Ministère de l'Enseignement Supérieur, de
la Recherche Scientifique et de la Technologie
Université de Sousse
Faculté de Droit et des Sciences Economiques et
Politiques de Sousse
MEMOIRE POUR L'OBTENTION DU DIPLÔME DE MASTERE EN FINANCE
ET BANQUE
Allocation du capital ajusté au risque dans le
cadre du projet "Solvabilité 2 ": Cas d'application Assurance
AMI
Elaboré par :
Sammari Rym
Sous la Direction de:
Ellouz Abdelrazak
Année universitaire 2008-2009
"Parce que le risque est devenu la mesure de notre
action, la société du risque fait de l'avenir la question du
présent "
Beck.U
Dédicace
Je dédie ce travail à mes chers parents
Aucun mot ne saurait exprimer la profonde affection que
je porte à chacun d'entre eux.
Pour les deux êtres les plus chers à mon
coeur, la lumière qui me guide dans les moments les plus obscures,
veillez trouvez dans ce travail l'expression de mon attachement et de ma
profonde reconnaissance.
Rym
Remerciements
Ce mémoire se doit d'être un geste de
remerciements et de gratitude envers tous ceux, qui de prés ou de loin
ont contribué à sa réalisation.
Je souhaite ainsi exprimer d'abord ma plus vive
reconnaissance au professeur Mr.Abdelrazek Ellouz pour l'intérêt
qu'il a porté à mon travail, le temps qu'il m'a consacré,
et ses nombreux et précieux conseils. Qu'il trouve dans ces quelques
lignes l'expression de mon extrême gratitude et de mon profond respect
et je tiens par l'occasion à l'inviter à bien vouloir m'accorder
l'honneur d'être mon directeur de thèse.
Je remercie aussi Mr. Sadok Tabib pour son
assistance, ses commentaires pertinents et son appui durant toute la
période de réalisation de ce travail ainsi que Madame Salwa Ben
Ammou pour toute l'aide qu'elle m'a apportée.
Mes remerciements s'adressent enfin à
Monsieur Slim Kammoun, le directeur financier de l'assurance AMI, qui n'a
épargné aucun effort pour me fournir les données et la
documentation nécessaires pour mon travail, et sans lesquels, je
n'aurais pas pu achever ce mémoire.
Rym
Sommaire
INTRODUCTION GENERALE
.............................................................................
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1
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Chapitre 1: le besoin des sociétés
d'assurance en gestion des risques
...................................
|
5
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Introduction
.................................................................................................................
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6
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Section 1: Importance de l'assurance dans
l'économie moderne ................................
|
7
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Section 2 : les facteurs affectant le rendement des
fonds propres ..............................
|
14
|
Section 3 : Risk management dans les
sociétés d'assurances
......................................
|
18
|
Section 4- Les conséquences des systèmes de
gestion des risques...............................
|
24
|
Conclusion
...................................................................................................................
|
28
|
Chapitre 2 : Allocation du capital de
solvabilité dans le cadre du projet solvabilité2............
|
29
|
Introduction
..................................................................................................................
|
30
|
Section 1: Solvabilité 2 : Vers une meilleure
appréciation des risques........................
|
31
|
Section2 : Allocation optimal du Capital
ajusté au risque...........................................
|
36
|
Section 3 : Modélisation du capital
ajusté au risque
.................................................
|
41
|
Section 4: le modèle interne du projet
solvabilité 2 et ses mesures de risque............
|
45
|
Conclusion
....................................................................................................................
|
55
|
Chapitre 3 : Les mesures du risque
adoptées par le projet solvabilité 2 ; essai
d'investigation : assurance AMI
..................................................................................
|
57
|
Introduction
..................................................................................................................
|
58
|
Section 1 : Revue de littérature
.....................................................................................
|
59
|
Section2 : Le marché d'assurance en
Tunisie...............................................................
|
63
|
Section 3 : Le Portefeuille d'Assurances Mutuelles
Ittihad.........................................
|
68
|
Section 4 : Evaluation du capital ajusté au
risque par l'écart type ............................
|
70
|
Section 5 : Modèle interne du projet
solvabilité 2
.......................................................
|
74
|
Conclusion...............................................................................................................................
|
91
|
CONCLUSION
GENERALE..................................................................................
|
94
|
Liste des tableaux et des graphiques
Fig 3.1: le montant des primes émises el les
sinistres réglés par les sociétés
d'assurance.
Fig3.2 l'évaluation des provisions technique et des
placements par les sociétés d'assurance.
Fig 3.3 la structure du portefeuille du marché
d'assurance par branche en %.
Fig3.4 Histogrammes et Statistiques des branches
d'activité.
Fig3.5QQplot des charges sinistres de la branche AUTO avec
la loi exponentielle.
Fig3.6QQplot des charges sinistres de la branche GROUPE
avec la loi exponentielle.
Fig3.7QQplot des charges sinistres de la branche TRANSPORT
avec la loi exponentielle.
Fig3.8QQplot des charges sinistres de la branche IRDS avec
la loi exponentielle.
Tableau 3.1 Evaluation du capital ajusté au risque
en selon l'approche de l'écart-type.
Tableau 3.2 Calcul du capital ajusté au risque
par la VaR analytique e à un seuil de confiance 95%.
Tableau 3.3 Calcul du capital ajusté au risque
par la VaR analytique e à un seuil de confiance 97.5%
Tableau 3.4 Calcul du capital ajusté au risque
par la VaR analytique e à un seuil de confiance 99%.
Tableau 3.5:Estimation des paramètres de la loi
GPD.
Tableau 3.6 Calcul du capital ajusté au risque
par la VaR paramétrique à un seuil de confiance 95%.
Tableau 3.7 Calcul du capital ajusté au risque
par la VaR paramétrique à un seuil de confiance
97.5%.
Tableau 3.8 Calcul du capital ajusté au risque
par la VaR paramétrique à un seuil de confiance
99%.
Tableau 3.9 Calcul du capital ajusté au risque par
la Tail VaR à un seuil de confiance 95%.
Tableau 3.10 Calcul du capital ajusté au risque
par la Tail VaR à un seuil de confiance 97.5%.
Tableau 3.11 Calcul du capital ajusté au risque
par la Tail VaR à un seuil de confiance 99%.
Introduction Générale
L'incertitude persistante qui caractérise les secteurs
de l'économie moderne et la montée des risques sur les
différents marchés des biens et services à
l'échelle internationale, catalysée par la mondialisation des
échanges, l'intensification de la concurrence ainsi que la
prégnance de l'information confrontent l'ensemble des parties prenantes
sur la scène économique à la question du risque et de sa
gestion. C'est de ce fait, que le secteur de l'assurance se
voit aujourd'hui, propulsé vers une place d'ordre capital, qui colle
avec ces nouvelles données, étant donné qu'il organise la
répartition des responsabilités consécutives à des
événements fortuits et affranchies par la prévoyance
collective, et c'est cette répartition qui constitue l'essence de
l'assurance.
L'assurance joue un rôle incontestable dans le
développement de la conjoncture économique du pays. En effet, les
compagnies d'assurance interviennent dans l'économie non seulement par
la couverture des risques diversifiés mais aussi en tant qu'investisseur
puisque les primes collectées seront injectées sur le
marché. Pour être apte à honorer ses engagements,
l'assurance repose sur le mécanisme d'inversion du cycle de production
qui consiste à tarifer aujourd'hui un service (encaissement d'une prime)
qui aura demain un coût aléatoire (indemnisation d'un
sinistre).Ainsi, en assurance et différemment aux autres secteurs
financiers ; le risque se réalise subitement et d'une manière
plus aléatoire ce qui exige une gestion de risque encore plus
pertinente.
La gestion des risques est devenue une problématique
majeure pour les sociétés d'assurance opérant dans un
environnement compétitif .Elle constitue un élément
indispensable en matière d'institutions financières qui devraient
gérer leurs risques d'une façon dynamique en adoptant une
démarche intégrée du risque et de rentabilité.
Une gestion de risque pertinente est conçue sur des
fondements d'évaluation économique pour refléter au mieux
la position financière réelle des assureurs et renforcer la
transparence sur le secteur d'assurance. Ainsi, l'adoption de normes
réglementaires fondées sur le risque permettrait un meilleur
arbitrage entre solvabilité des assurés et exigences d'un
niveau optimal de coûts supportés par les assureurs.
Ainsi, l'instauration d'un système de
contrôle rénové doit obéir à une approche
interne d'évaluation des risques pour traduire efficacement le profil de
risque propre à chaque entreprise et lui permettre de se focaliser
sur les branches d'activités les plus rentables.
La solvabilité d'une société
d'assurance correspond à sa capacité d'honorer ses engagements
envers ses assurés, ce qui suppose une connaissance approfondit de ses
engagements et des moyens appropriés pour les évaluer. Dés
lors, le contrôle de la solvabilité d'une société
d'assurance s'inscrit dans le cadre de réglementation d'assurance, et
vise à assurer la stabilité de ce secteur.
La Commission Européenne, consciente des limites
des systèmes de contrôle actuel notamment les mesures rigides et
standards dont les assureurs sont soumis, a exprimé sa volonté
d'instaurer un nouvel dispositif dont le but est de récompenser les
meilleures pratiques en matière de gestion de risques aux
sociétés d'assurance et leur permettre d'utiliser leur propre
savoir faire et leur procédés d'évaluation de risques .Ce
projet dénommé Solvency II (qui entrera en vigueur en 2010) est
un cadre méthodologique qui propose une meilleure estimation du capital
ajusté au risque à travers des mesures de risques plus
adéquates tel que la Value at Risk (VaR) et la Tail Value at Risk (Tail
VaR).
Ce travail de recherche essaye de répondre à la
problématique suivante: Le référentiel
"solvabilité 2" permet- il une évaluation appropriée du
capital ajusté au risque pour les différentes branches
d'activités d'une société d'assurance?
Pour répondre à cette problématique,
trois chapitres seront alors présentés, deux chapitres
théoriques et un chapitre empirique.
Le cadre théorique va nous ramener à
étudier l'importance de la gestion des risques pour le secteur
d'assurance qui contribue au développement économique et social.
En effet l'assurance est le moyen le plus fiable pour garantir la
sécurité sociale du fait qu'elle vise de prime abord les
conséquences de risques, elle confère d'emblé la
sécurité et constitue un support d'épargne permettant de
réduire la vulnérabilité des agents économiques
face aux risques.
Sur le plan économique; les sociétés
d'assurance permettent dans un premier lieu l'investissement de nouvelles
activités par des investisseurs averses aux risques cherchant à
sécuriser leurs biens .En second lieu elles réduisent les couts
des transactions et contribuent à la liquidité des marchés
en accentuant leur rôle d'intermédiaire financier.
Par la fonction d'intermédiation financière,
l'assureur fixe comme objectif l'atteinte d'un niveau de rentabilité
qui garantit la solvabilité de la société d'assurance.
Cependant le rendement des fonds propres pourrait être
altéré par un ensemble de facteurs qui mettent les
sociétés d'assurance dans des difficultés de tenir leurs
engagements envers les assurés entravant ainsi leur bon fonctionnement.
Une gestion de risque pertinente est
considérée ainsi comme point de mire de la notion de risque. Le
concept de gestion du risque ou Risk Management a fait son
apparition aux États-Unis à la fin des années 1950 et se
résume à un simple transfert de risque. De nos jours, la gestion
du risque s'est transformée à une compétence hautement
spécialisée, cette discipline a étendu ses ramifications
dans plusieurs champs d'activité notamment dans le secteur d'assurance
où la sensibilité aux risques est plus importante.
De ce fait, l'établissement d'un programme de gestion
du risque efficace est indispensable afin d'améliorer la protection des
assurés, accroitre l'intégration des marchés et renforcer
la compétitivité de ce secteur. Les règlementations
définies à cet égard devraient être
établies pour que les risques convergent vers des objectifs
spécifiques et ciblés à savoir une délimitation
précise des pertes probables et une allocation optimale du capital de
solvabilité.
Ainsi, le deuxième chapitre sera consacré
à l'analyse du projet solvabilité 2; une réglementation
fondée sur le risque, qui vise à fixer un nouveau cadre
prudentiel pour l'ensemble des organismes d'assurance. Ce nouveau
régime, lancé par la commission européenne, aura pour
objectif de substituer les régimes actuels rigides par des exigences
plus appropriées en matière de solvabilité et une
évaluation plus adéquate du capital de solvabilité.
Le projet solvabilité 2 est fondé sur une
structure à trois piliers .Le premier pilier vise à mesurer les
risques de manière quantitative et impose une détermination
efficiente d'un capital minimum de garantie. La problématique
générale de l'allocation du capital de solvabilité est
double. Il s'agit, pour les dirigeants des sociétés d'assurances
, d'estimer en premier lieu le montant de fonds propre nécessaire pour
couvrir les risques éventuels (notamment éviter la faillite) et
ensuite d'étudier les corrélations entre les branches
d'activités afin de trouver une clé de répartition optimal
de ces ressources. Dans le cadre du projet solvabilité 2, l'allocation
du capital repose sur des mesures de risques appropriées comme la VaR et
la Tail VaR
La VaR est un concept très global, c'est une
méthode d'évaluation du risque dont l'objectif est de fournir une
réponse quantifiée à la question suivante: " pour un
intervalle de confiance choisit, et pour un horizon temporel donné, quel
est le montant maximal de perte que pourrait subir une institution
financière?". Cette mesure de risque a été introduite en
premier lieu par la banque JP Morgan en 1993 pour
évaluer le risque de marché pour être adopté enfin
en tant que méthode d'allocation de capital et une
référence d'ajustement aux pertes probables. Néanmoins,
une des critiques majeures adressée à cette dernière est
qu'elle ne répond pas à l'axiome de sous-additivité et
dans ce cas elle ne prend pas en compte les effets de diversification qui peut
exister entre les lignes d'activités constituant le portefeuille d'une
société d'assurance. Ceci a mené au développement
des mesures Tail VaR; une mesure plus cohérente du risque
évaluant les pertes en dessous d'un seuil de référence
prédéterminé.
Le troisième chapitre essaye d'entériner notre
apport théorique quant à la pertinence de l'emploi des
modèles internes du projet solvabilité 2 dans l'évaluation
du capital ajusté au risque. Pour ce faire, on procédera en
premier lieu par une présentation des données clés
relatives au secteur d'assurance en Tunisie. Le portefeuille non vie pris en
considération dans le cadre de cette étude est celui de
l'Assurances Mutuelles Ittihad (AMI) qui a fait faillite en 2003.Ce cas
légitimerait le recours à des nouvelles réformes de la
réglementation en vigueur.
Les portefeuilles sélectionnés pour
l'étude devraient permettre l'analyse de l'impact des
corrélations entre les différentes branches d'activités
sur l'évaluation du capital de solvabilité; un capital "cible"
qui doit être surveillé par des mesures de risques
appropriées. Ainsi, on commencera par la mesure classique de risque
à savoir l'écart type pour analyser dans un dernier lieu
l'allocation du capital par les mesures de risques VaR et Tail VaR
adaptées par le projet solvabilité 2.
Chapitre I : Le besoin des sociétés
d'assurance en gestion des risques
Introduction
Le besoin de se sécuriser et de se préserver
n'était nullement ignoré par la nature humaine, et c'est dans la
prise de conscience collective de la vulnérabilité des risques et
ses conséquences qui peuvent être catastrophiques, que le
marché d'assurance connait ce développement important dont nous
sommes témoins.
L'assurance est une organisation moderne et scientifique de
solidarité qui permet l'indemnisation des dommages grâce à
des cotisations adaptées à des risques spécifiques. Ainsi,
avec l'apparition de nouveaux risques de grandes ampleurs à l'impact
humain et financier très lourd, l'assurance voit son champ
s'élargir pour couvrir de multiples activités.
Le secteur d'assurance a connu plusieurs mutations et s'est
transformé d'une simple société de secours mutuels dans
l'ancienne Egypte 4500 avant Jésus-Christ à une
société moderne et un indice de développement pour chaque
pays couvrant aussi bien les risques sociaux que les risques
économiques.
Pour assurer sa pérennité financière,
son développement, et être en mesure d'assumer ses rôles,
une société d'assurance doit veiller à ce que ses
activités d'intermédiation permettent de dégager un
rendement pour rémunérer de manière adéquate ses
fonds et respecter ses engagements en terme de payement, de prestations,
d'intérêt et d'amortissement des dettes.
L'exigence en matière de rendement est donc une
compétence dont le contrôle est essentiel. En effet, les
sociétés d'assurance à la différence des autres
institutions financières se caractérisent par une inversion du
cycle de production qui les rend encore plus soucieuses aux contraintes qui
peuvent affecter le niveau de ces placements et plus sensibles à la
volatilité qui domine les marchés financiers.
Les régulateurs se trouvent donc dans l'obligation
d'adapter ce secteur aux nouveaux défis ; conscients de son
rôle moteur dans la croissance financière et la
prospérité sociale, ils mettent la gestion de risque une de ses
premières préoccupations vue la corrélation
évidente entre le rendement de ce secteur et le développement
économique.
Pour piloter et cadrer la gestion des risques, le
risk manager adopte une démarche bien déterminée qui se
résume à une identification pertinente des risques et une
acquisition d'un système fiable d'informations lui permettant une
évaluation adéquate de la situation financière de
l'entreprise d'assurance. De ce fait, la gestion des risques globaux est un
input essentiel de la stratégie d'allocation d'actifs qui doit
être contrôlée pour garantir la solvabilité,
permettre un investissement optimal et soutenir le développement
économique au niveau international. La prise de conscience des risques
et la nécessite d'une gestion efficace doivent donc être
levées à un niveau approprié.
Section 1 importance de l'assurance dans
l'économie moderne :
Les sociétés d'assurance occupent une place
distinguée puisque leur chiffre d'affaire atteint des parts très
importantes du PIB des zones les plus développées dans le monde
(Etats unis 8,6% et dans l'union Européenne 6,83%...). On peut affirmer
que l'assurance présente un indice de modernité pour chaque pays.
En effet, L'assurance est au coeur de notre société, elle permet
l'activité économique et sociale par la prise de risque. Il
serait donc indispensable d'analyser ce secteur sous différents angles
afin de déceler ses rôles.
1.1 Notions :
Le besoin de l'assurance parait grand toujours grandissant. En
effet l'existence d'un environnement incertain et risqué et la
volonté de se protéger contre les événements qui
peuvent menacer tout agent dans son intégrité physique, a permis
le développement du secteur d'assurance. Ainsi, pour une meilleure
analyse de ce secteur en mutation perpétuelle, nous allons
procéder à le définir dans un cadre historique, technique
et enfin juridique.
Elizabeth Ière d'Angleterre (1552)
postule que «grâce à l'assurance la
perte pèse légèrement sur beaucoup plutôt que
lourdement sur peu»1(*). À l'époque, les propriétaires de
logements qui s'assurent contre l'incendie payent une petite somme tous les ans
pour recevoir en cas de sinistre une indemnité leur permettant de
reconstruire leurs propriétés endommagées. Ce secteur
permet donc aux agents économiques une meilleure protection
étant donné qu'il couvre plusieurs domaines et activités
et confère un sentiment de sécurité.
L'assurance peut être définit dans un cadre
technique ainsi « l'assurance dilue dans
l'espace et le temps les conséquences que nous porte le hasard de
manière à transformer une dépense considérable
aléatoire et irrégulière en dépense certaine,
régulière mais minime » 2(*) L. Baudin (1990).
L'assurance est donc une forme d'échange et de traitement de risque ;
c'est une organisation moderne et scientifique de solidarité qui permet
l'indemnisation financière de ceux qui ont été victimes de
malchance.
Juridiquement ,selon J.Hémard (2003)
«l'assurance est une opération par laquelle
,une partie ,l'assuré se fait promettre ,moyennant une
rémunération (la prime ou cotisation) pour lui ou par un tiers en
cas de réalisation d'un risque ,une prestation par une autre partie
,l'assureur ,qui prenant en charge un ensemble de risque ,les compense
confortement aux lois de la statistique»3(*) . La
définition de Hémard met en relief les différents acteurs
dans le marché d'assurance ainsi que les éléments
caractérisant l'opération de l'assurance .Ainsi
l'opération de l'assurance traduit une relation de mutualisation de
risque entre assureur-assuré, ces deux acteurs peuvent être
définis ainsi:
Ø L'assuré : c'est un agent (un
particulier ou une entreprise) qui en détenant un actif, source de
risque (voiture, machine, immeuble...) cherche à se protéger
contre les aléas du sort (incendie, accidents...) qui peut causer un
dommage à cet actif.
Ø Assureur: c'est la
société d'assurance auprès de laquelle s'effectue le
contrat d'assurance. C'est également la personne physique
autorisée à gérer et à traiter les risques contre
la prime d'assurance versée par l'assuré.
Ces deux acteurs animés par le besoin de
sécurité d'un coté et par la réalisation des
progrès économiques d'un autre coté mettent l'accent sur
le caractère averse au risque des assureurs ainsi que les
colligations de chacune de deux partie à savoir le payement de la
prime par l'assuré et l'indemnisation des dommages par
l'assureur. Ces éléments sont définis ainsi:
Ø Le risque: Le risque peut être
classiquement défini comme l'événement aléatoire
pouvant entraîner des
dommages : « a risk is a chance of
loss» 4(*)Le
risque se définit donc comme la probabilité d'un fait ou d'un
événement considère comme un mal ou un dommage. Le risque
est un danger, un inconvénient probable et prévisible auquel on
peut être exposé.
Ø La cotisation (prime): une somme
réclamée auprès de l'assuré qui correspond
à sa part des sinistres dans la mutualité gérée par
l'assuré .Elle doit correspondre au cout des règlements des
sinistres.
Ø La prestation de l'assureur
(indemnité): c'est le montant que doit verser l'assureur
à l'assuré ou à un tiers bénéficiaire en cas
de réalisation de dommage.
Le payement de la prime oblige l'assureur à honorer ses
engagements envers l'assuré et à indemniser les dommages. La
compensation des risques par l'assurance au sein de la mutualité qu'il
gère est donc un élément indispensable. De ce fait,
différents modes de calcul et de mesure de risque sont
élaborés afin d'établir la juste tarification de ses
produits.
1.2 Développement de l'assurance :
Le besoin de sécurité est né avec
l'individu ; son besoin de se sécuriser et de sécuriser ses
biens l'anime à développer des méthodes pertinentes pour
se couvrir. Avant de prendre sa forme moderne, l'assurance a subit plusieurs
formes de mutations pour atteindre la place qu'elle occupe maintenant; à
savoir une organisation scientifique et moderne de la solidarité qui
joue un rôle primordial dans le développement économique.
Dés l'antiquité, apparaissent des institutions
proches de l'assurance dont le rôle était le transfert du risque ;
cette méthode était signalée chez les babyloniens. Les
premiers qui ont introduit l'assurance santé et vie étaient les
grecs. En effet les guildes au moyen âge participent aux frais
d'obsèques de leurs membres décédés remplissant
ainsi une fonction similaire à l'assurance.
L'assurance s'est développée dans sa forme
moderne d'abord dans les branches maritimes qui pendant des siècles
étaient la seule forme d'assurance pratiquée puis sont venues les
assurances incendie, vie dommage et accident pour en arriver à de
nouvelles formes d'assurance qui témoignent du développement
croissant de l'assurance. Au cour du XXème siècle, de nombreux
contrats sont mis au point et qui sont relatifs au développement
technologique, aux catastrophes naturelle, et aux pertes d'exploitation.
Aujourd'hui le marché d'assurance apparait
extrêmement riche, avec le développent rapide de
l'économie. L'individu s'investie de plus en plus dans de nouveaux
domaines; en effet, plus averse au risque, il décide d'assurer ses biens
pour garantir ses fonds.
La montée de la concurrence sur ce secteur a
montré la vitalité créative des assureurs dans le
développent de nouveaux produits répondant au besoin accru de
l'individu ; un exemple des nouveaux besoins auquel les assureurs ont dus faire
face est celui des risques technologiques pour assurer les équipements
industriels (robots, matériaux nucléaires, transmetteurs
cellulaires lignes électroniques) contre la casse.
