III. Théorie des réponses aux items
III.1. Limites de la théorie classique et principes
fondamentales de la
théorie des réponses aux items
Dans de nombreux domaines en sciences humaines et sociales,
les chercheurs et les praticiens sont amenés à mettre au point
divers dispositifs ou instruments d'évaluation destinés à
recueillir des données quantitatives : tests, épreuves,
échelles, questionnaires. Ce faisant, ils doivent s'assurer de la
fiabilité des mesures qu'ils obtiennent.
La théorie de la réponse à l'item (TRI),
développée au début des années 1960, est apparue
comme une réponse aux limites de la théorie classique des tests
et notamment à la dépendance existant entre les
différentes mesures (estimations) et l'échantillon.
La TRI offre des techniques pour construire une échelle
de mesure invariante, rendant possible une mesure objective de traits
psychologiques. Le principe fondamental de cette théorie est que
personnes et items peuvent être localisés sur un même
continuum latent qui décrit simultanément la compétence de
la personne et la difficulté de l'item. La non-dépendance
à l'échantillon tient au caractère linéaire et
invariant de l'échelle qui autorise l'addition ultérieure d'items
mesurant le même trait latent.
Ainsi la TRI s'efforce de produire une estimation des
propriétés de l'item qui soit indépendante d'un groupe
particulier d'individus. En d'autres termes, elle cherche à
élaborer des instruments de mesure dont les caractéristiques ne
soient pas excessivement influencées par tel ou tel autre groupe de
référence.
Cette propriété d'invariance est le coeur
même de la justification de l'utilisation des modèles de la
théorie des réponses. Une de ses applications, thème de
stage, est la mise à l'échelle de deux tests différents
passés à deux époques distinctes.
Par ailleurs, la TRI permet d'obtenir des erreurs d'estimation
séparées pour chaque item et pour chaque personne, il sera
possible alors de quantifier les sources d'erreurs et d'identifier les plus
importantes afin de les corriger. Rappelons que dans la théorie du score
vrai l'erreur de mesure est estimée globalement dans le test elle n'est
pas différentiable mais estimée globalement sur les items du
test.
Enfin, la TRI permet de calibrer la difficulté des items
indépendamment des répondants cibles.
Une des reproches que les praticiens adressent à la
TRI, notamment dans les pas du Sud, est sa relative complexité de mise
en oeuvre. Ce rapport s'inscrit dans la suite des travaux initiés par le
PASEC pour vulgariser ces techniques dans l'espace francophone.
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