Liste des photos
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Photo 1 : Mode de création des parcs à
karité et aspect de leurs dégradations suite à
l'installation de
champs d'igname 110
Photo 2 : Aspect physique du parc à karité de la
région de kandi (Photo, Gnanglè, 2002) 110
Photo 3 : Souche d'un arbre de karité ayant «
abrité des sorciers » dans le parc de Bohicon 111
Photo 4 :Arbre de karité mutilé à
Péhunco (Phytopratiques dans le parc de Bembéréké)
111
Photo 5 : Arbre de karité utilisé par la
divinité «ORO» à Toui (Parc à karité de
Savè) 111
Photo 6 : Mortier fabriqué avec le tronc du karité
111
Photo 7 : Noix germée Photo (Gnanglè, 2002) 111
Photo 8 : Beurre de karité Photo (Gnanglè, 2002)
111
Photo 9 : Graines mises en pots (Photo, Gnanglè, 2002)
112
Photo 10 : Sauvageon (Photo, Gnanglè, 2002) 112
Photo 11 : Mouture des amandes (Photo, Gnanglè, 2002)
112
Photo 12 : Amandes de karité séchées 112
Photo 13 : Fruits frais de karité en vente au
marché frontalier de Malanville (Photo, Gnanglè, 2002) 112
Photo 14 : Plant grillage (Photo, Gnanglè, 2002) 112
Photo 15 : Arbre attaqué et coupé 113
Photo 16 : Galeries creusées par l'insecte dans le tronc
de l'arbre (Photo Gnanglè, 2004) 113
Photo 17 : Poudre produite par les galeries 113
Photo 18 : Aspect d'un arbre attaqué 113
La réalité des sociétés rurales et
des systèmes agraires des régions tropicales montrent qu'il a
toujours existé de fortes interactions entre l'arbre et le paysan. Pour
ce dernier, l'arbre est presque toujours partie intégrante et partie
intégrée du paysage rural dans lequel il vit (CIRAD, 2001). Les
formations végétales plus ou moins anthropisées associent
les arbres préservés lors du défrichement et les plantes
cultivées. La description de ces systèmes ou parc «parc
arboré, paysage de parcs, intitulé farm parkland ou cultivation
parkland en anglais» revient en premier lieu aux géographes qui,
au-delà de la simple description des formations végétales,
ont intégré l'étroite relation spatiale de ces peuplements
arborés avec le paysage agraire et par conséquent l'empreinte des
populations paysannes. SAUTTER (1964) définit le parc comme «la
présence régulière, systématique, ordonnée
des arbres au milieu des champs». Selon RAISON (1988), le parc
arboré est le résultat d'un processus assez lent, [...] au cours
duquel se réalise non pas exactement le passage de l'état de
nature à l'état de culture [...] mais plus
précisément l'association à l'intérieur de l'espace
exploité régulièrement, d'éléments de la
nature, conservés, entretenus et améliorés en raison de
leur utilité, et de plantes cultivées. Mais plus que la
simple association dans l'espace de l'arbre au champ, le parc arboré
répond à de multiples fonctions qui évoluent dans le temps
et dans l'espace, en suivant l'histoire des hommes qui le façonnent:
«par sa composition et le rôle qui lui est assigné, le
peuplement arboré et l'espace agricole apparaissent comme
révélateurs de la stratégie que chaque
société conduit à l'égard du milieu où elle
est insérée. Ce ne sont donc pas seulement les besoins et les
techniques que traduisent le parc, c'est la nature de la société
et son histoire et d'une certaine manière sa structure, qu'il
éclaire ...» PELISSIER (1995).
Le parc marque généralement une adhésion
donc à un modèle précis de civilisation agraire tout au
moins à un agrosystème. Ce qui en fait par ailleurs en tant
qu'élément premier du paysage, une sorte d'enseigne ethnique
(CIRAD, 2001).
Rarement mono spécifique, les parcs sont
néanmoins dominés par une essence, voire l'association de deux ou
trois essences d'arbres (CIRAD, 2001).
De cette manière, quelques essences sont habituellement
préservées par les paysans lors du défrichement. Naturels
ou plus rarement plantés, le karité, le néré et le
palmier à huile, sont conservés dans les paysages cultivés
du Bénin et de l'Afrique de l'Ouest en général, suite aux
abattis-brûlis pour constituer des parcs arborés. Dans ces parcs,
ces arbres jouent des rôles multiples et diversifiés au
bénéfice des populations rurales: fonctions environnementales et
agroécologiques, fonction économique de production de bois, de
fourrage et de produits non ligneux, fonction de structuration de l'espace,
avec des dimensions sociales, culturelles et religieuses...
