INTRODUCTION GENERALE
Les mangroves, écosystèmes forestiers
côtiers, essentiellement tropicaux, à évolution constante,
sont généralement localisées aux environs des zones
à forte densité de populations. Elles sont dominées par
des palétuviers on les rencontre surtout dans les deltas, les baies et
les estuaires des régions tropicales et sub-tropicales. C'est un
écosystème particulier avec une biodiversité
impressionnante qui a été classée parmi les zone
humide par l'Organisation des Nation Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture (F.A.O); 55% de la population mondiale vivent a ses dépend
(FAO, 2003) elle est donc une ressource naturelle d'une importance majeure pour
l'humanité. Malgré leurs potentialités remarquables, elles
manquent de protection dans plusieurs régions tropicales où elles
constituent paradoxalement une source importante de revenus pour les
communautés côtières voisines (Spaninks and Beukering,
1997; Aijiki, 2000). Ainsi, les écosystèmes de mangrove subissent
quasiment partout dans le monde, des dégradations anthropiques de toutes
sortes et de diverses amplitudes (FAO 1994; Ellison and Farnsworth 1996;
Valiela et al. 2001). Les superficies sont passées de 18,8 millions
d'hectares en 1980 à 15,2 millions en 2005 soit un recul de près
de 19% en 25 ans. Il s'agit là d'une vitesse de dégradation
supérieure à celle des forêts. Dans plusieurs pays
africains, les mangroves continuent à être gérées
comme un écosystème forestier pauvre, dépourvu de bois
d'oeuvre ou n'ayant pas suffisamment de qualités susceptibles
d'intéresser les exploitants forestiers et augmenter le PIB. Ce
désintéressement des décideurs fait croire que cet
écosystème n'a aucune valeur économique et que les
activités anthropiques traditionnelles n'ont pas de conséquences
majeures sur sa structure, son fonctionnement ni sur son évolution
(Landesmann 1994; Spaninks and van Beukering 1997; Black 2002). Les mangroves
du Cameroun ne font pas exception à cette situation et leurs superficies
ne cessent de décroître depuis plusieurs décennies à
cause d'une exploitation abusive irrationnelle et incontrôlée de
ses ressources. L'Etat est le seul administrateur des ressources naturelles la
confusion dans la gestion favorise la dégradation à la suite
d'une exploitation abusive et très souvent incontrôlée et
frauduleuse. Vu l'ampleur de la situation, le géographe
sénégalais Jean-Laurent Kaly affirmait sur les ondes d'une radio
le 26 mars 2006 qu'il y a <<urgence écologique>>. Il se
trouve ainsi posé le problème de la gestion durable des
ressources naturelles au Cameroun notamment celle des mangroves. Se faisant,
surgissent et se posent avec acuité les lancinantes questions de
savoir : Où se trouvent les mangroves au Cameroun ? Quelle
est leur valeur ? Quels sont les dangers auxquels elles sont
exposées ? Quelles en sont les conséquences possibles?
Comment les exploiter durablement ? Quels efforts sont faits pour leurs
exploitations dans ce sens ? Ainsi, pour essayer d'apporter des
éléments de réponses à ces questions, nous allons
présenter la mangrove camerounaise et son importance d'une part, puis
identifier les différentes menaces qui pèsent sur elle ainsi que
ses répercussions potentielles d'autre part, il ne restera alors qu'a
voir quelles peuvent être les stratégies d'action contre ces
menaces.
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