1.6.2 Les enquêtes et entretiens avec les
éleveurs et structures d'encadrements de l'élevage
Les enquêtes ont débuté le 15 mai 2002
alors que la plupart des éleveurs sont partis en transhumance. A la
base, il s'agit d'un entretien avec les bergers transhumants au moment de leur
départ. La date à laquelle nous avons débuté le
travail de terrain ne nous a pas permis de suivre les bergers dans leur
déplacement. Le deuxième problème qui s'est posé
lors de cette opération est celui de la communication. Car certains
bergers disent ne pas comprendre le djerma. Il m'a fallu engager un guide
traducteur à chaque étape du travail. Cette personne a un double
rôle, elle est chargée d'assurer la traduction de la langue peule
à la langue Djerma d'une part et d'autre part de m'indiquer les axes de
transhumance et la localisation des ressources pastorales (aires de
pâturages, points d'eau, points de cure salée ).
Le guide est choisi parmi les peuls qui ont une bonne
connaissance de la pratique pastorale. Pourtant les clauses de l'étude
exclut l'idée d'un traducteur pour l'étudiant nigérien.
Ce qui a constitué le véritable problème
c'est surtout la méfiance des éleveurs vis à vis de
l'étranger. En effet, certains éleveurs se méfient et
refusent de répondre correctement à la question relative à
l'effectif du troupeau en possession.
Il m'assimile le plus souvent à un agent de l'Etat
chargé de recenser les animaux et en retour, ils seront contraints de
payer des impôts élevés.
Les difficultés relevées au niveau des
enquêtes auprès des organismes institutionnels c'est surtout la
non-maîtrise du phénomène de la transhumance
extraterritoriale.
Cela se traduit par un manque des données
chiffrées sur l'effectif du cheptel transhumant par région et les
informations sur les ressources pastorales (notamment leur localisation et leur
état) existantes sur les zones de départs.
1.6.3 Quantification du flux d'animaux
La détermination du flux d'animaux transhumants est une
opération très difficile. Car non seulement au début de
l'étude la plupart des éleveurs sont partis en transhumance mais
aussi le temps est trop insuffisant pour nous permettre d'atteindre cet
objectif et enfin le moyen mis à notre disposition est très
limité. Les quatre méthodes utilisées se sont
heurtées à des limites importantes :
- les enquêtes d'effectif des troupeaux auprès
des éleveurs propriétaires, ont permis certes d'avoir quelques
données de base sur cet effectif. Ces données ne reflètent
pas la réalité du flux d'animaux, c'est juste un aperçu
très limité. En effet, la méfiance des peuls fait que les
informations manquent de fiabilité car l'effectif fourni est
sous-évalué.
- le fait de placer deux personnes à Anaga (Burkina
Faso) et à Zorimoné (village rive gauche du fleuve Niger) pour
compter les animaux transhumants qui passent et leur date de passage, nous a
permis d'avoir un échantillon de cet effectif. Mais le temps et surtout
le moyen faisant défaut, on n'a pas pu placer d'autres personnes sur
l'ensemble des portes d'entrée au Burkina et au Bénin.
l'effectif donné par les services d'élevage
à travers les CIT a permis certes d'avoir une idée sur l'effectif
des troupeaux qui traversent la frontière. Mais ces données
manquent de fiabilité car les éleveurs ne déclarent que
l'effectif vacciné sur les CIT et passent sous silence le reste des
animaux non vaccinés (la plus grande majorité). Ce nombre
(effectif du CIT) est donc très loin de la réalité.
- il n'y a actuellement aucun document qui traite du flux des
transhumants en direction du parc du W. Seules des données sur
l'effectif du troupeau par espèce et par arrondissement, nous ont
été fournies par le services de la statistique et de la
documentation du Ministère des ressources animales du Niger.
Ces informations recueillies à travers ces
méthodes d'investigation sur la quantification des flux des
transhumants, nous ont permis d'avoir une idée sur l'ampleur du
phénomène. Mais il ne reflète pas la réalité
du terrain.
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