INTRODUCTION
La République du Tchad est actuellement
confrontée à une crise multisectorielle entraînant le
dérapage du cadre macroéconomie qui va ruiner les espoirs d'une
normalisation durable de l'économie. Ce dérapage se
caractérise par une dégradation des principaux indicateurs de
conjoncture, matérialisé par le mauvais comportement
affiché par le prix du baril sur le marché et par un niveau
élevé d'inflation.
Aussi, faut-il rappeler que la reconstruction de notre pays,
nécessite plusieurs moyens financiers.
A cet effet, la Coopérative Amana occupe une place
prépondérante sur son marché et offre un éventail
de services financiers pour les particuliers et le secteur public. De ce fait,
notre étude se consacrera à l'examen des questions
ci-après :
La Coopérative Amana exerce-t-elle ses activités
sur la population la moins défavorisée ?
Quelles sont ses interventions sur le plan
socio-économique ?
Quelles sont les approches de la gestion de trésorerie
de la Société Amana ?
Les différents points susmentionnés nous
permettrons d'appréhender l'importance de la gestion de
trésorerie dans les institutions de micro finance.
La gestion de trésorerie est l'une des activités
majeures concourant à la réalisation de cet objectif. Pour
définir l'ensemble des moyens qui entrent dans l'aspect concernant la
gestion de trésorerie, la collecte directe des dépôts est
celui qui permet de procurer aux coopératives des ressources plus
stables et moins coûteuses. Les dépôts de la
clientèle constituent un facteur déterminant de la
rentabilité et de sécurité.
La coopérative dont nous nous proposons
d'étudier la gestion de trésorerie, multiplie les facteurs
économiques afin d'accroître son résultat .Elle
établit lors de ses opérations avec les correspondants
résidents et non résidents un certain nombre d'état
appelé état périodique.
Comme toute institution régie par les normes
légales, Amana, en occurrence la section de gestion de
trésorerie, est soumise aux conditions de fiabilité
exigées par les institutions mères.
Le premier volet de notre travail se consacré aux
généralités conceptuelles (chapitre I), le second volet
à l'aperçu général de la coopérative Amana
(chapitre II) et le troisième volet, la gestion de trésorerie de
la coopérative Amana (chapitre III).
CHAPITRE I : GENERALITES CONCEPTUELLES
Les institutions de micro finances sont des institutions
spécialisées offrant des services financiers de proximité
aux défavorises des villes et des zones rurales. De ce fait, elles
apparaissent comme des alternatives nouvelles face à la crise des
systèmes de financement officiels des années 80; Crise intervenue
sur les continents en développement (Asie, Amérique latine et
Afrique au sud du Sahara).
Selon l'apport de PIERRE CONSO : la
trésorerie est au centre de toutes les opérations
financières menées par l'entreprise et qui concernent son
exploitation. C'est l'ensemble des moyens de financement liquides ou à
court terme dont dispose un agent économique pour faire face à
ses dépenses de toute nature. Il s'agit des encaissements, des
décaissements, les crédits bancaires à court terme obtenus
par mobilisation de créance ou par découvert .
Le terme Trésorerie a deux assertions dont l'une est
Large et l'autre Restrictive.
Prise dans son sens restrictif, la trésorerie se
limite aux liquidités immédiates : Caisse, Banque et les
chèques postaux.
Au sens large, elle comprend les Effets de Commerce, les Bons
du Trésor, les Bons de Caisses, et les titres de placement que
l'entreprise conserve et nourrit mais qu'elle peut négocier à
tout moment.
Le restrictif s'applique à la trésorerie de
l'entreprise gérée financièrement qui transforme tout son
papier en liquidité.
En effet, la trésorerie est la traduction en terme
monétaire de toutes les décisions et opérations de
l'entreprise.
SECTION I : GENERALITE SUR LES INSTITUTIONS DE
MICROFINANCES AU TCHAD
D'après l'histoire des institutions de micro finances,
l'experte juriste tchadienne LILIANE GUEMDJE dans son programme
d'entreprenariat coopératif (septembre 2008) a évoqué que
les institutions de micro finance se développent au Tchad dans un
contexte peu réglementé. La réglementation COBAC est la
seule qui lui soit spécifique. Cependant, son caractère
régional peut occulter certaines réalités nationales ou
locales.
Les premières institutions de services financiers de
proximité sont apparues au Tchad au cours de la décennie 1980(x).
Au départ, elles ont connu un développement timide. C'est au
début des années 90, que le Bureau d'Etudes et de Liaison,
d'Action Caritative et de Développement (BELACD) appuie une initiative
du réseau de Clubs d'Epargne et de Crédit (CEC) regroupés
en une Union (UCEC) dans le Mayo Kebbi. C'est au cours de cette décennie
que les institutions de micro finance connaissent un véritable essor.
