, est interdit. Le consentement est aussi requis, lors d'une enquête criminelle, si on veut comparer l'empreinte génétique trouvée sur les lieux du crime à celle d'un présumé suspect.

L'analyse d'un échantillon d'ADN recueilli sur le lieu d'un crime ne suffit pas à identifier le porteur de cet ADN; il faut comparer cet échantillon à un autre que l'on sait provenir de la personne en question.

Il arrive qu'un suspect fournisse volontairement un échantillon de son ADN pour qu'on établisse son innocence, mais le plus souvent, l'échantillon de référence doit être prélevé sans le consentement de la personne.

C'est pourquoi, il faut une autorisation, découlant de cadres législatifs, permettant ainsi de prélever des échantillons d'ADN de référence aux fins judiciaires.

Pour ce qui est des mandats relatifs aux analyses génétiques, ils produisent des modifications apportées, qui permettent de prélever un échantillon d'ADN sur une personne accusée ou soupçonnée d'un crime qui a laissé des traces biologiques contenant des empreintes génétiques. Il fait l'objet d'une surveillance judiciaire et l'usage des échantillons d'ADN et des renseignements obtenus est assujetti à certaines restrictions imposées par la loi.

Les techniques d'analyses génétiques sont alors devenues une aide irremplaçable en raison de leur rapidité, de leur capacité à déterminer simultanément les empreintes génétiques d'un grand nombre de personnes et de leur utilisation sur des quantités restreintes et parfois dégradées de matériel biologique (corps calcinés, plus ou moins en décomposition, etc.).

Eu égard à tout ce qui vient d'être soulevé, notre problématique gravitera autour d'une unique question « l'impact des analyses génétiques dans le fonctionnement de la justice congolaise ».

Il s'agira de démontrer l'impact ou mieux l'effet que produit l'utilisation de cette technique dans le domaine judiciaire. Quelle est son influence ? Quel est son apport dans la justice congolaise ou mieux dans l'élucidation de l'enquête criminelle par les experts de la justice congolaise.

Car comme le soutient le professeur SHOMBA « la problématique désigne l'ensemble des questions posées dans un domaine de la science en vue d'une recherche des solutions scientifiques. Présenter la problématique signifie répondre à la question pourquoi avons-nous besoin de réaliser la présente investigation et de connaître les résultats probables »5(*)

II. MOTIVATIONS

Sur base d'un travail de recherche empirique, nous cherchons à identifier l'impact qu'est susceptible d'entraîner, dans le fonctionnement de la justice congolaise, l'introduction de la technique d'identification par analyses génétiques.

Ce travail présente donc une double motivation

II.1 Motivation subjective

Tout chercheur doit à un certain niveau faire montre de ses capacités intellectuelles à la fin d'un cycle. Telle est notre première motivation

Les analyses génétiques sont une innovation pénale qui a pris de l'ampleur dans bon nombre des pays occidentaux où la police scientifique l'exploite de manière extraordinaire pour élucider certains crimes ou mieux appréhender des criminels.

Nous sommes animés d'un profond désir de pouvoir cogiter sur cette innovation dont jusque là bon nombre des chercheurs congolais ne cogitent pas dessus.

Il nous parait important de mettre à la disposition de tout intellectuel désireux de réfléchir sur les moyens capitaux pour la collecte des éléments de preuve, un outil de travail judicieux.

II.2 Motivation objective

Nous essayerons de concilier toute la théorie mise en place pour la matière sous examen aux réalités sur terrain en vue d'en dégager ses mérites et son apport, les conditions d'utilisations et son impact sur le processus judiciaire en République Démocratique du Congo.

Ce travail permettra au législateur congolais et décideurs politiques non seulement d'avoir en leur possession un outil de travail innovateur dans ce secteur mais aussi de démontrer l'évidence de cette technique dans le domaine judiciaire car on ne pourra donc plus dire qu'un criminel s'est enfui sans laisser de traces pour une enquête visant à retrouver le coupable.

Le travail peut être précieux et contribuer grandement à la lucidité des acteurs sociaux sur les pratiques dont ils sont les auteurs ou sur les événements et phénomènes dont ils sont témoins.6(*)

III. METHODES ET TECHNIQUES

III.1 Méthodes

Tout travail scientifique exige l'usage d'une démarche méthodologique qui puisse permettre au chercheur de collecter, d'interpréter, et d'analyser les données qu'il aura recueilli.

La méthode est l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre et les vérifie.7(*)

Chaque objet de connaissance uniforme conditionne une méthode.8(*) Ainsi pour notre travail, nous avons opté pour La méthode sociologique qui est dictée par une analyse que nous voulons minutieuse au regard de la complexité et de la délicatesse qui caractérise la justice.

III.2 Techniques

Un usage efficient de la méthode susdite nous oblige à faire recours à certaines techniques susceptibles de nous faciliter la récolte des données nécessaires à la rédaction du présent travail.

La technique est l'ensemble des procédés exploités par le chercheur dans la phase de collecte des données qui intéressent son étude9(*)

Aussi, nous ferons recours à la technique documentaire et à celle de l'interview. La première nous permettra d'avoir accès aux oeuvres scientifiques ayant un rapport direct avec notre sujet. La seconde, quant à elle, nous permettra d'obtenir de la part des personnes suffisamment renseignées des informations nécessaires à la rédaction de ce travail.

IV. DELIMITATION DU SUJET

Pour parvenir à nos fins, nous avons délimité notre objet d'étude dans le temps et dans l'espace :

Dans le temps, nous analyserons les analyses génétiques dans la période où elles ont été introduites dans le système pénal

Dans l'espace, nous analyserons l'impact des analyses génétiques à travers la justice des quelques pays occidentaux qui l'ont adopté et particulièrement dans la justice congolaise.

V. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Hormis l'introduction et la conclusion générale, notre travail sera divisé en deux chapitres :

Dans le premier chapitre, nous parlerons des analyses génétiques et dans le deuxième nous aborderons les domaines dans lesquels la justice congolaise peut les mettre en oeuvre.

CHAPITRE 1er : ANALYSES GENETIQUES

SECTION 1ère : Généralités

A. NOTIONS

Tous les organismes vivants sont constitués de cellules qui sont les unités intégrées fondamentales de l'activité biologique. Chez les êtres humains, comme dans tous les autres organismes supérieurs, le matériel héréditaire, nommément l'acide désoxyribonucléique ou ADN, est contenu dans le noyau de la cellule, dans les assemblages microscopiques appelés chromosomes. 10(*)

Les cellules humaines comportent 23 paires des chromosomes sexuels et 22 paires de chromosomes non sexuels, appelées autosomes. Les unités de transmission des caractères héréditaires sont appelés gènes : on croit que les êtres humains possèdent entre 50000 et 100 000 gènes qui sont situés dans l'ADN chromosomique, dans les noyaux des cellules.

L'analyse de l'ADN à des fins criminelles, communément appelée analyses par des empreintes génétiques, remonte à au moins une vingtaine d'années grâce à Alec Jeffreys. Par conséquent avant d'entrer dans les détails de l'analyse génétique et de décrire son apport important à la criminalistique ; il faut avoir une certaine compréhension du fondement moléculaire de l'hérédité.

En effet l'ADN est une molécule complexe à double brin selon une forme hélicoïdale : c'est la structure « en double hélice » qui est bien connue grâce aux articles de vulgarisation scientifique.

La structure ADN ressemble à une échelle en spirale dont les « cotés » sont constitués de molécules de sucre phosphate et les « barreaux » formés de paires de composés chimiques que l'on appelle des bases azotées ou nucléotides.

Il n'existe que quatre bases dans n'importe quel ADN, quelle que soit la source : l'adénine, la thymine, la guanine et la cytosine. La complémentarité des bases est spécifique : l'adénine est toujours jumelée à la thymine et la cytosine à la guanine. Dans le jargon biochimique, comme on peut le voir dans la figure 1, les paires de bases sont représentées par A-T (adénine thymine) et G-C (guanine cytosine). On estime qu'il y a environ trois milliards de paires de bases dans le génome humain, terme utilisé pour décrire la totalité du matériel héréditaire dans les 46 chromosomes.


Ces quatre bases ou nucléotides représentent » l'alphabet génétique » et les séquences de paires de bases situées le long d'une molécule d'ADN constituent un vocabulaire biochimique qui codifie toute l'information génétique essentielle au processus de la vie.

La spécificité absolue de la complémentarité des bases a permis l'apparition d'un mécanisme par lequel des molécules d'ADN « mères » peuvent être copiées pour constituer des molécules d'ADN « filles » identiques, dans le processus de reproduction.

Ce mécanisme s'appelle réplication (par opposition à dédoublement) et il est rendu possible parce que les deux cotés de la molécule d'ADN mères sont complémentaires au lieu d'être identiques. Dans le processus de réplication, la molécule d'ADN mère se scinde dans le sens de la longueur, chacun des cotés servant de matrice à l'une des nouvelles molécules filles identiques.

C'est cet ADN, ces véritables « épaves flottantes » qui sont d'un intérêt particulier pour le scientifique spécialiste de la criminalistique.