L'assurance a pour rôle essentiel d'accompagner
l'innovation par le fait qu'elle évolue le risque et essaie d'en
prémunir la société. Les assureurs cherchent à
créer le besoin de se sécuriser, en effet la conception de
nouveaux produits en assurance leur permet d'explorer de nouveaux territoires
et d'élargir leur part de marché et les occasions d'affaires.
Cette "innovation produit" apparait particulièrement nécessaire
dans la mesure où qu'elle subit depuis plusieurs années une forte
pression commerciale due à la croissance de ce secteur d'une part et de
l'augmentation du nombre d'individus encore plus averses aux risques et qui
cherchent à garantir et sécuriser leurs biens d'autre part.
La corrélation qui existe entre "assurance "et
"croissance économique" est bien évidente ; en effet le
développement économique crée le besoin de nouvelles
formes d'assurance .Cette croissance génère de nouveaux risques
ou augmente les risques existants; ce qui crée une demande croissante
d'assurance.
Pour conclure, Qu'il s'agisse de promouvoir une croissance
pertinente et durable, d'assurer la sécurité individuelle, de
s'adopter aux enjeux climatiques ou encore de prévenir le risque ;
l'assurance joue de nos jours un rôle majeur dans la
société. L'assurance est donc un objectif des consommateurs qui
cherchent à satisfaire leur besoin sensible et complexe tant sur le plan
social qu'économique.
1.3 Rôle social :
Depuis plusieurs décennies ; l'assurance vie et
l'assurance dommage se distinguent sur un élément essentiel : la
réalité de transfert de risque entre assureur assuré .Ce
transfert de risque garantit la couverture des risques et constitue un support
d'épargne.
1.3.1 Couverture des risques :
L'assurance reste le moyen le plus fiable du fait est que
même si elle vise de prime abord la conséquence du risque, elle
confère d'emblée la sécurité. L'assurance met fin
à la responsabilité individuelle de l'assuré et le
libère de son isolement. Partout où il y a un risque
menaçant un certain nombre d'individus, il y a, en principe, place pour
l'assurance. L'assurance est une technique d'indemnisation du risque ; c'est un
mécanisme de nature contractuelle et commerciale par lequel l'assureur,
en échange d'une prime versée par l'assuré, garantit
l'investissement d'un risque lors de sa survenance. Comme l'affirmait
Winston Churchill (1934)
«S'il m'était possible j'écrivais le
mot "ASSURANCE" dans chaque foyer et sur le front de chaque homme ; tant que je
suis convaincu que l'assurance peut, à un prix modéré,
libérer les familles des catastrophes naturelles»5(*).
Le rôle de sécurité dépasse les
individus pour atteindre les sociétés. En effet, en permettant de
pérenniser des entreprises victimes du cout de sort (incendie, faillite
d'un client débiteur, responsabilité civile ...) l'assurance
sauve des emplois ; des savoir faire et contribue à la stabilité
des relations sociales et des emplois. Une autre forme de protection sociale
c'est l'assurance chômage, CEDRA.R et
VERGANA.R (2007) stipulent que l'assurance permet la
stabilisation des agents contraints par la liquidité à obtenir
des fonds et garantit de ce faite une sécurité
financière.
Les assureurs ne se contentent pas d'être des simples
distributeurs de moyens financiers, ils s'efforcent d'aller plus loin dans leur
rôle social qui est la lutte contre les conséquences des
aléas de la vie. L'assurance garantit la sécurité des
assurés et des tierces victimes .De ce fait, elle joue une fonction
réparatrice, qui fait d'elle un facteur de sécurité dans
la vie de chacun. Une telle sécurité permet de mieux supporter
les risques de l'existence et permet d'en assumer de nouveaux risques.
L'assurance se révèle ainsi un facteur de progrès
social.
1.3.2 Constitution d'épargne :
Les besoins et les raisons d'épargner évoluent
selon l'amélioration de la situation financière des
ménages, d'où l'importance et le rôle des
sociétés d'assurance qui réduisent la
vulnérabilité des agents économiques en compensant
l'irrégularité de leurs revenus. L'assurance constitue un
produit d'épargne à long terme, elle a pour objectif d'offrir une
forme de sécurité financière en effectuant des versements
programmés.
L'assuré peut bénéficier d'un capital
pour l'époque où il prendra sa retraite (rente viagère),
ou pour doter ses enfants d'un capital après décès. Les
manages ont recourt donc à l'épargne pour éviter le
gaspillage, satisfaire leurs obligations sociales ou encore assurer des
consommations futures. L'assurance permet d'atteindre avec exactitude
l'objectif financier que l'assuré a fixé. En effet, la
constitution d'un capital peut être réalisée dans un
objectif de précaution ou dans un objectif précis, comme la
recherche des revenus complémentaires (cas de l'assurance retraite) ou
encore assurer un revenu en cas de chômage (assurance chômage) ou
pour épargner l'argent pour des bénéficiaires (assurance
vie).
L'assurance joue donc un rôle primordial touchant tous
les secteurs et tous les individus s'adaptant à un simple besoin de
sécurité à un objectif encore plus
déterminé en cherchant des nouveaux terrain d'investissement.
1.4 Rôle économique :
L'élargissement du domaine d'application de l'assurance
confère à ce secteur une importance économique
grandissante. En effet L'assureur est un intermédiaire financier qui
réduit les couts de transaction dans l'économie ; il garantit une
protection contre certains risques, tout en soutenant les projets
d'investissement financier.
1.4.1 Moteur à l'investissement :
L'assurance est essentielle dans l'activité
économique puisqu'elle permet aux individus de prendre de risques tout
en protégeant leurs actifs. Tout projet moderne d'investissement, et
donc de développent, exige la participation de l'assureur afin de
garantir une indemnisation en cas de sinistre. Sans assurance ; de nombreuses
activités seraient fortement réduites ou même
arrêtées.
On peut citer à cet égard l'opinion de
henry ford:
«New york n'est pas la création des hommes mais
celle des assureurs»6(*).
La société d'assurance -grâce aux actifs
qu'elle génère- peut influencer de façon significative le
développement durable dans les différentes branches qu'elle
couvre. L'industrie automobile par exemple, n'aurait pas pu connaitre le
développement qu'elle connait aujourd'hui, sans assurance le moindre
accident causera des effets catastrophiques pour les propriétaires des
véhicules ainsi que pour les victimes éventuelles.
Aussi, les investisseurs hésiteront à investir
dans de nouveaux projets s'ils risquent de perdre une grande partie de leur
bien ou réserves en stock au moindre incendie et en subir des
conséquences qui peuvent alourdir leur capital. L'assurance joue ainsi
un rôle primordial puisqu'elle indemnise la victime, ainsi
l'assuré n'aura plus besoin de poursuivre l'auteur de ce dommage.
Autre rôle qui traduit bien l'encouragement de
l'investissement par ces sociétés est qu'elle facilite
l'obtention d'un crédit pour les clients détendeurs d'une police
d'assurance ; en effet les préteurs sont mieux disposés à
accorder un crédit personnel si le demandeur dispose d'une assurance
appropriée qui protège les biens composant son actif.
L'importance de l'assurance dans l'économie contemporaine va au
delà du simple intermédiaire financier et permet ainsi la prise
du risque individuel tout en épargnant à la collectivité
ses conséquences néfastes.
1.4.2 Rôle d'intermédiaire
financier :
Tant par le développement du
cadre réglementaire et législatif s'y rapportant que par le
développement de l'activité elle-même, le rôle
d'assurance en matière d'investissement a considérablement
évolué au cours de ces dernières années dans une
direction d'une plus grande professionnalisation. L'assureur
recroit des fonds des assurés ou de la dette contingente Ce qui lui
permet de disposer d'un volume important de capitaux suite à
l'encaissement des primes. Le montant des primes qui correspond à son
chiffre d'affaire lui permet de compenser les victimes d'accidents.
Les objectifs de l'assureur en matière
d'intermédiation financière sont différents de celles
visées par les entreprises ordinaires. Les entreprises
financières cherchent à maximiser leurs profits et gérer
l'incertitude liée à la production.
Par contre les sociétés d'assurance cherchent
en premier lieu à limiter les contraintes de vie et de survie en
réalisant des objectifs de solvabilité et de liquidité. La
sécurité de ses placements est donc l'un des premiers objectifs
d'une société d'assurance, elle est donc d'exigence
première.
Ces placements financiers contribuent à la
liquidité des sociétés d'assurance grâce à la
titrisation de certains de ses éléments du passif; les
assurés ont donc directement des droits sur ces titres tout comme les
actionnaires. L'assurance contribue donc à la liquidité des
marchés des titres. Son rôle se résume à
réduire les couts de transaction en premier lieu, l'assureur
réduit les couts en permettant à des agents économiques
de protéger leurs biens contre certains risques tout en finançant
différents projets d'investissements financiers. Selon Chichti
.J (2000): «
l'intermédiation financière d'assurance traite l'ensemble de
portefeuille à savoir les éléments d'actifs et les
éléments des passifs qui sont composés d'actifs financiers
conditionnels inhérents au risque de la couverture et à
l'asymétrie d'information qui peut aggraver le risque de
départ»7(*).
Section 2- Les facteurs influant le rendement des fonds
propres :
Pour une société d'assurance, le rendement peut
être définit comme la possibilité de
rémunérer de manière permanente ses investissements
(à partir de ses exploitations et de ses fonds propres) tout en
assurant son équilibre financier. L'exigence en matière de
rendement est de plus en plus une compétence nécessaire pour
garantir la solvabilité. Cependant ces rendements sont affectés
par un ensemble de facteurs dont la maitrise est indispensable.
2.1 Aspect cycliques des résultats :
Les cycles en assurance sont définis par
Gollier. J (1994) comme des "fluctuations des
primes et des profits dans le temps"8(*). Harrington S (2000)
ajoute que" Le cycle de souscription est une séquence successive de
marchés d'assurance "hard" et "soft" peut s'observer à travers
les prix, la profitabilité ou l'offre"9(*).
Le circuit d'assurance repose sur
deux principes fondamentaux qui distinguent les sociétés
d'assurance des autres sociétés industrielles ou
financières: L'inversion de cycle de production et la mutualisation des
risques. En effet, une société d'assurance reçoit le
versement de la prime, donc le payement de son service avant la
réalisation de celui-ci .En effet au moment de la signature du contrat ;
l'assureur ne connait pas la charge totale des sinistres et n'a pas comme outil
d'évaluation que des analyses plus ou moins aisées et
realistes.la prime est alors investie en titre financier à plus ou moins
longue échéance (en étudiant les encagements de l'assureur
vis-à-vis de l'assuré). L'inversion du cycle de production
soulève deux difficultés à savoir :
Ø l'alea dans la matérialisation du risque
à la fois dans le moment de réalisation que dans leur ampleur,
les sociétés d'assurance doivent disposer de moyens efficaces
pour une meilleure évaluation.
Ø l'engagement de l'assureur envers les assurés
de couvrir le risque pendant une période l'oblige à maitriser
les différents facteurs de risque et à disposer de moyens
adéquats sous formes de fonds propres pour combler un déficit
imprévu
L'assurance est donc une industrie dont le cycle de production
est inversé, puisque son prix de revient est connu avant la vente de
produit, elle a donc besoin de prévisibilité et de
sécurité afin de réaliser l'objectif d'équilibre
conditionné par une mutualisation de risque.
On prend comme exemple le cas de l'assurance vie, le calcul de
la prime se fait par référence à certains critères.
L'assureur sélectionne, dans le cadre de produits très
diversifiés, les risques liés à la maladie, la mort, ou la
durée de la vie. L'assureur essaye d'anticiper le risque du
souscripteur en élaborant un questionnaire sur la santé des
assurés et en étudiant les tables d'espérance de vie et
les fonctions probabilistes etc...Tous ces critères lui permettront
d'avoir une meilleure idée du risque de décès de la
personne afin que la prime fixée reflète au maximum le risque du
souscripteur.
2.2 Contrainte aux niveaux des placements :
L'assurance est une société
financière dont les bénéfices et les rendements
dépendent des aléas futurs et de facteurs externes (exemple: la
date de réalisation du sinistre pour ses assurés).
La gestion de ses actifs financiers est indispensable pour garantir
son fonctionnement et être apte à payer les ménages dans
l'échéance.
L'assurance se base sur une inversion du cycle de production
qui l'oblige parfois à rembourser les dommages plutôt que
prévus ; ses résultats dépondront donc de sa
capacité à évaluer le risque afin de prendre des mesures
adéquates pour les minimiser. Comme on avait
cité au paravent, la société d'assurance se
caractérise par une inversion du cycle de production puisqu'elle
encaisse le montant de la prime avant de payer les prestations dues. Les
sociétés d'assurance ignorent les charges réelles de ses
assurés du fait du décalage qui peut y avoir lieu entre la
survenance du sinistre et son règlement effectif. Ainsi, les
sociétés d'assurance essayent de gérer efficacement ses
placements pour garantir leur solvabilité.
Les sociétés d'assurance se caractérisent
par des placements à long terme dépassant des années et
même des décennies (le cas de l'assurance vie), ces placements
permettent aux sociétés d'assurance de disposer d'une somme
importante d'argent qu'elle investit sur le marché financier afin de
mieux gérer ses risques et minimiser les fraudes qui peuvent freiner son
fonctionnement. Les différents placements d'une société
d'assurance peuvent être représentés ainsi:
Ø Les valeurs mobilières :
elles sont constituées essentiellement par les actions et les
obligations.
Ø Les actifs immobiliers: ils sont
représentés par les immeubles bâtis et les terrains; Ces
immeubles sont évalués à leur prix d'achat ou de revient
diminué des amortissements effectués, cette évaluation des
actifs immobilier a fait l'objet de plusieurs critiques à long terme,
ainsi la comptabilisation aux couts historiques a prouvé des
insuffisances.
Ø Les autres formes de
placements : les sociétés d'assurances ont la
possibilité d'investir leurs fonds sur le marché monétaire
; ou l'acquisition d'actions des sociétés d'assurance et de
réassurance étrangères ou encore les quittances non
encaissés nettes de taxes et de commissions.
Par conséquence les sociétés d'assurance
doivent bien gérer leur portefeuille d'actif afin de garantir la
rentabilité souhaitée ou fixée. Pour ce faire, nombreuses
méthodes sont mises au point pour répondre à ce besoin et
pour mettre en relief le lien entre le risque et le retour sur
investissement.
La gestion du portefeuille est un domaine
privilégié dans la théorie financière permettant
de mieux protéger les sociétés. Cependant, les approches
traditionnelles qui différent en apparence, retiennent toutes le
principe d'évaluation de la valeur créé, à savoir
le différentiel entre la valeur prévisionnelle et la valeur
réalisée.
Le but de ces différentes approches était
d'élaborer des règles d'allocations optimales des capitaux, elles
reposent sur les principes d'évaluation de la performance sous le
critère de la valeur actualisée des flux. Les régulateurs
se sont également intéressés à ces questions afin
de mettre en oeuvre les différents scenarios possibles et
d'élaborer une stratégie d'allocation optimale des actifs.
Néanmoins, les modèles recommandés à cet
égard présentent quelques défaillances.
2.3 Instabilité financière :
Par l'inversion du cycle de production qui caractérise
ces sociétés, l'assureur tient des liquidités dans
l'intervalle de temps entre la collecte de primes et le payement
d'indemnité, cette somme est investit dans des projets plus ou moins
risqués. Cependant les sociétés d'assurance subissent des
fluctuations influées par le mouvement rapide que connait
l'économie internationale. Ainsi il serait indispensable pour une
société d'assurance de distinguer entre les profits
dérivés de ses revenus (les primes acquis) et les profits
d'investissement pour être en mesure d'évaluer sa performance
réelle.
Barrbarin .J et Devolver.P
(2005) affirment que la garantie des investissements est parmi
les préoccupations majeures dans la tarification et la gestion des
risques, les compagnies d'assurance cherchent de nouvelles
pistes pour concilier les revenus acquis et la satisfaction des actionnaires.
En effet, les conditions de marché demeurent volatiles, les
régulateurs augmentent leurs exigences en capital et des
événements catastrophiques génèrent des besoins en
cash immédiats. Les assureurs doivent donc être plus
compétitifs sur l'ensemble de ces points.
Pour atteindre ces objectifs ; les sociétés
d'assurance devraient être en mesure de traiter l'information issue de
différentes sources pour obtenir une vue globale de leur exposition aux
risques. Les responsables financiers et gestionnaires de fonds propres ont en
conséquence besoin d'une plate forme qui leur permet d'analyser les
gains ou les pertes potentielles, les sociétés d'assurance
devraient être en mesure d'expliquer la volatilité de leurs
revenus.
Les marchés actuels instables ont assistés
à de nouvelles méthodes de gestion des risques ; on peut dire que
cette association aboutit au phénomène d'accroissement de la
volatilité ainsi Tsanakas.A (2008) stipule que
« la mesure du risque est devenue une entrée
importante dans l'élaboration des plans d'investissement
appropriés »10(*)
La part de la volatilité historique s'interprète
par des chocs touchant l'ensemble du secteur financiers ; ceci certifie la
difficulté de spéculer l'achèvement d'un risque
systématique à l'aide des données boursières, ces
phénomènes ont été raffermis par la perception des
réalités complexes des transferts de risques, des
conglomérats financiers, et de réassurance.
La forte compétition sur les marchés de capitaux
a augmenté la demande d'une sophistication des modèles de mesures
de gestion des actifs et des passifs des compagnies d'assurance. Les agents
financiers cherchent à réduire leurs expositions aux risques car
l'accroissement de la volatilité et les corrélations entre
marchés financiers révèlent des pertes potentielles plus
fortes que celles qui étaient spéculées aux positions
prises antérieurement. Les managers de risques devraient être donc
affectés aux rangs de direction pour donner la visibilité et
plus de signification aux risques réels ou prévisionnels.
Ainsi, une gestion des risques efficace et une identification
des défaillances qui peuvent y avoir lieu constituent une
nécessité et une exigence pour garantir la continuité de
ces institutions dans un environnement de plus en plus compétitif.
Section 3- Risk management dans les
sociétés d'assurance :
Les organisations de tous types et tailles font face à
une multitude de risques affectant l'accomplissement de leurs objectifs et
influençant leur processus décisionnel. En effet, la gestion de
risque est devenue indispensable pour assurer la solidité du
système financier dans son ensemble puisqu'elle soutient le processus
décisionnel pour optimiser le niveau de risque pris par les
sociétés.
Les sociétés d'assurance ont toutes une
sensibilité particulière vis-à-vis du risque car leurs
activités sont basées sur le transfert du risque, c'est le coeur
de leur métier .expertes dans la gestion des risques des clients ; ces
sociétés doivent également ménager leurs propres
risques.
La gestion de risque est un essai pour identifier, mesurer,
contrôler, et gérer l'incertitude, Comme le soulignent
froot,scharfstein et stein
(1994) ,le but du risk management n'est pas de mettre les institutions
dans l'abri de tout risque mais de les gérer de façon
optimale.
3.1 La révolution de la gestion des risques :
Bien que les pratiques de gestion du risque et des
méthodologies aient été étudiées pendant des
décennies, la gestion des risques a récemment gagné
l'attention de la gestion exécutive, des investisseurs, des
régulateurs et des universitaires.
La gestion des risques « moderne » est née
aux États-Unis entre les années 1950 et 1960. À cette
époque son rôle consistait à un transfert des risques
vers un assureur. Dominée par la question de l'assurance et de la prise
en compte des pertes financières, cette notion a évolué.
La gestion des risque financiers est une problématique devenue courante
par les sociétés d'assurance opérant dans un environnement
compétitif .Elle constitue un élément fondamental des
métiers des institutions financières qui doivent gérer
leurs risques d'une façon dynamique en adoptant une démarche
intégrée du risque et de la rentabilité.
C'est en répondant à ces facteurs influant la
rentabilité et la performance des sociétés d'assurance,
que le risk management a pris ces dernières années une plus
grande priorité pour les sociétés financières. Il
constitue un facteur dont la maitrise doit être capitale afin
d'éviter les défaillances qui peuvent y avoir lieu et en prendre
en considération les plans adaptés pour chaque unité.
Le risk management et l'assurance entretiennent des relations
intimes et duales. Historiquement, le risk management s'est
développé parmi les cadres en charge de négocier les
contrats d'assurances des grandes groupes industriels dans les années
50. Depuis cette date, la technique a considérablement
évolué. La gamme de produit de couverture ou de transfert de
risque s'amplifie en même temps que la gestion des entreprises
évolue et que les risques pesant sur ces derniers se diversifient.
Une meilleure connaissance de la gestion des risques,
l'évolution de la réglementation et la recherche de
rentabilité amènent les entreprises à donner une
importance croissante à la gestion des risques.
Durant les années 80 et 90, à mesure que les
produits financiers et les marchés devenaient de plus en plus complexes,
La gestion des risques s'est rénovée à une
compétence hautement spécialisée. Ainsi les
sociétés d'assurances ont essayé de développer des
systèmes adéquats de gestion des risques. L'établissement
d'une culture de risque robuste est exprimé de plusieurs façons,
les managers de risque participent aux décisions clés de la
société et se considèrent des pairs égaux avec les
managers de niveau équivalent d'unité d'affaires.
De nos jours, La nécessité d'une gestion
efficace des risques a pris une nouvelle ampleur à tel point qu'on peut
désormais parler d'une nouvelle "ère "dans la prise en compte des
risques. Les fonctions de gestion du risque étendent plus loin leurs
activités dans le secteur d'analyse stratégique et s'est
transformée ainsi d'une analyse passive et une fonction de
quantification à un indicateur actif d'affaires et un consultant de
stratégie. Plus loin, les sujets de gestion du risque doivent être
communiqués partout dans l'organisation pour que la conscience de risque
et l'importance de gestion du risque soit levée à tous les
niveaux de la société.
3.2 Les déterminants du risk management :
Nivollet (1998) identifiait
plusieurs facteurs qui déterminaient la notion du risk management, il
s'agit notamment :
Ø De l'évolution de l'environnement
réglementaire et des réglementations faites par des instances
professionnelles, dans le but est de limiter et gérer le risque de
système.
Ø D'une recherche de plus en plus soutenue de
compétitivité et de rentabilité rendant la gestion globale
des risques un des éléments fondateurs de la création de
l'entreprise.
Ø Du progrès des connaissances
appliquées, des expertises et des outils qui ont contribué
à forger une vision unifies de la gestion des risques.
Une gestion des risques efficace n'est pas
destinée à contraindre le développement de l'entreprise,
à l'immobiliser ou à limiter les risques qu'elle prend. Son
objectif est de contribuer à maximiser la création de la valeur
pour un profil de risque choisit, et de mettre en place des mesures de
couverture requises.
Pour atteindre ces objectifs, toute
société doit disposer d'un système d'information
authentique ; synthétisé sous une méthodologie simple.
3.3 Le rôle du risk Manager :
La fonction de risk manager est une fonction
récente; elle a été définie spécifiquement
pour prendre en charge la démarche de gestion de risque dans son
ensemble. Le risk manager vise à identifier et à anticiper les
événements susceptibles d'impacter la mise en oeuvre de la
stratégie pour un horizon donné. La gestion des risques passe par
l'identification des risques et leur évaluation ; pour enfin aboutir
à une stratégie de contrôle adéquate.
3.3.1 Identification des risques :
Selon le principe de mutualité Marshall
(1974), une police d'assurance doit tenir compte des
différentes sources de risques dans la détermination de
règles d'indemnité. Le risk management doit permettre d'anticiper
tous les dysfonctionnements liés aux risques dés qu'ils peuvent
survenir. Dans un premier lieu, le risk manager doit réaliser une
étude sur les risques. Cette étude consiste à identifier
les risques qui sont susceptibles de nuire au bon fonctionnement d'une
société d'assurance et mettre en danger sa solvabilité.
Les risques que le risk manager doit prendre en considération sont de
nature technique et les risques d'investissements:
3.3.1.1 Les risques de nature
technique :
Ces risques sont liés aux passifs et
correspondent aux bases techniques et actuarielles de calculs de primes et des
provisions techniques .Ils dépendent du type d'assurance
considéré et ils menacent l'assureur à remplir ces
obligations.
3.3.1.2 Risques d'investissement :
Les risques d'investissement sont les risques
liés à la gestion d'actifs des sociétés
d'assurance. En effet, le plein transfert du risque aux sociétés
d'assurances est optimal si et seulement si leurs actionnaires qui sont les
porteurs réels du risque ont un risque neutre. Le
risque d'investissement est du essentiellement à des fluctuations du
taux d'intérêt et à la dépréciation de la
valeur des actifs.
