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Contribution à  l'amélioration des performances de la Direction de la Prévention et de la Protection Civile en matière de gestion des catastrophes

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par Sègla Arnaud AGON
Université d'Abomey-Calavi (école nationale d'administration et de magistrature) - Diplôme de technicien supérieur en administration générale et territoriale 2008
  

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SECTION2 : DE LA COLLECTE DES DONNEES AUX
CONDITIONS DE MISE EN OEUVRE DES SOLUTIONS.

Il s'agira pour nous dans un premier paragraphe de procéder à la collecte des données et à leur vérification et dans un second paragraphe de proposer les solutions et leurs conditions de mise en oeuvre.

PARAGRAPHE 1 : COLLECTE ET ANALYSE DES DONNÉES : LE DIAGNOSTIC

ÉTABLI

Dans ce paragraphe, nous allons présenter dans une première partie les données collectées ainsi que leur analyse avant la vérification des hypothèses. Ces hypothèses permettront d'aboutir à une seconde partie relative à l'établissement du diagnostic.

I- Présentation et analyse des données.

Le premier centre d'intérêt ayant guidé nos recherches est la détermination des causes réelles qui expliquent l'insuffisance de concertation entre les membres du Comité National pour la Protection Civile.

Aux termes du décret n°85-112 du 05 avril 1985 portant création, composition, attributions et fonctionnement du Comité National pour la Protection Civile, c'est le CNPC qui s'occupe de l'organisation des secours en cas de sinistre ou de catastrophe. A ce titre, il a pour mission de formuler

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des instructions permanentes à l'endroit de la DPPC chargée de mettre en oeuvre ses directives.

Mais au cours de nos recherches, nous nous sommes aperçu qu'au lieu d'être un organe de mise en oeuvre des directives du CNPC, la DPPC se voit souvent en position de décideur de mesures à prendre au lieu d'être prioritairement un organe d'exécution des instructions venant du CNPC, et de coordination des interventions des divers acteurs.

En effet, selon l'article 11 du décret ci-dessus cité « Le ComitéNational doit se réunir pendant la première quinzaine de chaque semestre

pour faire le bilan de ses activités et dégager son programme d'actions » .Mais, les personnes interrogées nous ont révélé que les membres du Comité ne se réunissent pas régulièrement. C'est en cas de catastrophe qu'ils se réunissent sur convocation du MISP. Cette situation fait qu'en cas de catastrophe, la DPPC n'arrive souvent pas à bien coordonner les actions des différents acteurs.

En ce qui concerne le second centre d'intérêt relatif au non fonctionnement des démembrements du CNPC, de nos divers entretiens avec les cadres de la DPPC, nous avons pu nous rendre compte que leur préoccupation est de bien gérer les catastrophes qui surviennent sur toute l'étendue du territoire national. C'est pour atteindre cet objectif que l'Etat, par décret n°85-112 du 5 avril 1985, a crée un certain nombre de structures intervenant graduellement, en raison de la gravité des faits, depuis le village ou le quartier de ville jusqu'à la sphère de l'Administration Centrale, en passant par la Commune et le Département, afin que soient prises à temps les mesures nécessaires pour sauver diligemment des vies humaines et porter aux populations victimes des catastrophes, toute l'assistance requise. Mais, à l'issue des entretiens sur le terrain avec les différentes autorités et les personnes ressources, il nous a été révélé qu'il existe un grand fossé entre les dispositions prévues par le décret évoqué précédemment et la réalité des faits.

Nous avons eu des entretiens avec les autorités préfectorales et communales.

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Pour ce qui est des autorités préfectorales, il nous a été confié lors de nos différents entretiens que les Comités Départementaux pour la Protection Civile (CDPC) sont effectivement installés comme le prévoit le décret n° 85- 112 du 05 Avril 1985 portant création, composition, attributions et fonctionnement du CNPC. Mais, les Secrétariats Permanents de ces CDPC ne sont pas installés à cause de l'insuffisance des moyens financiers. Dans les différentes préfectures parcourues, ce sont les Services chargés des Affaires Générales ou Sociales qui font office de Secrétariat Permanent pour les CDPC. Or, à cause de la multiplicité des tâches ordinaires qui sont les leurs, ils n'arrivent plus à assurer les attributions à eux confiées par les CDPC. Les réunions statutaires ne sont souvent pas tenues et, en cas de catastrophe, les membres des CDPC improvisent souvent. Cette situation amène parfois la DPPC à se substituer au CDPC, mais tardivement.