B. DEFINITION

Les analyses génétiques sont des analyses cytogénétiques et moléculaires effectuées sur l'être humain dans le but de déterminer des caractéristiques du patrimoine génétique héréditaires ou acquises pendant la phase embryonnaire et toutes les autres analyses de laboratoire qui visent à obtenir de manière directe ces mêmes informations.11(*)

Par Analyses cytogénétiques, il faut entendre les analyses effectuées dans le but de déterminer le nombre et la structure des chromosomes et par analyses moléculaires, les analyses effectuées dans le but de déterminer la structure moléculaire des acides nucléiques (ADN et ARN) ainsi que le produit direct du gène.12(*)

En d'autres termes les analyses génétiques sont des techniques d'analyses du génome des cellules d'un organisme13(*)

QUELQUES TERMES SE RAPPORTANT A NOTRE SUJET

- Analyses génétiques pré symptomatiques:ce sont des analyses génétiques effectuées dans le but de détecter une prédisposition à une maladie avant l'apparition des symptômes cliniques, à l'exclusion des analyses effectuées uniquement dans le but d'établir les effets d'un traitement envisagé

- Analyses prénatales : analyses génétiques prénatales et les analyses prénatales visant à évaluer un risque;

- Analyses génétiques prénatales : analyses génétiques effectuées durant la grossesse dans le but de déterminer des caractéristiques du patrimoine génétique de l'embryon ou du foetus ;

- Analyses prénatales visant à évaluer un risque : les analyses de laboratoire effectuées dans le but d'évaluer un risque d'anomalie génétique de l'embryon ou du foetus et l'examen de l'embryon ou du foetus par des analyses ultrasonographiques;

- Analyses visant à établir un planning familial : les analyses génétiques effectuées dans le but d'évaluer un risque génétique pour les générations futures.

- Dépistage : les analyses génétiques proposées de manière systématique à l'ensemble de la population ou à un groupe déterminé de personnes au sein de celle-ci, sans qu'il existe des raisons de présumer que les caractéristiques recherchées existent chez ces personnes.

C. Techniques d'utilisation pour la mise en évidence de l'ADN

L'ADN contenu pour l'essentiel dans le noyau de la cellule possède trois propriétés qui intéressent la police scientifique : il possède des régions variables d'individu à individu et ces régions sont identiques chez un individu quel que soit le tissu analysé ; enfin, l'ADN est transmis par moitié de chacun des parents à ses enfants.

Deux principales applications s'en déduisent :

- la recherche en paternité ;

- l'identification d'individus à partir de toute trace biologique.

Les techniques utilisées pour mettre en évidence le polymorphisme de l'ADN permettent aujourd'hui d'obtenir, dans un court délai, des résultats extrêmement précis à partir d'échantillons ne contenant qu'une quantité infime de produit biologique.

Elles imposent, en contrepartie, des précautions rigoureuses pour parer aux risques de contamination qui compromettraient la fiabilité des analyses.14(*)

§ 1. Le polymorphisme de l'ADN

L'acronyme ADN désigne une macromolécule, l'acide désoxyribonucléique, dont on a dit qu'elle était l'unité de base de la vie, l'empreinte génétique du corps.

Cette molécule est présente dans le noyau du quasi totalité des cellules -à l'exception des globules rouges- ainsi que dans les mitochondries, organites cytoplasmiques qui jouent un rôle important dans les phénomènes de respiration et les réactions énergétiques de la cellule.15(*)

L'expertise génétique se concentre prioritairement sur l'ADN nucléaire mais l'ADN mitochondrial peut également, on le verra plus loin, fournir des informations utiles bien que moins discriminantes.

On hérite de son ADN au moment de la conception. L'ovule fécondé renferme l'ADN provenant du spermatozoïde du père et de l'ovule de la mère.

La cellule originelle se subdivise ensuite continuellement de façon que chaque cellule du corps reproduise l'ADN de cette union originelle.

L'ADN est donc identique dans chaque cellule, quelle que soit la partie du corps où il se trouve et il reste essentiellement le même de la conception jusqu'à la mort.

De structure bi caténaire, l'ADN s'organise, dans les cellules somatiques, en vingt-trois paires de chromosomes hérités de la mère et du père, dont vingt-deux paires de chromosomes homologues et deux hétérochromosomes sexuels (génotype XX chez la femme, XY chez l'homme).

La molécule d'ADN est constituée d'un enchaînement de sucres phosphates reliés à quatre bases, ou nucléotides : Adénine, Guanine, Cytosine, Thymine (A, G, C, T).

Pour former chaque échelon de la double chaîne d'ADN, ces quatre éléments de construction constituent des couples basiques ou « A » se trouve toujours lié à « T » et « G » à « C ». L'ordre des bases sur la chaîne linéaire de nucléotides formant l'ADN constitue sa séquence nucléotidique.

La séquence complète de l'ADN d'une cellule humaine formant le génome déroulé mesure 1,80 mètre et comporte environ 3 milliards de nucléotides.

La théorie généralement acceptée veut qu'il n'y ait pas, à l'exception des jumeaux homozygotes, deux personnes porteuses du même ADN.16(*)

Mais il serait beaucoup trop long et coûteux de procéder, pour l'établissement d'une comparaison, à l'examen de la totalité de la chaîne contenue dans une cellule. Il convient donc de s'appuyer sur les ressources offertes par le polymorphisme de l'ADN.

§ 2. Le polymorphisme de l'ADN nucléaire

Pour 10 à 20 %, la molécule d'ADN est constituée par les gènes qui sont le support de l'information. Ces unités codantes se retrouvent au niveau de l'ARN messager lors du phénomène de transcription puis se traduisent en protéines.

En revanche, la plus grande partie (80 à 90 %) de l'ADN nucléaire ne commande directement aucune synthèse protéique et l'on ignore actuellement sa fonction précise.

Dans cette partie non codante, l'analyse a mis en évidence des régions variables : il s'agit de segments d'ADN caractérisés par la répétition en tandem d'unités de base composées de deux ou plusieurs nucléotides. La taille de ces fragments, ou allèles, varie en fonction du nombre de répétitions.17(*)

On distingue ainsi deux types de polymorphisme :

1. les mini satellites ou VNTR (Variable Numbers of Tandem Repeats) correspondent à des séquences répétées en tandem, appelées cores, de 15 à 40 paires de bases. Le nombre de ces répétitions est variable d'un individu à l'autre, constituant une série d'allèles. Les zones se transmettent selon le mode mendélien : l'enfant reçoit un allèle de son père et un allèle de sa mère. Des études récentes considèrent que nous aurions 1 500 zones de ce type, soit 1 500 systèmes de polymorphisme.

2. les microsatellites ou STR (Short Tandem Repeats), unités répétitives dont le core est très court (4 paires de bases en moyenne) et répété de deux à dix fois au plus. Des centaines de microsatellites ont été étudiés mais, comme le note le Professeur Rouger, peuvent seuls être retenus pour la pratique des empreintes génétiques ceux qui sont aisément amplifiables avec une expression simple des allèles, présentent un fort taux d'hétérozygotie et expriment un nombre d'allèles suffisamment élevé.

Du point de vue judiciaire qui nous préoccupe dans le cadre de ce travail, deux aspects importants doivent être soulignés à propos de cet examen des zones variables :

- Plus nombreux sont les sites polymorphes qui font apparaître une concordance entre un échantillon probatoire (recueilli sur le lieu d'une infraction) et un échantillon connu (prélevé sur un suspect), moins il est probable que l'échantillon probatoire provienne d'un individu différent.

- La non concordance constatée sur un seul site polymorphe conduit à écarter de façon absolue l'individu dont le profil acide désoxyribonucléique est confronté à celui de l'échantillon probatoire. L'inclusion s'apprécie en termes de probabilité, l'exclusion en termes de certitude.

§3. Le polymorphisme de l'ADN mitochondrial

L'ADN mitochondrial (ADN mt), présent dans le cytoplasme, peut également être utilisé pour l'expertise génétique : il s'agit d'une petite molécule circulaire et monocaténaire de 16 569 paires de bases qui codent pour des chaînes polypeptidiques nécessaires au fonctionnement de la mitochondrie et pour des ARN.

Sa séquence est entièrement connue et elle présente deux régions hypervariables. Le polymorphisme n'est pas lié ici à des variations de longueur mais à des variations dans la composition en nucléotides (polymorphisme de structure).

Une autre caractéristique de l'ADN mt est son hérédité maternelle. En effet, l'ovule est bien fourni en mitochondries (entre 100 000 et 200 000) alors que le spermatozoïde n'en contient qu'un petit nombre qui ne persiste pas dans la descendance. La mère transmet donc son ADN mt à tous ses enfants mais seules les filles le transmettront à leur tour à leur progéniture.18(*)

Par ailleurs, le polymorphisme de l'ADN mt est moins marqué que celui de l'ADN nucléaire et l'analyse qui en est faite est donc moins discriminant. Il présente néanmoins un double intérêt :

- préservé par la haute résistance de la mitochondrie, il peut être analysé sur des traces anciennes ou fortement dégradées sur lesquelles l'ADN nucléaire n'est plus exploitable. La recherche historique en a fait ces dernières années un fréquent usage, notamment pour les ossements de la famille impériale de Russie et pour le présumé de Louis XVII conservé à St Denis.

- il peut également permettre d'expertiser des tissus biologiques dépourvus d'ADN nucléaire, mais riches en mitochondries, qui sont prélevés sur une scène de crime. C'est notamment le cas des tiges de cheveux.