Ø Risques associés au taux
d'intérêt : la valeur marchande des titres de créance
changerait également et se répercuterait en cas d'augmentation
des taux d'intérêt. Les taux d'intérêts futurs
peuvent fluctuer considérablement et avoir des répercussions
négatives sur l'excédent .Ainsi, en cas de disparité entre
les flux monétaires de l'actif et du passif, il serait nécessaire
de réinvestir des flux monétaires positifs ou de capitaliser les
flux monétaires négatifs dans des emprunts de liquidation.
Ø Risques associés à la
dépréciation des actifs: les scénarios susceptibles
de réduire la valeur de l'actif peuvent provenir de différentes
sources, notamment une augmentation des pertes imputables à des
défauts de payement sur les titres créanciers; un faible
rendement ou une diminution de la valeur des biens mobilier, immobiliers ou une
diminution de la valeur d'une filiale.
Le risque d'investissement est le risque que le placement
émis ne sera pas aussi profitable que l'assureur attend à cause
des fluctuations de marché qui se traduit par des variations des taux en
raison des forces économiques; de telles raisons incluent les effets
défavorables en mouvement dans le marché de capitaux.
Selon Zhang.X et Zhang.K
(2009) l'activité d'investissement est de plus en plus
un élément important dans l'activité d'assurance. Pour une
gestion globale des risques ; des fonctions diverses comme le risque, l'audit,
l'investissement dans des activités rentables devraient procurer la
garantie d'une assurance équitable identifiée et
gérée convenablement par des commandes internes. Pour
éviter la duplication d'effort, il est important que ces fonctions
coopèrent efficacement et aient une vue de risque
intégrée basée sur des standards communs et des mesures
adéquats.
3.3.2 L'évaluation des risques :
D'après U. Beck «Parce que le
risque est devenu la mesure de notre action, la société du risque
fait de l'avenir la question du présent »11(*). L'évaluation du risque
est donc un paramètre important dont la maitrise doit suivre des
processus adéquats. Ainsi, pour être en mesure d'établir
une approche plus conforme aux risques encourus, les sociétés
d'assurance devraient disposer d'un système d'information fiable
traduisant aux mieux les défaillances qui peuvent l'affecter.
3.3.2.1 Système fiable
d'information :
Pour acquérir un système d'information fiable,
des processus robustes pour examiner les méthodes et les modèles
de gestion de risques devraient être mis en place avec des examens
réguliers de la convenance de suppositions. Aussi des processus clairs
pour mettre à jour des données et assurer leur fiabilité
sont mis au point afin de faciliter la compréhension des techniques
nécessaires et adéquates. Cette transparence accrue sur le
risque mènera en fin de compte à la nécessité
d'analyser les propriétés des risques et améliorerait le
processus décisionnel. En conséquence, les sociétés
seraient en mesure d'agir sur des opportunités pour gagner un avantage
compétitif et réaliser leurs buts.
La gestion des risques est un input essentiel de la
stratégie d'allocation d'actifs ; qui tend en effet à accorder
une place prépondérante aux risques les moins bien
quantifiés. En outre, les institutions devraient être en mesure de
réexaminer à intervalles de temps réguliers leur gestion
de risques. Les connaissances sur les pertes des produits dérivés
doivent se faire à grande vitesse et l'information financière
doit être soumise au manager au moins une fois par jour.
Le risk manager, en disposant de ces informations, doit donc
accomplir un certain nombre de taches en suivant une démarche bien
déterminée. En effet, il doit être en mesure d'analyser la
performance et de s'adapter aux changements comptables qui exigent plus de
transparence financière.
3.3.2.2 Une approche exhaustive de mesure de
risk :
Le rôle principal du risk manager est d'apprécier
l'impact potentiel du risque sur la performance globale de l'entreprise, la
maitrise du risque est donc un enjeu stratégique en gestion des risques.
Dans une entreprise, tout ce qui n'est pas mesuré n'est
pas géré, et quand les indicateurs de performance
évoluent, tout doit être encore mieux géré. Ainsi,
la mesure de risque global et du capital économique associé est
une dimension majeure pour évaluer la rentabilité réelle
des investisseurs, des actionnaires, et des chefs d'entreprise.
Des analyses de situations de tensions, on "stress tests"
constituent un élément important d'un bon processus de mesure de
risque. Il s'agit d'identifier des événements défavorables
et des "worst-case "scenario, d'estimer leur probabilité et
d'évaluer la capacité de l'institution à y
résister.
La fonction initiale de la gestion du risque était
d'optimiser l'adhésion contrôlée pour les risques; les
gestionnaires ont ensuite essayé de mettre en oeuvre des approches de
quantification.
Le concept de mesure de risques a été introduit
par Huber (1981) et développé
ensuite par Artzer (1999). Le pas naturel
suivant était que cette gestion du risque ne se centralise pas
seulement aux statuts des risques, mais exige une responsabilité de se
protéger contre les aléas futurs en se focalisant sur les
activités de minimisation des risques afin d'assurer la
pérennité des sociétés financières.
Les responsables du risk management doivent se fixer comme
objectif principal l'aboutissement à une quantification du risque
encourus, cela permet entre autre d'améliorer leurs performances global
et de fixer un seuil de tolérance en fonction du capital de la
société ; de sa stratégie et aussi du niveau d'expertise
de son personnel opérationnel. L'envergure du sujet de gestion du risque
aux réunions du conseil et de la gestion exécutive est un autre
aspect important. En effet, beaucoup de sociétés d'assurance
créent des comités des risques spécifiques au niveau
supérieur pour étudier les niveaux de risque actuels et
élaborer des plans futurs.
Le risk manager intervient surtout dans le domaine de la
prévention lorsqu'il est contraint par un environnement
défavorable. Il planifie les contrôles et l'identification des
pertes probables. La quantification de risque est donc une discipline qui se
développe perpétuellement. Ainsi, de nouveaux modèles et
méthodologies pour mesurer les risques financiers ont été
présentés dans ces dernières années menant à
une quantification plus précise de positions et des portefeuilles des
sociétés d'assurance.
Selon Lin.P et Ko.P (2009),
les mesures du risques sont utilisées afin de déterminer le
capital de solvabilité que le détendeur d'un portefeuille
d'actifs-passifs doit tenir, la gestion des risques doit dépendre des
fonds détenus .Il faut étudier donc l'impact des mesures de
risques sur la gestion de portefeuille dans ces sociétés.
De façon similaire Gao.F ,Song F et
Zhang.l(2007) affirmaient qu'une mesure de risque
cohérente peut représenter la préférence d'un
investisseur sur des positions financières, les sociétés
d'assurance devraient transmettre le concept d'équilibre
économique basé sur des mesure de risques cohérents comme
base d'utilité, ainsi on peut expliquer l'équilibre en terme de
mesure d'estimation. La quantification doit être complétée
par des règles qualitatives permettant l'analyse des risques à
intervalle de temps régulier. Ainsi le risk manager doit acquérir
des informations régulières concernant le risque encourus afin de
distinguer les stratégies adaptées et contrôler la
société.
3.3.3 Traitement des risques:
Afin d'établir un risk management performant, il
importe de quantifier les pertes potentielles et d'élaborer ainsi des
analyses plus qualitatives. Les établissements devraient être en
mesure de mettre en place des plans d'urgences; à savoir des analyses
que la direction peut entreprendre dans des situations particulières
détaillant les procédures à suivre.
Les sociétés d'assurance utilisent une
variété d'indicateurs de risque et c'est le risk manager qui doit
analyser les différentes méthodologies de traitement des risques.
Beaucoup d'assureurs consacrent du temps substantiel et des efforts en
intégration des modèles économiques autonomes afin
d'assurer une analyse appropriée de l'entreprise.
L'accumulation du risque et la nécessité de la
quantification ajustée peuvent influencer considérablement les
résultats globaux. Ainsi la cohérence entre ces facteurs permet
à risk-manager de présenter une vue complète du profil de
risque d'une société. Le système de gestion des risques
doit être complet et précis ; le processus de risk management doit
être intégré dans le système global de gestion du
risque de l'institution.
Section 4-Les conséquences des systèmes
de gestion des risques :
Le risk management peut enrichir les modes de gestion
opérationnelle des sociétés d'assurance par l'estimation
des profils de risque, le pricing des produits, l'allocation des capitaux et
donc dans la stratégie de croissance et de développement. En
effet, le système de gestion des risques est conçu pour garantir
la solvabilité des sociétés d'assurance, et mettre en
évidence des mesures adéquates pour optimiser ses investissements
et réduire la pression sur les bénéfices. Les
régulateurs sont devenus ainsi plus soucieux à la
vulnérabilité de ces sociétés faces aux risques
qui peuvent freiner son fonctionnement et ralentir de ce fait le
développement économique.
4.1 Garantir la solvabilité des
sociétés :
Par définition, une société d'assurance
doit être solvable c'est à dire suffisamment solide
financièrement pour respecter les engagements qu'elle a envers ses
assurés et ses autres créanciers. Les assureurs sont fortement
incités à développer une gestion optimale de leurs fonds
propres qui doit satisfaire des intérêts divergents ; d'un
coté, les autorités de contrôle, les agences de notation,
et dans une mesure croissante les assurés cherchant une
solvabilité maximale de la société et de l'autre
coté, les actionnaires qui espèrent maximiser le rendement de
leur investissement en limitant le capital injecté dans la
société.
La mise en oeuvre d'une gestion de risque efficace permet une
stabilité financière ; en effet une gestion de risques interne
garantit quartes fonctions essentielles : protéger la
société contre les fluctuations du marché, garantir la
liquidité, gérer les risques opérationnels et
légaux et protéger les clients.
Les sociétés d'assurance ont donc des
motivations économiques et commerciales d'employer la gestion du risque
; c'est un processus stratégique qui protège les actifs et assure
la solvabilité d'une organisation.
Selon Nobel.P et Gets.M
(2008) ; pour protégez le capital d'une société
d'assurance, un assureur doit s'assurer que ses investissement sont
déployés de façon efficace et que les risques pris
permettent une stabilité qui traduit les espérances des
actionnaires. La gestion de risque a donc pour conséquences:
- Accroître la création de valeur et
présenter un profil optimal de risque.
-Soutenir le processus décisionnel en fournissant des
données fiables et d'analyser le statut actuel de la
société d'assurance.
-Protéger l'image de la société en
construisant une culture de risque et augmenter la conscience de la gestion du
risque à travers l'organisation.
Les assureurs devraient être en mesure d'influencer
directement la solvabilité par l'exigence d'un niveau de fonds propres
adéquat. Cependant le ralentissement de l'économie et du
marché global rendent le fonctionnement du secteur d'assurance encore
plus difficile, ainsi il est crucial que les assureurs aient des normes encore
plus prudentielles de gestion de risque pour améliorer la confiance
d'investissement et empêcher les régulateurs de dévaloriser
leur portefeuille.
Un tel examen est aussi nécessaire pour la
conformité avec la prochaine directive " solvabilité II ";
régulation qui a été conçue pour protéger
les assurés et éviter une exigence non-adéquate aux
risques réels encourus par la société d'assurance.
Bouma.S (2006) affirme que ce nouveau
régime de contrôle de la solvabilité force les compagnies
d'assurance d'être proactifs. Les sociétés d'assurance
devraient analyser les différents risques qui sont au coeur de leurs
activités et évaluer leur capacité à les
gérer. Ce projet reflète la volonté d'établir une
place capitale à la gestion des risques et la solvabilité.les
assureurs devraient essayer de traduire le risque réel encouru.
"Solvabilité 2" sollicite la disponibilité
d'informations spécifiques et vise à encourager les compagnies
d'assurance à améliorer leurs fonctions de gestionnaires de
risques.
En conséquence de la crise financière
répandue affectant des marchés dans le monde entier ; on s'y
attend à ce que d'autres corps régulateurs mettent en oeuvre ce
projet qui vise à garantir la solvabilité des
sociétés d'assurance. La fonction de gestion du risque doit
être en mesure de mettre en évidence les risques émergents
et de contrôler l'efficacité et l'exécution des plans
d'action. Une gestion de risque efficiente permettrait une meilleure
évaluation du potentiel de perte accidentel ou imprévu ce qui
permet la stabilité de l'industrie qui à son tour inspire la
confiance des investisseurs et les contreparties.
4.2 Investissement optimal sur le marché
financier:
Comme le soulignait Thomas .R (2008) Les
sociétés d'assurance sont parmi les plus grands investisseurs
dans les marchés financiers. L'importance économique des
assurances au sein de l'économie et plus particulièrement du
secteur financier s'est accélérée ces dernières
années. Le succès des assurances a été
appuyé par la libéralisation des services financiers et
l'importance de ses placements.
Azcue. P (2009) stipule que pour
réduire la probabilité de ruine, les sociétés
d'assurance doivent gérer l'excédent de leurs actifs financiers.
D'autre part, Promislow (2005) et Luo. S
(2008) ont essayé de présenter la meilleure
stratégie d'investissement et de la réassurance proportionnelle
qui minimise la probabilité de ruine et garantit une meilleure
allocation de fonds.
Dans un autre article, zhang .X et
zharg.K (2009) affirmaient que l'activité
d'investissement est de plus en plus un élément important dans
l'activité de l'assurance, c'est donc une compétence fondamentale
pour n'importe quelle société financière.
Un programme de gestion de risque efficace est un
élément indispensable afin que les analyses
préétablies convergent vers des objectifs spécifiques et
ciblés. L'approche globale de gestion du risque est donc par essence un
problème de direction générale qui ne doit pas se laisser
catonner par des problématiques techniques ; les incertitudes sur les
mesures des risques ne doivent pas se traduire par une absence
d'identification, d'où la nécessité d'adapter des normes
adéquates de contrôle et d'allocation du capital.
4.3 Rôle de relais de la politique
économique:
Les indicateurs de la croissance économique et du
développement de l'assurance sont fortement corrélés.
Selon kesser et Denis (2009)
l'assurance et l'état sont interdépendant, en effet
l'industrie d'assurance a besoin de régulateurs pour commander ces
opérations correctement. Une régulation adéquate de ce
secteur contribue de sa part à diminuer le coût du risque et
favorise les transferts de capitaux entre des ménages averses aux
risques et d'autres agents disposés à en prendre.
Plus loin, les méthodologies de gestion du risque
devraient être communiquées partout dans l'organisation pour que
la conscience de risque et l'importance de gestion du risque à tous les
niveaux de la société soit levée. En effet, la
documentation de politique de risque et l'amélioration des directives
existantes est un élément indispensable. Ainsi, la politique de
gestion du risque et les procédures appropriées doivent
être complets, mis à jour régulièrement et
communiqués partout dans la société entière. Les
sociétés d'assurance permettent le développement
économique en investissant l'épargne collectée dans les
marchés financiers. Les assureurs doivent établir une
stratégie d'évaluation des risques qualitatifs et être
capable d'introduire une gestion pertinente des risques.
L'assurance joue un rôle social et économique
important ce qui peut renforcer ou bloquer une orientation économiques
d'ensemble voulue par les pouvoir publics, l'assurance constitue donc un
facteur de relais dans la politique économiques des pays.
Conclusion
L'assurance est fondée sur l'idée du risque
aléatoire et rationalisé. Pour honorer ses engagements envers les
assurés, les sociétés d'assurance doivent accentuer leur
rôle d'intermédiaire financier en terme d'exigence de fonds afin
d'absorber des pertes inattendus.
L'exigence des fonds propres et l'investissement optimal sur
des marchés financiers volatils est une exigence première et un
facteur clé de compétitivité, de ce fait les
sociétés d'assurance doivent manager efficacement ses fonds pour
garantir leur solvabilité, ainsi le risk management apparait de nos jour
comme une compétence hautement spécialisée qui vise
à offrir un appui persistant au secteur d'assurance.
La gestion du risque a connu ces dernières
années un développement accéléré ce qui a
poussé les spécialistes des risques à développer
des instruments de mesure plus adéquates qui peuvent enrichir les modes
de gestion opérationnelle des sociétés d'assurances ; dans
l'estimation des profils de risque, le pricing des produits ; l'allocation des
capitaux et donc dans la stratégie de croissance et
développement.
Comme le précise Peter Drucker "if you can't mesure it,
you can't manage it" ainsi les mesures de risques utilisés pour garantir
la solvabilité et l'allocation optimale des fonds constitue la pierre
angulaire pour une meilleur gestion des risques ce qui a donné lieu
à de nombreux travaux actuariels et des projets étudiant la
solvabilité des sociétés d'assurance et vise à
renforcer l'intégration du marché d'assurance.
L'Etat -consciente du rôle fondamental du risk
management élabore des réglementations qui sont tenus de se
focaliser sur la détermination, la mesure et la gestion actives des
risques et d'examiner les évolutions prévisionnelles, de ce fait
le chapitre suivant tentera de présenter les piliers de ce projet qui
entrera en vigueur en 2010 et qui met l'accent sur des modèles internes
de mesure de risque à savoir la value at risk et la tail value at
risk.
Chapitre 2 :
Le besoin des sociétés d'assurance en
gestion des risques
Introduction
Sous l'impulsion des défis grandissants auxquels
font face les différents pays à travers le globe ces
dernières années et de la cadence des mutations environnementales
enregistrées sur divers secteurs de l'économie moderne, les
régulateurs aussi bien sur des échelles nationales
qu'internationales devraient réformer leurs cadres légaux
respectifs en y incorporant davantage de flexibilité, afin que de
nouveaux standards de comptabilités puissent être facilement
intégrés. La mise en oeuvre de méthodes adéquates
pour l'analyse de la marge de solvabilité ainsi que l'instauration de
techniques de mesure plus cohérentes de risque, devraient ainsi
encourager le développement du marché des assurances, satisfaire
les exigences des assurés et rentabiliser les fonds propres.
L'évaluation de la solvabilité est un
processus dont le paradigme logique devrait consister à établir
des mesures pertinentes du capital de solvabilité. Ainsi élaborer
des réglementations plus appropriées est un élément
indispensable dont la commission Européenne a essayé
d'agréer dans le cadre du projet solvabilité II qui entrera en
vigueur en 2010. Une telle méthode exige un niveau de contrôle
poussé ainsi qu'une bonne visibilité du risque. En effet,
l'intégration des mesures efficaces de précaution est devenue une
nécessité pour refléter au mieux les pertes probables.
Les nouvelles mesures, utilisées dans le cadre de
solvabilité II, viennent se substituer les modèles
traditionnelles qui auraient manqué de concordance à la
réalité économique. En effet, le dispositif prudentiel en
assurance a évolué dans une dialectique réglementaire qui
a conduit l'adoption des modèles internes de contrôle des risques
financiers et d'allocation du capital. On passe ainsi d'un cadre standard
déterministe à un cadre méthodologique très
encadré et ayant une dimension stochastique. Dans le cadre de ces
nouvelles réglementation les concepts de la value at risk et la tail
value at risk ont été introduites et occupent une place
prépondérante.
Dans le cadre de ce chapitre nous présentons dans
une première section, le projet solvabilité 2 qui vise une
meilleure prise en compte des risques réels. La deuxième section
sera consacrée pour l'analyse du capital ajusté au risque et son
rôle dans la création de la valeur et l'amélioration de la
rentabilité. Dans la troisième section nous exposons une
définition d'une mesure du risque et les propriétés
nécessaires pour une évaluation juste du capital de la
solvabilité pour aboutir enfin, dans une dernière section,
à une modélisation du capital ajusté aux risques par
branche d'activité en se référant aux mesures internes du
projet solvabilité 2.
Section 1- Solvabilité 2 : vers une meilleure
appréciation des risques :
Garantir la solvabilité d'un assureur est un concept
dynamique et les systèmes existant de contrôle de
solvabilité ne cessent de se développer. En effet évaluer
et surveiller les conditions de solvabilité des assureurs constitue
toujours un souci central pour les régulateurs visant une gestion de
risques plus adéquate.
1.1 Solvabilité 1:la réglementation
Européenne actuelle :
La solvabilité est au centre de la
problématique d'exercice de l'activité des sociétés
d'assurance. Elle vise de prime abord à permettre aux assureurs de
régler leurs engagements en adoptant des méthodes justes de
prévention des risques éventuelles. Le projet solvabilité
1 mis en oeuvre afin de déterminer la marge de solvabilité
présente des limites au niveau des règlements rigides
adoptés.
1.1.1 Présentation du projet
solvabilité1 :
Les réglementations de la solvabilité et
la surveillance du secteur d'assurance ont été assujettis de
plusieurs études et travaux. La surveillance de ce secteur par les
autorités de contrôle en Europe datait de 1973 pour le secteur
« non vie » et de 1979 pour le secteur
« vie ».
La réglementation de la solvabilité n'a
pas subie des reformes majeurs. Elle s'est en effet, toujours
contentée d'ajouter certains ajustements afin de mieux refléter
les situations financière réelles des sociétés par
des ratios (pour calculer le fond minimum de garantie). Ces règles ont
été mises à jour par des directives européennes le
5mars 2002 dans le cadre d'un projet dit "solvency I" dont L'objectif
était de garantir un fonds minimum de garantie par des règles
simples expliquant les exigences de composition d'actifs et de couverture des
engagements par des actifs adéquats.
Partrat.C (2005) indique que
le projet solvabilité I exige une réalisation de simulations
normalisées permettant de juger l'adéquation actif-passif
à chaque trimestre ainsi qu'un rapport annuel spécifique de
solvabilité.
1.1.2 Calcul de la marge de
solvabilité :
La marge de solvabilité est le montant des fonds
propres nécessaire à l'activité courante de l'entreprise,
elle présente une garantie qui s'ajoute aux actifs détenus en
contre partie des provisions techniques. Le ratio de solvabilité exprime
le rapport entre fonds propres et recette de primes, la marge de
solvabilité exprime ainsi la dotation en fonds propres.
Cette marge de solvabilité est déterminée par la
commission européenne en 2002 comme un coussin de sécurité
des sociétés d'assurances pour les deux catégories vie et
non vie.
-Calcul de la marge de solvabilité
en assurance vie 12(*) :
La marge de solvabilité = (4% des provisions
techniques brutes *taux de rétention en matière de provisions
mathématiques + 0,3% du montant des capitaux sous risque1 * taux de
rétention en matière de capital sous risque)
-Calcul de la marge de solvabilité en
assurance non vie13(*) :
La marge de solvabilité en assurance non vie se
définit comme le montant le plus élevé entre l'indice des
primes et l'indice des sinistres :
Indice des primes = (18% *
première tranche de 50 millions d'euros de primes brutes + 16%
au-delà de 50 millions d'euros) * Taux de rétention14(*)
Indices des sinistres = (26%
première tranche de 35 millions d'euros de sinistres bruts + 23% au
delà de 35 millions) * Taux de rétention
1.1.3 Limite de projet solvabilité 1 :
Le projet solvabilité I se caractérise par
des méthodes simples de calcule et par sa robustesse, il offre aux
sociétés d'assurance une vue d'ensemble sur le montant
nécessaire des provisions et des méthodes pour comptabiliser les
primes avec les provisions, cependant ce projet présente quelque limites
d'ordre qualitatif et quantitatif.
Ø Les limites qualitatives :
peuvent être résumées par l'absence de
surveillance et de contrôle internes. En effet,
Schuckmann.S(2007) affirme que le premier objectif de
l'assurance est de réduire l'inconvénient informationnel. Selon
le même auteur, les Informations sur la santé financière
d'une société d'assurance seraient asymétriquement
distribuées. Ces problèmes résultant d'asymétrie
antérieure de l'information pourraient être résolus par la
transparence croissante du marché ou en rassemblant des informations
fiables sur l'assureur
Ø Les limites quantitatives: les
principales critiques adressées au projet solvabilité 1 est qu'il
n'opère pas de distinction entre les risques et l'impact de leur
volatilité à l'intérieur des branches d'activités
qui révèlent en réalité des profils de risque
différents. En effet, La marge de solvabilité est
déterminée selon des facteurs représentant les engagements
de la société ou le volume d'activité des
sociétés sans tenir compte des risques assumés par ces
dernières.
