III- Conclusions et recommandations
L'étude que nous avons mené au
département du contrôle financier de ECOBANK CAMEROUN nous a
permis dans un premier temps de comprendre que à travers les centres de
profit, le contrôle de gestion aide à gérer la
rentabilité tandis que la réglementation bancaire aide à
gérer le risques. A travers leurs objectifs diverses similitudes sont
apparues que nous avons eu à coeur de vérifier de manière
empirique sur le terrain. Ceci a été fait dans la
société Ecobank Cameroun au sein du contrôle financier.
D'intéressantes conclusions ont pu être tirées de cette
évaluation sur le terrain qui nous ont confortés dans notre
sentiment. Nous allons donc présenter les conclusions de nos travaux
dans un premier temps et ensuite nous allons émettre quelques
suggestions qui selon nous pourraient améliorer le service du
contrôle financier.
A- Conclusions
La conclusion première que nous tirons de nos travaux
c'est qu'il existe un lien direct entre le contrôle de gestion et la
réglementation prudentielle au moins au niveau de leurs objectifs. En
effet nous avons a remarqué tout au long de notre analyse que les deux
fictions étaient engagés chacun selon sa logique et ses moyens
à maîtriser les risques encourus par la banque.
De plus nous avons bien compris que les mesures
exigées par la réglementation prudentielle et mise en pratique
par le contrôle de gestion n'avait pas un but nuisible pour la banque.
Mais bien au contraire elles visaient à la rendre plus solide d'un point
de vue financier. Au contrôle financier d'Ecobank, ces mesures sont bien
prises en comptes et sont encore plus consolidé par des moyens de
gestion interne.
A travers les divers reportings effectués par le
contrôle financier à la commission bancaire sur l'état de
la gestion des banques, on a pu se rendre compte de la diversité des
liens entre les deux concepts. Il est évident qu'une partie non
négligeable du travail du contrôle financier repose sur l'analyse
des risques de la banque ; leurs mesures effectives et leur transmission a
l'autorité de supervision. Ce faisant elle respecte certes la loi, mais
elle se rassure elle-même sur l'état de ses risques propres. Nous
pouvons d'ailleurs sur ce point évoqué des mesures prises au
niveau d'Ecobank Cameroun pour faire face au risque de couverture sur ses
engagements. En effet une augmentation des fonds propres de la banque est en
cours d'exécution pour tenir compte du ratio Cooke. Ces mesures sont
certes exigées par la réglementation mais elles reflètent
la prise de conscience par la banque de la pertinence des exigences
réglementaires. Le contrôle de gestion considère donc ces
exigences comme des outils et non des contraintes. De même sur un tout
autre plan la commission bancaire reçoit et analyse les reportings du
contrôle de gestion avec beaucoup d'intérêts et tire des
conclusions et recommandation qui sont bien prises en compte par les banques en
général et Ecobank Cameroun en particulier.
Nous avons constaté que le contrôle de gestion
avait d'autres activités en dehors de la réglementation
prudentielle. Cependant nous avons noté que tout cela formait un tout
dans la mesure où l'élaboration des autres activités ne
pouvait aboutir à un résultat probant que si l'environnement
réglementaire était pris en compte.
Par ailleurs nous avons pu noter quelques points divergents
entre les deux fictions que nous résumons par la portée
différente de leurs actions. En effet ainsi qu'on l'a observé au
contrôle financier d'Ecobank en particulier et des contrôleurs de
gestion en général, ceux-ci s'intéressent uniquement
à leur institution. Le contrôle financier d'Ecobank Cameroun
travaille pour le développement d'Ecobank et oriente ses
activités vers la solidité de celles-ci. Il n'en va pas de
même pour l'autorité réglementaire qui a plutôt une
vision d'ensemble du système. Elle prend en compte les risques encourus
par chaque banque ; certes ; mais sa vision c'est de préserver
le système bancaire dans son ensemble.
Donc c'est vraiment au niveau de l'envergure de la
réglementation que repose la différence fondamentale avec le
contrôle financier.
Sur un tout autre plan nous avons noté quelques
imperfections au niveau du fonctionnement du contrôle financier d'Ecobank
Cameroun. Certes elles n'empêchent pas le service de fonctionner, mais
comme nous l'avons dit plus tôt la bonne exécution des
activités du contrôle de gestion à une influence sur la
relation qui lie celui-ci a la commission bancaire. C'est la raison pour
laquelle nous nous proposons d'émettre quelques suggestions qui
pourraient améliorer les performances du contrôle financier qui
à la vérité sont d'un niveau indiscutable.
B- Suggestions
Nous nous proposons de faire cinq suggestions qui selon nous
pourrait apporter un plus au contrôle financier de Ecobank Cameroun en
terme d'amélioration de la qualité de ses prestations. Cependant
nous tenons à reconnaître que le contrôle financier jouit
d'une qualité de service exceptionnelle assurée par des personnes
dont la compétence professionnelle est avérée. Il faut
juste dire que toute oeuvre humaine étant imparfaite par
définition, de petites suggestions ça et là peuvent
parfois produire de grands effets. C'est dans ce cadre que nous émettons
nos suggestions, ainsi qu'il suit :
1) Il existe une grande spécialisation des tâches
au fincon qui fait que les positions sont difficilement interchangeables. En
effet il arrive que si le « staff member » chargé du
reporting à la banque centrale aille en mission par exemple, sans que
sa tâche ne puisse être exécutée par un autre staff
member du même fincon. Ceci pourrait se résoudre à travers
une autoformation entre les différents membres du fincon. Ainsi celui
qui s'occupe des reporting banque centrale ; pourrait apprendre aux autres
staffs comprend il s'y prend. Cela éviterait qu'on ait des personnes
irremplaçables dans le service. Certes ceci pose un problème au
niveau de l'exécution à cause du temps ; mais si on
l'intègre comme objectif cela pourra toujours se faire très
vite.