§ 4. La réaction en chaîne de la polymérase

L'amplification en chaîne par polymérase, connue sous le sigle anglais PCRm est une technique novatrice permettant d'augmenter la quantité d'une séquence spécifique d'ADN dans un échantillon. Cette technique s'est révélée d'une valeur inestimable en criminalistique et elle est également utilisée de façon généralisée par les chercheurs dans le domaine de la génétique.

Le terme « polymère» qui veut dire littéralement nombreuses parties s'applique à une molécule chimique constituée d'un très grand nombre de petites molécules d'un seul type ou de plusieurs types. Une polymérase est un enzyme qui produit de multiple copie d'une unité donnée ; pour les fins qui nous occupent, il s'agit d'une séquence spécifique d'ADN.

Quant a la réaction en chaîne, cela veut dire que le processus se poursuit aussi longtemps que l'on veut pour produire la quantité voulue d'ADN. Littéralement, la réaction en chaîne peut produire des millions voire des milliards de copies d'une séquence d'ADN choisie ou ciblée dans une éprouvette et ce, en quelques heures seulement. Techniquement cela s'appelle «l'amplification de l'ADN», en langage populaire on parle parfois de «photocopie moléculaire»

Le processus de PCR est semblable au mécanisme par lequel l'ADN se reproduit de lui même dans la cellule. Le processus, tel que réalisé en laboratoire, comporte trois étapes : premièrement, le fragment d'ADN à double rin est séparé en deux brins sous l'action de la chaleur,

Ensuite, les fragments à simple brin sont hybrides à l'aide d'amorces de courts fragments d'ADN qui définissent la séquence cible à amplifier ;

Et troisièmement, on ajoute au mélange l'enzyme appelé ADN polymérase, de même qu'une quantité de quatre bases de nucléotides, et le processus s'amorce. Le cycle en trois étapes est répétée habituellement 25 a 30 fois.19(*)

Cette technique permet d'amplifier sélectivement des fragments d'ADN qui intéresse l'expert en criminalistique et de tirer profit de fragments qui comportent des différences courantes entre les individus.

§ 5. L'analyse RFLP : analyse des fragments de restriction polymorphes

On extrait l'ADN des échantillons en utilisant les procédures établies. Dans l'étape suivante, l'ADN ainsi extrait est réduit en fragments à l'aide d'enzymes de restriction. Quoiqu'il existe aujourd'hui plusieurs centaines d'enzymes de restriction ER, les enzymes ER appelés HaeIII sont les plus choisis afin d'obtenir des résultats uniformes et de faciliter la mise en réseau des renseignements ainsi obtenus.

Tel qu'indiqué, la technique PCR est particulièrement utile lorsque les empreintes génétique sont établies à l'aide d'une séquence courtes répétées en tandem (STR).C'est de cette technique précise dont nous traitons maintenant.20(*)

§ 6 .L'ADN mitochondrial (ADN mt)

Ce n'est pas la totalité de l'ADN des êtres humains et des autres organismes qui se trouvent dans les chromosomes situés dans le noyau de la cellule. On trouve aussi de l'ADN dans des organites appelés mitochondries, qui se trouvent à l'intérieur des cellules, mais à l'extérieur du noyau. La mitochondrie se charge de fonctions essentielles au métabolisme, notamment en ce qui a trait à la production d'énergie cellulaire et à la respiration de la cellule. 21(*)

Bien que l'ADN mitochondrial ne soit pas souvent utilise en criminalistique, il peut être, et il l'a d'ailleurs été, dans certaines situations pour établir des liens familiaux.

Le cas le plus célèbre d'une telle identification par l'ADN s'est produit en septembre 1992, quand des scientifiques travaillant au Forensic Science Service du Royaume-Uni se sont vus confier la tache d'analyser l'ADN mt extrait des os de cinq squelettes exhumés d'une tombe à Ekaterinbourg, dans l'Oural, en Russie. C'est à Ekaterinbourg que le tsar Nicolas II et sa famille ont été assassinés en 1918.22(*)

L `ADN mitochondrial est transmis d'une génération à une autre, essentiellement inchangé, uniquement dans la lignée maternelle d'une famille. (Contrairement à l'ovule, le spermatozoïde ne transmet habituellement aucune mitochondrie à la progéniture).

En comparant l'ADN mitochondrial des cinq corps exhumés à celui d'un échantillon de sang donné par le Prince Philip (dont la grand-mère maternelle était la soeur de la tsarine Alexandre), et aussi à celui du sang de deux personnes survivantes ayant une filiation maternelle avec la tsar, les scientifiques ont réussi à démontrer, avec un taux de certitude d'environ 99%, que les corps trouvés à Ekaterinbourg étaient bel et bien ceux de la famille royale russe.23(*)

En utilisant la même technologie, les scientifiques ont également été en mesure de démontrer que Anna Anderson, qui prétendait être la princesse Anastasia, était un imposteur.24(*)

Section 2ème : RAISON DE LEUR UTILISATION

L'objectif du procès pénal étant la recherche de la pure vérité, les autorités judiciaires sont chargées de constater les infractions, d'en rechercher les auteurs et de les traduire devant les juridictions compétentes. Cela suppose donc une preuve conforme aux règles du droit de la procédure pénale.

Grâce aux techniques d'identification par analyses génétiques, le travail de police judiciaire a incontestablement évolué.

Les analyses génétiques qui sont des techniques scientifiques très fiables permettent non seulement de disposer de plus de traces et indices exploitables25(*) dans un dossier mais aussi elles nous donne l'opportunité de disposer des traces autrefois vierges de toute piste d'enquêtes.

L'ADN étant transmis par moitié de chacun des parents à ses enfants, l'empreinte génétique trouve une application remarquable dans la recherche de paternité qui relève aussi bien du domaine civil (établissement ou contestation d'une filiation, action à des fins de subsides) que du domaine pénal (affaires de viol et d'inceste).

Dans le domaine des enquêtes judiciaires, de nombreuses raisons ont conduit les services de police à recourir aux empreintes génétiques :

- à l'exception des globules rouges, toutes les cellules du corps humain peuvent théoriquement être identifiées : sperme, sang (globules blancs), racines de cheveux, salive (cellules épithéliales), peau, moelle osseuse, os.

- l'ADN étant essentiellement le même d'une cellule à l'autre, il est possible de procéder à une comparaison entre différentes parties du corps, telles que sang et sperme, cheveux et peau,

- de très faibles quantités de ces types de substances sont nécessaires pour procéder à une identification,

- les techniques permettent d'innocenter certains suspects et, parallèlement, d'en identifier d'autres. Comme on l'a indiqué précédemment, le pouvoir d'exclusion est absolu. Le pouvoir d'inclusion dépend de l'inférence que l'on peut tirer de la comparaison des profils.

Un enquêteur peut, par conséquent, exploiter cette technique d'analyse à des fins diverses26(*) :

- identifier une victime alors même qu'une partie du corps seulement a été découverte ;

- identifier une victime et désigner un suspect lorsque, par exemple, l'ADN d'une partie du corps concorde avec celui des traces de sang prélevé sur un objet dont le suspect a été trouvé en possession ;

- identifier un suspect au moyen de substances que l'auteur du méfait a laissées sur les lieux du crime. Dans certains cas (analyse du sperme laissé dans le vagin d'une victime de viol), la concordance des analyses fournira une forte présomption de culpabilité ; dans d'autres (frottis de salive provenant d'une morsure ou morceau de peau découvert sous les ongles de la victime), la valeur de la concordance devra être appréciée, plus encore que dans le premier cas, en fonction des autres éléments de l'enquête ;

- identifier un suspect au moyen des substances que l'auteur du méfait a pu emporter du lieu du crime : tel est le cas lorsque le profil ADN de la victime d'un meurtre correspond à celui du sang trouvé sur les vêtements du suspect ;

- reconnaître les crimes en série et les distinguer des crimes par imitation.

La raison évidente d'une méthode d'identification par les empreintes génétiques en criminalistique est donc en fonction :

- de sa capacité de différencier les personnes et de ramener au minimum la probabilité de correspondances dues au hasard (autrement dit, de son « pouvoir discriminatoire »);

- de sa capacité de générer un profil génétique à l'aide d'échantillons biologiques de petite taille ou dégradés;

- de sa capacité de générer un profil rapidement et à peu de frais.27(*)

Section 3ème : CONDITIONS DE LEUR REALISATION

Le juge représentant de la loi est celui qui a le pouvoir d'accorder un mandat autorisant un enquêteur à saisir un échantillon d'une substance corporelle d'une personne à des fins d'analyse génétique. Ainsi, les policiers seront autorisés à prélever sur un suspect des cheveux ou des poils, des cellules buccales, ou encore des gouttes de sang. Le juge entendra la demande ex parte, c'est-à-dire que seule la partie cherchant à obtenir le mandat (la police, en l'occurrence) sera présenté pour exposer sa cause.28(*) Certains éléments doivent être établis avant qu'un mandat puisse être délivré. Ainsi, toute demande de mandat doit être accompagnée d'une déclaration faite sous serment indiquant que les policiers ont des motifs raisonnables de croire :

- qu'une des infractions soit désignée,

- qu'une substance corporelle a été trouvée sur le lieu de l'infraction, sur le corps ou les vêtements de la victime,

- que la personne visée par le mandat décerné a participé à l'infraction, et

- qu'il faut un échantillon d'ADN de cette personne pour déterminer si son empreinte génétique correspond ou non à celle de la substance corporelle trouvée sur la scène de crime.

