2.2.6.2 Méthodes modernes de captage
Elles concernent les techniques avancées
utilisées par les sociétés ou entreprises, les
communautés, pour accéder aux nappes souterraines pour une
meilleure exploitation.
Parmi ces méthodes de captage, il faut noter
les puits modernes, et les systèmes complexes.
a) Puits modernes et forages :
Les techniques utilisées dans les pays au Sud
du Sahara en général et au Bénin en particulier, pour
assurer l'approvisionnement en eau sont assez variées. Et pourtant,
elles se résument toutes au même principe : Creuser un trou
pour extraire l'eau du sous-sol. Selon la sophistication du
procédé, on pourra aller chercher l'eau plus ou moins
profondément et dans les roches plus ou moins dures. La gamme des
coûts de ces différentes techniques est très large.
A la différence des puits traditionnels, les
puits modernes sont entièrement crépis et une margelle limite la
pollution de l'eau. Différentes techniques de maçonnerie sont
utilisées. La plus solide est celle du béton armé. Cette
technique est un peu plus coûteuse que celle des briques ou béton
projeté/ (Méthode Friry), mais comme les puits en béton
coffré ont une durée de vie bien supérieure (plus de
50ans), ce sont ceux qui présentent le meilleur rapport
qualité/prix. Ces ouvrages sont construits par des professionnels. Le
client est généralement une collectivité publique,
(dispensaire, école, commune) et parfois informelle (Association
villageoise).
Le matériel nécessaire pour le
chantier est lourd et assez variable d'une entreprise à l'autre, et
selon les roches de la région de réalisation de l'ouvrage.
Photo N°03 : Vue d'un forage
équipé de pompe à motricité humaine (FPM)
abandonné.
Figure 12 : Coupe schématique d'un puits
standard en béton armé
Source : T.Debris et B.COLLIGNON :
entrepreneur puisatiers du Sahel
A titre d'exemple, un puits moderne est
composé généralement de trois parties :
- L'équipement de surface : margelle, dalle et
connexes.
- Le cuvelage du sol jusqu'au niveau de l'eau
réalisé en béton armé ou constitué de
buses.
- Le captage, partie pénétrant dans
l'aquifère, il est constitué de buses perforées,
pénétrant d'une profondeur suffisante dans la nappe (4 à
6m et plus). Un massif de gravier, intercalé entre le terrain et les
buses permet la filtration de l'eau et évite le colmatage du puits.
Telles sont les caractéristiques d'un puits moderne standard.
A Pobè, nos investigations nous ont
révélé que la commune est dépourvue de puits
moderne à l'exception de quelques puits réalisés par le
service des Travaux Publics.
Tableau N°4 : Liste des puits modernes de
Pobè
Arrondissement
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Village
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Localité
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Longitude
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Latitude
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Observations
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Ahoyéyé
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Issalè Ibéré
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Igboabiyè
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02°42'48.6''E
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06°57'57.3''N
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NS: 31.2 m
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Ahoyéyé
|
Oké ita
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Kadjola
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02°42'15.3''E
|
06°57'39.5''N
|
NS: 29 m
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Pobè
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Issalin Affini
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Sarè
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02°40'09.1''E
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06°58'52.6''N
|
NS: 25.2 m
|
Pobè
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Pobè Nord
|
Jardin
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02°40'22.34''E
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06°59'19.2''N
|
NS: 28.9 m
|
Pobè
|
Pobè Nord
|
Jardin
|
02°40'32''E
|
06°59'28.3''N
|
Sec
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Towé
|
Towé
|
Gbogui
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02°44'10.6''E
|
07°09'18.2''N
|
NS 16.75 m
|
Towé
|
Towé
|
Ichèkpè
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02°43'52.8''E
|
07°09'22.3''N
|
NS: 17.5 m
|
Towé
|
Towé
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Ilaché
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02°44'11.2''E
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07°09'21.9''N
|
NS: 15 m
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Source: résultats de travaux de terrain
Ces différents puits rencontrés fonctionnent
à peine, car abandonnés par la population au profit des forages
et des rivières.
Dans l'arrondissement urbain de Pobè, les
puits traditionnels ont parfois un cuvelage cimenté sur quelques
mètres.
Les forages sont également des trous
creusés mécaniquement et d'un diamètre relativement
réduit (5 pouces, 10 pouces), pouvant atteindre une grande profondeur
pour extraire une grande quantité d'eau . D'une manière
générale, les forages sont munis d'un matériel d'exhaure
non motorisé, d'où leur nom de forage équipé de
pompe à motricité humaine (FPM). Dans la commune il a
été dénombré 59 FPM (Service de l'Hydraulique du
Plateau SH-P, 2004). Ces forages sont réalisés à but
communautaire sur financement extérieur.
Selon les statistiques de Service de l'Hydraulique
du Plateau en 2004, environ 20% sont en panne ou
abandonnés/endommagés. Aussi, il faut signaler que des forages
sont réalisés pour servir à l'exploitation de la SONEB (
Société Nationale des Eaux du Bénin) et d'autres sont
utilisés dans le cadre des adductions villageoises.
b) Un système complexe : Adduction d'eau
villageoise (AEV)
L'urbanisation rapide et l'accroissement
démographique observés dans les centres secondaires en Afrique
ont conduit les autorités en charge de l'hydraulique des pays
concernés à concevoir des systèmes d'alimentation en eau
des populations à un coût relativement bas et dont le délai
de réalisation permet de répondre rapidement aux urgences. Le
système est généralement constitué d'un forage ou
puits, d'une pompe immergée, d'un panneau solaire ou d'énergie
électrique ou thermique, et d'un réservoir.
Dans la commune de Pobè, il existait jusqu'en
2004 , trois AEV : une à Igbo-Osho (avec 4 bornes fontaines), une
à Issalè Ibéré ( avec 7 bornes fontaines) et une
à Towé (c'est une AEV solaire qui a des difficultés de
fonctionnement). Il existe aussi deux postes d'eau autonomes: un à
Issaba et un à Igana . Il faut noter que ces deux PEA ne produisent que
de l'eau colorée (rougeâtre) que les communautés sont
condamnées à utiliser à défaut de mieux.
Selon les résultats de nos enquêtes, il
paraît que la construction des AEV est en perspective dans la commune.
Les autorités locales doivent prendre la mesure des choses pour que ces
projets puissent devenir réalité dans un bref délai pour
alléger la tâche aux populations qui ont déjà tant
souffert.
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