Quant aux Comités Communaux et Locaux pour la Protection Civile (CCPC et CLPC), nous avons cru comprendre, dans les différentes communes parcourues que les CCPC et CLPC n'ont pas été installés. Aussi, nous a-t-on dit qu'ils ne disposent pas des structures spécifiques de prévention et de gestion des catastrophes. En cas de catastrophe, sur le territoire communal, les autorités font directement appel à la DPPC, sans aucune action préalable de leur part, pour juguler la crise. Or, selon la procédure normale, ces Maires doivent mener les premières actions d'intervention et rendre chaque fois compte au Préfet territorialement compétent. Et c'est au moment où la commune en question est dans l'impossibilité absolue de gérer la situation, compte tenu de ses moyens, que le Préfet intervient en mettant à sa disposition les moyens existant au niveau du département. Le Préfet à son tour doit rendre compte au fur et à mesure de l'évolution de la situation au Ministre de l'Intérieur et de la Sécurité Publique qui donnera des instructions au Secrétariat Permanant du CNPC qui est la DPPC d'appuyer éventuellement la commune.

En faisant une synthèse de tous les entretiens que nous avons eus avec les différentes personnes ressources, nous pouvons conclure qu'il y a un lien de causalité entre l'application non rigoureuse des dispositions du

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décret n°85-112 du 05 avril 1985 portant création du CNPC et le non fonctionnement des démembrements du CNPC aux niveaux départemental et communal.

Le dernier centre d'intérêt est axé sur la lenteur de la DPPC dans les opérations d'intervention en cas de catastrophe. A ce propos, il nous a été donné de comprendre que vu les nombreux atouts dont bénéficie la DPPC, il ne devrait pas se poser de problèmes majeurs en ce qui concerne les interventions. Mais dans la réalité, le principe de l'immédiateté dans les interventions n'est souvent pas respecté par la DPPC (les secours ne suivent pas immédiatement dans les 72 heures les catastrophes).

En effet, au cours de nos entretiens, il nous a été révélé que c'est la procédure administrative longue qui empêche la DPPC d'intervenir promptement en cas de catastrophe. Ainsi, il nous a été confié que ce long mécanisme de décaissement de fonds est mis en oeuvre par une visite du CNPC sur les lieux du sinistre ou de la catastrophe. Cette visite permet de faire une évaluation des dégâts et d'identifier les domaines dans lesquels il faut intervenir, de même que le coût des interventions. Le Secrétaire Permanent du CNPC, en l'occurrence le DPPC, prépare une communication qu'il soumet au MISP, à cet effet. Ce dernier signe la communication qui est introduite en Conseil des Ministres .En cas d'adoption de la communication, le fonds est décaissé suivant la procédure normale d'exécution du budget de l'Etat qui comprend :

- l'engagement ;

- la liquidation ;

- l'ordonnancement.

La procédure ci-dessus décrite ne permet pas de gérer la catastrophe immédiatement. C'est le cas, par exemple, des inondations d'août 1995 à Lalo, où les effets des inondations ont cessé en septembre alors que les secours en provenance du CNPC par le biais de la DPPC n'ont été reçus qu'en fin novembre4 1995. Ainsi, depuis la survenue de la catastrophe

4 Bénin : Profil Humanitaire, Manuel de gestion des catastrophes en République du Bénin E9

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jusqu'au moment où les secours sont apportés aux populations sinistrées, il peut s'écouler un temps assez long, et ceci à cause de la lourdeur administrative. Il nous a été aussi révélé au cours de nos recherches que la Direction souffre d'une insuffisance de personnel, ce qui freine parfois la célérité de la Direction dans ses opérations de prévention et de gestion des catastrophes.

Les informations recueillies ainsi présentées, il convient à présent d'y confronter nos hypothèses de recherche en vue d'en déduire leur valeur probante.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams