CHAPITRE IV. DISCUSSION ET COMMENTAIRES
Tout au long de ce travail de fin d'études
universitaires, nous avons présenté le Système National
d'Information Sanitaire comme étant un outil très important dans
la réussite de la politique sanitaire de notre pays. Nous ne pouvons
dire le contraire dans cette partie. C'est la raison qui nous a poussés
à en faire une étude évaluative des forces et faiblesses
et son application en province.
Apres avoir effectué la présentation des
résultats et leur interprétation, nous constatons que le
Système National d'Information Sanitaire n'est pas en très bonne
santé dans son application en province.
Il s'avère, après l'analyse des
résultats, que plusieurs principes pour assurer l'efficacité du
SNIS ne sont pas d'application dans notre province et que la situation n'est
pas près de s'améliorer.
Nous avons constaté que la participation des structures
des soins à l'information sanitaire pose problème dans certaines
zones de santé du district sanitaire de Lubumbashi. Le tableau II nous
en présente la situation ce qui dénote une négligence du
personnel affecté au SNIS dans les bureaux centraux des zones de
santé, du manque de sensibilisation des structures des soins. Entre
autre, comme la souligné la revue de l'OMS sur le développement
du secteur de la santé, mais il se pose presque toujours un
problème avec les structures des soins du secteur privé. Dans la
normale, pour assurer une efficacité du SNIS, la participation des
structures des soins doit être de cent pourcents. La situation qui se
présente dans le district sanitaire de Lubumbashi laisse entendre qu'il
y a des informations qui n'arrivent pas aux BCZS du fait que certaines
structures des soins ne participes pas au SNIS, qui à leur tour
transmettent un rapport incomplet au District de santé avec comme
conséquence une méconnaissance de la situation sanitaire dans le
district de santé. A ce niveau déjà la chaine de
transmission des informations est biaisée et l'un des objectifs du SNIS
est bafoué : la connaissance de la situation sanitaire de toute les
structures des soins pour permettre un meilleure prise des décisions. Si
l'on veut assurer un bon système d'information sanitaire, toutes les
structures des soins doivent participer à la transmission des
informations en rapport avec leurs activités
régulièrement, avons-nous lu dans l'article 3 de
l'arrêté ministériel n°1250/CAB/MIN/S/BYY/PT/0005/2005
du 18mars 2005 portant sur l'institution, l'organisation et le fonctionnement
du SNIS.
Au regard du tableau III, tableau relatif à
l'exactitude des données récoltées dans les structures des
soins et les BCZS ou rapports SNIS, nous avons constaté après
analyse des
résultats de notre enquête que les données
qu'envoient les structures des soins ne sont pas toujours exactes. Ce qui
constitue une faiblesse du SNIS en province car avec des résultats
inexacts, il est difficile de prendre des décisions de politique de
santé appropriées
Pour palier à ce problème, ces résultats
sont analyser à nouveau et corrigées après des tests
d'exactitude, de complétude et de promptitude aux BCZS et des BCZS au
district de santé. Dans le même ordre d'idée, lors de notre
interview, à la Division SNIS de la DPS, les différents districts
sanitaires et les bureaux centraux des zones de santé ont
été accusés d'envoyer des résultats inexacts ou
contenant beaucoup d'erreurs. La raison donnée étant celle de
l'inefficacité du personnel affecté à cette tache entre
autre et la difficulté liée au matériel et au manque
d'équipement et aussi la démotivation de personnel. Cette
faiblesse revient dans presque tous les systèmes nationaux d'information
sanitaire des pays en voie de développement et la solution pour pouvoir
y pallier est d'appliquer la résolution de l'article 322 de la revue
DSCRP de la RDCongo Kinshasa Hôtel Memling : Note de santé,
8 et 9 mars 2010 citée plus haut
Parlant de la disponibilité des ressources
nécessaires à la réussite des objectifs du SNIS, les
tableaux IV.A, IV.B et IV.C, respectivement des ressources financières,
matérielles et humaines, nous constatons que les plus marquées de
ces ressources sont les ressources financières qui font défaut au
bon fonctionnement. La littérature nous a laissé voir aussi que
le financement du SNIS et du secteur de la santé pose un grand
problème pour son épanouissement et que pour pallier à ce
problème un budget conséquent devrait être attribué
au secteur de la santé. La Cellule SNIS de la Division Provinciale de la
Santé nous a laissé entendre que le SNIS n'est pas appuyé
financièrement bien que des partenaires existent. Cette situation n'est
pas particulière au SNIS, c'est tout le secteur de la santé qui
n'est pas appuyé. Le problème des finances s'applique aussi bien
aux bureaux de liaisons qu'aux structures des soins (du secteur public). M.A.
