CHAPITRE III : OCCUPATIONS PROFESSIONNELLES DES
FEMMES ET LA GARDE DES ENFANTS
Les femmes ont accédé au marché du
travail salarié mais au prix des doubles journées de travail
(travail salarié/ travail ménager). Elles n'ignorent pas dans
leur ensemble leur rôle de mère de famille qui découle en
grande partie de la conception du rôle des femmes dans la
société. Ce chapitre présente la maternité et le
travail salarié, la garde des enfants aux heures de travail, le temps
passé hors de la maison, la place accordée à l'enfant et
l'importance du travail salarié pour la femme.
III.1. Le rôle de la femme
A la maternité inhérente à la nature de
la femme s'ajoute le rôle d'éducation des enfants et
l'exécution des tâches domestiques. En considérant la
conception générale de la femme, il est relevé que sa
seule gloire est la maternité, les soins et l'éducation des
enfants. S'inspirant de ce fait, beaucoup d'auteurs affirment que le domaine de
la femme est la maison.
Quand on parle de femme, généralement on pense
à la femme mariée. C'est par elle que la procréation se
réalise au sein du foyer. Son premier rôle dans la vie
matrimoniale est d'assurer la reproduction car c'est la présence
d'enfants au sein du foyer qui fait la stabilité et la joie des parents
surtout en Afrique. Dans ce contexte, la femme stérile est
considérée comme inutile à la société. Elle
fait souvent l'objet de mépris et de risée dans la famille ;
et parfois sa stérilité cause la polygamie africaine. Pour cela
la grande bénédiction qu'une fille reçoit lors de son
mariage est celle de la fécondité.
Après avoir fait preuve de fécondité dans
le foyer, les soins et l'éducation des enfants constituent le second
rôle primordial de la femme. Autrement dit c'est donc la femme qui est
beaucoup plus chargée de l'éducation des enfants, tant du point
de vue matériel qu'affectif et moral. Autrement dit, c'est la femme
seule qui est considérée comme la personne bien outillée
en éléments pédagogiques fondamentaux pour assurer
l'éducation tendre et équilibrée des enfants. Aussi se
révèle-t-elle siège de l'affectivité, de l'amour et
de la délicatesse. La femme a le devoir impératif
d'éduquer ses enfants à la vertu. Cette responsabilité
vient de ce que Dieu l'a associée, à son oeuvre de
création par la maternité. Voilà pourquoi la femme doit
entourer son enfant de toute tendresse et aussi doit porter le souci de son
devenir. La mère doit éviter la facilité qui consiste
à confier ce devoir, dans son entièreté, à une
nourrice.
La femme va encore plus loin dans son rôle. Elle est la
gardienne de la maison (la femme, l'épouse de la maison) appelée
« yonnu xuessi » dans certaines de nos langues locales
tandis que « sunnu glégbénu » est
attribué à l'homme parce qu'il est l'être chargé des
champs (l'homme, la chose du dehors, de l'extérieur). La femme est
chargée des travaux domestiques. Elle s'occupe du ménage et de la
mise en ordre du foyer. Elle est chargée de faire la cuisine et
d'accueillir l'étranger par l'eau qu'elle offre. La vie
matérielle du foyer est ainsi modifiée lorsque la femme est
absente ou empêchée. Par elle, la maison existe et l'homme
acquiert son statut social, sa renommée, son prestige et tout le sens de
son existence. On dit dans l'ethnie Gun qu'« une maison sans femme ne
vaut pas mieux que la brousse, et la maison n'est digne que s'il y a une femme
digne ». Ce qui justifie l'importance particulière que l'on
porte à l'éducation des filles dans les familles.
Outre ses devoirs, la femme est appelée à
travailler de toutes ses forces au bonheur de son mari et de ses enfants. Et
pour remplir les devoirs du foyer, elle doit cultiver les trois vertus que
sont : le dévouement, la constance et la patience. L'on parle de
la trilogie amour, force et patience.
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