Les assureurs se trouvent donc dans l'obligation
d'immobiliser plus de capitaux dans les provisions techniques ce qui peut
freiner leurs projets d'investissement et anéantir leur marge de
bénéfice. Une autre critique qui a été
adressé à ce projet est que les formes de transfert de risques et
les conséquences des corrélations des actifs et des passifs
n'étaient pas étudiées.
1.2 Régulations des risques dans le cadre de projet
solvabilité 2 :
Les réglementations de contrôle de
solvabilité actuelles presentent quelques limites qui se résument
à une insuffisance d'outils et de méthodes pour garantir la
solvabilité, les réglementations actuelles ne répondent
pas aux exigences d'un environnement de plus en plus compétitif. Une
gestion efficace du capital et du risque est une nécessité pour
respecter la triple gageure suivante: respecter la réglementation,
satisfaire les exigences des assurés au terme de solvabilité et
rentabiliser les fonds propres.
1.2.1 Analyse du projet solvabilité2 :
La gestion du risque est une activité primordiale
pour les institutions financières afin d'assurer leur
solvabilité. De ce fait, les procédures de gestion de risque
doivent être parfaitement maitrisées. Pour se faire, des
organismes internationaux et nationaux ont pour but de surveiller et
contrôler la gestion des risques. Lin H, Ping H, Zongxia L
(2008) postulent que la régulation et la surveillance sont
au coeur de l'opération d'assurance et contribuent efficacement au
secteur financier et au développement économique
La commission européenne est consciente de la
nécessité d'introduire des méthodes efficientes qui
traduisent le capital nécessaire pour couvrir les risques et fournissent
un outil d'optimisation. L'établissement des règles pertinentes
contribuent à une évaluation appropriée des charges d'une
société d'assurance pour qu'elle soit capable de mettre des
dispositifs habiles d'absorber l'adversité inattendue. En
conséquence la réglementation et la surveillance de l'assurance
constituent le pas naturel vers l'amélioration de la surveillance
d'assurance. La supervision constitue un enjeu clé afin de permettre aux
assureurs de repondre aux défis des sociétés, de ce fait
Cummins (2000) affirme que le contrôle de la
solvabilité est très important pour les sociétés
d'assurance. La réglementation vise donc une meilleure efficience des
marchés.
Suite au recours au projet Solvabilité I, les
régulateurs se sont aperçus du besoin accru d'un examen plus
fondamental et plus large de la situation financière globale d'une
entreprise. Ainsi la commission européenne souhaite à l'horizon
2010 mettre en place un nouveau cadre de mesure de solvabilité des
entreprises d'assurance. Solvabilité II étudie la situation
financière globale d'une entreprise d'assurance, et ne se focalise pas
seulement à une exigence de marge de solvabilité. Ce projet
examine les développements récents en matière d'assurance,
de gestion des risques, de techniques financières, de normes comptables
internationales (IFRS) et de normes prudentielles...
La solvabilité des sociétés d'assurance
a subit un intérêt renouvelé en faisant appel à
cette reforme réglementaire prudente qui vise à proposer un
projet renforçant la compréhension, la pertinence, la
fiabilité des systèmes de contrôle de solvabilité.
1.2.3 Les piliers du projet
solvabilité2 :
L'adoption de l'approche à trois
piliers précise que les exigences de marge de solvabilité doivent
être soutenues par la surveillance et la discipline du marché, les
piliers de solvabilité 2 peuvent être résumés ainsi
:
Le pilier I vise à mesurer les risques de
manière quantitative, définit notamment un nouveau seuil de
capitalisation, le SCR (Solvency Capital Requirement), qui marque le niveau de
capital souhaité et MCR (minimum de capital requis) représente le
niveau minimum de fonds propres en-dessous duquel l'intervention de
l'autorité de contrôle sera automatique.
SCR est la somme des capitaux ajusté au risque des
différentes branches d'activités présente dans une
société d'assurance.
SCR
= (2.1)
Le pilier II propose un cadre de gouvernance pour
renforcer la surveillance prudentielle et harmoniser les processus de
contrôle interne.
Le pilier III, enfin, fixe la discipline de
marché pour accroître la transparence des informations transmises
aux assurés et aux autorités de contrôle
1.3 Particularités et objectifs du projet
solvabilité II :
Le projet solvabilité 2 permet une meilleure
prise en compte de l'exposition aux risques, ainsi l'apport principal de ce
projet par rapport au projet solvabilité 1 est que la marge de
solvabilité sera dépendante du niveau du risque spécifique
pour les sociétés d'assurance. Ce nouveau régime
introduira des exigences plus poussées en matière de
solvabilité pour les assureurs afin de garantir qu'ils disposent de
capitaux suffisants pour faire face aux circonstances défavorables.
L'établissement d'un niveau de capital minimum de
solvabilité permet aux assureurs de prendre des risques
élevés sur le marché et à réduire le risque
d'insolvabilité auprès des assurés. Ceci est traduit par
l'exigence d'un capital ajusté au risque par la commission
européenne afin de combiner les objectifs diversifiés des
sociétés d'assurances.
Le contrôle des risques liés aux activités
du marché dans le cadre de ce projet présente un enjeu crucial.
En effet, Le risque principal pour une société d'assurance est
que les revenus attendus ne permettent pas de couvrir ses dépenses. De
ce fait elles accordent une importance primordiale au risque de marché
afin d'optimiser leur investissement et être capable de quantifier les
risques et prendre des mesures préventives.
Le système de mesure des risques doit être
capable d'exposer le potentiel de perte; à cet égard des
méthodologies nouvelles de mesure de risque sont mises au point afin de
mieux analyser l'exposition aux risques .Les assureurs seront donc tenus de se
concentrer sur la détermination, la mesure et la gestion active des
risques et d'examiner les évolutions futures.
Section2- Allocation optimal du Capital ajusté
au risque :
Pour les compagnies d'assurances, la capacité
d'identifier et contrôler des risques comme un moyen d'allocation du
capital devient de plus en plus une clé de compétitivité.
Mytton W (2005) affirme que les capacités
à gérer le risque et l'allocation du capital sont
intrinsèquement liées puisqu'une meilleure allocation diminue le
risque inhérent des activités et réciproquement une
gestion de risque efficace permet une allocation de capital optimal pour
soutenir ses acticités.
2.1 Principe du capital ajusté au risque :
Quand la commission européenne a lancé le projet
solvabilité II, l'objectif primaire était d'aligner aux mieux
les conditions d'adéquation du capital des fons propres avec les risques
réelles encourus et spécifiques à chaque activités.
Le capital de solvabilité est déterminé en se
référant à un ensemble de facteurs qui consiste à
une mesure de risque pertinente; un indicateur de risque, et enfin un niveau de
confiance définit comme un indicateur de tolérance.
2.1.1 Fondement du capital ajusté au
risque :
L'allocation des fonds propres est devenue essentielle
dés les années 70 dans les banques américaines avec les
exigences de règlementations prudentielles et les faiblesses qu'a connu
le secteur financier. Selon le comité Européenne des
régulateurs d'Assurances (CEIOPS), la possibilité d'utiliser
leurs propres modèles internes de risques devraient permettre aux
assureurs de calculer leur capital de solvabilité de façon
à refléter leurs profils de risque effectifs. La notion
d'exigence de fonds propres dans les sociétés d'assurance s'est
développée progressivement, il s'agit de déterminer les
montants des capitaux à allouer pour les différents produits
détenus par la compagnie.
Pour une institution financière, pour fonctionner
correctement, Buch.A et Dorfleitner.G
(2008) postulent qu'un certain niveau de sécurité
doit être maintenu. Cette exigence est confirmée par des
régulateurs qui imposent des contraintes strictes .le niveau de
sécurité est atteint en tenant des capitaux ajustés au
risque encourus et en utilisant des mesures de risque appropriées.
Les besoins de capitaux évoluent pour renforcer la
croissance des fonctions des sociétés et pour une gestion
intégrée des risques. Ainsi, la détermination d'un
capital économique a deux objectifs principaux :
Ø Un but opérationnel en estimant les fonds
requis pour résister aux risques.
Ø Permettre aux sociétés d'assurance de
comparer et agréer les risques pour les différentes branches et
constituer ainsi une base quantitative pour une gestion du risque
pertinente.
En adoptant des mesures de risques spécifiques, La
gestion de risque permet un calcul d'un capital considéré comme
un amortisseur contre les pertes éventuelles inhérentes aux
activités économiques. Pour ce faire, les assureurs emploient des
pratiques fiables et des techniques pour prendre des décisions
stratégiques de mesure de risque afin de renforcer la rentabilité
et la compétitivité à long terme.
2.1.2 Facteurs déterminant du capital de
solvabilité :
Le capital ajusté au risque permet aux
sociétés d'assurance d'estimer le profil des risques.son calcul
se base sur une modélisation des corrélations des risques en
fonction des données tirés du bilan.
Selon kaye.P (2005) le capital
ajusté au risque, dépend d'un ensemble de facteurs qui peuvent
être définit ainsi
-Un indicateur de risque X : corresponds à des
données internes à la société et qui reflète
le risque global futur auquel est elle soumise (les risque futur peuvent
être : charge de sinistre, montant individuel de sinistre, perte
économique...)
-Une mesure de risque : corresponds à une fonction qui attribue un capital de
couverture à une distribution de l'indicateur du risque pour une
période considéré (souvent une année).
-Un niveau de confiance á : définit comme une
règle de tolérance aux risques de défaillance (1%,5
%...).
Analytiquement, le capital ajusté au risque est
définit ainsi :
(2.2)
Le capital ajusté au risque reflète le montant
du capital disponible pour faire face aux pertes inattendues et garantir la
continuité d'exploitation. Ainsi, la société d'assurance
doit disposer d'un montant de fonds propres qui est aux moins égale au
capital ajusté aux risque estimé en début de
période pour garantir la solvabilité durant une période
prédéterminée.
L'absence de diversification peut affecter la santé
financière d'une société d'assurance, la diversification
doit être prise en compte lors du calcul du capital ajusté au
risque ainsi que les corrélations qui peuvent exister. De ce fait,
L'exposition des sociétés d'assurance aux risques doivent
être identifiée et étayée à travers des
preuves empiriques et scientifiques.
2.2 Intérêt du capital ajusté au
risque :
L'allocation du capital pour garantir des besoins en
capitaux et des risques éventuels à été
développé pour soutenir l'évaluation de la performance et
la prise de décisions stratégiques dans les
sociétés d'assurance.
Le capital ajusté au risque correspond à un
montant de capital estimé qui permet de savoir si les fonds propres
disponibles sont utilisés d'une manière adéquate
2.2.1 Optimisation du couple
risque-rentabilité :
Un arbitrage entre la solvabilité (couvrir les
aléas liés à l'activité) et le rendement est un
atout devenu nécessaire qui nécessite des réglementations
adéquates. En effet, une société d'assurance doit d'une
part protéger les intérêts de ces assureurs, or une
immobilisation faible de capitaux peut nuire à sa solvabilité et
la rendra incapable de faire face à des risques exceptionnels, d'autre
part elle doit maximiser sa rentabilité cependant le cout d'une
immobilisation peut défavoriser son rendement.
Cummuns (2000) justifie que cette
allocation peut être utilisée pour faciliter et améliorer
la mesure de la rentabilité des différentes branches ou les
différentes sources de risques et définit les besoins de capitaux
adéquats. Dans l'industrie de l'assurance, il est usuel de
définir le besoin en capitaux en terme des différentes lignes
d'activités.
2.2.2 Allocation d'un système de
sécurité par branche d'activité :
L'allocation du capital ajusté au risque peut se
traduire comme la répartition optimale des investissements entre les
différentes branches d'activités afin de maximiser le rendement
espéré à un horizon donné. En effet, une allocation
spécifique entre les grandes classes d'actifs vise à
déterminer un portefeuille de référence en prenant en
considération différents facteurs de risques spécifiques
aux assureurs.
L'intérêt majeur du capital ajusté au
risque est de comparer la rentabilité et les performances des
différentes branches des sociétés d'assurances. En effet,
certaines branches sont plus rentables que d'autres par rapport aux risques
souscrits. La quantification du risque par branche permet une allocation
individualisé à chaque entité (branche, filiale,
portefeuille...).Ainsi, les sociétés repartissent leur ressources
à travers une segmentation adéquate par branche pour maintenir
une allocation stable de fonds.
Selon Bagarray.M (2006), dans un
environnement sans asymétrie informationnelle les fonds sont
distribués aux différentes branches considérées
comme des divisions autonomes. Cependant, ce paradigme diffère avec les
procédures de prévisions budgétaires observé en
réalité et les stratégies d'allocation du capital
particulièrement les compagnies avec des divisions multiples.
En effet, la somme des capitaux ajustés aux risques par
branches calculée séparément serait bien supérieure
au capital ajusté au risque global. De ce fait, une étude des
corrélations entre les différentes branches d'activité est
un élément essentiel étant donné l'effet de
mutualisation des risques (la compensation stochastique entre les
différents risques).
2.2.3 Allocation du capital et création de la
valeur :
Cummins .J (2000) affirme que la
liaison entre l'allocation du capital et la maximisation de la valeur
est évidente. En effet, le calcul du capital adéquat
permet à la société de mesurer sa performance par branche
et de déterminer si chaque activité contribue suffisamment au
profit de la société et à couvrir le cout du capital. De
ce fait, une société d'assurance doit rependre à deux
questions :
-Quel est le montant de capitaux optimal nécessaire
à la couverture des risques éventuels?
-Comment allouer le capital ajusté au différents
risques et pour chaque branche d'activité?
L'objectif est d'allouer un capital aux différentes
lignes d'affaires des sociétés. La performance est estimée
en comparant la rentabilité des différentes activités .la
détermination du rendement de ces lignes d'affaires sur le capital
peut alors être calculée aisément. Avec cette
méthodologie, une institution financière peut contrôler ces
activités et évaluer celles qui offrent le retour en rendement le
plus adéquat. Le marché financier exige de plus en plus une
transparence pour les investisseurs dans ce secteur.
Ainsi, le défit des compagnies d'assurance est de
développer des modèles de gestion pour faire face aux
difficultés rencontrées et déployer des moyens efficaces
pour l'évaluation de leurs expositions aux pertes inattendues.
2.3 Optimisation d'allocation du capital ajusté au
risque :
L'allocation de capital économique est
évaluée en calculant le rendement du capital ajusté au
risque (Return On Risk Adjusted Capital) basé sur un modèle de
gestion de risque et une base de normalisation.
2.3.1 Notion du rendement du capital ajusté au
risque :
L'évaluation de l'adéquation du capital pourrait
généralement être traduite comme des besoins en capitaux
qui doivent être alloués par la société d'assurance
pour maximiser sa valeur. Cette méthodologie a été
développée par les banques américaines dans les
années 1980, puis adaptée par les régulateurs d'assurance
américains pendant les années 1990 pour enfin être
clarifiés dans le cadre du projet Bâle I.
Pour une société d'assurance, il s'agit
d'évaluer le rendement spécifique par ligne d'activité.
Exley. C. J et A. D. Smith
(2006) illustrent que le capital économique est calculer
afin de maximiser la métrique de performance pour la
société d'assurance, comme le rendement du capital ajusté
au risque (RORAC).
Ainsi, l'évaluation du rendement du capital
ajusté au risque a deux objectifs:
-Une meilleure évaluation des risques
: la société d'assurance détermine son
risque global avec un seuil de confiance en étudiant la
corrélation qui peut y avoir lieu entre les différentes branches
d'activités et en développant un système d'allocation de
capital spécifique à chaque ligne d'activité tout en
prenant en considération l'aptitude de chacune à prendre le
risque, ces probabilités sont mesurées dans le cadre d'un
modèle interne.
-Une estimation adéquate de la
performance: en évaluant le rendement du capital
ajusté au risque, une société d'assurance pourrait avoir
un aperçue détaillé de la performance des branches
d'activité ainsi que les poids de chaque type de risque sur la
situation financière de l'entreprise. Cette méthodologie permet
une meilleure surveillance des systèmes d'allocation et une
vérification si le rendement de la compagnie répond aux exigences
des actionnaires et la permette d'atteindre les objectifs fixés.
2.3.2 Evaluation du rendement du capital ajusté
au risque :
L'intérêt principale de l'allocation
ajusté au risque est de calculer un rendement alloué par branche
d'activité, afin d'estimer la performance de chaque branche sous les
contrainte de solvabilité en distinguant un indicateur de sur ou sous
capitalisation. Le rendement du capital ajusté au risque (return on risk
adjusted capital) est le rapport entre le résultat par branche et son
capital ajusté au risque.
Les régulateurs et les
gestionnaires
des risques considèrent le capital ajusté au risque comme des
ressources financières disponibles absorbant des pertes
imprévues. De cette perspective, le capital peut être
définit comme une source du placement qui protège les
assurés aux aléas probables futures.
Section 3- Modélisation du capital ajusté
au risque :
Le risque constitue un facteur inhérent aux
activités du secteur financier. Ces dernières années, les
incertitudes du marché et la turbulence des marchés de capitaux
ont mis en lumière les dangers liés aux risques et la
nécessité des méthodes de mesure encore plus pertinentes.
3.1 Mesure de risque :
Mesurer le risque pour les compagnies d'assurance c'est la
détermination de ses besoin en fonds propre, d'où l'importance
d'utiliser des mesures de risques efficaces et efficientes qui peuvent
être adaptées dans le secteur d'assurance. Les mesures de risques
traditionnels présentes ont été critiquées par
l'absence de concordance à la réalité ce qui a exhorter
l'instauration de nouvelle mesure de risque.
3.1.1 Définition15(*) :
Soit l'ensemble ? fini des états de
nature possible, on appelle variable aléatoire réelle une
fonction qui à un état de la nature associé le réel .En assurance, le résultat d'une compagnie sur une
période donnée ou la charge agrégée de sinistres
(d'une ou plusieurs garanties) peut être formalisé de cette
manière.
Pourra être caractérisé par sa fonction de
répartition.
(2.4)
On appelle mesure de risque une fonction associant à un risque X un réel positif
Le besoin en capital d'une compagnie d'assurance non vie peut
être formalisé en utilisant une telle fonction. X
représentera dans ce qui suit l'indicateur de risque de la
société, le besoin en capital étant fonction de cette
variable.
3.1.2 Notion de mesure de risque
cohérente :
P.Artzer, F.Delbaen , J.Eber, D.Heath
(1999) ont essayé de présenter les
propriétés d'une mesure de risque cohérente .En effet
,pour deux risques quelconques X et Y ,les propriétés suivantes
doivent être formulée :
P1: Monotonie
Si les pertes encourus avec le risque X sont toujours
supérieures à celles obtenus avec Y, le besoin en
capital pour X doit être supérieur à celui pour Y
P2 : invariance par
translation
Pour tout constante ,
Si on ajoute (respectivement on retranche) un montant certain
C à un indicateur du risque d'un centre de profit (qui peut être
soit la compagnie dans son ensemble, soit limité à une branche
d'activité) le besoin en capital décroit (respectivement
augmente) du même montant.
P3: sous additivité
La propriété de sous additivité traduit
l'effet de la diversification. En effet la fusion de deux centres de profit
tend à réduire le risque global. Cette propriété
permet une gestion décentralisé du besoin en capital dans les
différents centres de profit sans couvrir le besoin global
supérieur à la somme des besoins individuels de chacun des
centres .l'agrégation du risque diminue le besoin en capital.
P4: homogénéité
positive
Une fusion sans diversification de risque ne réduit pas
le besoin global en capital. Néanmoins, ces propriétés qui
ont été élaborées par Artzer ne
font pas l'unanimité dans la communié actuelle. D'autres travaux
de recherche ont montré que la non validation de l'une des axiomes peut
être préférable.
3.2 Inconvenant des mesures classiques du risque :
écart- type :
Les mesures de risque traduisent le montant du capital
nécessaire pour résister à l'impact des risques qui ont
été assumés. Pour dériver exactement la
quantité de ce capital économique, de nouvelles normes de
modélisation des risques financiers ont sollicité l'attention de
plusieurs théoriciens durant ces dernières décennies
depuis que Markowitz avança sa célèbre théorie de
la diversification du portefeuille à la fin des années 50;
théorie qui a révolutionné la gestion du portefeuille
moderne où le risque est mesuré par l'écart type.
Comme le présume Auby.H
et belkacem.L(1999) "le risque est
associé à l'écart type pour deux raisons, la
simplicité des calculs et l'utilisation du théorème
central limite qui permet de définir toute la loi de distribution des
rendements autour de deux paramètres: la moyenne et l'écart
type"16(*).
Cette approche utilise comme critère de choix optimal
le couple espérance-variance. En constituant un ensemble de
portefeuilles, il serait possible de déterminer une frontière
d'efficience construite sur un ensemble donné. L'approche de risque par
l'écart type présente des avantages sous l'hypothèse de
normalité des distributions de l'indicateur de risque choisi puisqu'elle
s'applique aussi bien à des risques isolés qu'a des risques
multiples corrélés.
Harry H(2002) illustre qu'une mesure
de risque pertinente doit étaler des variables aléatoires
représentant les risques pour en donner un seul chiffre qui
évalue quantitativement l'exposition de risque dans une voie qui est
significative pour le problème à portée de la main.
L'écart-type d'une distribution est une telle mesure de risque.
Cependant, cette mesure de risque présente quelques
insuffisances dans l'évaluation du risque de faillite puisqu'elle
évalue la totalité de la distribution et néglige les
risque spécifiques par branches d'activités, en effet si une
branche s'avère avoir une queue de distribution épaisse du
coté positif, l'écart-type ne saurait pas traduire les pertes
extrêmes.
L'évaluation des deux paramètres
Esperance-Variance est peu réaliste, en effet elle ne reflète pas
la distribution des risques que dans le cas de distribution relativement proche
de gaussienes.la notion de l'écart type peut mal interpréter le
cas non standard. Selon Artzer (1999) la variance et
l'écart-type ne sont pas des mesures cohérentes de risque
puisque l'écart type ne vérifie pas la propriété
de sous additivité et la variance ne vérifie pas la
propriété d'invariance par translation,
l'homogénéité positive et la monotonie.
L'approche de l'écart type n'est pas adéquate
pour résoudre les problèmes financiers d'allocation de capital en
raison de la dissymétrie des distributions qui existe dans le secteur
d'assurance. Un agent basant son critère de souscription sur
l'écart- type qui vérifie la propriété de
sous-additivité réduit la dispersion du risque mais augmente
sensiblement la probabilité d'insolvabilité.
L'approche classique dans le contrôle du risque consiste
à éditer régulièrement une série de tableaux
présentant les différentes sensibilités aux facteurs du
risque. Ensuite les sensibilités sur des facteurs de risque voisins en
termes de comportement sont additionnées afin d'obtenir une vision plus
synthétique des risques. L'addition simple des sensibilités est
un procédé éminemment simplificateur qui suppose une
évolution à l'identique de plusieurs facteurs de risque
distincts.
3.3 Instaurations de nouvelle mesure de risque :
Pour une institution financière, pour fonctionner
correctement, Buch.A et Dorfleitner.G (2008) affirme
qu'un certain niveau de sécurité doit être maintenu. Le
niveau de sécurité est généralement exigé
par les régulateurs et atteint en tenant des capitaux à risques
calculés en utilisant une mesure de risque appropriée.
Les mesures de risques traditionnelles ont été
critiquées pour leur absence de concordance à la
réalité économique. En effet, les variations des facteurs
de risque sont fixées arbitrairement, sans leur associer des mesures de
probabilité. Les mesures de risques utilisées pour évaluer
le besoin en capital ont fait l'objet de travaux de plusieurs chercheurs comme
Foata et odjo (2001).
La prise de décision sous l'incertitude par les
gestionnaires de fond et les analystes est réformée en analysant
la valeur et le comportement face au risque. Rich.D
2003 explique qu'un modèle de risque pertinent sert
à évaluer l'exposition aux risques avec une démarche qui
peut être appliquée.
Les établissements financiers ne sont pas en mesure de
se couvrir parfaitement contre les risques. C'est pourquoi, des normes de
contrôle de risques sont mises au point afin de présenter des
modèles adéquats de mesure de risque.
