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Le rôle de la MONUC dans la protection des personnes civiles en situation des conflits armés

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par Fabrice MUDINGONDI KINGA
Université de Lubumbashi - Gradué 2009
  

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CHAPITRE I. CONSIDERATIONS GENERALES

Avant de devoir cerner son point névralgique, le présent mémoire s'oblige, à l'instar de toute dissertation réellement d'élucider le contenu de certains termes et fait employés. Ceci permet de parer à toute confusion éventuelle et de laisser la place à une lecture aisée.

Ce chapitre préliminaire, se propose de donner d'abord des acceptions des termes « Droit international humanitaire », « Droit international des droits de l'homme » et « conflits armés ». (Section 1).

L'appréhension de ces termes dépassera de simples cadres de définition pour analyser d'autres notions aussi importantes.

Ensuite, la question des mécanismes de mise en oeuvre sinon d'application du Droit international humanitaire et de sa branche soeur à savoir : les droits de l'homme sera abordée en deuxième plan (section 2).

Enfin, viendra l'analyse conflit en République Démocratique du Congo, de 1998 - 2003 (section 3) ou judicieusement les causes, conséquences et le processus de sa résolution seront examinés sans omettre la réaction de la communauté internationale.

Section I : Définition des Concepts de Base

Trois concepts essentiellement seront appréhendés sous cette section. Il s'agit de « Droit international humanitaire », « Droit international des droits de l'homme » et de « conflit armé ».

Pour les deux premiers termes, les définitions de leur contenu seront relayées par leur évolution historique. Par contre, pour le « conflit armé » la définition et classification et le Droit international face aux conflits seront des points à aborder.

§1. Droit international humanitaire

a. Notions

De l'aveu de Françoise BORY, le Droit international humanitaire qui protège l'homme contre les conséquences de la guerre n'est cependant pas assez connu. Plusieurs autres branches du Droit international lui disputent l'exclusivité de son objet. En effet, l'emploi constant, avec des sens variables d'un certain nombre de concepts embrouille l'étude du Droit international humanitaire. Des acceptions différentes et croissantes de certaines notions relatives au Droit international humanitaire protègent l'individu non seulement en langage technique et juridique mais aussi dans la conversion vulgaire, nécessitant des éclaircissements et des précisions terminologiques.

En effet, nombreuses sont des définitions proposées par des auteurs au sujet du « Droit international humanitaire ». Cependant, elles ne regorgent pas, toutes, le même sens. Autrement dit, les chercheurs ne restent guère unanimes sur le contenu de ce terme.

Suivant le manuel « Découvre le CICR » élaboré par le Comité international de la Croix Rouge (CICR), le Droit international humanitaire également appelé « droit des conflits armés » ou « droit de la guerre » est l'ensemble des règles qui, en temps de guerre, protègent les personnes qui ne participent pas, ou ne participent plus aux hostilités. Ce droit, continue le CICR stipule que le choix des méthodes et moyens de guerre « n'est pas illimité » son but essentiel est de limiter et de prévenir les souffrances humaines en temps de conflit armé.

Le Droit international humanitaire est une branche du Droit international public qui tend d'une part à assurer le respect de la personne humaine et d'autre part à atténuer les rigueurs des hostilités.

Ces définitions appellent quelques réflexions. En effet, si elles ont le mérite de fixer le but essentiel du Droit international humanitaire en le démontrant à travers ses deux composantes fondamentales- Droit qui protège les personnes en période conflictuelle et également celui qui règlemente ce conflit même. Toutefois elles ne sont point à l'abri des critiques.

Premièrement, il y a lieu d'adoucir certaines affirmations : le Droit international humanitaire, en sa forme actuelle, n'est plus à confondre avec le Droit de la guerre et même avec le Droit de Genève. Le terme « Droit de la guerre » était employé jadis pour symboliser le Droit international humanitaire. Cependant à l'heure actuelle où le Droit international humanitaire ne s'applique pas seulement aux conflits armés surgissant entre Etats qualifiés de « guerre » semble être suranné. Notons tout de même que cette dénomination demeure d'utilisation, pour des raisons que nous ignorons, dans des Centres de formation militaire. En outre, il est important de mentionner que le Droit international humanitaire regorge en son sein le « Droit de Genève » entendu comme ensemble des règles relatives à la protection des individus en temps des hostilités et du « Droit de la Hayes » perçu comme ensemble des règles régissant la conduite des hostilités.

