1.5 Remarque générale
La notion couloir de transhumance pendant la saison
sèche n'est pas pertinente. Les éleveurs en partance en
transhumance cherchent à relier des points stratégiques tels que
les points d'eau, les aires de pâturages riches en ressources
fourragères, les points de cure salée ou les points de
ravitaillement en vivres (les marchés). Le choix de parcours peut aussi
se faire en fonction de la distance à parcourir pour joindre la zone
d'accueil (au moment du départ les animaux sont faibles et
fatigués). Toujours dans ce choix les bergers peuvent aussi chercher
à éviter les zones surveillées par les forestiers, les
champs maudits ou les zones infectées.
Par contre pendant la saison des pluies, au moment du retour
de la transhumance sur les terroirs d'attache, les bergers suivent des pistes
officielles (généralement matérialisées), en raison
du développement des champs cultivés.
Ces pistes sont appelées couloirs de passage. Ces
pistes peuvent aussi être utilisées lors des mouvements quotidiens
des animaux au sein de la zone d'attache pour joindre les points d'eau ou les
aires de pâturage pendant la saison des pluies. Ces couloirs sont fixes,
ils évoluent très peu.
1.6 La limite des outils méthodologiques
Au cours du travail de terrain, nous avons relevé un
certain nombre de difficultés liées à l'application
pratique de ces méthodes d'investigations. Ces difficultés se
résument essentiellement au niveau du temps imparti, des moyens mis
à notre disposition pour l'étude, la non maîtrise par les
organismes institutionnels du phénomène de la transhumance, la
méfiance de certains éleveurs, les conditions de la
praticabilité du terrain, la délimitation de la zone
d'étude. Nous allons procéder à une description de ces
difficultés en fonction de la méthode utilisée.
1.6.1 La délimitation de la zone d'étude
Il s'agit ici, de déterminer les zones de départ
et de transit des transhumants dans la zone périphérique du parc
du W du Niger. Au cours de notre tournée de prise de contact avec les
acteurs de l'élevage dans les arrondissements de Say, Kollo, Boboye,
Gaya et Dosso, ils ont tous reconnu que ces région sont bien sûr
des zones de départ des transhumants en direction du parc du W mais au
delà des ces régions, il y a aussi les zones plus septentrionales
qui sont également des zones de départ notamment les
arrondissements de Tera, Ouallam, Filingué, Dogondoutchi, Abalak et
même certaines régions du Mali voisin. Il se pose alors une
question d'échelle, jusqu'où il faut aller dans le tracé
des axes de transhumance avec une zone si vaste qui regroupe en dehors des ces
cinq arrondissements périphériques d'autres régions du
pays voire même des pays voisins. Car le temps et les moyens mis à
notre disposition ne nous permettent de la traiter intégralement. Afin
de pouvoir répondre au sujet posé, Bagoudou
nous a dit de restreindre la zone d'étude au niveau de
l'arrondissement de Say (périphérie immédiate)
jusqu'à une certaine hauteur et dans la zone rive gauche du fleuve
remonter à la hauteur des plateaux du Zigui et du Fakara notamment les
cantons de Kirtachi et de Birni N'gaouré.
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