Conclusion
La zone périphérique du parc du W est
située à cheval entre les climats sahélosoudanien et
soudanien Nord. Les précipitations varient de 650 à 750mm par an.
La végétation est composée des forêts claires au Sud
et des Savanes arborées et arbustives au Nord. Le climat
détermine d'une manière générale les
différents types d'activités économiques.
2.7 Les activités économiques de la zone
d'étude
Les activités économiques de notre zone
d'étude sont essentiellement l'agriculture et l'élevage.
L'agriculture est pratiquée par toutes les ethnies mais
particulièrement les gourmantchés, les Zarma et les haoussas,
pour les autres groupes notamment les peuls et les bellas, il reste une
activité secondaire car ils sont plus spécialisés dans
l'élevage.
Ces activités sont en effet du type extensif. Mais avec
le cycle de sécheresses qu'a connu le Sahel en 1973-74 et 1983-84, la
zone a enregistré un flux important d'immigrants provenant de Ouallam,
Téra, Fillingué et Doutchi qui a entraîné
l'augmentation de la population. Cela s'est traduit par une exploitation
importante des ressources naturelles au niveau de la zone d'où une
concurrence accrue autour de l'espace entre ces deux activités
rurales.
2.7.1 La population de la zone d'étude
Les deux grandes sécheresses qu'a connues le Sahel en
1973-74 et 1983-84, ont eu des impacts sur l'organisation du monde rural. Ces
impacts se traduisent dans notre zone d'étude par un flux massif des
immigrés venus des régions plus septentrionales à savoir
le Zarmaganda, le Kourfey, Tillabery, Tera et Doutchi. Ce flux d'immigrants et
le fort taux d'accroissement de l'ordre de 3,4%, ont entraîné
l'augmentation de la population. A titre illustratif, la zone située
entre Goroubi et Tapoa, il a été recensé 10. 000 nouveaux
venus entre la période 1978 -1985 et la zone Torodi, Makalondi et la
Sirba durant la même période, il a été
enregistré 50 000 migrants ( Plan de développement de Say,
juillet 1976). En 1988, l'effectif de la population au niveau des trois
arrondissements étudiés (Say, Kollo, Boboye) était de
600.244 habitants (Recensement général de la population de
1988).
Actuellement, en 2003 cet effectif peut être
estimé à 991.113 habitants avec un taux d'accroissement
naturel est supérieur (3,4%) à la moyenne nationale qui est de
3,1%. Les densités dans les trois arrondissements se présentent
de la manière
suivante : au niveau de Kollo. Elles ont passé de 22
habitants/km2 en 1988 à environ 34
habitants/km2 en 2002, Say de 12 habitants/km2 en 1988
à 19
habitants/km2 en 2002 ( il faut à ce niveau
tenir compte des 220 000 ha du parc du W et les 70 000 ha de la
Réserve de Tamou qui ne sont pas habitables) et
Boboye 46 habitants/km2 en 1988 à 72
habitants/km2 en 2002. Cette répartition humaine est
inégale, les zones humides et ou disposant des terres, sont le plus
souvent les plus peuplées.
D'après les travaux effectué en 1995 dans le Sud
ouest du Niger par Monsieur Issa Ousseini, dans le secteur Boumba -Ouna, il
est enregistré une très forte
densité supérieure à 70
habitants/km2 ; dans les régions du moyen Goroubi (Torodi
-Guéladio) et du Dallol (Boboye -Gaya), cette densité est
comprise entre
30 et 70 habitants/km2 et enfin le long des axes
hydrographiques notamment le fleuve Niger et ses affluents, cette
densité oscille entre 15 et 30 habitants au kilomètre
carré (extrait du "contact Sahara -Sahel" Volume 2).
Ces migrants qui sont la plupart des agriculteurs, ont
reconduit les mêmes pratiques agricoles qu'ils appliquaient dans leurs
zones de départ avec pour conséquence l'augmentation des surfaces
cultivées de crainte d'être à nouveau victimes des
sécheresses.
Jadis, cette zone périphérique du parc du W
était hostile à toute vie humaine à cause de l'existence
des maladies endémiques (paludisme, trypanosomiase, onchocercose...) qui
infestaient les réseaux hydrographiques (le fleuve Niger et ses
affluents). En plus de ces maladies, la présence des animaux sauvages et
l'enclavement même de la région (végétation
complètement fermée) était une véritable entrave.
C'est surtout grâce aux campagnes d'éradication des maladies que
le peuplement a été rendu possible.
Figure N° 4 : Evolution de la population des
trois arrondissements (Say, Kollo et Boboye) de 1988 à 2003
400000
50000
0
Années
Kollo Say Boboye
1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999
2000 2001 2002 2003
350000 300000 250000 200000 150000
|
|
100000
Ce graphique montre l'évolution de la population des
trois arrondissements (Say, Kollo et Boboye) avec un taux d'accroissement
naturel de 3,4%. Les données proviennent de la direction nationale de la
population (recensement de la population de 1988).
|