Mapatano et L. Piripiri, cités plus haut, ont abordé le
même sujet en parlant des erreurs courantes des SNIS dans notre pays dans
leur publication: « Quelques erreurs courantes du SNIS en
RDC » citée dans la partie théorique de notre
travail.
Le tableau IV.B, parlant des ressources matérielles a
laissé ressortir que la plupart des structures de liaison disent avoir
les ressources matérielles nécessaires à la
réussite du SNIS. Par ressources matérielles, nous entendons tout
le matériel nécessaire pour mener à bien la mission SNIS.
On peut y inclure l'équipement en ordinateur pour la gestion des
données, la disponibilité d'un logiciel de gestion des
données que le personnel maitrise et de tous les outils
nécessaires pour l'atteinte des objectifs du SNIS. Sur ce point, un
problème se pose du fait que les structures ne sont pas suffisamment
équipées en matériels aux vues des résultats
obtenus. Nous signalons
aussi que la plus grande plainte est le manque des
véhicules pour assurer le transport du personnel lors des descentes sur
terrains et des missions de supervision. Si la Cellule SNIS de la DPS, il n'a
pas de véhicule, comment effectuer les contrôles et les
supervisions dans les districts? Et si ceux-ci, a leur tour ne disposant pas
des véhicules comment accomplir la taches de supervision et de
contrôle dans les bureaux centraux des zones de santé. Nous voyons
par là que la chaine de l'information ne fait que s'alourdir entrainant
comme conséquences plusieurs failles qui peuvent conduire à des
nouvelles erreurs dans la transmission des données. Les districts
sanitaires et les zones de santé qui disposent d'au moins un ordinateur,
outil indispensable pour la gestion des données récoltées
à leur niveau, disposent-ils d'un logiciel de gestion de gestion de ces
données et si oui, savent-ils l'utiliser ? A cette question, la Cellule
SNIS de la DPS a répondu que très peu en possède et que
même s'ils en ont, il se pose un problème de multiplicité
des logiciels de gestion de ces données du fait que dans un même
district sanitaire, il ya des bureaux centraux de zone de santé qui
utilisent de logiciels différents : certains utilisant le GESIS et
d'autres l'EXCEL et d'autres encore ne possèdent même pas
d'ordinateur et transmettent leurs rapports sur des fiches imprimées de
récoltes des données. De ce fait, il se pose un grand
problème dans les centres de compilation des données. A ce
niveau, nous signalons aussi que l'application de la nouvelle norme du nouveau
SNIS (informatisation du SNIS) n'est pas d'application dans les structures des
soins. (cfr. Tableau XVI sur les supports SNIS utilisés pour la
transmission des données SNIS : toutes les structures des soins
n'utilisent que des formulaires imprimés, aucune ne dispose d'un
ordinateur en vue de cette tache et le tableau XVII sur la disponibilité
d'un équipement adéquat pour la réussite du SNIS,
ordinateur /logiciel de traitement des données). Cette partie inclue
aussi les tableaux VI et tableau VII.
