Les parents ayant fréquenté le banc de
l'école constituent un des facteurs influençant la qualité
de l'éducation de leurs enfants. Ce qui implique que des parents
intellectuels constituent un atout non négligeable pour l'acquisition
d'une éducation de qualité de l'enfant.
Florence Arestoff est aussi de cet avis et l'a
même vérifié en disant que la littérature tant
économique que sociologique offre des nombreuses démonstrations
de l'impact positif de l'éducation et de revenu des parents sur le
développement cognitif de l'enfant, sur la qualité de
l'éducation qu'il reçoit et sur sa réussite
éducative.
Or, le cadre d'apprentissage que des parents
éduqués (intellectuels) peuvent offrir à leurs enfants
leur permettra aussi d'accroître leur productivité pour un nombre
d'années d'étude donné. (Murnane et Al.,
1981).
Parallèlement, le niveau d'éducation
des parents matérialise le capital social de l'individu. Grâce
à un père éduqué, l'individu pourra profiter de
réseaux de connaissances qui lui permettront peut être d'occuper
des postes plus valorisants en terme de position, de
rémunération, etc.
Selon Bowles (1972), une classe sociale et un niveau
d'éducation ne déterminent pas un revenu mais plutôt une
opportunité. Celle-ci correspond au fait de choisir parmi
des
14 Florence ARESTOFF,
Taux de rendement de l'éducation sur un marché d'un pays en
développement, DT/2000/11, page 08
emplois différents, chaque emploi se
caractérisant par divers aspects monétaires et non
monétaires.
Le revenu reçu par un individu est alors le
résultat d'un choix contraint par l'ensemble des opportunités
d'emploi offertes.
L'ensemble de ces facteurs nous conduit donc à
supposer que l'environnement parental exerce à la fois un effet direct
sur les revenus de l'individu et un effet indirect transitant par son niveau
d'éducation.
Dans cette section, la pauvreté sera
analysée sous l'angle du personnel enseignant. Bon nombre des pays en
développement ont des difficultés dans l'encadrement de leurs
corps enseignants (professoral) surtout en ce qui concerne leur
rémunération. C'est ainsi que ces enseignants se vouent à
la corruption (monétaire, sexuelle,...), au déguisement de la
profession soit même en changeant de métier,.... Ce qui
réduit l'effectif des enseignants, par ricochet détériore
la qualité de l'enseignement. Malheureusement cette situation les a
dépourvus de l'éthique et de tout sens de
responsabilité.
Cynthia Guttman, dans son article, Définir
la qualité et l'inégalité dans l'éducation (2008),
évoque le problème de la rémunération des
enseignants. Elle dit que « la rémunération des enseignants
est devenue problématique dans les pays en développement. Elle
est faible en valeur réelle et souvent même insignifiante pour
garantir un niveau de vie décent. Elle illustre cette idée par un
exemple concret de la Sierra Leone. Dans ce pays, la plupart des enseignants
doivent subvenir aux besoins de leurs familles de 4 à 5 personnes avec
moins de 2 dollars par jour. Ce qui est largement insignifiant. C'est ainsi que
ces enseignants s'adonnent à d'autres métiers pour survivre et ne
passent que peu de temps à donner cours.
Elle a de même rappelé dans son article
que bien que 850 à 1000 heures d'enseignement par an soient
considérées comme la norme, rares sont les pays qui la
respectent. Dans certains cas, le nombre annuel moyen d'heures
consacrées à l'instruction a chuté considérablement
au cours des 2 dernières décennies, dû à
l'obligation de répondre à une démarche accrue dans un
contexte de sévères contraintes financières
»15.
Cette recherche accrue des moyens de survie chez les
enseignants occasionne un absentéisme élevé.
15 Cynthia GUTTMAN,
Définir la qualité et l'inégalité dans
l'éducation, Chronique ONU édition en ligne, 2008 p.p
1-2
Néanmoins, l'absentéisme des enseignants
ne se justifie pas seulement par la recherche de l'argent mais aussi par un
autre élément qui est le VIH/SIDA.
D'après le rapport mondial de suivi sur
l'éducation pour tous(2005), il a été constaté
que le niveau élevé de prévalence du VIH/SIDA dans bon
nombre des pays en développement, particulièrement en Afrique
Subsaharienne, est un facteur majeur qui influe sur l'absentéisme des
enseignants et leur inefficience. Son impact sur les efforts
déployés pour développer ou améliorer le
système éducatif national peut être dramatique.
On estime par exemple pour la Zambie, 815 enseignants
sont morts du Sida en 2000, l'équivalent de 45% des enseignants
formés cette année là.
Dans ce rapport, on a illustré ce cas par un
autre exemple du Kenya en indiquant l'impact de cette épidémie
sous 3 dimensions :
> Le taux de mortalité des enseignants risque
d'augmenter avec le temps ;
> Etant donné que le secteur privé
recrute traditionnellement ses ressources humaines
qualifiées dans la profession enseignante, les
décès dû au Sida dans l'ensemble de la
population active pourraient avoir pour résultat
une nouvelle diminution de la
disponibilité des enseignants qualifiés
;
> La longue et épuisante maladie qui
précède généralement le décès
causé par le Sida implique un affaiblissement du temps de contact, de la
qualité, de la continuité et de l'expérience des
enseignants (Badcock-Walkers et Al., 2003)
Le nombre de décès d'enseignants serait
passé, selon le ministère de la santé du Kenya, de 450 en
1995 à 1400 en 1999.16
C'est ainsi que nous pouvons dire que le VIH/SIDA
constitue une contrainte mondiale majeure pesant sur la fourniture d'une
éducation de qualité.
Enfin, nous avons de même constaté
combien de fois la situation financière misérable du corps
enseignant, si on peut le dire, contribue largement à la
détérioration de la qualité de
l'éducation.
16 Unesco, Opcit,
pages 126-127