CHAPITRE 1: INTRODUCTION GENERALE
1.1 Motivation
La première raison qui nous a motivé à
prendre ce thème est qu'il répond en grande partie à la
formation que nous avons reçue à la faculté. La seconde
raison est d'être initié à la recherche scientifique afin
d'obtenir notre maîtrise. La troisième raison est que le sujet est
un thème d'actualité et nous pensons qu'en tant que jeune
chercheur notre contribution servira à trouver une solution à la
question posée. Comme autre raison, il s'agit de consolider le
partenariat entre l'Université Abdou Moumouni et le Programme
régional Parc W/ECOPAS.
1.2 Choix du thème
Le thème de recherche est le fruit d'un partenariat
entre l'Université Abdou Moumouni de Niamey et le Programme
régional Parc W/ECOPAS en 2002. En effet, en février 2002 lors de
l'atelier de Tanguiéta (Bénin), la transhumance a
été identifiée comme étant un frein à la
conservation de la biodiversité du parc W constituant l'objectif de ce
programme. Il en est ressorti qu'un état des lieux sur les plans
spatialisé et quantitatif devrait être rapidement engagé
dans les trois pays (Niger, Bénin et Burkina Faso). Le but de cette
étude est de connaître au mieux le phénomène en
caractérisant entre autre ses pratiques actuelles ainsi que son emprise
géographique et l'importance de ses flux. Le travail aboutira à
l'élaboration d'une carte de la transhumance qui servira à faire
des aménagements réalistes qui concilieront l'objectif de
conservation avec les besoins des éleveurs. Au Niger cette étude
a été réalisée en binôme dont un
étudiant français en DESS et moi même dans la zone
périphérique du Parc du W du Niger (Say, Kollo et Boboye).
Ce travail s'articule autour de cinq chapitres. Un premier
chapitre introductif, dans lequel apparaît la motivation, le choix du
thème, la problématique et la méthode de travail. Un
second chapitre qui traite de la délimitation et de la description de la
zone d'étude. Un troisième chapitre qui fait ressortir les
ressources pastorales et les structures d'appui et d'encadrement des
éleveurs.
Un quatrième chapitre qui parle du parc du W et de la
transhumance proprement dite et enfin un cinquième chapitre
consacré aux propositions d'aménagement dans la zone
périphérique du parc W du Niger.
1.3 Problématique
Pays du Sahel, le Niger couvre une superficie de
1.267000km2. L'économie nigérienne repose
essentiellement sur l'agriculture et l'élevage pratiqués surtout
en milieu rural. Ces activités sont dépendantes du climat
Sahélien qui se caractérise par une irrégularité et
une inégale répartition des pluies dans le temps et l'espace.
Selon la subdivision climatique, ces activités se
répartissent du Nord au Sud comme suit : la zone Nord, désertique
où les activités de cultures sous irrigation dominent autour des
oasis; la zone Nord sahélienne où se pratique l'élevage
nomade et transhumant et enfin la zone Sud sahélienne occupée par
un agropastoralisme souvent itinérant.
La zone méridionale agropastorale, concentre plus de
2/3 de la population rurale. Cette zone connaît, ces dernières
décennies, des mutations profondes. Celles-ci sont en rapport aussi bien
avec l'évolution des éléments du milieu naturel, notamment
les précipitations, que les effets induits de la démographie.
Les deux grandes sécheresses de 1973 et 1984 se sont
traduites par une réduction importante des ressources naturelles.
Celles-ci ont, naturellement affecté les activités du milieu
rural amplifiées par un accroissement et une migration de la population
sans précédent. Ces sécheresses, ont en effet,
entraîné, dans l'Ouest du pays, un mouvement migratoire Nord-Sud
des populations des arrondissements de Téra, de Ouallam et
Filingué vers les régions de Say, notamment la zone
périphérique du Parc de W où déjà l'effectif
du cheptel est en phase de reconstitution.
Il s'agit, pour l'essentiel, d'une expansion des surfaces de
culture aux dépens des aires de pâturage.
Les pasteurs sont les plus défavorisés car, ils
perdent leur espace-ressources et l'accès aux nouvelles terres
s'avère difficile.
Cette pression, sans précédent, sur les
ressources naturelles s'est, dans certains cas, traduite par des conflits. Ces
derniers, rendant compte d'un accès sélectif aux ressources,
oppose aussi bien les agriculteurs aux éleveurs, les éleveurs
entre eux qu'aux éleveurs aux forestiers. Ils se sont surtout traduits,
dans le cas de la périphérie du parc de W, par des nouvelles
mobilités pastorales en direction du parc.
Notre travail se propose d'étudier ces nouvelles
dynamiques spatiales qu'est la transhumance en relation avec le parc du W. Nous
essayons d'analyser la manière dont l'espace est occupé par les
pasteurs et les agriculteurs d'une part et d'autre part l'impact des nouvelles
pratiques pastorales imposées par ce nouvel ordre sur les ressources
naturelles, notamment celles du parc.
Ce travail répond aussi à un mandat du projet
ECOPAS sur la transhumance. Dans le programme d'activités 2002 de ce
projet, il s'agit de rendre compte de la quantification et de la spatialisation
de la transhumance1 dans la zone
périphérique du parc du W. Cette étude menée en
collaboration avec l'Université Abdou Moumouni de Niamey
(UAMN2), devait aboutir sur une cartographie des
axes de transhumance dans la périphérie du parc et une
proposition d'aménagement de celle-ci.
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