Avant de délivrer le mandat, le juge doit aussi être convaincu qu'obliger l'intéressé à subir une analyse génétique servirait au mieux les intérêts de la justice.

Pour prendre sa décision, il devra tenir compte de la nature de l'infraction et des circonstances de sa perpétration, ainsi que de la possibilité qu'un agent de la police ou une autre personne ayant une formation et une expérience appropriées, effectue le prélèvement d'ADN. Un juge qui décide de délivrer un mandat peut imposer toutes les conditions qu'il estime opportunes pour que la saisie soit raisonnable dans les circonstances.

Comme nous l'avons indiqué précédemment, un mandat ne peut être délivré que dans le cas de certaines infractions à savoir :

1. Des infractions à caractère sexuel :

- contacts sexuels avec une personne de moins de 14 ans

- incitation d'une personne de moins de 14 ans à des contacts sexuels

- exploitation d'un jeune à des fins sexuelles

- inceste

- obtention de services sexuels d'un mineur

- agression sexuelle

- agression sexuelle armée, menace à une tierce personne ou infliction de lésions corporelles

- agression sexuelle grave

2. D'autres infractions contre la personne :

- causer la mort par négligence criminelle

- causer des lésions corporelles par négligence criminelle

- meurtre

- homicide involontaire coupable

- défaut d'arrêter lors d'un accident

- voies de fait

- agression armée ou infliction de lésions corporelles

- voies de fait graves

- infliction illégale de lésions corporelles

- torture

- voies de fait contre un agent judiciaire

- enlèvement

- prise d'otage

3. Des infractions relatives à la propriété :

- vol qualifié

- introduction par effraction dans un dessein criminel

- incendie criminel : danger pour la vie humaine

- incendie criminel : bien propres

- méfait qui cause un danger réel pour la vie des gens.29(*)

EXÉCUTION D'UN MANDAT

Avant de faire quoi que ce soit, la police doit informer la personne visée par le mandat :

- de la teneur du mandat,

- de la nature du prélèvement (buccal, sanguin ou pilaire),

- du but de l'analyse de l'ADN,

- de la possibilité que les résultats de l'analyse génétique soient présentés en preuve,

- de son pouvoir d'employer la force nécessaire pour l'exécution du mandat.

Section 4ème : L'IMPLICATION CRIMINOLOGIQUE ET JUDICIAIRE

Le travail de la police judiciaire a incontestablement évolué du fait de la multiplicité des procédés techniques permettant de collecter des traces et des indices.

En effet le résultat d'une expertise scientifique revêt une double implication qui nous est nécessaire de relever dans ce point : son implication criminologique et son implication judiciaire.

La criminologie cherche à expliquer, à constater les phénomènes criminels. Les analyses génétiques concourent à la constatation matérielle d'actes criminels et à l'identification des auteurs.

La criminologie trouve dans le résultat des analyses génétiques un moyen d'avoir le profil génétique du criminel qu'elle étudie.

Sur le plan criminologique, ces analyses sont intéressantes non seulement dans le cadre d'un dossier pénal, car il va permettre d'établir la correspondance ou non entre les profils d'une trace d'un individu soupçonné d'un crime quelconque mais également pour établir le lien entre plusieurs dossiers judiciaires en apparence distincts (même en dehors de toute identification, par la correspondance entre les profils des traces issues des ces dossiers).

Il faut cependant noter que bien que ces analyses renseignent très précisément sur l'auteur (telle personne a bien eu un contact avec telle autre personne ou avec tel objet), elles ne disent cependant rien sur le contexte et les circonstances de ce contact.

Ce qui nous ramène à son implication judiciaire : en effet le travail de constitution de la preuve ne peut dès lors pas se reposer exclusivement sur ces résultats techniques.

En effet, la vérité dans son acception judiciaire se construit à partir des indices, des témoignages, de déduction, mais n'est pas, en principe, le produit direct d'un procédé scientifique, aussi fiable soit il30(*).

Cette précision fait aveu du fait que la vérité judiciaire est nécessairement éloignée de la réalité. De ce fait, l'approche progressive est toujours plus affinée de la vérité par l'intégration des techniques dans le procès pénal est délicate.

Certes le résultat d'une expertise génétique dispose d'un capital confiance extrêmement important fondé sur le très grand pouvoir discriminant de la technique. Ces résultats sont donc fournis pour éclairer la décision judiciaire et cela aura bien évidemment un impact considérable sur la logique décisionnelle du système judiciaire pénal qui du reste est basé sur l'intime conviction du juge.

La dialectique qui caractérise le processus de production génético judiciaire par des éléments techniques qui entretiennent des rapports avec l'objectif décisionnel de la justice requiert trois conditions :

· La qualité des laboratoires d'analyses : le milieu où doivent être traités ces analyses doivent en effet être à la quête de la qualité en normalisant la quête. En expertise génétique pénale, cette quête doit légitimement pousser le législateur à exiger que les laboratoires soient accrédités aux critères qu'il établira.

· Le poids du résultat technique dans la décision : il est important de prendre conscience que le résultat bien que disposant d'un capital de confiance, le résultat d'une comparaison de profil génétiques n'est pas sans limite. Ces analyses renseignent très précisément sur l'auteur cependant elles ne disent rien dans quelles circonstances cette personne est entrée en contact avec telle personnes ou avec tel objet.

· Le langage incompatible de la science et de la justice : la vérité judiciaire comme nous l'avons ci haut est éloignée de la réalité ou mieux de ma vérité scientifique. En effet la vérité scientifique vise à construire un jugement de réalité alors que la vérité judiciaire quant à elle doit aboutir à un jugement normatif.31(*)

Nous concluons ce point en disant que ces analyses n'influent en rien sur la décision du juge qui est le seul maître à apprécier au cours d'un dossier pénal. Le jugement repose donc, quand bien même les preuves apportées par le résultat des analyses génétiques sont accablantes, sur l'intime conviction du juge.

CHAPITRE 2ème : DOMAINE DE MISE EN OEUVRE PAR LA JUSTICE CONGOLAISE

Il sied avant toutes choses de préciser que la justice congolaise n'a presque pas une législation propre en matière d'identification par analyses génétiques comme bon nombre des pays qui eux ont évolué dans ce sens en instaurant même des banques des données avec des ADN de leur habitants pour des éventuelles comparaisons ou l'élucidation des certains crimes.

En effet l'étude des profils d'ADN est devenue une activité de routine dans les laboratoires de sciences médico-légales de beaucoup des pays à travers le monde dès les premières années qui ont suivi la publication, en 1985, du premier système d'analyse par Alec Jeffreys.

Ces pays disposent pour la plupart d'une législation qui autorise très libéralement le recours aux tests d'identification génétique dans le domaine judiciaire.

Les analyses d'ADN menées par le Forensic Science Service sont, comme l'ensemble de ses expertises certifiées par le service d'accréditation du Royaume-Uni (UKAS) en Angleterre, une preuve évidente de l'avancée dans certains pays dans ce domaine et de 1995 à 2000, le recours à la technique d'identification par analyses génétiques a permis de résoudre 260 affaires de meurtres, 400 de viols et 2 500 de cambriolages.32(*)

A cela s'ajoute que bon nombre d'écrivains congolais ne se sont pas encore trop intéressé de près à ce domaine. Bien entendu la nouvelle «école pour la formation de la police judiciaire » (scientifique vient d'être ouverte dans notre pays).

En République Démocratique du Congo, plusieurs affaires restent en suspens faute des preuves ou d'indices indispensables à l'élucidation des ces affaires. En effet comme le soutient un expert «  la cohérence de la chaîne de la police technique et scientifique suppose une continuité sans rupture du prélèvement de l'indice à son exploitation en laboratoire. Elle implique une formation poussée des techniciens en identification criminelle, premiers gestionnaires de la scène de crime ; elle oblige à un respect permanent des règles de procédure et de protection des indices par les enquêteurs et magistrats, et elle nécessite des laboratoires compétents. Cette chaîne est une constante du panel que sont les « sciences forensiques » dont les tests génétiques ne sont que le maillon le plus récent ».

Cependant avant d'entrer dans le vif de notre sujet, nous débuterons par faire l'état des lieux de la justice congolaise.

SECTION 1ère : ETAT DES LIEUX DE LA JUSCTICE CONGOLAISE

A. CADRE JURIDIQUE

Selon la constitution du 18 février 2006 en son article 149, le pouvoir judiciaire est exercé par la cour constitutionnelle, la cour de cassation, le conseil d'Etat, les tribunaux civils et militaires et les parquets. Le conseil supérieur de la magistrature est l'organe de gestion du pouvoir judiciaire et c'est une loi organique qui détermine l'organisation et le fonctionnement du conseil supérieur de la magistrature.

C'est le conseil supérieur de la magistrature qui élabore les propositions de nomination, de promotion et de révocation des magistrats et c'est aussi lui qui exerce le pouvoir disciplinaire sur les magistrats. Il donne son avis en matière de recours en grâce.

B. ORGANISATION JUDICIAIRE ACTUELLE

En République Démocratique du Congo, il existe trois ordres de juridictions : les juridictions d'ordre civil, les juridictions d'ordre militaire et les juridictions d'ordre administratif selon la constitution du 18 février 2006.