En rapport avec les ressources humaines, nous avons
constaté que le personnel ne manque pas, il se pose plutôt un
problème de la performance et de l'efficacité de ces ressources
qui font suite aux problèmes de motivation et de possession du
matériel et d'un équipement appropriés pour effectuer le
travail. Nous pouvons citer LUBOYA N. et MASHINI N. dans leur cours de
Système et politique de Santé 2011 de deuxième licence
Santé publique qui dit : « il faut se souvenir que la
performance individuelle est proportionnelle à la compétence, la
disponibilité des ressources et la motivation»
Les tableaux IV.C sur la disponibilité des ressources
humaines, VI sur l'existence des fiches SNIS de la DPS dans la structure des
soins et difficultés à les remplir et le tableau XVII sur la
disponibilité d'un équipement adéquat pour la
réussite du SNIS et d'ordinateur et un logiciel de traitement des
données nous renseignent sur cette situation. Normalement, toutes les
structures impliquées dans la récolte des
données SNIS devraient bénéficier d'au moins un ordinateur
selon le nouveau cadre normatif qui est d'application dans notre pays, ce qui
n'est pas le cas sur le terrain et pose un très grand travail dans les
bureaux centraux des zones de santé pour l'encodage et l'analyse des
données récoltées et retarde ainsi la prise de
décision.
En ce qui concerne l'organisation des formations de remise
à niveau, le problème ne se pose pas. Il ressort du tableau V
parlant de l'organisation des formations de remise à niveau pour le
personnel affecté au SNIS que des formations de remise à niveau
du personnel sont bel et bien organisées dans tous les bureaux centraux
des zones de santé du district sanitaire de Lubumbashi. Et de
l'interview menée à la Cellule SNIS de la DPS, il est ressorti
que des formations de remise à niveau sont organisées à
tous les niveaux et dans tous les districts sanitaires pour mettre à
jour les compétences du personnel. La formation continue du personnel
permet ainsi d'avoir un personnel compétent et qui peut assurer un
service de qualité, mais il arrive que l'ont forme le personnel pour des
outils futures qu'ils n'utiliseront pas, le cas du manque d'équipement
et si il ya l'équipement, il se pose un problème de supervision
qui fait suite aussi au problème d'équipement de locomotion pour
les descentes sur le terrain (véhicule).
La retro information constitue un autre problème dans
le SIS provincial du Katanga (cfr. Tableau XVIII). Certaines structures des
soins prétendent ne recevoir qu'irrégulièrement les
feed-back des rapports qu'elles envoient et certaines autres disent qu'elles
n'en reçoivent jamais. Ici, nous rejoignons les idées de
PILI-PILI et MAKUTANO, cités plus haut, dans leur publication:
« Quelques erreurs courantes du SNIS en RDC »,
qui ont déclaré qu'un personnel moins informé sur
l'utilité et l'usage des données qu'il envoie, fera son travail
avec légèreté et négligence. Cependant, un bon
nombre des structures des soins du district sanitaire de Lubumbashi dit
recevoir la retro information régulièrement, alors que la retro
information doit être une réaction à ne pas attendre, celle
qu'ont peut qualifier de reflexe, elle doit être automatique càd
qu'à chaque rapport SNIS envoyé ou reçu, les bureaux
centraux des zones de santé doivent réagir par une retro
information.
A la question de savoir quel est le bénéfice du
SNIS, posée lors de nos interviews dans les structures des soins et dans
les bureaux de liaison de tous les niveaux du circuit de la transmission de
l'information sanitaire en province, la réponse était celle de
dire: « le SNIS nous permet de connaitre la situation sanitaire en
province et d'en évaluer la capacité de prise en charge des
problème de santé qui se pose pour une décision
appropriée et au moment opportun » . Sur ce point, nous
pouvons dire
que nos enquêtes se sont terminées par une note de
succès car, le niveau de connaissance sur SNIS du personnel des
structures des soins du deuxième échelon affecté au SNIS
est bon.
|