A- Généralités sur le Hadj
Parlant de Hadj, nous faisons souvent allusion à un
voyage religieux qui s'apparente à la notion de voyage touristique. En
effet, le Hadj est assimilé au voyage à forfait dans les pays
développés et dans certains pays en voie de
développement.
De par sa définition, le voyage à forfait
désigne l'organisation complète d'un programme de voyages ou de
vacances, permettant de se débarrasser totalement de tous soucis pendant
son déroulement. Il est souvent réalisé par trois types
d'entreprises, elles-mêmes diversifiées :
- les tours-opérateurs ;
- les agences de voyages ;
- les organismes officiels de tourisme.
Cette définition doit son apparition à : «
Quoi de neuf chez les exposants » Catalogue de
l'exposition de la semaine mondiale du tourisme 1977, Paris,
cité par D. Stavrakis, op, cit, p, 204.
La réalisation d'un voyage à forfait comprend
plusieurs phases, étalées sur une période de plusieurs
mois, précédent le déroulement du voyage par le client
(généralement au moins 12 mois avant). Certaines
phases peuvent se chevaucher dans le temps. D'autre par, la nature et la
durée de ces étapes peuvent varier en fonction de l'organisation
du Tour-opérateur et le type de produit touristique
confectionné.
On peut distinguer ainsi pour un forfait courant
(comprenant transport +hébergement +transfert +distraction), les
phases suivantes :
1-Etude et planning général (entre
18 et 12mois avant le voyage) :
A partir d'une idée de forfait, une décision
doit être prise concernant son inclusion dans le programme
général du tour-opérateur. Il faut en d'autres termes
essayer de déterminer s'il existe une clientèle potentielle
intéressante pour le produit projeté. Une étude de
marché peut être effectuée auprès du grand public,
des clients et des agences revendeuses. Généralement l'analyse
est plus grossière, faute de moyens financiers, et l'intuition joue un
grand rôle dans le choix. S'il s'agit d'une destination
déjà programmée, traditionnelle, le TO peut se fonder sur
ses expériences antérieures. S'il s'agit d'une destination
nouvelle, le TO considère
l'offre du pays (climat, « matières
premières »touristiques, infrastructure), et la
concurrence des autres TO : une véritable
nouveauté exigera plus de promotion, mais procurera une
exclusivité, souvent temporaire d'ailleurs si le produit a du
succès.
Sinon, il devra s'efforcer de se démarquer des
concurrents, par la qualité du produit, son prix, le transport
éventuellement.
Une fois prise la décision de programmer le forfait, il
faut en faire le planning détaillé, c'est-à-dire
prévoir la durée, les dates de départ, le moyen de
transport à mettre en oeuvre, les services proposés
(hébergement -restauration -transferts-
distraction,...). Ceci arrêté, on entre dans la seconde
phase.
2- La phase négociations et achats
(environ 12mois avant le voyage) :
Le Tour-opérateur (TO) négocie
avec les différents prestataires concernés par
le voyage afin d'« acheter » leurs services. Il conclut
donc des contrats avec : -les transporteurs ;
-les moyens d'hébergements ;
-les transporteurs locaux pour les transferts et les excursions
éventuelles ; -les entreprises locales de distractions.
Les relations avec les prestataires du lieu de destination
(appelés les « grounds services », ou «
réceptif ») sont parfois assurées par un agent
local. Celui-ci est le plus souvent une agence de voyage locale («
grounds operator ») qui met des produits locaux, sans transport
entre le pays émetteur et le pays récepteur, à disposition
des TO étrangers, ceux-ci y ajoutant le transport avant de le
commercialiser sur leur marché émetteur. La production du rapport
de force entre les partenaires, les contrats, notamment avec les transporteurs,
peuvent prévoir que le TO assumera une partie, voire la totalité
du risque commercial : s'il ne vend pas une place de transport ou un lit
d'hébergement, il devra tout de même les payer. Dans le domaine du
transport aérien entre autres, le transport par charter est rarement
ponctuel et isolé : pour compresser au maximum son prix de revient le TO
loue le charter pour plusieurs rotations. C'est la « chaîne charter
», qui permet d'absorber sur plusieurs vols le coût des vols
à vide (empty leg) de début et de fin
de chaînes (un retour au début, un aller
à la fin). Ceci diminue le prix unitaire des places, mais
accroît le volume du risque.
Les TO collaborent parfois entre eux pour affréter les
chaînes charters, ou en mettant en commun leurs vols offrant ainsi plus
de possibilités de dates de départs à leurs clients :
c'est le « Split charter ».
Le TO intègre une partie du risque commercial dans le
prix de vente, sans toutefois pouvoir le couvrir totalement sous peine de ne
plus être compétitif. Ainsi les prix sont le plus souvent
calculés sur la base d'un taux de remplissage du transport de l'ordre de
80 à 90% (soit une prise en compte du risque de 10 à 20%).
3-Création du forfait et de la
brochure :
Une fois les achats effectués, les documents
rassemblés ; le voyage à forfait est pratiquement
créé : le To en fixe alors le prix de vente final en
intégrant :
-le prix de revient des diverses prestations «
achetées », inclue dans le forfait ;
-les commissions versées aux intermédiaires qui
vont vendre le forfait au public (généralement des agences de
voyages avec qui sont passés des arrangements) ;
-sa propre rétribution, couvrant ses frais d'admission,
de promotion notamment, et la marge finale escomptée.
C'est la « calculation », étape importante de
la création du forfait (environ 8 mois avant le voyage), car, des
coefficients et calculs effectués vont directement dépendre de la
rentabilité et la compétitivité du produit.
4- Ventes et exploitation :
Le programme ainsi offert à la vente, le TO doit encore
en faire la promotion car la brochure seulement s'avère insuffisante
pour assurer la vente. C'est pourquoi il faut également parfaire
l'information des vendeurs et agents de comptoir, en contact direct avec le
public, et les motiver à vendre ce produit.
Parallèlement s'effectue l'information interne sur les
différents produits, et l'élaboration du système, de
réservation, « vouchers »destinés à la
comptabilité du
To, aux clients, aux prestataires récepteurs et documents
d'informations pour les clients.
5- Réalisation du voyage et
administration :
Le voyage se déroule alors, la liaison entre les
différentes prestations étant assurée soit par
représentant de l'agence locale réceptive, soit par les
hôtesses locales du To.
Au terme du voyage s'effectuent les opérations de
décompte et de règlement des prestations (règlement des
soldes si une avance a déjà été faite avant le
voyage). Enfin, arrive l'heure du bilan final du produit permettant de juger sa
rentabilité ou non, la qualité des prestations fournies, le
degré de satisfaction des clients et de décider la reconduction
pour l'année suivante ou non.
Les questions qui se posent, sont alors de savoir par qui et
comment le hadj estil organisé au Bénin et comment
résoudre son dysfonctionnement.
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