Aussi, le BELACD mettra-t-il en place un autre réseau de CEC dans le
Moyen Chari et le Programme des Nations Unies pour le Développement
(PNUD) contribuent à la création de Coopératives d'Epargne
et de Crédit (COOPEC) avec leur organe faîtier, l'Union
Régionale des COOPEC (URCOOPEC) à N'Djaména. Toutes ces
institutions fonctionnent sur le modèle coopératif.
Sur le plan réglementaire, l'ordonnance 025/PR/92 du 7
décembre 1992 portant création des groupements à vocation
coopérative et des coopératives a été prise. Son
décret d'application n° 066/PR/MET/94 du 1er avril 1994
détermine les modalités de création, de fonctionnement, et
d'enregistrement des groupements et des coopératives. Les dispositions
de ces textes permettent la reconnaissance et l'enregistrement des groupements
et des coopératives au niveau déconcentré par les
structures appelées Comités Locaux d'Agreement (CLA) et au niveau
central, par la Direction de l'Action Coopérative (DAC).
Ayant constaté que : l'évolution et la
croissance des structures de micro finance dans la sous-région de
l'Afrique Centrale, rendues possibles grâce à l'existence des
besoins spécifiques en matière bancaire et financière
non-satisfaits, militent en faveur de la mise en place d'un cadre
régissant les activités de micro finance pour sécuriser
l'épargne et favoriser le financement des initiatives économiques
de base et , certaines dispositions de la réglementation bancaire
en vigueur se sont révélées en pratique difficilement
applicables aux structures de micro finance en raison de la
particularité qui les anime, la Commission Bancaire (COBAC) de la Banque
Centrale des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC) a adopté en Avril 2002,
un cadre juridique spécifique à la micro finance dans la zone
Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC)
afin de doter les pays de l'Afrique Centrale d'un cadre règlementaire.
La présente étude se propose d'examiner les
conditions d'exercice des Etablissements de Micro finance (EMF) au Tchad
notamment du point de vue institutionnel et réglementaire par rapport
à leurs activités. Elle donne ainsi une vision globale du cadre
juridique et institutionnel des EMF au Tchad.
I.1 Cadre institutionnel
I .1.1 Le Ministère en charge des questions
relatives aux questions de micro finance
Pour la première fois dans l'histoire du gouvernement
tchadien, en 2006, un Ministère en charge des questions relatives au
microcrédit verra le jour et sera dénommé ainsi qu'il suit
: le Ministère de la Solidarité et des Micro crédits.
Moins d'une année plus tard, ce département ministériel va
changer de dénomination et sera désormais, le Ministère du
Développement Associatif, des Micro crédits et de la Lutte contre
la pauvreté.
La règlementation CEMAC entrée en vigueur le 1er
Avril 2002 dispose que des conditions d'exercice et de contrôle de
l'activité de micro finance dans la zone CEMAC. Conformément
à cette réglementation, les EMF sont classés en trois
catégories ainsi qu'il suit :
1e catégorie : EMF collectant l'épargne de
leurs membres pour octroyer des crédits à ceux-ci (Association,
coopérative ou mutuelle) ;
2e catégorie : EMF collectant l'épargne du
grand public pour octroyer des crédits à des tiers
(Société anonyme) ;
3e catégorie : EMF accordant uniquement des
crédits directs à des tiers (Etablissement de microcrédit,
projet, société)
Au Tchad, la classification par catégorie fait
ressortir 158 EMF de la première catégorie (Recensement COBAC,
2004). Certains sont organisés en réseaux et fonctionnent sur le
modèle coopératif et d'autres fonctionnent de façon
indépendante). Trois EMF de la deuxième catégorie ont
été recensés. Le recensement COBAC a enregistré un
total de 282 EMF dont 210 reconnus comme sains.
Sur le plan national, il n'existe pas une loi
spécifique qui régit les activités des EMF. Cependant, les
EMF de première catégorie sont régis par la loi N°
025/ PR/92 portant statut général des groupements, des
groupements à vocation coopératives et des coopératives et
son décret d'application N° 066/PR/MET/94 fixant les principes
généraux régissant les groupements, les groupements
à vocation coopérative et les coopératives. Il faut noter
que cette loi est obsolète et une révision est en cours pour
permettre le développement du cadre légal cohérent des
coopératives. La loi susvisée permet de constituer les EMF de
type coopératif avant d'introduire une demande auprès de
l'autorité monétaire aux fins de l'obtention de
l'agrément.
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