Les espèces les plus fréquemment trouvées
en parc au Bénin sont: le palmier à huile (Elæis
guineensis) au sud, le karité (Vitellaria paradoxa) et le
néré (Parkia biglobosa) au nord. Mais, ces essences ne
constituent pas les seules qui soient associées aux cultures. SOKPON
(1994) signale la présence du samba (Triplochiton scleroxylon),
du faux iroko (Antiaris toxicaria), Albizia glaberima, de
l'iroko (Milicia excelsa), Holarrhena floribunda, du teck
(Tectona grandis) et du neem (Azadirachta indica) au sud du
Bénin. Au Nord Bénin, c'est le tamarinier (Tamarindus
indica), le lingué (Afzelia africana), le vène
(Pterocarpus erinaceus), le kapokier (Bombax costatum) et le
baobab (Adansonia digitata) qui se rencontrent dans le paysage
agricole.
Le karité a été la première
espèce remarquée en parc par les explorateurs. Au Bénin,
le karité (Vitellaria paradoxa), est l'espèce en parc la
plus répandue mais menacée d'extinction dans sa phytochorie
à cause de la pression exercée sur elle. Des études ont
été menées sur le rôle des jachères dans la
reconstitution des parcs à karité (DALLIERE, 1995; MAHAMANE,
1996; OUEDRAOGO et DEVINEAU, 1996). Par contre, peu de travaux ont
été menés sur le mode de conservation de l'espèce,
sa caractérisation structurale et morphologique ainsi que sa
régénération naturelle (AGBAHUNGBA & DEPOMMIER, 1989 ;
PICASSO, 1984 ; FRIMPONG & ADOMAKO, 1989 ; GIJSBERS, et al., 1994
; TEKLEHAIMANOT, 2004).
Le 02 décembre 1999, le relevé n°
48/SGG/REL des décisions administratives du Conseil des Ministres du
Gouvernement du Bénin (Communication n°2017/99) a entre autres
approuvé:
· d'organiser le recensement complet des peuplements
naturels existants de karité pour leur préservation en
attendant que la recherche trouve une solution quant à la
possibilité de plantation,
· d'organiser le classement des différentes
espèces et variétés en fonction de leur rendement en
graisse,
· de sensibiliser les populations riveraines sur la
nécessité de régénérer des peuplements,
· de relancer et réorganiser la filière.
Sa domestication a été même prévue
dans l'Agenda 21 du Bénin, mais qu'en est - il exactement aujourd'hui?
Rien pratiquement n'a pu être fait jusqu'à maintenant au niveau du
gouvernement béninois pour appuyer la recherche agricole et le
développement pour rendre visible ces informations contenues dans le
relevé n° 48/SGG/REL des décisions administratives du
Conseil des Ministres du 02 décembre 1999 et dans l'Agenda 21 du
Bénin. Cela dénote du fait qu'une politique suivie doit
être mise en oeuvre immédiatement dans ce sens. Ce sont le faible
niveau des recherches sur le karité au Bénin et le manque
d'informations pour alimenter les décisions du conseil des ministres du
02 décembre 1999 qui ont motivé la présente
étude.
En résumé, le karité (Vitellaria
paradoxa) est un arbre à usage multiple d'une importance
écologique, socio-économique et culturelle vitale pour les
populations de l'Afrique de l'Ouest en général et du Bénin
en particulier malgré le faible niveau des recherches menées sur
l'espèce. Sa domestication a été même prévue
dans l'Agenda 21 du Bénin. La présente étude
intitulée: Parcs à karité (Vitellaria paradoxa
Gaertn. f.) (Sapotaceae) au Bénin: Importance socio-culturelle,
caractérisations morphologique et
structurale et régénération
naturelle va contribuer à documenter les pratiques de
conservation de l'espèce Vitellaria paradoxa dans les parcs au
Bénin en fonction de leur répartition géographique et de
quelques indicateurs biomorphologiques. A cet objectif global, découlent
des objectifs spécifiques qui sont :
a) Identifier les facteurs socio-culturels qui contribuent
à la conservation du karité par les principales ethnies
associées à la gestion des parcs;
b) Elaborer la carte de localisation des populations de
karité au Bénin;
c) Caractériser la structure horizontale des parcs
à karité au Bénin;
d) Caractériser sur le plan morphologique, les individus
de karité dans les parcs au Bénin;
e) Etudier la régénération naturelle des
parcs à karité au Bénin.
Selon les objectifs spécifiques de l'étude, les
hypothèses suivantes sont formulées :
a) Il existe des facteurs socio-culturels qui contribuent
à la conservation du karité sur les champs;
b) Les parcs à karité sont répartis dans
trois zones agro - climatiques au Bénin;
c) La structure horizontale des parcs à karité
diffère selon les parcs;
d) Les arbres des parcs à karité du Bénin
diffèrent par les paramètres morphologiques;
e) La régénération naturelle dans les parcs
à karité suit le processus d'espacement des semis de JANZEN
(1970).
Le présent mémoire s'articule autour des points
suivants:
Dans une première partie, nous aborderons la
description du milieu et les méthodes utilisées, dans une
deuxième partie, les résultats auxquels nous avons abouti et les
discussions y afférentes, et en dernière partie la conclusion.
Suivront, pour terminer la bibliographie et les annexes.
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