Le monde de l'entreprise évolue vers des
environnements de plus en plus instables. Cette évolution
génère l'accroissement de la concurrence, la course à la
rentabilité et à l'innovation, et plus
généralement, elle implique de nouvelles exigences de
compétitivité.
En effet, les biens et services produits par les entreprises
actuelles sont de plus en plus élaborés d'une année
à l'autre, ce qui requiert des connaissances et savoir-faire toujours
plus nombreux et plus complexes. La maîtrise de la connaissance devient
alors un devoir stratégique permettant aux entreprises de se maintenir
sur un marché compétitif et réactif.
La professionnalisation, autrement dit la formation, est le
moteur du développement des hommes et des entreprises. Tout le monde en
est conscient aujourd'hui.
« La capacité à apprendre plus vite que
ses concurrents est pour l'entreprise le seul avantage
compétitif
durable »
A. de Geus, ex-dirigeant de la
Shell
Si au départ de son histoire la formation était
une obligation légale en France, elle est devenue une aide
précieuse pour les entreprises, leur permettant de mettre en oeuvre leur
stratégie en influant sur la compétence de ses hommes qui la
compose.
Mais à l'heure de l'économie mondiale, où
le destin des entreprises est fébrile, la question financière se
pose.
Former OUI, mais pas à n'importe quel prix !
Avec un peu plus de 12 milliards d'euros et 42 % de la
dépense nationale, les entreprises restent le premier financeur de
formation professionnelle continue et d'apprentissage en France.
En 2009, on constate de prime abord une stabilité de leur
effort de formation.
Le taux de participation financière s'établit
à 2,93 %1, soit un effort équivalent à celui
des années 2007 et 2008. Malgré la crise, les entreprises
auraient donc soutenu leurs dépenses de formation.
1 CEREQ, Bref n° 284, avril 2011
L'utilisation de ces budgets continue cependant à
soulever beaucoup de questions.
D'après l'enquete2 menée par AGEFOS
PME auprès de 500 dirigeants et Responsables des Ressources humaines en
décembre 2010, pour 36% des TPE-PME (au global), la formation reste un
investissement difficile à mesurer et si 35% s'accordent à dire
que la formation est un levier au développement de leur entreprise, 35%
également perçoivent la formation encore comme une obligation
réglementaire, voire une charge.
Ce sentiment se retrouve davantage au sein des TPE (38%) que des
PME (21%).
Manque de moyens, manque de temps pour ces dernières de
mesurer l'impacte des formations sur le fonctionnement de leur entreprise ? Ou
tout simplement, une mauvaise gestion de la formation ?
Un autre article3 de décembre 2009 souligne
« une plus grande préoccupation des entreprises face aux
dépenses de formation : 83% des DRH et Responsables formation constatent
une plus grande attention à la maîtrise du budget formation et 71%
un intérêt croissant pour les orientations de la formation
»
La pression est donc forte pour les responsables formation
devant gérer au mieux le budget qui leur ait confié, d'où
le thème de mon mémoire :
« Comment mettre en place une stratégie de
formation et en optimiser le budget ? »
La notion d'optimiser pour moi est la définition
utilisée par le Petit Larousse, c'est-à-dire, l'opération
qui consiste à « donner à une entreprise le rendement le
meilleur, le plus favorable, en créant les conditions les plus
favorables ou en tirant le meilleur parti possible ».
Notre posture tout au long de ce mémoire sera donc de
faire en sorte que le contexte général du dispositif maximise la
valeur ajoutée du travail du service formation.
Dans la première partie, nous allons aborder les concepts
et définitions. Je rappelle donc la définition de la formation
professionnelle, sa finalité et les évolutions
législatives de ces dernières années.
Je présente également les acteurs et les outils
ainsi que l'ingénierie de formation et de développement des
compétences, méthodes indispensables pour la gestion du processus
des actions de formation.
2 Cahier spécial, Emploi et formation dans les
TPE-PME, Perspectives 2011, décembre 2010
3
www.wk-rh.fr, Actualités
sociales et RH/Entreprises et Carrières du
08/12/2009
Ensuite, dans la deuxième partie, nous nous
intéresserons aux pratiques actuelles des entreprises, constats issus de
l'administration de mon questionnaire auprès de six entreprises et
complétés par mes lectures, de différentes enquêtes
(voir en annexes) afin d'avoir une vue plus fine sur les pratiques
d'aujourd'hui.
Et enfin, nous nous pencherons sur les différentes
possibilités afin d'améliorer ou de développer la
pertinence des solutions de formation.