2) Le système d'information de la banque devrait
concevoir des modes de reporting plus raffinés. En effet les
retraitements nécessaires qu'on effectue sur les rapports du service
informatique afin de les transformer en informations pourraient être
évités. Des logiciels plus puissants pourraient être
conçus qui faciliterait la filtration des informations. Ceci diminuerait
considérablement le temps mis à effectuer les retraitements et
permettrait d'améliorer les performances. De plus cela exigerait une
expertise moins élevée pour manipuler les informations. Ceci
pourrait même d'ailleurs constituer une solution aux problèmes
évoqués plus tôt. Car si les logiciels filtre l'information
et la rende disponible immédiatement, la spécialisation des
taches disparaîtra toute seule et le problème serait
résolu.
3) Le principal tableau de bord fournit aux
opérationnel de la banque à savoir le daily balance sheet est
d'une importance capitale pour la gestion la banque. En effet comme l'ont
reconnu plusieurs responsables de département à Ecobank, celui ci
leur fournit une information sur l'influence qu'ont leurs activités sur
le bilan de la banque. Leur contribution aux bénéfices de
celle-ci. Par exemple le service de la trésorerie à
réaliser un profit exceptionnel au cours du mois qui s'est
reflété dans le résultat de la banque pour ce mois
là. C'est dire encore une fois combien cet outil est important.
Cependant le daily balance sheet souffre de sa « trop »
grande technicité : En effet la langue dans laquelle il est
conçu est l'anglais et certaines personnes pourraient avoir des
difficultés de lecture et pourquoi pas d'interprétation des
termes. De plus les termes employés sont jugés trop
« fort » par certains opérationnels qui ont
constamment besoin d'ouvrir leur dictionnaire pour savoir de quoi il ressort
exactement. La suggestion que nous pouvons fait serait ainsi de proposer qu'un
responsable opérationnel de fasse de petits commentaires sur chaque
cases d'Excel qui permettrait en insérant la flèche dans la case
d'avoir une définition des termes employés. Le fincon pourrait
étudier des voies et moyens pour mettre en oeuvre cette suggestion
pertinente.
Nous pensons même qu'elle a beaucoup à y gagner
dans la mesure où en rédigeant le daily balance sheet elle ne le
fait pas seulement pour elle, mais aussi pour les autres services qui les
utilise. Il serait dommage de produire des informations à des personnes
qui ne soient pas suffisamment outillés pour les exécuter.
4) D'autres part le fincon de part son expertise en
matière financière est soumis au quotidien à des
sollicitations diverses venant de la part des autres services de la banque.
Ainsi, les autres services l'interpellent pour savoir comment passer des
écritures comptables en cas de doutes, pour des problèmes de
réclamation fiscale etc.... De plus il est chargé des
problèmes fiscaux et d'immobilisations et joue le rôle de
direction financière au quotidien. Certes ce n'est pas en soi une
mauvaise chose, mais il est important que le contrôle de gestion soit
détaché de la gestion en tant que telle des activités de
la banque. Ce n'est pas encore perceptible pour l'instant mais compte tenu de
la croissance phénoménale de la banque nous pensons qu'il serait
préférable dans l'avenir de penser à une scission du
fincon en deux services rattachés au contrôle financier. Ainsi
nous aurons un service contrôle de gestion et un autre chargé des
questions fiscales et de gestion financière des activités. De
cette manière le contrôle de gestion pourrait davantage se
consacrer à la conception d'outils aptes à assurer le
contrôle de l'expansion de la banque. Certes à défaut d'une
scission on pourrait également penser à augmenter la taille du
service pour y inclure plus de staffs qui s'attelleront à rendre plus
souple et légère les activités du fincon. Certains vont
gérer les aspects contrôle de gestion tandis que les autres
s'occuperont des aspects de la gestion financière. Le danger encore une
fois sera le risque de spécialisation décriée plus haut
qui proviendra de cette séparation des taches. Une mesure pour
éviter cet écueil serait d'organiser des séminaires de
formation des membres du fincon sur leurs différents métiers.
5) Enfin toujours dans la continuité des mesures
évoquées précédemment ; il serait important
que le contrôle de gestion imagine des reportings encore plus
perfectionné qui donnerait non pas des informations purement
quantitatives mais surtout qualitatives. En effet comme nous l'avons
évoqué dans un chapitre précédent les informations
quantitatives donnent une indication sur une situation mais n'explique pas le
problème de fonds. Une baisse continue du niveau des dépôts
dans une banque constitue un signal certes, mais qui n'explique rien en
réalité. Des tableaux de bord tenant compte de ces données
sociales et subjectives devraient être réalisables par le fincon.
Elles permettraient de savoir sur quels leviers agir en cas de problème.
En tout cas un contrôle de gestion entièrement dédié
à cette tache pourrait trouver des solutions à ce
problème.
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