Selon Alexander J. McNeil (2007), la
commission européenne a édité sa proposition pour une
révision de la loi d'assurance conçue pour les assurés et
la stabilité du système financier. Dans son ensemble. Le projet
solvabilité 2 suit les propositions développées par le
Comité Européen des Régulateurs d'Assurance (CEIOPS) pour
l'évaluation des actifs et des passifs et les besoins de capitaux de
solvabilité en se référant sur des mesure plus
appropriés au risque comme la value at risk .la VaR est adaptée
ces dernières années par les institutions financières et
conçue pour élaborer un plan stratégique en gestion de
risque. Ce modèle devrait donc fournir une méthode
structurée pour analyser l'exposition aux facteurs de risque et apporter
des contributions claires pour une meilleure prévention à
l'exposition aux risques.
Section 4 Modèle interne du projet
solvabilité 2 et ses mesures du risque :
Selon la Commission Européenne17(*) (2007), Le modèle
standard ne peut pas donner un rapport adéquat aux risques et
déterminer le profit réel des pertes. les pouvoirs de
surveillance doivent garantir le passage à un modèle interne qui
décrit les différentes activités de la
société pour une meilleure adéquation du
capital.
La méthodologie value at risk, élaborée
dans le cadre du modèle interne du projet solvabilité 2, est
entrain de transformer l'approche de gestion des risques. En effet
affectée initialement pour mesurer le risque de marché, elle est
devenue un outil de contrôle et de gestion du capital de
solvabilité .De ce fait, elle se présente comme
l'élément principal et essentiel de tout système de
gestion de risque. Cependant cette mesure présente quelques
insuffisances que la tail Var a essayé de compléter pour
garantir une meilleure appréciation des risques.
4.1 Du modèle standard à un modèle
interne d'évaluation des Risques :
Le choix entre modèle interne ou le modèle
standard constitue l'un des enjeux stratégique les plus importants en
termes d'adaptation à la nouvelle forme de régulation pour les
sociétés d'assurance.
Le modèle standard est plus facile à mettre en
oeuvre puisqu'il traite les risques uniformément dans les compagnies
d'assurances. Pour les petites sociétés, cette approche peut
être d'une grande utilité vue le nombre limité des risques
.Cependant le modèle standard ne reflète pas les
caractéristiques spécifiques d'une compagnie.
Pour répondre aux exigences de la normalisation de la
solvabilité, la commission européenne précise que
l'approche interne devra être économiquement incitée. Le
modèle interne peut être employé pour évaluer le
risque et les stratégies de placement connexes dans le cadre d'une
aversion aux risques ; il peut être également employé pour
déterminer le retour du capital ajusté au risque pour
différents segments d'affaires Le modèle interne flexible et
complet constitue l'objectif pour chaque secteur de l'industrie de l'assurance
vue son utilité au calcul direct d'économie de fonds propres et
donner à l'entreprise la possibilité de gérer de
façon plus efficace ces actifs en se concentrant sur les zones
d'activités les plus favorables.
Le modèle interne implique une identification, une
mesure et une modélisation des facteurs principaux de risques et de
leurs coordinations .l'objectif du modèle interne est de créer un
modèle stochastique avec des structures qui traduisent mieux les
différents secteurs d'activités de la compagnie. Une
modélisation interne des risques serait donc plus performante avec une
gestion de données appropriées.
Gelderman.M ,Klaassen.P, Iman van Leyveld.
I(2006) affirment que les modèles internes et les mesures
de surveillance du capital sont intégrées intuitivement par BALE
2 et solvency 2. En effet, une compagnie d'assurance augmente la performance de
la gestion des risques en mesurant et en modelant les risques
intérieurement.
En utilisant un modèle interne; ils pourront
évaluer le niveau de capital nécessaire pour se protéger
contre des aléas futurs. Ainsi Une modélisation interne
pourrait donner une estimation plus juste des risques que le modèle
standard. Eberlé.C (2007) postule que "les
modèles internes constituent la seule manière d'intégrer
l'exact fonctionnement de leurs portefeuilles dans la détermination de
leur marge de solvabilité"18(*)
4.2 Value at Risk :
La value at risk est apparue suite à des faillites
financières accablant un ensemble d'instituions financières comme
:barings, orange contry, Metallgesllshaft, et plusieurs autres cas.
La leçon retenue suite à ces faillites est que
l'estimation du montant des pertes dans les institutions financières et
adapter les mesures adéquates n'est plus un élément
facultatif dont la maitrise dépends de l'aptitude de l'institution
à en prendre le risque, c'est une nécessite qui doit être
présente dans tous les secteurs financiers.
Les analystes et les chercheurs avaient pour but de
synthétiser la perte global en un seul chiffre facile à
interpréter, ce chiffre n'est autre que la value at risk. Ainsi, la
value at risk tends à donner une réponse simple à la
question suivante: quelle est la perte maximum que pourrait subir une
société financière ?
4.2.1 Formalisation de la VaR :
La gestion des risques a connu des révolutions
appuyée par l'apparition de la value at risk. Une nouvelle
méthode conçue pour mesurer le risque du marché financier
et combler les défaillances subis sur le marché
financier. Jorin.P(2001)"la value at risk mesure la
perte maximale attendue sur un horizon donné, à un niveau de
confiance donné"19(*).
4.2.1.1 Var paramétrique :
Cette méthode est fondée sur l'hypothèse de
la connaissance de la loi réelle suivie par les pertes. En connaissant
la fonction de répartition F(.) associé à la distribution
des pertes (X), on a:
(2.5)
est donc le montant de sinistre qui ne sera dépassé que
dans (1 - %) des cas. La méthode paramétrique présente
l'avantage d'avoir des données des données disponibles et des
paramètres faciles à estimer, aussi elle tient compte de la
diversification en calculant leurs corrélations empiriques.
4.2.1.2 VaR empirique :
La méthode d'évaluation basée sur des
données historiques a été recommandée par la banque
américaine Chase Manhattan Bank à travers les systèmes
charismatm et Risktm. Les pertes futures
prévisionnelles pour les scenarios possibles sont obtenues en se
référant aux changements historiques des prix. La VaR est ainsi
évaluée à partir d'une distribution de données
entièrement hypothétique.
La méthodologie poursuivie pour déterminer la
VaR pour un seuil de confiance et un horizon fixé peut être
résumée ainsi: La première étape consiste à
recueillir une base de données concernant les mouvements quotidiens des
variables en question sur une période prédéterminés
(les périodes retenues sont en général des périodes
d'un an et sont probablement complétés par des données
journalières). La deuxième étape est de calculer les
valeurs historiques et les ranger par ordre décroissant pour enfin
déterminer la VaR qui correspond au montant de perte qui se situe
à la position de la série des pertes historiques.
Contrairement à la VaR paramétrique, la VaR
empirique n'admet pas l'hypothèse sur la distribution jointe des pertes
et elle utilise la distribution empirique de ces dernières. La
méthode empirique a fait l'objet de plusieurs critiques en effet elle
s'avère très sensible à la qualité des
données qui doivent être contrôlées pour pouvoir
supputer les événements extrêmes.
4.2.2 Le rôle de la Value at risk dans la gestion
des risques :
La VaR détermine un niveau de risque et procure aux
gestionnaires et aux financiers la possibilité de prendre les
décisions adéquates pour déterminer le niveau de son
risque. Cette mesure globalisée du risque permet à une intuition
financière l'élaboration d'un capital qui garantie sa
solvabilité par l'étude des corrélations existant entre
les facteurs des risques et la mise en place des systèmes d'allocation
du capital maximisant son rendement espéré.
4.2.2.1 Value at Risk : une mesure globalisée des
risques :
Selon Cocozza, R., Di Lorenzo, E. et
Sibillo,M. (2004) Les sociétés
d'assurance essayent de délimiter l'écart entre le
résultat prévisionnel et son résultat réel
(rendement final) et délimiter de ce fait sa perte comptable. Le risque
de perte approprié peut être pertinemment mesuré par le
biais de la value at risk en estimant les facteurs de risque
ajustés.
La VaR est mesurée en terme absolue et permet
l'estimation de la perte maximale que peut subir une institution
financière pour une probabilité
prédéterminée. De ce fait il lui est possible de
déterminer le capital qui permet la couvrir des risques. Ainsi la VaR
peut être appelée CaR (capital at risk) c'est-à-dire le
capital qui maintient la solvabilité de l'institution.
De nombreuses institutions financières ont fait
d'importants investissements pour déployer des systèmes leur
permettant de mieux gérer et mesurer les risques financiers. Cependant
les méthodes étalées étaient partielles et
associées à un risque spécifique.
· Le risque de taux d'intérêt peut
être mesuré par la duration ou plus rigoureusement par la
convexité ou la sensibilité
· Le risque de change peut être géré
par l'analyse des spreads ou des volatilités des taux de change.
· Le risque d'un portefeuille d'actions peut être
mesuré par la volatilité des rendements.
C.Gourieroux J.P. Laurent , O. Scaillet
(2000) montrent que la VaR fournit des mesures quantitatives et
synthétiques de risque qui permettent de calculer le besoin et
contrôler le risque. D'un point de vue perspective institutionnelle,
Cocozza.R di.lorenzo E orlando.A sibillo.M (2008)
expliquent que la value at risk peut être efficacement appliquée
pour comparer les performances entre les entreprises d'assurance.
D'autre part, un système d'évaluation qui
traduit la juste valeur de ces institutions peut réduire
l'asymétrie informationnelle en exposant les probabilités de
ruine des sociétés d'assurance. Dans cette perspective, la VaR
pourrait être utilement appliquée à la fois pour les normes
comptables et les exigences de solvabilité ainsi que la
détermination optimal d'un portefeuille. Campbell.R
(2001) a développé un portefeuille pour
sélection qui permet l'allocation des actifs financiers en maximisant
les rendements attendus sous la VaR. La value at risk et la Tail value at risk
présentent l'avantage de pouvoir traiter tous les risques financiers et
présenter une vue synthétique du montant du capital
adéquat pour les différentes branches d'activités des
sociétés d'assurance
4.2.2.2 Value at risk et l'allocation optimale du
capital :
Mytton.W (2005) postule que la
détermination du niveau optimal de capitaux et l'allocation des fonds
pour les sociétés est une nécessité qui se
développe parallèlement au développement de la
réglementation du capital de solvabilité et l'émergence
des mesures techniques des risques basés sur le concept value at risk.
Le débat sur les méthodologies
élaborées pour calculer la value at risk a éclipsé
l'intérêt et les objectifs du calcul de la VaR .Destinée
à l'origine à se substituer aux mesures standard
réglementaires, elle est devenue l'objet d'un triple enjeu
(Marteau D 1997) :
-mettre en place un système d'allocation optimal entre
les centres de profit posant sur la maximisation du rendement corrigé du
risque.
-améliorer la mesure des fonds propres alloués
à la couverture des risques de marché; modèle
adopté dans le cadre des mesures internes des risques
-permettre de disposer en temps quasi réel d'une mesure
globalisée des risques de ses positions.
Dans le cadre de ce travaille, le principal
intérêt de la VaR est de déterminer le capital
nécessaire à la couverture des risques par branche
d'activité. Joseph H.T. Kim et Mary R. Hardy (2008)
admettent que la gestion des risques est fondée sur une
allocation optimale du capital pour chaque branche d'activité.
L'allocation du capital est nécessaire pour
évaluer et comparer la performance de chaque ligne d'activité.
Dans la tarification des produits et la planification stratégique pour
les différentes activités dans une société
multi-ligne, la détermination du capital à allouer à
chaque branche est analogue à la détermination du capital de la
société dans le sens où elle vise l'allocation du capital
approprié pour l'ensemble des activités de la
société.
L'allocation du capital est devenue un standard indispensable
pour gérer efficacement les risques cependant il n'y a aucun accord
universel sur la façon exigée pour le calculer. Les
sociétés d'assurance doivent assurer que le capital
économique suffit pour couvrir le capital de solvabilité
exigé. Pour se faire beaucoup d'études ont été
sophistiqués pour déterminer le niveau du capital optimal en se
référant à des mesures plus cohérentes qui
traduisent au mieux la situation financière et les risque réels.
Gatzeret N et Shmeiser (2008)
affirment que le projet solvabilité II -qui est structuré pour
les sociétés d'assurances dans l'Union Européenne-
souligne que le capital de solvabilité doit être
déterminé en utilisant la value at risk.
Ainsi le capital ajusté au risque est définit
ainsi:
4.2.3 Indicateur de l'absence de sous
additivité :
L'emploi de la VaR tire sa légitimité de la
possibilité de son emploi, vue sa capacité à faire varier
la probabilité á, selon Alastair
(1997) et de conduire à une meilleure élaboration
du capital minimal engagé au début de la période pouvant,
dans le cas échéant, de se prémunir contre la perte
maximale attendue en fin de période.
Si l'avantage primaire de ce procédé (en
l'occurrence la VaR) se manifeste dans sa commodité puisqu'il demeure
simple et ne nécessite pas de calculs compliqués et
sophistiqués, il reste néanmoins entaché par quelques
limites dont il serait utile de citer.
A ce stade, la principale critique qui lui est souvent
adressée se traduit dans sa non conformité à l'axiome de
sous additivité et de ce fait, affirmer que la somme des VaR
reflète logiquement la valeur totale du risque encouru par toutes les
branches d'activités, serait inconvenant puisque la somme des VaR ne
tient pas compte, en effet, de l'interaction des risques.
En effet, si l'on considère X1, comme
étant le risque estimé sur une branche d'activité
quelconque et que X2 est celui associé à une autre
branche, la somme
[VaR á (X1)+
VaR á (X2)] ne serait dans aucun cas
assimilable au « capital permettant de couvrir le risque
(X1+X2) dans (100- á)% des cas. ».
Ainsi, la solvabilité estimée par ce procédé serait
différente (situations meilleures ou pires) de celles observées
en réalité, c'est à dire ultérieurement à la
fin de l'exercice.
Soient Xi et X,
respectivement série de risques et risque Global, avec
X=É (X1,
......XN).
Le risque global X étant considéré comme
découlant de la prise en compte simultanée de tous les risques
Xi et comme leur étant homogène. La somme des montants
nécessaires à la couverture des risques Xi,
considérés séparément, pourrait être
représentée ainsi :
Cependant, l'hypothèse de linéarité rendrait, dans le cas échéant, assez difficile la
possibilité de s'y conformer, puisque les Xi et les X
seraient hétérogènes.
Selon Pfeifer.D et Strassburger.D ( 2008)
, On pourrait remédier à cette situation, due
à l'incomplétude de cette approche, par la possibilité
d'incorporer un indicateur d'absence de sous additivité qu'on nommera
ã, ainsi prôné par Peronnet et Ben Salem
(2001), selon lesquels, si le risque global s'exprime comme
étant , la valeur de l'absence de sous additivité
ã, mesurant une possible amélioration ou pis une
décadence de la solvabilité lors de l'agrégation des
risques, serait représentée ainsi :
(2.7)
Il est nécessaire de rappeler que la somme des VaR
(Xi) ne tient pas compte des éventuelles possibilités
d'amélioration ou d'empirement de la solvabilité. Ainsi se définit comme la différence entre ces deux mesures des
risques homogènes. Perossonet distingue entre deux
alternatives20(*) :
· négatif: il faut plus de capital pour couvrir le risque global
(somme de Xi) que pour couvrir les risques indépendamment.
Plus est petit (négatif) plus l'effet de "dégradation " est
important.
· positif : il faut moins de capital pour couvrir le risque global (somme
des Xi) que pour couvrir les risques séparément;
l'effet "amélioration est plus important si est élevé.
La non sous-additivité de la VaR pourrait être
ajustée en étudiant l'amélioration ou la
dégradation de la solvabilité.il serait donc indispensable de
contrôler le risque global pour aboutir enfin à une allocation du
capital pour les différents risques. En effet se baser sur une solution
qui consiste à couvrir chaque risque Xi par VaR
(Xi) semble être erroné. En tenant compte de
l'indicateur de l'indicateur de sous additivité, le capital
ajusté au risque pourrait être définit ainsi:
(2.8)
Avec
Le terme est pondéré par un coefficient proportionnel au risque intrinsèque VaR (Xi). On obtient ainsi
une VaR qui prend en compte l'interaction des risques. Cependant, la VaR ne
tient pas en compte les valeurs extrêmes au delà d'un seuil
á , en effet deux sociétés d'assurance peuvent avoir la
même VaR et donc le même capital ajusté au risque mais
présentent toutes les deux des pertes extrêmes
différentes.
Il serait indispensable donc de mettre en place une mesure de
risque qui tient en compte les excès au delà du VaR. Cette mesure
n'est d'autre que la Tail value at Risk (tail VaR) qui est une mesure
cohérente adoptée dans le cadre du projet solvabilité
2.
4.3 Tail Value at Risk :
La Tail VaR ou L'expected shortfall est une mesure de risque
qui décrit la survenance des pertes sous réserve que le seuil
soit franchit. J. Sadefo Kamdem (2008) postule que
cette mesure est plus sensible et donne une indication plus significative du
montant des pertes extrêmes. Ainsi ; Roger Jet Goovaerts M
(2004) ont adopté les formulations élaborés
par Artzer pour les développer dans le cadre d'allocation du capital, La
Tail VaR peut être présentée ainsi :
(2.9)
La Tail VaR examine la probabilité de ruine et
étudie également la sévérité des pertes en
tenant compte de la queue de la distribution.la VaR mesure donc la
probabilité d'insuffisance des fonds détenues par les
sociétés d'assurance. Artzer (1999) a
attesté l'importance de l'application de TVaR comme une mesure de risque
utilisée pour déterminer le capital de solvabilité et
déterminer ainsi une allocation cohérente du capital.
La Tail VaR est considéré comme une mesure
pertinente dans la détermination du capital ajusté au risque car
elle mesure le montant des pertes en cas de faillite de l'entreprise. Il serait
ainsi plus aisé de déterminer la proportion du passif qui
pourrait être perdu en cas d'insolvabilité.
La Tail VaR est une mesure cohérente de risque
puisqu'elle vérifie l'hypothèse de sous-additivité.la
diversification entre les différentes branches d'activités est
plus pertinente. La Tail VaR s'interprète comme le capital couvrant le
risque global X.
Dans le cadre d'allocation du capital en se
référant à la modélisation interne du projet
solvabilité, la Tail VaR a été privilégiée
pour évaluer au mieux le montant de pertes maximales attendues pour
chaque branche. Ainsi le capital alloué à chaque branche peut
être définit ainsi
La méthode d'allocation par la Tail VaR prend en
compte les queues de distributions qui correspondent en réalité
à des phénomènes rares. De ce fait une allocation du
capital en se référant à la modélisation Tail VaR
peut exiger un capital assez élevé supérieur; ce qui peut
mettre en cause la fiabilité de l'allocation cohérente du
risque.
Conclusion
Le projet Solvabilité 2 a pour objectif
d'élaborer un référentiel prudentiel cohérent et
harmonisé afin d'aboutir à une meilleure évaluation des
risques et du capital de solvabilité (capital ajusté au risque).
En effet, une allocation du capital adéquate entre les branches
d'activités permet de laisser une marge encore plus importante
d'investir dans des projets tout en assurant la garantie d'accomplir ses
fonctions et être apte à honorer ses engagements envers les
assurés.
L'adéquation du capital suscitée selon cette
nouvelle approche adresse le besoin d'instrument satisfaisant pour la
surveillance prudente des sociétés d'assurance et exige un niveau
de contrôle poussé et une bonne visibilité du risque. Dans
le cadre du régime Solvabilité II, beaucoup plus d'importance
sera accordée à la solidité des contrôles internes
et l'élaboration de mesures de risque pertinentes.
Dans le cadre de ce chapitre, nous avons
présenté l'approche de la VaR qui traduit le risque en un montant
de capitaux nécessaire à sa couverture. D'autre part,
l'allocation du capital en se basant sur la VaR permet de mesurer la
dégradation ou l'amélioration de la solvabilité à
travers "l'indicateur de l'absence de sous additivité". Toutefois La
robustesse du critère VaR est toute relative, en effet, construite
à partir d'une modélisation qui sous estime les queues de
distributions, elle ignore les valeurs extrêmes et peut conduire à
une sous évaluation du capital ajusté au risque.
Pour remédier à cette contrainte, nous avons
présenté la Tail VaR qui va plus loin dans la protection des
assurés. La Tail VaR ne se limite pas au calcul de la probabilité
de ruine mais évalue également la sévérité
des pertes lorsque le seuil est franchit, elle propose une allocation
cohérente du capital ajusté au risque qui introduit des normes
encore plus exigés en terme de solvabilité.
Nous présentons dans le chapitre suivant, formant la
partie empirique, un portefeuille d'une société d'assurance
tunisienne en mettant l'accent sur les corrélations qui peuvent exister
entre ses branches d'activités. Ensuite, nous illustrons une mise en
oeuvre pratique des mesures des risques élaborés dans le cadre du
projet solvabilité II
Chapitre 3 :
Les mesures du risque adoptées par le projet
solvabilité 2 ; essai d'investigation : assurance AMI
Introduction
L'activité d'assurance sollicite une allocation
optimale du capital ajusté au risque pour compenser les mouvements
défavorables des résultats non prévus. La
détermination de ce montant est devenue de nos jours une
problématique principale pour les sociétés d'assurance.
En effet les marchés financiers étaient stables et moins
volatiles ce qui explique un rendement exigé moins élevé
par les actionnaires. Au cour de ces deux dernières décennies,
le concept de la création de valeur pour l'actionnaire et les mouvements
capitalistiques sont apparus, la compétition au sein de ce secteur
s'est renforcée et l'encadrement de ce secteur par des
réglementations normalisées est devenu de plus en plus
conditionnel.
Le contrôle de la solvabilité des
sociétés d'assurance tunisienne est régi par l'article 58
du code des assurances qui stipule qu'à toute époque de
l'année, les fonds propres d'une entreprise d'assurance ne peuvent
être inferieur à 20 % du total des primes d'assurances
émises nettes sur le dernier exercice. Ces réglementations
rigides, rependant à des normes strictes, mettent les
sociétés d'assurance dans la difficulté de s'adapter
à un contexte de libéralisation du marché d'assurance.
Le régime actuel ne permet pas une évaluation
ciblée des risques pour les différentes activités et ne
favorise pas une allocation optimale du capital. En effet, Suite à la
faillite de la société d'assurance Ettihad en septembre 2003, il
apparait que ces réglementations sont insuffisantes pour garantir d'une
façon certaine la solvabilité de l'assureur. Les faiblesses des
régimes actuels se concrétisent par un manque de
sensibilité aux risques du fait que les autorités de
contrôles disposent de très peu d'exigences qualitatives et
quantitatives. Les assureurs se trouvent donc dans l'incapacité
d'intégrer une gestion du risque optimale et consentir
des investissements en la matière.
Dans ce nouveau contexte, les assureurs sont désormais
fortement incités à déployer une gestion optimale de leurs
fonds propres pour parfaire un meilleur arbitrage entre d'un coté les
exigences des autorités de contrôle et les agences de notation, et
d'un autre coté les actionnaires qui cherchent à maximiser le
rendement de leur investissement en délimitant le capital
attribué à la société.
Dans le cadre de ce chapitre, nous allons présenter le
portefeuille non vie de la société d'assurance "Assurances
Mutuelles Ittihad" et nous illustrons une mise en oeuvre pratique des mesures
de risque adaptées par le projet solvabilité 2.
Pour ce faire, nous allons procéder, dans une
première section par une présentation de la revue de
littérature y concernant puis une analyse du marché d'assurance
en Tunisie. Dans une troisième section, nous présentons le
portefeuille non vie de l'assurance AMI tout en étudiant les
éventuelles corrélations qui peuvent exister entre les branches
retenues. Pour l'évaluation du capital ajusté au risque, nous
allons commencer dans la quatrième section, par la mesure de risque
classique "l'écart type", puis nous allons analyser dans une
dernière section les mesures de risque utilisées dans le
modèle interne de projet solvabilité 2 à savoir la value
at risk et la tail value at risk.
Section 1 Revue de la littérature
Le projet Solvabilité 2 est fondé sur une
approche économique21(*) et propose une solution globale de
modélisation du risque. Il a été initié en vue de
moderniser le système de solvabilité dans l'Union
Européenne et introduire une gestion intégrée des risques.