I. Cour de cassation

Le code d'organisation et de la compétence judiciaire régit l'organisation judiciaire des juridictions civiles. En effet c'est la cour de cassation qui est la plus haute juridiction du pays. Elle connaît en premier et dernier ressort des infractions commises par :

· Les membres de l'assemblée nationale et le sénat

· Les membres du gouvernement autres que le premier ministre

· Les membres de la cour constitutionnelle

· Les magistrats de la cour de cassation ainsi que du parquet près de cette cour

· Les membres du conseil d'Etat et les membres du parquet près ce conseil

· Les membres de la cour des comptes et les membres du parquet près cette cour

· Les premiers présidents des Cours d'appels ainsi que les procureurs généraux près ces cours

· Les premiers présidents des Cours administratives d'appel et les procureurs près ces cours

· Les gouverneurs, les vices gouverneurs de province et les ministres provinciaux

· Les présidents des assemblées provinciales.

La cour de cassation connaît des pouvoirs en cassation formés contre les arrêts et jugements rendus en dernier ressort par les cours et tribunaux civils, militaires et administratives.33(*)

II. Les juridictions d'ordre civil : Les cours et tribunaux

Civils

II. 1 La cour d'appel

La cour d'appel qui est installée dans chaque province sauf pour la capitale Kinshasa, qui a le statut de province et qui dispose de deux cours d'appel (Gombe et Matete). Les cours d'appels connaissent les décisions rendues par les tribunaux de Grande instance de leur ressort et en premier lieu les dossiers des personnes bénéficiant de privilège de juridiction au niveau de la province.

II. 2 Les tribunaux de Grande instance

Les tribunaux de grande instance sont compétents de juger les infractions en matière pénale ou répressive que la loi punit d'une peine supérieure à 5ans de servitude pénale (emprisonnement) ou des travaux forcés et des infractions punissables. En matière civile, ils sont compétents pour les litiges dont le montant dépasse 5.000,00 FC et les litiges qui ne sont pas de la compétence du tribunal de paix. En appel, ils sont compétents des jugements rendus par le tribunal de paix. Les tribunaux de grande instance couvrent chaque district de la République Démocratique du Congo.

II. 3 Les tribunaux de paix

Les tribunaux de paix sont compétents, en matière répressive ou pénale, des infractions punissables au maximum de cinq ans de servitude pénale principale. Ils sont compétents pour prendre des mesures de garde, de préservation en matière de délinquance juvénile. En matière civile, ils connaissent toutes les matières qui se rapportent à la succession, au droit de la famille, au divorce, aux terres coutumières et des infractions dont l'amende ne dépasse pas 5.000,00 FC.

Ils couvrent chaque commune à travers le pays

II. 4 Les parquets civils

Auprès de chaque cour et tribunal de grande instance est rattaché un parquet. Le parquet est l'institution qui est chargée d'enquêter sur les infractions et de transmettre ensuite le dossier au tribunal.

Le parquet général de la république est rattaché à la cour de cassation qui à son siège à Kinshasa. Un parquet général se retrouve dans chaque district de grande instance.

III. Les juridictions d'ordre administratif

Il est institué un ordre de juridiction administrative composé du Conseil d'Etat et des Cours et tribunaux administratifs.34(*)

III. 1. Le conseil d'Etat

Le conseil d'Etat connaît en premier et dernier ressort, des recours pour violation de la loi, formés contre les actes, règlements et décisions des autorités administratives centrales. Il connaît en appel des recours contre les décisions des cours administratives d'appel. Il connaît, dans le cas où il n'existe pas d'autres juridictions compétentes, de demandes d'indemnités relatives à la réparation d'un dommage exceptionnel, matériel ou moral résultant d'une mesure prise ou ordonnée par les autorités de la République. Il se prononce en équité en tenant compte de toutes les circonstances d'intérêt public ou privé.

III. 2 Les cours administratives d'appel

Il sied avant tout de préciser que bien que la constitution prévoit l'existence des ces cours, il n'existe pas jusqu'à présent une cour administrative sur terrain. C'est donc la cour d'appel qui en exerce les missions dans sa section administrative.

Les cours administratives traitent des matières relatives aux recours pour excès de pouvoir.

IV. Les juridictions d'ordre militaire

Les juridictions militaires connaissent des infractions commises par les membres des forces armées et de la Police nationale.

En temps de guerre ou lorsque l'état de siège ou d'urgence est proclamé, le Président de la République, par une décision délibérée en Conseil des ministres, peut suspendre sur tout ou partie de la République et pour la durée et les infractions qu'il fixe, l'action répressive des cours et tribunaux de droit commun au profit de celles de juridiction militaires.35(*)

L'organisation et le fonctionnement des juridictions militaires sont régis par une loi organique : le code militaire.

Elles sont les seules juridictions qui ont compétence pour connaître des crimes contre l'humanité, des crimes de guerre.

IV. 1. La Haute Cour Militaire

La haute cour militaire a son siège à Kinshasa et son ressort s'étend sur toute la République.

Elle connaît en premier et dernier ressort, les infractions de toute nature commise par les généraux des forces armées congolaise et la police nationale de même rang, les magistrats de la haute cour militaire, de l'auditorat général.

Elle connaît également de l'appel des arrêts rendus par la Cour militaire.

IV. 2. Les Cours militaires

Une ou deux Cours militaires sont établies dans le ressort territoriale.

Dans la ville de Kinshasa, il en existe 2 : la cour militaire de Matete et la Cour militaire de Gombe.

Elles connaissent des infractions commises par les officiers supérieurs des forces armées congolaises, de la police nationale et du service national, des fonctionnaires de commandement de la Défense, des magistrats des tribunaux militaires de garnison et ceux des auditorats militaires.

Elles connaissent également de l'appel des arrêts des tribunaux militaires de garnison.

IV. 3. Les tribunaux militaires de garnison

Ils sont établis dans le ressort de chaque district. Ils connaissent les infractions punissables d'une peine supérieure à 5ans. Ils connaissent également des infractions commises par les militaires des forces armées congolaises d'un grade inférieur et par les membres de la police nationale et du service national du même rang.

IV. 4. Les tribunaux militaires de police

Dans le ressort d'un tribunal de garnison, on retrouve un ou plusieurs tribunaux militaires de police. Ils connaissent des infractions punissables d'une peine pénale maximum de cinq ans et des infractions commises par les militaires de forces armées congolaises d'un grade de major.

Il fait préciser que près de ces juridictions, sont respectivement institués des parquets appelés auditorats :

· Auditorat général des forces armées congolaises près la Haute Cour Militaire

· Auditorat militaire près la Cour militaire

· Auditorat militaire de garnison près le tribunal militaire de garnison.

Et comme les parquets civils, les auditorats sont chargés de l'enquête, de la recherche de l'infraction et la recherche de preuve qu'ils transmettent au tribunal.

C. ASPECT DE PROCEDURE

La législation pénale congolaise est réglementée par deux codes distincts, à savoir le code pénal tel que modifié et complété par la loi n°06/018 du 20 juillet 2006 et le code de procédure pénale tel que modifié et complété par la loi du 06/019 du 20juillet 2006.36(*)

Le code pénal comprend les actes punis de peines criminelles.

En d'autres termes, il détermine quelles sont les personnes punissables (auteurs de l'acte, complices) et les sanctions à affliger.

Le code de procédure pénale réglemente en fait l'instruction permettant l'établissement de la culpabilité d'une personne.

Sans que l'on puisse affirmer que les deux codes de droit pénal soient complètement distincts, il existe des différences notoires entre eux.

Premièrement, selon le code pénal, nous assumons, à un certain degré, que le suspect est l'auteur du délit présumé.

Le fait de déterminer l'auteur d'un présumé délit présuppose pour ainsi dire l'existence d'une transparence quant au crime.

Le code de procédure pénale part d'un principe totalement différent.

D'entrée, le code considère que tout repose sur des incertitudes et que la question de savoir si le suspect a commis ou non le crime n'est pas un fait établi.

C'est pourquoi nous parlons de «suspect» et non pas d'auteur d'un crime.

Jusqu'au verdict final du tribunal, la procédure pénale est fondée sur des interprétations provisoires des faits jusqu'au moment où la vérité est démontrée

En d'autres termes, la procédure pénale ne présuppose pas la transparence, comme le fait le code pénal.

Une autre fonction importante du code de procédure pénale est de n'appliquer la sanction pénale qu'à la personne reconnue coupable.

Et, pour établir cette culpabilité, il nous faut appliquer les règles édictées par le code de procédure pénale (affinées et complétées par la jurisprudence de la Cour de cassation actuellement).

Le lien entre les deux codes est en définitive établi lors du verdict final du tribunal.

Les méthodes d'identification joueront donc un rôle important dans l'élucidation des crimes par le code de procédure pénale.

En résumé, elles ont pour but d'aider à restituer la transparence dans une affaire.

Les tests d'identification nous permettent de mieux tirer des conclusions des faits qui ont effectivement eu lieu, et notamment d'établir si le suspect et l'auteur sont la même personne.

Il serait inconcevable d'entrer dans le vif de la section 2ème sans parler de secteur où doit être analyser l'ADN : le laboratoire scientifique.

D. Le laboratoire scientifique

La police judiciaire congolaise est actuellement en mesure de réduire des cas d'impunité et d'accélérer les recherches scientifiques sur les crimes. Elle a été, pour cela, dotée, à Kinshasa le 15 juin 2009, d'un laboratoire technique et scientifique dans son école de formations des officiers de police judiciaire.

Ce laboratoire a été financé par la France à hauteur de 1 million 200 mille. C'est un ouvrage unique en Afrique centrale.


