4.2.3 Le choix des axes de transhumance
Les axes de transhumance représentent les
itinéraires que les éleveurs et leurs troupeaux empruntent pour
se rendre à la zone d'accueil. Ces pistes sont de type traditionnel,
officiel ou non. Les points de repères sur les différents
parcours sont constitués par ordre des aires de pâturage
(ressources fourragères), les points d'eau ( pour l'abreuvement), les
marchés, les villages et les rivières. Les marchés et les
villages sont des lieux d'échange d'informations avec d'autres bergers.
Ces informations concernent le plus souvent les zones les plus
surveillées par les forestiers dans le parc et éventuellement les
sanctions infligées lors de la transhumance passée. Le
marché peut aussi être un lieu de ravitaillement où les
transhumants achètent leur provision de vivres.
Les aires de pâturage et les points d'eau trouvent leur
justification à travers leur utilité pour les transhumants. En
effet, les éleveurs exploitent ces ressources avant d'arriver au niveau
de la zone d'accueil. Les ressources pastorales déterminent le
degré de fréquentation d'un axe de transhumance par les
éleveurs. Par exemple dans la zone du fleuve, tous le éleveurs en
provenance des arrondissements de Say et de Kollo en direction de Boumba
connaissent le puits pastoral dénommé " Poundou ciminti " qui
constitue un repère indiscutable.
100% des éleveurs enquêtés sont unanimes
que le choix du parcours est lié aux ressources pastorales et aux
marchés. Toutes les pistes cherchent à relier ces points
stratégiques.
Selon les observations sur le terrain, les aires de
pâturage qui longent les différents parcours de la transhumance
sont dégradées (l'effet de surpâturage et de
l'érosion hydrique) et sont envahies par des espèces peu ou pas
appétées (zornia, sida cordifolia et cassia
tora) par les animaux, sur l'ensemble de la zone d'attache.
Les Bergers qui partent en transhumance pendant la saison
sèche utilisent pour l'abreuvement des animaux les puits, les cours
d'eau permanents (fleuve Niger), les cours d'eau temporaires (Tapoa, Goroubi),
les mares permanentes (surtout dans la zone Nord du fleuve), les puisards
(creusés dans les lits des rivières) et dans une moindre mesure
les mares temporaires surtout pour les transhumants qui quittent tôt
(février).
Tableau N° 5 : points d'eau
Variables
|
Nombre de fois cité
|
Fréquence
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Forages
|
0
|
0%
|
puits
|
33
|
100%
|
puisards
|
9
|
27.3%
|
Cours d'eau permanent
|
23
|
69.7%
|
Cours d'eau temporaires
|
18
|
54.5%
|
Mares permanentes
|
12
|
36.4%
|
Mares temporaires
|
13
|
39.4%
|
Observation totale
|
33
|
|
|
Les points d'eau les plus utilisés par les bergers
pendant la saison sèche sont les puits, les cours d'eau permanents et
temporaires.
Certains facteurs peuvent influencer le parcours de la
transhumance notamment les points de ravitaillement, les lieux de rencontre
avec d'autres bergers et les marchés. Comme il a été
dit précédemment ces lieux ont pour rôle
l'échange
d'informations relatives aux ressources pastorales et les
endroits surveillés par les forestiers à l'intérieur du
parc.
A savoir si les éleveurs adaptent la même piste,
les 32 éleveurs ont affirmé ne pas changer de piste de
transhumance et un seul a dit changer de parcours à cause de la haute
surveillance des forestiers sur son parcours. Dan le tableau en Annexe 4,
toutes les pistes ont été reprises ainsi que les indicateurs
influençant leur adaptation ou non par les éleveurs
transhumants.
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