De point de vue structure, Solvabilité 2 est l'équivalent de
Bâle II pour le secteur bancaire. L'objectif de ce dispositif est
d'offrir une meilleur évaluation des éléments du bilan, le
calcul des provisions techniques, les besoins prudentiels et les exigences en
capital (Risk Adjusted Capital).Pour ce faire, les sociétés
d'assurances ont le choix entre l'utilisation des règles
prédéfinies (un modèle standard) ou encore un
modèle interne basé sur une évaluation plus
appropriée des risques.
Le modèle interne élaboré par la
Commission Européenne introduit le concept du capital ajusté au
risque et son allocation par ligne d'activité. Les méthodes des
planifications stratégiques utilisées dans les dispositions du
projet "solvabilité 2" sont de plus en plus préconisées
car ils permettent d'anticiper les impacts éventuels de toute
stratégie alternative sur la rentabilité globale des entreprises
d'assurances. L'évaluation du Return On Risk Adjuted Capital
(RORAC) fournit une information adéquate au manager leur rendant apte
à réorienter la stratégie de l'entreprise vers des
objectifs d'allocation optimal. En effet, l'évaluation par branche
d'activité fournit un indicateur corrigé sur les produits
à privilégier. Turnbull, S. M., (2000)
trouvait que cette méthode d'agrégation du capital permet de
conduire l'ensemble de l'entreprise à adopter une politique tarifaire
fondée sur une estimation appropriée des risques probables et
à repérer les lignes d'activités les plus rentables
Tsanakas, A et Barnett,C (2003)
affirmaient que la détermination d'un niveau optimal des fonds propres
soulève une problématique importante: l'optimum
recherché reflète-t-il des dépendances éventuelles
entre les branches d'activités d'une compagnie d'assurance? Les
travaux antérieurs exhibés à cette problématique
étaient basés sur des hypothèses fortes : soit on suppose
l'indépendance des risques entre les différentes branches, soit
on acceptait l'hypothèse de dépendance mais en leur imposant de
suivre la même loi de distribution.
A contrario de ces hypothèses, Ohlsson. E
et Lauzeningks. J(2009) ont adopté une analyse approfondie
du risque de souscription pour toutes les branches d'activités
constituant le portefeuille d'une société d'assurance non-vie.
Cette étude repose sur une modélisation des charges sinistres en
utilisant la value at risk sous un horizon d'une année. L'horizon d'une
année est recommandé, en effet la Commission
Européenne (2007) affirme que toutes les pertes
potentielles, y compris la réévaluation défavorable
d'actif et le passif doivent être évaluées chaque douze
mois.
D'autre part, Michael Koller22(*)(2007) -directeur
des affaires réglementaires Suiss Re Groupe-
a souligné que le projet
"solvabilité 2" prend en compte les avantages de la diversification et
garantit la mobilité du capital. L'économie en capital
liée à la diversification est significative et ne peut être
appréhendée que par un modèle interne.
Dans le cadre de cette étude empirique, nous notons
dans un premier volet que la modélisation des risques sous
l'hypothèse des dépendances entre branches d'activités
d'un portefeuille d'assurance non vie a souvent fait l'objet de plusieurs
critiques. En effet, Sheremet O, LucasA (2008)
affirment que la survenance de sinistres graves dans une ligne
d'activité vient perturber l'hypothèse de stabilité des
indicateurs et d'homogénéité des classes. P.
Embrechts, F. Lindskog, A. McNei (2001)et P. Embrechts, A. McNeil, D. Straumann
(1999) examinaient la corrélation qui peut exister entre
les différentes branches d'activité du portefeuille d'une
société d'assurance. En effet
négliger l'interdépendance des risques dans la
modélisation peut avoir un impact significatif sur la décision du
manager et affecter ainsi sa solvabilité. Pour étudier la
corrélation entre les branches d'activités, on va adopter le
"test de corrélation de Spearman", ce test bilatéral est
définit quelles que soient les lois des couples en présence et
donne une mesure de corrélation entre les rangs des observations.
L'approche classique de la mesure de risque est fondée
sur "l'écart type" .En effet, Auby.H et Belkacem.L
(1999)23(*)
définissent le risque comme étant "la dispersion des
réalisations de la variable X autour de la moyenne". Le risque est ainsi
associé à l'écart type; cette approche est retenue par sa
simplicité de calcul, cependant elle reste liée au cas
particulier d'une modélisation par la loi normale et ne permette pas de
tenir compte des variations extrêmes. Dans le cadre de ce travail, une
première alternative repose sur l'évaluation du capital
ajusté au risque par l'ecart-type. Cette formule standard a
été critiquée par Lissouki.A
(2005) 24(*)
qui incitait les sociétés d'assurance à utiliser des
nouvelles normes à principes économique solides.
Le projet Solvabilité 2 est fondé sur des
mesures de risques adéquates comme la value at risk et la Tail value at
risk. La value at risk est devenue un outil de référence pour la
mesure des risques financiers, en effet elle a la capacité
d'agréer les différents types de risques en une seule mesure
quantitatives des pertes potentielles sur un horizon donné et avec un
niveau de confiance donné. Cette mesure de risque élaboré
dans un premier lieu pour évaluer le risque de marché a
été adoptée par la Commission Européenne pour
déterminer le capital ajusté au risque. L'analyse de cette mesure
de risque autant qu'une mesure cohérente a été
étudiée en premier lieu par Artzner P, Delbaen F,
Eber JM, HeathD (1999).
Pour répondre au besoin en capital d'une compagnie
d'assurance, la VaR et la Tail VaR doivent vérifier les
propriétés suivantes (Monotonie, invariance par translation,
sous additivité, homogénéité positive).La VaR ne
respecte pas l'axiome de sous additivité ainsi, elle n'est pas une
mesure cohérente du risque. La tail VaR est très sensible
à la queue de distribution, elle est de ce fait plus conservatrice que
la VaR pour un seuil á, elle est également facile à
appliquer et présente la particularité de respecter les
propriétés d'Artzner.
Jorin P (2002) examinait Le concept
de la VaR , ce dernier a donné lieu à plusieurs
méthodologies d'application, Le choix d'un type de modélisation
peut conduire à la détermination d'une VaR sur ou sous
estimée par rapport aux pertes réelles de la
société d'assurance (Marchall.ch et Siegel.M ;
1997), de ce fait la première question cruciale à
laquelle est confrontée une institution financière pour calculer
la VaR est de choisir entre une modélisation non paramétrique
(distribution générale) et une modélisation
paramétrique (analytique).
La première méthodologie se base sur
l'estimation de la distribution des variations des facteurs des risques
à partir des observations historiques. Toutefois, Hendricks
D (1996) affirme que l'utilisation de cette approche peut donner
une estimation imparfaite des pertes éventuels puisqu'elle sous estime
la présence d'événements extrêmes.
Une autre partie de la littérature financière
s'est consacrée à la modélisation de la VaR. En effet, le
projet solvabilité 2 est fondé sur un ensemble de fonctions dont
chaque société devra disposer, entre autre une fonction de
modélisation des risques. Partract.C et Besson JL
(2005) ainsi que DenuitM et
charpentier.A(2004) affirmaient que chaque société
doit disposer d'un processus de gestion du risque (Risk Management) capable
d'examiner les conditions financières réelles de la
société pour pouvoir décerner les pertes probables. Ce
processus requière la nécessité de disposer d'un
système adapté et propre à chaque société.
Selon Gatzeret.N et
Shmeiser.H (2008) "Les mesures du risques
dans le cadre du projet solvabilité 2 sont adéquates, elles
doivent ainsi représenter les pertes dans la queue de distribution
"25(*).
De façon similaire, Ibragimov R et Walden J(2008) présentaient une analyse du
portefeuille d'une société d'assurance qui se caractérise
par des risques lourds (qui peuvent avoir un impact catastrophique sur la
santé financière de la société d'assurance)
Toutefois la problématique qui se pose est de
déterminer ce qu'est un sinistre grave dans une ligne d'activité.
De ce fait, des approches par la théorie des valeurs extrêmes ont
été adoptées en finance pour le calcul de mesures de
risque comme la Value at Risk (Fernandes, 2003).cette
notion a été développée pour le secteur
d'assurance afin d'évaluer la probabilité d'occurrence
d'événements rares et obtenir des estimations efficace des
valeurs extrêmes.la théorie des valeurs extrêmes repose sur
les convergences des distributions des variables vers une distribution
théorique spécifique.
Pour calculer la VaR paramétrique, deux
modélisations des charges de sinistres sont possibles :
· Par les lois (Fréchet, Gumbel et Weibull):
l'estimation des paramètres ajustés pour ces lois peut être
calculée par maximum de vraisemblance. Néanmoins, l'étude
des charges de sinistres et leur ajustements avec ces lois nécessite
un échantillon de longueur importante afin d'obtenir de bonnes
estimations ce qui met en cause la non validation des hypothèses
d'application de ce modèle.
· Par des méthodes basées sur la
distribution de Pareto généralisé élaborés
pour déterminer un seuil de tolérance au-dessus duquel un
événement est considéré comme extrême. Elles
permettent de repérer les sinistres graves pour un intervalle de
confiance fixé et une probabilité d'occurrence donnée.
Dans le cadre de cette étude, La théorie des
valeurs extrêmes par la distribution Pareto
généralisé sera appliquée dans la
modélisation des différentes charges sinistres du portefeuille
afin de mesurer le les pertes probables par la VaR. le calcul du VaR sera
utilisée ensuite dans la détermination du capital optimal de
couverture.
Section 2 Le marché d'assurance en Tunisie:
Depuis quelques années, Le secteur d'assurance en
Tunisie connait un développement appuyé par l'accroissement de
son chiffre d'affaires. Cette évolution opportune est due à
l'adoption d'un certain nombre de réformes et la restructuration
du secteur. Pour assister le développement du pays, ce secteur est
appelé durant la prochaine période à améliorer son
apport au financement de l'économie.
2.1 Historique :
L'apparition de l'activité d'assurance en Tunisie est
due essentiellement à l'instauration du protectorat français au
19éme siècle. Cependant, ce secteur a connu un
anéantissement de prolifération pour des raisons d'ordres sociaux
ainsi que religieux.
L'assurance vie est la première forme d'assurance
pratiquée (1873).depuis, le nombre de compagnies d'assurance a connu un
accroissement surprenant de deux cents filiales en 1956.
L'économie Tunisienne a connu un
développement incontestable grâce à la gestion efficiente
des activités industrielles, agricoles et touristique ainsi qu'à
l'amélioration des échanges avec l'extérieur.
L'activité d'assurance constitue de ce fait un pivot majeur qui
accompagne toute figure de vie. Ainsi, le taux de pénétration de
l'assurance26(*) , est
passé de 1,95% en 2006 à 1,96% en 2007.
Cependant, il importe de constater que ce taux reste
insuffisant et traduit un écart important avec le taux de
développement économique du pays. L'assurance en Tunisie souffre
d'un ensemble d'éléments qui entravent son fonctionnement.
Le premier constat établi auprès de ce secteur
est que les Tunisiens ne se passionnent pas encore des produits d'assurance
volontaires. C'est un comportement lié aux us et à la culture qui
rejette le concept de prévoyance. Le contrat d'assurance
souligné par les assurés n'est pas un élément
facultatif ou un produit de luxe, la loi oblige le citoyen à souscrire
un contrat d'assurance sinon ce dernier sera exposé à une
punition. (Exemple de l'assurance automobile; contactée en
général pour assurer la responsabilité civile).
D'autre part, le secteur d'assurance est relativement
divisé : en effet pour une population de 10 milles habitants à
peine, le marché d'assurance en Tunisie comporte compte 22 compagnies
pour un marché d'à peine 10 millions d'habitants, et les 10
premières se partagent 91% du marché.
2.2 Les donnés clés du secteur
Le secteur d'assurance est un secteur actif et
stratégique fondé sur la prise de risque. La gestion des risques
est un élément indispensable.de ce fait, ce secteur doit
être continuellement remanié et revu.
Le premier article du code de l'assurance postule que "le
contrat d'assurance est la convention par laquelle une entreprise s'engage en
cas de réalisation du risque ou au terme fixe au contrat à
fournir à une personne appelé assuré une prestation
pécuniaire en contre partie d'une rémunération
appelé prime ou cotisation "27(*).Ainsi les deux éléments primordiaux et
dont la gestion nécessite une adaptation adéquates sont le
montant des primes et le règlement des sinistres.
L'évolution des primes émises28(*) et le montant des sinistres
réglés par les sociétés d'assurances sont
présentés ainsi:
Fig 3.1: le montant des primes émises el les sinistres
réglés par les sociétés d'assurance
Le montant des primes émises en 2007 est 877114MD soit
une évolution de 9,4% par rapport à 2006 ; cette
élévation est traduite par le rôle que joue ce secteur tant
sur le plan économique que social. Le nombre d'assurés est en
évolution permanente; ce qui confère à ce secteur la
possibilité d'accroitre son rendement et améliorer sa
performance.
Les sociétés d'assurances sont dans l'obligation
de détenir un montant de provisions techniques et investir des fonds
requis dans des placements profitables pour garantir le déroulement de
son fonctionnement et être apte à honorer ses engagements.
Fig3.2 l'évaluation des provisions technique et des
placements par les sociétés d'assurance
L'entreprise d'assurance doit disposer à son actif,
pour couvrir ses engagements du passif, des placements permettant la
réalisation de la trésorerie nécessaire pour faire face
à l'objet des provisions conçues. Les provisions techniques
29(*)sont
évaluées à 1677,690MD en 2007, ainsi le taux de
couverture30(*)
s'élève à 98,06% en 2007 contre 92,91% en 2006.
2.3 Les branches d'activités
Les sociétés d'assurance présentent un
résultat de 79 265MD en 2007 soit une augmentation de 130 % par rapport
à 2006.Le développement de ce secteur dépend des
stratégies élaborés pour intégrer d'une
manière correspondue et harmonieuse toutes les activités
entreprises et améliorer la rentabilité des branches
d'activité qui affichent un faible chiffre d'affaires. Ces
stratégies ont pour but primordial de dénouer les
problèmes du secteur particulièrement le
déséquilibre chronique de la branche automobile (qui
présente 44.71% du marché d'assurance en 2007) et délier
la sous-capitalisation.
Fig 3.3 la structure du portefeuille du marché
d'assurance par branche en %
Les assureurs en Tunisie se sont spécialement
focalisés sur les problèmes de règlement des sinistres en
mettant l'accent sur la fermeté de leur politique de souscription.
Cependant une gestion plus rationnelle des branches pourrait améliorer
le résultat net de souscription. Cette démarche n'est pas
difficile à mettre en oeuvre mais elle nécessite un
investissement en matière de formation et de systèmes
d'information. Ainsi l'incertitude sur le marché d'assurance sollicite
l'adaptation de mesures préventives appropriées. Dans le cadre de
la réglementation tunisienne actuelle, le niveau minimum de fonds
exigé en assurances non vie dépend uniquement des prestations et
des primes. En assurance vie, le niveau de provisions techniques est
estimé à partir de la table de mortalité. D'autre part, le
législateur a imposé la détention d'un fonds de
garantie.
La solvabilité d'une société d'assurance
est assurée par des supports de règlements pour les placements
à l'actif et des séries de provisions. Cette méthodologie
aboutit à une contradiction d'objectifs .En effet la
réglementation actuelle pose une distinction entre la
détermination de fonds propres et son allocation.
Malgré les efforts préconçus de
l'état pour assurer la protection des assureurs contre la faillite, elle
na pas aboutit à une estimation adéquate des risques
réels. Les sociétés d'assurance en Tunisie ont souffert
d'un régime de solvabilité assez rigide qui manque de moyens
efficaces de mesure de risques.
La société d'assurance Ettihad a connu en
Septembre 2003 une faillite qui permet de confirmer que les systèmes
existant de contrôle de solvabilité ne permette pas d' affirmer
d'une manière efficacité le montant de capital nécessaire
pour couvrir les risques probables. Dans la section suivante nous allons
présenter le portefeuille de la société d'assurance Etihad
toute en mettant en évidence les corrélations qui peuvent exister
entre les branches qui la forment.
Section 3 Le Portefeuille d'Assurances Mutuelles
Ittihad
Nous allons présenter dans cette section la
société d'assurance que nous avons choisie pour mener notre
étude empirique relative à l'évaluation du capital
ajusté au risque pour les différentes branches
d'activités.
3.1 Présentation des données
En 2003, il fût décidé le retrait
d'agrément de la compagnie Al Ittihad et la création d'une
société à forme mutuelle dénommée Assurances
Mutuelle Ittihad (AMI). AMI est une société d'assurance de
capital social 10MD, opérant en multi branches qui occupe actuellement
la quatrième place sur le secteur des assurances tunisiennes avec un
chiffre d'affaire de 73433135 D et un montant de sinistres réglés
de 44452140.
Cette société d'assurance comporte quatre
branches d'activité non vie, ces branches ont évolué
progressivement malgré un environnement de très vive concurrence
surtout en assurance dommage. Cependant, l'assurance sur la vie ne constitue
que 2,73% du portefeuille total de l'assurance. Ceci peut être
expliqué par le fait que l'assurance vie est mal
développée à cause du faible niveau du revenu ainsi que
les facteurs culturels dominants.
Le portefeuille d'une société d'assurance
comporte un grand nombre de risques (risque de provisions, risque de
souscription...). La détermination d'indicateurs de risques permet
d'élaborer une sélection de perspectives aléatoires en vue
d'aboutir à une stratégie de sélection optimale des
portefeuilles efficients. Dans le cadre de ce travail nous allons se focaliser
sur un seul risque qui est le risque de souscription. Ce risque traduit les
fluctuations de la charge sinistres du portefeuille qui forme un aléa
important parmi ceux susceptibles d'affecter la solvabilité d'un
assureur non vie.
Le portefeuille non vie de l'assurance AMI est
constitué de quatre branches d'activité: Automobile (AUTO);
Groupe Maladie (GROUPE) ; transport (TRANSP) ; et Incendie et Autres Risques
Divers (IARD).ce périmètre d'analyse présente 98% du
chiffre d'affaire de l'assurance AMI.
Pour l'évaluation du capital et l'agrégation des
risques, l'horizon d'un an est souvent recommandé, puisqu'il correspond
à la période sur laquelle la société peut
atténuer ou liquider ses risques et parfaire le rendement de ses
investissements dans les marchés financiers. Ainsi chaque branche
comporte 365 observations (journalières) de charge sinistre totale pour
l'année 2008. En raison de l'horizon limité d'une année,
la corrélation est évaluée sans étudier les effets
de saisonnalités, on effet notre étude se place dans un
environnement à court terme, l'actualisation des flux financières
du passif est inutile.
3.2 Etude de corrélation entre les branches
d'activités
Plusieurs méthodes d'allocation du capital sont
utilisées par les sociétés d'assurance. La
procédure la plus primitive se résume à sommer les
différents risques. Il s'agit de ce fait d'une mesure conservatrice
étant donné qu'elle aboutit à une performance plus lente
des investissements et ne tient pas en compte les effets de diversification des
différentes branches d'activités et les éventuelles
corrélations. La corrélation devrait être
étudiée pour une meilleure évaluation des risques
comportant le portefeuille d'une société d'assurance.
Pour une meilleure appréciation des risques, il est
important d'évaluer la corrélation qui peut exister entre les
branches d'activités. Pour ce faire, on a adopté "le test de
Spearman ". Le coefficient de corrélation de Spearman permet de
préciser la présence d'une liaison entre deux variables
quantitatives et évaluer également son intensité. à
la différance des tests paramétriques, où on s'affranchit
aux conditions de normalité des distributions et
d'homogénéité des variances, Le teste de Spearman, qui est
un test non-paramétrique, permet de donner une mesure de la
corrélation entre les rangs d'observation.
Le test de Spearman effectués entre toutes branches
d'activités permet une analyse du degré de dépendance des
charges sinistres. La branche AUTO constitue plus de 70% du portefeuille de la
société d'assurance, ainsi les portefeuilles
sélectionnés devraient comporter les charges sinistre relatif
à cette ligne d'activité vu son pois important dans l'allocation
du capital de solvabilité. D'âpres le test de Spearman, on
remarque que les branches AUTO et GROUPE présente une forte
corrélation ( 0,432). Ceci peut être expliqué par la dépendance
des charges causées par ces branches. En effet un sinistre en assurance
automobile peut provoquer des dommages corporels pour la branche Groupe (qui
couvre les risques maladie).
Les autres branches présentent des corrélations
faibles vu l'indépendance des sinistres entre les branches .Dans le
cadre de cette étude on va essayer d'analyser l'impact de la
corrélation dans l'optimisation du portefeuille, pour ce faire on a
sélectionné trois portefeuilles. Le portefeuille 1 (AUTO-GROUPE),
le portefeuille P2 (AUTO-IRDS) et portefeuille P3
(AUTO-GROUPE-IRDS-TRANSPORT).
L'étude de ces trois portefeuilles nous permettrait
d'analyser l'impact de la corrélation dans le calcul du capital
ajusté au risque et l'évaluation de son rendement. Ainsi, on a
distingué les deux portefeuilles (AUTO-GROUPE) et (AUTO-IRDS) afin
d'analyser l'impact des corrélations entre les branches
d'activités dans l'évaluation du capital de solvabilité.
Le portefeuille P3 présente l'ensemble des activités formant le
portefeuille non vie de l'assurance AMI, ce portefeuille est retenu dans le
cadre de ce travail afin d'étudier la stratégie de
diversification adoptée sur la solvabilité de l'assurance.
SECTION 4: évaluations du capital ajusté
au risque par l'écart type:
Les résultats numériques de l'évaluation
et l'allocation du capital ajusté au risque ainsi que
l'évaluation du rendement sur le capital ajusté au risque sont
présentés ainsi:
Tableau 3.1 Evaluation du capital ajusté
au risque en selon l'approche de l'écart-type
|
|
|
RAC global
|
RAC i
|
|
RORAC global
|
RORAC i
|
Portefeuille P1
|
AUTO
|
1075292
|
1183443,61
|
1072082,881
|
3652,79
|
50,74%
|
52,62%
|
GROUPE
|
111804,4
|
111460,369
|
115,42%
|
Portefeuille P2
|
AUTO
|
1075292
|
1079698,78
|
1070162,658
|
5166,006
|
52,22%
|
53,76%
|
IRDS
|
9570,786
|
9525,21
|
85,78%
|
Portefeuille P3
|
AUTO
|
1075292
|
1188548,57
|
1066782,013
|
9481,349
|
55,45%
|
54,98%
|
GROUPE
|
111804,4
|
10919,566
|
118,98%
|
TRANSPORT
|
1362,773
|
1351,987
|
87,98%
|
IRDS
|
9570,786
|
9495,041
|
56,87%
|
4.1 Etude de la corrélation
Les portefeuilles (P1 et P2) comportent chacun deux branches
d'activités, le portefeuille P2 présente une amélioration
de la solvabilité ( ) plus importante que le portefeuille P2 ( =3652,79). Ceci peut être traduit par la
corrélation significative entre les deux branches du portefeuille P1
( 0,432). Ceci peut être justifié par l'axiome
d'additivité de l'écart type. Ainsi, plus la corrélation
entre les branches est élevée, plus diminue. Les portefeuilles qui présentent une forte
corrélation entre ses branches d'activités exigent un capital de
couverture plus important. Ainsi, on peut déduire que la
corrélation ne permet pas une amélioration de
solvabilité.
4.2 Analyse du RAC Global
L'étude de l'écart type dans le cadre de cette
section permet d'analyser cette mesure du risque et estimer l'impact de la
diversification sur l'amélioration de la solvabilité.
D'après le tableau ci-dessus on peut déduire que le capital de
solvabilité (RAC global) varie avec la variation du risque
acceptée pour l'entreprise.
On peut constater que le capital de couverture
nécessaire pour couvrir le portefeuille P3 est supérieur
à celui exigé pour les deux autres portefeuilles. Ceci peut
être expliqué par la relation évidente entre le RAC global
et le risque du portefeuille, en effet le portefeuille P3 comporte quatre
branches d'activités et sollicite un capital de solvabilité
supérieur à P1 d'un montant de 5104,96 puisqu'il comporte deux
branches supplémentaires et d'un montant de 112566,83 par rapport au
portefeuille P2.
D'autre part on remarque pour tous les portefeuilles on a RAC
global < ceci est traduit par > 0. Il faut donc plus de capital pour couvrir les risques pris
séparément que pour couvrir le risque global .De ce fait on a une
amélioration du risques entre eux.