A ce titre, dire que le Droit international humanitaire est simplement synonyme de « Droit de Genève » serait lui amputer d'une de ses branches.

C'est pourquoi de manière claire, que le Droit international humanitaire (à savoir le Droit applicable dans les situations des conflits armés autres fois également appelé Droit de la guerre) est un Droit spécial, élaboré pour les situations des conflits armés (habituellement qualifiés, sans détour de guerre). Il poursuit que le Droit international humanitaire s'efforce d'atténuer les effets de guerre, c'est-à-dire au choix des moyens et des méthodes employés pour la conduite des hostilités et ensuite en imposant aux belligérants d'épargner et de protéger les personnes qui ne participent pas ou plus aux conflits.

Par ailleurs, Hans Peter GASSER, à l'instar de ses prédécesseurs semble ignorer le caractère évolutif de cette branche du Droit international public.

C'est dans cette occurrence que MOVA SAKANYI dit que le Droit international humanitaire ne s'est pas contenté de ne régir que les conflits armés mais qui n'en appellent pas moins au respect des règles humanitaires et Françoise SONNIER dans son ouvrage « guide pratique du Droit international humanitaire » confirme l'évolution et l'extension de l'application de ce droit à des évènements autres que les conflits. Il suffit, dit-elle en substance, de bien qualifier ces évènements pour déclencher les actions humanitaires et créer des obligations pour les Etats.

A ce titre qu'il faut, pour résoudre au questionnement sur l'application de ce Droit (Droit international humanitaire) ; mentionnons positivement la résolution de l'Assemblée générale des Nations unies du 08 décembre 1988, adoptée à l'initiative de la France, à l'appui des actions courageuses et salvatrices des médecins sans frontières ou des médecins du monde. Cette résolution étend l'application du Droit international humanitaire aux catastrophes naturelles et aux situations d'urgence de même ordre.

A l'appui de cet argument, MOVA SAKANYI appréhende le Droit international humanitaire, comme la partie du Droit international qui traite de la protection des victimes des conflits armés et des situations similaires (catastrophes), déplacement massif de population.

Cette définition a le mérite de révéler un aspect du Droit international humanitaire tant ignoré par plus d'auteurs. Cependant, en ne cherchant qu'à placer en piédestal la protection des personnes en des circonstances sus-indiqués entendu le « Droit de Genève » ou « Droit humanitaire proprement dit », ladite définition écarte le Droit de la Haye ou mieux le Droit qui règlemente la conduite des hostilités.

Après ce minutieux examen, humblement, le Droit international humanitaire serait à notre entendement l'ensemble des règles internationales qui sont spécialement destinées à régler les problèmes humanitaires découlant directement des conflits armés internationaux et non internationaux, des situations de catastrophes naturelles ou celles urgentes de même ordre, et qui restreignent pour des raisons humanitaires le droit des parties au conflit d'utiliser les méthodes et les moyens de guerre de leurs choix ou protègent des personnes et les biens affectés parce conflit.

La probité scientifique nous recommande de préciser que la présente définition est l'aménagement de celle de Jean PICTET à ce sujet. Cette figure emblématique du Droit international humanitaire entend par cette discipline « l'ensemble des règles internationales d'origine conventionnelle ou coutumière qui sont spécialement destinées à régler les problèmes humanitaires découlant directement des conflits armés internationaux ou non internationaux, et qui restreignent pour des raisons humanitaires, le Droit des parties au conflit d'utiliser les méthodes et les moyens de guerre de leur choix ou protègent des personnes et les biens affectés ou pouvant être affectés par ce conflit.

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