Ce laboratoire technique et scientifique contient 4 services.

Le premier : photographie numérique, dispose d'une station informatique composée d'un banc de reproduction, d'une boite à lumière et autres appareils sophistiqués.

Le deuxième : c'est la balistique, un service capable d'analyser les armes à feu ou le parties d'une arme à feu,

Et le troisième, le fichier de signalisation qui est une base de données qu permet d'identifier l'auteur du crime ou, éventuellement, un cadavre démuni de pièces d'identité.

Enfin, le laboratoire comprend un service de relever des empreintes digitales qui permet, grâce aux produits chimiques, d'identifier les empreintes digitales.37(*)

Il est important, à ce stade, de faire une nette distinction entre l'identification par les empreintes digitales et les empreintes génétiques.

Les empreintes digitales permettent d'identifier un individu en se basant sur les discrètes volutes dessinées par l'épiderme sur la face interne de ses doigts ; volutes qui sont aisées à collecter et à collectionner à partir de la simple empreinte laissée par l'extrémité encrée du doigt sur une feuille de papier.

Les empreintes génétiques quant à elles permettent d'identifier un individu en se basant sur son ADN que l'on retrouve partout dans une cellule (sang, salive, sperme, sueur, etc.)

Nous comprenons par là que le laboratoire scientifique congolais bien qu'important dans l'élucidation des crimes n'a pas prévu un tel service pouvant encore faire avancer de manière incroyable l'enquête criminelle.

SECTION 2ème : DOMAINES DE MISE EN OEUVRE PAR LA JUSTICE CONGOLAISE

Au cours d'une procédure pénale en République Démocratique du Congo, les moyens techniques et scientifiques que l'on peut utiliser comme moyen de preuve sont :

· Les relevés dactyloscopiques pour aider à identifier l'auteur d'une manipulation ;

· La photographie ;

· La radiographie ;

· Les enregistrements au magnétophone ;

· Les discours publics ou d'interrogatoires judiciaires.

La législation congolaise en matière des éléments de preuve ne prend donc pas en compte l'évolution de la technologie qui a bien évidement innové dans le secteur pénal.

Elle ne prend pas en considération l'impact que pourrait apporter l'identification par analyses génétiques surtout avec le taux de criminalité qui n'arrête pas de s'accroître dans le pays.

On pourrait utiliser des tests d'identification dans les cas où l'acuité de la perception ou de la mémoire du témoin est mise en doute ou mieux ces tests sont utilisés pour connaître toutes les personnes qui auraient pu entrer en contact avec la victime ou qui étaient présent à la scène des crimes ou plus les complices au crime.

Le résultat de ce test permet de lever un doute raisonnable ou d'obtenir des pistes à poursuivre.

Les résultats des analyses génétiques peuvent être employés dans plusieurs domaines par la justice congolaise entre autres : dans la recherche de paternité, dans l'identification d'un présumé suspect lors d'un crime, d'un viol etc.

En République Démocratique du Congo, plusieurs affaires criminelles ne sont pas résolues par manque de preuve ou mieux d'indices importants pouvant permettre l'élucidation d'un crime.

Ce 2ème chapitre se basera donc sur les domaines de mise en oeuvre des analyses génétiques dans la justice pénale congolaise lors d'une enquête criminelle.

En effet lors d'une enquête criminelle l'étape importante est la procédure pénale.

Le rôle de cette méthode d'identification est plus important lorsqu'elles sont utilisées comme instruments d'enquête et lorsqu'elles servent à établir une preuve.

La procédure pénale qui est ici capitale pour la collecte des éléments de preuve se divise en deux étapes : la poursuite dont fait partie l'instruction préparatoire et l'instruction judiciaire devant le tribunal.

Nous pensons donc que c'est dans ces deux domaines où l'identification par analyses génétiques aurait un grand impact sur la justice congolaise.

§1. L'instruction préparatoire

Dans la recherche de l'infraction, l'on distingue la période « enquête » ou préliminaire de la période de l' « instruction préparatoire ». Lors de l'instruction préparatoire, c'est le parquet qui instruit c'est-à-dire rassemble les éléments de preuve qui constituent le dossier sur base duquel il articulera ses réquisitions tendant à la condamnation du coupable par le tribunal.38(*)

L'instruction préparatoire est la phase de la procédure pénale pendant laquelle, le magistrat instructeur met en oeuvre les moyens de réunir tous les éléments nécessaires à la manifestation de la vérité (expertises, perquisitions, auditions, confrontations), afin que le tribunal ou la cour puisse juger en connaissance de cause.

Elle informe le procureur (officier du ministère public) lorsque quelqu'un a été arrêté ou si elle doit demander l'autorisation pour appliquer des mesures coercitives spéciales

Le magistrat du parquet instruit à charge et à décharge, c'est-à-dire il recueille tous les éléments en faveur et à l'encontre du dossier mis en examen.

En effet c'est la police judiciaire qui fait l'enquête lors de l'instruction préparatoire mais sous la direction du ministère public qui a le rôle principal dans la phase de l'instruction préparatoire.39(*)

En effet la police judiciaire procède aux constatations immédiates après qu'une infraction ait été commise : conservation des indices, saisie des objets liés à l'infraction trouvés sur le lieu du crime, arrestation de l'auteur présume et des pièces à convictions.

L'instruction préparatoire est destinée à éliminer les suspicions et les indices, de manière à permettre à la police et au ministère public (l'autorité chargée des poursuites) de formuler une hypothèse sur ce qui s'est réellement produit. La première étape est l'affaire de la police (et du magistrat instructeur s'il est saisi).

C'est dans cette optique que l'utilisation des analyses génétiques parait un important outil dans l'enquête criminelle.

Lorsqu'un crime se commet, le criminel sans le vouloir laisse derrière lui des traces, certes pas visibles à l'oeil nu, mais qui grâce à une technique d'analyses génétiques peuvent faire avancer l'enquête criminelle.

En effet, comme nous l'avons déjà écrit dans nos précédentes lignes, Les analyses génétiques qui sont des techniques scientifiques très fiables permettent de disposer de plus de traces et indices exploitables40(*).

Au cours de cette étape, il est important que la police judiciaire fasse très attention dans la collecte des éléments de preuve. Elle ne doit rien laisser au hasard et il lui faudrait un matériel efficace et l'utilisation d'une technique efficiente pour collecter les traces les plus infimes sur la scène du crime.

La technique d'ADN permettra d'établir la possibilité de retrouver le coupable de l'infraction :

D'une part, les résultats d'un test d'identification peuvent fournir des indices appréciables pour pouvoir poursuivre l'enquête dans une direction déterminée.

D'autre part, les résultats de ces tests d'identification peuvent également prouver à la police qu'elle est engagée sur une mauvaise piste.

Ainsi donc l'identification d'un suspect comme auteur d'un crime présumé constitue le résultat majeur auquel peuvent conduire les méthodes d'identification dans la phase de l'instruction préparatoire.

En d'autres termes, les méthodes d'identification sont utilisées comme instrument d'enquête, associées à d'autres instruments.

§2. L'instruction judiciaire

C'est lorsque le procureur reprend l'affaire après l'arrêt du suspect qu'il décide si elle doit être référé au tribunal pour la suite de l'investigation (enquête préliminaire).

Pour ce faire, le tribunal doit se livrer à une recherche active afin de découvrir tous les éléments matériels et moraux que la loi considère comme éléments constitutifs d'une infraction.

Lorsqu'une juridiction estime que le dossier qui lui a été soumis par le ministère comporte des lacunes, et qu'il y a lieu de compléter l'instruction, elle décide par jugement avant dire droit de tout mesure complémentaire : expertise, descente sur les lieux, production des pièces à convictions.41(*)

A ce niveau, une fois de plus les techniques d'analyses génétiques paraissent d'une importance capitale.

Lors de l'instruction les officiers de police judiciaire auraient pu négliger une empreinte susceptible à conduire à un présumé coupable ou alors à faire une comparaison sur d'autres personnes.

Les méthodes d'identification sont utilisées comme instrument d'enquêtes judiciaires, ce qui n'implique en aucune façon que leurs résultats ne puissent être utilisés comme preuves par le tribunal lors d'une phase ultérieure.

Par exemple, lorsque l'identité du suspect connu est aux arrêts, le procureur peut désigner un expert afin de faire effectuer une comparaison d'ADN du matériau cellulaire trouvé au locus delicti (ex. du sang sur un couteau) ou sur le victime et le présumé suspect.

Une telle comparaison peut fournir aux autorités, bien sûr, de fortes preuves contre cette personne.

Au cas où, il n' y aurait aucune piste sur l'auteur du délit, le juge pourra demander à l'expert de procéder à une comparaison des analyses génétiques sur tous les suspects lors de l'enquête.

SECTION 2ème : ILLUSTRATION

De nos jours, il nous est impossible de démontrer par des cas concrets des meurtres qui ont été élucidé grâce aux résultats obtenus par les analyses génétiques.

La procédure pénale congolaise a des lacunes sérieuses dans le processus de collecte des preuves malgré le laboratoire scientifique dont il dispose depuis le 15 juin2009.

Beaucoup des meurtres restent non classés ou mieux en suspens pour manque de preuve, d'indice ou alors pour vice de procédure lors de l'instruction préparatoire et judiciaire.