D'autre part, on remarque que RAC alloué par branche
varie selon le risque que comporte le portefeuille et l'existence de
corrélation entre les branches d'activités. En effet le RAC
alloué à la branche AUTO dans portefeuille 1 est supérieur
à celui alloué au portefeuille P2 d'un montant de 1920,223 et
supérieur à celui alloué pour le portefeuille P3d'un
montant de 5300,863. Ceci est expliqué par la forte corrélation
qui existe entre les branches du P1, en effet, un sinistre affectant la branche
AUTO peut entraver des conséquences sur la branche Groupe (maladie) ce
qui augmentera les charges pour les deux lignes d'activités. Par
conséquence, pour la société d'assurance AMI la
diversification parait être la meilleure solution pour diminuer le
montant de ses charges par branches.
4.3 Evaluation du rendement
En examinant le rendement du capital ajusté au risque
pour tous les portefeuilles, on remarque que le portefeuille P3 présente
le rendement ajusté le plus important pour toutes les branches
d'activités. Ainsi le portefeuille P3 est le portefeuille optimal. En
effet il protège la solvabilité de la société
d'assurance (par la couverture des risques) et garantit un meilleur
rendement global (55,45%).
4.4 Les limites d'évaluation du capital de
solvabilité par l'écart type
Les résultats obtenus ne sont pertinents que si les
distributions des charges sont gaussiennes et suivent la loi normale, la loi
normale sous estime les grandes déviations ainsi on va procéder
un test de bera Jarquebera pour examiner la présence de valeurs
extrêmes.
Fig3.4 Histogrammes et Statistiques des branches
d'activité.
Auto
|
Groupe
|
IRDS
|
Transport
|
Les shamas précédents permettent l'analyse de
deux coefficients (skewness et kutosis) indiquent la nature de la distribution.
Pour que la distribution soit normale, le coefficient de skewness doit
être proche de 0. Les graphiques montrent que pour toutes les
distributions, le coefficient est loin d'être 0, ainsi on peut
déduire qu'aucune distribution n'est symétrique.
Le coefficient de kurtosis montre le degré
d'aplatissement de la distribution. Pour que la distribution soit normale, ce
coefficient doit être proche de 3. Les résultats trouvés
indiquent que les valeurs sont supérieures à 3. Pour toutes les
distributions des charges des branches d'activités, nous affirmons que
les distributions sont loin de la normalité.
Le test de jarque-bera consiste à comparer la
statistique de jarque-bera à la statistique de khi deux à deux
degré de liberté (car il s'agit d'un test synthétisant les
tests de skewness et kurtosis). Le test de jarque-bera confirme la non
normalité des distributions, et on peut constater la présence de
valeurs élevés qui confirme la non normalité des
distributions. En effet pour toutes les branches d'activités de
l'assurance AMI, on remarque la présence d'événement
extrême. L'étude des distributions des charges sinistres illustre
l'existence de payements extrêmes qui peuvent s'avérer fortement
pénalisants pour la solvabilité.
Il résulte de ce test que les distributions des charges
ne sont pas gaussiennes, ainsi l'écart type ne peut refléter le
poids nécessaire de la perte que pourra subir une société
d'assurance, d'autre part n'est plus valable pour évaluer les queues de
distributions et contrôler de sinistre extrêmes qui peuvent
engendrer un réel danger de solvabilité. Pour remédier
à ces insuffisances, le projet solvabilité 2- dont l'objectif
primaire est de garantir la solvabilité des sociétés
d'assurances- a introduit de nouvelles mesures de risques qui répondent
à ces exigences.
Section 5: Modèle interne du projet
solvabilité 2
Le modèle interne du projet solvabilité 2 est
fondé sur des mesures de risque plus adéquates comme la VaR et la
Tail VaR. La VaR empirique ne suppose aucune loi de distribution des charges
sinistres et se présente comme une méthode simple
d'évaluation de risques éventuels. Cependant le calcul du VaR
paramétrique doit être élaboré de manière
à prendre en considération les queues de distributions et
notamment des pertes extrêmes auxquels une société
d'assurance possédant un portefeuille diversifié est
exposée, cette méthode requête une modélisation
approprié au charge de sinistres pour les différentes branches
d'activités
La deuxième mesure de risque introduite par le projet
solvabilité 2 est la Tail VaR .la Tail VaR est une mesure
cohérente de risque puisqu'elle vérifie l'hypothèse de
sous additivité et repend à des exigences bien
déterminés.
5.1 value at Risk
Le concept de la VaR a donné lieu à plusieurs
méthodologies d'application vue son importance pour l'estimation de la
juste valeur des pertes probables en effet, le résultat dépends
de la méthode employé puisque si on applique chaque
méthode pour mesurer les risques, les résultats seraient
dissemblable. On peut distinguer deux types de modélisation principale
du VaR; une modélisation paramétrique et une modélisation
empirique.
5.1.1 La VaR Empirique
La VaR empirique ne suppose aucune forme de loi de
distribution pour la distribution des charges de sinistres. Pour calculer la
VaR empirique, on détermine N variations de pertes
potentielles pour chaque branche d'activités et chaque portefeuille
à partir de l'historique, nous construisons ainsi une distribution
empirique de laquelle nous pouvons extraire le quantile à
á%.
Tableau 3.2 Calcul du capital ajusté au
risque par la VaR analytique e à un seuil de confiance
95%
|
|
VaR(Xi)
|
RAC global
|
RAC i
|
|
RORAC global
|
RORAC i
|
Portefeuille P1
|
AUTO
|
1388377,32
|
1532935,32
|
1398472,9
|
-10569,7
|
46,65%
|
44,87%
|
GROUPE
|
133996
|
134925,64
|
43,98%
|
Portefeuille P2
|
AUTO
|
1388377,32
|
1391377,32
|
13762118,65
|
12765,9
|
42,34
|
43,87%
|
IRDS
|
15765
|
a
1562,68
|
28,82%
|
Portefeuille P3
|
AUTO
|
1388377,32
|
1555243,68
|
1402285,89
|
-15365,25
|
41,74%
|
43,65%
|
GROUPE
|
133996
|
135338,35
|
43,23%
|
TRANSPORT
|
1679,67
|
1696,49
|
80,98%
|
IRDS
|
15765
|
15922,93
|
27,93%
|
Tableau 3.3 Calcul du capital ajusté au
risque par la VaR analytique e à un seuil de confiance
97,5%
|
|
VaR(Xi)
|
RAC global
|
RAC i
|
|
RORAC global
|
RORAC i
|
Portefeuille P1
|
AUTO
|
1977765,76
|
1970638,35
|
1827876,24
|
22596,3
|
30,65%
|
32,91%
|
GROUPE
|
15468,89
|
14296,54
|
36,98%
|
Portefeuille P2
|
AUTO
|
1977765,76
|
1987750,27
|
1969282,071
|
18547,76
|
31,62%
|
30,81%
|
IRDS
|
18547,76
|
18468,198
|
26,92%
|
Portefeuille P3
|
AUTO
|
1977765,76
|
1898318,57
|
1867085,64
|
112526,3
|
33,54%
|
32,96%
|
GROUPE
|
15468,89
|
14603,21
|
34,23%
|
TRANSPORT
|
1845,22
|
1741,95
|
65,53%
|
IRDS
|
15765
|
14882,75
|
34,48%
|
Tableau 3.4 Calcul du capital ajusté au
risque par la VaR analytique e à un seuil de confiance
99%
|
|
VaR(Xi)
|
RAC global
|
RAC i
|
|
RORAC global
|
RORAC i
|
Portefeuille P1
|
AUTO
|
2567874,34
|
2583350,78
|
2551247,93
|
1258,32
|
18, 03%
|
17,85%
|
GROUPE
|
16734,76
|
16626,406
|
29,23%
|
Portefeuille P2
|
AUTO
|
2567874,34
|
2713256,79
|
2540574,241
|
29152,48
|
23,76%
|
22,92%
|
IRDS
|
174534,93
|
172679,58
|
15,96%
|
Portefeuille P3
|
AUTO
|
2567874,34
|
2717214,22
|
2525806,132
|
45256,32
|
20,94%
|
19,98%
|
GROUPE
|
16734,76
|
16460,602
|
27,98%
|
TRANSPORT
|
3326,51
|
3272,013
|
35,98%
|
IRDS
|
174534,93
|
171675,604
|
19,95%
|
5.1.1.1 analyses des résultats
Le montant du capital ajusté au risque est
déterminé en fonction de trois éléments majeurs
à savoir:
Ø Le profil du risque, traduit par la distribution des
charges de sinistre par branche d'activité ;
Ø Le degré de tolérance ou d'aversion au
risque, élément sujet à l'analyse et à
l'approbation des agences de notation
Ø Le seuil de confiance correspondant, auto
défini, par chacune des sociétés d'assurance oeuvrant sur
le marché.
Dépendamment du degré d'aversion au risque des
sociétés d'assurance, le besoin du capital couvrant leur
solvabilité sera définie. En effet, plus l'assureur est averse au
risque, plus le seuil de confiance choisi serait élevé afin de
couvrir une perte maximale éventuelle de ses risques. En effet, les
résultats obtenus mettent en exergue le constat suivant : le
capital ajusté pour les différentes branches est plus
élevé pour un seuil de confiance de 99%.
Appliquée aux différents portefeuilles
d'activités, la VaR permettrait de fournir une analyse précise et
appropriée de chacun d'entre eux et ainsi de déceler, voire
d'isoler, les activités les plus exigeantes en fonds propres couvrant le
risque de souscription.
Le but de notre présente étude réside
dans la définition des moyens susceptibles de canaliser le capital vers
les branches d'activités les plus rentables. En effet, plus la perte
éventuelle est importante pour un niveau de risque donné, moins
serait rentable l'activité en question. L'approche
Value at Risk permettrait ainsi, à l'inverse de celle de
l'écart-type, une meilleure prise en compte des évènements
rares, pouvant avoir occurrence et altérant la rentabilité des
assureurs et qui nécessitent une immobilisation de davantage de capitaux
et provoquant de ce fait une diminution du RORAC global et par
conséquence du RORAC pour les différentes branches
d'activités.
Une corrélation plus importante entre les
différentes branches d'activité aurait pour conséquence de
solliciter plus de capital de solvabilité. En effet le RAC exigé
pour la branche auto (portefeuille 1) est plus élève que le RAC
nécessaire pour couvrir la branche auto (portefeuille 2) pour des seuils
de confiance différents. La corrélation entre différentes
branches augmenterait ainsi le RAC alloué à la branche auto,
nécessitant au départ un niveau moindre de capital.
L'amélioration de la solvabilité pourrait
être mise en exergue par l'indicateur de solvabilité . Ce dernier indicateur ( ) est positif pour un niveau de confiance (97,5% et 99%) pour tous les
portefeuilles. Ceci indique qu'il serait plus économique de couvrir les
risques agrégés (rassemblés) que de les couvrir
séparément. En effet, le portefeuille P3, considéré
par ailleurs comme étant le plus diversifié par rapport aux deux
autres puisqu'il englobe quatre branches d'activité, présente le
niveau d' le plus élevé ce qui corrobore l'effet
d'amélioration significative produit par la diversification des
activités.
D'autre part, on pourrait mettre en évidence, pour un
seuil de confiance donné, la baisse plausible du capital ajusté
au risque par branche d'activité parallèlement à
l'accroissement de l'indicateur de solvabilité. Par conséquent, une augmentation du RORAC
par branche d'activité serait ainsi palpable.
Toutefois, la diversification ne réduit pas
nécessairement le risque au sens de la VaR. En effet pour un seuil de
confiance de 95%, l'indicateur de solvabilité =-10569,7 pour le portefeuille P1 et = -15365,25
pour le portefeuille P3. Ainsi, la diversification ne garantirait pas
forcément la solvabilité des sociétés d'assurance
et ne réduirait pas les risques de faillite.
En conclusion: L'amélioration
de la solvabilité dépendrait du seuil de confiance choisi. Pour
un seuil de confiance de (97,5% et 99%), l'allocation du capital par branche
d'activité semble avantageuse. L'amélioration de la
solvabilité aurait ainsi pour conséquence l'augmentation du
rendement. En effet, le portefeuille optimal (qui présente le RORAC
global le plus important) serait celui ayant l'indicateur de
solvabilité le plus élevé. De ce fait, on pourrait
confirmer que la diversification n'est optimale que si le portefeuille qui
comporte plus de branches d'activité présente un indicateur de
solvabilité plus important tel est le cas pour le portefeuille P3 pour
un seuil de confiance de 97,5%.
5.1.1.2 Limite de la VaR empirique
Pour évaluer le montant du capital de la
solvabilité, Les assureurs peuvent recourir à des méthodes
commodes de provisionnement comme la VaR empirique qui ne suppose aucune forme
de distribution. Néanmoins, L'application de cette dernière peut
donner une présentation imparfaite des risques éventuels vu
qu'elle sous estime la présence d'événements
extrêmes. La distribution des charges de sinistres sous la VaR empirique
présente des inconvenants qui sont traduits par le risque que porte le
modèle et l'hypothèse d'homogénéité. Pour
mieux étudier la distribution des charges de sinistre nous allons
procéder par l'analyse des graphiques QQ-plot
Un graphique QQ-plot est un outil adéquat pour
étudier la distribution d'une variable et analyser l'aspect
asymétrique de la distribution des charges des sinistres. Le QQ-plot se
présente comme un graphique qui compare les quantiles de la
distribution empirique aux quantiles de la distribution théorique
examinée. Le QQ-plot sera linéaire si la distribution des charges
étudiées provienne de la distribution théorique
étudiée.
Pour étudier les distributions des charges
extrêmes et leurs impacts sur la solvabilité de l'assurance AMI,
le QQ-plot sera basé sur la distribution exponentielle.
Le graphique QQ-plot permet d'obtenir la forme de la queue de la
distribution.
Trois cas de figure sont possibles :
- Les suivent une distribution à queue
légère « short-tailed distribution » : le
graphique QQ-plot présente une forme convexe. Le nombre de valeurs
extrêmes est faible.
- Les données suivent la loi exponentielle : la
distribution présente une queue très légère, les
points du graphique présentent une forme linéaire.
- Les données suivent une distribution à queue
épaisse « fat-tailed distribution »: le graphique
QQ-plot est concave, cela revient à la présence d'un grand nombre
de valeurs extrêmes au niveau de la queue de la distribution.
Fig3.5QQplot des charges sinistres de la branche
AUTO avec la loi exponentielle
Fig3.6QQplot des charges sinistres de la branche
GROUPE avec la loi exponentielle
Fig3.7QQplot des charges sinistres de la branche
TRANSPORT avec la loi exponentielle
Fig3.8QQplot des charges sinistres de la branche
IRDS avec la loi exponentielle
Les graphiques QQ-plot nous a permit d'affirmer que les
branches d'activités possèdent des queues épaisses
puisque la distribution est concave par rapport à la droite
linéaire dans le QQ-plot. Ces résultats corroborent le fait que
la distribution des charges sinistres est une distribution loi Pareto. La
distribution des charges extrêmes présente des queues
épaisses, l'estimation d'un quantile extrême comme la VaR
empirique sera erroné .En effet, la présence de sinistres graves
dans une branche d'activité peut perturber l'hypothèse
d'homogénéité et l'équilibre des indicateurs de
risque et donc l'ajustement adéquat des profils des risques. Pour cela
une analyse des queues de distributions semble être fortement
recommandée pour une appréciation pertinente des risques.
L'ensemble des charges sinistres pour la société AMI sont
caractérisées par une présence des charges extrêmes
qui pourrait affecter sa solvabilité, l'analyse de ces montants semble
être d'une importance majeure afin d'éviter l'incapacité
cette dernière à honorer ces engagements.
5.1.2 Var paramétrique
La VaR paramétrique requête une
modélisation adéquate de la distribution des charges de sinistre
des différentes branches d'activités et les portefeuilles
étudiés. De ce fait, nous nous intéressons dans le cadre
de ce travail aux problèmes d'allocation du capital de
solvabilité en présence de queues épaisses et
asymétriques. En effet le projet solvabilité 2 est fondé
sur la prédiction d'événements rares (sinistres graves)
qui peuvent défavoriser la situation financière des
sociétés d'assurance.
5.1.2.1 Analyse de la VaR sous la GPD
La VaR traduit la perte maximale que pourrait subir une
institution financière. Pour estimer la VaR, les praticiens financiers
adoptaient souvent l'hypothèse de normalité. Néanmoins, si
la distribution présente des queues épaisses (des charges
extrêmes) - tel est le cas dans notre étude- l'estimation de la
VaR sera baisée. D'où le recours à la modélisation
des charges sinistres sous la GPD (General Pareto Distribution) qui permet de
modéliser les excès au delà d'un seuil donné.
Dans cette méthode, les excès sont
présentés par la variable y tel que y = x- et la fonction de répartition de ces excès au delà
de est définit par :
(3.1)
Ainsi, pour toute branche d'activité et pour tout
portefeuille triés, Il existe , , tel que Fx converge vers la
distribution de Pareto Généralisée
(3.2)
· : les estimateurs des paramètres de la loi GPD31(*).
Avec paramètre d'échelle mesure la dispersion de la loi des
extrêmes
Paramètre lié au caractère leptokustique de la
fonction de distribution, elle informe sur le poids des queues dans la
distribution. Plus cette valeur est élevé plus la distribution
possède des queues épaisses.
)
· Nu : Nombre des charges sinistres
extrêmes au delà du seuil u.
· N: le nombre total de l'échantillon.
· : Le seuil qui s'interprète comme la limite entre "les sinistres
standards" et "les grands sinistres". le seuil dépend de l'aptitude de
la société d'assurance à prendre le risque et à
considérer les charges extrêmes. En effet, plus on augmente le
seuil de confiance plus le nombre de charges sinistres extrêmes diminue.
Pour x > , l'inversion de cette fonction nous procure une estimation de la
fonction quantile . La VaR paramétrique sous la GPD serait définit ainsi :
(3.4)
L'estimation des paramètres sont effectués
à l'aide d'un logiciel MATLAB 7.6
Tableau 3.5:Estimation des paramètres de
la loi GPD
|
AUTO
|
Groupe
|
IRDS
|
TRANSPORT
|
î
|
0,4151
|
0,4839
|
0,3765
|
0,3412
|
Â
|
2,5643e+005
|
1,3453e+005
|
2,0345 e005
|
2,4531 e005
|
|
Portefeuille P1
|
Portefeuille P2
|
Portefeuille P3
|
î
|
0,3456
|
0,3124
|
0,3106
|
Â
|
2,9452e+005
|
3,1245e+005
|
3,3421e+005
|
Le paramètre î est positive ce qui indique que
les queues de distribution sont épaisses, ainsi, la probabilité
d'occurrence de gains et de perte extrêmes est supérieure
à ce que prévoit la loi normale.
Le calcul du VaR paramétrique est estimé
à l'aide d'un logiciel MATLAB, On a appliqué la VaR sous GPD dans
étude et les résultats des estimations sont
présentés dans les tableaux suivants :
Tableau 3.6 Calcul du capital ajusté au
risque par la VaR paramétrique à un seuil de
confiance 95%
|
|
VaR(Xi)
|
RAC global
|
RAC i
|
|
RORAC global
|
RORAC i
|
Portefeuille P1
|
AUTO
|
1457895,38
|
1612872,1
|
1464746,42
|
-7543,87
|
34,84%
|
37,58%
|
GROUPE
|
147432,85
|
148125,67
|
39,94%
|
Portefeuille P2
|
AUTO
|
1457895,38
|
1452227,66
|
1435589,20
|
22564,7
|
35.22%
|
38,74%
|
IRDS
|
16896,98
|
16638,45
|
29,46%
|
Portefeuille P3
|
AUTO
|
1457895,38
|
1607116,25
|
1442727,69
|
16895,94
|
34,12%
|
36,56%
|
GROUPE
|
147432,85
|
145898,98
|
38,93%
|
TRANSPORT
|
1786,98
|
1768,38
|
63,98%
|
IRDS
|
16896,98
|
16721,18
|
34,65%
|
Tableau 3.7 Calcul du capital ajusté au
risque par la VaR paramétrique à un seuil de
confiance 97,5%
|
|
VaR(Xi)
|
RAC global
|
RAC i
|
|
RORAC global
|
RORAC i
|
Portefeuille P1
|
AUTO
|
2035678,45
|
2084834,27
|
2067779,55
|
- 32365,8
|
27,56%
|
32,91%
|
GROUPE
|
16789,95
|
17054,71
|
36,78%
|
Portefeuille P2
|
AUTO
|
2035678,45
|
2009256,89
|
20332568,
|
45764,5
|
26,95%
|
33,81%
|
IRDS
|
19342,98
|
17068,65
|
36,92%
|
Portefeuille P3
|
AUTO
|
2035678,45
|
2032181,12
|
2033178,67
|
41432,3
|
27,32%
|
32,96%
|
GROUPE
|
16789,95
|
14632,52
|
34,23%
|
TRANSPORT
|
1802,22
|
1745,23
|
65,53%
|
IRDS
|
19342,98
|
19322,34
|
34,48%
|
Tableau 3.8 Calcul du capital ajusté au
risque par la VaR paramétrique à un seuil de
confiance 99%
|
|
VaR(Xi)
|
RAC global
|
RAC i
|
|
RORAC global
|
RORAC i
|
Portefeuille P1
|
AUTO
|
2587641,21
|
2703617,99
|
2685751,83
|
-98763,32
|
17,98%
|
16,96%
|
GROUPE
|
17213,56
|
17866,21
|
32,73%
|
Portefeuille P2
|
AUTO
|
2587641,21
|
2522644,01
|
2501149,73
|
87234,76
|
17,56%
|
19,03%
|
IRDS
|
22237,56
|
21494,27
|
16,98%
|
Portefeuille P3
|
AUTO
|
2587641,21
|
2661749,99
|
2406681,03
|
93786,38
|
18,87%
|
19,45%
|
GROUPE
|
17213,56
|
16009,77
|
34,75%
|
TRANSPORT
|
34657,66
|
32233,96
|
15,94%
|
IRDS
|
222376,56
|
206825,21
|
22,95%
|
5.1.2.2Interprétations des
résultats
La présente étude concernant l'allocation du
capital par la VaR param, montre qu'une corrélation plus
importante entre les différentes branches d'activité aurait un
effet négatif sur la solvabilité globale de la firme. La
dégradation de la solvabilité du portefeuille 1, allant de pair
avec la variation du seuil de confiance, semble ainsi confirmer un tel
constat.
En effet, pour des seuils de confiances élevés,
le capital exigé pour couvrir le risque global est supérieur
à celui nécessaire à la couverture des risques pris
séparément. Ainsi, la dégradation de la
solvabilité d'un portefeuille est plus importante pour un seuil
fixé à 99% ( = -98763,22) que pour celui fixé à un seuil de
97,5% ( = - 32365,87)
En outre, on constate que pour les portefeuilles P1 et P2,
plus le seuil de confiance augmente, plus la solvabilité globale
s'améliore. En effet, pour un seuil de confiance 95% (P2) = 22564,7et (P3) =16895,94 contre (P2) = 87234,76 et (P3)= 93786,38 pour un seuil de confiance de 99%.
D'autre part, le RORAC par branche d'activité
dépend du l'indicateur de solvabilité. (Pour un seuil de 95% le Portefeuille P2 dont
= 22564,7 le RORAC calculé par branche
d'activité est le plus important de même pour le portefeuille P3
pour un seuil de confiance de 97,5% et 99%).
En conclusion : L'étude de
la corrélation traduit bien la similitude entre les résultats
obtenus par de la VaR par et la VaR empir, ainsi on peut
déduire que selon l'approche de la VaR, la corrélation entres les
branches d'activités peut dégrader ou améliorer la
solvabilité des portefeuilles, en effet, l'indicateur de
solvabilité dépend du seuil de confiance préconisé
et de la corrélation entre les branches d'activités.
La distribution de Pareto généralisée
(GPD) permet de modéliser les excès au delà d'un seuil
donné.la théorie de GPD apparait dans le contexte d'étude
des valeurs extrêmes qui peuvent avoir des conséquences lourdes
sur l'état financière de l'entreprise.
L'estimation de la VaR sous GPD dépend du seuil de
confiance á, en effet la valeur du RAC global exigé est plus
important si le niveau de confiance est élevé. Ceci traduit bien
l'aversion du risque par les assureurs et la nécessité d'une
évaluation adéquate pour les niveaux de risques exhortés
par la commission européenne dans le cadre du projet solvabilité
2
D'autre part, on remarque que plus le seuil de confiance
augmente, plus les valeurs des VaR GPD présentent des valeurs
qui se rapprochent des valeurs empiriques, et donc plus les VaR
param sont précis. Ainsi, on peut déduire que la
distribution des charges sinistres par loi de Pareto est un outil efficace
puisque cette dernière reproduit efficacement la forme de la
distribution empirique et permet de prendre en considération les valeurs
extrêmes.
Néanmoins, la branche IRDS ne vérifie pas cela,
et on remarque une dissemblance entre les résultats obtenus pour la VaR
empir et la VaR param, ceci peut être
expliqué par le choix du seuil u. En effet, la GPD
dépend de l'estimation du seuil à partir duquel une observation
sera considérée comme valeur extrême. Le seuil doit
être calculé pertinemment pour une meilleure estimation des queues
de distribution, en effet un seuil bas réduit la variance car les nombre
de donnés qui déterminent l'estimation sera plus important
.D'autre part un seuil élevé peut biaisé l'estimation du
modèle.
5.2 Tail VaR
Pour un niveau de confiance donné á, le Tail VaR
est définie ainsi :
(3.5)
5.2.1 Tail VaR sous GPD
Dans le cadre de ce travail, les distributions des charges
suivent la loi Pareto, ainsi les excès X-VaRá (pour
toutes les observations X> VaRá), suivent une
GPDâ, î .La VaR évaluée dans ce cas est la
VaR extrême estimée sous la GPD.
La Tail VaR peut être écrite en fonction de la
VaRá et les estimateurs des paramètres GPD:
(3.6)
Pour que cette mesure soit définit, elle doit rependre
à la condition d'existence d'une moyenne finie des pertes au-delà
du seuil u .dans le cadre d'une GPD, cette condition est
vérifié si l'indice de queue î est inferieur à
1.
L'évaluation du capital ajusté au risque par la
Tail VaR pour les branches d'activités constituant les portefeuilles
distingués pour différents seuils de confiance sont
calculé à l'aide du logiciel MATLAB 7.6
Tableau 3.9 Calcul du capital ajusté au
risque par la Tail VaR à un seuil de confiance 95%
|
|
VaR(Xi)
|
RAC global
|
RAC i
|
RORAC global
|
RORAC i
|
Portefeuille P1
|
AUTO
|
2267834,54
|
237946,07
|
223478,09
|
22,43%
|
20,72%
|
GROUPE
|
16754,34
|
14467,98
|
10,45%
|
Portefeuille P2
|
AUTO
|
2267834,54
|
2322002,3
|
2132543,37
|
21,56%
|
20,32%
|
IRDS
|
204531,82
|
189458,93
|
16,51%
|
Portefeuille P3
|
AUTO
|
2267834,54
|
2324377,53
|
2100146,71
|
22,81%
|
21,51%
|
GROUPE
|
16754,34
|
13256,43
|
11,14%
|
TRANSPORT
|
324567,98
|
305431,12
|
17,15%
|
IRDS
|
204531,82
|
180431,27
|
18,19%
|
Tableau 3.10 Calcul du capital ajusté au
risque par la Tail VaR à un seuil de confiance 97,5%
|
|
VaR(Xi)
|
RAC global
|
RAC i
|
RORAC global
|
RORAC i
|
Portefeuille P1
|
AUTO
|
271324,646
|
2637141,16
|
2618347,51
|
16,12%
|
17,12%
|
GROUPE
|
20351,13
|
18193,65
|
9,01%
|
Portefeuille P2
|
AUTO
|
2767834,54
|
2820577,06
|
2599123,79
|
16,98%
|
17,98%
|
IRDS
|
241732,71
|
221453,27
|
12,17%
|
Portefeuille P3
|
AUTO
|
271324,646
|
2936006,14
|
2521754,91
|
17,56%
|
18,17%
|
GROUPE
|
20351,13
|
18423,89
|
10,18%
|
TRANSPORT
|
351359,4
|
343654,43
|
15,87%
|
IRDS
|
241732,71
|
228172,91
|
15,34%
|
Tableau 3.11 Calcul du capital ajusté au
risque par la Tail VaR à un seuil de confiance 97,5%
|
|
VaR(Xi)
|
RAC global
|
RAC i
|
RORAC global
|
RORAC i
|
Portefeuille P1
|
AUTO
|
3012732,43
|
3156414,036
|
2913246,916
|
10,18%
|
11,73%
|
GROUPE
|
261346,98
|
243167,12
|
5,81%
|
Portefeuille P2
|
AUTO
|
3012732,43
|
2908599,57
|
2881365,45
|
10,92%
|
12,13%
|
IRDS
|
28548,13
|
27234,12
|
8,71%
|
Portefeuille P3
|
AUTO
|
3012732,43
|
3753589,3
|
2863412,39
|
11,29%
|
12,98%
|
GROUPE
|
261346,98
|
238734,81
|
6,81%
|
TRANSPORT
|
391342,12
|
381298,91
|
10,18%
|
IRDS
|
28548,13
|
270143,19
|
9,11%
|
5.2.2 Analyse des résultats
L'étude de la Tail VaR pour l'ensemble des
portefeuilles montre que le capital alloué par branche d'activité
pour le portefeuille P3 (qui est le portefeuille le plus diversifié)
présente des montants minimaux, ce qui permet de conclure que la
diversification aboutit nécessairement à une amélioration
de la solvabilité. Néanmoins, pour des seuils de confiance
différents, la corrélation n'explique pas l'amélioration
de la solvabilité et la maximisation des rendements.
La Tail VaR augmente pour un niveau de confiance
élevé donc le capital nécessaire pour couvrir les branches
d'activité exigé est de plus en plus important ce qui permet de
réduire les rendements globaux et les rendements par branches
d'activité.
La Tail VaR est sous additive, la RAC i < Tail VaR (Xi)
pour tous les seuils de confiance á. Ainsi, le capital de couverture
exigé pour les branches d'activité est inferieur au montant de
perte prévu traduit par la Tail VaR.
Sous la GPD, la Tail VaR, la diversification permet d'avoir
le meilleur rendement (RORAC) en immobilisant le moindre capital de couverture
tout en garantissant la solvabilité des sociétés
d'assurances et en prenant en compte les valeurs extrêmes. Cependant la
Tail VaR sous la GPD présente une limite dans la queue de distribution
vu que le seuil choisit est choisit d'une manière subjectif ce qui peut
engendrer des problèmes dans l'évaluation du capital de
solvabilité.
La Tail VaR -qui est une mesure plus exigeante en terme de
solvabilité- permet de vérifier l'hypothèse de sous
additivité. Cette mesure de risque introduite par le projet
solvabilité 2 met en évidence l'importance du comportement
individuel d'une seule branche dans le risque global.
L'étude de la diversification par la Tail VaR permet
une allocation pertinente de capital ajusté aux risques, vu que cette
mesure de risque garantit la solvabilité tout en prenant en compte les
conséquences des éventuels corrélations entres les
branches d'activités. La Tail VaR permet une confirmation du rôle
de la diversification dans l'amélioration de solvabilité. Ainsi,
dans le cadre du projet solvabilité 2 les avantages concurrentiels
seront pleinement évidents et se traduiront par de moindres exigences de
fonds propres pour les unités les plus diversifiés.
Conclusion
le capital ajusté au risque est définit comme le
montant des fonds propres permettant de compenser l'écart entre un
revenu exceptionnellement bas qui pourra anéantir le bon fonctionnement
de l'entreprise d'assurance et un revenu moyen prévisionnel de
l'ensemble des activités formant son portefeuille.
L'étude de l'allocation ajustée au risque a fait
objet de plusieurs études antérieures. En effet, le
contrôle de la solvabilité a été assujettit à
une question principale, doit-on être soumis à un contrôle
optimal ou un contrôle maximal de solvabilité?
Dans le cadre de ce chapitre nous avons présenté
de prime abord le portefeuille de la société d'assurance AMI et
les corrélations qui peuvent exister entre ses différentes
branches d'activités. Pour ce faire, on a procédé à
un test de Spearman. Le choix des portefeuilles retenus explique l'impact des
corrélations éventuelles et la stratégie de
diversification dans l'évaluation du capital ajusté au
risque.
Pour évaluer le capital de solvabilité, on a
commencé par une estimation par l'écart type qui explique la
dispersion d'une série de valeur autour de leur moyenne. Selon cette
approche, on a constaté que la diversification est optimale, la
société d'assurance peut garantir sa solvabilité globale
et la solvabilité par branche tout en assurant les meilleurs rendements
en choisissant le portefeuille le plus diversifié. Néanmoins pour
que ces résultats soit définis, les distributions des charges
doivent suivre la loi normale. Ainsi, nous avons procéder à un
test jarque-bera, ce test vérifie la nature non gaussienne des charges
sinistres pour toutes les branches d'activités. Ainsi,
l'évaluation du capital ajusté au risque par l'écart type
peut être erronée. L'étude du test jarque permet de
confirmer la présence de sinistres extrêmes pour toutes les
branches d'activités pesant un réel danger pour la
solvabilité de la société d'assurance AMI.
Le projet Solvabilité 2 a pour objectif de
réinstaurer de nouvelles mesures de risques afin d'apprécier au
mieux le montant de pertes probables, déterminer les activités
les plus rentables, et ne pas accabler l'assurance par des exigences mal
construite qui ne traduit pas le risque propre à chaque entreprise.
Dans le cadre de ce travail, nous avons adopté en
premier lieu l'approche de la VaR commençant par la VaR empirique qui ne
suppose aucune loi de distribution. L'emploi de la VaR empirique tire sa
légitimité pour une grande partie de la difficulté
inhérente à la mise en pratique de certaines
procédés de calcul compliquées de la VaR comme par exemple
la VaR Monte Carlo. Ces insuffisances d'ordre techniques amènent en
effet le choix de méthodes plus simples comme la VaR non
paramétriques (empirique) qui est fondée sur une hypothèse
assez forte, celle de distributions i.i.d (Indépendantes et
identiquement distribuées). Avec un tel procédé de calcul,
on suppose donc que la distribution des charges de sinistres est stable et peut
alors être simulée par les pertes passées. Par
conséquent, la VaR est estimée par sa contrepartie empirique.
L'allocation du capital de solvabilité par la VaR
empirique suppose le problème de l'évaluation des pertes
extrêmes qui ont été étudiés par les
graphiques QQplot. L'analyse de ces derniers ont permis de constater une
distribution concave des charges de sinistres pour toutes les branches
d'activités. Ce qui réaffirme la présence de queue
épaisses et les conséquences des charges extrêmes qui dans
le cas de société AMI peuvent engendrer des pertes
inattendues.
Dans un second volet, on a procédé à une
modélisation des charges sinistres par la VaR paramétrique qui
nécessite la connaissance des événements extrêmes
pour une meilleure quantification des risques. Pour ce faire, on a
démontré qu'une modélisation à travers la GPD
(General Pareto distribution) serait bien adaptée afin de décrire
l'impact les valeurs extrêmes sur l'évaluation du capital de
solvabilité.
D'âpres les calculs effectués, nous avons
remarqués que malgré que la VaR n'est pas une mesure
cohérente de risque du fait qu'elle ne vérifie pas toujours
l'axiome de sous additivité, la non sous additivité
s'interprète en terme d'amélioration ou de dégradation de
solvabilité, à travers l'indicateur y de solvabilité dont
l'allocation de capital doit tenir compte lors l'agrégation des risques.
Néanmoins la VaR ne s'intéresse pas aux valeurs extrêmes au
delà du seuil de confiance et n'est pas cohérente du faite
qu'elle ne vérifie pas l'axiome de sous additivité qui traduit
une amélioration de la solvabilité en immobilisant le moindre
capital de couverture.
Ainsi, on a opté, en second lieu, à la
deuxième mesure de risque adopté par le projet solvabilité
2 qui est la tail VaR. Selon cette mesure, pour les différents seuils de
confiance distingués, la diversification est optimale pour maximiser le
rendement au risque. Toutefois, l'approche de la Tail VaR sous la GPD
impose l'inconvenant de la difficulté de l'estimation du seuil ce qui
peut être source d'une erreur de modélisation.
Table de Matières
INTRODUCTION GENERALE
.............................................................................
|
1
|
|
|
Chapitre 1: le besoin des sociétés
d'assurance en gestion des
risques....................................
|
5
|
Introduction..................................................................................................................
|
6
|
Section 1: Importance de l'assurance dans
l'économie moderne ................................
|
7
|
1.1
Notions.....................................................................................................................
|
7
|
1.2 Développement de
l'assurance................................................................................
|
9
|
1.3 Rôle
social.................................................................................................................
|
10
|
1.3.1 Couverture des risques
.........................................................................................
|
11
|
1.3.2 Constitution
d'épargne..........................................................................................
|
11
|
1.4 Rôle
économique......................................................................................................
|
12
|
1.4.1 Moteur à l'investissement
.....................................................................................
|
12
|
1.4.2 Rôle d'intermédiaire
financier...............................................................................
|
13
|
Section 2 : les facteurs affectant le rendement des
fonds propres ..............................
|
14
|
2.1 Aspect cycliques des résultats
................................................................................
|
14
|
2.2 Contrainte aux niveaux des
placements.................................................................
|
15
|
2.3 Instabilité
financière...............................................................................................
|
16
|
Section 3 : Risk management dans les
sociétés d'assurances
......................................
|
18
|
3.1 La révolution de la gestion des risques
....................................................................
|
18
|
3.2 Les déterminants du risk
management...................................................................
|
19
|
3.3 Le rôle du risk
manager...........................................................................................
|
20
|
3.3.1 Identification des
risques.......................................................................................
|
20
|
3.3.1.1 Les risques de nature
technique..........................................................................
|
21
|
3.3.1.2 Risques d'investissement
....................................................................................
|
21
|
3.3.2 Evaluation des
risques............................................................................................
|
22
|
3.3.2.1 Système fiable
d'information..............................................................................
|
22
|
3.3.2.2 Une approche exhaustive de mesure de
risk.....................................................
|
22
|
3.3.3 Traitement des risques
................................................................................
|
24
|
Section 4- Les conséquences des systèmes
de gestion des risques .................
|
24
|
4.1 Garantir la solvabilité des
sociétés..............................................................
|
25
|
4.2 Investissement optimal sur le marché
financier.......................................
|
26
|
4.3 Rôle de relais de la politique
économique...................................................
|
27
|
Conclusion..........................................................................................................
|
28
|
|
|
Chapitre 2 : Allocation du capital de
solvabilité dans le cadre du projet solvabilité2
|
29
|
Introduction..........................................................................................................
|
30
|
Section 1: Solvabilité 2 : Vers une meilleure
appréciation des risques ..........
|
31
|
1.1 Solvabilité 1: La réglementation
Européenne actuelle ...............................
|
31
|
1.1.1 Présentation du projet
solvabilité2.............................................................
|
31
|
1.1.2 Calcul de la marge de
solvabilité................................................................
|
32
|
1.1.3 Limites de projet solvabilité
1......................................................................
|
33
|
1.2 Régulations des risques dans le cadre de
projet solvabilité 2 ................
|
33
|
1.2.1 Analyse du projet
solvabilité2..................................................................
|
34
|
1.2.2 Les piliers du projet
solvabilité2.............................................................
|
35
|
1.2.3 Particularités et objectifs du projet
solvabilité 2 ...................................
|
35
|
Section2 : Allocation optimal du Capital
ajusté au risque............................
|
36
|
2.1 Principe du capital ajusté au risque
.........................................................
|
36
|
2.1.1 Fondement du capital ajusté au risque
...................................................
|
36
|
2.1.2 Facteurs déterminant du capital de
solvabilité......................................
|
37
|
2.2 Intérêt du capital ajusté au
risque ...........................................................
|
38
|
2.2.1 Optimisation du couple
risque-rentabilité............................................
|
38
|
2.2.2 Allocation d'un système de
sécurité par branche d'activité
.....................
|
39
|
2.2.3 Allocation du capital et création de la
valeur .......................................
|
39
|
2.3 Optimisation d'allocation du capital
ajusté au risque ...........................
|
40
|
2.3.1 Notion du rendement du capital ajusté au
risque ................................
|
41
|
2.3.2 Evaluation du rendement du capital ajusté
au risque.............................
|
41
|
Section 3 : Modélisation du capital
ajusté au risque .....................................
|
41
|
3.1 Mesure de
risque............................................................................................
|
42
|
3.1.1
Définition.....................................................................................................
|
42
|
3.1.2 Notion de mesure de risque cohérente
..................................................
|
42
|
3.2 Inconvenant des mesures classiques du risque :
écart- type...................
|
43
|
3.3 Instaurations de nouvelle mesure de risque
..........................................................
|
44
|
Section 4: le modèle interne du projet
solvabilité 2 et ses mesures de risque....
|
45
|
4.1 Du modèle standard à un
modèle interne d'évaluation des
risques.................
|
46
|
4.2 value at risk
............................................................................................................
|
47
|
4.2.1 Formalisation de la
VaR........................................................................................
|
47
|
4.2.1.1 VaR
paramétrique..............................................................................................
|
48
|
4.2.1.2 VaR
empirique.....................................................................................................
|
48
|
4.2.2 Le rôle de la Value at risk dans la
gestion des risques ....................................
|
49
|
4.2.2.1 Value at risk : une mesure globalisée des
risques.............................................
|
49
|
4.2.2.2 Value at risk et l'allocation optimale du
capital...............................................
|
50
|
4.2.3 Indicateur de l'absence de sous
additivité.........................................................
|
51
|
4.3 Tail Value at
Risk...................................................................................................
|
53
|
Conclusion
.................................................................................................................................
|
55
|
|
|
Chapitre 3 les mesures du risque adoptées par le
projet solvabilité 2 ; essai d'investigation : assurance AMI
..................................................................................
|
57
|
Introduction
..................................................................................................................
|
58
|
Section 1 : Revue de littérature
.....................................................................................
|
59
|
Section2 : Le marché d'assurance en
Tunisie...............................................................
|
63
|
2.1 Historique
.................................................................................................................
|
64
|
2.2 Les données clés du secteur
.....................................................................................
|
64
|
2.3 Les branches d'activités
...........................................................................................
|
66
|
Section 3 : Le Portefeuille d'Assurances
Mutuelles Ittihad.......................................
|
68
|
3.1 Présentation des données
.......................................................................................
|
68
|
3.2 Etude des corrélations entre les branches
d'activités ........................................
|
69
|
Section 4 : Evaluation du capital ajusté
au risque par l'écart type .....................
|
70
|
4.1 Etude de la
corrélation.............................................................................................
|
71
|
4.2 Analyse du RAC Global
.........................................................................................
|
71
|
4.3 Evaluation du
rendement.........................................................................................
|
72
|
4.4 Les limites d'évaluation du capital de
solvabilité par l'écart type ..................
|
73
|
Section 5 : Modèle interne du projet
solvabilité 2
......................................................
|
74
|
5.1 Value at
Risk.............................................................................................................
|
75
|
5.1.1 La VaR Empirique
................................................................................................
|
75
|
5.1.1.1 Analyses des résultats
..........................................................................................
|
77
|
5.1.1.2 Limite de la VaR
empirique.................................................................................
|
78
|
5.1.2 VaR
paramétrique..................................................................................................
|
81
|
5.1.2.1 Analyse de la VaR sous la GPD
.........................................................................
|
82
|
5.1.2.2 Interprétations des
résultats................................................................................
|
85
|
5.2 Tail VaR
..................................................................................................................
|
87
|
5.2.1 Tail VaR sous
GPD................................................................................................
|
87
|
5.2.2 Interprétation des
résultats....................................................................................
|
89
|
Conclusion
...............................................................................................................................
|
91
|
|
|
CONCLUSION GENERALE
..................................................................................
|
94
|
Bibliographie...............................................................................................................................
|
97
|
* 1 Yeatman.J;
(2006) « manuel international de
l'assurance», 2eme édition, page3.
* 2
Dessal.R; (1990) « Risque et
financement : introduction à l'économie de
l'assurance », pages 98.
* 3 Couibault.
et Catrasse M (2003) ; «les grands principes de
l'assurance»;6ieme édition; page49;l'argus
éditions.
*
4Frank.M(2002) ; « Comprendre et
gérer les risques » édition d'organisation; page
167.
* 5 Couibault.F
et Catrasse M (2003) ; «les grands principes de
l'assurance»;6ieme édition;;l'argus éditions page15
.
* 6 www.sycra.org
* 7 Chichti .A
(2000) «l'intermédiation financière des banques
et des assurances» publication de l'imprimerie officielle de la
république tunisienne.
* 8 Gollier. J
(1994); «cycles d'assurances »Risque n
17;dictionnaire de l'économie de l'assurance; page 49.
* 9 Harrigton .S
(1994);«les cycles de l'assurance vont-ils disparaitre?
»Risque n 41;page 63.
* 10 Tsanakas
.A(2008) «risk management in the presence of background
risk»;journal of insurance: mathematics and economics.
* 11 Chemarin. S(2005)
« Vers une théorie économique de
l'assurabilité en incertitude » Ecole
Polytechnique, cahier n° 2005-005.
* 12 B.Lorent
(2006) solvency II: avancées des travaux ;reserech institute in
management sciences ;page4
* 13 B.Lorent
(2006) solvency II: avancées des travaux ;reserech institute in
management sciences; page 5
* 14 Taux de rétention =
sinistres nets (après déduction de la réassurance) /
moyenne des Sinistres bruts sur trois ans (Ce taux doit être de 50%
minimum)
* 15Cadoux.D
Loiseae.J (2004) Copules et dépendances : application pratique
à la détermination du besoin en fonds propres d'un assureur non
vie, Institut des actuaires page 3.
* 16 Auby.H
Belkacem.L (1999) au delà de la VaR, vers une nouvelle mesure
du risque du portefeuille, Institut national de recherche en informatique et
en automatique page 4.
* 17 La Commission
Européenne s'est s'appuyée sur les travaux menés avec le
CEIOPS (Committee of European Insurance and Occupational Pensions Supervisors)
pour réparer la proposition de directive solvabilité 2. Ces
études ont été effectuées auprès des
organismes d'assurance afin de savoir leurs avis techniques sur les
orientations et les méthodologies proposées.
* 18 Eberlé C
(2007) "solvabilité II el les modeles internes " Dossiers
techniques d'information optimind ;
page 2.
* 19 Jorin .P
value at risk the new benchmark for managing financial risk page
22.
* 20 Peronnet
F et Sellam B. (2001), "Allocation de fonds propres
en assurance vie", thèse d'actuariat ENSAE page 26.
* 21 Retenir une approche
économique signifie que les actifs et passifs doivent être
mesurés par leur valeur de marché et non par leur valeur
comptable.
* 22 Michael koller (2007)
"solvabilité II: Quo vadis? " federation francaise des
sociétés d'assurances, Risques n°66 ; les cahiers de
l'assurance
* 23 Auby.H ; Belkacem.L
(1999)"Au dela de la VaR , vers une nouvelle mesure du risque en gestion de
portefeuille " Rapprt de recherche , institut national de recherche en
Informatique et en Automatique; pp4
* 24 Lissouki.A (2005) Quelle
formule standard pour la solvabilité des sociétés
d'assurances? Fédération française des
sociétés d'assurances Les Entretiens de l'assurance - 2005 pp2
* 25
Gatzert .N Schmeiser,H (2008) «
Enterprise risk management in financial groups:
Analysis of risk concentration and default risk»
journal of Finance Mark Portfolio Management.
* 26 Le taux de
pénétration de l'assurance est le rapport du montant total des
primes émises sur le PIB
* 27 Code des assurances
publication officielle de la république tunisienne 2008 article 1 page 9
* 28 Pour les
sociétés d'assurances, le montant des primes émises
présente le chiffre d'affaire de ce secteur
* 29 Les provisions techniques
représentent les fonds réservés pour payer les
indemnités dues aux sinistres non encore réglés.
* 30 Le taux de couverture est
le ratio des placements sur les provisions techniques.
* 31 L'estimation des
paramètres GPD s'obtient par l'optimisation de la fonction du
logarithme de vraisemblance
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