Partout ailleurs dans le monde, l'activité policière profite particulièrement des découvertes scientifiques, de la technique d'identification par analyses génétiques en particulier au point de conférer toute une législation.

Le laboratoire scientifique ne dispose d'aucun département pour les analyses génétiques et nous n'avons pas pu constater leur présence ou mieux leur efficacité sur terrain.

Plusieurs meurtres restent aussi non élucidés par manque des pistes importantes à suivre.

C'est à ce niveau qu'intervient l'impact des analyses génétiques.

Nous prenons donc à titre d'illustration les meurtres des journalistes Serge MAHESHE, Didace NAMUJIMBO, de Bruno CHIRAMBILA qui jusqu'à ces jours restent sans suite.42(*)

Ces journalistes n'ont tous été poignardés certes pas au même moment mais avec presque la même méthode. Ils ont été poignardés non loin de leur domicile. Signalons que tous sont des journalistes.

En effet les autorités judiciaires ne sont pas en mesure d'élucider ces crimes. Plusieurs suspects sont aux arrêts mais sur des présomptions ou des témoignages.

A ce niveau, nous voyons l'impact que représente l'identification par analyses génétiques.

Lors de l'instruction, nous estimons que les techniciens de la scène de crimes n'ont pas assuré car sur ces scènes, il y avait des traces, des indices qui grâce aux analyses génétiques pouvaient conduire à une piste sérieuse.

Visiblement, on a pas effectué des prélèvements pouvant permettre de retrouver si pas le coupable, ses complices ou mieux ce qui relie ces crimes. Ne s'agit il pas des crimes commis par les mêmes personnes pour les mêmes objectifs ?

Par manque d'éléments de preuve, l'ADN est la seule piste qui pourrait faire avancer ce procès ne serait qu'en comparant les ADN trouvés sur les scènes de crimes pour connaître s'ils ont un lien ou s'ils ont été commis par la même personne.

Savoir qui est l'auteur de ces crimes est primordial car la justice doit être faite et on pourrait empêcher que d'autres meurtres sur des journalistes soient commis.

Il est un grand principe de la procédure pénale aux cotés de la présomption d'innocence et du respect des droits de la défense, c'est celui de la liberté de la preuve.43(*)

Il sera donc très utile à ces magistrats d'exiger des enquêtes complémentaires orientés cette fois ci vers l'identification par les analyses d'ADN des indices trouvés sur les scènes de crimes pour identifier les auteurs des ces crimes.

CONCLUSION

Nous avons constaté que tous les hommes sont différents et que cette différence visible trouve son origine dans le programme génétique inscrit dans nos chromosomes.

Seules quelques cellules du corps humain suffisent à nous identifier, car elles abritent toutes (à l'exception des globules rouges), dans leur noyau une molécule d'acide désoxyribonucléique (ADN) qui correspond au code génétique de chacun.

L'ADN ou l'acide désoxyribonucléique est une longue molécule à double chaîne qui ressemble à l'échelle de corde entortillée ou à une double hélice. Parfois appelé le modèle codé de la vie. L'ADN est l'élément constituant fondamental des caractéristiques génétiques d'une personne. Lorsque le sperme et l'ovule s'unissent, l'ADN de chaque parent se combine en quantité égale.

L'ADN est présent dans pratiquement tous les tissus du corps humain. L'ADN qui se trouve dans notre sang est le même que celui qui se trouve dans les cellules de notre peau, notre salive et la racine de nos cheveux.

L'ADN est un puissant outil pour établir l'identité des personnes parce qu'il est très distinctif. A l'exception des jumeaux identiques, l'ADN de chaque personne est différent et unique.

Grace à la technologie moderne, il est possible d'extraire de l'ADN d'une personne à partir d'un petit échantillon de substances corporelles, comme quelques gouttes de sang. L'analyse de cet échantillon permet de créer un profil d'identification génétique pouvant servir à établir l'identité d'une personne.

Un profil d'identification génétique connu, obtenu à partir d'un échantillon de substances corporelles, peut être comparé à un autre profil génétique inconnu obtenu à partir d'un autre échantillon : si les deux profils correspondent, c'est que les deux échantillons proviennent de la même personne ; dans le cas contraire les échantillons proviennent des personnes différentes.

Le domaine des traces biologiques indiciaires a donné lieu à des recherches intensives au cours de ces dernières décennies afin de trouver, dans les traces de sang ou de sperme, dans les cheveux ou dans d'autres échantillons biologiques, des caractéristiques individuelles spécifiques qui renferment un potentiel de différenciation assez grand, tout en étant suffisamment stables par rapport aux influences environnementales auxquelles ces traces, de par leur nature, peuvent être exposées.

Jusqu'au milieu des années 80, la criminalistique avait essentiellement recours à l'analyse de substances faisant partie des groupes sanguins et des polymorphismes enzymatiques et protéiques.

En effet l'analyse génétique à des fins médico légales dans l'élucidation de crime est tout aussi révolutionnaire que l'introduction, il y a plus d'un siècle, des empreintes digitales comme élément de preuve devant les tribunaux.

Les performances étaient médiocres du fait, notamment, de la nature des échantillons biologiques à analyser et ne permettaient pas d'identifier une personne avec certitude.

Une étape décisive a été franchie en 1985 grâce à l'introduction d'une technique d'analyse de l'ADN, développée par Alec JEFFREYS et ses collaborateurs : elle permet d'établir, à partir du patrimoine génétique, une combinaison alphanumérique individuelle spécifique.

Les éléments de preuve à caractère génétique se révèlent un des outils les plus puissants à la disposition des tribunaux et des organismes chargés de l'application de la loi.

L'activité policière a particulièrement profité de ces découvertes scientifiques, notamment dans le domaine criminel.

La criminalistique est la branche de la science sur laquelle sont fondées les techniques d'identification des individus et de recherche de preuves matérielles. 

Les méthodes de la police scientifique en découlent et ont tiré d'immenses bénéfices des progrès scientifiques et techniques au cours des deux derniers siècles.

En effet nous laissons nos empreintes un peu partout lors d'un crime. Ainsi pour une enquête judiciaire visant à trouver un coupable, des policiers prélèvent des empreintes sur les lieux du crimes, et un spécialiste, le technicien de la scène de crime, armés des gants, des scalpels, de coton tige, et autres petits matériels relève tout ce qui est susceptible de contenir de l'ADN.

Il en est ainsi, par exemple, de la recherche et de l'identification des personnes à partir d'indices divers, de la caractérisation sur les scènes de crimes de traces biologiques ou chimiques, même les plus infimes, ou encore de l'établissement de la date du décès lors de la découverte d'un cadavre.

L'identification par analyses génétiques est un très bon indicateur lors d'un procès.

Nous avons démontré l'aspect positif et l'importante preuve qu'elle offre aux chercheurs de la vérité lors de l'élucidation d'un crime.

L'un des grands avantages de la technologie des empreintes génétiques est qu'elle est fondée sur une démarche scientifique objective

Au terme de cette étude, le jugement que nous portons sur l'Impact des analyses génétiques dans leurs applications judiciaires en République Démocratique du Congo s'avère nettement positif.

Rien ne permet de mettre en doute la validité d'un dispositif qui met à la disposition des juges un outil d'investigation efficace qui doit être manié par des techniciens compétents.

Nous avons constaté que la molécule d'ADN est très stable et peut résister à des changements environnementaux considérables, ce qui permet aux experts judiciaires d'obtenir des nouvelles informations à partir d'anciennes preuves biologiques ou d'établir des données significatives à partir d'échantillons fortement décomposées.

Nous avons démontré aussi que la stabilité de la molécule combinée aux caractéristiques distinctives de l'ADN de chaque personne, ainsi que la précision des techniques d'analyse d'ADN, font de cette technique d'identification humaine un élément vital lors de l'enquête préparatoire et de l'enquête judiciaire en République Démocratique du Congo.

Aussi les recommandations que nous formulons ci-après ne doivent-elles pas être interprétées comme une mise en cause du système, dans ses conditions actuelles de fonctionnement.

Recommandations

1 Légiférer les analyses génétiques comme élément de preuve

- Il convient d'adopter une législation comme c'est le cas dans bon nombre des pays occidentaux (en prenant le canada comme exemple avec la loi du 10 décembre 1998 sur l'identification par les analyses génétiques) pour rendre cette technique légale et lui donner une place de choix dans l'enquête judiciaire.

- Compétence devrait être donnée aux experts pour la mise sous scellés définitive des traces indiciaires afin d'éviter les problèmes d'encombrement, soit en leur conférant la qualité d'OPJ, soit en dérogeant sur ce point aux règles fixées par le Code de procédure pénale dans son article 2.

2. la création d'une banque des données

Il serait souhaitable que les résultats des analyses effectuées soient conservés dans une banque des données pour des éventuelles comparaisons et une éventuelle liste des criminels.

Les profils génétiques et les prélèvements de substances corporelles devront être conservés dans la banque de données pendant une période indéterminée, ce qui permettra de traiter les données selon les nouvelles technologies sans devoir obtenir de nouveaux échantillons, si les analyses initiales devenaient désuètes.

La banque des données génétiques devra se composer de deux fichiers de profils génétiques : un fichier criminalistique contenant des profils d'identification génétique établis à partir des substances corporelles trouvées sur les lieux d'un crime non résolus. Les renseignements se recouperont afin de jumeler les profils correspondants dans le système, ce qui permettra d'identifier les récidivistes. La banque aidera à établir des liens entre les divers secteurs de compétence de la police et à faciliter ainsi la résolution des cas et un fichier des condamnés contenant des profils d'identification génétiques établis à partir des substances corporelles prélevées sur des personnes ayant fait l'objet d'un mandat pour des comparaisons.

En effet la banque des données génétiques doit suivre des procédures rigoureuses afin de protéger la confidentialité, par conséquent les profils génétiques qu'elle contient ne peuvent servir qu'aux fins d'application de la loi. Cette banque devra être en parfaite relation avec le fichier de l'Etat civil, gardiens des identités des personnes et l'assurance juridique de l'identité d'une personne.

Il faudrait par conséquent cristallisé la banque des données dans le fichier de l'Etat civil.

La banque des données génétiques contribuera à l'administration de la justice en faisant en sorte d'accélérer l'identification des personnes qui commettent des crimes graves par les diverses autorités judiciaires, d'éliminer la suspicion à l'égard des personnes innocentes et enfin d'identifier les éventuels récidivistes.

3. Formation des personnels de police scientifique

- Une formation élémentaire sur la protection des scènes de crime devrait être dispensée à la police judiciaire congolaise.

- Les techniciens en identification criminelle devraient recevoir une formation spécifique, soumise à une révision périodique, sur les empreintes génétiques.

- La création d'un institut de sciences forensiques permettrant de dispenser une formation supérieure de criminalistique aux magistrats, policiers et experts.

4 Création d'un service des analyses génétiques dans le laboratoire scientifique

- Il convient de mettre en place, en liaison avec les autres laboratoires internationaux, un service spécial qui traitera les traces génétiques trouvées sur les scènes de crimes et un système d'assurance qualité se référant à des normes internationales.

- Outre les techniques d'analyse et l'organisation des laboratoires, les normes de qualité devraient intégrer la formation des techniciens d'identification criminelle.

BIBLIOGRAPHIE

I. Textes légaux et réglementaires

1. Constitution du 18 février 2006

2. Code de procédure pénale tel que complété et modifié le 20 juillet 2006.

II. Ouvrages

1. MUCHIELLI, Elucidation des homicides, CESDIP, 2005.

2. Raymond QUIVY et Luc Van CAMPENHOUDT, Manuel de recherche en sciences sociales, DUNOD, Paris, 1995.

3. R.PINTO et M.GRAWITZ, Méthodes de recherche en sciences sociales, DALLOZ, Paris, 1964.

4. Sylvain SHOMBA KINYAMBA, Méthodologie de la recherche scientifique, Kinshasa, 2006.

5. A.J. Jeffreys, V. W, Hypervariable minisatellite regions in human DNA, revue nature, 1985.

III. Autres publications

1. LUZOLO BAMBI LESSA, Cours de procédure pénale, Les éditions issablaise multimédia, Kinshasa, 1999.

2. Professeur Docteur PUNGA KUMANENGE, notes de biologie générale, Université protestante au Congo, 2009.

3. Emmanuel SHAMAVU, Exposé sur le dysfonctionnement de l'appareil judiciaire et la question de l'impunité en R.D.C, TGI Bukavu, 2007.

4. Laboratoire Forensic Sciences, Revue criminologique cité dans http://champpenal.revues.org/document1241.html

5. KIENGE KIENGE Raoul, Cours de criminalistique, Université de Kinshasa, 2008

IV. Sites Internet

1. www. Les experts judiciaires.com

2. www.wikipedia.com

3. www.champpénal.org

TABLE DES MATIERES

Dedicaces 1

Avant propos 2

Introduction 3

Chapitre 1er : Analyses Génétiques 12

Section 1ère : Généralités 12

A. Notions 12

B. Définition 12

C. Techniques d'utilisation 16

§ 1. Le polymorphisme de l'ADN 16

§ 2. Le polymorphisme de l'ADN nucléaire 18

§ 3. Le polymorphisme de l'ADN mitochondrial 19

§ 4. La réaction en chaine de la polymerase 20

§ 5. L'analyse RFLP : analyse des fragments de restrictions polymorphes 21

§ 6. L'ADN mitochondrial 22

Section 2ème : Raison de leur utilisation 23

Section 3ème : Condition de leur utilisation 25

Section 4ème : Implication criminologique et judiciaire 27

Chapitre 2ème : Domaine de mise en oeuvre par la justice congolaise 30

Section 1ème : Domaine de mise en oeuvre par la justice congolaise 30

Section 1ère : Etats des lieux de la justice congolaise 31

A. Cadre juridique 31

B. Organisation actuelle 31

I. Cour de cassation 32

II. Les juridictions d'ordre civil 33

II.1 La cour d'appel 33

II.2 Les tribunaux de Grande Instance 33

II.3 Les tribunaux de paix 33

II.4 Les parquets civils 34

III. Les juridictions d'ordre administratif 34

III.1 Le conseil d'Etat

III.2 les cours administratives d'appel 34

IV. Les juridictions d'ordre militaire 35

IV.1 La haute cour militaire 35

IV.2 les cours militaires 35

IV.3 les tribunaux militaires de granison 36

C. Aspect de procedure 37

D. Laboratoire scientifique 38

Section 2ème : Domaine de mise en oeuvre par la justice 40

§1. L'instruction preparatoire 41

§2. L'instruction judiciaire 43

Section 3ème : Illustrations 44

CONCLUSION 47

BIBLIOGRAPHIE 53

Table des matières 54

* 1 Emmanuel SHAMAVU, Exposé sur le dysfonctionnement de l'appareil judiciaire et la question de l'impunité en R.D.C, TGI Bukavu, p.4

* 2A.J. Jeffreys, V. W, Hypervariable minisatellite regions in human DNA, revue nature,1985

* 3 http://fr.wikipedia.org/wiki/Criminalistique

* 4 Edmond LOCARD cité dans http://champpenal.revues.org/document1241.html

* 5 Sylvain SHOMBA KINYAMBA, Méthodologie de la recherche scientifique, Kinshasa, 2006, p.41

* 6 Raymond QUIVY et Luc Van CAMPENHOUDT, Manuel de recherche en sciences sociales, DUNOD, Paris, 1995, p.18

* 7 R.PINTO et M.GRAWITZ, Méthodes de recherche en sciences sociales, DALLOZ, Paris, 1964, p.289

* 8 Sylvain SHOMBA KINYAMBA, Méthodologie de la recherche scientifique, Kinshasa, 2006, p.42

* 9 Sylvain SHOMBA KINYAMBA, op. cit, p.60

* 10 Professeur Docteur PUNGA KUMANENGE, notes de biologie générale, Université protestante au Congo, 2009, P.28

* 11 http://droitecriminologie.over-blog.com/

* 12 Cfr supra

* 13 www.wikipedia.com

* 14 http:// tpe-adn-pts-monsite.com/rubriques,sources,620843.html

* 15 Revue science et vie junior numéro 226 p. 44 à 55

* 16 Idem

* 17 Revue le monde 18867 article intitule La guerre de l'ADN

* 18 Revue science et vie junior numéro 244 p. 60 à 65

* 19 Dr Ron FOURNEY cité dans www.encarta.com

* 20 http:// tpe-adn-pts-monsite.com/rubriques,sources,620843.html

* 21 http:// tpe-adn-pts-monsite.com/rubriques,sources,620843.html

* 22 Laboratoire Forensic Sciences, Revue criminologique cité dans http://champpenal.revues.org/document1241.html

* 23 http:/fr.wikipedia.org/wiki/Analyse_g%C3%A9n%C3% A9tique

* 24 Cfr supra

* 25 MUCCHIELLI, Elucidation des homicides, CESDIP, 2005, p.60

* 26 TARONI F., Interprétation de la preuve ADN ; le juriste,le scientifique et le probabiliste cité dans www.les experts judiciaire.com

* 27 COQUOZ R., Preuve par ADN : la génétique au service de la justice, Presse polytechnique et universitaire romandes, Lausanne, 2003, p.39

* 28 Cfr supra

* 29 COQUOZ R., Preuve par ADN : la génétique au service de la justice, Presse polytechnique et universitaire romandes, Lausanne, 2003, p.71

* 30 MUCHIELLI, Elucidation des homicides, CESDIP, 2005, p.62

* 31 RENARD cité dans www.les experts judiciares.com

* 32 Laboratoire Forensic Sciences, Revue criminologique cité dans http://champpenal.revues.org/document1241.html

* 33 Article 153 de la CONSTITUTION du 18 février 2006, in Journal Officiel

* 34 Article 154 de la CONSTITUTION du 18 février 2006, in Journal Officiel

* 35 Article 156 de la CONSTITUTION DU 18 fevrier2006, in journal officiel

* 36 LUZOLO BAMBI, Cours de procédure pénale, Université de Kinshasa, 2006 p. 15

* 37 Archives de l'école de formation de police judiciaire, 2009

* 38 LUZOLO BAMBI LESSA, Cours de procédure pénale, Les éditions issablaise multimédia, Kinshasa, 1999, p.16

* 39 Article 2 du code de procédure pénale, in journal officiel

* 40 MUCCHIELLI, Elucidation des homicides, CESDIP, 2005, p.60

* 41 Article 48 du code de procédure pénale tel que complété et modifié le 20 juillet 2006

* 42 Radio okapi..net

* 43 MUCHIELLI, Elucidation des homicides, CESDIP, 2005, p.61






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